Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
Polynésie Arts et Divinités 1760-1860 - musée du quai Branly
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<strong>Polynésie</strong><br />
<strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong><br />
17 juin – 14 septembre 2008<br />
Exposition dossier<br />
Galerie suspen<strong>du</strong>e Est<br />
Commissaire d’exposition : Steven Hooper<br />
Co-commissaire : Karen Jacobs<br />
1
* SOMMAIRE<br />
* INTRODUCTION par Steven Hooper <strong>et</strong> Karen Jacobs<br />
* AVANT-PROPOS par Ratu Joni Madraiwiwi, Roko Tui Bau<br />
* A LA RENCONTRE DE LA POLYNESIE<br />
* LE PARCOURS DE L’EXPOSITION<br />
Préambule<br />
La Mer<br />
La Terre<br />
Marae / Le Temple<br />
Collecter la <strong>Polynésie</strong><br />
Construire le Divin<br />
* COLLECTER<br />
* ART ET AUTHENTICITE<br />
* FAIRE REVIVRE LE PASSE AUJOURD’HUI<br />
* STEVEN HOOPER ET KAREN JACOBS, COMMISSAIRES<br />
* CATALOGUE DE L’EXPOSITION ET AUTRES PUBLICATIONS<br />
* AUTOUR DE L’EXPOSITION<br />
* INFORMATIONS PRATIQUES<br />
* VISUELS DISPONIBLES<br />
2
* INTRODUCTION<br />
L’exposition <strong>Polynésie</strong> - <strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong> présentée au <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>,<br />
est la plus complète jamais réalisée sur l’art polynésien. Images divines étonnantes,<br />
imposantes sculptures de bois <strong>et</strong> de pierre, ornements d’ivoires, parures de plumes,<br />
étoffes végétales… c<strong>et</strong>te exposition exceptionnelle rassemble pour la première fois plus<br />
de 250 pièces rares des XVIII e<br />
<strong>et</strong> XIX e<br />
siècles provenant des collections de grands <strong>musée</strong>s<br />
anglais <strong>et</strong> français. Elle invite les visiteurs à explorer les îles <strong>du</strong> Pacifique en se<br />
concentrant particulièrement sur la période cruciale de <strong>1760</strong> à <strong>1860</strong>, au moment des<br />
premiers contacts avec les voyageurs européens : explorateurs, missionnaires, colons <strong>et</strong><br />
négociants.<br />
Avant le <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, l’exposition a été présentée au Sainsbury Centre for<br />
Visual <strong>Arts</strong>, de l’Université d’East Anglia à Norwich (Angl<strong>et</strong>erre), en 2006, sous le titre<br />
Pacific Encounters : art and divinity in Polynesia <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong>. Une partie de l’exposition<br />
(seulement 80 obj<strong>et</strong>s) a été présentée en 2006 / 2007 au British Museum de Londres,<br />
principal prêteur de l’exposition, sous le titre Power and Taboo : sacred objects from the<br />
Pacific.<br />
Ce plat à Kava, soutenu par deux personnages grimaçants, fut offert au Capitaine Charles<br />
Clerke par un chef de Kaua’i (Hawai) le 23 janvier 1778, pendant le dernier voyage de Cook<br />
<strong>et</strong> la première visite par les européens à Hawai. Il appartient au British Museum depuis 1780.<br />
3
DES PIECES UNIQUES EXPOSEES POUR LA PREMIERE FOIS EN FRANCE<br />
Rarement exposées, ces nombreuses pièces d’images divines, d’ornements d’ivoire, de<br />
parures de plumes ou d’étoffes végétales illustrent la richesse <strong>et</strong> la diversité de création<br />
des <strong>Polynésie</strong>ns, entre <strong>1760</strong> <strong>et</strong> <strong>1860</strong>, période à laquelle ces œuvres jouaient des rôles<br />
importants dans la vie culturelle <strong>et</strong> religieuse des polynésiens. L’exposition dévoile au<br />
visiteur l’histoire des collections présentées, explique le rôle de ces obj<strong>et</strong>s dans leur<br />
contexte originel, <strong>et</strong> rend hommage au raffinement créatif des peuples qui les ont<br />
pro<strong>du</strong>its.<br />
Ces pièces rares perm<strong>et</strong>tent d’évoquer diverses rencontres : entre <strong>Polynésie</strong>ns, entre les<br />
<strong>Polynésie</strong>ns <strong>et</strong> leurs divinités, entre les <strong>Polynésie</strong>ns <strong>et</strong> les Européens <strong>et</strong> leurs divinités, <strong>et</strong><br />
enfin leurs chefs <strong>et</strong> leurs prêtres. L’exposition s’intéresse également à l'histoire des<br />
collectionneurs : qui étaient-ils <strong>et</strong> quels étaient les objectifs de leurs collectes ?<br />
De nombreuses pièces présentées sont issues des trois voyages <strong>du</strong> Capitaine Cook (1768-<br />
1780), mais ont également été rassemblées lors des voyages de George Vancouver,<br />
William Bligh, Dumont d’Urville ou d’autres expéditions. La majeure partie des obj<strong>et</strong>s<br />
qui constitue l’exceptionnelle collection de la London Missionary Soci<strong>et</strong>y, conservée au<br />
British Museum, est présentée pour la première fois en France.<br />
L’exposition <strong>Polynésie</strong> - <strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong> est ren<strong>du</strong>e possible grâce aux<br />
nombreux obj<strong>et</strong>s polynésiens conservés <strong>et</strong> préservés dans les <strong>musée</strong>s <strong>et</strong> collections <strong>du</strong><br />
monde entier. Si la créativité des <strong>Polynésie</strong>ns suscite l’admiration, l'étonnement <strong>et</strong> le<br />
respect, un objectif important aura été atteint pour les commissaires de l’exposition.<br />
Les <strong>Polynésie</strong>ns ont aujourd'hui encore une culture vivante <strong>et</strong> dynamique, c<strong>et</strong>te<br />
exposition explore une partie importante de leur histoire en présentant au plus grand<br />
nombre ces traditions artistiques encore méconnues.<br />
Le commissariat est assuré par les docteurs Steven Hooper <strong>et</strong> Karen Jacobs,<br />
respectivement directeur <strong>et</strong> chercheur au Sainsbury Research Unit for the <strong>Arts</strong> of Africa,<br />
Oceania and the Americas à l’Université d’East Anglia en Angl<strong>et</strong>erre.<br />
La scénographie est réalisée par Gaëlle Seltzer pour l’Agence Pylône.<br />
Linteau, Nouvelle-Zélande/Aotearoa<br />
© British Museum, Londres<br />
DES RENDEZ-VOUS AUTOUR DE L’EXPOSITION<br />
Des performances de deux artistes contemporains néo-zélandais, Rosanna Raymond<br />
Samoane <strong>et</strong> George Nuku Maori seront proposées au public.<br />
Des cérémonies rituelles auront lieu lors <strong>du</strong> vernissage <strong>et</strong> de la clôture de l'exposition en<br />
présence de conservateurs de <strong>musée</strong>s polynésiens <strong>et</strong> de scientifiques qui participeront<br />
également au colloque proposé au <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> les 17 / 18 juin sur le thème :<br />
“Exhibiting Polynesia : past, present and future”.<br />
4
* AVANT-PROPOS<br />
Par Ratu Joni Madraiwiwi, Roko Tui Bau, Fidji<br />
(Extrait <strong>du</strong> catalogue)<br />
En contemplant ces magnifiques obj<strong>et</strong>s issus <strong>du</strong> passé, nous ne pouvons qu’arrêter notre<br />
pensée sur les navigateurs <strong>et</strong> les artisans, les hiérarchies sociales complexes <strong>et</strong> la<br />
diversité culturelle que la <strong>Polynésie</strong> nous a léguées. L’exposition <strong>et</strong> le livre qui<br />
l’accompagne ont saisi l’essence de c<strong>et</strong> héritage admirable. Il s’agit avant tout d’une<br />
succession d’actions au cours desquelles ces peuples vivant jusque-là dans une partie<br />
r<strong>et</strong>irée <strong>du</strong> monde ont dû s’adapter à leur environnement puis à l’arrivée des Européens.<br />
C<strong>et</strong>te dernière rencontre devait se révéler féconde, bien que parfois douloureuse,<br />
aussi bien pour les uns que pour les autres. Elle débuta à l’époque des Lumières pour<br />
s’achever à l’époque des missionnaires <strong>et</strong> des colonisateurs. Les deux points de vue,<br />
polynésien <strong>et</strong> européen, exposés dans le catalogue, dévoilent bien des vérités sur la<br />
nature humaine. Méfiance, défiance, incompréhension, conflit, apaisement, compromis,<br />
acceptation <strong>et</strong> confiance se sont succédé avec plus ou moins d’intensité. Le sentiment<br />
des <strong>Polynésie</strong>ns sur l’ensemble de ce processus pourrait sans doute se tra<strong>du</strong>ire par la<br />
réponse de Talleyrand interrogé sur les bouleversements de la Révolution française :<br />
« J’ai vécu ». Et pendant toute c<strong>et</strong>te période, on rassemblait, on répertoriait <strong>et</strong> on<br />
documentait pour la postérité l’ensemble des images qui sont aujourd’hui devant nos<br />
yeux. C’est pourquoi nous sommes très reconnaissants aux premiers collectionneurs.<br />
Ce pectoral appartenait en 1840 à Tanoa Visawaqa,<br />
chef de Bau, Iles Fidji, <strong>et</strong> ancêtre de Ratu Joni Madraiwiwi<br />
© MAA, Cambridge<br />
Bien que le contexte culturel en <strong>Polynésie</strong> ait été transformé - parfois au point d’être<br />
