Le traitement de l'insomnie - Profession Santé
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<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong><br />
l’insomnie<br />
PP 40070230 1200, avenue McGill College, bureau 800, Montréal (QC) H3B 4G7<br />
Volume 57 – n° 2<br />
Avril – mai 2010<br />
<strong>Le</strong>s pages b<strong>Le</strong>ues<br />
L’ostéoporose<br />
À vos soins<br />
La maladie<br />
<strong>de</strong> Ménière<br />
santé pubLique<br />
Cyberpharmacies<br />
et médicaments<br />
contrefaits<br />
www.professionsAntequebec.cA
Directrice <strong>de</strong> la rédaction<br />
caroline baril<br />
rédactrice en chef<br />
hélène-m. blanchette, b. pharm.<br />
rédacteur en chef adjoint<br />
Jean-françois Guévin, b. pharm., m.b.a., pharm. D.<br />
Adjointe à la directrice <strong>de</strong> la rédaction<br />
mélanie alain<br />
Direction artistique<br />
Dino peressini<br />
Graphiste<br />
Jocelyne Demers<br />
Directeur <strong>de</strong>s rédactions, Groupe santé<br />
rick campbell<br />
comité <strong>de</strong> rédaction<br />
AVez-Vous entenDu pArler De...<br />
isabelle Giroux, b. pharm. m. sc.<br />
Dominique harvey, b. pharm.<br />
À Vos soins<br />
sonia Lacasse, b. pharm.<br />
sophie Grondin, b. pharm. m. sc.<br />
À Votre serVice sAns orDonnAnce<br />
nancy Desmarais, b. pharm.<br />
Julie martineau, b. pharm.<br />
De lA mère Au nourrisson<br />
caroline morin, b. pharm., m. sc.<br />
D’une pAGe À l’Autre<br />
isabelle boisclair, b. pharm., m. sc.<br />
nicolas paquette-Lamontagne, b. pharm., m. sc., m.b.a.<br />
inforoute<br />
Jean-françois bussières, b. pharm., m. sc., m.b.a.<br />
les pAGes bleues<br />
chantal Duquet, b. pharm., m. sc.<br />
ingrid Wagner, b. pharm.<br />
phArmAcoViGilAnce<br />
marie Larouche, b. pharm., m. sc.<br />
christine hamel, b. pharm., m. sc.<br />
plAce Aux questions<br />
élyse Desmeules, b. pharm.<br />
quelques conseils sur...<br />
Julie Véronneau, b. pharm.<br />
sAnté publique<br />
suzie Lavallée, b. pharm.<br />
membre honoraire<br />
Georges roy, m. pharm.<br />
impression<br />
imprimeries Transcontinental<br />
Québec Pharmacie est publié<br />
8 fois l’an par rogers media.<br />
Vous pouvez consulter notre politique<br />
environnementale à :<br />
www.leseditionsrogers.ca/about_rogers/<br />
environmental.htm<br />
nous reconnaissons l’ai<strong>de</strong> financière du gouvernement<br />
du canada par l’entremise du fonds du canada pour les<br />
périodiques (fcp) pour nos activités d’édition.<br />
éditoriaL<br />
Touche pas<br />
à mes pétunias (4 e partie)<br />
Comment ça, je ne suis pas capable <strong>de</strong> m’occuper<br />
<strong>de</strong> mes pétunias ?* C’est quoi cette histoire<br />
? Voilà qu’on se permet <strong>de</strong>s commentaires<br />
sur mes compétences ? J’ai étudié quatre<br />
ans pour apprendre à m’occuper <strong>de</strong> mes<br />
pétunias. Quatre ans d’université à comprendre<br />
leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance, la façon <strong>de</strong> les<br />
tailler, <strong>de</strong> les arroser, <strong>de</strong> les cueillir. Et croyezmoi,<br />
les variétés <strong>de</strong> pétunias ne manquent pas<br />
et elles ont considérablement évolué durant<br />
les 20 <strong>de</strong>rnières années. Nouvelles couleurs,<br />
nouveaux croisements, c’est intense comme<br />
jardin ! J’ai aussi développé <strong>de</strong> nouvelles techniques<br />
pour leur permettre <strong>de</strong> grandir, j’ai un<br />
nouvel encadrement réglementaire qui définit<br />
mieux mes activités et mon champ <strong>de</strong> responsabilité<br />
envers mes pétunias.<br />
Trêve <strong>de</strong> métaphores fleuries ! Disons-nous<br />
les vraies affaires. La loi 90 est en vigueur<br />
<strong>de</strong>puis plusieurs années déjà. Certes, nous<br />
avons encore beaucoup à faire pour mieux<br />
utiliser toutes ses facettes et l’intégrer pleinement<br />
à notre pratique quotidienne. Nous<br />
cherchons encore un terrain d’entente avec<br />
certains ordres sur quelques points. Mais<br />
lorsqu’on dit <strong>de</strong> nous que nous n’avons pas les<br />
compétences requises pour faire l’ajustement<br />
<strong>de</strong> la thérapie médicamenteuse, on dépasse les<br />
bornes ! Que <strong>de</strong>s professionnels dénigrent<br />
ainsi publiquement d’autres professionnels<br />
est inacceptable et mesquin. La population<br />
du Québec mérite mieux que ça. <strong>Le</strong> milieu <strong>de</strong><br />
la santé est mal en point à tant <strong>de</strong> niveaux que<br />
les professionnels <strong>de</strong> la santé ne <strong>de</strong>vraient pas<br />
perdre leur temps et leur énergie dans ce<br />
genre <strong>de</strong> commentaires acrimonieux. En fait,<br />
je <strong>de</strong>vrais préciser que cette petite guéguerre<br />
se joue au niveau politique, bien loin du terrain<br />
où la réalité est tout autre. Il n’y a pas <strong>de</strong><br />
mé<strong>de</strong>cins, ni d’infirmières dans mon milieu<br />
qui s’autorisent <strong>de</strong> tels commentaires sur<br />
notre travail. Il y aura toujours certaines<br />
exceptions, mais je pense qu’à travers le Québec,<br />
chaque jour, nous faisons la preuve que le<br />
travail multidisciplinaire est la base <strong>de</strong><br />
meilleurs services <strong>de</strong> santé autant en milieu<br />
hospitalier qu’en milieu communautaire.<br />
<strong>Le</strong> 10 mars <strong>de</strong>rnier à l’Université <strong>de</strong> Montréal,<br />
1096 étudiants provenant <strong>de</strong> neuf programmes<br />
(audiologie, orthophonie, physiothérapie,<br />
