Collège pathologie inflammation.pdf
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La réaction inflammatoire à un corps étranger peut adopter trois aspects principaux. On peut<br />
observer :<br />
1. une réaction inflammatoire mineure voire absente ;<br />
2. une <strong>inflammation</strong> résorptive pure caractérisée par des macrophages et des cellules géantes<br />
de type Müller ;<br />
3. ou une <strong>inflammation</strong> granulomateuse impliquant les cellules de l’immunité et pouvant<br />
relever de mécanismes variés :<br />
• le corps étranger peut être antigénique ;<br />
• il peut le devenir sous l’action d’enzymes lysosomales macrophagiques en intracellulaire ;<br />
• ou induire des modifications des protéines de son environnement alors reconnues comme<br />
étrangères à l’organisme.<br />
4. 2 - Absence de réaction inflammatoire ou réaction inflammatoire mineure<br />
Absence de réaction inflammatoire<br />
C’est le cas de nombreux médicaments solubles injectés dans les plans cutanés et musculaires. Tout<br />
au plus observe-t-on au site de l’injection une discrète réaction inflammatoire transitoire<br />
(congestion vasculaire, diapédèse leucocytaire) essentiellement liée au traumatisme de l’aiguille. Le<br />
produit étranger disparaît du site d’injection par résorption veineuse ou lymphatique, mais ceci ne<br />
préjuge pas de son élimination totale de l’organisme. Le produit lui-même ou son véhicule peuvent<br />
être stockés dans d’autres sites (thésaurismose à la polyvinylpyronidole, qui est un véhicule retard<br />
de certains médicaments).<br />
D’autres substances, non médicamenteuses, sont quasiment inertes. Elles ne sont pas résorbées et ne<br />
provoquent pas de réaction inflammatoire commune ou de signification immunologique. C’est le<br />
cas de l’encre de Chine et de certains sels métalliques utilisés pour les tatouages.<br />
Réaction inflammatoire mineure<br />
Il s’agit ici de substances étrangères, massives, ne se fragmentant pas, non ou très peu accessibles à<br />
la corrosion, ne diffusant pas (typiquement représentées par les prothèses valvulaires, les prothèses<br />
articulaires et autres matériels de synthèse de type clou plaque). Ces matériaux vont déterminer une<br />
réaction inflammatoire mineure lors de leur mise en place ou secondairement par les<br />
microtraumatismes qu’ils déterminent, aboutissant simplement à une coque fibreuse périphérique,<br />
sans appel cellulaire.<br />
Cependant, dans certaines circonstances, ces corps étrangers peuvent être à l’origine<br />
d’<strong>inflammation</strong>s secondaires en rapport avec des modifications qu’ils induisent dans leur<br />
environnement : le corps étranger peut ainsi constituer une niche bactérienne, peu accessible aux<br />
antibiotiques, les germes pouvant se localiser au sein d’anfractuosités de la prothèse. L’asepsie et<br />
l’obtention de prothèses de plus en plus massives visent à lutter contre ce risque.<br />
4. 3 - Inflammation résorptive pure : les granulomes macrophagiques<br />
Si le corps étranger est de petite taille, son englobement est possible par un macrophage isolé.<br />
Quand les corps étrangers ont un certain volume, ils sont entourés par des macrophages qui vont<br />
souvent fusionner pour former des cellules géantes. Ces cellules de Müller (figure 3.30) ont des<br />
contours irréguliers qui se moulent sur le corps étranger et des noyaux disposés sans ordre dans le<br />
cytoplasme. Elles peuvent englober des corps étrangers relativement petits, mais s’accumulent à la<br />
surface des plus volumineux. Si le recrutement macrophagique constitue l’essentiel de la réaction à<br />
corps étrangers, il est souvent enrichi de plasmocytes et lymphocytes et fréquemment associé au<br />
développement d’une fibrose, parfois importante.