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LE RATTACHEMENT DE LA BRETAGNE A LA FRANCE - Agence ...

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s'empara du château de Vannes et assujettit (conquisivit)toute la Bretagne au parti des Francs".<br />

(Annales de Metz. La Borderie II, 3 e 4).<br />

Si la victoire remportée par Pépin est telle que le rapporte le chroniqueur franc, il est vraisemblable<br />

qu'il a imposé aux Bretons un tribut ; mais les textes ne le mentionnent pas expressément.<br />

Entre 753 et 786, les annales franques ne rapportent aucun fait marquant sur les confins occidentaux<br />

de l'empire xxi .<br />

En 778, selon la version remaniée des annales royales, Roland meurt à Roncevaux. Il est désigné<br />

comme le " Préfet de la marche de Bretagne". Cette allusion fait présumer qu'à cette époque, la zone<br />

frontière entre le territoire occupé par les Bretons et le royaume franc a été organisée en une marche<br />

défensive xxii .<br />

En 786, Charlemagne organise une nouvelle expédition contre la Bretagne. Eginhard donne pour cause<br />

à cette opération le refus des Bretons de payer le tribut xxiii . Aucun texte ne précise à quelle date ce<br />

tribut a été imposé, ni s'il a jamais été acquitté. Les annales royales relatent les faits d'une manière<br />

sommaire : "Le roi Charles envoya son armée en Bretagne avec son missus [envoyé], le sénéchal<br />

Audulf, et là, ils s'emparèrent de beaucoup de Bretons, de leurs châteaux et de leurs fortifications dans<br />

les marécages". (Annales regni Francorum. La Borderie, Tome II 4).<br />

Une nouvelle expédition est conduite en 799, par Guy (Wido), préfet de la Marche : " En l'an 799, le<br />

comte Wido, qui commandait dans la Marche bretonne, envahit la Bretagne de concert avec les<br />

comtes placés sous ses ordres, la parcourut tout entière, et reçut la soumission de ce pays. Le roi<br />

[Charlemagne] étant revenu de Saxe, Wido lui présenta les armes des chefs bretons qui s'étaient<br />

soumis ; sur les armes de chacun d'eux était inscrit son nom, et chacun par cette remise entendait<br />

livrer au roi soi, sa terre et son peuple. Ainsi toute la province de Bretagne fut conquise par les<br />

francs, ce qui jusque là ne s'était jamais vu". (Annales regni Francorum, année 799. La Borderie,<br />

Tome II, 4). Cette citation intégrale permet de souligner, une fois de plus, combien suspectes sont les<br />

chroniques franques. Si celle-ci est exacte, elle met à néant l'affirmation précédente de la prétendue<br />

soumission de la totalité de la Bretagne en 753 par Pépin le Bref. Il est clair, en tout cas, que la<br />

Bretagne est encore divisée, puisque les chefs bretons font leur soumission d'une manière séparée.<br />

IV / IX ème siècle. Morvan, Nominoë, Erispoë, Salomon.<br />

Autant les sources sont rares pour les siècles précédents, autant pour le neuvième siècle, sans être<br />

abondantes, sont satisfaisantes, en ce qu'elles permettent de connaître la réalité des relations brittofranques<br />

: deux peuples ennemis, qui ne cessent d'en découdre au plan militaire. Malgré leur faiblesse<br />

numérique, les Bretons sont résolument offensifs, n'aspirant qu'à piller leurs voisins, et à s'emparer des<br />

territoires jouxtant la Bretagne. Ce qu'ils réussissent à faire grâce à une combativité peu ordinaire.<br />

Mais les Francs disposent d'une puissance redoutable. Aussi assiste-t-on à une série d'expéditions<br />

punitives, faisant appel à des armées parfois considérables, et que l'empereur en personne ne néglige<br />

pas de conduire au combat plus d'une fois, tant il est vrai que les nuisances causées par les Bretons<br />

sont sérieuses .<br />

1°) Charlemagne, Louis le Pieux, Morvan, Wuiomarch.<br />

Si, comme l'affirment les chroniqueurs francs, la province bretonne fut soumise dans son entier en 799<br />

par le comte Guy, ce ne fut pas pour longtemps. En 811, Charlemagne lança trois armées, l'une au-delà<br />

de l'Elbe, l'autre en Pannonie, "la troisième contre les Bretons, pour punir leur perfidie" (tertium in<br />

Brittones ad eorum perfidiam puniendam) xxiv .

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