25.06.2013 Views

4. Groupes, anneaux, corps, arithmétique

4. Groupes, anneaux, corps, arithmétique

4. Groupes, anneaux, corps, arithmétique

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>4.</strong> <strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong>, <strong>arithmétique</strong><br />

<strong>4.</strong>1. Exercices 1 à 14 :<br />

Lois de composition<br />

<strong>4.</strong>2. Exercices 1 à 28 :<br />

<strong>Groupes</strong> et sous-groupes<br />

<strong>4.</strong>3. Exercices 1 à 7 :<br />

Anneaux, sous-<strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

<strong>4.</strong><strong>4.</strong> Exercices 1 à 20 :<br />

Arithmétique dans l’anneau ZZ<br />

<strong>4.</strong>5. Exercices 1 à 9 :<br />

Le groupe symétrique<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 1


<strong>4.</strong>1. Lois de compositions<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.1<br />

Soit E un ensemble muni de deux lois ⋆ et •<br />

On suppose que e est neutre pour la loi ⋆ et que f est neutre pour la loi •<br />

On suppose enfin que : ∀ (x, y, u, v) ∈ E 4 , (x ⋆ y) • (u ⋆ v) = (x • u) ⋆ (y • v)<br />

1. Montrer que e = f.<br />

2. Prouver que les lois ⋆ et • sont identiques.<br />

3. Montrer que cette loi est commutative et associative.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.2<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Sur IR on définit la loi ⋆ par : x ⋆ y = kxy + k ′ (x + y), où k et k ′ sont deux réels.<br />

A quelle condition sur k et k ′ cette loi est-elle associative?<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.3<br />

Etudier la loi ⋆, définie sur P(E) par<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.4<br />

Si A ∩ B = ∅, alors A ⋆ B = A ∪ B<br />

Si A ∩ B = ∅, alors A ⋆ B = E<br />

Etudier la loi ⋆ définie sur P(E) par : A ⋆ B = (A ∩ B) ∪ (A ∩ B).<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.5<br />

Soit E un ensemble fini muni d’une loi de composition associative notée ⋆<br />

On suppose également que E possède un neutre e pour la loi ⋆<br />

1. Montrer que si un élément a de E est régulier (simplifiable) alors il est inversible.<br />

2. Vérifier sur un exemple que ce n’est plus vrai si on ne suppose pas que E est fini.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.6<br />

Soit E un ensemble muni d’une loi associative notée multiplicativement.<br />

Pour tout a de E, on note aEa = {axa, x ∈ E}.<br />

On suppose qu’il existe un élément a de E tel que aEa = E.<br />

Montrer que E possède un élément neutre.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 2


Exercice <strong>4.</strong>1.7<br />

Soit E un ensemble fini muni d’une loi de composition ⋆<br />

On suppose qu’il existe deux éléments a et b dans E tels que, pour tous x, y :<br />

a ⋆ x = a ⋆ y ⇒ x = y (on dit que a est régulier à gauche)<br />

x ⋆ b = y ⋆ b ⇒ x = y (on dit que b est régulier à droite)<br />

1. Montrer qu’il existe e et f dans E tels que a ⋆ e = a et f ⋆ b = b.<br />

2. Montrer que pour tout x de E, e ⋆ x = x et x ⋆ f = x.<br />

3. Montrer que e = f, et que cet élément est neutre pour la loi ⋆.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.8<br />

Sur l’ensemble de toutes les relations binaires sur E on définit la loi ⋆ par :<br />

Pour toutes relations R et S, la relation T = R ⋆ S est telle que<br />

Montrer que la loi ⋆ est associative.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.9<br />

∀ x, y ∈ E, xT y ⇔ ∃ z ∈ E, xRz et zSy<br />

On définit sur IR la loi x ⋆ y = x + y + sin(xy).<br />

1. Cette loi est-elle commutative? Existe-t-il un élément neutre?<br />

2. Montrer qu’il existe des éléments de IR admettant plusieurs inverses.<br />

3. En déduire que ⋆ n’est pas associative.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.10<br />

Combien y-a-t-il de lois de composition sur un ensemble à n éléments ?<br />

Combien de ces lois sont-elles commutatives ?<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.11<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Soit E un ensemble muni d’une loi de composition ⋆, associative et commutative.<br />

On suppose de plus que pour tout x de E, x ⋆ x = x.<br />

1. Donner des exemples d’une telle situation.<br />

2. Montrer que xRy ⇔ x ⋆ y = y définit une relation d’ordre sur E.<br />

3. Montrer alors que pour tous éléments x, y de E, sup{x, y} = x ⋆ y.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 3


Exercice <strong>4.</strong>1.12<br />

Soit (E, ≤) un ensemble ordonné muni d’une loi ⋆ telle que :<br />

∀ (a, b, x) ∈ E 3 <br />

a ⋆ b ≤ a, a ⋆ b ≤ b<br />

,<br />

(x ≤ a) et (x ≤ b) ⇒ x ≤ a ⋆ b<br />

1. Montrer que la loi ⋆ est commutative.<br />

2. Prouver que pour tout a de E, a ⋆ a = a.<br />

<br />

a ≤ b ⇒ a ⋆ c ≤ b ⋆ c<br />

3. Vérifier que<br />

(a ≤ b) et (c ≤ d) ⇒ a ⋆ c ≤ b ⋆ d<br />

<strong>4.</strong> Montrer que la loi ⋆ est associative.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.13<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Soit E un ensemble muni d’une loi ⋆ associative. Pour tout a de E, on définit les applications<br />

ga et da de E dans E : ∀ x ∈ E, da(x) = x ⋆ a et ga(x) = a ⋆ x.<br />

1. Montrer que s’il existe a dans E tel que ga et da soient surjectives, alors E possède un<br />

élément neutre pour la loi ⋆.<br />

2. Montrer que si pour tout a de E les applications ga et da sont surjectives, alors tout<br />

élément de E possède un inverse pour la loi ⋆.<br />

Exercice <strong>4.</strong>1.14<br />

Soit E un ensemble fini muni d’une loi associative, notée multiplicativement.<br />

Montrer que pour tout a de E, il existe un entier m tel que x = a m soit idempotent (x 2 = x).<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 4


<strong>4.</strong>2. <strong>Groupes</strong> et sous-groupes<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.1<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Soient x, y deux éléments d’un groupe G tels que : (xy) −1 = x −1 y et (yx) −1 = y −1 x.<br />

Montrer que (x 2 ) −1 = y 2 et x 4 = y 4 = e.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.2<br />

Soit G un groupe. Montrer que l’application x ↦→ x −1 est un morphisme si et seulement si la<br />

loi de G est commutative.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.3<br />

Soit (G, ⋆) un groupe abélien (on note e le neutre et a ′ le symétrique de a).<br />

Soit α un élément de G, différent de e.<br />

On définit une loi T en posant : ∀ a, b ∈ G, a T b = a ⋆ b ⋆ α.<br />

Montrer que (G, T ) est un groupe abélien.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.4<br />

Montrer que IR, muni de la loi x ⋆ y = (x 3 + y 3 ) 1/3 est un groupe.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.5<br />

Soit G un ensemble non vide muni d’une loi associative (notée multiplicativement) telle que :<br />

∀ (a, b) ∈ G 2 , ∃ (x, y) ∈ G 2 , b = ax = ya.<br />

Montrer que G est un groupe.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.6<br />

Soit G un groupe. Pour tout a de G on pose ϕa(x) = axa −1 .<br />

Montrer que l’application a ↦→ ϕa est un morphisme de groupe de G dans le groupe des<br />

automorphismes de G. Quel en est le noyau?<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.7<br />

Soit G un groupe fini d’ordre n. Soit k un entier premier avec n.<br />

Montrer que l’application x → x k est une bijection de G sur lui-même.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.8<br />

Montrer que tout groupe d’ordre 4 est commutatif.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 5


Exercice <strong>4.</strong>2.9<br />

La table suivante définit-elle un groupe ?<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.10<br />

⋆ e x y z t<br />

e e x y z t<br />

x x e t y z<br />

y y z e t x<br />

z z t x e y<br />

t t y z x e<br />

Soient a et b deux éléments d’un groupe G vérifiant : a 5 = e et ab = ba 3 .<br />

Montrer que a 2 b = ba et que ab 3 = b 3 a 2 .<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.11<br />

Soit E un ensemble non vide muni d’une loi multiplicative telle que :<br />

∀ a, b, c : a 2 = b 2 , ab 2 = a, a 2 (bc) = cb, (ac)(bc) = ab.<br />

Montrer que E est un groupe pour la loi ⋆ définie par : a ⋆ b = ab 3 .<br />

Enoncer et prouver une réciproque.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.12<br />

On définit la loi ⋆ sur IR en posant : x ⋆ y = x + y − xy.<br />

1. Etudier la loi ⋆. (IR, ⋆) est-il un groupe ?<br />

2. Montrer que (IR − {1}, ⋆) est un groupe abélien isomorphe à (IR ∗ , ×).<br />

3. Pour tout x de IR et tout n de IN, calculer x (n) = x ⋆ x ⋆ · · · ⋆ x (n fois).<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.13<br />

Montrer que ] − 1, 1[, muni de la loi x ⋆ y =<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.14<br />

x + y<br />

, est un groupe abélien.<br />

1 + xy<br />

Soient a et b deux éléments d’un groupe G vérifiant : b 6 = e, ab = b 4 a.<br />

Montrer que b 3 = e et que ab = ba.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.15<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Soit G un groupe. On suppose que x ↦→ x n est un morphisme de G (avec n ∈ IN).<br />

Montrer que pour tout x de G, x n−1 commute avec tous les éléments de G.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 6


Exercice <strong>4.</strong>2.16<br />

Soit G un ensemble fini non vide muni d’une loi ⋆ associative.<br />

On suppose que tout élément de G est régulier (simplifiable).<br />

Montrer que G est un groupe.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.17<br />

Montrer qu’un groupe fini d’ordre premier est cyclique.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.18<br />

Montrer qu’un groupe G dans lequel tout x vérifie x 2 = e est commutatif.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.19<br />

Montrer qu’un groupe G dans lequel on a toujours (xy) 2 = x 2 y 2 est commutatif.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.20<br />

Soit G un groupe fini dans lequel tout élément vérifie x 2 = e.<br />

1. Montrer que le groupe G est abélien<br />

2. On fixe un élément a de G, distinct du neutre e.<br />

Pour tout x de G, on note x = {x, ax}.<br />

On définit ensuite une relation R sur G en posant xRy ⇔ y ∈ x.<br />

Montrer que R est une relation d’équivalence.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

3. On note H l’ensemble des différentes classes d’équivalences x, quand x parcourt G.<br />

Quel est le cardinal de H?<br />

<strong>4.</strong> Montrer qu’on définit une loi de groupe sur H en posant x ⋆ y = xy.<br />

Vérifier que H satisfait à la même hypothèse que le groupe G.<br />

5. Montrer que le cardinal de G est une puissance de 2.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.21<br />

Soit G un ensemble muni d’une loi associative (notée multiplicativement) telle que :<br />

Il existe un élément e de E tel que pour tout x, xe = x<br />

Pour tout x de E, il existe un élément x ′ tel que xx ′ = e.<br />

Montrer que G est un groupe.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 7


Exercice <strong>4.</strong>2.22<br />

Soit G un groupe. On suppose qu’il existe un entier naturel k tel que :<br />

∀ i ∈ {k, k + 1, k + 2}, ∀ a, b ∈ G, (ab) i = a i b i .<br />

Montrer que G est un groupe abélien.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.23<br />

Soit G un groupe et H une partie non vide de G, finie et stable.<br />

Montrer que H est un sous-groupe de G.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.24<br />

On considère les applications de IR − {0, 1} dans lui-même, définies par :<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

f1(x) = x f2(x) = 1<br />

1 − x f3(x) =<br />

x − 1<br />

x<br />

f4(x) = 1<br />

x f5(x) = 1 − x f6(x) = x<br />

x − 1<br />

1. Montrer que ces six applications forment un groupe G pour la loi ◦.<br />

2. Quels sont les sous-groupes de G ?<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.25<br />

Soient H et K deux sous-groupes d’un groupe G.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Montrer que H ∪ K est un sous-groupe de G si et seulement si H ⊂ K ou K ⊂ H.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.26<br />

Soient H et K deux sous-groupes d’un groupe G.<br />

On note HK = {hk, h ∈ H, k ∈ K} et pareillement KH = {kh, k ∈ K, h ∈ H}.<br />

Montrer que HK est un sous-groupe de G si et seulement si HK = KH.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.27<br />

Soit (Hi)i∈I une famille non vide de sous-groupes d’un groupe G.<br />

On suppose que pour tous indices i et j il existe un indice k tel que Hi ∪ Hj ⊂ Hk.<br />

Montrer que H = Hi est un sous-groupe de G.<br />

Exercice <strong>4.</strong>2.28<br />

Soit G un groupe fini d’ordre 2n, avec n ≥ 2.<br />

On suppose qu’il existe deux sous-groupes H et K d’ordre n, tels que H ∩ K = {e}.<br />

Montrer que n = 2 et donner la table du groupe G.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 8


<strong>4.</strong>3. Anneaux, sous-<strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Exercice <strong>4.</strong>3.1<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Soit A un anneau et C = {x ∈ A, ∀ y ∈ A, xy = yx} (on dit que C est le centre de A).<br />

Montrer que C est un sous-anneau de A.<br />

Exercice <strong>4.</strong>3.2<br />

Dans l’anneau A, on suppose que : ∀ (a, b) ∈ A 2 , (a 2 − a)b = b(a 2 − a).<br />

1. Montrer que ∀ (x, y, z) ∈ A 3 , (xy + yx)z = z(xy + yx).<br />

2. Montrer que A est un anneau commutatif.<br />

Exercice <strong>4.</strong>3.3<br />

Soit A un anneau sans élément nilpotent (autre que 0).<br />

Soit a un élément idempotent de A (c’est-à-dire tel que a 2 = a).<br />

Montrer que a commute avec tout élément de A.<br />

Exercice <strong>4.</strong>3.4<br />

Soit A un anneau dans lequel, pour tout élément x, x 2 = x. (Anneau de Boole)<br />

1. Donner des exemples d’une telle situation.<br />

2. Montrer que pour tout a de A, 2a = 0. En déduire que A est commutatif.<br />

3. Montrer que A ne peut pas se réduire à trois éléments.<br />

<strong>4.</strong> On suppose que A est fini et de cardinal supérieur à 2.<br />

Montrer que A possède des diviseurs de zéro (Considérer xy(x + y)).<br />

5. Montrer que si card(A) = 4, alors A est unique à un isomorphisme près.<br />

6. Montrer que si A est fini, alors son cardinal est une puissance de 2.<br />

Exercice <strong>4.</strong>3.5<br />

Montrer qu’un anneau intègre et fini est un <strong>corps</strong>.<br />

Exercice <strong>4.</strong>3.6<br />

Soit x un élément nilpotent d’un anneau A.<br />

Montrer que 1 − x est inversible et donner son inverse en fonction de x.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 9


Exercice <strong>4.</strong>3.7<br />

Soit A = {a + b √ 2, a ∈ ZZ, b ∈ ZZ}.<br />

1. Montrer que A est un sous-anneau intègre de IR.<br />

Pour tout x = a + b √ 2 de A, on pose N(x) = a 2 − 2b 2 .<br />

2. Montrer que pour tous x, y de A, N(xy) = N(x)N(y).<br />

3. En déduire que x est inversible dans A si et seulement si N(x) = ±1.<br />

<strong>4.</strong> Montrer que les éléments ±(1 + √ 2) n de A sont inversibles.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

5. Réciproquement, on veut montrer que tout inversible x de A est de la forme précédente<br />

(a) Montrer qu’on peut se ramener à supposer x = a + b √ 2, avec a ∈ IN ∗ et b ∈ IN.<br />

(b) Montrer alors que x est de la forme (1 + √ 2) n avec n ∈ IN et conclure.<br />

x<br />

Indication : si b ≥ 1, considérer x1 =<br />

1 + √ 2 .<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 10


<strong>4.</strong><strong>4.</strong> Arithmétique dans l’anneau ZZ<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>1<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Trouver l’exposant dans la décomposition de 1000! en produits de facteurs premiers.<br />

2. Même question avec l’exposant de 3.<br />

3. Généraliser avec l’exposant d’un entier premier p dans la décomposition de n!.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>2<br />

Soient m et n deux entiers naturels, avec m < n, et tels que m n = n m .<br />

Montrer que nécessairement m = 2 et n = <strong>4.</strong><br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>3<br />

Trouver tous les entiers 0 ≤ n ≤ m tels que :<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>4<br />

Montrer que pour tous entiers m et n :<br />

pgcd (m, n) = m − n<br />

ppcm (m, n) = 300<br />

m 2 + n 2 est divisible par 7 si et seulement si m et n sont divisibles par 7.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>5<br />

Quel est le plus petit entier naturel admettant exactement 15 diviseurs positifs?<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>6<br />

1. Soient m et n deux entiers premiers entre eux. Soient a et b deux entiers.<br />

<br />

x ≡ a (mod m)<br />

Montrer que le système<br />

possède des solutions et que celles-ci forment<br />

x ≡ b (mod n)<br />

une classe d’entiers modulo mn.<br />

<br />

x ≡ 3 (mod 12)<br />

2. Résoudre le système<br />

x ≡ 5 (mod 9)<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>7<br />

Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers de la forme N = 4k + 3.<br />

(Considérer Nn = 4p1p2 . . . pn + 3, avec p1 = 7, p2 = 11, etc.)<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 11


Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>8<br />

Résoudre dans ZZ l’équation 2520x − 3960y = 6480.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>9<br />

Dans ZZ, on définit la loi T par x T y = αx + βy (α, β ∈ ZZ ∗ ).<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Montrer que l’application ϕ : (x, y) → x T y est un morphisme de (ZZ 2 , +) dans (ZZ, +).<br />

2. Quel en est le noyau?<br />

3. On se donne un entier n strictement positif.<br />

Montrer qu’on définit une loi sur ZZ/nZZ en posant: x ⋆ y = x T y.<br />

<strong>4.</strong> Montrer ⋆ est associative si et seulement si n divise α(α − 1) et β(β − 1).<br />

