le livret de visite - Bondues

11. Participer à la libération des camps
a) Buchenwald
Lorsque les Américains pénètrent dans le camp de Buchenwald, les
prisonniers, regroupés en organisation secrète, en ont déjà pris le
contrôle. En effet, ils ont préparé une insurrection [DOC 42] et ont mis
en place un véritable état-major international chargé de son
organisation. La brigade française est dirigée par le colonel Manhès,
bras droit de Jean Moulin, et par Marcel Paul. Le bataillon Hoche est
chargé de prendre d’assaut la gare de Buchenwald, avec pour seules
armes quelques pistolets et des bâtons ou couteaux de fortune. [DOC
43 et 44]
L’insurrection du camp de Buchenwald répond à plusieurs objectifs :
préserver la dignité des déportés jusqu’au bout ; assurer une certaine
discipline après la libération du camp, notamment vis-à-vis des
déportés de droit commun ; organiser la vie au camp en attendant le
rapatriement ; empêcher les vengeances aveugles.
b) Mauthausen
Lorsque les Américains arrivent dans le camp Kommando d’Ebensee,
dépendant de Mauthausen, les prisonniers ont également pris le
contrôle du camp. Une véritable organisation militaire s’est mise en
place.
Le 5 mai 1945, le commandant SS du camp tente de forcer les
prisonniers à entrer dans les tunnels d’Ebensee, qu’il veut faire sauter.
Felipe Martinez-Robles, fils de mineur immigré espagnol du bassin
minier transféré en mars 1944 à Ebensee, témoigne : « il lui fut répondu
un "NON" unanime de plusieurs milliers de voix ! Le commandant et
ses sbires se sont retirés et ne sont plus jamais rentrés à l’intérieur du
camp ».
Après l’arrivée des Américains le 6 mai 1945, « c’est la Résistance qui
a dû prendre les choses en main pour organiser la vie au camp et
substituer un ordre à celui imposé jusque-là par les SS. Durant cette
période, trois cents déportés environ mouraient tous les jours. »
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