le livret de visite - Bondues

12. Laisser des traces
Alerter l’extérieur durant le conflit.
Malgré la répression, certains déportés ont pris le risque d’alerter la
population et les dirigeants extérieurs des atrocités menées dans les
camps. En introduisant des appareils photo et figeant les scènes
macabres ou encore en envoyant des plans des infrastructures, ces
déportés ont apporté leur contribution à la Résistance. [DOC 45]
À Auschwitz-Birkenau, en août 1944, les déportés de la résistance
polonaise prennent en photo les installations de mise à mort pour fixer
à tout jamais ces crimes. Ayant réussi à introduire dans le camp un
appareil photo contenant une pellicule entamée, une petite équipe de
détenus le cache dans la chambre à gaz où le toit avait été détérioré
intentionnellement dans le but d'y envoyer une équipe pour le réparer.
L’un des membres du Sonderkommando, un certain Alex, chargé de la
crémation des victimes, s’empare de l’appareil et réalise très
discrètement quatre photographies près du crématoire V dont celles
d’un groupe de femmes contraintes de se déshabiller avant d’entrer
dans la chambre à gaz, des corps des victimes qui s’amoncèlent dehors
[DOC 46] et du travail des Sonderkommandos. En somme, tout le
processus d’extermination est photographié.
Une fois l’opération terminée, l’appareil repasse de main en main et est
envoyé à la résistance polonaise, à Cracovie. Il est accompagné d’un
message rédigé le 4 septembre 1944 par deux détenus.
Malheureusement, il n’arrive jamais à destination. Les négatifs ont
disparu mais les clichés ont été transmis par la veuve d’un membre de
la résistance polonaise après guerre.
Laisser un témoignage pour dénoncer le système.
Lorsque les détenus n’ont pas eu la possibilité de faire sortir les
renseignements ou pour que leurs actions demeurent clandestines, des
lettres, des photos ou des postes de radio ont été cachés et enterrés dans
les camps. [DOC 47] Grâce à ce geste de sauvegarde, ces documents ou
objets sont devenus dès la libération des traces de la résistance dans les
camps. Nous ne pouvons pas à ce jour faire le bilan chiffré de cette
résistance mais ces preuves sont devenues les témoins des crimes nazis
et du courage des déportés.
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