5. Montrer que ⋆ est commutative si et seulement si n divise α − β.<br />

6. Montrer qu’il existe un neutre si et seulement si n divise α − 1 et β − 1.<br />

7. En déduire à quelle condition (ZZ/nZZ, ⋆) est un groupe commutatif.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>10<br />

Soit p un nombre premier.<br />

1. Montrer que pour tout entier k compris entre 1 et p − 1, C k<br />

p est divisible par p.<br />

2. En déduire que pour tous entiers a et b, (a + b) p ≡ a p + b p (mod p).<br />

3. Montrer que pour tout entier n, n p ≡ n (mod p) (c’est le petit théorème de Fermat.)<br />

<strong>4.</strong> Qu’obtient-on si p ne divise pas n?<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>11<br />

Montrer que pour tous entiers m et n, N = mn(m 60 − n 60 ) est divisible par 56786730.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>12<br />

Montrer que a ∧ b = 1 si et seulement si (ab) ∧ (a + b) = 1.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>13<br />

On se donne un entier premier p strictement supérieur à 2.<br />

1. Dans l’anneau ZZ/pZZ, quels sont les éléments qui sont leur propre inverse?<br />

2. En déduire que p divise (p − 1)! + 1.<br />

3.<br />

Établir la réciproque.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 12


Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>14<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Résoudre les équations 2 x − 5 y ≡ 3 (mod 24) et 2 x − 5 y ≡ 5 (mod 24) dans IN.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>15<br />

Résoudre dans IN et dans ZZ l’équation 10x + 15y + 6z = 73.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>16<br />

<br />

x − 2y + z = 0<br />

Résoudre dans ZZ le système<br />

x + 2y − 2z = 1<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>17<br />

Résoudre l’équation x 2 + 2x = 3 dans ZZ/97ZZ puis dans ZZ/91ZZ.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>18<br />

On munit IK = (ZZ/5ZZ) 2 des lois :<br />

Montrer que IK est un <strong>corps</strong>.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>19<br />

Calculer le reste dans la division de 1999 1999 par 7.<br />

Exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>20<br />

(a, b) + (a ′ , b ′ ) = (a + a ′ , b + b ′ )<br />

Calculer le reste dans la division de N = 1999 19991999<br />

(a, b) ⋆ (a ′ , b ′ ) = (aa ′ + 2bb ′ , ab ′ + ba ′ )<br />

par 11.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 13


<strong>4.</strong>5. Le groupe symétrique<br />

Notations :<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

• Sn désigne le groupe des permutations de l’ensemble {1, 2, . . . , n} (le groupe symétrique)<br />

• On note (i, j) la transposition qui échange deux éléments i, j de {1, 2, . . . , n}.<br />

• Plus généralement, (a1, a2, . . . , an) désigne le cycle σ défini par :<br />

σ(a1) = a2, σ(a2) = a3, . . . , σ(an−1) = an, σ(an) = a1<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.1<br />

On considère la permutation σ =<br />

1. Décomposer σ en produits de cycles à supports disjoints.<br />

2. Décomposer σ en produits de transpositions.<br />

3. Quelle est la parité de σ?<br />

<strong>4.</strong> Calculer l’entier minimum n tel que σ n = Id.<br />

5. Calculer σ 1999 .<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.2<br />

<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

de S12.<br />

6 12 1 10 9 11 4 3 2 7 8 5<br />

1. A quelle condition une permutation σ commute-t-elle avec une tranposition τ = (i, j) ?<br />

2. En déduire que si n ≥ 3, seule Id commute avec tous les éléments de Sn.<br />

3. Montrer que si n ≥ 4, seule Id commute avec toutes les permutations paires.<br />

Indication : utiliser les cycles de longueur 3.<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.3<br />

1. Montrer que le groupe symétrique Sn (avec n ≥ 2) est engendré par les transpositions<br />

τj = (j, j + 1) avec 1 ≤ j ≤ n − 1.<br />

<br />

1 2 3 4 5<br />

2. Décomposer σ =<br />

en produit de telles transpositions.<br />

4 5 2 1 3<br />

NB: on utilisera la décomposition de σ en produit de cycles à supports disjoints.<br />

3. Passer du mot MERCI au mot CRIME par des échanges de lettres contigües :<br />

(a) Par une méthode s’appuyant sur la question précédente.<br />

(b) Par une méthode directe. En déduire une nouvelle réponse à la question (2).<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 14


Exercice <strong>4.</strong>5.4<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

<br />

1 2 · · · n − 1 n<br />

1. On suppose n ≥ 3 et on note c la permutation circulaire c =<br />

2 3 · · · n 1<br />

Montrer que le groupe Sn est engendré par c et par la transposition τ = (1, 2).<br />

Indication : on utilisera le résultat de la question (1) de l’exercice précédent.<br />

2. Application : on veut passer du mot MERCI au mot CRIME uniquement par des<br />

rotations du mot vers la droite ou des échanges des deux premières lettres.<br />

(a) Donner une solution utilisant le résultat la question (2) de l’exercice précédent.<br />

(b) Imaginer une solution directe, nécessitant beaucoup moins d’étapes. Commenter.<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.5<br />

1. Montrer que Sn (n ≥ 2) est engendré par les transpositions τj = (1, j) avec 2 ≤ j ≤ n.<br />

<br />

1 2 3 4 5<br />

2. Décomposer σ =<br />

en produit de telles transpositions.<br />

4 5 2 1 3<br />

NB: on utilisera la décomposition de σ en produit de cycles à supports disjoints.<br />

3. Passer de MERCI à CRIME par des échanges de deux lettres dont la première.<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.6<br />

On se donne un entier n ≥ 2.<br />

1. Montrer que si deux cycles commutent, alors leurs supports sont identiques ou disjoints.<br />

2. Inversement former deux cycles σ et σ ′ ayant même support, mais tels que σ◦σ ′ = σ ′ ◦σ.<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.7<br />

Dans Sn, soit c la permutation circulaire (1, 2, . . . , n − 1, n).<br />

Montrer que les permutations qui commutent avec c sont les puissances de c.<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.8<br />

1. Montrer que dans le groupe symétrique Sn (avec n ≥ 3), toute permutation paire est<br />

un produit de cycles de longueur 3.<br />

<br />

1<br />

2. Effectuer une telle décomposition pour σ =<br />

2<br />

2<br />

3<br />

3<br />

4<br />

4<br />

5<br />

5<br />

6<br />

6<br />

7<br />

<br />

7<br />

1<br />

Exercice <strong>4.</strong>5.9<br />

On se place dans le groupe symétrique Sn, avec n ≥ 3. Montrer que toute permutation paire<br />

est un produit de cycles du type ck = (1, 2, k) avec 3 ≤ k ≤ n.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 15


Corrigé des exercices<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.1<br />

1. Dans (H), on pose x = v = e et y = u = f.<br />

On obtient donc (e ⋆ f) • (f ⋆ e) = (e • f) ⋆ (f • e).<br />

Avec les définitions de e et f, on trouve f • f = e ⋆ e, puis f = e.<br />

2. Dans (H), on pose y = u = e, et on laisse x et v quelconques.<br />

∀ (x, v) ∈ E 2 , (x ⋆ e) • (e ⋆ v) = (x • e) ⋆ (e • v).<br />

Sachant que e est neutre pour les deux lois, on en déduit :<br />

∀ (x, v) ∈ E 2 , x • v = x ⋆ v : Les lois ⋆ et • sont donc identiques.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

3. On a maintenant : ∀ (x, y, u, v) ∈ E 4 , (x ⋆ y) ⋆ (u ⋆ v) = (x ⋆ u) ⋆ (y ⋆ v) (K).<br />

Dans cette égalité, on choisit y = e, les trois autres étant quelconques.<br />

On en déduit : ∀ (x, u, v) ∈ E 3 , (x ⋆ e) ⋆ (u ⋆ v) = (x ⋆ u) ⋆ (e ⋆ v), c’est-à-dire :<br />

∀ (x, u, v) ∈ E 3 , x ⋆ (u ⋆ v) = (x ⋆ u) ⋆ v : la loi ⋆ est associative.<br />

Enfin, dans (K), on pose x = v = e, les deux autres étant quelconques.<br />

On en déduit : ∀ (y, u) ∈ E 2 , (e ⋆ y) ⋆ (u ⋆ e) = (e ⋆ u) ⋆ (y ⋆ e), c’est-à-dire :<br />

∀ (y, u) ∈ E 2 , y ⋆ u = u ⋆ y : la loi ⋆ est commutative.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.2<br />

Pour tous réels x, y, z, on a :<br />

(x ⋆ y) ⋆ z = [kxy + k ′ (x + y)] ⋆ z<br />

= k [kxy + k ′ (x + y)] z + k ′ [kxy + k ′ (x + y) + z]<br />

= k 2 xyz + kk ′ (xy + xz + yz) + k ′ [k ′ (x + y) + z]<br />

On remarque que la loi ⋆ est commutative.<br />

On peut donc écrire x ⋆ (y ⋆ z) = (y ⋆ z) ⋆ x = (z ⋆ y) ⋆ x.<br />

On obtient donc x ⋆ (y ⋆ z) en échangeant x et z dans l’expression de (x ⋆ y) ⋆ z.<br />

Ainsi x ⋆ (y ⋆ z) = k 2 zyx + kk ′ (zy + zx + yx) + k ′ [k ′ (z + y) + x].<br />

On en déduit : (x ⋆ y) ⋆ z − x ⋆ (y ⋆ z) = k ′ (k ′ − 1)(x − z).<br />

La loi ⋆ est associative ⇔ cette dernière quantité est nulle pour tous x, z.<br />

Conclusion : la loi ⋆ est associative ⇔ k ′ ∈ {0, 1}.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 16


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.3<br />

1. La symétrie de la définition prouve que la loi ⋆ est commutative.<br />

2. Pour toute partie A de E, on a : A ∩ ∅ = ∅ ⇒ A ⋆ ∅ = A ∪ ∅ = A.<br />

Autrement dit, ∅ est neutre pour la loi ⋆.<br />

3. On remarque que pour toutes parties A, B de E, on a A ⋆ B ⊃ A ∪ B.<br />

On ne peut donc avoir A ⋆ B = ∅ que si A = B = ∅.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

∅ est donc le seul élément de P(E) à avoir un inverse (il est son propre inverse.)<br />

<strong>4.</strong> Soient A, B, C trois parties quelconques de E.<br />

⋄ Si A, B, C sont deux à deux disjointes, alors<br />

A ⋆ (B ⋆ C) = A ⋆ (B ∪ C) = A ∪ (B ∪ C)<br />

= (A ∪ B) ∪ C = (A ⋆ B) ∪ C = (A ⋆ B) ⋆ C<br />

⋄ Si A ∩ B = ∅ alors A ∩ (B ⋆ C) = ∅ car B ⋆ C ⊃ B.<br />

On en déduit : A ⋆ (B ⋆ C) = E et (A ⋆ B) ⋆ C = E ⋆ C = E.<br />

⋄ De même, si A ∩ C = ∅ ou si B ∩ C = ∅ alors A ⋆ (B ⋆ C) = (A ⋆ B) ⋆ C = E.<br />

⋄ Dans tous les cas, on a donc A ⋆ (B ⋆ C) = (A ⋆ B) ⋆ C : la loi ⋆ est associative.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.4<br />

1. La symétrie de la définition prouve que la loi ⋆ est commutative.<br />

2. Pour tout A ⊂ E, on a : A ⋆ E = (A ∩ E) ∪ (A ∩ E) = A ∪ (A ∩ ∅) = A ∪ ∅ = A.<br />

Autrement dit, E est neutre pour la loi ⋆.<br />

3. Soit A une partie de E. On constate que A ⋆ A = (A ∩ A) ∪ (A ∩ A) = A ∪ A = E.<br />

Tout élément de A est donc son propre symétrique pour la loi ⋆.<br />

<strong>4.</strong> On remarque que pour toutes parties X, Y de E, on a :<br />

X ⋆ Y = (X ∩ Y ) ∪ (X ∩ Y ) = (X ∪ X) ∩ (X ∪ Y ) ∩ (Y ∪ X) ∩ (Y ∪ Y )<br />

= E ∩ (X ∪ Y ) ∩ (Y ∪ X) ∩ E = (X ∪ Y ) ∩ (Y ∪ X)<br />

Soient A, B, C trois parties quelconques de E.<br />

On utilise les deux définitions possibles de ⋆ pour évaluer (A ⋆ B) ⋆ C. On trouve :<br />

(A ⋆ B) ⋆ C = (A ∪ B) ∩ (A ∪ B) ∪ C <br />

<br />

∩ (A ∩ B) ∪ (A ∩ B) ∪ C<br />

= (A ∪ B ∪ C) ∩ (A ∪ B ∪ C) ∩ (A ∪ B) ∩ (A ∪ B) ∪ C <br />

= (A ∪ B ∪ C) ∩ (A ∪ B ∪ C) ∩ (A ∪ B ∪ C) ∩ (A ∪ B ∪ C)<br />

Puisque la loi ⋆ est commutative, on a A ⋆ (B ⋆ C) = A ⋆ (C ⋆ B) = (C ⋆ B) ⋆ A.<br />

Pour obtenir A⋆(B ⋆C), il suffit donc d’échanger A et C dans l’expression de (A⋆B)⋆C.<br />

Or on voit que cette expression est invariante dans cet échange.<br />

On en déduit A ⋆ (B ⋆ C) = (A ⋆ B) ⋆ C : la loi ⋆ est associative.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 17


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.5<br />

1. Soit a un élément régulier de E.<br />

Par définition, pour tous x, y de E, on a :<br />

x ⋆ a = y ⋆ a ⇒ x = y<br />

a ⋆ x = a ⋆ y ⇒ x = y<br />

<br />

da : x ↦→ x ⋆ a<br />

Les applications<br />

sont donc injectives de E dans E.<br />

ga : x ↦→ a ⋆ x<br />

Or E est un ensemble fini.<br />

Ces deux applications sont donc bijectives.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

En particulier, il existe a ′ dans E tel que da(a ′ ) = e, c’est-à-dire tel que a ′ ⋆ a = e.<br />

De même, il existe a ′′ dans E tel que ga(a ′′ ) = e, c’est-à-dire tel que a ⋆ a ′′ = e.<br />

On peut alors écrire, en utilisant l’associativité :<br />

a ′ ⋆ (a ⋆ a ′′ ) = a ′ ⋆ e = a ′<br />

Ainsi a ′ = a ′′ donc a ′ ⋆ a = a ⋆ a ′ = e.<br />

a ′ ⋆ (a ⋆ a ′′ ) = (a ′ ⋆ a) ⋆ a ′′ = e ⋆ a ′′ = a ′′<br />

Conclusion : a ′ est l’inverse de a pour la loi ⋆.<br />

2. On se place par exemple dans ZZ muni de la multiplication.<br />

Cette loi est associative et tout élément non nul est régulier (simplifiable).<br />

Pourtant seuls 1 et −1 possèdent un inverse dans ZZ pour cette loi.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.6<br />

L’hypothèse sur a signifie : ∀ x ∈ E, ∃ y ∈ E, aya = x.<br />

En particulier, il existe un élément b de E tel que aba = a.<br />

Soit x un élément quelconque de E.<br />

Toujours par hypothèse, il existe y dans E tel que aya = x.<br />

En utilisant l’associativité de la loi, on constate alors que :<br />

x(ba) = (aya)(ba) = (ay)(aba) = (ay)a = x<br />

(ab)x = (ab)(aya) = (aba)(ya) = a(ya) = x<br />

Autrement dit, ab est neutre “à gauche” et ba est neutre “à droite”.<br />

En particulier (ab)(ba) = ab et (ab)(ba) = ba.<br />

Conclusion : l’élément e = ab = ba est neutre dans E.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 18


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.7<br />

<br />

ga : x ↦→ a ⋆ x<br />

1. Par hypothèse, les applications<br />

sont injectives.<br />

db : x ↦→ x ⋆ b<br />

Or E est un ensemble fini.<br />

Ces deux applications sont donc bijectives.<br />

En particulier, il existe e dans E tel que ga(e) = a.<br />

De même, il existe f dans E tel que db(f) = b.<br />

Avec ces notations, on a donc a ⋆ e = a et f ⋆ b = b.<br />

2. Pour tout x de E, en utilisant l’associativité de la loi ⋆, on a :<br />

On en déduit e ⋆ x = x.<br />

De la même manière :<br />

Donc x ⋆ f = x.<br />

a ⋆ (e ⋆ x) = (a ⋆ e) ⋆ x = a ⋆ x<br />

(x ⋆ f) ⋆ b = x ⋆ (f ⋆ b) = x ⋆ b<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

3. Ce qui précède montre que e est neutre “à gauche” et f est neutre “à droite”.<br />

En particulier e ⋆ f = f (e neutre à gauche.)<br />

De la même manière : e ⋆ f = e (f neutre à droite.)<br />

Conclusion : l’élément e = f est neutre dans E pour la loi ⋆.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.8<br />

Soient R, S et T trois relations sur E.<br />

On pose U = R ⋆ S et V = S ⋆ T .<br />

Il faut montrer (R ⋆ S) ⋆ T = R ⋆ (S ⋆ T ), c’est-à-dire U ⋆ T = R ⋆ V.<br />

Soient a, b deux éléments quelconques de E.<br />

Il faut prouver l’équivalence a (U ⋆ T ) b ⇔ a (R ⋆ V) b. Or :<br />

a (U ⋆ T ) b ⇔ ∃ x ∈ E, aUx et xT b<br />

⇔ ∃ x ∈ E, ∃ y ∈ E, aRy, ySx, xT b<br />

⇔ ∃ y ∈ E, aRy, yVb<br />

⇔ a (R ⋆ V) b<br />

Conclusion : la loi ⋆ est associative.<br />

Remarque : la relation “égalité” est neutre pour la loi ⋆.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 19