méconnaissable - la force, la fierté <strong>et</strong> l’esprit de nos ancêtres polynésiens sont des vertus<br />
que nous nous devons de redécouvrir. Ces sociétés insulaires étaient bien plus que les<br />
plages de sable <strong>et</strong> les feuilles de palmiers si chères à la perception des Occidentaux.<br />
Selon des critères qui leur sont propres, les <strong>Polynésie</strong>ns étaient des gens raffinés <strong>et</strong><br />
pleins de talent – leurs capacités pour la négociation <strong>et</strong> la stratégie n’étaient pas moins<br />
subtiles ou ingénieuses <strong>du</strong> fait de leur établissement sous les Tropiques. Une réflexion<br />
sur notre passé apporte in<strong>du</strong>bitablement des enseignements utiles pour la société<br />
contemporaine <strong>du</strong> Pacifique. C’est vrai, le monde a changé. Cependant, la manière dont<br />
les <strong>Polynésie</strong>ns ont contrôlé <strong>et</strong> géré les ressources de leurs îles puis coopéré les uns avec<br />
les autres <strong>et</strong> avec les étrangers, r<strong>et</strong>entit depuis le passé jusqu’à aujourd’hui.<br />
Ce fut une révélation très enrichissante de découvrir ces <strong>Polynésie</strong>ns à travers les<br />
équipements <strong>et</strong> les techniques grâce auxquels ils ont façonné leur environnement. Ils<br />
l’ont maîtrisé simplement grâce à une alliance de détermination, de force, de<br />
perspicacité <strong>et</strong> de sagesse. Le lien avec nos ancêtres que constituent ces obj<strong>et</strong>s est, pour<br />
l’auteur de ces lignes, une expérience profonde qui l’emplit d’humilité.<br />
5
* A LA RENCONTRE DE LA POLYNESIE<br />
« Comment parviendrait-on à comprendre un jour le mécanisme des civilisations,<br />
anciennes ou modernes, si l’on s’obstine à séparer ce que l’homme a uni <strong>et</strong> à unir ce<br />
qu’il a séparé ? »<br />
Arthur Maurice Hocart, Le Mythe sorcier, 1973.<br />
Les îles de <strong>Polynésie</strong> (<strong>du</strong> Grec poly <strong>et</strong> nesos : « les îles nombreuses ») commencèrent à<br />
être explorées il y a 3000 ans, par les premiers voyageurs partis vers l’est depuis le<br />
Pacifique occidental.<br />
Le Pacifique central fut la dernière région habitable <strong>du</strong> globe à être explorée <strong>et</strong> occupée<br />
par les hommes. D’un point de vue archéologique, le Pacifique a été divisé par Roger<br />
Green (1991) en deux zones : l’Océanie proche (les îles Salomon <strong>et</strong> les terres plus à<br />
l’ouest) <strong>et</strong> l’Océanie éloignée (les Vanuatu <strong>et</strong> toutes les îles qui se trouvent plus à l’est <strong>et</strong><br />
au sud). Les îles, qui constituent ce que nous appelons désormais la <strong>Polynésie</strong>, furent<br />
des lieux fantasmés par des voyageurs <strong>et</strong> habitants de toutes sortes : « les peuples<br />
Lapita* » qui progressaient vers l’est <strong>et</strong> ses horizons inconnus, mille ans avant notre ère ;<br />
leurs successeurs polynésiens qui s’aventurèrent plus loin encore en direction de l’est,<br />
<strong>du</strong> nord <strong>et</strong> <strong>du</strong> sud ; plus tard, enfin, voyageurs, missionnaires, colons, artistes,<br />
chercheurs <strong>et</strong> touristes européens.<br />
Des populations originaires initialement de l’Asie <strong>du</strong> Sud-Est accostèrent aux Vanuatu,<br />
à peu près 1000 ans avant J.-C., <strong>et</strong> entreprirent presque aussitôt un long voyage de mille<br />
kilomètres contre les vents jusqu’aux îles qu’on appelle aujourd’hui les Fidji. Ces<br />
peuples devaient être des navigateurs hors pair <strong>et</strong>, selon toute vraisemblance, leurs<br />
voyages de r<strong>et</strong>our s’inscrivirent dans le cadre d’expéditions de colonisation pour occuper<br />
les nouvelles terres fertiles où les ressources terrestres <strong>et</strong> marines abondaient.<br />
Ce n’est qu’au XVI e<br />
siècle que des voyageurs européens,<br />
(Hollandais, Espagnols <strong>et</strong> Britanniques), entreprirent d’explorer les<br />
marges <strong>du</strong> Pacifique. Les « galions manillais » des Espagnols, qui<br />
échangeaient de l’argent contre des pro<strong>du</strong>its exotiques chinois,<br />
commencèrent même à le traverser régulièrement selon une route<br />
est-ouest qui reliait les côtes américaines, les Mariannes, les<br />
Philippines <strong>et</strong> Canton. Pendant des siècles, ils ne rencontrèrent<br />
jamais les archipels polynésiens situés au sud de l’Équateur, ni<br />
Hawai, plus au nord.<br />
* ces ancêtres <strong>Polynésie</strong>ns tiennent leur surnom <strong>du</strong> site Lapita situé<br />
en Nouvelle-Calédonie où des archéologues ont mis au jour des<br />
vestiges de poterie à pointillés perm<strong>et</strong>tant leur identification.<br />
Effigie en plumes Hawaï © British Museum, Londres<br />
Ce mode d’exploration <strong>et</strong> de traversée per<strong>du</strong>ra jusque dans les années <strong>1760</strong>, date à<br />
laquelle débuta une ère de voyages européens sans précédent. Ces voyageurs –<br />
explorateurs, scientifiques, artistes, marchands, baleiniers, évangélisateurs, planteurs,<br />
colons, de toutes sortes <strong>et</strong> de tout pays – apportèrent avec eux leurs propres<br />
constructions imaginaires sur les îles qu’ils découvrirent.<br />
Ces territoires nourrissent depuis lors l’imaginaire de générations d’Européens. Paradis<br />
<strong>et</strong> palmiers, hommes à l’état de nature ou au stade de la barbarie païenne, amour libre<br />
<strong>et</strong> terre bon marché : les rêves <strong>et</strong> les illusions des Européens se transformèrent souvent<br />
en d’amères expériences pour eux comme pour les insulaires.<br />
6
En eff<strong>et</strong>, ce qui caractérise c<strong>et</strong>te époque a posteriori, ce sont les famines <strong>et</strong> les ouragans,<br />
les épidémies <strong>et</strong> les crises démographiques, les meurtres <strong>et</strong> l’appropriation de terres, de<br />
gré ou de force. Rien de tout cela n’était nouveau en <strong>Polynésie</strong>, mais les rencontres <strong>et</strong><br />
les heurts entre insulaires <strong>et</strong> étrangers provoquèrent des transformations rapides qui ont<br />
profondément marqué la région.<br />
Au XVIII e<br />
Au XVIII siècle, toute la région incluse dans le « triangle polynésien », formé par Hawai,<br />
l’île de Pâques (Rapa Nui) <strong>et</strong> la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), avait depuis longtemps été<br />
peuplée par ces « <strong>Polynésie</strong>ns » qui partageaient une même ascendance.<br />
e<br />
siècle, toute la région incluse dans le « triangle polynésien », formé par Hawai,<br />
l’île de Pâques (Rapa Nui) <strong>et</strong> la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), avait depuis longtemps été<br />
peuplée par ces « <strong>Polynésie</strong>ns » qui partageaient une même ascendance.<br />
Pour les <strong>Polynésie</strong>ns, les îles sont la demeure, la terre (fenua), le territoire des ancêtres,<br />
la terre des générations futures, le lieu avec lequel chacun entr<strong>et</strong>ient un lien intime car<br />
faisant partie intégrante de son être, le lieu que l’on a nommé, conquis <strong>et</strong> pour lequel on<br />
a combattu.<br />
Trois mille ans d’exploration <strong>et</strong> d’occupation ont fait naître chez eux une identité<br />
indissociable de la terre, des forêts, des lagons <strong>et</strong> de la haute mer ; tous ces éléments<br />
qui, réunis, forment l’« Océanie », telle que l’évoque l’écrivain <strong>et</strong> chercheur Tongien,<br />
Epeli Hau’ofa.<br />
Ce lien profond s’est matérialisé dans des obj<strong>et</strong>s, des histoires, des traditions orales, des<br />
chants, des danses, des monuments, des constructions <strong>et</strong> des pratiques culturelles<br />
diverses. <strong>Polynésie</strong> - <strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong> s’intéresse avant tout aux obj<strong>et</strong>s, pris<br />
dans leur contexte le plus large. Toutefois ces obj<strong>et</strong>s – figures ou hameçons, éventails ou<br />
casse-tête – n’existent pas en eux-mêmes ; ils ont été fabriqués par des indivi<strong>du</strong>s ou par<br />
des groupes, avec un soin minutieux <strong>et</strong> à des fins précises.<br />
<strong>1760</strong>-<strong>1860</strong>, UN SIECLE DE TRANSFORMATIONS ESSENTIELLES<br />
Entre <strong>1760</strong> <strong>et</strong> <strong>1860</strong>, le paysage culturel de <strong>Polynésie</strong> change dans ses fondements. Avant<br />
<strong>1760</strong>, si les <strong>Polynésie</strong>ns entr<strong>et</strong>iennent des relations régulières d’une île à l’autre, ils<br />
ignorent l’Europe, le métal, les armes à feu <strong>et</strong> les religions occidentales. Dans l’intervalle<br />
