LA SÉMITIQUE ALBION - Edition Saint Remi
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<strong>LA</strong> <strong>SÉMITIQUE</strong> <strong>ALBION</strong><br />
d’observation me font craindre que ces chiffres ne soient bien au-dessous de la<br />
vérité… » (page 576).<br />
Ceci est scientifique ! Le Révérend a-t-il, au moins, adopté la<br />
méthode des monographies préconisées par la Réforme Sociale ?<br />
Voilà ce qu’il eût été intéressant de savoir et ce qu’il néglige de<br />
dire.<br />
« Ces chiffres ne comprennent pas la multitude de pauvres créatures qui<br />
deviennent les victimes de personnages lubriques, constamment en quête de<br />
vierges (le texte dit : cas nouveaux) et qui ne savent que trop bien faire agréer<br />
leurs propositions » (ibid.).<br />
Paris contient 2.500.000 âmes, tandis que Philadelphie n’en possède pas<br />
500.000.<br />
Paris est le centre d’un vaste territoire dans lequel on ne trouverait pas un<br />
pouce de terrain inoccupé. Il est journellement visité par les populations des<br />
contrées qui n’en sont séparées que par deux ou trois heures de chemin de fer.<br />
— Philadelphie, dans le même rayon, est entouré de contrées dans lesquelles<br />
l’homme n’a jamais mis le pied, si ce n’est pour poser des rails de chemin de<br />
fer et des fils télégraphiques, — ou même pour y chasser la bête fauve.<br />
Beaucoup de provinciaux viennent passer quelques jours, chaque année, à<br />
Paris, pour leurs affaires et leurs plaisirs. Paris, avec Londres, est le rendezvous<br />
du monde entier. On y vient d’Asie, d’Australie, d’Amérique. Les Angloaméricains<br />
ont tous le plus ardent désir de voir Paris. Ne disent-ils pas : « C’est<br />
à Paris que va l’âme de tout bon Américain après sa mort ? » Tous ceux à qui<br />
leur fortune le permet, viennent à Paris. — Qui songerait à traverser l’Océan<br />
pour le simple plaisir de jeter un coup d’œil sur New-York, et à plus forte<br />
raison sur Philadelphie, qui n’a rien d’attrayant ? On ne va à Philadelphie<br />
qu’amené par une affaire spéciale. On peut donc dire que la prostitution de<br />
Philadelphie n’a qu’une clientèle locale, tandis que celle de Paris a une<br />
formidable clientèle étrangère. N’est-ce pas, de plus, aux États-Unis que l’on<br />
met ce dicton dans la bouche des prostituées : « Il n’y a plus rien à faire pour<br />
nous ; les femmes honnêtes nous font une trop désastreuse concurrence ? »<br />
Pour donner à la proportion 1/100 indiquée plus haut sa véritable valeur, il<br />
faudrait donc la multiplier par un coefficient qui resterait à établir. 10 ne nous<br />
semblerait pas exagéré, Paris ayant une population fixe quintuple de celle de<br />
Philadelphie et un chiffre de gens de passage que l’on peut évaluer également<br />
au quintuple. Philadelphie, la Ville <strong>Saint</strong>e, peut être fière d’elle. Elle détient le<br />
record.