ergothérapie, pharmacie, mé<strong>de</strong>cine,<br />
sciences infirmières, nutrition et service<br />
social) ont participé à une activité multifacul-<br />
taire dans le but <strong>de</strong> s’initier à la collaboration<br />
interprofessionnelle. C’était la troisième activité<br />
du genre organisée <strong>de</strong>puis 2008. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />
avaient regroupé plus <strong>de</strong> 78 équipes <strong>de</strong><br />
discussion et 26 facilitateurs dans quatre<br />
pavillons sur le campus <strong>de</strong> l’Université. Des<br />
professeurs travaillent présentement à développer<br />
trois cours <strong>de</strong> collaboration en sciences<br />
<strong>de</strong> la santé (1 crédit chacun). Ces cours<br />
seront offerts à 10 programmes (ceux mentionnés<br />
plus haut et le programme <strong>de</strong> psychologie).<br />
Ce groupe dynamique vise à présenter<br />
une activité interfacultaire pour chacun<br />
<strong>de</strong>s semestres <strong>de</strong>s trois premières années <strong>de</strong><br />
formation <strong>de</strong>s programmes. Des activités du<br />
même genre seront aussi éventuellement<br />
développées pour les stages cliniques. Un<br />
projet pilote d’activité interfacultaire en stage<br />
est présentement en cours au CSSS <strong>de</strong> Lanaudière<br />
Sud.<br />
J’entends donc avec incrédulité et frustration<br />
les discours tendancieux qui viennent <strong>de</strong><br />
hautes instances. Je ne peux pas croire que les<br />
membres <strong>de</strong> toutes ces professions qui savent<br />
si bien unir leurs forces dès l’université croient<br />
et approuvent ces propos. Je ne peux pas<br />
croire que tous ces étudiants qui découvrent<br />
leurs compétences respectives et complémentaires<br />
renieront ces expériences vécues durant<br />
leur curriculum. Je ne peux pas croire que<br />
tous ces professionnels qui travaillent sur le<br />
terrain chaque jour dans le respect <strong>de</strong>s compétences<br />
<strong>de</strong> chacun laisseront <strong>de</strong> tels propos<br />
détruire ce qu’ils ont bâti pour mieux soigner<br />
leurs patients.<br />
Et quant à tous les autres qui auraient<br />
encore <strong>de</strong>s doutes sur l’entretien <strong>de</strong> nos pétunias,<br />
vous <strong>de</strong>vriez peut-être venir faire un tour<br />
dans notre jardin, question <strong>de</strong> voir ce qui y<br />
pousse réellement... n<br />
* pour tout connaître sur mes pétunias, voir les<br />
éditoriaux <strong>de</strong> juin 2004, mars 2006 et juin 2008.<br />
pharMaCienne indigne !<br />
Lisez le blogue<br />
d’hélène blanchette sur<br />
professionsanté.ca<br />
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bibliothèque nationale du canada issn 0826-9874.<br />
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soMMaire<br />
Volume 57 – n° 2 – avril – mai 2010<br />
Vous trouverez les questions <strong>de</strong> formation continue<br />
à la fin <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s articles.<br />
3 Éditorial<br />
touche pas à mes pétunias<br />
7 À VoS SoiNS<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> Ménière<br />
11 PlaCe aux QueStioNS<br />
<strong>Le</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> l’aromatase<br />
pour traiter l’infertilité<br />
16 <strong>de</strong> la MÈre au NourriSSoN<br />
La progestérone pour le travail préterme<br />
24 À Votre SerViCe SaNS ordoNNaNCe<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie<br />
31 leS PaGeS BleueS<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
41 SaNtÉ PuBliQue<br />
Cyberpharmacies et médicaments contrefaits<br />
46 d’uNe PaGe À l’autre<br />
intégration du pharmacien clinicien<br />
à la mé<strong>de</strong>cine familiale<br />
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www.professionsAnte.cA AVril - mAi 2010 Vol. 57 n° 2 québec pharmacie 5
À vos soins<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong><br />
la maladie <strong>de</strong> ménière<br />
Présentation du cas<br />
E.P., une femme <strong>de</strong> 60 ans, vous explique qu’elle n’est pas soulagée par la prise <strong>de</strong> bétahistine à raison <strong>de</strong> 16 mg trois fois par jour que son<br />
mé<strong>de</strong>cin lui a prescrite pour soulager ses étourdissements et nausées associés à la maladie <strong>de</strong> Ménière. Par ailleurs, elle vous dit qu’elle a<br />
été soulagée par cet agent lors <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière crise, quatre mois auparavant. Elle vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’il y a une solution <strong>de</strong> rechange et ce<br />
qu’elle peut faire pour éviter d’autres épiso<strong>de</strong>s.<br />
Discussion<br />
La maladie <strong>de</strong> Ménière affecte environ 1 % <strong>de</strong><br />
la population et touche surtout les adultes<br />
caucasiens âgés <strong>de</strong> 40 à 50 ans 1,2 . La prévalence<br />
serait 1,3 fois plus élevée chez les femmes<br />
2 . À ce jour, la physiopathologie <strong>de</strong>meure<br />
controversée. On associerait ce trouble à une<br />
surabondance d’endolymphe causée par une<br />
hyperproduction ou par une sous-absorption<br />
résultant en un œdème du labyrinthe 3 .<br />
L’étiologie <strong>de</strong> cette maladie est multifactorielle.<br />
<strong>Le</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque incluent une histoire<br />
familiale positive et une atteinte immunologique<br />
(allergie, maladie auto-immune),<br />
mais <strong>de</strong>s facteurs environnementaux, infectieux<br />
et <strong>de</strong> stress, ainsi que les traumas à la<br />
