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Myriam De Bie bâtisseuse d^hôpitaux - Europa Ziekenhuizen

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©AuxiPress s.a./n.v.<br />

30 portraits pour les 30 ans du Jdm qui êtes vous docteur<br />

<strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> <strong>bâtisseuse</strong> <strong>d^hôpitaux</strong><br />

Administratrice déléguée des Cliniques de TEurope le Dr <strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong><br />

gère en tandem avec le Dr Marc Van Campenhoudt les Cliniques de l Europe<br />

depuis une vingtaine d années Qu est ce qui a poussé cette généraliste de<br />

formation à se lancer dans l aventure de la gestion hospitalière<br />

aimé se former et n a<br />

<strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> a toujours<br />

cessé depuis l obtention<br />

de son diplôme de médecine géné<br />

rale en 1979 de suivre des forma<br />

tions licences en médecine du tra<br />

vail et en gestion hospitalière maî<br />

trise en gestion à la Vierick<br />

School «Je me suis imposé la<br />

discipiine de suivre une formation<br />

sérieuse chaque année sait dans<br />

ie domaine de ia gestion soit dans<br />

ie domaine des sciences humaines<br />

sociologie communication Sans<br />

prétention il me semble plus facile<br />

pour un médecin dapprendre l éco<br />

nomie ou la finance que pour un<br />

économiste de faire la médecine en<br />

cours du soir<br />

Fraîchement diplômée la jeune<br />

femme a commencé sa carrière en<br />

inspectant les hôpitaux pour le<br />

ministère de la Santé publique<br />

«Cette expérience m a permis de<br />

visiter tous les hôpitaux de Flandre<br />

et de voir ceux qui fonctionnaient<br />

bien et les autres Jai commencé<br />

comme contrôleur et maintenantJe<br />

me retrouve du côté du contrôlé Jai<br />

également mené pour l Organisa<br />

tion mondiale de la santé et l Union<br />

européenne des missions à l étran<br />

ger dans le secteur hospitalier<br />

Un jour le directeur de l hôpital<br />

Gasthuisberg lui a demandé de réa<br />

liser un audit sur le nouveau quar<br />

tier opératoire de l institution «Il fal<br />

lait trouver des économies pour<br />

50 millions de francs belges ce<br />

CLINIQUES DE L'EUROPE<br />

CLINIQUES DE l'EUROPE<br />

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qui représentait une belle somme<br />

à l époque J ai développé un sys<br />

tème de planification du quartier<br />

opératoire de gestion de stock et<br />

des procédures de commande du<br />

matériel Aujourd hui tout le monde<br />

fait cela Ce n était pas le cas à<br />

l époque<br />

En 1986 la KUL a proposé a <strong>Myriam</strong><br />

<strong>De</strong> <strong>Bie</strong> de réaliser un audit médical<br />

de la Clinique Sainte Elisabeth à<br />

Uccle «La clinique connaissait d im<br />

portantsproblèmes Elle étaitpresque<br />

en faillite connue pour sa mau<br />

vaise qualité médicale et au bord de<br />

la fermeture Je n ai pas été très<br />

bien accueilliepar le directeur de l ins<br />

titution qui estimait mon interven<br />

tion superflue Il m a installée dans<br />

le couloir de chirurgie derrière un<br />

paravent avec une table une chaise<br />

quelques feuilles de papier et un<br />

crayon Il espérait me faire partir rapi<br />

dement » Raté Près d un quart<br />

siècle plus tard <strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> a<br />

obtenu un bureau spacieux et co<br />

dirige les Cliniques de l Europe un<br />

groupe hospitalier réunissant les<br />

sites <strong>De</strong>ux Alice Sainte Elisabeth et<br />

Saint Michel soit 716 lits Les «action<br />

naires» du groupe hospitalier étant<br />

la KULeuven et l UCLouvain la direc<br />

tion générale des Cliniques de<br />

l Europe est bicéphale <strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong><br />

