"pdf". - Vallee-du-ciron.com
"pdf". - Vallee-du-ciron.com
"pdf". - Vallee-du-ciron.com
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
CLUB INFORMATIQUE de PUJOLS s/Ciron<br />
"Le vingt huit fructidor an six de la république française une et indivisible, je<br />
soussigné, Etienne Ferran jeune, fermier <strong>du</strong> moulin de Villandraut certifie<br />
avoir reçu <strong>du</strong> cit. Bernard Ferran mon frère la somme de mille livres que le dit<br />
Ferran mon frère, me doit, pour avances par moi faittes à un moulin à eau qu'a<br />
fait construire ledit sur le ruisseau d'Aurigne, au Cartier de Triscos, à laquelle<br />
ditte somme de mille francs, mon dit frère est condemné par jugement arbitral<br />
<strong>du</strong> quinze fructidor présent mois, Rendû par les Citoyens Batailley fils, et<br />
Etienne Augé officier de santé, tous Deux de la Commune de Balizac.<br />
Enregistré à BAZAS le dix neuf fructidor an six par Becquet qui a reçû huit<br />
francs vingt cinq centimes, plus celle de un franc soixante douze centimes pour<br />
la levée <strong>du</strong> verbal de conciliation <strong>du</strong> Juge de paix <strong>du</strong> Canton de St Simphorien<br />
en datte <strong>du</strong> vingt sept pluviose an six, et celle de un franc soixante cinq<br />
centimes pour !'intérêt Depuis le quinze, Jour <strong>du</strong> Jugement arbitral, jusques à<br />
ce jour vingt huit; total desdittes sommes Mille trois francs cinquante cinq<br />
centimes, au moyen de quoy je tiens quittes Bernard Ferran mon frère, de ce<br />
que je puis".<br />
La fin de la Révolution.<br />
Nous sommes là à la charnière <strong>du</strong> Directoire et <strong>du</strong> Consulat dans une Révolution qui ne<br />
finit pas d'en finir et qui cherche vainement une stabilité improbable. Ils sont peu nombreux, à<br />
BALIZAC ou à NOAILLAN ceux qui se posent des problèmes de grande politique.<br />
Par contre, chacun a son idée sur le bilan de ce qu'il est en train de vivre. Les<br />
FERRAND ne pouvaient manquer de trouver que cette Révolution avait eu <strong>du</strong> bon lorsqu'ils<br />
prenaient leur fusil un matin d'hiver pour chasser la perdrix ou pour courir un lièvre.<br />
De même, BERNACHON avait-il connu une légitime satisfaction à construire son<br />
propre moulin à TRISCOS dès qu'il avait su que la chose était désormais possible ...<br />
La suppression des droits seigneuriaux les avaient moins marqués. Si l'on excepte les<br />
droits de mutation (les "lods et ventes") qui étaient de 12,5%, ces droits étaient devenus, dans nos<br />
régions, à peu près négligeables ; et <strong>com</strong>me la Nation avait inventé d'autres droits de mutation, le<br />
bénéfice était plutôt mince.<br />
De même, des Contributions avaient-elles remplacé les Impôts Royaux, et nous avons<br />
vu que BERNACHON, n'y avait pas trouvé un avantage évident. La suppression de la Dîme,<br />
pourtant intéressante (environ 7,5% <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it des récoltes), n'avait pas soulevé un grand<br />
enthousiasme.<br />
Il est d'ailleurs significatif de noter qu'aucun des Cahiers de Doléances de la région, en<br />
1789, n'avait demandé sa suppression. Par contre, nombre d'entre eux avaient suggéré d'y<br />
apporter des aménagements souvent très judicieux.<br />
Ce qui avait finalement le plus sensiblement modifié la vie quotidienne rurale, c'était la<br />
suppression <strong>du</strong> culte catholique et des traditions ancestrales auxquelles chacun était<br />
viscéralement attaché.<br />
Il y avait déjà longtemps que les braves paysans locaux avaient déserté les cérémonies<br />
<strong>du</strong> Culte de la Raison qui se déroulaient dans les ci-devant églises désormais débarrassées de leur<br />
mobilier liturgique.<br />
Au début, ils les avaient fréquentées parce que c'était là que l'on apprenait les nouvelles;<br />
mais bien vite, les discours pompeux qu'ils y entendaient, encore plus ennuyeux que les sermons<br />
habituels de leur Curé, les en avaient finalement détournés.<br />
Les Gascons n'ont jamais été très friands de sermons.<br />
174