tête ou aux oreilles peuvent aussi être impliqués<br />
1,4 . <strong>Le</strong>s symptômes typiques comprennent<br />
les vertiges d’une durée d’au moins<br />
30 minutes pouvant causer nausées avec ou<br />
sans vomissement, diarrhées, sudation,<br />
acouphènes, sensation <strong>de</strong> plénitu<strong>de</strong>, ainsi que<br />
fluctuation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’audition 1,4 . Il<br />
n’est pas rare qu’au début <strong>de</strong> la maladie il y ait<br />
une alternance entre les épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crises<br />
aiguës et <strong>de</strong> rémission complète. <strong>Le</strong>s crises<br />
vertigineuses aiguës peuvent être incapacitantes<br />
puisqu’elles surviennent <strong>de</strong> façon inattendue<br />
et peuvent durer <strong>de</strong> quelques heures à<br />
24 heures, puis elles se calment graduellement<br />
4 . Avec les années, les rémissions ten<strong>de</strong>nt<br />
à s’allonger. Par contre, la perte auditive<br />
et les acouphènes perdurent et s’intensifient<br />
avec le temps 1,4 . <strong>Le</strong> diagnostic en est un d’exclusion<br />
principalement et est basé sur l’histoire<br />
symptomatologique, l’examen physique<br />
et l’audiométrie 6 .<br />
Il n’existe pas <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> curatif. <strong>Le</strong>s <strong>traitement</strong>s<br />
reposent davantage sur l’expérience<br />
clinique que sur <strong>de</strong>s données probantes robustes.<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>s crises aiguës vise le<br />
soulagement <strong>de</strong>s symptômes présentés par le<br />
patient. <strong>Le</strong>s mesures non pharmacologiques<br />
sont principalement le repos et la réhydratation<br />
au besoin. En cas <strong>de</strong> vertige, <strong>de</strong>s agents<br />
agissant comme suppresseurs du système<br />
vestibulaire, tels que les benzodiazépines<br />
(diazépam 5 mg po q6 à 8 h ou lorazépam,<br />
2 mg S/L q4 à 6 h) ou les antihistaminiques<br />
www.professionsante.ca<br />
(dimenhydrinate 50 mg po/IR q6h), semblent<br />
très utiles afin <strong>de</strong> maîtriser ou <strong>de</strong> réduire<br />
la durée <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s aigus 1,7 . Aussi, les<br />
agents tels que la prochlorpérazine 10 mg po/<br />
IR q6 à 8 h ainsi que la scopolamine en timbre<br />
semblent utiles pour la maîtrise <strong>de</strong>s symptômes<br />
gastro-intestinaux médiés par le système<br />
vagal 7 . Aucune étu<strong>de</strong> ne sous-tend<br />
l’utilisation <strong>de</strong> la bétahistine dans le <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong>s vertiges associés à la maladie <strong>de</strong> Ménière<br />
8 . Si le patient perçoit une perte <strong>de</strong> l’audition<br />
grave associée à <strong>de</strong>s vertiges, un<br />
corticostéroï<strong>de</strong> peut être utilisé pour une<br />
courte pério<strong>de</strong> (p. ex., prednisone 60 mg DIE<br />
ou 1 mg/kg pour 7 à 14 jours). Un se vrage<br />
graduel est ensuite préférable 2,5 . Parfois, la<br />
voie intratympanique peut être utilisée si la<br />
détérioration <strong>de</strong> l’ouïe persiste (méthylprednisone<br />
ou <strong>de</strong>xaméthasone) 2,4 .<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> chronique <strong>de</strong> la maladie prolonge<br />
la durée <strong>de</strong>s rémissions et minimise le<br />
risque <strong>de</strong> perte auditive. <strong>Le</strong>s mesures non<br />
Texte rédigé par claudia Dutil, B. Pharm., et<br />
catherine cellini, B. Pharm., M.Sc., Pharmacie<br />
Marc Champagne.<br />
Texte révisé par Sophie Grondin, B. Pharm., M.Sc.<br />
Texte original soumis le 28 novembre 2009.<br />
Texte final remis le 27 janvier 2010.<br />
s e.p. n’est pas soulagée <strong>de</strong> ses vertiges associés à la maladie <strong>de</strong> ménière.<br />
o femme <strong>de</strong> 60 ans, troisième crise. prend <strong>de</strong> la bétahistine 16 mg tid <strong>de</strong>puis 24 heures.<br />
aucun autre médicament ou problème <strong>de</strong> santé connu. allergie à la pénicilline (rash).<br />
A la prise <strong>de</strong> bétahistine n’est pas justifiée et, surtout, elle n’est pas efficace dans<br />
ce cas. le dimenhydrinate diminuera le nombre et la durée <strong>de</strong>s vertiges et<br />
la prochlorpérazine pourra soulager les nausées persistantes. Étant donné la récurrence<br />
<strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s aigus, il semble également préférable que l’on instaure pour<br />
cette patiente un <strong>traitement</strong> chronique afin <strong>de</strong> prolonger la durée <strong>de</strong>s rémissions et<br />
<strong>de</strong> minimiser le risque <strong>de</strong> perte auditive. ainsi, l’association <strong>de</strong> triamtérène et<br />
d’hydrochlorothiazi<strong>de</strong> s’avérerait un bon choix.<br />
P n communiquer avec le mé<strong>de</strong>cin traitant pour proposer dimenhydrinate<br />
50 mg po/ir q6h avec prochlorpérazine 10 mg po/ir q6h prn et discuter <strong>de</strong> l’ajout<br />
du diurétique hydrochlorothiazi<strong>de</strong>-triamtérène 50-25 mg die.<br />
n fournir les conseils sur les nouveaux médicaments.<br />
n suggérer les mesures non pharmacologiques (restriction sodée,<br />
éviter les déclencheurs, repos et réhydratation).<br />
n appeler la patiente dans 24 h afin <strong>de</strong> vérifier le soulagement <strong>de</strong>s vertiges<br />
et <strong>de</strong>s nausées, ainsi que la présence d’effets indésirables, tels que bouche sèche,<br />