d’un siècle, chaque parcelle de <strong>Polynésie</strong> a scellé une relation de type colonial, ou<br />
précolonial, avec les puissances européennes. La plupart des <strong>Polynésie</strong>ns subirent dans<br />
c<strong>et</strong>te période diverses épidémies <strong>et</strong> furent convertis à l’une ou l’autre des formes<br />
concurrentes de la Chrétienté. La <strong>Polynésie</strong> devient un endroit radicalement différent <strong>et</strong><br />
paradoxalement de vigoureuses identités culturelles survécurent <strong>et</strong> s’y développèrent.<br />
L’exposition <strong>Polynésie</strong> - <strong>Arts</strong> <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong> se concentre sur la dynamique de ce<br />
siècle : période de contacts avec les officiers de la marine européenne, les membres<br />
d’équipage, les négociants, les baleiniers, les missionnaires, les voyageurs, les colons, les<br />
administrateurs <strong>et</strong> les artistes, des Européens de toutes origines que la destinée<br />
a con<strong>du</strong>its jusqu’en <strong>Polynésie</strong>.<br />
Les relations avec ces visiteurs se sont faites, pour la plupart, par l’intermédiaire d’obj<strong>et</strong>s<br />
<strong>et</strong> de matériaux qui circulaient dans les deux sens. Beaucoup d’obj<strong>et</strong>s collectés par, ou<br />
donnés à des Européens, furent rapportés en Europe <strong>et</strong> en Amérique <strong>du</strong> Nord.<br />
Pectoral, îles de Paques © MAA Cambridge<br />
7
Grand personnage masculin, Hawai<br />
© British Museum, Londres<br />
* LE PARCOURS DE L’EXPOSITION<br />
Ku, une colossale figure hawaïenne, accueille les visiteurs à<br />
l’entrée de l'exposition. Présentée dans les collections <strong>du</strong> British<br />
Museum, c’est l’une des trois pièces colossales polynésiennes -<br />
de c<strong>et</strong>te dimension - préservées au monde. Les deux autres sont<br />
visibles au Bishop Museum à Honolulu (Hawaï) <strong>et</strong> au Peabody<br />
Essex Museum de Salem (Massachus<strong>et</strong>ts).<br />
Dans l’escalier menant à l’exposition, des salutations<br />
traditionnelles en langues polynésiennes accueillent les visiteurs<br />
<strong>et</strong> leurs rappellent l’importance - tant historique que sacrée -<br />
que revêtent encore aujourd’hui pour les <strong>Polynésie</strong>ns les<br />
nombreuses pièces exposées.<br />
L’originalité de l’exposition réside dans son parcours se<br />
composant de six séquences thématiques - Intro<strong>du</strong>ction, La Mer, La Terre, Marae/le<br />
Temple, Collecter <strong>et</strong> Construire le divin - qui m<strong>et</strong> en exergue les connections <strong>et</strong> relations<br />
entre les différents <strong>Polynésie</strong>ns issus de différentes partiess <strong>du</strong> Pacifique.<br />
PRÉAMBULE<br />
Au XVIII e siècle, les sociétés polynésiennes n'étaient ni figées ni statiques. Elles<br />
évoluèrent pendant des millénaires <strong>et</strong> les <strong>Polynésie</strong>ns continuèrent à s’adapter <strong>et</strong> à<br />
incorporer de nouvelles idées <strong>et</strong> techniques importées par les Européens. C<strong>et</strong>te<br />
intégration est incarnée ici dans des obj<strong>et</strong>s comme le club Fidjien conçu par un Maori de<br />
Nouvelle-Zélande ou un mousqu<strong>et</strong> américain incrusté de baleine d'ivoire.<br />
Mousqu<strong>et</strong> américain / fidjien © University of Aberdeen<br />
L’exposition présente des obj<strong>et</strong>s issues de neuf régions polynésiennes : les îles<br />
Hawaiennes, la Nouvelle-Zélande (Aotearoa), l’île de Pâques (Rapa Nui), les îles<br />
Marquises, Mangareva (îles Gambier), les îles Tuamotu, les îles de la Société, les îles<br />
Australes (<strong>Polynésie</strong> Française), les îles Cook <strong>et</strong> la <strong>Polynésie</strong> Occidentale (incluant les<br />
Fidji, les Tonga, les Samoa <strong>et</strong> les îles voisines).<br />
8
Eventail, îles Marquises<br />
© British Museum, Londres<br />
LA MER<br />
La mer joue un rôle crucial dans la vie des <strong>Polynésie</strong>ns : elle fournit<br />
de la nourriture <strong>et</strong> des matières premières, <strong>et</strong> constitue une « voie »<br />
importante. Véritable domaine cosmologique, elle était aussi<br />
associée aux chefs, aux dieux <strong>et</strong> aux pouvoirs divins. Ces derniers<br />
étaient souvent symbolisés par des éléments « marins » : coquilles,<br />
ivoires de baleine, dents de requins <strong>et</strong> carapaces de tortues.<br />
Grands navigateurs, les <strong>Polynésie</strong>ns embellissaient de sculptures <strong>et</strong> gravures leurs larges<br />
pirogues à balancier. Leurs fil<strong>et</strong>s, hameçons <strong>et</strong> harpons leur perm<strong>et</strong>taient d’attraper une<br />
grande variété de poissons. Les hameçons faisaient eux aussi l’obj<strong>et</strong> d’échanges de<br />
valeur ; la coquille d’huître perlière était très prisée, <strong>et</strong> s’échangeait sur de très longues<br />
distances.<br />
LA TERRE<br />
MARAE / LE TEMPLE<br />
La terre <strong>et</strong> la mer étaient associées à des attributs divins, sous<br />
la forme de dieux. C’est ainsi que Tangaroa était associé à la<br />
mer, <strong>et</strong> Tane à la forêt. Ces domaines, ainsi que les oiseaux<br />
qui les habitent, fournissaient des matériaux de prix qui<br />
étaient utilisés pour créer des obj<strong>et</strong>s cultuels. Bois, pierre <strong>et</strong><br />
fibres végétales sont les matériaux issus de la « terre » les<br />
plus courants.<br />
Les <strong>Polynésie</strong>ns utilisaient des haches en pierre (puis le métal<br />
européen) pour abattre les arbres des forêts. Des outils en<br />
coquillages, en os ou en dents de requin étaient utilisés par<br />
les sculpteurs. Les armes -d’apparat, d’attaque ou de défense-<br />
étaient faites de bois, plus rarement de pierre.<br />
La relation entre les hommes <strong>et</strong> les dieux était extrêmement<br />
importante. Afin d’obtenir la faveur divine, des échanges avec les<br />
pouvoirs divins étaient établis par des offrandes mutuelles <strong>et</strong> des<br />
bénédictions. Ces offrandes pouvaient être faites sur des autels<br />
domestiques, ou dans des temples consacrés, appelés « Marae* » en<br />
plusieurs endroits de la <strong>Polynésie</strong>.<br />
Pendant les rituels religieux, la notion abstraite de « divinité » était<br />
matérialisée, ou incarnée, par des obj<strong>et</strong>s - images, tambours, pierres <strong>et</strong><br />
reliques - ou par des personnes comme les chefs ou les prêtres, qui<br />
devenaient ainsi le point de convergence de la vénération. L’exposition<br />
réserve un espace clos aux Marae, dans le souhait d’évoquer avec<br />
respect le temple où ces obj<strong>et</strong>s pouvaient être contemplés.<br />
* Les termes marae, malae ou me'ae désignent en <strong>Polynésie</strong> un espace réservé aux activités de la<br />
hiérarchie sociale : réunions, intronisation des chefs, repas cérémoniels... Dans certaines îles, on y<br />
établissait la maison <strong>du</strong> chef ; ailleurs, celle des ancêtres ou des dieux. C<strong>et</strong> espace, soigneusement<br />
entr<strong>et</strong>enu, était - ou non - distinct de la place de danse <strong>et</strong> plus ou moins tabou. Des pierres<br />
consacrées aux ancêtres y étaient parfois dressées.<br />
9<br />
Figurine Ivoire de cachalot, Tonga<br />
©British Museum, Londres<br />
Figure de l’île Mangareva,<br />
© British sh Museum, Londres
COLLECTER<br />
Des obj<strong>et</strong>s originaires de <strong>Polynésie</strong> firent leur entrée dans les<br />
collections européennes, <strong>et</strong> ont été plusieurs fois donnés, ven<strong>du</strong>s <strong>et</strong><br />
échangés avant de trouver leur demeure définitive.<br />
Les voyageurs ont acquis des obj<strong>et</strong>s pour des raisons scientifiques, ou<br />
comme témoignages de leurs voyages, de leurs amitiés <strong>et</strong> de leurs<br />
rencontres dans les Mers <strong>du</strong> Sud. D’abord transmis, beaucoup de ces<br />
obj<strong>et</strong>s furent finalement présentés dans des <strong>musée</strong>s, ou ven<strong>du</strong>s<br />
comme des « curiosités ».<br />
Tambour Hawaïen collecté pendant le troisième voyage de Cook,<br />
ex. collection James Hooper<br />
© British Museum, Londres<br />
Les missionnaires ont collecté des « idoles », comme preuves de leur succès<br />
évangélisateur. Ces obj<strong>et</strong>s étaient présentés dans des <strong>musée</strong>s de missions,<br />
confrontant le public à « l’idolâtrie » afin de l’encourager à donner de<br />
l’argent pour soutenir l’action des missions. Ils servaient de témoins pour<br />
lever des fonds <strong>et</strong> susciter l’élan pour de nouveaux voyages.<br />
Mais les Européens n’étaient pas les seuls à s’intéresser aux obj<strong>et</strong>s exotiques. Les<br />
