à noter : fermeture des bureaux CSC-E du 23 juillet au 3 août inclus.
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Vos droits<br />
Les traitements perçus sur base d’un barème erroné ne<br />
doivent pas toujours être remboursés<br />
Lorsque l’Administration commet<br />
une erreur dans le paiement<br />
<strong>des</strong> traitements d’un<br />
membre <strong>du</strong> personnel, elle<br />
peut généralement récupérer<br />
les montants in<strong>du</strong>s, sans avoir<br />
toutefois la possibilité de remonter<br />
<strong>au</strong>-del<strong>à</strong> <strong>des</strong> cinq dernières<br />
années. La Cour d’Appel<br />
de Liège a ren<strong>du</strong>, le 24<br />
mai 2011, un arrêt montrant<br />
que lorsque cette erreur est<br />
<strong>du</strong>e <strong>à</strong> l’application d’un barème<br />
inadéquat pour la fonction<br />
exercée et se prolonge <strong>du</strong>rant<br />
de nombreuses années, le fait<br />
d’avoir réellement donné les<br />
cours correspondant <strong>à</strong> cette<br />
fonction peut, dans certains<br />
cas, suffire <strong>à</strong> annihiler la demande<br />
de remboursement.<br />
La carrière de Madame P.<br />
La carrière professionnelle de Madame<br />
P. est relativement simple. Elle est licenciée<br />
en psychologie et titulaire<br />
d’une agrégation de l’enseignement secondaire<br />
pour la psychologie. En 1972,<br />
elle est contactée par le Ministère de<br />
l’E<strong>du</strong>cation nationale qui recherche <strong>des</strong><br />
professeurs de psychologie pour répondre<br />
<strong>à</strong> une situation de pénurie d’enseignants<br />
et, en novembre de cette année,<br />
elle est engagée comme professeur de<br />
psychologie, pédagogie et méthodologie<br />
dans une école normale. Elle est nommée<br />
dans cette fonction <strong>au</strong> 1 er septembre<br />
1978. A partir de cette date et jusqu’<strong>au</strong><br />
30 septembre 1998 - soit pendant<br />
20 ans ! - elle est rémunérée <strong>au</strong> barème<br />
502 correspondant <strong>au</strong> titre requis pour<br />
cette fonction dans l’enseignement supérieur<br />
de type court.<br />
Ce parcours professionnel ne connaît<br />
que peu de modifications : un an d’interruption<br />
partielle de carrière, deux<br />
intérims de sous-direction de quelques<br />
mois et une charge de mission. A chaque<br />
fois, Madame P. réintègre sa fonction<br />
initiale et donne ainsi <strong>à</strong> la Commun<strong>au</strong>té<br />
française l’occasion de revoir sa<br />
situation et de constater une éventuelle<br />
erreur dans le calcul de son traitement.<br />
Pourtant, <strong>au</strong>cune observation n’est faite<br />
<strong>à</strong> propos <strong>du</strong> barème dont notre affiliée a<br />
bénéficié et continue <strong>à</strong> bénéficier dans<br />
sa fonction <strong>à</strong> la H<strong>au</strong>te Ecole.<br />
Soudain, le 1 er octobre 1998, sans avertissement<br />
préalable et sans donner d’explication,<br />
la Commun<strong>au</strong>té française modifie<br />
l’échelle de traitement de Madame<br />
P. Elle lui applique dorénavant le barème<br />
501 (professeur de psychologie dans<br />
l’enseignement secondaire supérieur)<br />
et non plus le barème 502. Ce n’est que<br />
six mois plus tard que Madame P. reçoit<br />
une demande de remboursement de la<br />
différence entre les barèmes 502 et 501<br />
pour la période non prescrite - soit <strong>du</strong> 1 er<br />
décembre 199 <strong>au</strong> 31 <strong>août</strong> 1998 - portant<br />
sur une somme de 1 .252 francs<br />
(soit 10.269,0 euros).<br />
Madame P. conteste immédiatement<br />
cette demande <strong>au</strong>près de l’Administration<br />
qui lui répond en octobre 1999<br />
que son courrier a été transmis <strong>au</strong>x fins<br />