somnolence et constipation.<br />
n Deman<strong>de</strong>r un suivi <strong>de</strong>s électrolytes et <strong>de</strong> la créatinine dans 1 et 3 mois,<br />
puis chaque année si ajout du diurétique.<br />
avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 7
À vos soins<br />
pharmacologiques consistent à éviter certains déclencheurs, tels que<br />
le chocolat, la caféine, l’alcool et le tabac. De plus, la restriction sodée<br />
à moins <strong>de</strong> 2 g par jour aurait un rôle préventif important 2,5,7 . Enfin,<br />
les allergies alimentaires ou saisonnières pourraient aussi être <strong>de</strong>s facteurs<br />
déclenchants, tout comme la fatigue et le stress 2,7 . La thérapie <strong>de</strong><br />
réhabilitation, qui consiste en une série d’exercices, peut être utilisée<br />
chez les patients souffrant <strong>de</strong> vertiges résiduels entre les crises 7 . <strong>Le</strong>s<br />
diurétiques sont le <strong>traitement</strong> pharmacologique <strong>de</strong> première intention.<br />
L’association <strong>de</strong> triamtérène et d’hydrochlorothiazi<strong>de</strong> (Dyazi<strong>de</strong><br />
MD ) à raison d’un à <strong>de</strong>ux comprimés par jour, selon la réponse du<br />
patient, est la plus utilisée 3,5 . Pour les patients allergiques aux sulfas,<br />
l’acétazolami<strong>de</strong> ou la chlorthalidone peuvent être tentés 5 . Un essai<br />
d’au moins trois mois est proposé et un sevrage est envisagé lorsque<br />
calenDrier dEs éVénements<br />
18 mai 2010 | Soirée bénéfice pour le CRCHUM<br />
afin <strong>de</strong> souligner le début <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> ses nouvelles installations,<br />
le centre <strong>de</strong> recherche du cHUm organisera une soirée philantropique<br />
le 18 mai à montréal.<br />
intitulée le Grand labo, la soirée bénéfice se déroulera au marché Bonsecours.<br />
au menu : la cuisine moléculaire du chef Giovanni apollo, propriétaire<br />
du restaurant montréalais apollo, dans la petite-italie. la soirée sera présidée<br />
par l’animatrice Julie sny<strong>de</strong>r.<br />
pour cet événement, le crcHUm aura une invitée <strong>de</strong> marque : la professeure<br />
françoise Barré-sinoussi, qui a reçu en 2008 le prix nobel <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
pour ses travaux sur le viH.<br />
le viH et l’immunologie seront d’ailleurs au cœur <strong>de</strong>s conférences qui précé<strong>de</strong>ront<br />
la soirée thématique dans la journée du 18 mai. Quant à la conférence<br />
<strong>de</strong> françoise Barré-sinoussi, elle se déroulera le 19 mai en matinée.<br />
Bien que les conférences soient gratuites, les invités <strong>de</strong>vront payer 1000 $<br />
pour participer à la soirée thématique. l’objectif est d’obtenir 400 000 $, qui<br />
pourront être investis dans les activités <strong>de</strong> recherche du crcHUm, notamment<br />
sous forme <strong>de</strong> bourses aux étudiants.<br />
info : www.legrandlabo.com<br />
9 juin 2010 | Colloque <strong>de</strong> l’OPQ<br />
Quel doit être le rôle <strong>de</strong>s pharmaciens au sein d’un système <strong>de</strong> santé<br />
étouffé par la pénurie <strong>de</strong> main-d’œuvre ? c’est à cette question que tenteront<br />
<strong>de</strong> répondre les participants d’un colloque organisé par l’ordre <strong>de</strong>s<br />
pharmaciens du Québec le 9 juin prochain.<br />
ce colloque, qui se déroulera au centre mont-royal, à montréal, se divisera<br />
en <strong>de</strong>ux segments : en matinée, un portrait <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> première ligne<br />
sera dressé par les invités, tandis que les ateliers <strong>de</strong> l’après-midi permettront<br />
<strong>de</strong> présenter les initiatives prises par certains pharmaciens afin <strong>de</strong><br />
favoriser l’interdisciplinarité.<br />
« près d’un Québécois sur quatre n’a pas <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> famille, le pharmacien<br />
peut donc faire une réelle différence, explique la prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong><br />
l’opQ, Diane lamarre. mais il faut se doter <strong>de</strong> moyens pour passer à l’action<br />
et c’est ce que nous voulons abor<strong>de</strong>r lors du colloque, en donnant <strong>de</strong>s<br />
exemples concrets <strong>de</strong> réussite sur le terrain. »<br />
ce colloque précé<strong>de</strong>ra l’assemblée générale <strong>de</strong> l’opQ.<br />
info : www.opq.org<br />
8 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
les rémissions atteignent une durée <strong>de</strong> 6 à 12 mois 5,7 . Enfin, on peut<br />
effectuer plusieurs types d’intervention chirurgicale, mais chacun<br />
possè<strong>de</strong> un risque <strong>de</strong> perte auditive variable 3 .<br />
Acte pharmaceutique facturable<br />
Opinion pharmaceutique : Substituer un médicament par un autre,<br />
car inefficacité (DIN : 009990140).<br />
opinion pharmaceutique<br />
Bonjour Docteur,<br />
Vous avez prescrit à Mme E.P. <strong>de</strong> la bétahistine à raison <strong>de</strong> 16 mg tid<br />
pour soulager <strong>de</strong>s vertiges associés à la maladie <strong>de</strong> Ménière. Puisqu’il<br />
n’y a aucune amélioration <strong>de</strong> ses symptômes, nous avons convenu <strong>de</strong><br />
la remplacer par du dimenhydrinate 50 mg po/IR q6h et <strong>de</strong> la prochlorpérazine<br />
10 mg po/IR q6h prn. Comme il s’agit <strong>de</strong> son troisième<br />
épiso<strong>de</strong>, nous avons aussi discuté <strong>de</strong> l’ajout <strong>de</strong> l’association hydrochlorothiazi<strong>de</strong>-triamtérène<br />