<strong>Polynésie</strong>ns étaient eux aussi curieux de ce que les Européens avaient à leur offrir –<br />
métal, étoffes <strong>et</strong> armes à feu –, <strong>et</strong> de ce que l’on trouvait ailleurs en <strong>Polynésie</strong> : c’est le<br />
cas, par exemple, des plumes rouges rapportées par les navires de Cook de Tonga à<br />
Tahiti.<br />
« CONSTRUIRE LE DIVIN »<br />
Cape de plumes © Hastings Museum<br />
Emballer, nouer, contenir, séparer <strong>et</strong> élever : autant de moyens importants de gérer<br />
les pouvoirs divins pour les <strong>Polynésie</strong>ns. Afin de perm<strong>et</strong>tre aux hommes d’établir des<br />
relations pro<strong>du</strong>ctives avec les dieux, les formes abstraites <strong>du</strong> divin trouvaient leur<br />
expression physique dans des obj<strong>et</strong>s, souvent anthropomorphes, assemblés à partir de<br />
matériaux bruts, <strong>et</strong> dans des associations d’éléments particulières.<br />
Un exemple de ces constructions symboliques : le chef. Lors de la consécration, le corps<br />
<strong>du</strong> candidat à la chefferie, qui pouvait déjà porter différents tatouages, était transformé<br />
par des superpositions d’enveloppements. Pour ce faire, on utilisait étoffes végétales,<br />
nattes <strong>et</strong> capes, telles les magnifiques capes en plumes d’Hawai.<br />
Le corps <strong>du</strong> chef était séparé <strong>du</strong> monde des hommes<br />
par ces « enveloppes », il prenait place sur un<br />
morceau d’étoffe d’écorce ou sur un siège spécial,<br />
puis, suivant les îles, il était habillé de plastrons <strong>et</strong><br />
d’ornements faits à partir de coquillages ou d’ivoire<br />
de cachalot, des matières exotiques, issues de la mer,<br />
qui dégagent lumière <strong>et</strong> vitalité.<br />
10<br />
Figure de Tahiti<br />
© British Museum, Londres<br />
Siège Tahitien<br />
© British Museum, Londres
* COLLECTER<br />
L’exposition s’intéresse aux conditions d’acquisition des obj<strong>et</strong>s d’art polynésiens. Il<br />
semblerait que la plupart furent acquis dans des conditions convenant aux deux parties<br />
<strong>et</strong> à des taux de change satisfaisants (à l’époque) dans les systèmes de valeurs européen<br />
<strong>et</strong> local. Des deux côtés, l’intérêt pour les obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les matériaux était extraordinaire.<br />
Les navires des visiteurs recherchaient principalement de l’eau <strong>et</strong> des vivres, mais une<br />
fois ces besoins satisfaits, les curiosités naturelles <strong>et</strong> artificielles (les obj<strong>et</strong>s fabriqués)<br />
étaient très demandés.<br />
Pectoral Tahitien © British Museum, Londres<br />
Au cours des voyages de Cook, les hommes à l’esprit scientifique comme Joseph Banks,<br />
Daniel Solander, Johann <strong>et</strong> George Forster s’adonnaient au troc dès qu’ils en avaient<br />
l’occasion. On obtenait des coquillages, des poissons, des échantillons botaniques <strong>et</strong> des<br />
obj<strong>et</strong>s locaux en échange de clous, d’étoffes, de boutons, de miroirs <strong>et</strong> de presque tout<br />
ce qui pouvait se trouver à bord.<br />
À Tahiti, Cook dût même lancer son célèbre avertissement, « Rien en fer », aux membres<br />
de l’équipage <strong>et</strong> les empêcher ainsi d’arracher les clous <strong>du</strong> navire pour les utiliser<br />
comme monnaie d’échange, afin notamment d’ach<strong>et</strong>er les faveurs féminines.<br />
Les scientifiques appartenant aux trois voyages de Cook voulaient réunir des collections<br />
pour élaborer des classifications. Ils étaient incités à cela par la philosophie des<br />
Lumières <strong>et</strong> ses méthodes, à une époque où l’on attendait de ceux qui en avaient la<br />
possibilité qu’ils réunissent des documents sur le monde physique <strong>et</strong> ses habitants. C’est<br />
ainsi que Banks saisit sa chance <strong>et</strong> se forgea une éminente réputation, grâce à ses<br />
aventures scientifiques <strong>et</strong> extra-scientifiques de jeune homme d’une vingtaine d’années<br />
dans les mers <strong>du</strong> Sud. Des obj<strong>et</strong>s ayant appartenu à Banks figurent dans c<strong>et</strong>te exposition<br />
<strong>et</strong>, pour autant que nous le sachions, ils furent acquis dans des conditions jugées<br />
équitables à l’époque.<br />
La Grande-Br<strong>et</strong>agne n’était pas la seule puissance européenne à organiser des<br />
expéditions dans le Pacifique à la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle, même si les Britanniques étaient<br />
de loin les collectionneurs les plus actifs. Des expéditions françaises menées par<br />
Bougainville (1766-1769), de Surville (1769-1770) <strong>et</strong> <strong>du</strong> Fresne (1771-1773) visitèrent<br />
diverses îles polynésiennes, mais peu d’obj<strong>et</strong>s ont été conservés, voire aucun.<br />
Les expéditions ultérieures menées par La Pérouse (1785-1788) <strong>et</strong> d’Entrecasteaux (1791-<br />
1793) ont laissé beaucoup d’archives mais, elles aussi, peu d’obj<strong>et</strong>s. Les Espagnols<br />
initièrent trois expéditions vers Tahiti depuis le Pérou, entre 1772 <strong>et</strong> 1776.<br />
11
L’expédition britannique con<strong>du</strong>ite par George Vancouver (1791-1795) suivit un schéma<br />
similaire à celle de Cook pour les collectes. Les guerres napoléoniennes mirent un frein<br />
aux expéditions navales européennes <strong>du</strong>rant les deux premières décennies <strong>du</strong> XIX e<br />
siècle, hormis pour les Russes <strong>et</strong> les Américains. Pour ce qui est des expéditions<br />
financées par l’État, les marines française <strong>et</strong> britannique furent les plus actives pendant<br />
la première moitié <strong>du</strong> XIX e siècle, quand se développèrent les premières ambitions<br />
coloniales <strong>et</strong> la rivalité entre les deux pays. Quelques récits illustrés furent publiés à la<br />
suite des expéditions françaises commandées par Freycin<strong>et</strong> (1817-1820), Duperrey (1822-<br />
1825), Dumont d’Urville (1826-1829, 1837-1840) <strong>et</strong> <strong>du</strong> P<strong>et</strong>it-Thouars (1836-1839) <strong>et</strong><br />
quelques collections documentées furent constituées. La cape Maori présentée au<br />
<strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> a été collectée pendant l’expédition de Dumont D’Urville.<br />
Boîte avec couvercle Tonga, Tongatapu<br />
© British Museum, Londres<br />
Les curiosités artificielles (obj<strong>et</strong> fabriqués) acquises au XVIII e<br />
siècle entrèrent dans des<br />
collections européennes, surtout en Grande-Br<strong>et</strong>agne, avant d’être données, ven<strong>du</strong>es ou<br />
échangées <strong>et</strong> de trouver leur lieu de conservation actuel. Elles devinrent des symboles de<br />
prestige social, comme elles l’avaient été en <strong>Polynésie</strong>, avant d’être négligées. Un grand<br />
nombre d’entre elles n’a pas été conservé jusqu’à nos jours ; beaucoup d’autres ont pu<br />
l’être, mais ont été séparées de toute documentation.<br />
Les Européens n’étaient évidemment pas les seuls amateurs d’obj<strong>et</strong>s exotiques. Les<br />
<strong>Polynésie</strong>ns faisaient un choix parmi ce qu’ils avaient à leur offrir. Ils appréciaient<br />
notamment les articles exotiques en métal, les tissus <strong>et</strong> tout ce qu’ils pouvaient<br />
incorporer dans leurs propres systèmes de valeur.<br />
Les curiosités n’étaient pas collectionnées comme des trophées puisque leur acquisition<br />
ne nécessitait pas de conquête ni de subordination intentionnelle. Ce sont davantage les<br />
missionnaires chrétiens qui se préoccupaient de réunir des trophées : à de rares<br />
exceptions près, ils ne s’intéressaient pas à la valeur scientifique des obj<strong>et</strong>s ni à leur<br />
statut de curiosités, mais y voyaient des preuves de leur réussite évangélisatrice,<br />
notamment dans le cas des « idoles ».<br />
Les récits de missionnaires qui ont été publiés rapportent souvent sur un ton triomphant<br />
les victoires sur l’idolâtrie. L’évangéliste John Williams, de la London Missionary Soci<strong>et</strong>y<br />
(LMS), de r<strong>et</strong>our à Ra’iatea après avoir séjourné à Aitutaki en 1823, écrivait : « de même<br />
que d’autres guerriers s’enorgueillissent de présenter les trophées de leurs victoires, nous<br />
accrochâmes les idoles déchues d’Aitutaki aux bras de vergue <strong>et</strong> à d’autres parties <strong>du</strong><br />
navire, pénétrâmes triomphalement dans le port, voguâmes jusqu’à la colonie <strong>et</strong> j<strong>et</strong>âmes<br />
l’ancre, au milieu des cris <strong>et</strong> des acclamations de nos gens ».<br />
12
La véhémence pieuse <strong>du</strong> combat de la LMS contre l’idolâtrie est frappante, à défaut<br />
d’être surprenante. Il en allait de même des Méthodistes en <strong>Polynésie</strong> occidentale. Les<br />