administratrice déléguée et directeur<br />

général désigné par la KUL partage<br />

donc la responsabilité de la gestion<br />

avec Marc Van Campenhoudt admi<br />

Circulation: 13707<br />

nistrateur délégué et directeur médi<br />

cal désigné par l UCL «En 1986 le<br />

Dr Van Campenhoudt était chef de<br />

service de radiologie Il a été appelé<br />

à larchevêché de Matines poursug<br />

gérer des solutions de reprise de la<br />

clinique La décision a ensuite été<br />

prise de faire uneJoint venture entre<br />

l UCL et la KUL sans le moindre<br />

apport financier de ces universi<br />

tés<br />

Dans ce duo le Dr <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> se<br />

charge entre autres des grands<br />

chantiers de l institution Elle a<br />

œuvré à la construction du nouvel<br />

hôpital de l avenue de Fré à la<br />

rénovation et l agrandissement de<br />

Saint Michel à la rénovation et l em<br />

bellissement des <strong>De</strong>ux Alice et pour<br />

suit la construction d un nouveau<br />

bâtiment sur le site Sainte Elisabeth<br />

L anatomie<br />

de la construction<br />

AuxiPress s.a./n.v. Parc Goemaere Chaussée de Wavre 1945 Waversesteenweg B­1160 Bruxelles/Brussel<br />

T +32(0)2 514 64 91 F +32(0)2 514 64 92 info@auxipress.be www.auxipress.be<br />

«La réalisation de tous ces chan<br />

tiers est très complexe J ai dû me<br />

lancer par la force des choses dans<br />

ces dossiers de construction et de<br />

rénovation Cela demande beaucoup<br />

de travail et d études de tous les<br />

dossiers Un médecin a Je crois un<br />

petit avantage pour se frotter à la<br />

construction parce que comme en<br />

médecine beaucoup de raisonne<br />

ments sont basés sur des logiques<br />

de physique de mathématique<br />

Cest un peu comme en physiolo<br />

gie Je ne connais plus la médecine<br />

maisJe l ai comprise unJour Cette<br />

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tournure d esprit m est restée<br />

L architecture d une clinique<br />

demande une double vision celle<br />

de l expertise en construction il<br />

faut donc s entourer de profes<br />

sionnels compétents et dévoués<br />

et celle de la connaissance médico<br />

hospitalière J ai visité des hôpi<br />

taux dans le monde entier et J ai<br />

passé un séjour particulièrement<br />

intéressant dans un grand groupe<br />

hospitalier aux Etats Unis En dehors<br />

de toutes les normes légales dont<br />

il faut tenir compte Jessaie en plus<br />

de vair le point de vue des experts<br />

mais aussi du prestataire de soins<br />

sansJamais oublier celui du patient<br />

Ensuite il faut tout agencer Nous<br />

étions les premiers à Bruxelles à tra<br />

vailler avec un bureau indépen<br />

dant qui contrôle la qualité le<br />

timing et le budget de la construc<br />

tion Il conseille la clinique vis à vis<br />

des architectes des bureaux<br />

d études et des entrepreneurs<br />

<strong>De</strong>puis cette expérience est deve<br />

nue une exigence des autorités<br />

bruxelloises<br />

<strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> est très attentive<br />