50-25 mg die à long terme afin <strong>de</strong> réduire la<br />
fréquence <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s aigus et <strong>de</strong> minimiser les risques <strong>de</strong> perte auditive.<br />
Un suivi <strong>de</strong>s électrolytes et <strong>de</strong> la créatinine est suggéré dans 1 et<br />
3 mois, puis chaque année, à la suite <strong>de</strong> l’introduction du diurétique.<br />
Vous réévaluerez notre suggestion lors <strong>de</strong> votre prochaine rencontre<br />
avec la patiente. Je veillerai à assurer le suivi <strong>de</strong> l’efficacité et <strong>de</strong> la tolérance<br />
au <strong>traitement</strong> auprès <strong>de</strong> la patiente.<br />
En toute collaboration,<br />
La pharmacienne n<br />
références<br />
1. hamid ma. ménière’s disease. Pract Neurol 2009; 9(3) : 157-62.<br />
2. Sajjadi h, Paparella mm. ménière’s disease. Lancet. 2008; 372 : 406-14.<br />
3. meyer Ta, Lambert Pr. 2008. ménière’s disease. Dans : rakel rf & Bope : Conn’s<br />
Current Therapy 2009. chapitre 58. 1 re édition. phila<strong>de</strong>lphia : elsevier saun<strong>de</strong>rs.<br />
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4. beers, mh, berkow, r. Manuel Merck <strong>de</strong> diagnostic et thérapeutique. 3 e édition<br />
française. paris : Éditions d’après; 2000. 2793 pages.<br />
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113 : 181-57. coelho DH, lalwani aK. medical management of ménière’s disease.<br />
Laryngoscope 2008; 118 : 1099-108.<br />
7. coelho Dh, Lalwani aK. medical management of ménière’s disease. Laryngoscope<br />
2008; 118: 1099-108.<br />
8. James a, burton mJ. Betahistine for ménière’s disease or syndrome (review).<br />
cochrane Database of systematic reviews 2001, issue 1.art. no. : cD001873. Doi:<br />
10.1002/14651858.cD001873.<br />
Question De formAtion continue<br />
1) Parmi les affirmations suivantes, laquelle est fausse ?<br />
a. la maladie <strong>de</strong> ménière touche surtout les femmes adultes.<br />
b. la bétahistine représente la meilleure option <strong>de</strong> <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong>s vertiges associés à la maladie.<br />
c. Dans le <strong>traitement</strong> chronique, les mesures non pharmacologiques,<br />
telles que la restriction sodée et les diurétiques,<br />
sont les <strong>traitement</strong>s <strong>de</strong> premier choix.<br />
D. en pério<strong>de</strong> aiguë, la prednisone à raison <strong>de</strong> 60 mg die peut<br />
être utilisée si une perte <strong>de</strong> l’audition est présente.<br />
e. l’étiologie et les facteurs <strong>de</strong> risque associés à la maladie<br />
sont multiples, mais la physiopathologie <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong><br />
ménière <strong>de</strong>meure controversée.<br />
Veuillez reporter votre réponse<br />
dans le formulaire <strong>de</strong> la page 66
place Aux questIons<br />
<strong>Le</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> l’aromatase,<br />
plus efficaces que le clomiphène<br />
pour traiter l’infertilité ?<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> première intention chez la femme infertile est le citrate <strong>de</strong> clomiphène, un analogue structural <strong>de</strong> l’œstrogène, puisqu’il est<br />
efficace, peu coûteux et facile à administrer 1-5 . Ce médicament agit comme inhibiteur compétitif <strong>de</strong> l’œstrogène dans le système nerveux<br />
central en réduisant la rétroaction négative <strong>de</strong> cette hormone sur l’hypothalamus. Ainsi, il entraîne une augmentation <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s<br />
pulsations <strong>de</strong> l’hormone folliculostimulante (FSH) et <strong>de</strong> l’hormone lutéinisante (LH) par l’hypophyse, ce qui stimule la croissance folliculaire au<br />
niveau <strong>de</strong> l’ovaire et suscite l’ovulation 1,2,4-6 . Quant aux inhibiteurs <strong>de</strong> l’aromatase (IA), ils ne bloquent pas l’action <strong>de</strong> l’œstradiol, mais ils en<br />
diminuent la production. En effet, l’aromatase est l’enzyme impliquée dans la <strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s œstrogènes 2,5,6 .<br />
L’inhibition temporaire <strong>de</strong> la synthèse d’œstradiol<br />
par les IA stimule l’axe hypothalamohypophysaire<br />
et induit donc une stimulation<br />
<strong>de</strong>s gonadotrophines (FSH et LH) 1,2,4-7 . <strong>Le</strong><br />
résultat est le même que celui obtenu avec le<br />
clomiphène, c’est-à-dire une stimulation <strong>de</strong><br />
la fonction ovarienne. Selon quelques étu<strong>de</strong>s,<br />
la prise <strong>de</strong> létrozole (Femara MC ) serait<br />
aussi efficace que celle <strong>de</strong> clomiphène pour<br />
induire l’ovulation 3,6 . En raison du manque<br />
<strong>de</strong> données, les IA, comme le létrozole et<br />
l’anastrozole, ne sont pas présentement<br />
approuvés officiellement comme inducteurs<br />
<strong>de</strong> l’ovulation 2,5 . L’indication officielle <strong>de</strong>s IA<br />
<strong>de</strong>meure le <strong>traitement</strong> du cancer du sein chez<br />
les femmes postménopausées, mais ils soulèvent<br />
un intérêt grandissant, bien que controversé,<br />
pour le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’infertilité 1,2,5,6 .<br />
À l’heure actuelle, leur utilisation est intéressante<br />
comme solution <strong>de</strong> rechange chez<br />
les patientes qui n’ont pas répondu au clomiphène<br />
ou qui y sont résistantes 1-4 . Tout<br />