obj<strong>et</strong>s religieux qui n’étaient pas détruits par de zélés néophytes, suivant les directives<br />
des missionnaires, étaient recueillis comme des trophées <strong>et</strong> expédiés dans les <strong>musée</strong>s<br />
missionnaires d’Europe.<br />
Ils y servaient d’indices de performance - pour reprendre l’expression actuelle - ainsi que<br />
d’instruments pour les campagnes de collecte de fonds lors desquelles les horreurs<br />
grotesques de l’idolâtrie étaient exhibées afin d’inciter le public à soutenir l’œuvre<br />
missionnaire. On recueillait aussi des obj<strong>et</strong>s quotidiens, dont la fonction religieuse<br />
n’était pas explicite, pour prouver que les <strong>Polynésie</strong>ns savaient développer des arts<br />
utilitaires <strong>et</strong> n’étaient donc pas per<strong>du</strong>s pour le salut. Les missionnaires avaient besoin de<br />
souligner que la rédemption n’était pas hors de portée des idolâtres afin de justifier de<br />
telles dépenses d’énergie <strong>et</strong> de richesses.<br />
Les obj<strong>et</strong>s gardés en souvenir constituent une troisième catégorie, où n’interviennent ni<br />
la valeur scientifique ni le rôle de trophée. Les premiers explorateurs, puis les voyageurs,<br />
les marchands, les baleiniers, les militaires <strong>et</strong> les administrateurs qui leur succédèrent, se<br />
procuraient des pro<strong>du</strong>its locaux pour conserver des souvenirs tangibles de leurs voyages<br />
<strong>et</strong> de leurs aventures, de leurs amitiés <strong>et</strong> de leurs rencontres, dans les mers <strong>du</strong> Sud.<br />
Transmis au sein des familles, ils finirent par être proposés à des <strong>musée</strong>s locaux ou<br />
ven<strong>du</strong>s comme curiosités à la fin <strong>du</strong> XIX e <strong>et</strong> au XX e siècle. Ils ont circulé en relativement<br />
grande quantité, sont entrés dans des collections privées, ont été ven<strong>du</strong>s aux enchères,<br />
échangés, reven<strong>du</strong>s, passant progressivement <strong>du</strong> statut de souvenir à celui de curiosité <strong>et</strong><br />
finalement d’œuvre d’art.<br />
Pendentif de cou, Nouvelle-Zélande, Aotearoa<br />
© British Museum, Londres<br />
13
* ART ET AUTHENTICITE<br />
Le mot « art » qui figure dans le titre de l’exposition <strong>et</strong> <strong>du</strong> catalogue qui l’accompagne,<br />
n’est pas employé à la légère. Selon un cliché de l’anthropologie, de nombreuses<br />
cultures n’ayant pas de vocable pour désigner l’art, l’utilisation <strong>du</strong> mot serait suspecte.<br />
Ironiquement, même dans les langues européennes qui disposent d’un mot, il n’existe<br />
pas de consensus sur son sens <strong>et</strong> sa définition est régulièrement réévaluée. Avant le XX e<br />
Ironiquement, même dans les langues européennes qui disposent d’un mot, il n’existe<br />
pas de consensus sur son sens <strong>et</strong> sa définition est régulièrement réévaluée. Avant le XX<br />
siècle <strong>et</strong> avant le déplacement <strong>du</strong> champ de l’art sous l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> Modernisme, on parlait<br />
rarement d’« art » pour les types d’obj<strong>et</strong>s figurant dans c<strong>et</strong>te exposition. Les avantgardes<br />
européennes admirent les canons formels de l’ « art dit primitif ». Elles les<br />
intro<strong>du</strong>isirent dans leurs pro<strong>du</strong>ctions artistiques ce qui était aussi une façon d’exprimer<br />
leur respect pour leurs créateurs. Des artistes comme Pablo Picasso <strong>et</strong> Henry Moore, des<br />
critiques comme Roland Penrose <strong>et</strong> Roger Fry ont été inspirés par c<strong>et</strong> art ou l’ont célébré<br />
dans leurs propres œuvres. Ils n’étaient pas exempts de préjugés naïfs sur les « artistes »<br />
<strong>et</strong> les sociétés qui l’avaient créé, mais ils lui donnèrent une nouvelle dimension, ce qui<br />
obligea le public à le prendre de plus en plus au sérieux. Il n’est pas étonnant que<br />
Picasso, Moore <strong>et</strong> Penrose aient chacun possédé des moulages de la figure reli<strong>quai</strong>re de<br />
Rurutu, conservée au British Museum.<br />
e<br />
siècle <strong>et</strong> avant le déplacement <strong>du</strong> champ de l’art sous l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> Modernisme, on parlait<br />
rarement d’« art » pour les types d’obj<strong>et</strong>s figurant dans c<strong>et</strong>te exposition. Les avantgardes<br />
européennes admirent les canons formels de l’ « art dit primitif ». Elles les<br />
intro<strong>du</strong>isirent dans leurs pro<strong>du</strong>ctions artistiques ce qui était aussi une façon d’exprimer<br />
leur respect pour leurs créateurs. Des artistes comme Pablo Picasso <strong>et</strong> Henry Moore, des<br />
critiques comme Roland Penrose <strong>et</strong> Roger Fry ont été inspirés par c<strong>et</strong> art ou l’ont célébré<br />
dans leurs propres œuvres. Ils n’étaient pas exempts de préjugés naïfs sur les « artistes »<br />
<strong>et</strong> les sociétés qui l’avaient créé, mais ils lui donnèrent une nouvelle dimension, ce qui<br />
obligea le public à le prendre de plus en plus au sérieux. Il n’est pas étonnant que<br />
Picasso, Moore <strong>et</strong> Penrose aient chacun possédé des moulages de la figure reli<strong>quai</strong>re de<br />
Rurutu, conservée au British Museum.<br />
Moore passa de nombreuses heures dans le <strong>musée</strong>, dans les années 1920, à dessiner des<br />
sculptures de <strong>Polynésie</strong> <strong>et</strong> d’ailleurs. On qualifie désormais plutôt ces œuvres de<br />
« tribales » ou d’ « <strong>et</strong>hniques ». Quel que soit l’adjectif, le mot « art » est désormais<br />
solidement établi <strong>et</strong> vise moins à faire entrer ces obj<strong>et</strong>s dans des systèmes de<br />
classification européens qu’à honorer le savoir-faire <strong>et</strong> la créativité des <strong>Polynésie</strong>ns, au<br />
même titre que sont aujourd’hui honorées <strong>et</strong> valorisées les traditions artistiques <strong>du</strong><br />
monde entier. La plupart des définitions de l’art le relient à l’esthétique, à des<br />
jugements sur la beauté, le goût, la forme <strong>et</strong> l’habil<strong>et</strong>é de l’exécution. Chacun pourra<br />
remarquer le soin extrême <strong>et</strong> le raffinement avec lesquels les obj<strong>et</strong>s présentés dans<br />
l’exposition ont été exécutés. Les qualités plaisaient à la fois aux artisans <strong>et</strong> aux<br />
utilisateurs <strong>et</strong> elles étaient, en outre, garantes d’efficacité puisque ce soin devait<br />
honorer les dieux comme une forme de sacrifice propitiatoire. Une esthétique <strong>du</strong> divin<br />
était ici à l’œuvre.<br />
Qu’un obj<strong>et</strong> semble grotesque ou magnifique à l’œil occidental<br />
ne compte pas. Ces choses étaient fabriquées pour remplir une<br />
fonction, pour pro<strong>du</strong>ire des eff<strong>et</strong>s dans le monde – <strong>et</strong> c’est<br />
toujours le cas. Pour Alfred Gell (1998), l’art pris dans son sens<br />
interculturel le plus large n’est pas une affaire d’esthétique ni<br />
de sens, mais de pro<strong>du</strong>ction d’eff<strong>et</strong>s sur le milieu social, une<br />
capacité à agir. Alfred Gell concevait l’art comme un système<br />
d’action destiné à changer le monde plutôt qu’à être le support<br />
de propositions symboliques. De son point de vue, un obj<strong>et</strong><br />
d’art est l’équivalent d’une personne (ou d’un dieu). Il n’a ni<br />
besoin d’être « beau », ni de « symboliser » ou de « représenter<br />
» quoi que ce soit. Il matérialise ou rend sensible ce à quoi il<br />
renvoie tel un index. Par respect pour les images ou « idoles »,<br />
Gell rej<strong>et</strong>te la conception timorée qui en fait de simples<br />
« représentations » de la divinité, des auxiliaires de la piété <strong>et</strong><br />
affirme au contraire qu’ils sont des dieux – une instance<br />
physique <strong>du</strong> divin.<br />
Boîte à ossements en forme de personnage debout<br />
Îles Australes, Rurutu © British Museum, Londres<br />
14
Les travaux de Gell affectent profondément la compréhension des obj<strong>et</strong>s, des chefferies<br />
<strong>et</strong> des religions de <strong>Polynésie</strong> <strong>et</strong>, selon sa conception, les obj<strong>et</strong>s montrés ici sont de l’art.<br />
L’idée que les dieux, les personnes ou les agents sociaux peuvent être remplacés par des<br />
obj<strong>et</strong>s nous aide à comprendre la puissance <strong>et</strong> la valeur dont ces derniers sont si souvent<br />
investis – dans le cas des reliques religieuses, par exemple, ou des obj<strong>et</strong>s associés à des<br />
personnages célèbres comme le capitaine Cook.<br />
