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Mayotte_Tortues Marines_MathieuPINAULT_2003.pdf

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Très craintives, les tortues imbriquées aiment les plages isolées bordées de<br />

végétation où elles peuvent se cacher. Par contre, elles sont moins exigeantes en<br />

ce qui concerne le substrat dans lequel elles creusent. Le nid est profond de 10 à<br />

60 cm, est réalisé la nuit et souvent à marée haute. Toutefois, on voit souvent<br />

des tortues de cette espèce pondre le jour, comme aux Seychelles. Le processus<br />

de ponte est semblable à celui de Chelonia mydas, il peut y avoir trois ou quatre<br />

pontes dans la saison, espacées de 2 ou 3 semaines et parfois 45 jours, de 50 à<br />

200 œufs selon la taille de la femelle. Ces oeufs sont sphériques, blancs, à<br />

membrane parcheminée, et d'un diamètre de 35 à 44 mm (20 à 30 g). Le<br />

phénomène de « Homing » est également observé chez cette espèce très fidèle à<br />

ses sites de ponte. La durée de l'incubation varie de 8 à 10 semaines. Au<br />

Comores, bien qu’elle soit capable de grandes migrations à travers le canal du<br />

Mozambique, la tortue imbriquée semble plus sédentaire que la tortue verte<br />

(Carr et Stancyk, 1975). Bien que des migrations entre les îles de l’archipel,<br />

l’Afrique et Madagascar doivent se produire, chaque île semble posséder ses<br />

propres populations (Frazier, 1985).<br />

Statut juridique :<br />

Régime juridique<br />

L’espèce Eretmochelys imbricata est soumise au même régime juridique que<br />

Chelonia mydas. Les conventions internationales citent en effet les deux espèces<br />

dans les mêmes annexes et l’arrêté du 7 août 2000 fixant la liste des tortues<br />

marines protégées, portant modification à l’arrêté de 1977 sur la protection des<br />

tortues avec interdiction de la recherche, la capture, la détention et la<br />

consommation des tortues, de leurs oeufs et des écailles, cite également<br />

Eretmochelys imbricata parmi les espèces protégées. Les restrictions sur le<br />

commerce des écailles de l’arrêté de 1977 concernent directement la tortue<br />

imbriquée, seule espèce de tortue marine dont les écailles sont exploitées en<br />

marqueterie.<br />

Eretmochelys imbricata semble cependant plus menacée par le braconnage que<br />

Chelonia mydas. En effet, entre 1970 et 1994, une moyenne annuelle de 31<br />

tonnes de carapaces furent exportées au Japon, dont la majorité en provenance<br />

de Cuba. Les autorités cubaines ont d’ailleurs tentées tout récemment de<br />

modifier le statut de cette espèce en suggérant de l’inscrire en annexe II plutôt<br />

qu’en annexe I de la convention de Washington. Cette proposition a été rejetée<br />

en raison de l’impact désastreux d’une telle mesure sur les populations de<br />

tortues des Caraïbes. Malgré tout, le trafique de carapaces de tortues imbriquées<br />

se poursuit, Cuba et le Japon ayant eu recours à l’exemption quant au chapitre<br />

concernant cette espèce lors de la signature de la convention.<br />

Eretmochelys imbricata est recensée comme espèce gravement menacée (CR:<br />

Critically Endangered) sur la liste rouge de l’UICN. Elle figure également, selon<br />

les estimations de la WWF, parmi les 10 espèces classées les plus recherchées au<br />

monde ; cette mention peu enviable identifie les 10 espèces animale qui, malgré<br />

les mesures de protection dont elles font l’objet, demeurent menacée par le trafic<br />

illégal. Enfin, l’espèce est qualifiée de fortement menacée sur la liste de l’USFWS.<br />

Stage de DESS Sciences et Gestion de l’Environnement Tropical au bureau d’étude Biotope – Février à Juin 2003<br />

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