d’abord, le létrozole a l’avantage d’avoir une<br />
<strong>de</strong>mi-vie plus courte que le clomiphène, soit<br />
<strong>de</strong> 48 heures, comparativement à environ<br />
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cinq à sept jours pour le clomiphène 1-4,7,8 . En<br />
effet, le létrozole s’élimine plus rapi<strong>de</strong>ment<br />
sans accumulation, tandis que le clomiphène<br />
et un <strong>de</strong> ses métabolites persistent pendant<br />
plusieurs semaines dans l’organisme 1-4 . Cette<br />
accumulation produit un effet antiœstrogénique<br />
pouvant perdurer jusqu’au prochain<br />
cycle d’administration, ce qui peut avoir un<br />
impact négatif sur le développement <strong>de</strong><br />
l’épaisseur endométriale, ainsi que sur la qualité<br />
et la quantité <strong>de</strong> glaire cervicale 2,3,4 . Cela<br />
pourrait expliquer le taux <strong>de</strong> grossesse plus<br />
faible que le taux d’ovulation lors <strong>de</strong> la prise<br />
du clomiphène 2,4,7,8 . En effet, un endomètre<br />
plus mince et une glaire cervicale plus épaisse<br />
peuvent diminuer les chances d’implantation<br />
<strong>de</strong> l’ovule fécondé et causer ainsi un avortement<br />
spontané. Cela ne semble pas être le cas<br />
avec le létrozole, car il ne provoque pas d’effet<br />
antiœstrogénique sur l’endomètre, vu son<br />
élimination rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’organisme 4,6,7 .<br />
Par contre, l’utilisation <strong>de</strong>s IA, dont le<br />
létrozole, dans le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’infertilité<br />
reste controversée en raison d’une étu<strong>de</strong><br />
résumée par Biljan et coll. rapportant <strong>de</strong>s<br />
Tableau I<br />
Avantages et inconvénients du létrozole, comparativement<br />
au clomiphène 1-9<br />
Clomiphène Létrozole<br />
AvAntAges<br />
n Bonne expérience clinique (<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> n pas d’effets œstrogéniques sur l’endomètre<br />
première intention <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 40 ans) et la glaire cervicale<br />
n pas d’effets tératogènes connus n risque <strong>de</strong> grossesses multiples moindre<br />
qu’avec le clomiphène<br />
InConvénIents<br />
n risque augmenté <strong>de</strong> grossesses multiples n Dose idéale inconnue<br />
n inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> grossesses faible par rapport n coût élevé<br />
au taux d’ovulation en raison <strong>de</strong>s effets n manque <strong>de</strong> données concernant leur innocuité<br />
œstrogéniques sur l’endomètre pour le fœtus.<br />
et la glaire cervicale<br />
texte rédigé par mélanie Lauzon, B. Pharm.,<br />
Pharmacie Vincent Landry et Mélina Tsoumis<br />
Texte original remis le 21 janvier 2010.<br />
Texte final remis le 16 mars 2010.<br />
Révision : Geneviève Duperron, pharmacienne,<br />
et Elyse Desmeules, pharmacienne.<br />
avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 11
place Aux questIons<br />
<strong>Le</strong> létrozole s’élimine plus rapi<strong>de</strong>ment sans accumulation, tandis que le<br />
clomiphène et un <strong>de</strong> ses métabolites persistent pendant plusieurs semaines<br />
dans l’organisme. Cette accumulation produit un effet antiœstrogénique<br />
pouvant perdurer jusqu’au prochain cycle d’administration.<br />
effets tératogènes. Cette étu<strong>de</strong> compare 150 naissances <strong>de</strong> mères<br />
ayant pris du létrozole pour induction <strong>de</strong> l’ovulation avec 36 050 naissances<br />
à faible risque. Il n’y a eu aucune différence entre les <strong>de</strong>ux<br />
groupes pour ce qui est <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s malformations. L’inci<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong> malformations locomotrices et d’anomalies cardiaques<br />
était plus élevée dans le groupe <strong>de</strong>s bébés dont les mères avaient pris<br />
du létrozole 2,9 . Il faut toutefois mentionner que ce risque <strong>de</strong> malformations<br />
est très rare, soit un cas sur 1 500 naissances. Ainsi, la fréquence<br />
<strong>de</strong> ces malformations est surestimée lorsqu’elles se présentent<br />
dans un petit groupe, comme dans cette étu<strong>de</strong> 2 . Cela a toutefois<br />
amené la compagnie Novartis à émettre une contre-indication chez<br />
la femme préménopausée, enceinte ou qui allaite 2,9 . Depuis cette<br />
mise en gar<strong>de</strong>, plusieurs autres étu<strong>de</strong>s ont évalué l’inci<strong>de</strong>nce du risque<br />
<strong>de</strong> malformations à la suite <strong>de</strong> l’utilisation du létrozole pour<br />
induire l’ovulation. Il n’y a pas eu d’augmentation du risque <strong>de</strong> malformations<br />
par rapport au risque <strong>de</strong> base dans la population en général,<br />
dans la majorité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s 9 . De plus, d’un point <strong>de</strong> vue théorique,<br />
comme le médicament est pris avant l’ovulation et est éliminé<br />
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12 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
avant la pério<strong>de</strong> critique où le risque <strong>de</strong> malformations est plus<br />
important, il ne semble pas y avoir lieu <strong>de</strong> s’inquiéter 2,9 .<br />
En conclusion, les IA et le clomiphène sont efficaces pour induire<br />
l’ovulation et entraîner une grossesse 3,6 . <strong>Le</strong>s IA semblent avoir quelques<br />
avantages, comparativement au clomiphène, tel que démontré<br />
dans le tableau I, mais ils ne constituent pas le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> première<br />