Dès que l’on parle d’art, les idées <strong>et</strong> les soupçons sur son authenticité, ne sont jamais<br />
très loin. On a longtemps distingué, à tort, des obj<strong>et</strong>s d’art polynésiens authentiques <strong>et</strong><br />
inauthentiques : les premiers, datant d’avant le contact avec les Européens, auraient été<br />
fabriqués avec des outils en pierre (<strong>et</strong> seraient authentiques), alors que les seconds,<br />
d’emblée destinés à la vente, n’auraient pas servi dans les rituels locaux (<strong>et</strong> ne seraient<br />
pas authentiques). Or, il se trouve que la grande majorité des obj<strong>et</strong>s présentés, y compris<br />
de nombreuses « grandes » sculptures, a été réalisée avec des outils fournis par les<br />
Européens. Que les outils aient été en pierre, en coquillage, en dent ou en peau de<br />
requin, en fer ou en acier est moins une question d’authenticité que de vitesse<br />
d’exécution.<br />
De surcroît, la grande majorité de ces obj<strong>et</strong>s était réalisée pour la « vente » ou son<br />
équivalent local, l’échange. Ils étaient commandés, offerts <strong>et</strong> présentés avant de servir à<br />
d’autres fins. Des obj<strong>et</strong>s comme les tambours des îles Australes ou les pectorals des Fidji<br />
<strong>et</strong> des Tonga étaient souvent fabriqués pour l’exportation parce que leur valeur <strong>et</strong> leur<br />
efficacité dépendaient étroitement <strong>du</strong> fait qu’ils soient négociables. Et même les pagaies<br />
si travaillées de Ra’ivavae, apparues vers 1820 <strong>et</strong> quelque peu méprisées par les<br />
spécialistes, n’étaient pas seulement fabriquées pour être ven<strong>du</strong>es aux Européens mais<br />
servaient dans les échanges locaux. Les représentants de la London Missionary Soci<strong>et</strong>y<br />
rapportent que plusieurs de ces pagaies avaient été offertes, accompagnées de discours<br />
formels, à un chef de Ra’ivavae, en 1824. Aucun des obj<strong>et</strong>s présentés ici n’appartenait à<br />
une <strong>Polynésie</strong> « intacte, authentique, d’avant le contact avec l’extérieur », car un tel<br />
concept n’existe que dans l’imaginaire européen. Ces obj<strong>et</strong>s sont plutôt le pro<strong>du</strong>it de<br />
contextes locaux similaires qui pouvaient éventuellement inclure des Européens. Ils<br />
révèlent un grand esprit d’initiative face à des outils, des idées <strong>et</strong> des matériaux<br />
nouveaux <strong>et</strong> témoignent de savoir-faire plus ou moins importants.<br />
Pagaie Îles Australes,<br />
© Ex<strong>et</strong>er, RAMM<br />
15
© Kerry Brown<br />
* FAIRE REVIVRE LE PASSE AUJOURD’HUI<br />
Les <strong>Polynésie</strong>ns se réapproprient leur histoire <strong>et</strong> s’y intéressent à nouveau de diverses<br />
manières, grâce notamment à des obj<strong>et</strong>s à travers lesquels ils célèbrent les prouesses de<br />
leurs ancêtres. C’est l’une des raisons pour lesquelles la préservation des choses<br />
anciennes est si importante, car ces dernières sont réexaminées dans le contexte<br />
moderne comme un héritage. Les obj<strong>et</strong>s se trouvent aujourd’hui au centre de débats<br />
éthiques <strong>et</strong> politiques sur leurs usages passés, leur histoire, leur sort actuel <strong>et</strong> leur statut<br />
juridique. C<strong>et</strong>te situation a aussi suscité beaucoup de débats sur les propriétés<br />
intrinsèques des obj<strong>et</strong>s d’art <strong>et</strong> sur leur capacité à incarner les ancêtres ou les<br />
puissances ancestrales <strong>et</strong> à les protéger.<br />
Les concepts indigènes comme les Taonga (trésors, biens précieux) de Nouvelle-Zélande<br />
sont étudiés <strong>et</strong> évalués comme ils ne l’ont jamais été. Les obj<strong>et</strong>s sont de plus en plus<br />
souvent au centre des débats culturels <strong>et</strong>, en un sens, cela a toujours été le cas, car les<br />
obj<strong>et</strong>s n’ont cessé de compter, mais de différentes manières. Alors que, par le passé, ils<br />
constituaient des dons stratégiques, ils sont devenus aussi des possessions stratégiques.<br />
Mais leur valeur principale réside surtout dans le fait que ce sont des créations inspirées<br />
qui n’ont pas fini d’inspirer à leur tour d’autres créations.<br />
Le dernier mot revient à l’écrivain <strong>et</strong> chercheur Tongien Epeli Hau'ofa, avec une vision<br />
forte de l’énergie artistique des <strong>Polynésie</strong>ns : « L’art de nos ancêtres illumine les grands<br />
<strong>musée</strong>s <strong>du</strong> monde. Nous n'avons pas encore égalé leur créativité, mais nous rendons un<br />
vibrant hommage à l'inspiration qu'ils nous insufflent toujours ».<br />
DEUX ARTISTES CONTEMPORAINS POLYNESIENS PARTICIPENT<br />
A L’EXPOSITION<br />
Rosanna Raymond<br />
Samoane d’origine, Rosanna Raymond est née en Nouvelle-<br />
Zélande. Poète, elle réalise des performances, des<br />
installations <strong>et</strong> pratique le « Body painting ». Elle figure<br />
parmi les premières à utiliser l'art pour promouvoir le<br />
multiculturalisme néo-zélandais. Elle est co-commissaire de<br />
l'exposition « Styles Pasifika » au Musée d'Archéologie <strong>et</strong><br />
Anthropologie (2006-2008) de l’Université de Cambridge. En<br />
Nouvelle-Zélande, Rosanna organise le défilé de mode annuel<br />
« Pasifika-The Fashion Show ». Elle est co-fondatrice <strong>du</strong><br />
collectif de performance artistique « Pacific Sisters », elle est<br />
également conteuse <strong>et</strong> participé à la tra<strong>du</strong>ction de légendes<br />
traditionnelles. Après avoir déménagé à Londres avec sa<br />
famille, elle a cherché des traces de ses ancêtres dans les<br />
collections des <strong>musée</strong>s. Le Taonga (trésors) présenté dans les<br />
<strong>musée</strong>s lui ont permis de renouer avec des éléments de son<br />
passé, c<strong>et</strong>te relation avec le Taonga a donné naissance à<br />
diverses poésies, performances <strong>et</strong> œuvres d'art.<br />
16
« Je pense que le rôle des artistes autour <strong>du</strong> Taonga a été vraiment sous-évalué pendant<br />
longtemps <strong>et</strong> je sais que c'est un nouveau territoire à explorer pour beaucoup de <strong>musée</strong>s<br />
ou d’espaces d’exposition. Mais à chaque fois que nous nous sommes pro<strong>du</strong>is, l’accueil <strong>du</strong><br />
public <strong>et</strong> des personnes investies dans le proj<strong>et</strong>, à quelque niveau que ce soit, fut toujours<br />
extrêmement positif. Chacun reçoit de façon vraiment différente c<strong>et</strong>te interaction avec<br />
nous. Je trouve cela vraiment important car les commentaires peuvent aller <strong>du</strong> simple<br />
« Oh, c'est intéressant » jusqu’à une compréhension plus profonde de la manière dont<br />
furent perçus les Taonga au cours <strong>du</strong> siècle dernier ».<br />
Rosanna Raymond (25 octobre 2007)<br />
George Tamihana Nuku<br />
George Nuku © SCVA, University of East Anglia<br />
George Tamihana Nuku est né en Nouvelle-<br />
Zélande <strong>et</strong> possède des origines Maori<br />
allemandes <strong>et</strong> écossaises. Il crée des pièces à<br />
partir de perles, de néphrite, jusqu’à des<br />
grandes sculptures de divers matériaux. Il<br />
adapte l'art conçu par ses ancêtres pendant des<br />
siècles en utilisant des matériaux<br />
contemporains. Il a exposé son travail dans<br />
différents lieux en Nouvelle-Zélande, au<br />
Royaume-Uni, aux Pays-Bas, à Tahiti <strong>et</strong> aux<br />
Etats-Unis. Il a aussi participé à plusieurs films,<br />
notamment au court-métrage « Moko - Art of<br />
Nature » qui le montre lors de la réalisation de son tatouage sur son visage (Moko).<br />
« Mon rôle de spécialiste - Tohunga - est de donner vie aux œuvres. Je dois les faire<br />
marcher, parler, chanter, souffler, tuer, aimer, en bref, leur donner naissance. C'est le rôle<br />
qui m’incombe. Faire de ces obj<strong>et</strong>s - comme vous les appelez - des suj<strong>et</strong>s. Et je peux<br />
seulement le faire en transportant les visiteurs dans le monde auxquels ils appartenaient,<br />
ensuite seulement le public comprend que ces obj<strong>et</strong>s sont des représentations de notre<br />
propre psychisme humain ».<br />
George Nuku (13 juin 2006).<br />
17
* STEVEN HOOPER ET KAREN JACOBS,<br />
COMMISSAIRES<br />
STEVEN HOOPER<br />
Karen Jacobs <strong>et</strong> Steven Hooper<br />
© SCVA, University of East Anglia<br />
Steven Hooper, commissaire de l’exposition <strong>et</strong> directeur<br />
<strong>du</strong> Sainsbury Research Unit for the <strong>Arts</strong> of Africa,<br />
Oceania and the Americas à l’Université d’East Anglia,<br />
a été inspiré dès l’enfance par son grand-père James<br />
Hooper (1897-1971). Celui-ci avait rassemblé une<br />
importante collection d’obj<strong>et</strong>s <strong>du</strong> Pacifique, glanés en<br />