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.9<br />

1. Par symétrie de la définition, la loi ⋆ est évidemment commutative.<br />

D’autre part, il est clair que 0 est neutre : ∀ x ∈ E, x ⋆ 0 = x.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

2. Chercher les inverses éventuels d’un réel a, c’est résoudre l’équation a ⋆ x = 0.<br />

Mais a ⋆ x = 0 ⇔ a + x + sin(ax) = 0.<br />

Posons par exemple a = 4, et soit f l’application définie par f(x) = 4 + x + sin(4x).<br />

Voici la courbe représentative de f :<br />

Graphiquement, on voit que f possède trois racines distinctes α < β < γ.<br />

Cela signifie que α, β, γ sont trois inverses de a = <strong>4.</strong> Plus précisément :<br />

• f(− 3<br />

3 π) = 4 − π ≈ 0 − .712388981 < 0<br />

2 2<br />

• f(− 4<br />

√<br />

4 1<br />

π) = 4 − π + 3 ≈ 0.6772352000 > 0<br />

3 3 2<br />

√<br />

3 ≈ −0.5312168350 < 0<br />

• f(− 7<br />

6<br />

π) = 4 − 7<br />

6<br />

π − 1<br />

2<br />

• f(−π) = 4 − π ≈ 0.858407346 > 0.<br />

On en déduit − 3<br />

2<br />

π < α < − 4<br />

3<br />

π < β < − 7<br />

6<br />

π < γ < −π.<br />

On montre que : α ≈ −<strong>4.</strong>562912597, β ≈ −3.902602873 et γ ≈ −3.326370012.<br />

3. On sait que si une loi sur E est associative et s’il y a un élément neutre, alors l’inverse<br />

d’un élément a, s’il existe, est unique.<br />

Rappelons la démonstration. Si a ′ et a ′′ sont deux inverses de a, on a :<br />

a ′ ⋆ (a ⋆ a ′′ ) = (a ′ ⋆ a) ⋆ a ′′ donc a ′ ⋆ e = e ⋆ a ′′ donc a ′ = a ′′ .<br />

Dans notre exemple, le fait que a = 4 ait plusieurs inverses montre que ⋆ n’est pas<br />

associative, mais cette “méthode” est évidemment une farce. Il est en effet bien plus<br />

rapide d’exhiber trois éléments x, y, z tels que x ⋆ (y ⋆ z) = (x ⋆ y) ⋆ z.<br />

Posons par exemple x = 2, y = π et z = 1. On constate que :<br />

x ⋆ (y ⋆ z) = 2 ⋆ (π ⋆ 1) = 2 ⋆ (π + 1)<br />

D’autre part :<br />

= 3 + π + sin(2(π + 1)) = 3 + π + sin 2<br />

(x ⋆ y) ⋆ z = (2 ⋆ π) ⋆ 1 = (2 + π) ⋆ 1<br />

= 3 + π + sin((2 + π)1) = 3 + π − sin 2 = x ⋆ (y ⋆ z)<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 20


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.10<br />

1. Soit E un ensemble fini de cardinal n ≥ 1.<br />

Une loi sur E est une application de E × E sur E.<br />

Or card(E × E) = n 2 . Il y a donc n n2<br />

possibilités.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Par exemple il y a 5 25 = 298023223876953125 lois sur un ensemble à 5 éléments.<br />

2. Posons E = {x1, x2, . . . , xn}. On définit une loi ⋆ commutative sur E en se donnant les<br />

xi ⋆ xj dans E avec 1 ≤ i ≤ j ≤ n.<br />

Comme il y a n(n+1)<br />

2<br />

tels couples (i, j), il y a n n(n+1)<br />

2 lois commutatives sur E.<br />

Il y a par exemple 5 15 = 30517578125 lois commutatives sur un ensemble à 5 éléments.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.11<br />

1. On peut citer E = P(F ) muni de la loi “réunion” ou de la loi “intersection”.<br />

On peut également citer E = ZZ muni de la loi “pgcd” ou de la loi “ppcm”<br />

2. • Pour tout x de E on a x ⋆ x = x c’est-à-dire xRx : la relation R est réflexive.<br />

• Soient x, y dans E tels que xRy et yRx. Alors x ⋆ y = y et y ⋆ x = x.<br />

Or la loi ⋆ est commutative.<br />

On en déduit x = y : la relation R est antisymétrique.<br />

• Soient x, y, z dans E tels que xRy et yRz.<br />

On a donc x ⋆ y = y et y ⋆ z = z.<br />

La loi ⋆ étant associative, on en déduit<br />

x ⋆ z = x ⋆ (y ⋆ z) = (x ⋆ y) ⋆ z = y ⋆ z = z<br />

Autrement dit xRz : la relation R est transitive.<br />

• Conclusion : R est une relation d’ordre sur E<br />

3. On montre tout d’abord que x ⋆ y est un majorant de {x, y}.<br />

Par symétrie, il suffit de vérifier que xR(x ⋆ y).<br />

Cela résulte de x ⋆ x = x. En effet : x ⋆ (x ⋆ y) = (x ⋆ x) ⋆ y = x ⋆ y.<br />

Enfin soit z un majorant de x et de y, c’est-à-dire tel que x ⋆ z = z et y ⋆ z = z.<br />

Il reste à montrer que z est un majorant de x ⋆ y.<br />

En effet (x ⋆ y) ⋆ z = x ⋆ (y ⋆ z) = x ⋆ z = z.<br />

Conclusion :<br />

Pour tous x, y dans E, x ⋆ y est la borne supérieure de {x, y} pour la relation R.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 21


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.12<br />

1. Soient a, b deux éléments quelconques de E.<br />

La première partie de l’hypothèse donne b ⋆ a ≤ b et b ⋆ a ≤ a.<br />

Avec x = b ⋆ a, la deuxième hypothèse donne alors b ⋆ a ≤ a ⋆ b.<br />

En échangeant les rôles de a et b, on a alors a ⋆ b ≤ b ⋆ a donc a ⋆ b = b ⋆ a.<br />

Conclusion : la loi ⋆ est commutative.<br />

2. Soit a un élément de E.<br />

La première partie de l’hypothèse donne a ⋆ a ≤ a.<br />

Avec x = a = b, la deuxième hypothèse donne alors a ≤ a ⋆ a.<br />

Conclusion : pour tout a de E, on a : a ⋆ a = a.<br />

3. Soient a, b, c trois éléments quelconques de E, avec a ≤ b.<br />

On sait que a ⋆ c ≤ a ≤ b.<br />

D’autre part a ⋆ c ≤ c.<br />

<br />

a ⋆ c ≤ b<br />

Les inégalités<br />

donnent alors a ⋆ c ≤ b ⋆ c.<br />

a ⋆ c ≤ c<br />

<br />

a ≤ b<br />

Soient a, b, c, d quatre éléments quelconques de E, avec<br />

c ≤ d<br />

<br />

a ⋆ c ≤ b ⋆ c<br />

D’après ce qui précède, on a<br />

c ⋆ b ≤ d ⋆ b<br />

On en déduit a ⋆ c ≤ b ⋆ d, ce qu’il fallait démontrer.<br />

<strong>4.</strong> Soient a, b, c trois éléments quelconques de E.<br />

On a (a ⋆ b) ⋆ c ≤ a ⋆ b ≤ a.<br />

De même on a les inégalités (a ⋆ b) ⋆ c ≤ b.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On a aussi (a ⋆ b) ⋆ c ≤ c.<br />

<br />

(a ⋆ b) ⋆ c ≤ b<br />

Ainsi<br />

⇒ (a ⋆ b) ⋆ c ≤ b ⋆ c .<br />

(a ⋆ b) ⋆ c ≤ c<br />

<br />

(a ⋆ b) ⋆ c ≤ a<br />

Les inégalités<br />

donnent finalement (a ⋆ b) ⋆ c ≤ a ⋆ (b ⋆ c).<br />

(a ⋆ b) ⋆ c ≤ b ⋆ c<br />

En utilisant ce résultat et la commutativité de la loi ⋆, on peut alors écrire :<br />

a ⋆ (b ⋆ c) = (b ⋆ c) ⋆ a = (c ⋆ b) ⋆ a ≤ c ⋆ (b ⋆ a) = (a ⋆ b) ⋆ c<br />

Finalement on voit que a ⋆ (b ⋆ c) = (a ⋆ b) ⋆ c : la loi ⋆ est associative.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 22


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.13<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Soit a un élément de E pour lequel les applications ga et da sont surjectives.<br />

Il existe donc e dans E tel que da(e) = a, c’est-à-dire e ⋆ a = a.<br />

De même, il existe f dans E tel que ga(f) = a, c’est-à-dire a ⋆ f = a.<br />

Soit x un élément quelconque de E.<br />

Par hypothèse, il existe y, z dans E tels que<br />

On en déduit : x ⋆ f = (y ⋆ a) ⋆ f = y ⋆ (a ⋆ f) = y ⋆ a = x.<br />

De même : e ⋆ x = e ⋆ (a ⋆ z) = (e ⋆ a) ⋆ z = a ⋆ z = x.<br />

Ainsi, pour tout x de E, on a x ⋆ f = x et e ⋆ x = x.<br />

<br />

da(y) = x<br />

ga(z) = x c’est-à-dire<br />

y ⋆ a = x<br />

a ⋆ z = x<br />

En particulier avec x = e puis x = f on trouve e ⋆ f = e puis e ⋆ f = f.<br />

On a donc e = f, et x ⋆ e = e ⋆ x = x pour tout x de E.<br />

L’élément e est donc le neutre.<br />

2. On sait qu’il existe un élément neutre e dans E pour la loi ⋆.<br />

Soit a un élément quelconque de E.<br />

Puisque da est surjective, il existe a ′ dans E tel que da(a ′ ) = e c’est-à-dire a ′ ⋆ a = e.<br />

Puisque ga est surjective, il existe a ′′ dans E tel que ga(a ′′ ) = e c’est-à-dire a ⋆ a ′′ = e.<br />

′ ′′ ′ ′<br />

a ⋆ (a ⋆ a ) = a ⋆ e = a<br />

On a alors<br />

a ′ ⋆ (a ⋆ a ′′ ) = (a ′ ⋆ a) ⋆ a ′′ = e ⋆ a ′′ = a ′′<br />

Ainsi l’élément a ′ = a ′′ vérifie a ′ ⋆ a = a ⋆ a ′ = e : il est l’inverse de a.<br />

Conclusion : tout élément de E possède un inverse pour la loi ⋆.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>1.14<br />

Soit a un élément de E.<br />

La suite de terme général a n est à valeurs dans l’ensemble fini E.<br />

Il existe donc nécessairement deux entiers p et q > p tels a q = a p .<br />

Posons r = q − p > 0. On a a p = a p+r .<br />

On en déduit ∀ m ≥ p, a m = a m+r (on a multiplié par a m−p ).<br />

Autrement dit, la suite des a n est r-périodique, à partir de a p .<br />

On peut donc écrire : ∀ m ≥ p, ∀ n ≥ 0, a m+nr = a m .<br />

Si on choisit n tel que nr ≥ p puis m = nr, on en déduit : a 2m = a m .<br />

On a ainsi trouvé un élément x = a m tel que x 2 = x.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 23


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.1<br />

1. L’hypothèse (yx) −1 = y −1 x s’écrit x −1 y −1 = y −1 x.<br />

On obtient yx −1 = xy en multipliant par y à droite et à gauche.<br />

On en déduit : x 2 y 2 = x(xy)y = x(yx −1 )y = (xy)(x −1 y) = (xy)(xy) −1 = e.<br />

Mais l’égalité x 2 y 2 = e signifie que (x 2 ) −1 = y 2 , ce qu’il fallait prouver.<br />

2. On trouve successivement :<br />

x 4 = x 2 x 2 = (y 2 ) −1 x 2 = y −1 (y −1 x)x = y −1 (x −1 y −1 )x<br />

= (y −1 x −1 )(y −1 x) = (xy) −1 (y −1 x) = (x −1 y)(y −1 x) = e<br />

On a donc obtenu x 4 = e. Il en découle y 4 = (y 2 ) 2 = (x 2 ) −2 = (x 4 ) −1 = e.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.2<br />

Dire que l’application x → x −1 est un morphisme, c’est dire que :<br />

∀ (x, y) ∈ G 2 , x −1 y −1 = (xy) −1 = y −1 x −1<br />

Mais pour tout a de G, l’application a ↦→ a −1 est une permutation du groupe G.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On obtient donc une proposition équivalente si on remplace x −1 par x et y −1 par y :<br />

∀ (x, y) ∈ G 2 , xy = yx<br />

Ainsi l’application x → x −1 est un morphisme ⇔ la loi de G est commutative.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.3<br />

• Puisque la loi ⋆ est commutative, il en est de même de la loi T .<br />

En effet, pour tous a, b de G : aT b = a ⋆ b ⋆ α = b ⋆ a ⋆ α = bT a.<br />

• Pour tous a, b, c de E, on a : aT (bT c) = aT (b ⋆ c ⋆ α) = a ⋆ b ⋆ c ⋆ α ⋆ α.<br />

De même : (aT b)T c = (a ⋆ b ⋆ α)T c = a ⋆ b ⋆ α ⋆ c ⋆ α = a ⋆ b ⋆ c ⋆ α ⋆ α.<br />

La loi ⋆ est donc asscociative.<br />

• On constate que α ′ est neutre pour la loi T .<br />

En effet, pour tout a de E : aT α ′ = a ⋆ α ⋆ α ′ = a ⋆ e = a.<br />

• Soit a un élément quelconque de G.<br />

On constate que b = a ′ ⋆ α ′ ⋆ α ′ est inverse de a pour la loi T .<br />

En effet aT b = a ⋆ a ′ ⋆ α ′ ⋆ α ′ ⋆ α = e ⋆ α ′ ⋆ e = α ′ .<br />

• Conclusion : muni de la loi ⋆, l’ensemble G est un groupe abélien.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 24


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.4<br />

Considérons l’application ϕ défini sur IR par ϕ(x) = x 1/3 .<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Pour tous réels x, y on a : (x + y) 1/3 = x 1/3 ⋆ y 1/3 c’est-à-dire ϕ(x + y) = ϕ(x) ⋆ ϕ(y).<br />

L’application ϕ, qui est bijective, est donc un isomorphisme de (IR, +) sur (IR, ⋆).<br />

On en déduit que (IR, ⋆) est muni d’une structure de groupe commutatif.<br />

Plus précisément, le neutre de (IR, ⋆) est 0 et le symétrique de x pour la loi ⋆ est −x.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.5<br />

• Soit a fixé dans G : il existe α, β dans G tels que a = aα = βa.<br />

Soit b quelconque dans G : il existe x, y dans G tels que b = ax = ya.<br />

<br />

bα = (ya)α = y(aα) = ya = b<br />

On en déduit :<br />

βb = β(ax) = (βa)x = ax = b<br />

En particulier, en choisissant b = β puis b = α : βα = β = α.<br />

Ainsi l’élément e = α = β vérifie ∀ b ∈ G, eb = be = b : e est élément neutre.<br />

• Soit a un élément de G. On sait qu’il existe u, v dans G tels que e = ua = av.<br />

On a alors u(av) = ue = u et u(av) = (ua)v = ev = v. Donc u = v.<br />

L’élément u = v vérifie donc ua = au = e : u est l’inverse de a.<br />

• Conclusion : l’ensemble G est donc muni d’une structure de groupe.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.6<br />

• Soit a dans G. Pour tous, x, y de G, on a : y = ϕa(x) = axa −1 ⇔ x = a −1 ya = ϕ a −1(y).<br />

Ainsi ϕa est une bijection de G et la bijection réciproque est ϕ a −1.<br />

• Soit a dans G. Pour tous x, y de G, ϕa(xy) = a(xy)a −1 = (axa −1 )(aya −1 ) = ϕa(x)ϕb(x).<br />

Ainsi ϕa est un automorphisme du groupe G.<br />

• Soient a, b deux éléments de G.<br />

Pour tout x de G, (ϕb ◦ ϕa)(x) = ϕb(axa −1 ) = b(axa −1 )b −1 = (ba)x(ba) −1 = ϕba(x).<br />

Autrement dit ϕb ◦ ϕa = ϕba : l’application ϕ : a ↦→ ϕa est donc un morphisme du groupe<br />

G dans le groupe Aut(G) des automorphismes de G.<br />

• Le noyau de ϕ est formé des éléments a de G tels que ϕa = idG.<br />

Or ϕa = idG ⇔ ∀ x ∈ G, x = axa −1 ⇔ ∀ x ∈ G, xa = ax.<br />

Le noyau de ϕ est donc l’ensemble des éléments de G qui commutent avec tous les éléments<br />

de G (on parle du centre de G.)<br />

Remarque : les automorphismes ϕa sont appelés automorphismes intérieurs de G.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 25


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.7<br />

Rappelons que dans un groupe d’ordre n, on a x n = e pour tout x de G.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Par hypothèse, il existe deux entiers u et v tels que un + vk = 1 (identité de Bezout.)<br />

Pour tout y de G, on a donc y = y un+vk = (y n ) u (y v ) k = (y v ) k = x k avec x = y v .<br />

Ainsi l’application x → x k est surjective de G dans lui-même.<br />

Comme G est un ensemble fini, c’est une permutation de G.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.8<br />

Soit G = {e, a, b, c} un groupe d’ordre 4, de neutre e.<br />

Si on montre par exemple ab = ba, on aura prouvé que G est commutatif.<br />

L’égalité ab = b est impossible car elle impliquerait a = e par simplification.<br />

Il en est de même de l’égalité ab = a.<br />

On a donc ab ∈ {e, c}, et de même ba ∈ {e, c}.<br />

• Si ab = e ou si ba = e, alors b est l’inverse de a. Il en découle ba = ab = e.<br />

• Le seul cas restant est donc ab = ba = c.<br />

Conclusion : G est un groupe abélien.<br />

Remarque : à un isomorphisme près, il n’y a que deux groupes d’ordre 4, qu’on note ZZ/4ZZ<br />

et (ZZ/2ZZ) × (ZZ/2ZZ) avec des notations classiques.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.9<br />