aux coûts de fonctionnement et au<br />

confort des nouvelles constructions<br />

«Nous veillons par exemple à ce<br />

que les infirmières ne doivent pas<br />

parcourir de trop longues distances<br />

Cela peut paraître des points de<br />

détail mais dans un contexte de<br />

pénurie d infirmières ce souci du<br />

confort de travail compte Il est<br />

aussi par exemple important de<br />

prévoir que les urgences se trouvent<br />

à proximité de la radiologie puisque<br />

de nombreux patients qui arrivent<br />

dans ce service doivent souvent<br />

faire un examen d imagerie<br />

Elle est aussi très soucieuse de l es<br />

thétique du projet comme l a<br />

démontré la remarquable rénova<br />

tion par Antoine Pinto le célèbre<br />

designer et cuisinier de l entrée<br />

de la Clinique Saint Michel Wtejdm<br />

n°1742<br />

Dans le cadre de ces grands chan<br />

tiers l administratrice déléguée<br />

consulte les médecins des diffé<br />

rents services «C est un travail<br />

intensif parce que tous les méde<br />

cins ne savent pas lire des plans<br />

Nous rencontrons toujours le chef<br />

de service et l infirmière en chefpour<br />

tenir compte de ieurs remarques<br />

Ultra perfectionniste<br />

<strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> est à notre<br />

connaissance la seule femme qui<br />

assume de si hautes responsabili<br />

tés à la tête d un groupe hospita<br />

lier Est ce facile de s imposer en tant<br />

que femme dans un secteur où la<br />

majorité des postes à haute res<br />

ponsabilité sont encore exercés par<br />

des hommes «Au départ c est un<br />

désavantage d être une femme<br />

pour vouloir assumer un poste à res<br />

ponsabilités Il faut chaque fois<br />

prouver qu on est pas la stupide<br />

blonde qui n estpas à sa place Jai<br />

donc pris l habitude de connaître<br />

mes dossiers à fond ce qui me<br />

donne une certaine assurance et un<br />

fameux avantage Dans ma famille<br />

tous les hommes étaient des méde<br />

cins Mon père trouvait que ce<br />

métier n était pas fait pour les<br />

filles Par réaction J ai donc décidé<br />

de faire la médecine » Le Dr <strong>De</strong><br />

souligne que les femmes méde<br />

cins sont de plus en plus nom<br />

breuses et rappelle qu au départ<br />

l institution était gérée par une<br />

mère supérieure directrice de l hô<br />

pital Sainte Elisabeth qui appar<br />

tenait à un couvent<br />

Durant 15 ans <strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> a<br />

également été responsable à mi<br />

temps de la cellule santé du Cabinet<br />

du ministre bruxellois jos Chabert<br />

qui a eu durant trois mandats la<br />

charge des hôpitaux bruxellois avec<br />

un homologue francophone «J ai eu<br />

la chance de pouvoir travailler dans<br />

un cabinet tout en restant active sur<br />

le terrain C est une force de<br />

connaître la réalité et de pouvoir<br />

évaluer réellement l impact des<br />

décisions prises par les politiques<br />

Travaillant aussi dans le privé<br />

J avais plus d autonomie Evidem<br />

ment la gestion de mon agenda<br />

était très complexe <strong>De</strong> plus cette<br />

double implication demande beau<br />

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coup de prudence on est très vite<br />

suspectée de tirer des avantages<br />

pour son institution en travaillant<br />

aux côtés d un ministre Cette expé<br />

rience au cabinet Chabert m a per<br />

mis davoir une vision plus large de<br />

la santé On commence par<br />

exemple à lire lesJournaux d une<br />

façon différente à s intéresser aux<br />

problématiques de l urbanisme de<br />

la circulation On rencontre des<br />

professionnels qui ne pensent pas<br />

comme des médecins ou des infir<br />

mières Cela permet aussi de com<br />

prendre les mécanismes de prise de<br />

décision en Belgique Cest parfois<br />

surprenant<br />

Le Dr <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> a encore de nom<br />

breux projets ambitieux pour son ins<br />

titution «Il faut dabord terminer les<br />

grands chantiers actuellement en<br />

cours » lire notre édition<br />

dente Elle risque donc de conti<br />

nuer à travailler une douzaine<br />

d heures par jour «J aime ce queJe<br />

fais donc cette forte implication<br />

dans mon travail ne me pèse pas<br />

Il faut reconnaître qu en vieillis<br />

sant on travaille plus vite C est la<br />

force de l expérience<br />

Vincent Claes<br />

Le Dr <strong>Myriam</strong> <strong>De</strong> <strong>Bie</strong> En dehors de toutes les normes légales dont il faut tenir compte j essaie en plus de voir le point de<br />

vue des experts mais aussi du prestataire de soins sansjamais oublier celui du patient<br />

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