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CLUB INFORMATIQUE de PUJOLS s/Ciron<br />
Et depuis huit jours, il c'est tué un cheval <strong>du</strong> cotté <strong>du</strong>dit NOAILLAN. Ci Votre<br />
Grandeur n'a la bonté de remédier au désordre que ce pont va causer au<br />
<strong>com</strong>merce que la Lande fait à BAZAS, cella va empescher plusieurs<br />
Juridictions, même celle de NOAILLAN de pouvoir payer leurs charges. Le<br />
suppliant espère de Votre Grandeur qu'elle aura la bonté d'envoyer un<br />
Commissaire sur les lieux pour examiner la nécessité qu'il y a pour l'intérest<br />
public que ledit pont soit incessament rétably, et le suppliant continuera ses<br />
voeux au Ciel pour la santé et la prospérité de Votre Grandeur. "<br />
Ce texte appelle quelques observations.<br />
Tout d'abord, Jean FERRAND ménage son Seigneur le Comte de PONS, car la partie<br />
<strong>du</strong> pont située côté VILLANDRAUT n'est pas entretenue au point que tous les problèmes soient<br />
circonscrits sur l'autre rive..., des états descriptifs ultérieurs le montreront; mais FERRAND,<br />
malin, a besoin de la <strong>com</strong>plicité objective des Officiers <strong>du</strong> Seigneur de VILLANDRAUT pour<br />
que sa supplique parvienne bien à destination et il veut s'en faire des alliés.<br />
C'est également une autre malice que d'invoquer les conséquences possibles de l'inertie<br />
sur la perception des impôts.<br />
L'argument ne pouvait que toucher un Intendant dont l'un des soucis majeurs était<br />
précisément de faire rentrer les impôts royaux; mais ici, la malice était un peu grosse car tous les<br />
solliciteurs y avaient plus ou moins recours.<br />
Beaucoup plus fine était la proposition d'envoyer sur place un Commissaire. Les<br />
Intendants aimaient bien obtenir des rapports directs d'hommes en qui ils avaient confiance et qui<br />
les renseignaient objectivement sur le sérieux des situations qu'on leur exposait.<br />
Proposer l'envoi d'un Commissaire pour enquêter sur place, c'était aller au-devant des<br />
voeux d'un Intendant et lui montrer que la situation était si dégradée que l'on ne redoutait pas une<br />
telle procé<strong>du</strong>re. Cette proposition ne pouvait qu'inspirer confiance en haut-lieu.<br />
Dans le même temps, les Officiers Seigneuriaux de VILLANDRAUT avaient pris<br />
contact avec le Comte de PONS et lui avaient préparé deux documents : une lettre au Président<br />
DUROY, Seigneur de NOAILLAN pour lui demander de procéder aux réparations utiles sur son<br />
côté de pont, et une supplique à l'Intendant TOURNY pour lui demander son intervention.<br />
Mr. de PONS les signe.<br />
Sur le premier point, l'échec est <strong>com</strong>plet. Le Président DUROY ne répond même pas à<br />
la demande de réparation, et le Comte de PONS écrira lui-même un peu plus tard :<br />
" (qu')il n'a pu l'obtenir quelque représentation qu'il ayt pu faire..."<br />
La seconde démarche est plus heureuse. Elle reprend elle aussi toute la genèse de<br />
l'affaire sur laquelle nous ne reviendrons évidemment pas. Mais elle apporte quelques précisions<br />
intéressantes.<br />
On y apprend en particulier que, lors de la relance de 1743, les choses étaient allé assez<br />
loin puisque l'Intendant BOUCHER avait demandé l'estimation <strong>du</strong> coût d'un projet de réfection<br />
générale en charpente et que l'on avait abouti à un prix de 2.000 Livres,<br />
"mais Mr. de BOUCHER s'estant retiré, cette affaire a esté abandonnée..."<br />
Le Comte de PONS reconnaît ensuite que les travaux qu'il a fait faire sur sa partie de<br />
pont n'ont pas été effectués selon le plan d'ensemble qui en aurait fait un ouvrage définitif, et<br />
qu'à la vérité, il s'est borné, selon sa propre expression, à "rac<strong>com</strong>moder l'ancien". En<br />
conclusion, il demande deux choses à TOURNY :<br />
mieux;<br />
-qu'il ordonne au Président DUROY de faire réparer son côté en provisoire en attendant<br />
-que l'on reprenne le projet de réfection <strong>com</strong>plète et il se dit prêt à fournir gratuitement<br />
le bois que l'on pourrait trouver dans ses domaines.<br />
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