La réponse est négative car la loi ⋆ n’est pas associative.<br />

En effet : x ⋆ (y ⋆ z) = x ⋆ t = z et (x ⋆ y) ⋆ z = t ⋆ z = x.<br />

On vérifie cependant que e est élément neutre, et que tout élément de l’ensemble est inversible<br />

(car égal à son propre inverse.)<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.10<br />

On a a 2 b = a(ab) = a(ba 3 ) = (ab)a 3 = (ba 3 )a 3 = b(a 5 )a = ba.<br />

De même, on a les égalités :<br />

ab 3 = (ab)b 2 = (ba 3 )b 2 = ba(a 2 b)b = ba(ba)b = b(ab)ab<br />

= b(ba 3 )ab = b 2 a 2 (a 2 b) = b 2 a 2 (ba) = b 2 (a 2 b)a<br />

= b 2 (ba)a = b 3 a 2<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 26


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.11<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Remarque : Les parenthèses dans les hypothèses de l’énoncé sont rendues nécessaires par le<br />

fait qu’on ne sait pas si la loi multiplicative de E est associative.<br />

En particulier, b 2 b signifie (bb)b, qui peut être différent de b(bb).<br />

• La première hypothèse indique que l’application a ↦→ a 2 est constante.<br />

Notons e cette constante et montrons que e est neutre pour la loi ⋆.<br />

Remarquons que la loi ⋆ s’écrit maintenant : a ⋆ b = a(eb).<br />

Les hypothèses deviennent donc : ∀ (a, b, c) ∈ E3 ⎧<br />

⎨ ae = a (1)<br />

, e(bc) = cb<br />

⎩<br />

(ac)(bc) = ab<br />

(2) .<br />

(3)<br />

On constate tout d’abord que e 2 e = e 2 = e<br />

Pour tout élément a de G, on a donc : a ⋆ e = a(e 2 e) = ae = a.<br />

De même, avec l’hypothèse (2) : e ⋆ a = e(ea) = ae = a.<br />

• Montrons que ⋆ est associative. Soient a, b, c trois éléments de G. On a :<br />

a ⋆ (b ⋆ c) = a ⋆ (b(ec)) = a (e (b(ec)))<br />

= a ((ec)b) (hypothèse 2)<br />

De même :<br />

(a ⋆ b) ⋆ c) = (a(eb)) (ec) = (a(eb)) ((ec)e) (hypothèse 1)<br />

= (a(eb)) (((ec)b) (eb)) (hypothèse 3)<br />

= a ((ec)b) (hypothèse 3)<br />

• Montrons que l’inverse d’un élément a de G pour la loi ⋆ est ea.<br />

On a en effet :<br />

a ⋆ (ea) = a (e(ea)) = a(ae) = a(a) = e<br />

(ea) ⋆ a = (ea)(ea) = (ea) 2 = e<br />

• La loi ⋆ est donc associative, il existe un neutre et tout élément possède un inverse :<br />

l’ensemble E muni de la loi ⋆ est donc un groupe.<br />

• Inversement, soit (G, ⋆) un groupe de neutre e (on note z −1 l’inverse de z.)<br />

On définit une loi sur G en posant : ∀ (x, y) ∈ G, xy = x ⋆ y −1 .<br />

On constate que, pour tous éléments a, b, c de G :<br />

a 2 = a ⋆ a −1 = e = b 2<br />

a(b 2 ) = ae = a ⋆ e −1 = a ⋆ e = a<br />

a 2 (bc) = e(bc) = e ⋆ (bc) −1 = (bc) −1 = (b ⋆ c −1 ) −1 = c ⋆ b −1 = cb<br />

(ac)(bc) = (a ⋆ c −1 ) ⋆ (b ⋆ c −1 ) −1 = (a ⋆ c −1 ) ⋆ (c ⋆ b −1 )<br />

= a ⋆ (c −1 ⋆ c) ⋆ b −1 = a ⋆ e ⋆ b −1 = a ⋆ b −1 = ab<br />

Enfin, on a bien : ∀ (a, b) ∈ G 2 , a(b 2 b) = a(eb) = a(e ⋆ b −1 ) = a(b −1 ) = a ⋆ (b −1 ) −1 = a ⋆ b.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 27


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.12<br />

1. La loi ⋆ est visiblement commutative.<br />

Pour tous réels x, y, z, on a :<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

(x ⋆ y) ⋆ z = (x + y − xy) + z − (x + y − xy)z = x + y + z − xy − xz − yz + xyz<br />

De même, en utilisant la commutativité :<br />

x ⋆ (y ⋆ z) = (z ⋆ y) ⋆ x = z + y + x − zy − zx − yx + zyx = (x ⋆ y) ⋆ z<br />

La loi ⋆ est donc associative. De plus il est clair que 0 est élément neutre.<br />

Soit x et x ′ deux réels. x ′ est inverse de x si et seulement si x ′ ⋆ x = 0.<br />

Or x ′ ⋆ x = 0 ⇔ x ′ (x − 1) = x, qui ne possède pas de solution x ′ si x = 1.<br />

On en déduit que (IR, ⋆) n’est pas un groupe (1 n’a pas d’inverse.)<br />

2. Remarquons que pour tous réels x et y, on a : 1−x⋆y = 1−x−y +xy = (1−x)(1−y).<br />

Il en découle que si x = 1 et y = 1 alors x ⋆ y = 1.<br />

Autrement dit IR − {1} est stable pour la loi ⋆.<br />

On note encore ⋆ la restriction de cette loi à IR − {1}.<br />

Cette restriction est toujours associative et commutative, et 0 est encore élément neutre.<br />

Un calcul précédent montre que pour tout x = 1 : x ′ ⋆ x = 0 ⇔ x ′ = x<br />

x − 1 .<br />

Cet élément x ′ , qui est distinct de 1, est donc l’inverse de x dans (IR − {1}, ⋆).<br />

Conclusion : (IR − {1}, ⋆) est un groupe abélien.<br />

Remarque :<br />

On obtient une démonstration plus rapide en notant que l’égalité<br />

∀ x, y ∈ IR, 1 − x ⋆ y = 1 − x − y + xy = (1 − x)(1 − y)<br />

s’écrit (remplacer x par 1 − x et y par 1 − y)<br />

∀ x, y ∈ IR, 1 − (1 − x) ⋆ (1 − y) = (1 − (1 − x)) (1 − (1 − y)) = xy<br />

ou encore ϕ(xy) = ϕ(x) ⋆ ϕ(y) avec ϕ : t ↦→ 1 − t.<br />

L’application ϕ, qui est bijective de IR − {1} sur IR ∗ est donc un isomorphisme de<br />

(IR ∗ , ×) sur (IR − {1}, ⋆). Ainsi (IR − {1}, ⋆) est un groupe abélien.<br />

3. On sait qu’on a l’égalité 1 − x ⋆ y = (1 − x)(1 − y) c’est-à-dire ϕ(x ⋆ y) = ϕ(x)ϕ(y).<br />

On en déduit ϕ(x (n) ) = (ϕ(x)) n (récurrence évidente).<br />

Autrement dit : ∀ x ∈ IR, ∀ n ∈ IN, 1 − x (n) = (1 − x) n .<br />

Conclusion : ∀ x ∈ IR, ∀ n ∈ IN, x (n) = 1 − (1 − x) n .<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 28


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.13<br />

Remarquons que x ⋆ y est défini pour tous x, y de ] − 1, 1[, car 1 + xy > 0.<br />

Il faut cependant vérifier que x ⋆ y est encore un élément de ] − 1, 1[. Or :<br />

⎧<br />

1 + xy − x − y<br />

⎪⎨ 1 − x ⋆ y = =<br />

1 + xy<br />

⎪⎩<br />

(1 − x)(1 − y)<br />

> 0<br />

1 + xy<br />

1 + xy + x + y<br />

1 + x ⋆ y = =<br />

1 + xy<br />

(1 + x)(1 + y)<br />

> 0<br />

1 + xy<br />

En en déduit l’encadrement : −1 < x ⋆ y < 1.<br />

Il est clair que la loi ⋆ est commutative et que 0 est élément neutre.<br />

Soient x, y, z trois éléments de ] − 1, 1[.<br />

x + y ⋆ z<br />

On a : x ⋆ (y ⋆ z) =<br />

1 + x(y ⋆ z) =<br />

y + z<br />

x +<br />

1 + yz<br />

y + z<br />

=<br />

1 + x<br />

1 + yz<br />

x + y + z + xyz<br />

En utilisant la commutativité, (x ⋆ y) ⋆ z = z ⋆ (y ⋆ x).<br />

1 + xy + xz + yz .<br />

or l’expression donnant x ⋆ (y ⋆ z) est inchangée quand on permute x et z.<br />

On en déduit que x ⋆ (y ⋆ z) = (x ⋆ y) ⋆ z : la loi ⋆ est associative.<br />

Enfin, il est clair que l’inverse de tout x de ] − 1, 1[ est −x.<br />

Conclusion : (] − 1, 1[, ⋆) est un groupe abélien.<br />

Remarque :<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On peut connaître l’application th (tangente hyperbolique), bijective de IR sur ] − 1, 1[.<br />

On sait que pour tous réels x, y on a : th (x + y) =<br />

th (x) + th (y)<br />

1 + th (x)th (y)<br />

= th (x) ⋆ th (y).<br />

L’application th est donc un isomorphisme du groupe (IR, +) sur le groupe (] − 1, 1[, ⋆).<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.14<br />

Soient x et y deux éléments quelconques de G.<br />

Il s’agit de prouver x n−1 y = yx n−1 .<br />

Par hypothèse, il existe un élément z de G tel que y = z n .<br />

On a alors les égalités :<br />

x n−1 y = x −1 x n y = x −1 x n z n<br />

= x −1 (xz) n (en utilisant le morphisme t ↦→ t n )<br />

= x −1 x(zx) n−1 z = (zx) n−1 z = (zx) n x −1<br />

= z n x n x −1 (en utilisant encore le morphisme t ↦→ t n )<br />

= z n x n−1 = yx n−1<br />

Ce qui établit le résultat demandé.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 29


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.15<br />

On a les égalités :<br />

ab 3 = (ab)b 2 = (b 4 a)b 2 = b 4 (ab)b = b 4 (b 4 a)b = b 2 b 6 (ab) = b 2 (b 4 a) = b 6 a = a.<br />

On en déduit b 3 = e après simplification par a (on est dans un groupe.)<br />

Il en découle ab = b 4 a = b 3 (ba) = ba.<br />

Autre méthode : l’hypothèse ab = b 4 a s’écrit b = a −1 b 4 a et donne<br />

b 3 = (a −1 b 4 a) 3 = a −1 (b 4 ) 3 a = a −1 (b 3 ) 4 a = a −1 ea = a −1 a = e<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.16<br />

Remarque : cet énoncé est très proche de l’exercice <strong>4.</strong>2.5.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

L’hypothèse dit que pour tout a de G, les applications x ↦→ x ⋆ a et x ↦→ a ⋆ x sont injectives.<br />

Puisque G est fini ces applications sont donc bijectives.<br />

On peut alors terminer la démonstration comme dans <strong>4.</strong>2.5.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.17<br />

Cet exercice peut être considéré comme une question de cours.<br />

Soit a un élément de G, distinct du neutre e (card(G) ≥ 2).<br />

L’ensemble (a) = {a n , n ∈ ZZ} des puissances entières de a est un sous-groupe de G.<br />

On sait que l’ordre (le cardinal) d’un sous-groupe d’un groupe fini divise l’ordre de ce groupe.<br />

On en déduit que l’ordre de (a) (qui est au moins égal à 2, car il contient e = a 0 et a = a 1 )<br />

divise l’ordre p (premier) de G et est donc égal à p.<br />

Ainsi (a) = G, ce qui signifie effectivement que G est cyclique (et qu’il est d’ailleurs engendré<br />

par chacun de ses éléments différent du neutre.)<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.18<br />

Soient x, y deux éléments de G. On a e = (xy) 2 = xyxy.<br />

On multiplie cette égalité à gauche par x puis à droite par y.<br />

On en déduit x = x 2 yxy = yxy, puis xy = yxy 2 = yx : le groupe G est donc commutatif.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.19<br />

Soient x, y deux éléments de G. On a (xy) 2 = x 2 y 2 donc xyxy = xxyy.<br />

On simplifie par x à gauche et on obtient : yxy = xyy.<br />

On simplifie par y à droite et on obtient : yx = xy : le groupe G est donc commutatif.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 30


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.20<br />

1. Cette question a déjà fait l’objet de l’exercice <strong>4.</strong>2.18.<br />

2. Il est clair que tout x de G appartient à x : la relation R est réflexive.<br />

Soient x, y dans G tel que yRx c’est-à-dire y = x ou y = ax.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Si y = ax alors ay = a 2 x = x. Dans tous les cas, on a donc x = y ou x = ay.<br />

Ainsi yRx ⇔ xRy : la relation R est symétrique.<br />

Soient x, y, z trois éléments de G tels que xRy et yRz.<br />

On a donc (x = y ou x = ay) et (y = z ou y = az).<br />

Dans tous les cas, sachant que a 2 = e, on trouve x = z ou x = az c’est-à-dire xRz.<br />

On en déduit que R est transitive. C’est donc une relation d’équivalence.<br />

3. On sait que les différentes classes d’équivalence x forment une partition de G.<br />

Or chacune de ces classes est de cardinal 2 : en effet a = e ⇒ x = ax.<br />

Il s’ensuit que Card(G) est pair et que Card(H) = 1<br />

2 Card(G).<br />

<strong>4.</strong> Soient α et β deux éléments de H.<br />

Il existe donc x, y dans G tels que α = x = x ′ et β = y = y ′ avec x ′ = ax et y ′ = ay.<br />

On constate que les éléments xy, x ′ y, xy ′ et x ′ y ′ sont en relation par R.<br />

En effet chacun d’eux vaut xy ou axy (conséquence de la commutativité et de a 2 = e.)<br />

La définition α ⋆ β = xy ne dépend donc pas du choix de x dans α et y dans β.<br />

L’application ϕ : x ↦→ x est une surjection de G sur H.<br />

De plus elle vérifie : ∀ (x, y) ∈ G 2 , ϕ(xy) = ϕ(x) ⋆ ϕ(y).<br />

ϕ est donc un morphisme surjectif du groupe (G, ·) sur (H, ⋆).<br />

Il en découle que (H, ⋆) est un groupe commutatif (résultat classique).<br />

Plus précisément, le neutre est e = {e, a} et le symétrique de x est x −1 .<br />

Enfin on contaste que : ∀ x ∈ G, x ⋆ x = x 2 = e (le neutre de H).<br />

Le groupe H satisfait donc aux mêmes hypothèses que G (tout élément est involutif ).<br />

5. Si G est réduit à son neutre {e}, alors son cardinal est 1 = 2 0 .<br />

Sinon, avec les notations précédentes, Card(G) = 2Card(H).<br />

Si H se réduit à son neutre, alors Card(G) = 2.<br />

Sinon on construit un groupe K à partir de H comme on a construit H à partir de G.<br />

Ce procédé peut continuer tant que le groupe obtenu est de cardinal ≥ 2.<br />

Puisque les cardinaux diminuent de moitié à chaque étape, le procédé est fini.<br />

On forme donc une suite finie de groupes G0 = G, G1, G2, . . ., Gn−1, Gn avec à chaque<br />

étape Card(Gk) = 2Card(Gk+1) et finalement Card(Gn) = 1.<br />

Il en découle Card(Gn) = 2 n .<br />

Le cardinal de G est donc bien une puissance de 2.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 31


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.21<br />

Montrons que e est neutre dans G.<br />

Pour cela, soit x dans G. Il faut prouver ex = x.<br />

On sait qu’il existe x ′ tel que xx ′ = e.<br />

De même, il existe x ′′ tel x ′ x ′′ = e.<br />

On peut alors écrire : ex = (ex)(x ′ x ′′<br />

<br />

=e<br />

) = e( xx ′<br />

<br />

=e<br />

)x ′′ = ex ′′ .<br />

On en déduit : x ′ (ex) = x ′ (ex ′′ ) puis (x ′ e)x = (x ′ e)x ′′ ou encore x ′ x = x ′ x ′′ = e.<br />

Il en découle x(x ′ x) = xe = e puis (xx ′ )x = e c’est-à-dire ex = e.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On voit donc que e est neutre dans G, et que x ′ est l’inverse de x car x ′ x = xx ′ = e.<br />

Conclusion : G est muni d’une structure de groupe.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.22<br />

Soient x, y deux éléments quelconques de G.<br />

Par hypothèse, on a l’égalité (xy) k+1 = x k+1 y k+1 .<br />

Mais cette égalité s’écrit aussi x(yx) k y = x(x k y k )y.<br />

On simplifie par x à gauche et par y à droite : (yx) k = x k y k donc (yx) k = (xy) k .<br />

Le même raisonnement (remplacer k par k − 1) conduit à (yx) k−1 = (xy) k−1 .<br />

Par passage aux inverses, on en déduit (yx) 1−k = (xy) 1−k .<br />

k k<br />

(yx) = (xy)<br />

Par produit terme à terme les égalités<br />

Le groupe G est donc abélien.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.23<br />

(yx) 1−k donnent yx = xy.<br />

1−k = (xy)<br />

Il suffit de montrer que l’inverse d’un élément x de H est encore dans H.<br />

Puisque H est stable, la suite des puissances (x n )n≥0 est incluse dans H.<br />

Mais puisque H est fini, l’application n ↦→ x n ne peut pas être injective.<br />

Il existe donc deux entiers n, p, avec p > n, tels que x n = x p .<br />

On simplifie par x n (dans le groupe G) et on trouve x p−n = e.<br />

Il en découle que e est dans H et que x p−n−1 (qui est lui aussi dans H) est l’inverse de x.<br />

Conclusion : H est un sous-groupe de G.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 32


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.24<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Il est clair que chacune des applications fk est une bijection de (IR−{0, 1}) sur lui-même.<br />

On forme la table des fi ◦ fj. La plupart des résultats ci-dessous sont évidents.<br />

