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THESE DE DOCTORAT DE L'UNIVERSITE PIERRE ET MARIE ...

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Ch. 1 Compositions des verres<br />

1.2.2 Vitraux<br />

Cette classification efficace pour les verres islamiques, les glaçures et les émaux, laisse<br />

pressentir que l’analyse Raman permettra de différencier de tels échantillons.<br />

Le verre à vitrail est spécifique du fait des contraintes de mise en forme (verre épais, plat,<br />

grande surface) et d’usage (tenue mécanique, coloration).<br />

a/ Diagrammes ternaires et température d’élaboration<br />

Les vitraux du XIIe et XIIIe siècles sont caractérisés par une forte teneur en potassium, la<br />

présence de cet élément étant due à l’emploi de cendres de végétaux terrestres comme fondant,<br />

comme rapporté par Théophile (Théophile, XIe-XIIe s.) : « un verre peut être obtenu par cuisson d’un<br />

mélange composé de deux parties de cendres de hêtre et une partie de sable de rivière ». Cette recette est<br />

exemplaire de l’intérêt et de l’imprécision des anciennes recettes. Comme décrite dans le<br />

paragraphe 1.1.1 page 8, de très grandes différences de composition existent selon la sélection des<br />

parties végétales (branches, tronc, racines) ; de plus les cendres étant extrêmement hygroscopiques,<br />

le rapport cendre/silice est fortement variable selon les conditions de séchage et de manipulation.<br />

Il est compréhensible que les teneurs massiques en silice des verres puissent aller à cette époque de<br />

45 à 60% et celles en oxyde de potassium de 4 à 25%. Ces verres sont également caractérisés par<br />

une forte teneur massique en oxyde de phosphore de 4 à 7%, le phosphore étant toujours présent<br />

dans les cendres de végétaux terrestres. Ils contiennent également du calcium, de l’aluminium et<br />

jusqu’à 7% de magnésie. A des teneurs moindres, on trouve de l’oxyde de manganèse, 1 à 2%,<br />

ajouté sous forme de pyrolusite (le « savon des verriers ») pour réduire la coloration jaune verdâtre de<br />

la matière vitreuse par le fer trivalent présent dans les matières premières, à des teneurs<br />

typiquement de 1 à 2% (Bettembourg J.-M., 1990).<br />

Sterpenich J. a étudié des vitraux archéologiques (enfouis) et des vitraux sur verrière<br />

provenant de différentes Cathédrales en France et en Allemagne. Le tableau 1.3 liste les<br />

provenances, époques et types de verres.<br />

Provenance Epoque (siècle) Type de verre Type*<br />

Rouen VII-IX Na et K-Ca 1 et 3<br />

Tours (St Gatien) XIII K-Ca 3<br />

France Evreux XIII K-Ca 3<br />

Digne Fin XII, début XIII K-Ca 3<br />

Marseille Début XIV K-Ca 3<br />

Allemagne<br />

Oppenheim (Ste Catherine)<br />

Meissen<br />

XIV<br />

XIV<br />

Ca-K<br />

Ca-K<br />

3<br />

3<br />

Tab. 1.3 : Tableau récapitulatif de la provenance, l'époque et du type de verre des échantillons étudié par<br />

Sterpenich, (Sterpenich J., 1998). *Classification que nous utiliserons dans les chapitres suivants.<br />

Les vitraux potassiques français présentent des compositions similaires. On peut observer<br />

dans le diagramme ternaire de la figure 1.9 que les verres Allemands (XIVe siècle) sont moins<br />

siliceux mais plus calciques que leurs homologues français.<br />

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