LA SÉMITIQUE ALBION - Edition Saint Remi
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<strong>LA</strong> <strong>SÉMITIQUE</strong> <strong>ALBION</strong><br />
Cette fin d’alinéa laisse percer une certaine amertume. Après<br />
six années de persistantes et pénibles investigations, en effet, le<br />
révérend se trouvait en face de gens encore mieux informés que<br />
lui en une matière dans laquelle il s’était spécialisé, qu’il avait fait<br />
sienne, pour ainsi dire, à force d’études ! Ce qu’il croyait nouveau<br />
pour eux, ne l’était pas en réalité !<br />
« Tout se fait sur un bien plus grand pied en Amérique qu’en<br />
Europe », nous ont souvent répété les Américains. Nous nous en<br />
apercevons. Les prostituées parisiennes n’ont guère, pour<br />
atteindre le grand public, d’autre réclame possible que celle de la<br />
quatrième page du samedi des journaux ultra-boulevardiers. Elles<br />
n’ont pas encore les revues. De la chaire de la Madeleine ou de<br />
celle de la Trinité, on n’a pas encore indiqué les maisons ayant la<br />
spécialité de débaucher les ouvrières. L’israëlitisme n’est encore<br />
chez nous qu’à l’état progressif ; il n’a pas atteint le degré<br />
intégral 1 .<br />
Les esprits malveillants pourraient croire à une nouvelle forme<br />
de la réclame américaine, gigantesque, reptilienne, pénétrant et<br />
s’insinuant partout. Nous admettons que cette réclame n’a pas été<br />
faite de propos délibéré. Elle n’en a pas dû être moins fructueuse.<br />
« Quels sont les moyens pratiques de tuer la prostitution ? On répond que<br />
c’est un mal nécessaire, que nos filles ne seraient pas en sûreté dans les rues<br />
sans ce dérivatif à la bestialité humaine 2 . S’il en est ainsi, que les pensionnaires<br />
il tient à entretenir ses paroissiens du haut de la chaire, c’est précisément celleslà<br />
qu’il va choisir ! !<br />
1 L’élément anglais en Europe est, en quelque sorte, noyé dans la masse des<br />
autres races. En Amérique, il n’en est pas de même : il est omnipotent et n’a<br />
pas de voisins. Il peut s’y livrer davantage à ses extravagances instinctives. Il a<br />
moins à tenir compte de l’opinion qu’il redoute tant. C’est pour cette raison<br />
que les Anglais d’Europe ne peuvent se montrer toujours aussi anglais qu’ils le<br />
sont en réalité. Ils sont sans cesse sur le qui-vive, redoutant l’éclat de lumière,<br />
le coup de foudre, précurseur de leur mort. Mais jusqu’ici ils sont arrivés à<br />
aveugler presque complètement leurs voisins sur leur compte. Que d’éloges<br />
stupides ne leur ont pas adressés des gens véritablement trop superficiels !<br />
2 Le prétexte que prend le Rév. Goodchild pour entretenir le public de ces<br />
questions est de flétrir la conduite des Don Juan, séducteurs de la jeunesse. Le<br />
rôle de Don Juan est sans doute fort blâmable, mais nous doutons fortement