On constate que G est stable pour la loi ◦.<br />

◦ f1 f2 f3 f4 f5 f6<br />

f1 f1 f2 f3 f4 f5 f6<br />

f2 f2 f3 f1 f6 f4 f5<br />

f3 f3 f1 f2 f5 f6 f4<br />

f4 f4 f5 f6 f1 f2 f3<br />

f5 f5 f6 f4 f3 f1 f2<br />

f6 f6 f4 f5 f2 f3 f1<br />

Enfin tout élément de G a un symétrique dans G. Plus précisément, les applications f1,<br />

f4, f5 et f6 sont involutives et sont donc leur propre inverse, alors que les applications<br />

f2 et f3 sont inverses l’une de l’autre.<br />

G est donc un sous-groupe du groupe des bijections de IR − {0, 1} dans lui-même.<br />

2. Les sous-groupes de G sont nécessairement d’ordre 1, 2, 3 ou 6.<br />

Le seul sous-groupe d’ordre 1 est {f1}.<br />

Le seul sous-groupe d’ordre 6 est G lui-même.<br />

Les sous-groupes d’ordre 2 sont {f1, f4}, {f1, f5} et {f1, f6}.<br />

Le seul sous-groupe d’ordre 3 est {f1, f2, f3 = f 2 2 }.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.25<br />

Il est évident que si H ⊂ K ou K ⊂ H, alors H ∪ K est un sous-groupe de G.<br />

Réciproquement, on suppose que H ∪ K est un sous-groupe de G.<br />

Supposons de plus H ⊂ K. Alors on doit montrer K ⊂ H.<br />

Par hypothèse il existe un élément a tel que a ∈ H, a /∈ K.<br />

Soit x un élément quelconque de K.<br />

Puisque x et a sont dans le sous-groupe H ∪ K, il en est de même de xa.<br />

Or xa ∈ K impliquerait a = x −1 (xa) ∈ K, ce qui n’est pas.<br />

Ainsi xa ∈ H, ce qui prouve x = (xa)a −1 ∈ H.<br />

On a donc l’inclusion K ⊂ H, ce qui achève la démonstration.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 33


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.26<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

• On suppose que HK est un sous-groupe de G. Soit x dans HK : x −1 est encore dans HK.<br />

Ainsi ∃ (h, k) ∈ (H, K) tel que x −1 = hk. On a alors x = (hk) −1 = k −1 h −1 , donc x ∈ KH.<br />

On a ainsi prouvé HK ⊂ KH.<br />

De même soit y dans KH. On écrit y = kh avec k ∈ K et h ∈ H.<br />

y −1 = h −1 k −1 est dans le sous-groupe HK. Il en est donc de même de y.<br />

Ainsi on a l’inclusion KH ⊂ HK et finalement l’égalité HK = KH.<br />

• Réciproquement on suppose que HK = KH. Montrons que HK est un sous-groupe de G.<br />

Soient a = h1k1 et b = h2k2 dans HK (h1 ∈ H, h2 ∈ H, k1 ∈ K, k2 ∈ K).<br />

On doit prouver que b−1a appartient encore à HK. Or b−1a = k −1<br />

2 h −1<br />

2 h1k1.<br />

L’élément k −1<br />

2 est dans K et h −1<br />

2 h1 est dans H.<br />

Puisque KH = HK, il existe donc h3 dans H et k3 dans K tels que (k −1<br />

2 )(h −1<br />

2 h1) = h3k3.<br />

On peut donc écrire b−1a = h3k3k1, avec h3 dans H et k3k1 dans K.<br />

Il en découle que b −1 a est dans HK. Ainsi HK est un sous-groupe de G.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.27<br />

Tout d’abord H = ∅. Soient a et b deux éléments de H.<br />

Il existe i, j dans I tels que a ∈ Hi et b ∈ Hj. Soit k ∈ I tel que Hi ∪ Hj ⊂ Hk.<br />

Puisque a et b sont dans le sous-groupe Hk, il en est de même de b −1 a.<br />

Mais b −1 a ∈ Hk ⇒ b −1 a ∈ H : ainsi H est un sous-groupe de G.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>2.28<br />

card (H ∪ K) = 2n − 1. Il existe donc a dans G \ (H ∪ K) tel que G = H ∪ K ∪ {a}.<br />

Soient x dans H et y dans K, distincts de e (donc distincts l’un de l’autre).<br />

On ne peut avoir xy ∈ H, car il en découlerait y = x −1 (xy) ∈ H.<br />

De même xy /∈ K. On en déduit xy = a, et pour la même raison yx = a.<br />

Pour tout élément x ′ de H, et avec le même y de K, on a alors x ′ y = a.<br />

Ainsi xy = x ′ y puis x = x ′ . H − {e} est donc un singleton (idem pour K). Donc n = 2.<br />

Si on note H = {e, x} et K = {e, y}, on en déduit la table du groupe G = {e, a, x, y} :<br />

⋆ e a x y<br />

e e a x y<br />

a a e y x<br />

x x y e a<br />

y y x a e<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 34


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.1<br />

Tout d’abord C est non vide car il contient le neutre multiplicatif de A.<br />

Soient a et b deux éléments de C, et x un élément quelconque de A.<br />

<br />

(ab)x = a(bx) = a(xb) = (ax)b = (xa)b = x(ab)<br />

On a<br />

(a − b)x = ax − bx = xa − xb = x(a − b)<br />

<br />

ab ∈ C<br />

Cela prouve<br />

. L’ensemble C est donc un sous-anneau de A.<br />

a − b ∈ C<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.2<br />

1. Soient x, y, z trois éléments quelconques de A.<br />

Il faut prouver (xy + yx)z = z(xy + yx).<br />

On utilise l’hypothèse avec a = x + y et b = z. On a donc :<br />

(a 2 − a)z = ((x + y) 2 − x − y))z = (x 2 + xy + yx + y 2 − x − y)z<br />

= (x 2 − x)z + (xy + yx)z + (y 2 − y)z<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

= z(x 2 − x) + (xy + yx)z + z(y 2 − y) (en utilisant l’hypothèse)<br />

Par un calcul analogue : (a 2 − a)z = z(a 2 − a) = z(x 2 − x) + z(xy + yx) + z(y 2 − y).<br />

Par comparaison des deux expressions de (a 2 − a)z, on a bien (xy + yx)z = z(xy + yx).<br />

2. Soient x et y deux éléments de A.<br />

En utilisant ce qui précède, on peut écrire : (xy + yx)x = x(xy + yx) donc yx 2 = x 2 y.<br />

On a alors : xy = x 2 y − (x 2 − x)y = yx 2 − y(x 2 − x) = yx.<br />

Conclusion : L’anneau A est commutatif.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.3<br />

Soit b un élément quelconque de A.<br />

On doit montrer que x = ab − ba est nul.<br />

<br />

2 ax = a b − aba = ab − aba<br />

On constate que<br />

xa = aba − ba2 = aba − ba<br />

Par addition, il en résulte ax + xa = ab − ba = x.<br />

Mais x = ax + xa ⇒ ax = a 2 x + axa = ax + axa ⇒ axa = 0.<br />

On en déduit 0 = x(axa) = (xa) 2 et donc xa = 0 (pas de nilpotent sauf 0.)<br />

De même 0 = (axa)x = (ax) 2 ⇒ ax = 0.<br />

On trouve finalement x = ax + xa = 0 c’est-à-dire ab = ba.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 35


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.4<br />

1. On peut considérer ZZ2 = {0, 1} avec les lois<br />

+ 0 1<br />

0 0 1<br />

1 1 0<br />

et<br />

× 0 1<br />

0 0 0<br />

1 0 1<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On peut aussi considérer les <strong>anneaux</strong> produits B = ZZ n<br />

2 où ZZ2 a le sens précédent.<br />

Il y a encore l’anneau A = (P(E), ∆, ∩), où ∆ est la différence symétrique.<br />

2. Soit a un élément de A. On a (a + a) 2 = a + a, donc a 2 + 2a + a 2 = a + a donc 2a = 0.<br />

Remarque : ce résultat peut aussi s’écrire : ∀ a ∈ A, a = −a.<br />

2 (x + y) = x + y<br />

Pour tous x, y de A, on a :<br />

(x + y) 2 = x2 + xy + yx + y2 = x + xy + yx + y .<br />

Il en découle xy + yx = 0, c’est-à-dire yx = −xy = xy : l’anneau A est commutatif.<br />

3. Rappel : dans un anneau non réduit à {0}, les deux éléments 0 (le neutre additif) et 1<br />

(le neutre multiplicatif) sont distincts.<br />

Supposons A = {0, 1, a}. Alors a + 1 n’est ni égal à 0 (car sinon a = −1 = 1) ni égal à<br />

1 (car a = 0) ni égal à a (car 1 = 0).<br />

On aboutit à une impossibilité : A ne peut pas être de cardinal 3.<br />

<strong>4.</strong> On suppose donc que A est fini et qu’il est au moins de cardinal <strong>4.</strong><br />

Soient x un élément de A, non nul et distinct de 1.<br />

On a x(x + 1) = x 2 + x = x + x = 0, alors que ni x ni x + 1 ne sont nuls.<br />

On constate donc que l’anneau A possède des diviseurs de zéro.<br />

5. Soit A = {0, 1, a, b} un anneau de Boole de cardinal <strong>4.</strong><br />

On sait que 1 + a /∈ {0, 1, a}. Donc a + 1 = b.<br />

De même b + 1 = a. On en déduit a + b = 2a + 1 = 1.<br />

Enfin ab = a(a + 1) = 0 et ba = b(a + 1) = 0.<br />

On en déduit les tables des lois de A :<br />

+ 0 1 a b<br />

0 0 1 a b<br />

1 1 0 b a<br />

a a b 0 1<br />

b b a 1 0<br />

et<br />

× 0 1 a b<br />

0 0 0 0 0<br />

1 0 1 a b<br />

a 0 a a 0<br />

b 0 b 0 b<br />

On définit ϕ : ZZ 2 2 → A en posant ϕ(0, 0) = 0, ϕ(1, 1) = 1, ϕ(1, 0) = a, ϕ(0, 1) = b.<br />

On constate alors que ϕ est un isomorphisme d’<strong>anneaux</strong>.<br />

Il n’y a donc qu’un seul anneau de Boole à quatre éléments : c’est ZZ 2 2.<br />

6. (A, +) est un groupe fini dans lequel tout élément est son propre inverse.<br />

Il en découle que card(A) est une puissance de 2.<br />

On pourra se reporter à la solution de l’exercice <strong>4.</strong>2.20.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 36


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.5<br />

Remarque : par convention, les <strong>anneaux</strong> intègres et les <strong>corps</strong> sont commutatifs.<br />

Soit a un élément non nul de A. On doit montrer que a est inversible.<br />

Puisque A est intègre, a est simplifiable.<br />

L’application x ↦→ ax est donc injective de A dans A.<br />

Puisque A est fini, cette application est bijective.<br />

En particulier, il existe b dans A tel que ba = 1 : cet élément est l’inverse de a.<br />

Conclusion : A est un <strong>corps</strong> (tous ses éléments non nuls sont inversibles).<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.6<br />

Supposons par exemple x n = 0, avec n ≥ 1.<br />

Alors (1 − x)(1 + x + x 2 + · · · + x n−1 ) = 1 − x n = 1.<br />

Ainsi 1 − x est inversible et son inverse est y = 1 + x + x 2 + · · · + x n−1 .<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>3.7<br />

1. Tout d’abord A = ∅ car il contient 1 (le neutre multiplicatif de IR).<br />

Soient x = a + b √ 2 et y = c + d √ 2 dans A, avec (a, b, c, d) ∈ ZZ 4 .<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On a x − y = (a − c) + (b − d) √ 2, avec a − c ∈ ZZ et b − d ∈ ZZ. Donc x − y ∈ A.<br />

De même xy = α + β √ 2 avec α = ac + 2bd ∈ ZZ et β = ad + bc ∈ ZZ. Donc xy ∈ A.<br />

Conclusion : A est un sous-anneau de IR.<br />

Bien sûr A est intègre car IR l’est lui-même...<br />

2. Avec les notations ci-dessus :<br />

N(xy) = α 2 − 2β 2 = (ac + 2bd) 2 − 2(ad + bc) 2<br />

= a 2 c 2 + 4b 2 d 2 − 2a 2 d 2 − 2b 2 c 2<br />

= (a 2 − 2b 2 )(c 2 − 2d 2 ) = N(x)N(y)<br />

3. Notons toujours x = a + b √ 2, avec (a, b) ∈ ZZ 2 .<br />

On suppose que x est inversible dans A, d’inverse y. Remarquons que N(1) = 1.<br />

L’égalité N(x)N(y) = N(xy) donne ici N(x)N(y) = 1.<br />

Ainsi N(x) est un élément inversible de ZZ. Donc N(x) = ±1.<br />

Réciproquement, supposons N(x) = ε avec ε = ±1. Posons y = a − b √ 2 ∈ A.<br />

On constate alors xy = (a + b √ 2)(a − b √ 2) = a 2 − 2b 2 = ε.<br />

Il en découle que x(εy) = 1. Ainsi εy est l’inverse de x dans A.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 37


<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

<strong>4.</strong> Une généralisation évidente de la question (2) donne, pour tout n de ZZ :<br />

<br />

N(1 + √ n 2) = (−1) n = ±1<br />

N(±(1 + √ 2) n )) = N((1 + √ 2) n )) =<br />

Les éléments ±(1 + √ 2) n ) sont donc inversibles dans A.<br />

Plus précisément, l’inverse de 1 + √ 2 est −1 + √ 2.<br />

l’inverse de ε(1 + √ 2) n est donc ε(−1 + √ 2) n .<br />

5. Soit x = a + b √ 2 un élément inversible de A (avec bien sûr (a, b) ∈ ZZ 2 ).<br />

(a) On doit montrer que x est de la forme ±(1 + √ 2) n , avec n ∈ ZZ.<br />

Puisque le résultat est demandé au signe près, on peut toujours supposer b ≥ 0.<br />

Ensuite, on sait que l’inverse de x = a + b √ 2 est y = −a + b √ 2.<br />

Comme l’ensemble des résultats attendus est invariant par passage à l’inverse (n<br />

est entier relatif) on peut partir indifféremment de x ou de y.<br />

Dans la pratique, cela revient à dire qu’on peut choisir a ≥ 0.<br />

Remarquons cependant que l’égalité a 2 − 2b 2 = ±1 est incompatible avec a = 0.<br />

On peut donc partir de x = a + b √ 2, avec a ∈ IN ∗ , b ∈ IN, et a 2 − 2b 2 = ±1.<br />

(b) On va montrer que x est de la forme (1 + √ 2) n , avec n ∈ IN ∗ .<br />

Remarquons que si b = 0 alors nécessairement a 2 = 1 et a = 1.<br />

Dans ce cas x = 1 = (1 + √ 2) 0 est de la forme voulue.<br />

On suppose donc b ≥ 1.<br />

x<br />

Soit x1 =<br />

1 + √ 2 = (a + b√2)( √ <br />

√ a1 = −a + 2b<br />

2 − 1) = a1 + b1 2, où<br />

b1 = a − b<br />

<br />

2 2 2 2<br />

a = b + (b ± 1) ≥ b<br />

Remarquons que a 2 = 2b 2 ± 1 ⇒<br />

On en déduit les inégalités : 0 < b ≤ a < 2b.<br />

a 2 = 2b 2 ± 1 < 4b 2<br />

Il en découle : a1 = 2b − a ∈]0, a] et b1 = a − b ∈ [0, b[.<br />

Si b1 = 0, alors a1 = 1 (conséquence toujours de a 2 1 − 2b 2 1 = ±1) donc x1 = 1.<br />

Dans ce cas x = 1 + √ 2 est bien de la forme attendue.<br />

Sinon on peut construire x2 = x1<br />

1 + √ 2 comme on a construit x1 à partir de x.<br />

√<br />

On forme ainsi une suite x0 = x, x1, x2, . . . , xk = ak + bk 2, avec les conditions :<br />

ak+1 = 2bk − ak ∈]0, ak] et bk+1 = ak − bk ∈ [0, bk[<br />

Passer de xk à xk+1 = xk<br />

1 + √ 2 est possible (avec les conditions ci-dessus) si xk = 1.<br />

Ces conditions (notamment la décroissance stricte des bk) montrent que la suite des<br />

xk est finie. Ainsi il existe un premier entier n tel que xn = 1.<br />

Par construction, on a alors 1 = xn =<br />

x<br />

(1 + √ 2) n , c’est-à-dire x = (1 + √ 2) n .<br />

Conclusion : Les éléments inversibles de A sont les ±(1 + √ 2) n , avec n ∈ ZZ.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 38


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>1<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Les 500 entiers pairs ≤ 1000 donnent un exposant de 2 (au moins) dans la décomposition.<br />

Puis chacun des 1000<br />

4<br />

Les multiples de 23 = 8 donnent alors 1000<br />

8<br />

= 250 multiples de 4 fournit un exposant supplémentaire.<br />

= 125 exposants supplémentaires.<br />

Ceux de 24 = 16 en donnent <br />

1000 = 62 de plus, etc.<br />

16<br />

Finalement les <br />

1000<br />

8 = 3 multiples de 2 = 256 ajoutent chacun un exposant de 2, et<br />

256<br />

512 (le seul multiple de 512 = 29 car <br />

1000 = 1) fournit un dernier exposant.<br />

512<br />

Le nombre d’exposants de 2 dans la décomposition de 1000! est donc :<br />

<br />

1000<br />

21 <br />

1000 + 22 <br />

1000 + 23 <br />

1000<br />

+ · · · + 28 <br />

1000 + 29 <br />

= 500 + 250 + 125 + 62 + 31 + 15 + 7 + 3 + 1 = 994<br />

2. Les facteurs premiers présents dans la décomposition de n! sont compris entre 2 et n.<br />

On se donne donc un entier premier p tel que 2 ≤ p ≤ n.<br />

Soit m l’entier k maximum tel que p k ≤ n.<br />

Les inégalités p m ≤ n < p m+1 signifient que m =<br />

Par exemple, si n = 1000 et p = 2,<br />

ln n<br />

ln p<br />

<br />

ln n . ln p<br />

≈ 9.965784284 donc<br />

<br />

ln n = 9.<br />

ln p<br />

On généralise facilement : l’exposant de p dans la décomposition de n! est<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>2<br />