Grande–Br<strong>et</strong>agne chez les anti<strong>quai</strong>res, dans des ventes<br />
aux enchères, ou dans de p<strong>et</strong>its <strong>musée</strong>s régionaux.<br />
James Hooper ouvrit sa collection au public sous le nom<br />
de « <strong>musée</strong> des Totems » (The Totems Museum), dans le<br />
Sussex (à Arundel), entre 1957 <strong>et</strong> 1963.<br />
A la mort de son grand-père, Steven Hooper publia un<br />
catalogue de la collection, dont la plupart des obj<strong>et</strong>s ont<br />
plus tard été dispersés dans le monde : beaucoup<br />
r<strong>et</strong>ournèrent à leurs îles d’origine – Tahiti, Fiji, Nouvelle-<br />
Zélande <strong>et</strong> Hawai. L’un des trésors de la collection de<br />
James Hooper, un tambour hawaïen collecté pendant le<br />
troisième voyage <strong>du</strong> Capitaine Cook, faisant partie des<br />
collections <strong>du</strong> British Museum, est présenté dans<br />
l’exposition.<br />
Déterminé à voyager dans le Pacifique, ce que son grand-père n’eut jamais l’occasion de<br />
faire, il vécut pendant plus de deux ans (entre 1977 <strong>et</strong> 1980) dans l’île lointaine de<br />
Kabara, aux Fidji : il y fit ses recherches en anthropologie pour son Doctorat (PhD) à<br />
l’Université de Cambridge. Il n’y avait ni eau courante, ni électricité, ni routes sur l’île,<br />
malgré la présence, dans chaque village, d’un terrain de crick<strong>et</strong> en béton – legs de<br />
l’administration coloniale britannique. Les habitants étaient largement autarciques,<br />
construisaient leurs propres pirogues <strong>et</strong> maisons, <strong>et</strong> subvenaient à leurs besoins grâce à<br />
la pêche <strong>et</strong> à leurs récoltes.<br />
La recherche effectuée par Steven Hooper pour l’exposition fait partie d’un proj<strong>et</strong> plus<br />
large porté par le <strong>Arts</strong> and Humanities Research Council (Polynesian Visual <strong>Arts</strong> :<br />
meanings and histories in Pacific and European cultural contexts). Avec le docteur Karen<br />
Jacobs, commissaire associé de l’exposition, Steven Hooper a exploré les trésors <strong>du</strong><br />
Pacifique conservés à Aberdeen, Bristol, Cambridge, Edimbourg, Ex<strong>et</strong>er, Ipswich,<br />
Glasgow, Londres, Oxford, <strong>et</strong> même au Saffron Walden dans l’Essex.<br />
KAREN JACOBS<br />
Karen Jacobs est spécialiste de l’art <strong>du</strong> Pacifique. Ses recherches portent principalement<br />
sur les festivals culturels, artistiques <strong>et</strong> éthno-historiques, les <strong>musée</strong>s, les ventes aux<br />
enchères, les <strong>musée</strong>s <strong>et</strong>hnographiques <strong>et</strong> l’art contemporain <strong>du</strong> Pacifique. Elle a mené<br />
son doctorat à Sainsbury Research Unit (2003) sur « Collectionner les Kamoro : Obj<strong>et</strong>s,<br />
Rencontres <strong>et</strong> Représentation en Papouasie de l’Ouest ».<br />
Elle a travaillé comme consultant pour l'exposition « Papouasie vivante : à la rencontre<br />
<strong>du</strong> Kamoro » présentée au Musée national d'Ethnologie de Leiden, Pays-Bas (2003) <strong>et</strong> a<br />
étudié les collections Kamoro de Cambridge (2004). Depuis 2005, elle est associée au<br />
montage <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> d’exposition mené par Steven Hooper consacrée aux arts<br />
polynésiens.<br />
18
* LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION<br />
<strong>Polynésie</strong>, arts <strong>et</strong> divinités, <strong>1760</strong>-<strong>1860</strong><br />
de Steven Hooper<br />
288 pages, Format : 22 x 27,5 cm,<br />
300 illustrations environ<br />
Prix de vente public : 39 €<br />
Coédition <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> / RMN<br />
SOMMAIRE<br />
Avant-propos<br />
Préface<br />
Remerciements<br />
A la rencontre de la <strong>Polynésie</strong><br />
Rencontres <strong>Polynésie</strong>nnes<br />
Collectionner la <strong>Polynésie</strong><br />
Chronologie<br />
- Intro<strong>du</strong>ction<br />
- Les îles Hawai<br />
- La Nouvelle-Zélande / Aotearoa<br />
- L’île de Pâques / Rapa Nui<br />
- Les îles Marquises<br />
- Mangareva <strong>et</strong> les îles Tuamotu<br />
- Les îles de la Société<br />
- Les îles Australes<br />
- Les îles Cook<br />
- La <strong>Polynésie</strong> occidentale<br />
- Collectionneurs, marchands <strong>et</strong> institutions<br />
- Bibliographie<br />
- Index<br />
19
* AUTRES PUBLICATIONS<br />
* Gradhiva, revue de muséologie <strong>et</strong> d’anthropologie<br />
Fondée en 1986, par Michel Leiris <strong>et</strong> Jean Jamin, Gradhiva<br />
est, à l’origine, l’organe d’expression <strong>du</strong> Groupe de<br />
Recherches <strong>et</strong> d’Analyses sur l’Histoire <strong>et</strong> les Variations de<br />
l’Anthropologie (d’où lui est venu son titre). En 2005, le<br />
<strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> poursuit sa publication <strong>et</strong> lance une<br />
nouvelle série : Gradhiva devient une revue d’anthropologie<br />
<strong>et</strong> de muséologie. Son ambition demeure d’être un lieu de<br />
discussion sur l’histoire <strong>et</strong> les développements de<br />
l’anthropologie tant à partir d’études originales que par la<br />
publication d’archives ou de témoignages. Elle privilégie la<br />
réflexion à travers l’interaction texte image, narrationreprésentation<br />
<strong>et</strong> prône le croisement des disciplines :<br />
anthropologie, esthétique, histoire, musique <strong>et</strong> littérature.<br />
A l’occasion de l’exposition, un article de Steven Hooper est publié dans le dernier<br />
numéro de Gradhiva n°7, printemps 2008.<br />
Steven Hooper, « La collecte comme iconoclasme. La London Missionary Soci<strong>et</strong>y en<br />
<strong>Polynésie</strong> ».<br />
Durant la première moitié <strong>du</strong> XIX e<br />
siècle, de nombreux obj<strong>et</strong>s importants de <strong>Polynésie</strong><br />
furent collectés par la London Missionnary Soci<strong>et</strong>y <strong>et</strong> exposés dans leur <strong>musée</strong> de<br />
Londres. Plusieurs sont abordés dans c<strong>et</strong> article. L’acquisition de ces obj<strong>et</strong>s, souvent<br />
référencés comme des idoles, était un processus plus complexe qu’on l’a souvent<br />
imaginé, qui impli<strong>quai</strong>t des choix stratégiques pour les <strong>Polynésie</strong>ns comme pour les<br />
missionnaires. On suggère que la préservation de ces obj<strong>et</strong>s a été faite sous l’émulation<br />
<strong>du</strong> chef tahitien Pomaré en 1816, <strong>et</strong> que différents types de pratiques iconoclastes<br />
eurent lieu, depuis l’iconoclasme par destruction jusqu’à l’iconoclasme par<br />
neutralisation <strong>et</strong> préservation. <strong>Polynésie</strong>ns <strong>et</strong> missionnaires avaient des raisons<br />
évidentes de préférer l’iconoclasme par préservation, les premiers dans le but d’obtenir<br />
des trophées de leurs victoires sur leurs rivaux <strong>et</strong> de fournir des preuves matérielles de<br />
leur conversion, les seconds afin de fournir des preuves matérielles des succès de leur<br />
évangélisation <strong>et</strong> de trouver un moyen d’obtenir des fonds à travers les expositions au<br />
<strong>musée</strong> de la LMS. Ces opérations permirent la survie d’obj<strong>et</strong>s aujourd’hui réévalués<br />
comme une part importante <strong>du</strong> patrimoine <strong>et</strong> comme des œuvres d’art majeures.<br />
Gradhiva n°7 - 176 pages dont 8 pages couleur - 140 illustrations - 18 €<br />
Gradhiva, revue de muséologie <strong>et</strong> d’anthropologie.<br />
Rédacteur en chef : Erwan Dianteill<br />
* Polynesian art: histories and meanings in<br />
cultural contexts<br />
Special issue of The Journal of Polynesian Soci<strong>et</strong>y<br />
volume 116, no. 2, 2007<br />
Guest editor : Steven Hooper<br />
192 pages – 90 illustrations – 18 €<br />
20
* AUTOUR DE L’EXPOSITION<br />
Symposium “Exhibiting Polynesia: past, present and<br />
future”<br />
Le symposium est organisé conjointement par le département de la recherche <strong>et</strong> de<br />
l’enseignement <strong>du</strong> <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> <strong>et</strong> par la Sainsbury Research unit<br />
(University of East Anglia, Norwich). Il réunira des conservateurs, universitaires <strong>et</strong><br />
artistes <strong>du</strong> Pacifique, d’Europe <strong>et</strong> des Etats-Unis.<br />
L’accent sera mis sur les problématiques liées à la présentation, la re-présentation <strong>et</strong> la<br />
représentation des obj<strong>et</strong>s polynésiens.<br />
Allocution d’ouverture de Stéphane Martin, Président <strong>du</strong> <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong><br />
PARTICIPANTS :<br />
Steven Hooper, Sainsbury Research Unit, Université de East Anglia<br />
