le livret de visite - Bondues
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7. Sauver <strong>de</strong>s vies<br />
Les déportés qui contrô<strong>le</strong>nt certains postes clés du camp ont un pouvoir<br />
effectif, celui <strong>de</strong> sauver ou non <strong>le</strong>s autres détenus, en trafiquant <strong>le</strong>s<br />
listes d’affectation ou encore en augmentant <strong>le</strong>s rations.<br />
Malheureusement, tous <strong>le</strong>s détenus ne peuvent être sauvés.<br />
À Ravensbrück, <strong>de</strong>s jeunes femmes, principa<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s prisonnières<br />
politiques polonaises, sont victimes d’expérimentations pseudomédica<strong>le</strong>s<br />
à partir <strong>de</strong> 1942. Ces « lapins d’expérimentation » (ou<br />
cobayes) sont, dans la mesure du possib<strong>le</strong>, protégées, cachées et<br />
soignées par d’autres déportés. Certaines peuvent ainsi témoigner lors<br />
du procès <strong>de</strong> Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946). C’est <strong>le</strong> cas<br />
<strong>de</strong> Jadwiga Dzido (matricu<strong>le</strong> 7860), victime <strong>de</strong> ces expérimentations en<br />
novembre 1942. [DOC 25]<br />
La solidarité <strong>de</strong>s femmes déportées à Ravensbrück s’exerce éga<strong>le</strong>ment<br />
pour « sauver » Stella. [DOC 26] Stella Kugelmann, née en 1939 à<br />
Anvers, est déportée en 1943 avec ses parents juifs et résistants. Son<br />
père Gustavo est déporté à Buchenwald, tandis que sa mère et Stella<br />
el<strong>le</strong>-même sont déportées à Ravensbrück comme « déportées<br />
politiques ». Stella porte <strong>le</strong> matricu<strong>le</strong> 26522 et a alors quatre ans. Sa<br />
mère, mala<strong>de</strong>, est sé<strong>le</strong>ctionnée pour la chambre à gaz en juil<strong>le</strong>t 1944.<br />
Stella est alors prise en charge par une succession <strong>de</strong> femmes qui la<br />
cachent dans <strong>le</strong> block <strong>de</strong>s femmes contagieuses (cel<strong>le</strong>s qui ont contracté<br />
la tuberculose ou <strong>le</strong> typhus), la nourrissent, la soignent (entre autres<br />
d’une scarlatine à Noël 1944) et veil<strong>le</strong>nt sur el<strong>le</strong> dans la mesure <strong>de</strong><br />
<strong>le</strong>urs moyens.<br />
À la fin du mois d’avril 1945, Stella est évacuée dans une brouette par<br />
une femme mé<strong>de</strong>cin soviétique, Antonina Nikiforova, qui l’emmène<br />
avec el<strong>le</strong> en URSS.<br />
Stella vit aujourd’hui à Saint-Pétersbourg en Russie. Sa survie au sein<br />
du camp est une exception qui n’a été possib<strong>le</strong> que par la prise <strong>de</strong><br />
risques et la solidarité <strong>de</strong> nombreuses déportées. [DOC 27]<br />
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