Remarquons que m = 0 et m = 1 ne donnent aucune solution.<br />

On supposera donc m ≥ 2.<br />

L’équation m n = n m s’écrit n ln m = m ln n.<br />

Cette égalité s’écrit donc ϕ(m) = ϕ(n), avec ϕ(x) =<br />

ln x<br />

x .<br />

On calcule la dérivée de l’application ϕ : ∀ x > 0, ϕ ′ (x) =<br />

1 − ln x<br />

x<br />

< 0.<br />

ϕ est strictement croissante sur ]0, e] et strictement décroissante sur [e, +∞[.<br />

Or ϕ(m) = ϕ(n) avec m < n. On en déduit m < e < n.<br />

La seule possibilité (car m est entier ≥ 2) est m = 2.<br />

On constate ensuite que ϕ(4) = ϕ(2) =<br />

ln 2<br />

. On en déduit n = <strong>4.</strong><br />

2<br />

m<br />

<br />

n<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 39<br />

k=1<br />

p k


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>3<br />

Notons d = pgcd (m, n). Il existe m ′ et n ′ , premiers entre eux, tels que<br />

Avec ces notations, on a alors : ppcm (m, n) = dm ′ n ′ .<br />

<br />

′ ′ ′ ′<br />

d = (m − n )d<br />

m = n + 1<br />

Les hypothèses s’écrivent donc<br />

c’est-à-dire<br />

dm ′ n ′ = 300<br />

L’entier 300 = 2 2 · 3 · 5 2 possède 3 · 2 · 3 = 18 diviseurs.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

<br />

′ m = dm<br />

n = dn ′<br />

.<br />

dn ′ (n ′ + 1) = 300<br />

Ces diviseurs sont en effet les 2 α · 3 β · 5 γ , avec 0 ≤ α ≤ 2, 0 ≤ β ≤ 1 et 0 ≤ γ ≤ 2.<br />

La liste de ces diviseurs, dans l’ordre lexicographique de (α, β, γ) est :<br />

1, 5, 25, 3, 15, 75, 2, 10, 50, 6, 30, 150, 4, 20, 100, 12, 60, 300<br />

Puis par ordre croissant : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 10, 12, 15, 20, 25, 30, 50, 60, 75, 100, 150, 300.<br />

Les entiers n ′ et n ′ + 1 doivent diviser 300. Les seules solutions sont n ′ ∈ {1, 2, 3, 4, 5}.<br />

Les couples (n, m) s’obtiennent alors dans le tableau suivant :<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>4<br />

n ′ m ′ = n ′ + 1 d = 300<br />

m ′ n ′ n = dn ′ m = dm ′<br />

1 2 150 150 300<br />

2 3 50 100 150<br />

3 4 25 75 100<br />

4 5 15 60 75<br />

5 6 10 50 60<br />

On forme le tableau des k 2 (mod 7), avec 0 ≤ k ≤ 6 :<br />

k 0 1 2 3 4 5 6<br />

k 2 0 1 4 2 2 4 1<br />

Pour tout n (en notant r son reste modulo 7) on a donc (modulo 7) : n 2 = r 2 ∈ {0, 1, 2, 4}<br />

Pour tous entiers n, m, la valeur modulo 7 de m 2 + n 2 se lit donc dans le tableau suivant :<br />

+ 0 1 2 4<br />

0 0 1 2 4<br />

1 1 2 3 5<br />

2 2 3 4 6<br />

4 4 5 6 1<br />

On voit que m 2 + n 2 n’est congru à 0 modulo 7 que s’il en est de même de m 2 et de n 2 .<br />

Or le premier tableau montre que ça signifie que m, n sont eux-mêmes congrus à zéro.<br />

Conclusion : ∀ (m, n) ∈ IN 2 , (7 | m 2 + n 2 ) ⇔ (7 | m) et (7 | n).<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 40


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>5<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Soit n un entier naturel, et n = p α q β · · · r γ sa décomposition en facteurs premiers.<br />

Dans cette écriture, on peut toujours supposer α ≥ β ≥ · · · ≥ γ ≥ 1.<br />

Les diviseurs positifs de n sont les m = p a q b · · · r c , avec 0 ≤ a ≤ α, 0 ≤ b ≤ β, 0 ≤ c ≤ γ.<br />

Le nombre de ces diviseurs est (α + 1)(β + 1) · · · (γ + 1).<br />

Pour que ce nombre soit égal à 15 = 5×3, les seules décompositions possibles de n en facteurs<br />

premiers sont du type n = p 14 ou n = p 4 q 2 .<br />

Puisqu’on cherche n minimum, il ne reste que les possibilités 2 14 = 16384 et 2 4 3 2 = 14<strong>4.</strong><br />

Conclusion : 144 est le plus petit entier positif ayant exactement 15 diviseurs positifs.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>6<br />

1. Par hypothèse, il existe deux entiers u et v tels que um + vn = 1 (Bezout).<br />

<br />

vn ≡ 1 (mod m)<br />

On constate alors que<br />

vn ≡ 0 (mod n) ⇒<br />

<br />

vna ≡ a (mod m)<br />

vna ≡ 0 (mod n)<br />

<br />

um ≡ 0 (mod m)<br />

De la même manière :<br />

um ≡ 1 (mod n) ⇒<br />

<br />

umb ≡ 0 (mod m)<br />

umb ≡ b (mod n)<br />

<br />

α ≡ a (mod m)<br />

On en déduit que α = vna + umb vérifie<br />

α ≡ b (mod n)<br />

L’entier α est donc une solution du problème.<br />

Soit maintenant x une solution quelconque.<br />

On a les équivalences :<br />

x ≡ a (mod m)<br />

x ≡ b (mod n)<br />

⇔<br />

x ≡ α (mod m)<br />

x ≡ α (mod n)<br />

⇔<br />

m | (x − α)<br />

m | (x − β)<br />

Mais m et n sont premiers entre eux. Dire que x − β est divisible par m et par n, c’est<br />

donc dire qu’il est divisible par leur produit mn.<br />

Ainsi x est solution du problème si et seulement s’il existe un entier relatif k tel que<br />

x = α + kmn.<br />

L’ensemble des solutions est donc bien une classe d’entiers modulo mn.<br />

2. Cette question n’est pas un cas particulier de la précédente car m = 12 et n = 9 ne sont<br />

pas premiers entre eux.<br />

En fait ce système n’admet aucune solution. En effet si x ≡ 3 (mod 12) alors x est de<br />

la forme x = 12k + 3 = 3(4k + 1) et est donc un multiple de 3.<br />

On en déduit que x est congru à 0, à 3 ou à 6 modulo 9, mais certainement pas à 5.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 41


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>7<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Par l’absurde, on suppose qu’il n’y a que n + 1 nombres premiers de la forme 4k + 3.<br />

Nommons-les p0 = 3, p1 = 7, p2 = 11, p3 = 19, · · · , pn dans l’ordre croissant.<br />

On pose alors Nn = 4p1p2 . . . pn + 3.<br />

Nn est de la forme 4k + 3 et supérieur à p0, p1, . . . , pn : il ne peut donc pas être premier.<br />

A part p = 2 tous les entiers premiers sont de la forme p = 4k + 1 ou p = 4k + 3.<br />

L’entier Nn est impair donc n’est pas divisible par 2.<br />

Si les facteurs premiers de Nn étaient tous de la forme 4k +1 (c’est-à-dire congrus à 1 modulo<br />

4) il en serait de même de Nn, ce qui n’est pas le cas car Nn est congru à 3 modulo <strong>4.</strong><br />

On en déduit que Nn est nécessairement divisible par l’un des entiers premiers p0, p1, . . . , pn.<br />

Si p0 = 3 divisait Nn il diviserait 4p1p2 . . . pn donc l’un des pk avec k ≥ 1 : impossible.<br />

Si l’un des pk (avec k ≥ 1) divisait Nn, il diviserait 3 ce qui est impossible. Contradiction!<br />

Conclusion : il y a une infinité de nombres premiers de la forme 4k + 3.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>8<br />

On commence par calculer le pgcd de 3960 et de 2520 par l’algorithme d’Euclide.<br />

3960 = 2520 × 1 + 1440, 2520 = 1440 × 1 + 1080, 1140 = 1080 × 1 + 360, 1080 = 360 × 3.<br />

Ainsi pgcd (3960, 2520) = 360 et 3960 = 360 × 11 et 2520 = 360 × 7.<br />

On remarque aussi que 6480 = 360 × 18. L’équation équivaut donc à 7x − 11y = 18.<br />

Une solution de 7x − 11y = 1 est x = −3 et y = −2.<br />

On en déduit qu’une solution de 7x − 11y = 18 est : x0 = −54 et y0 = −36.<br />

Soit maintenant (x, y) un couple solution quelconque de 7x − 11y = 8.<br />

On a l’équivalence : 7x − 11y = 8 ⇔ 7x − 11y = 7x0 − 11y0 ⇔ 7(x − x0) = 11(y − y0).<br />

Ainsi 7 divise 11(y − y0). Mais il est premier avec 11 : il divise donc y − y0 (Gauss).<br />

De même 11 divise x − x0. On peut alors écrire x − x0 = 11k et y − y0 = 7k ′ .<br />

Mais le report dans l’égalité 7(x − x0) = 11(y − y0) équivaut à k = k ′ .<br />

<br />

x = −54 + 11k<br />

Les solutions de l’équation initiale sont donc les<br />

, avec k ∈ ZZ.<br />

y = −36 + 7k<br />

Remarque : une solution très simple (évidente?) est x = 1, y = −1, obtenue pour k = 5.<br />

<br />

x = 1 + 11k<br />

On peut donc réécrire l’ensemble des solutions :<br />

, avec k ∈ ZZ.<br />

y = −1 + 7k<br />

Trouver (x = 1, y = −1) dès le début permet de simplifier la démonstration. Mais on a<br />

préféré donner ici la méthode générale, car il n’existe pas toujours de solution... évidente.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 42


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>9<br />

1. Soient z = (x, y) et z ′ = (x ′ , y ′ ) deux éléments de (ZZ 2 , +).<br />

On a effectivement :<br />

ϕ(z + z ′ ) = ϕ(x + x ′ , y + y ′ ) = α(x + x ′ ) + β(y + y ′ )<br />

= (αx + βy) + (αx ′ + βy ′ ) = ϕ(z) + ϕ(z ′ )<br />

L’application ϕ est donc un morphisme de groupes de (ZZ 2 , +) dans (ZZ, +).<br />

2. Le noyau de ϕ est formé des couples (x, y) tels que αx + βy = 0.<br />

Soit d = pgcd (α, β).<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Il existe deux entiers α ′ et β ′ , premiers entre eux tels que α = dα ′ et β = dβ ′ .<br />

L’équation αx + βy = 0 équivaut alors à α ′ x = −β ′ y.<br />

Puisque α ′ et β ′ sont premiers entre eux, cela implique que α ′ divise y et β ′ divise x.<br />

Réciproquement, l’égalité exige x = kβ ′ et y = −kα ′ , avec k ∈ ZZ.<br />

Finalement le noyau de ϕ est formé des couples (x, y) = k(β ′ , −α ′ ), avec k ∈ ZZ.<br />

3. Il s’agit de montrer que x ⋆ y ne dépend que de x (mod n) et de y (mod n).<br />

Si on remplace x par x ′ = x + an et y par y ′ = y + bn (avec a, b ∈ ZZ), on a :<br />

x ′ T y ′ = αx ′ + βy ′ = α(x + an) + β(y + bn)<br />

Il en découle x ′ T y ′ = x T y (mod n).<br />

On a donc x ′ T y ′ = x T y puis x ′ ⋆ y ′ = x ⋆ y.<br />

<strong>4.</strong> Soient x, y, z trois éléments quelconques de ZZ.<br />

= αx + βy + (aα + bβ)n = x T y + (aα + bβ)n<br />

Ils désignent trois éléments quelconques x, y et z de ZZ/nZZ.On a :<br />

x ⋆ (y ⋆ z) = x ⋆ αy + βz = αx + β(αy + βz)<br />

(x ⋆ y) ⋆ z = αx + βy ⋆ z = α(αx + βy) + βz<br />

On en déduit x ⋆ (y ⋆ z) − (x ⋆ y) ⋆ z = β(β − 1)z − α(α − 1)x.<br />

La loi est associative si et seulement si cette quantité est nulle pour tout x, z, et en<br />

particulier si (x = 1, z = 0) et si (x = 0, z = 1), la réciproque étant évidente.<br />

<br />

β(β − 1) = 0<br />

Ainsi ⋆ est associative ⇔<br />

α(α − 1) = 0 ⇔<br />

<br />

n | β(β − 1)<br />

n | α(α − 1)<br />

5. Soient x, y deux éléments quelconques de ZZ.<br />

On a x ⋆ y − y ⋆ x = αx + βy − αy + βx = (α − β)(x − y).<br />

La loi ⋆ est commutative si cette quantité est nulle pour tous x, y, ce qui équivaut<br />

(prendre par exemple x = y + 1) à dire que α − β = 0.<br />

Autrement dit : la loi ⋆ est commutative si et seulement si n divise α − β.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 43


<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

6. Soit e un élément neutre éventuel pour la loi ⋆. Soient x, y quelconques dans ZZ.<br />

On a : x ⋆ e = x ⇔ αx + βe = x ⇔ n | (α − 1)x + βe.<br />

De même : e ⋆ x = x ⇔ αe + βx = x ⇔ n | (β − 1)x + αe.<br />

Si c’est vrai pour tout x, alors n divise α − 1 et β − 1 (utiliser x = 0 puis x = 1.)<br />

<br />

n | α − 1<br />

Inversement supposons<br />

n | β − 1 c’est-à-dire<br />

<br />

α = 1<br />

β = 1<br />

<br />

x ⋆ e = αx + βe = x + e<br />

Alors<br />

. Dans ces conditions le neutre est e = 0.<br />

e ⋆ x = αe + βx = e + x<br />

7. D’après ce qui précède, pour que (ZZ/nZZ, ⋆) soit un groupe commutatif il faut que :<br />

• n divise α(α − 1) et β(β − 1) (pour assurer l’associativité)<br />

• n divise α − β (pour assurer la commutativité)<br />

• n divise α − 1 et β − 1 (existence du neutre).<br />

Ces conditions se résument en fait à la troisième, qui implique les deux autres.<br />

Ainsi il est nécessaire et suffisant que α = 1 et β = 1.<br />

On a alors x ⋆ y = αx + βy = x + y.<br />

Effectivement (ZZ/nZZ, ⋆) est un groupe abélien : c’est le groupe (ZZ/nZZ, +).<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>10<br />

1. On écrit C k<br />

p = p<br />

k<br />

(p − 1)!<br />

(k − 1)!((p − 1) − (k − 1))!<br />

p k−1<br />

= C p−1 .<br />

k<br />

Ainsi on a l’égalité : kC k<br />

p = pC k−1<br />

p−1 , qui montre que p divise kC k<br />

p .<br />

Mais p est premier avec k. Le théorème de Gauss montre alors que p divise C k<br />

p .<br />

<br />

2. La formule du binôme s’écrit : (a + b) p = ap p−1<br />

+<br />

k=1<br />

C k<br />

p a k b p−k + b p .<br />

Or pour tout k de {1, . . . , p − 1}, C k<br />

p est congru à 0 modulo p.<br />

On en déduit : (a + b) p = a p + b p (mod p).<br />

3. Le résultat précédent se généralise facilement et on peut écrire :<br />

∀ n ∈ IN ∗ , ∀ (a1, . . . , an) ∈ ZZ n , (a1 + · · · + an) p = a p<br />

1 + · · · + a p n<br />

(mod p).<br />

En particulier, avec a1 = · · · = an = 1, on trouve le petit théorème de Fermat:<br />

Pour tout n dans IN, pour tout p premier : n p = n (mod p) (c’est évident si n = 0.)<br />

<strong>4.</strong> Si n n’est pas un multiple de p, alors n est premier avec p.<br />

Il existe donc deux entiers u, v tels que un + vp = 1 donc un = 1 (mod p).<br />

On a alors les implications :<br />

n p = n (mod p) ⇒ unn p−1 = un (mod p) ⇒ n p−1 = 1 (mod p).<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 44


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>11<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

On a 56786730 = 2 · 3 · 5 · 7 · 11 · 13 · 31 · 61. D’autre part N = n(m 61 − m) − m(n 61 − n).<br />

61 étant premier, on a m 61 = m (mod 61) et n 61 = n (mod 61) (cf exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>10)<br />

Ainsi 61 divise 61. D’autre part, 60 est divisible par 2, 4, 6, 10, 12 et 30.<br />

Soit k l’un de ces entiers. m 60 − n 60 est donc divisible par m k − n k .<br />

Ainsi N est divisible par mn(m k − n k ) = m(n k+1 − n) − n(m k+1 − m).<br />

Or ∀ k ∈ {2, 4, 6, 10, 12, 30}, p = k + 1 ∈ {3, 5, 7, 11, 13, 31} est premier.<br />

Il s’ensuit que n p − n et m p − m sont divisibles par p. Il en est donc de même de N.<br />

Ainsi N est divisible par les entiers 2, 3, 5, 7, 11, 13, 31, 61.<br />

Puisque ces entiers sont premiers et distincts, N est divisible par leur produit 56786730.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>12<br />

• On suppose que ab et a + b sont premiers entre eux.<br />

Soit d un diviseur commun de a et b. Alors d divise ab et a + b.<br />

Il s’ensuit que d = ±1. Ainsi les entiers a, b sont premiers entre eux.<br />

• Réciproquement, on suppose que a et b sont premiers entre eux.<br />

Alors a + b est premier avec a et avec b. Il est donc premier avec leur produit.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>13<br />

1. Dire qu’un élément de ZZ/pZZ est son propre inverse c’est dire que x 2 = 1.<br />

Mais x 2 = 1 ⇔ (x − 1)(x + 1) = 0 ⇔ x = 1 ou x = −1 (car ZZ/pZZ est un <strong>corps</strong>.)<br />