d’examen <strong>au</strong> service qui a établi l’in<strong>du</strong><br />
et que, écrit son interlocuteur, « dès<br />
que le service concerné m’<strong>au</strong>ra communiqué<br />
sa décision, je ne manquerai pas<br />
de vous en faire part ». Son avocat rappelle<br />
encore en 2002 ses réserves quant<br />
<strong>à</strong> la demande de remboursement. Ce<br />
n’est qu’en décembre 2005, soit trois<br />
ans après ce dernier échange et sept<br />
ans après la première demande de remboursement,<br />
que la Commun<strong>au</strong>té française<br />
adresse <strong>à</strong> Madame P. une mise en<br />
demeure de restituer les sommes réclamées,<br />
et en <strong>août</strong> 2006 qu’elle entame<br />
une action en justice tendant <strong>à</strong> la récupération<br />
<strong>des</strong> montants in<strong>du</strong>s majorés<br />
<strong>des</strong> intérêts lég<strong>au</strong>x, action qui aboutit<br />
devant le tribunal en 2009.<br />
Entre-temps, les années ont passé et<br />
Madame P., qui a bénéficié <strong>au</strong> 1 er septembre<br />
2007 d’une disponibilité précédant<br />
la pension, prend sa retraite le<br />
1 er novembre 2008. En conséquence de<br />
la modification barémique dont elle a<br />
été victime, le calcul de son traitement<br />
d’attente et celui <strong>du</strong> montant de sa<br />
pension ont été effectués sur base <strong>du</strong><br />
barème moins élevé.<br />
Un premier jugement<br />
Le 10 avril 2009, le Tribunal de première<br />
instance de Liège se prononce sur la demande<br />
de la Commun<strong>au</strong>té française. Il<br />
se fonde principalement sur l’article 1<br />
<strong>du</strong> statut pécuniaire : «Le traitement<br />
de tout agent est fixé dans l’échelle de<br />
son grade, compte tenu <strong>du</strong> diplôme ou<br />
titre dont il est titulaire» et ajoute que<br />
l’arrêté royal <strong>du</strong> 22 mars 1969 fixant le<br />
statut <strong>des</strong> membres <strong>du</strong> personnel <strong>des</strong><br />
établissements de l’Etat «permet, sous<br />
certaines conditions, <strong>des</strong> dérogations<br />
<strong>à</strong> la condition de titre pour l’exercice<br />
de la fonction, mais rien n’indique que<br />
cette dérogation emporte une mise <strong>à</strong><br />
nive<strong>au</strong> de la rémunération également ;<br />
l’assimilation <strong>des</strong> titres n’emporte pas,<br />
<strong>à</strong> déf<strong>au</strong>t de texte en ce sens, une assimilation<br />
pécuniaire.» Sur ces bases, il<br />
déclare la demande de la Commun<strong>au</strong>té<br />
française fondée et condamne Madame<br />
P. <strong>à</strong> payer les 10269 € majorés <strong>des</strong> intérêts<br />
lég<strong>au</strong>x.<br />
Le débat devant la Cour d’appel<br />
Madame P. interjette appel <strong>au</strong>près de la<br />
Cour d’appel de Liège qui rend, le 2<br />
mai 2011, un arrêt particulièrement instructif.<br />
La thèse de la Commun<strong>au</strong>té française<br />
est la suivante. L’article 10, 2° de l’arrêté<br />
de l’Exécutif de la Commun<strong>au</strong>té<br />
française <strong>du</strong> 22 avril 1969 fixe les titres<br />
requis pour les professeurs de psychologie,<br />
pédagogie et méthodologie dans<br />
l’enseignement supérieur non universitaire<br />
<strong>des</strong> premier et deuxième degrés :<br />
a. le diplôme de licencié en sciences<br />
pédagogiques, complété par deux<br />
années d’expérience utile ;<br />
b. le diplôme de licencié en sciences de<br />
l’é<strong>du</strong>cation, complété par deux années<br />
d’expérience utile ;<br />
c. le diplôme de licencié en sciences<br />
<strong>CSC</strong>-E<strong>du</strong>c n°60 / juin 2012<br />
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