ligne <strong>de</strong> l’infertilité. Bien que le létrozole provoquerait moins<br />
d’effets antiœstrogéniques que le clomiphène, d’autres étu<strong>de</strong>s<br />
concernant les inhibiteurs <strong>de</strong> l’aromatase sont requises afin <strong>de</strong> préciser<br />
la dose idéale et d’obtenir davantage d’informations quant à<br />
leur innocuité pour le fœtus 1-8 . n<br />
références<br />
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<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’infertilité pouvant induire <strong>de</strong>s effets tératogènes ? 2006; 6(5):<br />
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trail. Fertility and Sterility 2009; 92 (3) : 849-52.<br />
8. Pharmacist’s <strong>Le</strong>tter : février 2008. rumor. Aromatase inhibitors (Femara) can be<br />
used to treat infertility.<br />
9. Gill SK, moretti m, Koren G. is the use of letrozole to induce ovulation teratogenic ?<br />
Motherisk update 2008; 54 : 353-4.<br />
questIon <strong>de</strong> formAtIon ContInue<br />
2) <strong>Le</strong>quel <strong>de</strong>s énoncés suivants est vrai ?<br />
a. le létrozole bloque les récepteurs œstrogéniques au<br />
niveau hypothalamique et pituitaire, ce qui stimule la<br />
sécrétion <strong>de</strong> gonadotrophines et la croissance folliculaire.<br />
b. Un endomètre mince et une glaire cervicale plus flui<strong>de</strong><br />
constituent un milieu propice à l’implantation<br />
<strong>de</strong> l’ovule fécondé.<br />
c. l’effet stimulant sur les follicules ova riens provoqué par le<br />
létrozole est comparable à celui du citrate <strong>de</strong> clomiphène.<br />
D. le létrozole est tératogène en raison <strong>de</strong> sa longue<br />
<strong>de</strong>mi-vie et <strong>de</strong> l’accumulation <strong>de</strong> son métabolite<br />
dans l’organisme.<br />
veuillez reporter votre réponse<br />
dans le formulaire <strong>de</strong> la page 66
DE La mèrE au nourrisson<br />
L’usage <strong>de</strong> la progestérone<br />
dans la prévention du travail préterme<br />
L’impact <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong>s accouchements prématurés sur la mortalité et la morbidité néonatales justifie un intérêt grandissant, <strong>de</strong>puis<br />
1950, pour la recherche <strong>de</strong> moyens afin <strong>de</strong> prévenir les accouchements prématurés. <strong>Le</strong>s <strong>traitement</strong>s actuels disponibles pour prévenir la<br />
prématurité <strong>de</strong>meurent limités et les bénéfices n’ont pas été clairement démontrés. En matière <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> du travail<br />
préterme, diverses options ont été testées, incluant le repos au lit, l’hydratation, les corticostéroï<strong>de</strong>s, les inhibiteurs <strong>de</strong> la cyclo-oxygénase,<br />
les antibiotiques, les agonistes bêta-adrénergiques, le sulfate <strong>de</strong> magnésium, les inhibiteurs <strong>de</strong>s canaux calciques, l’oxy<strong>de</strong> nitrique et les<br />
antagonistes <strong>de</strong>s récepteurs à l’ocytocine 1,2 . <strong>Le</strong> seul <strong>traitement</strong> pharmacologique ayant démontré une efficacité pour la prévention du travail<br />
préterme est la progestérone. Dans cet article, nous discuterons <strong>de</strong>s données sur l’efficacité et l’innocuité <strong>de</strong> la progestérone pour cette<br />
indication et nous présenterons les recommandations actuelles quant à son utilisation en clinique.<br />
Texte rédigé par Julie Touzin, B. Pharm., M.Sc.,<br />
Pharmacie David Gélinas, Blainville.<br />
Texte original remis le 12 juin 2009.<br />
Texte final remis le 27 janvier 2010.<br />
Révision : Caroline Morin, B. Pharm., M.Sc.,<br />
CHU Sainte-Justine.<br />
16 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril-mai 2010<br />
Cas clinique<br />
vous recevez l’appel d’un mé<strong>de</strong>cin qui s’interroge<br />
sur l’efficacité et l’innocuité <strong>de</strong> la progestérone<br />
micronisée (Prometrium mD ) pour la prévention<br />
<strong>de</strong>s accouchements prématurés. Sa<br />
patiente est enceinte <strong>de</strong> 22 semaines. Elle a<br />
déjà <strong>de</strong>ux enfants nés prématurément (à 33 et<br />
36 semaines, en raison d’un travail préterme),<br />
mais en bonne santé. Elle prend <strong>de</strong> la lévothyroxine,<br />
une association <strong>de</strong> doxylamine et <strong>de</strong><br />
pyridoxine (Diclectin mD ) et une multivitamine<br />
<strong>de</strong> grossesse. Elle n’a pas d’allergie médicamenteuse<br />
ni d’autres particularités médicales.<br />
le mé<strong>de</strong>cin vous mentionne qu’elle avait un<br />
col court à l’échographie (longueur cervicale <strong>de</strong><br />
1,2 cm). Qu’allez-vous lui transmettre comme<br />
informations ?<br />
La prématurité<br />
La prématurité désigne la naissance d’enfants<br />
dont l’âge gestationnel est inférieur à 37 semaines<br />
ou 259 jours 3,4 . <strong>Le</strong> travail préterme est un<br />
changement progressif démontré du col<br />
accompagné <strong>de</strong> contractions utérines, entre la<br />
20 e et la 36 e semaine <strong>de</strong> grossesse. La prématurité<br />
représente la principale cause <strong>de</strong> mortalité<br />
et <strong>de</strong> morbidité périnatales dans les pays<br />
industrialisés, c’est-à-dire qu’elle est responsable<br />
<strong>de</strong> 60 à 80 % <strong>de</strong>s décès <strong>de</strong> nourrissons ne<br />
présentant pas d’anomalies congénitales 4 . La<br />
prématurité, même légère à modérée, est associée<br />