Karen Jacobs, Sainsbury Research Unit, Université de East Anglia<br />
Arapata Hakiwai, Museum Te Papa Tongarewa, Nouvelle-Zélande<br />
Adrienne Kaeppler, Smithsonian Institution, Washington DC<br />
Jeremy Coote, Pitt Rivers Museum, Université d’Oxford<br />
Karen Kosasa, Université de Hawai, Manoa<br />
Noelle Kahanu, B.P Bishop Museum, Honolulu<br />
Sean Mallon, Museum Te Papa Tongarewa, Nouvelle-Zélande<br />
George Nuku & Rosanna Raymond, artistes, Nouvelle-Zélande<br />
Jenny Newell, British Museum<br />
Fuli Pereira, Museum d’Auckland<br />
Manouche Lehartel, commissaire <strong>et</strong> directeur de festival, <strong>Polynésie</strong> française<br />
Tara Hiquily, <strong>musée</strong> de Tahiti <strong>et</strong> des îles<br />
Maile Andrade, Université de Hawai at Manoa<br />
Amiria Salmond, <strong>musée</strong> d’Archéologie <strong>et</strong> d’ Anthropologie, Université de Cambridge<br />
Informations pratiques<br />
Le symposium a lieu au <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, dans le cinéma niveau - 1<br />
Mardi 17 juin de 10h à 17h30<br />
Mercredi 18 juin de 10h à 17h<br />
Renseignements <strong>et</strong> programme sur les sites<br />
www.<strong>quai</strong>branly.fr (http://www.sru.uea.ac.uk/research-symposia.php)<br />
Musée <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> : 37, <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> - portail Debilly ou 218, rue de l’Université, 75007<br />
Paris<br />
Accès & réservation<br />
Accès libre sur réservation : l.humphreys@uea.ac.uk<br />
Langue<br />
Les échanges <strong>du</strong> symposium auront lieu en anglais.<br />
21
* INFORMATIONS PRATIQUES<br />
La terrasse <strong>du</strong> <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> sera ouverte les samedis <strong>et</strong> dimanches<br />
après-midi <strong>du</strong> 1 er juill<strong>et</strong> au 30 septembre 2008<br />
HORAIRES D’OUVERTURE<br />
Mardi, mercredi, dimanche : de 11h à 19h - Jeudi, vendredi, samedi : de 11h à 21h<br />
Groupes : de 9h30 à 11h, tous les jours sauf le dimanche.<br />
Ferm<strong>et</strong>ure hebdomadaire le lundi, sauf <strong>du</strong>rant les vacances scolaires de printemps (toutes zones)<br />
RESERVATIONS<br />
Fnac : www.fnac.com / 08 92 68 46 94 (0,34 € / min)<br />
Tick<strong>et</strong>n<strong>et</strong> : www.ticken<strong>et</strong>.fr / 08 92 39 01 00 (0,34€/ min)<br />
TARIFS<br />
Bill<strong>et</strong> Collections (le plateau des collections,<br />
sa mezzanine <strong>et</strong> ses deux galeries suspen<strong>du</strong>es)<br />
Tarif plein : 8.5 €<br />
Tarif ré<strong>du</strong>it : 6 € (étudiants)<br />
Bill<strong>et</strong> Expositions temporaires (Galerie Jardin) :<br />
Tarif plein : 7 €<br />
Tarif ré<strong>du</strong>it : 5 €<br />
RENSEIGNEMENTS<br />
Tél : 01 56 61 70 00 /<br />
contact@<strong>quai</strong>branly.fr<br />
www.<strong>quai</strong>branly.fr<br />
Bill<strong>et</strong> « un jour au <strong>musée</strong> »<br />
(Bill<strong>et</strong> Collections <strong>et</strong> Expositions<br />
temporaires) :<br />
Tarif plein : 10 €<br />
Tarif ré<strong>du</strong>it : 7 € (étudiants)<br />
ENTREE GRATUITE aux collections permanentes <strong>et</strong> expositions temporaires pour les moins<br />
de 18 ans, chômeurs, bénéficiaires des minima sociaux, visiteurs handicapés, grands mutilés de<br />
guerre <strong>et</strong> grands handicapés civils, amis <strong>du</strong> <strong>musée</strong>, carte « culture », détenteurs <strong>du</strong> « Pass <strong>musée</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> ».<br />
Entrée gratuite le 1 er dimanche de chaque mois, <strong>et</strong> le samedi de 18h à 21h pour les moins<br />
de 26 ans<br />
LES PASS DU MUSEE donnent un accès illimité à tous les espaces <strong>du</strong> <strong>musée</strong>, servent de coupe-file en<br />
cas d’affluence, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent de bénéficier de ré<strong>du</strong>ctions sur les spectacles <strong>du</strong> théâtre <strong>et</strong> les<br />
activités culturelles. Le Pass est disponible pour les jeunes (15 euros), pour les a<strong>du</strong>ltes en<br />
indivi<strong>du</strong>el (35 euros), ou en <strong>du</strong>o (50 euros), ou encore pour les collectivités (25 euros).<br />
ACCES PIETONS<br />
L’entrée au <strong>musée</strong> s’effectue par les 206 <strong>et</strong> 218 rue de l’Université ou par les 27, 37 ou 51 <strong>quai</strong><br />
<strong>Branly</strong>, Paris 7 e<br />
. Accès visiteurs handicapés par le 222 rue de l’Université.<br />
TRANSPORTS<br />
Métro : Pont de l’Alma (RER C), Bir Hakeim (ligne 6), Alma-Marceau (ligne 9), Iéna (ligne 9).<br />
Bus : ligne 42 : arrêts La Bourdonnais ou Bosqu<strong>et</strong>-Rapp ; lignes 63, 80, 92 : arrêt Bosqu<strong>et</strong>- Rapp ;<br />
ligne 72 : arrêt <strong>musée</strong> d’art moderne – Palais de Tokyo.<br />
Nav<strong>et</strong>te fluviale : arrêt tour Eiffel (Batobus, Bateaux parisiens <strong>et</strong> Ved<strong>et</strong>tes de Paris).<br />
PARKING payant accessible aux voitures par le 25 <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong>, 520 places<br />
Contact presse : : Contacts <strong>musée</strong> <strong>du</strong> <strong>du</strong> <strong>quai</strong> <strong>quai</strong> <strong>Branly</strong> <strong>Branly</strong> : :<br />
Pierre LAPORTE Communication<br />
tél : 33 (0)1 45 23 14 14<br />
info@pierre-laporte.com<br />
Nathalie MERCIER,<br />
Magalie VERNET<br />
Directeur de la communication<br />
Chargée des relations médias<br />
tél : 33 : (0)1 33 56 (0)1 61 70 56 20 61 70 20 tél : 33 (0)1 56 61 52 87<br />
nathalie.mercier@<strong>quai</strong>branly.fr<br />
magalie.vern<strong>et</strong>@<strong>quai</strong>branly.fr<br />
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* LES VISUELS DISPONIBLES<br />
Téléchargement sur http : // ymago.<strong>quai</strong>branly.fr – accès fourni sur demande<br />
Plat aux deux personnages (détail) <br />
Bois, nacre, défenses de sanglier<br />
L. : 46,5 cm<br />
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres<br />
Pectoral <br />
Rotin, fibre de coco, plumes, poil de chien, dents de<br />
requin, étoffe d'écorce, fibres végétales.<br />
H. : 61 cm<br />
ÎLES DE LA SOCIÉTÉ © British Museum, Londres<br />
Plat aux deux personnages<br />
Bois, nacre, défenses de sanglier<br />
L. : 46,5 cm<br />
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres<br />
Boîte avec couvercle<br />
Bois, fibre de coco, perles de coquillage<br />
H. : 44,5 cm<br />
TONGA, TONGATAPU © British Museum, Londres<br />
Pendentif en forme de personnage féminin<br />
Ivoire de cachalot<br />
H. : 6,2 cm<br />
TONGA © British Museum, Londres<br />
23
Couvre-épaules en plumes <br />
Plumes, fibres<br />
L. : 82,5 cm<br />
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres<br />
Partie haute d'un dieu-bâton <br />
Bois<br />
L. : 111 cm<br />
ÎLES COOK, RAROTONGA © British Museum, Londres<br />
Personnage sur un poteau <br />
Bois<br />
H. : 50,2 cm<br />
ÎLES MARQUISES, NUKU HIVA © Sainsbury Centre for<br />
Visual <strong>Arts</strong>, University of East Anglia<br />
Manche de chasse-mouches<br />
Bois<br />
H. : 15,5 cm<br />
ÎLES DE LA SOCIÉTÉ © British Museum, Londres<br />
Pendentif de cou<br />
Néphrite, fibres végétales<br />
H. : 8,5 cm<br />
NOUVELLE-ZÉLANDE / AOTEAROA<br />
© British Museum, Londres<br />
24
Cape de plumes <br />
Plumes, fibre végétale<br />
L. : 242 cm<br />
ÎLES HAWAI © Hastings Museum<br />
Effigie en plumes <br />
Plumes, vannerie, fibres végétales, canines de chien, nacre,<br />
bois<br />
H. : 81 cm<br />
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres<br />
Pagaie de danse<br />
Bois<br />
L. : 81,8 cm<br />
ÎLE DE PÂQUES/RAPA NUI © British Museum, Londres<br />
Boîte à ossements en forme de personnage debout<br />
Bois<br />
H. : 117 cm<br />
ÎLES AUSTRALES, RURUTU © British Museum, Londres<br />
Éventail<br />
Feuille, bois, os humain, fibre de coco<br />
H. : 49 cm<br />
ÎLES MARQUISES © British Museum, Londres<br />
25
Siège <br />
L : 98,8 cm<br />
ILES DE LA SOCIÉTÉ, TAHITI © British Museum,<br />
Londres<br />
Tambour <br />
Bois, peau de requin, fibres végétales, corde en fibre<br />
de coco<br />
H: 29,2 cm<br />
ÎLES HAWAI © British Museum, Londres<br />
Personnage debout <br />
Bois, clous<br />
L : 52,5 cm<br />
ÎLES DE LA SOCIÉTÉ, TAHITI © British Museum,<br />
Londres<br />
Conque<br />
Coquille de triton, cheveux humains, os, fibre de coco,<br />
gomme<br />
L : 37,5 cm<br />
ÎLES MARQUISES © Cambridge University Museum of<br />
Archeology and Anthropology, photo Gwil Owen<br />
Linteau<br />
Bois, coquille d'haliotis<br />
NOUVELLE-ZÉLANDE/AOTEAROA<br />
© British Museum, Londres<br />
Personnage<br />
Bois,<br />
MANGAREVA<br />
© British Museum, Londres<br />
26
* PARTENAIRES DE L’EXPOSITION<br />
Avec le soutien de :<br />
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