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LE RATTACHEMENT DE LA BRETAGNE A LA FRANCE - Agence ...

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A partir du moment où les Bretons furent nombreux, et maîtres de leur territoire, il leur devint<br />

insupportable d'être régentés par un métropolitain étranger. Nominoë eut la prétention de rompre toute<br />

attache avec le métropolitain de Tours et d'établir une métropole bretonne à Dol.<br />

Y-eut-il érection pure et simple, ou volonté de le faire ? La Borderie situe l'événement en 848 li .<br />

On est mal informé sur la chronologie des faits. On sait, d'une manière certaine, que la rupture entre le<br />

clergé franc et le clergé breton survint avant 850.<br />

La lettre synodale adressée par les évêques à Nominoë en juillet-août 850 fait allusion à la rupture des<br />

relations des églises bretonnes et franques dans des termes sévères :<br />

" L'ancienne province ecclésiastique de notre patron Saint Martin, dont vous ne pouvez nier faire<br />

partie, a été violemment déchirée ; tous les ordres ecclésiastiques ont été bouleversés".<br />

La lettre du concile de Toul (ou de Savonnière) de 859 lii dénonce les Bretons comme ayant abjuré<br />

depuis vingt ans.<br />

La lettre rédigée lors du concile national des gaules à Soisson en 866 liii , destinée au pape, exhorte<br />

celui-ci à intervenir avec fermeté auprès des Bretons :<br />

" Barbares, barbares gonflés d'une férocité extrême, ils méprisent tous les préceptes sacrés, toutes les<br />

prescriptions des Saints Pères… Ils ne sont chrétiens que de nom. Ordonnez à leur chef (Auctor<br />

Brittonum) de revenir à la coutume de ses prédécesseurs…".<br />

Les correspondances papales, postérieures, mais peu éloignées des faits, énoncent clairement les<br />

prétentions bretonnes.<br />

La lettre de Nicolas 1 er écrite à Salomon de Bretagne en 863 est claire :<br />

" La loi de l'Eglise, notre mère, c'est que tous les évêques de votre royaume doivent être soumis par<br />

vous à l'archevêque de Tours et à sa juridiction … c'est leur métropolitain, et ils sont leurs<br />

suffragants". liv<br />

La lettre du même pape à l'évêque Festinien de Dol, datée du 17 mai 866, affirme d'une manière très<br />

nette :<br />

" Nous ne voyons pas dans la tradition ecclésiastique de fait qui vous autorise à avoir une métropole<br />

…" …" Vous nous avez écrit que Restoald, votre prédécesseur, comme on le voit dans nos registres,<br />

aurait été consacré archevêque par Séverin, Pontife de la Sainte Eglise romaine, et un certain<br />

Juthmaël, gratifié du Pallium par Adrien. En vain, avons-nous feuilleté les registres de ces deux<br />

papes, nous n'y avons rien trouvé de cela." lv<br />

- Les réactions.<br />

Ces deux affaires suscitèrent dans le monde chrétien une émotion considérable.<br />

S'agissant de la première, tous les commentateurs sont d'accord sur le fait que la destitution des<br />

évêques accusés de simonie, avait pour but de débarrasser la Bretagne de prélats acquis aux intérêts<br />

des francs, et de les remplacer par des Bretons, supposés plus dociles. Les évêques étaient-ils<br />

coupables de ce dont on les accusait ? Les indices multiples donnent à le penser, notamment leur<br />

aveux d'avoir perçu ce que l'on nommait des "eulogies". Mais il est probable que le clergé breton était<br />

aussi corrompu qu'eux : la simonie était une pratique très répandue ; les mœurs des Bretons de ce<br />

temps n'étaient pas plus vertueuses que celles des francs, peut-être était-ce l'inverse.<br />

Le pape, de longues années plus tard, dans une lettre adressée à Salomon, Roi de Bretagne, successeur<br />

d'Erispoë, émet à cet égard des doutes très sérieux :

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