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LE RATTACHEMENT DE LA BRETAGNE A LA FRANCE - Agence ...

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Quelque habile que soit cette argumentation – qui reflète l'opinion de beaucoup de Bretons<br />

dans la première moitié du vingtième siècle – cette lecture surprend, malgré tout : qu'Anne de<br />

Bretagne, qui lutta avec une sorte de fureur pour empêcher que son pays se fonde et se dilue<br />

dans la France, soit présentée comme l'héroïne de la réunion créé un malaise certain : les<br />

choses ne se passèrent pas ainsi.<br />

Emile Gabory fit une brillante carrière : il fut directeur des archives de Loire Atlantique.<br />

IV / CHAPITRE QUATRIEME : Thèse de la non caducité du<br />

traité de 1532 et de la nécessité de sa remise en application.<br />

Michel De Mauny ; Jean Sicard ; Gérard Toublanc …<br />

Une position intéressante et féconde a été élaborée depuis une cinquantaine d'années, d'une manière<br />

tâtonnante, par une série d'auteurs qui n'ont cependant pas cherché à coordonner leurs points de vue.<br />

Leurs publications sont dispersées dans une littérature abondante et diverse, notamment dans des<br />

mémoires (certains non publiés) déposés en justice devant les tribunaux administratifs français et<br />

devant les juridictions internationales. Le présent chapitre est une tentative de synthèse de leurs<br />

analyses.<br />

Cette position concerne le rattachement de la Bretagne à la France, dans la mesure où, se fondant sur<br />

le caractère régulier des actes connus sous le nom de "Traité de 1532", ils entendent en tirer des<br />

conséquences de droit pour le présent et le futur : savoir que cette convention est toujours en vigueur,<br />

la révolution de 1789 l'ayant seulement suspendue.<br />

Les actes consacrant l' "Union" , même s'ils n'avaient pas été librement débattus et consentis, avaient<br />

l'avantage de consacrer par écrit les droits immémoriaux de la province. L'acte additionnel établi au<br />

mois de septembre par la chancellerie française, connu sous le nom d'édit du Plessis-Macé, confirmait<br />

en des termes péremptoires les privilèges des Bretons clxxvii . Mais cela n'était pas suffisant. Les États<br />

comprirent dès 1534 la nécessité de ne pas laisser se perdre les titres qui constataient les privilèges du<br />

pays. Ils demandèrent à leur greffier, Jean de Saint-Mallon de " faire diligence de recouvrer les<br />

chartres et previleges de Bretagne et faire ung livre et dyal pour yceulx enregistrer " clxxviii . Le greffier<br />

reçut vingt livres en paiement. On disposa ainsi d'un registre au lieu de chartes isolées, qui risquaient<br />

de s'égarer. En 1579, ils obtinrent des lettres patentes d'Henri II confirmant leurs droits clxxix . Noël du<br />

Fail composa un nouveau recueil en 1581 que les États firent imprimer par Julien Duclos, imprimeur à<br />

Rennes clxxx .<br />

La Bretagne disposa ainsi d'un ensemble de textes, de valeur et de portée inégales, qu'on opposa à la<br />

puissance française chaque fois que l'on en eut besoin. A chaque session, dans le contrat à passer entre<br />

les États et le commissaire du roi, on prenait soin de reproduire en un certain nombre d'articles les<br />

privilèges du pays, comme pour les sanctionner et en éviter la prescription clxxxi . On nomma contrat<br />

des États la convention en bonne forme par laquelle le don gratuit était accordé au roi clxxxii . Le texte<br />

précise que les États "ont accordé à sadite Majesté la somme de deux millions huit cent mille livres<br />

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