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LE RATTACHEMENT DE LA BRETAGNE A LA FRANCE - Agence ...

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uinées, les campagnes désolées parloient en faveur du Roi. L'éloignement de Maximilien qui s'étoit<br />

laissé prévenir ; la présence d'une armée redoutable, et les pratiques secrettes des partisans de la<br />

Cour firent conclure pour le mariage du Roi avec la Duchesse. Anne fut obligée de faire céder la<br />

fierté de ses sentiments à la nécessité et aux vœux de ses peuples ; elle consentit enfin à épouser le<br />

Roi. Ce prince qui apprit cette agréable nouvelle par le Duc d'Orléans en fut extrêmement joyeux".<br />

cxxxvii<br />

On voit que les auteurs ont "dédramatisé " les évènements. On aura noté que<br />

ce qui a été acquis à la suite de défaites militaires cruelles se transforme d'une<br />

manière heureuse, la Duchesse étant contrainte, en définitive "de faire céder<br />

la fierté de ses sentiments à la nécessité et aux vœux de ses peuples".<br />

Un beau mariage, tout compte fait : on est presque transporté dans un conte de fée, loin du<br />

cataclysme évoqué par d'Argentré. Le commentaire final de cette fable philosophique tombe<br />

page 219, Maximilien ayant fait la paix en 1493 :<br />

" C'est ainsi que finit la guerre excitée pour la succession du Duché de Bretagne. Cette acquisition si<br />

utile à la France fut le chef-d'œuvre de la politique de la Duchesse de Bourbon. Cette habile Princesse<br />

forma le dessein d'unir cette province à la Couronne dès les premiers jours de sa Régence… La<br />

foiblesse d'esprit du Duc François II, la mort de ce Prince, les factions qui diviserent les Seigneurs<br />

Bretons, la négligence de Maximilien, l'avare politique du Roi d'Angleterre furent autant de<br />

circonstances heureuses dont la France scut bien se prévaloir pour hâter l'exécution de ce grand<br />

projet." cxxxviii .<br />

Admirable encore est la relation de la "Réunion" par Dom Morice cxxxix , empreinte de neutralité,<br />

voire de bienveillance, et dont il ne transpire rien de péjoratif. Les faits sont décrits d'une manière<br />

chronologique :<br />

" Le Roi [François Ier] … engagea la Reine Claude à donner dans son testament le titre de Duc de<br />

Bretagne au Dauphin son fils ainé.<br />

Quoique les États ne fussent pas contens de cet arrangement, qui les privoit de l'espérance d'être<br />

couronnés par un Prince particulier, cependant ils souhaitoient fort que leur nouveau Souverain vînt<br />

prendre possession du Duché. Le Roi y consentit. Mais avant que le Dauphin parût en Bretagne, il<br />

voulut que la Province fût irrévocablement unie à la couronne. Cette grande affaire ne pouvoit se<br />

terminer sans le consentement des États ; le Roi les convoqua à Vannes pour le mois d'août, et<br />

s'avança lui-même jusqu'à Château-Brient, afin de donner plus de force aux raisons de ceux qu'il<br />

avoit gagnés, et qui avoient promis de se déclarer pour l'union dans cette assemblée. L'on tint<br />

plusieurs conseils à Château-Brient, où l'on chercha les moyens de lever les difficultés que l'on<br />

prévoyoit de voir se rencontrer dans cette affaire. L'on proposa plusieurs expédients ; mais enfin,<br />

après plusieurs conférences, l'on s'arrêta à celui que le président des Déserts avait suggéré au<br />

Chancelier Duprat, qui fut d'engager les États à demander eux-même au Roi l'union perpétuelle du<br />

Duché à la Couronne de France".<br />

Les arguments d'opportunité de la "Réunion", non du processus utilisé, sont<br />

"balancés" selon le principe cher à l'auteur : thèse, antithèse, synthèse.<br />

" Les Etats étant assemblés à Vannes au mois d'août, Monsieur de Montejan qui y présidoit comme<br />

Commissaire du Roi, proposa d'abord l'affaire de l'union. Elle souffrit de grandes difficultés de la part<br />

de ceux qui n'étoient pas gagnés de la Cour. Ils représentèrent avec force que ce projet tendoit à la

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