Les deux seuls éléments de ZZ/pZZ qui sont leur propre inverse sont donc 1 et −1 = p − 1.<br />

2. Le produit de tous les éléments non nuls de ZZ/pZZ s’écrit 1 · 2 · · · · p − 1 = (p − 1)!.<br />

Mais dans ce produit, on peut grouper deux par deux les éléments 2, · · · , p − 2 en associant<br />

à chaque k son inverse.<br />

Ainsi 2 · 3 · · · · p − 2 = 1. Il en découle (p − 1)! = 1 · p − 1 = p − 1 = −1.<br />

Ce résultat signifie que (p − 1)! + 1 est divisible par p (théorème de Wilson.)<br />

3. Soit n un entier naturel non premier, avec n > 2.<br />

Soit k un diviseur de n compris entre 2 et n − 1.<br />

Alors k divise (n − 1)!. Il ne divise donc pas (n − 1)! + 1.<br />

A fortiori l’entier n ne divise pas (n − 1)! + 1 : la réciproque est établie.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 45


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>14<br />

On commence par évaluer 2 n et 5 n modulo 24, pour les petits entiers naturels n.<br />

n 0 1 2 3 4 5 6<br />

2 n 1 2 4 8 16 8 · · ·<br />

5 n 1 5 1 · · ·<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

n 2 = 16 (mod 24) si n est pair<br />

Une récurrence évidente donne alors : ∀ n ≥ 3,<br />

2 n = 8 (mod 24) si n est impair<br />

n 5 = 1<br />

De le même manière, ∀ n ≥ 0,<br />

5<br />

(mod 24) si n est pair<br />

n = 5 (mod 24) si n est impair<br />

On en déduit : 2x − 5y ≡ 3 (mod 24) ⇔<br />

<br />

x = 2<br />

y est pair ou<br />

<br />

x est impair ≥ 3<br />

y est impair<br />

On voit également que l’équation 2 x − 5 y ≡ 5 (mod 24) ne possède aucune solution.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>15<br />

Soit (x, y, z) ∈ ZZ 3 une solution de 10x + 15y + 6z = 73, s’il en existe.<br />

On effectue une réduction modulo 2 et on trouve y ≡ 1 (mod 2).<br />

On trouve de même x ≡ 1 (mod 3) et z ≡ 3 (mod 5).<br />

⎧<br />

⎨ x = 3X + 1<br />

Autrement dit, on peut nécessairement écrire y = 2Y + 1 , avec (X, Y, Z) ∈ ZZ<br />

⎩<br />

z = 5Z + 3<br />

3 .<br />

Réciproquement, si on écrit x, y, z sous cette forme :<br />

10x + 15y + 6z = 73 ⇔ 10(3X + 1) + 15(2Y + 1) + 6(5Z + 3) = 73<br />

• Dans IN :<br />

⇔ X + Y + Z = 1<br />

On remarque que si x, y, z sont dans IN, il en est de même de X, Y, Z.<br />

Les seules solutions en (X, Y, Z) sont (1, 0, 0), (0, 1, 0) et (0, 0, 1).<br />

Les seules solutions en (x, y, z) sont donc (4, 1, 3), (1, 3, 3) et (1, 1, 8).<br />

• Dans ZZ :<br />

L’équation X +Y +Z = 1 a pour solutions les triplets (X, Y, 1−X −Y ), avec (X, Y ) ∈ ZZ 2 .<br />

Les solutions de 10x + 15y + 6z = 73 sont donc les (x, y, z) tels que :<br />

⎧<br />

⎨ x = 3X + 1<br />

y = 2Y + 1<br />

, avec (X, Y ) ∈ ZZ<br />

⎩<br />

z = 5(1 − X − Y ) + 3 = 8 − 5(X + Y )<br />

2 .<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 46


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>16<br />

Soit (x, y, z) ∈ ZZ 3 une solution du système, s’il en existe.<br />

La deuxième équation montre que x est impair.<br />

La première équation montre alors que z est impair.<br />

On peut donc poser x = 2X + 1 et z = 2Z + 1, avec (X, Z) ∈ ZZ 2 .<br />

<br />

X − y + Z = −1<br />

Z = 2X<br />

Le système équivaut alors à<br />

qui équivaut à<br />

X + y − 2Z = 1 y = 3X + 1<br />

⎧<br />

⎨ x = 2X + 1<br />

L’ensemble des solutions est donc formé des triplets y = 3X + 1 , avec X ∈ ZZ.<br />

⎩<br />

z = 4X + 1<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>17<br />

On a l’équivalence : x 2 + 2x = 3 ⇔ (x − 1)(x + 3) = 0.<br />

• Dans ZZ/97ZZ :<br />

L’entier 97 étant premier, ZZ/97ZZ est un <strong>corps</strong> (pas de diviseur de zéro).<br />

Dans ZZ/97ZZ, on a donc : (x − 1)(x + 3) = 0 ⇔ x ∈ {1, −3} = {1, 94}.<br />

• Dans ZZ/91ZZ :<br />

L’entier 91 se factorise en 91 = 7 · 13.<br />

x = 1 et x = −3 = 88 sont bien sûr solutions de (x − 1)(x + 3) = 0.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Si x est une autre solution, alors x − 1 et x + 3 sont des diviseurs de zéro dans ZZ/91ZZ.<br />

<br />

1 ≤ k ≤ 90<br />

Or les diviseurs de zéro dans ZZ/91ZZ sont les k, avec<br />

k non premier avec 91<br />

Ces conditions signifient que k doit être divisible par 7 ou par 13.<br />

Les diviseurs de zéros dans ZZ/91ZZ s’obtiennent donc en réunissant<br />

{7, 14, 21, 28, 35, 42, 49, 56, 63, 70, 77, 84} et {13, 26, 39, 52, 65, 78}<br />

On obtient ainsi l’ensemble<br />

X = {7, 13, 14, 21, 26, 28, 35, 39, 42, 49, 52, 56, 63, 65, 70, 77, 78, 84}<br />

Rappelons qu’on cherche x dans ZZ/91ZZ tel que x − 1 ∈ X et x + 3 ∈ X.<br />

Les seules possibilités sont x = 36 et x = 53.<br />

<br />

(36 − 1)(36 + 3) = 3539 = 91 · 15 = 0<br />

On a effectivement<br />

(53 − 1)(53 + 3) = 5256 = 91 · 32 = 0<br />

Conclusion : les solutions de x 2 + 2x = 3 dans ZZ/91ZZ sont 1, 36, 53, 88.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 47


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>18<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

• La loi + est la loi additive habituelle de (ZZ/5ZZ) 2 : (K, +) est un groupe commutatif.<br />

• Il est clair que la loi ⋆ est commutative : (a, b) ⋆ (a ′ , b ′ ) = (a ′ , b ′ ) ⋆ (a, b).<br />

• Le couple (1, 0) est visiblement neutre pour la loi ⋆ : (a, b) ⋆ (1, 0) = (a, b).<br />

• Montrons que la loi ⋆ est associative.<br />

Soient x = (a, b), x ′ = (a ′ , b ′ ) et x ′′ = (a ′′ , b ′′ ) trois éléments quelconques de K. On a :<br />

z ⋆ (z ′ ⋆ z ′′ ) = (a, b) ⋆ (a ′ a ′′ + 2b ′ b ′′ , a ′ b ′′ + b ′ a ′′ )<br />

= (aa ′ a ′′ + 2ab ′ b ′′ + 2ba ′ b ′′ + 2bb ′ a ′′ , aa ′ b ′′ + ab ′ a ′′ + ba ′ a ′′ + 2bb ′ b ′′ )<br />

Ce résultat est invariant si on permute (a, b) et (a ′′ , b ′′ ).<br />

Ainsi, avec la commutativité :<br />

z ⋆ (z ′ ⋆ z ′′ ) = z ′′ ⋆ (z ′ ⋆ z) = (z ′ ⋆ z) ⋆ z ′′ = (z ⋆ z ′ ) ⋆ z ′′<br />

• Montrons que la loi ⋆ est distributive par rapport à la loi +.<br />

Soient x = (a, b), x ′ = (a ′ , b ′ ) et x ′′ = (a ′′ , b ′′ ) trois éléments quelconques de K. On a :<br />

z ⋆ (z ′ + z ′′ ) = (a, b) ⋆ (a ′ + a ′′ , b ′ + b ′′ )<br />

= (aa ′ + aa ′′ + 2bb ′ + 2bb ′′ , ab ′ + ab ′′ + ba ′ + ba ′′ )<br />

= (aa ′ + 2bb ′ , ab ′ + ba ′ ) + (aa ′′ + 2bb ′′ , ab ′′ + ba ′′ )<br />

= z ⋆ z ′ + z ⋆ z ′′<br />

• Enfin il reste à montrer que tout z = (a, b) non nul de K a un inverse pour la loi ⋆.<br />

On doit résoudre le système (a, b) ⋆ (a ′ , b ′ ′ ′ aa + 2bb = 1<br />

) = (1, 0) ⇔<br />

ba ′ + ab ′ = 0 .<br />

<br />

<br />

Le “déterminant” de ce système est ∆ = a 2b <br />

<br />

b a = a2 − 2b2 .<br />

Voici les différentes valeurs de x 2 et 2x 2 quand a décrit IK :<br />

x 0 1 2 3 4<br />

x 2 0 1 4 4 1<br />

2x 2 0 2 3 3 2<br />

On constate que l’égalité x 2 = 2y 2 n’est possible dans IK que si x = y = 0.<br />

Ainsi ∆ = a 2 − 2b 2 est non nul, donc inversible dans le <strong>corps</strong> ZZ/nZZ.<br />

Soit u l’inverse de ∆. On a donc l’égalité : u(a 2 − 2b 2 ) = 1.<br />

On pose a ′ <br />

<br />

= u 1 2b <br />

<br />

0 a = ua et b′ <br />

<br />

= u a 1 <br />

<br />

b 0 = −bu.<br />

On constate que :<br />

(a, b) ⋆ (a ′ , b ′ ) = (aa ′ + 2bb ′ , ab ′ + ba ′ ) = (u(a 2 − 2b 2 ), 0) = (1, 0)<br />

Ainsi (a, b) est inversible et son inverse est (ua, −bu).<br />

Conclusion : (IK, +, ⋆) est un <strong>corps</strong>.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 48


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>19<br />

On a 1999 = 285 · 7 + 4 et donc 1999 1999 ≡ 4 1999 (mod 7).<br />

On calcule ensuite les premières valeurs de 4 n (mod 7) :<br />

n 0 1 2 3 · · ·<br />

4 n 1 4 2 1 · · ·<br />

Il est clair que la suite des 4 n (mod 7) est 3-périodique.<br />

Plus précisément : 4 n = 4 r (mod 7) avec n = r (mod 3).<br />

Or 1999 ≡ 1 (mod 3). On en déduit 1999 1999 ≡ 4 1999 ≡ 4 1 = 4 (mod 7).<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>20<br />

On a 1999 = 191 · 11 + 8. Ainsi 1999 ≡ 8 (mod 11) ⇒ N ≡ 8 19991999<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

(mod 11).<br />

Le petit théorème de Fermat (cf exercice <strong>4.</strong><strong>4.</strong>11) montre que 8 10 ≡ 1 (mod 11).<br />

Il reste donc à trouver le reste r dans la division de n = 1999 1999 par 10.<br />

En effet, si n = 10q + r, alors 8 n = 8 10q+r = (8 10 ) q 8 r ≡ 8 r (mod 11).<br />

Or 1999 ≡ −1 (mod 10). Donc n ≡ (−1) 1999 ≡ −1 ≡ 9 (mod 10).<br />

Ainsi r = 9, et N ≡ 8 n ≡ 8 9 (mod 11). D’autre part :<br />

8 2 ≡ −2 (mod 11) ⇒ 8 4 ≡ 4 (mod 11)<br />

⇒ 8 8 ≡ 16 ≡ 5 (mod 11) ⇒ 8 9 ≡ 40 ≡ 7 (mod 11)<br />

Conclusion : le reste dans la division de N = 1999 19991999<br />

par 11 est 7.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 49


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.1<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. On suit les “orbites” des éléments de {1, . . . , 12}, jusqu’à les avoir tous passé en revue.<br />

Ainsi 1 est envoyé sur 6, qui est envoyé sur 11, lui-même sur 8, lui-même sur 3, qui est<br />

enfin envoyé sur 1 : on obtient ainsi un premier cycle (1, 6, 11, 8, 3).<br />

On passe ensuite à l’orbite de 2 et on trouve le cycle (2, 12, 5, 9).<br />

On vérifie enfin l’orbite de 4, qui nous donne le cycle (4, 10, 7).<br />

⎧<br />

⎨ σ1 = (1, 6, 11, 8, 3)<br />

On trouve finalement σ = σ1 ◦ σ2 ◦ σ3, avec σ2 = (2, 12, 5, 9)<br />

⎩<br />

σ3 = (4, 10, 7)<br />

2. Il suffit de décomposer σ1, σ2 et σ3 en produits de transpositions :<br />

σ1 = (1, 6, 11, 8, 3) = (1, 6) ◦ (6, 11) ◦ (11, 8) ◦ (8, 3)<br />

σ2 = (2, 12, 5, 9) = (2, 12) ◦ (12, 5) ◦ (5, 9)<br />

σ3 = (4, 10, 7) = (4, 10) ◦ (10, 7)<br />

On obtient une décomposition de σ :<br />

σ = (1, 6) ◦ (6, 11) ◦ (11, 8) ◦ (8, 3) ◦ (2, 12) ◦ (12, 5) ◦ (5, 9) ◦ (4, 10) ◦ (10, 7)<br />

3. σ est décomposée en un nombre impair de transpositions. Donc σ est impaire.<br />

Une autre méthode consiste à écrire que la signature de la permutation σ est le produit<br />

de celles des cycles σ1, σ2 et σ3.<br />

Or la signature d’un cycle de longueur m est (−1) m+1 .<br />

⎧<br />

⎨ ε(σ1) = (−1)<br />

On en déduit<br />

⎩<br />

6 = 1<br />

ε(σ2) = (−1) 5 = −1<br />

ε(σ3) = (−1) 4 puis ε(σ) = ε(σ1)ε(σ2)ε(σ3) = −1.<br />

= 1<br />

<strong>4.</strong> Pour tout entier k, on a σ k = σ k 1 ◦ σ k 2 ◦ σ k 3.<br />

Or un cycle s de longueur m est d’ordre m : il vérifie sn = Id ⇔ m | n.<br />

Ainsi σn ⎧<br />

⎨ σ<br />

= Id ⇔<br />

⎩<br />

n 1 = Id<br />

σn 2 = Id<br />

σn ⎧<br />

⎨ 5 | n<br />

3 = Id<br />

⇔ 4 | n<br />

⎩<br />

3 | n<br />

⇔ 60 | n.<br />

Le plus petit entier n tel que σn = Id est donc n = 60.<br />

5. On a 1999 = 60 · 33 + 19. On en déduit σ 1999 = σ 19 = σ 19<br />

1 ◦ σ 19<br />

2 ◦ σ 19<br />

3 .<br />

On peut encore simplifier en tenant compte des ordres respectifs de σ1, σ2 et σ3 :<br />

σ19 1<br />

σ19 2<br />

σ19 3<br />

= σ 5·3+4<br />

1<br />

= σ 4·4+3<br />

1<br />

= σ 3·6+1<br />

1<br />

= σ 4 1 = (1, 6, 11, 8, 3) 4 = (1, 3, 8, 11, 6)<br />

= σ 3 1 = (2, 12, 5, 9) 3 = (2, 9, 5, 12)<br />

= σ1 = (4, 10, 7)<br />

On en déduit finalement σ 1999 = (1, 3, 8, 11, 6) ◦ (2, 9, 5, 12) ◦ (4, 10, 7)<br />

Ainsi : σ 1999 =<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

3 9 8 10 12 1 4 11 5 7 6 2<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 50<br />

<br />

.


