La saga Arlette, tome 3 - Je me livre ... Eric Vincent
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<strong>La</strong> <strong>saga</strong> <strong>Arlette</strong>, <strong>to<strong>me</strong></strong> 3<br />
- Quelle question ! <strong>Je</strong> suis surprise que tu la poses encore après, quoi... une bonne<br />
vingtaine d'orgas<strong>me</strong>s arrachée à mon ventre. Tu ne changeras jamais, tu douteras toujours<br />
de toi !<br />
- Toujours. <strong>Je</strong> doute donc je suis, disait Descartes. Douter <strong>me</strong> per<strong>me</strong>t de <strong>me</strong> re<strong>me</strong>ttre en<br />
question, de m'améliorer, de donner davantage.<br />
Il posa les plateaux sur le lit. Il n'avait pas fait les choses à moitié mais, s’il en avait eu le<br />
temps, il aurait cuisiné des cakes maison, du gâteau au fromage blanc ou une viennoiserie<br />
savoureuse pour relever le niveau du petit déjeuner. Ces lacunes n'empêchèrent pas<br />
Marina de dévorer à pleines dents, justifiant son appétit légendaire.<br />
<strong>Eric</strong> se leva et se rendit aux toilettes. Lorsqu’il eut évacué le trop plein nocturne (un bon<br />
litre ! Normal, vu ce qu’il avait éclusé la veille au soir ! De l'eau, bien sûr !), il se retourna<br />
et découvrit des étoiles. Plein d'étoiles ! Des mains l'empoignèrent fer<strong>me</strong><strong>me</strong>nt et le firent<br />
plonger dans le néant. Au passage, on le gratifia d’un coup sur la tête (c'est <strong>me</strong>illeur pour<br />
le suspense !).<br />
*<br />
* *<br />
De la musique rock punk, au loin. Des couleurs dansantes, des odeurs de sueur, de tabac.<br />
<strong>Eric</strong> était allongé sur une banquette en cuir, froide et élimée. Il se redressa lente<strong>me</strong>nt, la<br />
tête <strong>me</strong>urtrie, surmontée par un bel oeuf de pigeon. Qui que ce soit, son agresseur ne<br />
l’avait pas raté ! Il avait fait le nécessaire pour qu’il sombre dans l’inconscience, pas le<br />
superflu pour qu’il rende l’â<strong>me</strong>.<br />
Il posa enfin ses coudes sur la table. Devant son nez, il y avait un indien. Pas un valeureux<br />
guerrier apache ou sioux mais une boisson composée de sirop de grenadine et<br />
d’Orangina. Sa consommation préférée dans les années 80.<br />
« Flesh to flesh » de Billy Idol martyrisait des enceintes de piètre qualité. Ces détails<br />
confirmaient un nouveau retour dans le passé. Pourquoi ces années-là ? Il n’en gardait pas<br />
de souvenir désagréable, à part la mort lente de son grand-père et l’épisode Nadine,<br />
l’histoire qui n’aurait jamais dû arriver. Il y avait eu la rencontre avec Annabelle à la<br />
faculté, histoire qui n’aurait pas dû durer plus d’une ou deux années, s’il s’était fié à son<br />
instinct au lieu de s’en re<strong>me</strong>ttre à sa raison. Cette période comportait peu d’événe<strong>me</strong>nts<br />
sur lesquels on pouvait jouer pour le blesser. D’ailleurs, qui lui en voulait ? Il tentait<br />
d’apporter une réponse à cette question lorsque deux types habillés de cuir vinrent<br />
s’asseoir à ses côtés. L’un des deux posa sa main sur son épaule et lui dit :<br />
- Alors, mon minet, cela ne te plaît pas, cette boisson ?<br />
- Si, si ! Répondit le matou en question.<br />
- Dis, après avoir siroté ensemble, on pourrait faire un truc plus sympa à trois ! Lui dit<br />
l’autre en glissant une main sur la cuisse de l’écrivain.<br />
Ce dernier sursauta.<br />
- Eh ! Cela te dérange ? Tu ne serais pas l’un de ces maudits hétérosexuels à qui le<br />
gouverne<strong>me</strong>nt coupe la gorge ?