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Chelonia mydas pond en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, sur les îles Tromelin et Europa, à <strong>Mayotte</strong>, en Nouvelle Calédonie ainsi qu'en Polynésie. En Europe, les pontes sont plus rares et sont vues à Chypre et en Turquie. La tortue verte est la plus communément observée dans l’océan Indien, la plus étudiée mais aussi la plus chassée des tortues marines fréquentant les eaux de l’océan Indien. Figure 3. Répartition mondiale, côtière et océanique de la tortue verte (Bonin ; Devaux et Dupré, 1996) Mode de vie et cycle biologique Les très jeunes individus sont, durant la phase pélagique, essentiellement carnivores (invertébrés, œufs de poissons, etc.) puis le régime devient herbivore lors de la colonisation des zones côtières. Les tortues se nourrissent alors d’algues et de phanérogames marines. La faible valeur nutritive des aliments ingérés explique la lenteur de la croissance de l’espèce et sa maturité sexuelle tardive. En effet, celle-ci intervient après une période de 8 à 15 ans d’existence, peut être 50 ans selon certains spécialistes. En fait, cet âge de maturité sexuelle semble dépendre des conditions du milieu et en particulier de l’alimentation de l’animal. Les résultats estimés en captivité où les animaux reçoivent régulièrement une alimentation plus riche que les individus en liberté sont de ce fait biaisés (Com. Pers. Bonnet) Tous les trois à cinq ans à partir de l’age adulte, lorsque leurs réserves de graisse sont suffisantes, les individus matures entament une migration vers les aires de reproduction. Cette réserve lipidique est indispensable, les femelles ne s’alimentant pratiquement pas durant toute la durée de la période de ponte qui peut durer plusieurs mois. L’accouplement ne semble possible chez la femelle que certains jours pendant lesquels elle accepte les avances des mâles. Si elle est réceptive, elle accepte la parade d’un mâle, qui la mordille délicatement au niveau du cou et des épaules. Ensuite, le mâle s'accroche sur les bords des Stage de DESS Sciences et Gestion de l’Environnement Tropical au bureau d’étude Biotope – Février à Juin 2003 11
marginales de la dossière de sa partenaire, grâce à ses puissantes griffes. Il replie ses pattes postérieures vers la queue de la femelle, recourbe son appendice caudal pour rapprocher son cloaque de celui de sa partenaire et y introduire son pénis dilatable. Les accouplements durent parfois jusqu’à 6 heures et ont lieu aussi bien à la surface que sur le fond, non loin des plages de ponte. Les mâles semblent profiter des moments de stress des femelles pour les contraindre à de nouveaux accouplements juste après avoir terminé leur épuisant et dangereux périple pour aller déposer leurs œufs. La présence d’un diverticule dans le cloaque des femelles permet la rétention des spermatozoïdes des différents mâles et sert de spermathèque, permettant aux femelles de conserver leurs semences toute la durée de la période de reproduction. La fécondation d’une même ponte peut alors provenir de plusieurs mâles. Une fois fécondées, les femelles s’éloignent peu de la zone de ponte, chaque montée sur la plage pouvant s’effectuer avec 10 ou 15 jours de décalage. La saisonnalité des pontes est très variables selon les régions et bien que les pics de ponte interviennent durant les mois d’été austral sur les îles de Tromelin, Europa et Juan de Nova, la saisonnalité semble inversée à <strong>Mayotte</strong> où les pontes ont lieu toute l’année, avec un pic durant les mois d’hiver austral, de juin à août (Com. Pers. Ross). Une femelle prête à pondre cherche une plage tranquille, sans lumière ni mouvement, bordée de végétation arbustive, en nageant à une quinzaine de mètres du bord, puis elle monte sur le sable, souvent de nuit à marée haute, pour atteindre le bourrelet de sable situé au-delà des plus hautes eaux appelé « berme ». Elle balaye alors puissamment la zone choisie à l’aide de ses membres antérieurs afin de creuser une première cuvette, dans laquelle la tortue disparaît, appelée cavité corporelle. Ensuite, elle creuse le nid proprement dit ou puits de ponte, avec ses membres postérieurs. Cette cavité atteint 30 à 50 cm avec une forme plus évasée vers le fond, ressemblant à une bouteille. Les oeufs y sont éjectés par 2, 3 ou 4, accompagnés d’un écoulement de mucus (Photo 10). Ces œufs mesurent 45 mm de diamètre et ont une membrane souple et parcheminée. Il y a environ 100 œufs par nid, mais des pontes de 200 œufs ont été décrites. Enfin, la femelle rebouche le nid, d'abord par mouvement alternatif des pattes arrières puis par des grands jets de sable, au moyen de ses nageoires avant et elle retourne à l’eau. la ponte dure environ 30 min pour 1 h 30 d’effort terrestre, pouvant aller jusqu'à 6 heures si la tortue rencontre des obstacles comme des bois morts ou des blocs de coraux. En une saison, une femelle vient en moyenne 3 fois déposer ses œufs, à 13 jours d’intervalle et souvent presque au même endroit. Certaines pondent jusqu’à 11 fois en 5 mois sur la même plage (Bonnet ; Le Gall et Lebrun, 1985). Selon la température, l’incubation peut durer de 8 à 10 semaines. La température de différentiation sexuelle est de 28,75°C (au-dessous de cette température, il y a une majorité de mâles, et audessus de femelles) (Bonin ; Devaux et Dupré, 1996). Le développement embryonnaire, stoppé lors de la ponte, reprend son activité au bout de 2 ou 3 heures d’incubation. Les œufs, mous et résistants aux chocs lors de la ponte, deviennent alors extrêmement sensibles au moindre mouvement. Un simple retournement des oeufs peut endommager l’embryon en pleine croissance. Stage de DESS Sciences et Gestion de l’Environnement Tropical au bureau d’étude Biotope – Février à Juin 2003 12
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