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LE RATTACHEMENT DE LA BRETAGNE A LA FRANCE - Agence ...

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impétueux du torrent. Dans la suite, beaucoup furent libérés en signe d'affranchissement et rentrèrent<br />

chez eux.<br />

L'armée dudit Ebrachaire, qui avait traversé auparavant le fleuve, craignit de revenir par la route par<br />

laquelle elle était venue dans la crainte de subir à son tour les mauvais traitements qu'elle avait<br />

infligés et se dirigea vers la ville d'Angers pour trouver un pont sur le fleuve de la Maine. Mais la<br />

petite poignée d'hommes qui la première traversa le pont auquel nous venons de faire allusion fut<br />

dépouillée, maltraitée, et soumise à toutes sortes de traitements ignominieux."<br />

(Livre X, n°9).<br />

Les évènements ci-dessus préfigurent ce que vont être les relations entre les Bretons et les Francs<br />

jusqu'à la fin de l'indépendance bretonne : une série d'affrontements, tantôt à l'initiative des Bretons,<br />

tantôt à l'initiative des Francs, aucune des parties ne parvenant à remporter d'avantage décisif sur<br />

l'autre xi .<br />

II / VII ème siècle : Judicaël, Dagobert, Pépin de Herstal.<br />

Des relations britto-franques durant le septième siècle, on ne sait presque rien. Les sources – même du<br />

côté franc – sont d'une extrême minceur. Dès le début du septième siècle, les textes hagiographiques<br />

s'arrêtent.<br />

Le territoire peuplé par les Bretons, grosso modo, est le même que celui occupé le siècle précédent : le<br />

nord et l'est de la péninsule. Sans doute s'est-il un peu étendu vers l'est aux dépens de la zone franque,<br />

sous l'effet de l'accroissement naturel de la population, et de l'augmentation de l'immigration bretonne.<br />

Il est probable que la partie sud est de la péninsule (qui correspond aux régions de Rennes et de<br />

Vannes) n'est pas encore organisée en une "marche" xii c'est à dire en une zone tampon défensive<br />

destinée à contenir l'avancée des Bretons xiii .<br />

Au plan politique, les Bretons sont restés pendant longtemps divisés en de multiples petites<br />

principautés territoriales. Certains de leurs chefs sont cités par les hagiographes. Ils sont<br />

indifféremment nommés "Rex", ou "Comes" xiv . Ils se regroupent ensuite en entités plus vastes, dans<br />

des conditions et des circonstances dont on n'a conservé aucune trace écrite. Au début du septième<br />

siècle, on distingue assez nettement trois entités géographiques et politiques soumises à un même chef<br />

: la Domnonée, qui occupe la moitié nord de la péninsule ; la Cornouaille, qui correspond à la partie<br />

sud de l'actuel département du Finistère ; le Vannetais, dont les limites sont mal connues. La<br />

Domnonée est à l'époque un royaume puissant qui s'étend en partie de l'autre côté de la Manche, dans<br />

l'actuel Devon britannique xv .<br />

Le successeur de Grégoire de Tours, Frédégaire, rapporte un épisode intéressant de cette époque: la<br />

visite à Clichy, en 636-637 de Judicaël , Roi de la Domnonée, à Dagobert. Cette version fait apparaître<br />

Judicaël comme un vassal du roi franc : " Dagobert, résidant à Clichy, envoya des députés en<br />

Bretagne pour que les Bretons réparassent promptement le mal qu'ils avaient commis et se soumissent<br />

à sa domination, disant qu'autrement l'armée burgonde qui avait été en Vasconie allait se jeter sur la<br />

Bretagne. A cette nouvelle, Judicaël, roi de Bretons (Rex Britannorum), se rendit promptement à<br />

Clichy, avec beaucoup de présents, auprès du roi Dagobert à qui il demanda grâce, et promit de<br />

restituer tout ce que ses sujets avaient injustement enlevé aux Leudes francs, assurant que lui et son<br />

royaume de Bretagne serait<br />

toujours soumis à la domination de Dagobert, car il était religieux et rempli de la crainte de Dieu.<br />

Lorsque Dagobert se fut mis à table, Judicaël, sortant du palais, alla dîner chez le référendaire<br />

Dadon, qu'il savait attaché à la sainte religion : le lendemain, ayant pris congé de Dagobert, Judicaël

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