Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
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© Kerry Brown<br />
* FAIRE REVIVRE LE PASSE AUJOURD’HUI<br />
Les <strong>Polynésie</strong>ns se réapproprient leur histoire <strong>et</strong> s’y intéressent à nouveau de diverses<br />
manières, grâce notamment à des obj<strong>et</strong>s à travers lesquels ils célèbrent les prouesses de<br />
leurs ancêtres. C’est l’une des raisons pour lesquelles la préservation des choses<br />
anciennes est si importante, car ces dernières sont réexaminées dans le contexte<br />
moderne comme un héritage. Les obj<strong>et</strong>s se trouvent aujourd’hui au centre de débats<br />
éthiques <strong>et</strong> politiques sur leurs usages passés, leur histoire, leur sort actuel <strong>et</strong> leur statut<br />
juridique. C<strong>et</strong>te situation a aussi suscité beaucoup de débats sur les propriétés<br />
intrinsèques des obj<strong>et</strong>s d’art <strong>et</strong> sur leur capacité à incarner les ancêtres ou les<br />
puissances ancestrales <strong>et</strong> à les protéger.<br />
Les concepts indigènes comme les Taonga (trésors, biens précieux) de Nouvelle-Zélande<br />
sont étudiés <strong>et</strong> évalués comme ils ne l’ont jamais été. Les obj<strong>et</strong>s sont de plus en plus<br />
souvent au centre des débats culturels <strong>et</strong>, en un sens, cela a toujours été le cas, car les<br />
obj<strong>et</strong>s n’ont cessé de compter, mais de différentes manières. Alors que, par le passé, ils<br />
constituaient des dons stratégiques, ils sont devenus aussi des possessions stratégiques.<br />
Mais leur valeur principale réside surtout dans le fait que ce sont des créations inspirées<br />
qui n’ont pas fini d’inspirer à leur tour d’autres créations.<br />
Le dernier mot revient à l’écrivain <strong>et</strong> chercheur Tongien Epeli Hau'ofa, avec une vision<br />
forte de l’énergie artistique des <strong>Polynésie</strong>ns : « L’art de nos ancêtres illumine les grands<br />
<strong>musée</strong>s <strong>du</strong> monde. Nous n'avons pas encore égalé leur créativité, mais nous rendons un<br />
vibrant hommage à l'inspiration qu'ils nous insufflent toujours ».<br />
DEUX ARTISTES CONTEMPORAINS POLYNESIENS PARTICIPENT<br />
A L’EXPOSITION<br />
Rosanna Raymond<br />
Samoane d’origine, Rosanna Raymond est née en Nouvelle-<br />
Zélande. Poète, elle réalise des performances, des<br />
installations <strong>et</strong> pratique le « Body painting ». Elle figure<br />
parmi les premières à utiliser l'art pour promouvoir le<br />
multiculturalisme néo-zélandais. Elle est co-commissaire de<br />
l'exposition « Styles Pasifika » au Musée d'Archéologie <strong>et</strong><br />
Anthropologie (2006-2008) de l’Université de Cambridge. En<br />
Nouvelle-Zélande, Rosanna organise le défilé de mode annuel<br />
« Pasifika-The Fashion Show ». Elle est co-fondatrice <strong>du</strong><br />
collectif de performance artistique « Pacific Sisters », elle est<br />
également conteuse <strong>et</strong> participé à la tra<strong>du</strong>ction de légendes<br />
traditionnelles. Après avoir déménagé à Londres avec sa<br />
famille, elle a cherché des traces de ses ancêtres dans les<br />
collections des <strong>musée</strong>s. Le Taonga (trésors) présenté dans les<br />
<strong>musée</strong>s lui ont permis de renouer avec des éléments de son<br />
passé, c<strong>et</strong>te relation avec le Taonga a donné naissance à<br />
diverses poésies, performances <strong>et</strong> œuvres d'art.<br />
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