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Mayotte_Tortues Marines_MathieuPINAULT_2003.pdf

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Usagers Activités lmpact sur les populations de tortues<br />

Touristes<br />

Agriculteurs<br />

Pêcheurs<br />

Ramasseurs<br />

d'ignames<br />

Usagers du<br />

lieu de culte<br />

Braconniers<br />

Les touristes balnéaires sont les usagers majoritaires des plages. Leurs activités sont<br />

principalement :<br />

- Baignade, bronzage, pique-nique et promenade sur les plages le jour.<br />

- Voulé ou autres fêtes entre amis et recherche active de tortues pour les observer<br />

pondre le soir.<br />

Bien qu'une quarantaine d'agriculteurs seulement soient recensés à la chambre<br />

d'agriculture, à <strong>Mayotte</strong>, les petites exploitations vivrières sont florissantes sur tout le<br />

territoire. Ce type d'agriculture maraîchère, très pratiqué, couvre une zone importante<br />

du site.<br />

L’élevage de zébus, moins pratiqué, entre également dans le cadre d’une agriculture<br />

vivrière. La chair de zébu, très consommée par la population mahoraise, provient<br />

essentiellement d’imports sud-africains.<br />

Les techniques de pêche employées à <strong>Mayotte</strong> sont nombreuses, mais les seules<br />

autorisées ou tolérées et réglementées dans le lagon sont :<br />

La ligne, la chasse sous marine en apnée et la pêche à pied (poulpes et chitons).<br />

Les pêcheurs rencontrés sur le site pratiquent une pêche de subsistance. Si certains<br />

sont équipés de pirogues à balancier, la plupart pêchent à même le bord à l'aide de<br />

pics. La chasse sous-marine semble peu répandue.<br />

Certaines personnes s'aventurent dans les zones de fourrés secs naturels, où poussent<br />

les lianes d'Igname. Les ramasseurs creusent alors un gros trou, défrichant tout<br />

alentour et laissant la terre en tas.<br />

Le lieu de culte, recensé sur la presque-île située entre Moya I et II, est fréquenté<br />

sporadiquement durant la journée.<br />

Les pêcheurs au filet et à l'uruva sont peu nombreux sur le site et la récolte des œufs<br />

de tortues ainsi que la chasse des adultes pour leur chair sont quasiment éradiquées<br />

sur les plages de Moya. Par contre, la récolte des œufs et la chasse des tortues sont<br />

encore très répandues sur Papani (Annexe 10et photo 13).<br />

Le nombre important d'usagers de ce type augmente considérablement l'effet de la moindre pression sur<br />

les populations de tortues. Leur impact, souvent direct, se ressent à différents moments du cycle<br />

biologique des tortues.<br />

- De jour, le piétinement de la berme et le forage du sable par les enfants entraînent la destruction de nids<br />

avant éclosion et le compactage des couches superficielles de la berme stabilise une strate herbacée à<br />

Cynodon dactylon, très encombrante pour les tortues lors de la ponte. Le ramassage et la perturbation des<br />

juvéniles, surtout sur la plage de Moya I lors de leur course à la mer, épuise, désoriente et limite les<br />

chances de survie des nouveau-nés, aux réserves énergétiques limitées. Le dépôt sauvage de déchets<br />

organiques et autres restes de pique nique participe à la prolifération d'espèces anthropophiles prédatrices.<br />

Enfin, les chiens des usagers, non tenus en laisse, creusent et déterrent les nids.<br />

- De nuit, les bruits, lumières et mouvements des usagers des plages de Moya, aux heures de hautes eaux,<br />

gênent les femelles lors de leur montée sur les plages et provoquent des retours à la mer anticipés (sans<br />

ponte).<br />

Les agriculteurs de la zone participent au défrichage, et emploient des techniques agricoles traditionnelles<br />

entraînant l'érosion des sols (Brûlis, culture sur pente sans billon, absence de bocage…), elle-même<br />

responsable de l'envasement du lagon et des dépôts terrigènes de haut de plage.<br />

L'envasement du lagon détériore l'herbier à phanérogames dont s'alimentent les tortues vertes. Les dépôts<br />

de particules fines, d’origine terrigène, agrègent et cimentent les couches superficielles de la berme,<br />

gênant les femelles adultes lors de la ponte et les juvéniles lors de l'émergence.<br />

Le pâturage des zébus sur la berme des plages de Moya provoque par piétinement la destruction de<br />

nombreux nids. Les excréments des bovins, entraîne la dissémination de nombreuses graines d’herbacées<br />

et participent à l’eutrophisation du milieu.<br />

Les pêcheurs sous-marins blessent occasionnellement des tortues adultes ou sub-adultes, en alimentation<br />

ou au repos, mais les pêcheurs de ce type, étant peu nombreux sur la zone, l'impact de la pêche légale se<br />

ressent surtout sur les espèces fortement chassées (carnassiers, poulpes et autres mollusques…).<br />

Les tas de terre accumulés sont très rapidement emportés par les pluies et le ruissellement, participant aux<br />

problèmes d'envasement et de dépôts terrigènes « cimentant » les couches superficielles de la Berme.<br />

Bien que les offrandes concernent des espèces de mollusques surveillées telles que les coquilles de<br />

Bénitiers, Tridacna maxima, les pratiques religieuses exercées sur le site n’ont d’impact ni direct ni<br />

indirect sur les populations de tortues.<br />

L'impact de telles pratiques sur les tortues est direct lors de leur chasse et de la récolte de leurs œufs et<br />

indirect lors de l'empoisonnement des eaux de la pêche à l'uruva. Aujourd'hui, une dizaine de nouveaux<br />

cadavres sont recensés chaque mois par la DAF sur la plage de Papani (données DAF 2003) et c'est sans<br />

compter tous les restes ensevelis ou emportés par les braconniers et la marée (com. Pers. M. Quillard).<br />

Mathieu PINAULT DESS Sciences et Gestion de l’Environnement Tropical – Bureau d’étude BIOTOPE - 33

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