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.2<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. On va montrer que σ ◦ τ = τ ◦ σ ⇔ {σ(i), σ(j)} = {i, j}.<br />

• On suppose que σ ◦ τ = τ ◦ σ.<br />

<br />

σ ◦ τ(i) = τ ◦ σ(i)<br />

Alors en particulier<br />

σ ◦ τ(j) = τ ◦ σ(j) c’est-à-dire<br />

<br />

σ(j) = τ(σ(i))<br />

σ(i) = τ(σ(j))<br />

Les deux éléments σ(i) et σ(j) (qui sont différents) sont donc échangés par τ.<br />

Cela signifie que {σ(i), σ(j)} = {i, j}.<br />

<br />

σ(i) = i<br />

• Inversement, supposons {σ(i), σ(j)} = {i, j} donc<br />

σ(j) = j ou<br />

<br />

σ(i) = j<br />

σ(j) = i<br />

<br />

σ(j) = τ(σ(i))<br />

On a alors<br />

σ(i) = τ(σ(j)) donc<br />

<br />

σ ◦ τ(i) = τ ◦ σ(i)<br />

σ ◦ τ(j) = τ ◦ σ(j)<br />

De plus, soit k un élément de {1, 2, . . . , n} distinct de i et j, donc invariant par τ.<br />

L’élément σ(k) est distinct de σ(i) et σ(j) donc de i et j, donc invariant par τ.<br />

Pour cet élément, on a alors : σ ◦ τ(k) = σ(k) = τ ◦ σ(k).<br />

Ainsi σ ◦ τ et τ ◦ σ sont égales sur tout élément de {1, 2, . . . , n}.<br />

2. Il est clair que Id commute avec tous les éléments de Sn.<br />

Inversement soit σ dans Sn telle que : ∀ s ∈ Sn, σ ◦ s = s ◦ σ.<br />

Soient i, j, k trois éléments distincts de {1, 2, . . . , n} (c’est possible car n ≥ 3.)<br />

Par hypothèse σ commute avec les transpositions τ = (i, j) et τ ′ = (i, k).<br />

<br />

{σ(i), σ(j)} = {i, j}<br />

D’après la question (1), cela signifie que<br />

{σ(i), σ(k)} = {i, k}<br />

Mais ce double résultat implique σ(i) = i.<br />

Comme i est quelconque dans {1, 2, . . . , n}, cela signifie que σ est l’application identité.<br />

3. Id commute avec tous les éléments de Sn donc avec toutes les permutations paires!<br />

Réciproquement soit σ commutant avec les permutations paires de {1, 2, . . . , n} (n ≥ 4).<br />

En particulier σ commute avec tous les cycles de longueur 3.<br />

Soit c = (i, j, k) un tel cycle, et soit x un élément de {1, 2, . . . , n} distinct de {i, j, k}.<br />

L’élément x est invariant par le cycle c.<br />

On a σ ◦ c(x) = c ◦ σ(x) donc σ(x) = c(σ(x)).<br />

Il en découle que σ(x) est invariant par c, donc distinct de i, j, k.<br />

Autrement dit l’ensemble des éléments invariants par c (c’est-à-dire le complémentaire<br />

de {i, j, k} dans {1, 2, . . . , n}) est stable par σ.<br />

Par passage au complémentaire, on en déduit que {i, j, k} est stable par σ.<br />

Donnons-nous maintenant quatre éléments distincts x, y, z, t de {1, 2, . . . , n}.<br />

D’après ce qui précède, les ensembles {x, y, z} et {x, y, t} et {x, z, t} sont stables par σ.<br />

Il en est donc de même de leur intersection, c’est-à-dire du singleton {x}.<br />

Autrement dit σ(x) = x pour tout élément x de {1, 2, . . . , n}.<br />

On en déduit que σ est la permutation identité.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 51


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.3<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Il s’agit de montrer que toute permutation σ de {1, 2, . . . , n} peut s’écrire au moins<br />

d’une manière comme un produit de transpositions τj.<br />

Il suffit de le montrer quand σ est une transposition (car toute permutation est un<br />

produit de transpositions quelconques.)<br />

On se donne donc deux éléments i < j de {1, 2, . . . , n}, et σ = (i, j).<br />

Si j = i + 1, il n’y a rien à démontrer.<br />

On suppose donc j ≥ i + 2.<br />

On constate effectivement que :<br />

σ = (i, j) = (i, i + 1) ◦ (i + 1, i + 2) ◦ · · · ◦ (j − 2, j − 1) ◦ (j − 1, j)<br />

◦(j − 2, j − 1) · · · ◦ (i + 1, i + 2) ◦ (i, i + 1)<br />

= τi ◦ τi+1 ◦ · · · ◦ τj−2 ◦ τj−1 ◦ τj−2 ◦ · · · τi+1 ◦ τi<br />

2. On décompose d’abord σ en produits de cycles à supports disjoints :<br />

<br />

1<br />

σ =<br />

4<br />

2<br />

5<br />

3<br />

2<br />

4<br />

1<br />

<br />

5<br />

= (1, 4) ◦ (2, 5, 3) = (1, 4) ◦ (5, 3, 2)<br />

3<br />

On décompose le deuxième cycle en deux transpositions : σ = (1, 4) ◦ (3, 5) ◦ (2, 3).<br />

On décompose alors chaque transposition comme vu dans la question (1) :<br />

σ = (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (2, 3) ◦ (1, 2) ◦ (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (3, 4) ◦ (2, 3)<br />

Remarque : on a remplacé le cycle (2, 5, 3) par son écriture équivalente (5, 3, 2) pour<br />

minimiser les écarts entre éléments à échanger donc le nombre final de transpositions.<br />

3. (a) On passe de MERCI à CRIME par la permutation σ sur la liste des cinq lettres<br />

du mot initial. Voici donc les différentes étapes (on a souligné à chaque fois les deux<br />

lettres à échanger) :<br />

MERCI MRECI MRCEI MRCIE MRICE ⇒<br />

⇒ RMICE RIMCE RICME RCIME CRIME<br />

(b) Il est possible de faire la même transformation, mais en 7 étapes au lieu de 9 :<br />

MERCI MECRI MCERI CMERI ⇒<br />

⇒ CMREI CRMEI CRMIE CRIME<br />

Cette méthode, qui “remonte” les lettres C, R, puis I vers le début du mot est<br />

beaucoup plus naturelle.<br />

Pour ce qui est de notre exemple, elle montre qu’une autre décomposition de σ est :<br />

σ = (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4)<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 52


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.4<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. Comme l’indication le suggère, il suffit de prouver que toute transposition (i, i + 1)<br />

de deux éléments consécutifs s’écrit comme une composition utilisant exclusivement le<br />

cycle c (et ses puissances) et la transposition τ = (1, 2).<br />

On note tout d’abord que s = c 1−i = c n+1−i commence par envoyer i et j sur 1 et 2.<br />

Cette permutation procède en effet à un décalage de n+1−i positions “vers la droite” :<br />

s = c 1−i <br />

1<br />

=<br />

n + 2 − i<br />

2<br />

n + 3 − i<br />

·<br />

· · ·<br />

i − 1<br />

n<br />

i<br />

1<br />

i + 1<br />

2<br />

i + 2<br />

3<br />

· · ·<br />

· · ·<br />

n − 1<br />

n − i<br />

<br />

n<br />

n + 1 − i<br />

On peut alors appliquer la transposition τ pour échanger 1 et 2 :<br />

τ ◦ c n+1−i <br />

1<br />

=<br />

n + 2 − i<br />

2<br />

n + 3 − i<br />

·<br />

· · ·<br />

i − 1<br />

n<br />

i<br />

2<br />

i + 1<br />

1<br />

i + 2<br />

3<br />

· · ·<br />

· · ·<br />

n − 1<br />

n − i<br />

<br />

n<br />

n + 1 − i<br />

On applique alors la permutation inverse s −1 = c i−1 de s, donc l’effet va être de ramener<br />

les éléments dans leurs positions initiales (sauf i et i + 1 qui sont donc échangés).<br />

Voici tout d’abord s −1 (décalage de i − 1 positions “vers la droite”) :<br />

s −1 = c i−1 =<br />

<br />

1 2 3 · · · n + 1 − i n + 2 − i n + 3 − i · · · n − 1 n<br />

<br />

i i + 1 i + 2 · · · n 1 2 · · · i − 2 i − 1<br />

On en éduit effectivement :<br />

s −1 <br />

1<br />

◦ τ ◦ s =<br />

1<br />

2<br />

2<br />

3<br />

3<br />

·<br />

· · ·<br />

i − 1<br />

i − 1<br />

i<br />

i + 1<br />

i + 1<br />

i<br />

i + 2<br />

i + 2<br />

· · ·<br />

· · ·<br />

n − 1<br />

n − 1<br />

<br />

n<br />

= (i, i + 1)<br />

n<br />

2. On reprend les notations de l’exercice précédent.<br />

(a) On rappelle l’égalité :<br />

σ = (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (2, 3) ◦ (1, 2) ◦ (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (3, 4) ◦ (2, 3)<br />

<br />

1<br />

On note encore s =<br />

2<br />

2<br />

3<br />

3<br />

4<br />

4<br />

5<br />

<br />

5<br />

= (1, 2, 3, 4, 5) et τ = (1, 2).<br />

1<br />

On sait maintenant que, pour tout i : (i, i + 1) = σ i−1 ◦ τ ◦ σ 6−i .<br />

On en déduit, compte tenu de σ 5 = Id :<br />

σ = τ ◦ σ ◦ τ ◦ σ 4 ◦ σ 2 ◦ τ ◦ σ 3 ◦ σ ◦ τ ◦ σ 4<br />

◦τ ◦ σ 2 ◦ τ ◦ σ 3 ◦ σ 3 ◦ τ ◦ σ 2 ◦ σ 2 ◦ τ ◦ σ 3 ◦ σ ◦ τ ◦ σ 4<br />

= τ ◦ σ ◦ τ ◦ σ ◦ τ ◦ σ 4 ◦ τ ◦ σ 4 ◦ τ ◦ σ 2 ◦ τ ◦ σ ◦ τ ◦ σ 4 ◦ τ ◦ σ 4 ◦ τ ◦ σ 4<br />

Voici donc les étapes pour passer de MERCI à CRIME.<br />

On a groupé les étapes consistant en plusieurs rotations vers la droite, en précisant<br />

le nombre de rotations simultanées, et on a représenté l’échange des deux premières<br />

lettres par le symbole ↔.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 53


MERCI 4<br />

→<br />

4<br />

→<br />

2<br />

→<br />

ERCIM ↔ RECIM 4<br />

→<br />

EIMRC ↔ IEMRC 1<br />

→<br />

MRICE ↔ RMICE 4<br />

→<br />

4<br />

→ MCERI ↔ CMERI 1<br />

→<br />

1<br />

→<br />

RCIME ↔ CRIME<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

ECIMR ↔ CEIMR<br />

CIEMR ↔ ICEMR<br />

MICER ↔ IMCER<br />

ICMER ↔ CIMER<br />

(b) On peut en fait effectuer la transformation beaucoup plus rapidement :<br />

MERCI 3<br />

→<br />

RCIME ↔ CRIME<br />

Sur cet exemple, on voit que la méthode générale de décomposition (obtenue par<br />

application de la démonstration prouvant qu’une permutation quelconque est une<br />

composée de s et τ) peut être très inefficace dans tel ou tel cas particulier (là où<br />

des astuces sont possibles.)<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.5<br />

1. Il s’agit de montrer que toute permutation σ de {1, 2, . . . , n} peut s’écrire au moins d’une<br />

manière comme un produit de transpositions τj. Il suffit de le montrer quand σ est une<br />

transposition (car toute permutation est un produit de transpositions quelconques.)<br />

On se donne i, j dans {1, 2, . . . , n}, avec i < j et la transposition σ = (i, j).<br />

Il n’y a rien à démontrer si i = 1. On suppose donc 2 ≤ i < j.<br />

On constate effectivement que : σ = (i, j) = (1, j) ◦ (1, i) ◦ (1, j) = (1, i) ◦ (1, j) ◦ (1, i)<br />

Le fait qu’il y ait deux manières différentes d’écrire σ peut s’avérer utile pour simplifier la<br />

décomposition d’une permutation quelconque (on en verra un exemple dans la question<br />

suivante.)<br />

2. On a la décomposition :<br />

<br />

1<br />

σ =<br />

4<br />

2<br />

5<br />

3<br />

2<br />

4<br />

1<br />

<br />

5<br />

= (1, 4) ◦ (2, 5, 3) = (1, 4) ◦ (2, 5) ◦ (3, 5)<br />

3<br />

On décompose les deux dernières transpositions comme vu dans la question (1), et en<br />

écrivant au mieux ces décompositions pour avoir la simplification (1, 5) ◦ (1, 5) = Id :<br />

σ = (1, 4) ◦ (1, 5) ◦ (1, 2) ◦ (1, 5) ◦ (1, 5) ◦ (1, 3) ◦ (1, 5)<br />

= (1, 4) ◦ (1, 5) ◦ (1, 2) ◦ (1, 3) ◦ (1, 5)<br />

3. On passe du mot MERCI au mot CRIME par la permutation σ appliquée à la liste<br />

ordonnée des cinq lettres du mot initial.<br />

Voici les étapes (on a souligné la lettre à échanger avec la première lettre) :<br />

MERCI IERCM REICM ERICM MRICE CRIME<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 54


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.6<br />

1. Soient σ et σ ′ deux cycles qui commutent : σ ◦ σ ′ = σ ′ ◦ σ.<br />

On suppose que les supports de σ et σ ′ sont distincts.<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

Il existe par exemple x dans {1, 2, . . . , n} qui est dans le support de σ (donc modifié par<br />

σ) mais qui n’est pas dans celui de σ ′ (donc invariant par cette permutation.)<br />

Si σ est un cycle de longueur m, son support s’écrit {x, σ(x), . . . , σ m−1 (x)}.<br />

Or, pour tout entier k de {0, 1, . . . , n − 1}, on a :<br />

σ k (x) = σ k ◦ σ ′ (x) (car x est invariant par σ ′ )<br />

= σ ′ ◦ σ k (x) (σ ′ commute avec σ donc avec σ k )<br />

Ainsi les différents éléments σ k (x) du support de σ sont invariants par σ ′ , ce qui exprime<br />

qu’ils n’appartiennent pas au support de σ ′ .<br />

Les supports de σ et σ ′ sont donc disjoints (s’ils sont distincts).<br />

2. Inversement, si les supports de σ et σ ′ sont disjoints, alors σ ◦ σ ′ = σ ′ ◦ σ.<br />

Mais si on suppose que σ, σ ′ ont même support, alors on peut avoir σ ◦ σ ′ = σ ′ ◦ σ.<br />

Par exemple, dans S4, on peut poser :<br />

<br />

1 2 3 4<br />

σ =<br />

= (1, 2, 3, 4) et σ<br />

2 3 4 1<br />

′ =<br />

<br />

1 2 3 4<br />

= (1, 2, 4, 3)<br />

2 4 1 3<br />

Les supports de σ et σ ′ sont tous deux égaux à {1, 2, 3, 4}.<br />

′ ′ σ ◦ σ(1) = σ (2) = 4<br />

Pourtant on vérifie que<br />

σ ◦ σ ′ (1) = σ(2) = 3 : Les cycles σ et σ′ ne commutent pas.<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.7<br />

Il est clair que les puissances de c commutent avec c.<br />

Réciproquement, soit σ une permutation telle que σ ◦ c = c ◦ σ.<br />

Posons σ(1) = k (avec 0 ≤ k ≤ n − 1) et montrons que σ = c k .<br />

Pour tout entier j compris 0 et n − 1, on a :<br />

σ(j + 1) = σ (c j (1)) = (σ ◦ c j )(1)<br />

= (cj ◦ σ)(1) (car σ commute avec c donc avec cj )<br />

= cj (σ(1)) = cj ck (1) <br />

(car σ(1) = k et k + 1 = ck (1))<br />

= c j+k (1) = c k (c j (1)) = c k (j + 1)<br />

Ainsi σ(j + 1) = c k (j + 1) pour tout j de {0, 1, . . . , n − 1}. On a obtenu σ = c k .<br />

Conclusion : les permutations qui commutent avec c sont les puissances de c, qui se réduisent<br />

aux c k , avec 0 ≤ k ≤ n − 1 (car c n = Id.)<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 55


Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.8<br />

<strong>Groupes</strong>, <strong>anneaux</strong>, <strong>corps</strong><br />

1. On sait que toute permutation paire est la composée d’un nombre pair de transpositions.<br />

Il suffit donc de prouver que le produit σ = τ ◦ τ ′ de deux transpositions peut lui-même<br />

s’écrire comme un produit de cycles de longueur 3.<br />

Posons τ = (i, j) et τ ′ = (k, l). Plusieurs cas sont possibles :<br />

• Premier cas : {i, j} = {k, l}. On a alors τ = τ ′ , donc σ = Id.<br />

On peut alors écrire σ = c 3 = c 0 , où c est n’importe quel cycle de longueur 3 (mais il<br />

vaut mieux considérer ici σ comme un produit “vide” de cycles de longueur 3).<br />

• Deuxième cas : les quatre entiers i, j, k, l sont distincts.<br />

Dans ce cas, on constate que σ = (i, j) ◦ (k, l) = (i, k, j) ◦ (k, l, i).<br />

• Troisième cas : les deux paires {i, j} et {k, l} ont exactement un élément en commun.<br />

Sans perdre de généralité, on peut supposer l = i. Ainsi τ = (i, j) et τ ′ = (i, k).<br />

On remarque alors que τ ◦ τ ′ = (i, j) ◦ (i, k) = (i, k, j).<br />

τ◦τ ′ est donc toujours un produit de cycles de longueur 3, ce qui achève la démonstration.<br />

2. On décompose la permutation circulaire σ en produit de transpositions :<br />

<br />

1<br />

σ =<br />

2<br />

2<br />

3<br />

3<br />

4<br />

4<br />

5<br />

5<br />

6<br />

6<br />

7<br />

<br />

7<br />

= (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (5, 6) ◦ (6, 7)<br />

1<br />

On regroupe ces transpositions par paires consécutives. Dans chacune de ces paires, il<br />

y a un élément en commun. Par exemple : (1, 2) ◦ (2, 3) = (1, 2, 3).<br />

On en déduit la décomposition : σ = (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) = (1, 2, 3) ◦ (3, 4, 5) ◦ (5, 6, 7).<br />

Corrigé de l’exercice <strong>4.</strong>5.9<br />

On procède par récurrence sur l’entier n. La propriété est vraie si n = 3. En effet, si on note<br />

c3 = (1, 2, 3) alors les permutations paires sont Id = c 0 3 et (1, 3, 2) = c 2 3.<br />

On suppose donc que la propriété a été démontrée pour un certain entier n ≥ 3.<br />

On se donne une permutation paire σ de l’ensemble {1, 2, . . . , n, n + 1}.<br />

• Si σ(n + 1) = n + 1, alors la restriction de σ à {1, 2, . . . , n} est une permutation paire.<br />

Elle se décompose par hypothèse en un produit des ck = (1, 2, k) avec 3 ≤ k ≤ n.<br />

On obtient ainsi une décomposition de σ elle-même.<br />

• On suppose donc σ(n + 1) = j ≤ n.<br />

On constate que (c −1<br />

n+1 ◦ cj ◦ σ)(n + 1) = (c −1<br />

n+1 ◦ cj)(j) = c −1<br />

n+1(1) = n + 1.<br />

Ainsi la permutation paire σ ′ = c −1<br />

n+1 ◦ cj ◦ σ laisse n + 1 invariant.<br />

On peut donc appliquer le résultat précédent à σ ′ .<br />

On en déduit que σ = c −1<br />

j ◦ cn+1 ◦ σ ′ = c 2 j ◦ cn+1 ◦ σ ′ se décompose en produit de cycles ck<br />

avec 3 ≤ k ≤ n + 1, ce qui démontre la propriété au rang n + 1 et achève la récurrence.<br />

Jean-Michel.Ferrard @ ac-lyon.fr, 7 novembre 2000 Page 56

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!