à un risque accru <strong>de</strong> décès durant les premières<br />
années <strong>de</strong> vie 4 .<br />
Plusieurs complications sont associées à la<br />
prématurité : syndrome <strong>de</strong> détresse respiratoire,<br />
apnée, maladie pulmonaire chronique,<br />
rétinopathie, jaunisse, entérocolite nécrosante,<br />
anémie, infections diverses, hémorragie<br />
intraventriculaire, paralysie cérébrale, etc. 4 On<br />
estime qu’environ 1 à 2 % <strong>de</strong>s bébés viennent<br />
au mon<strong>de</strong> avant la 32 e semaine <strong>de</strong> grossesse et<br />
ils représentent à eux seuls près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s<br />
cas <strong>de</strong> troubles neurologiques à long terme et<br />
environ 60 % <strong>de</strong> la mortalité périnatale 4 .<br />
Parmi les facteurs <strong>de</strong> risque connus <strong>de</strong> travail<br />
préterme, on retrouve l’appartenance à la<br />
race noire, la monoparentalité, le jeune âge<br />
ou l’âge avancé <strong>de</strong> la mère, les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
travail préterme, le tabagisme, le faible poids<br />
<strong>de</strong> la mère avant la grossesse, un gain pondéral<br />
faible ou élevé et une grossesse multiple.<br />
Récemment, on a déterminé que certaines<br />
infections et le stress pouvaient faire partie<br />
<strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque importants 4 .<br />
Épidémiologie<br />
<strong>Le</strong>s données les plus récentes <strong>de</strong> Statistique<br />
Canada indiquent une hausse constante du taux<br />
<strong>de</strong> prématurité au Canada, qui est passé <strong>de</strong><br />
6,6 % en 1991 à 7,9 % en 2006. <strong>Le</strong> taux varie<br />
d’une région à l’autre, passant <strong>de</strong> 7,4 % en<br />
Saskatchewan à 12,2 % au Nunavut (le Québec<br />
se situant dans la moyenne canadienne) 3 .<br />
<strong>Le</strong> taux <strong>de</strong>s bébés <strong>de</strong> faible poids au Canada<br />
et au Québec (poids inférieur à 2,5 kg) est<br />
<strong>de</strong>meuré constant <strong>de</strong>puis 1979, et ce, malgré<br />
l’augmentation <strong>de</strong> la prématurité 3 .<br />
L’augmentation du taux <strong>de</strong> prématurité<br />
dans les pays industrialisés pourrait s’expliquer<br />
par les facteurs suivants : recours accru<br />
aux procédures ou interventions obstétricales,<br />
enregistrement plus rigoureux <strong>de</strong>s naissances<br />
extrêmement prématurées, utilisation<br />
accrue <strong>de</strong>s techniques échographiques pour<br />
l’estimation <strong>de</strong> l’âge gestationnel et recours<br />
accru aux techniques <strong>de</strong> reproduction assistée<br />
résultant en une augmentation du nombre<br />
<strong>de</strong> grossesses multiples 4 . <strong>Le</strong> taux <strong>de</strong> grossesses<br />
multiples est en augmentation,<br />
c’est-à-dire qu’il est passé <strong>de</strong> 2,1 % en 1991 à<br />
2,8 % en 2005 3 .<br />
La survie néonatale augmente avec l’âge<br />
gestationnel. Chaque jour est crucial pour la<br />
maturité et le taux <strong>de</strong> survie, surtout chez les<br />
bébés <strong>de</strong> faible poids à la naissance.<br />
La progestérone pour la prévention<br />
<strong>de</strong> la prématurité<br />
Plusieurs <strong>traitement</strong>s <strong>de</strong>stinés à prévenir le<br />
travail préterme ont fait l’objet d’étu<strong>de</strong>s.
La progestérone est le seul <strong>traitement</strong> pharmacologique<br />
ayant démontré <strong>de</strong>s effets positifs<br />
pour la prévention <strong>de</strong> la prématurité.<br />
mécanisme d’action<br />
<strong>Le</strong> mécanisme d’action <strong>de</strong> la progestérone<br />
dans la prévention du travail préterme n’a pas<br />
été clairement élucidé, mais plusieurs hypothèses<br />
ont déjà été émises.<br />
La première date d’environ 50 ans; il s’agit <strong>de</strong><br />
la théorie <strong>de</strong> la bascule. On croyait alors que la<br />
présence <strong>de</strong> taux élevés <strong>de</strong> progestérone permettrait<br />
<strong>de</strong> prévenir les contractions, tandis que <strong>de</strong>s<br />
taux faibles les faciliteraient 2 . Ces données proviennent<br />
d’étu<strong>de</strong>s animales et, en réalité, le<br />
mécanisme semble plus compliqué chez les<br />
humains.<br />
Une secon<strong>de</strong> hypothèse a été proposée en<br />
1956 par Csapo, qui a décrit une déficience relative<br />
en progestérone, en fin <strong>de</strong> grossesse, et une<br />
l’usage <strong>de</strong> la progestérone dans la prévention du travail préterme<br />
augmentation du ratio estradiol 17-ß/progestérone<br />
chez les patientes avec travail préterme.<br />
Selon <strong>de</strong>s données animales, il semblerait donc<br />
qu’une baisse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> progestérone soit<br />
impliquée dans l’accouchement. Cette théorie<br />
est moins évi<strong>de</strong>nte chez les humains puisque les<br />
taux <strong>de</strong> progestérone semblent rester élevés<br />
même après l’expulsion du placenta 5 .<br />
Une troisième hypothèse penche plutôt pour<br />
le mécanisme d’action suivant : la progestérone<br />
serait un inhibiteur potentiel <strong>de</strong> la formation<br />
<strong>de</strong>s jonctions communicantes entre les<br />
cellules du myomètre, ce qui entraînerait un<br />
effet relaxant <strong>de</strong>s muscles lisses <strong>de</strong> plusieurs<br />
organes, dont l’utérus 6 . La progestérone semblerait<br />
donc bloquer en partie l’effet <strong>de</strong> l’ocytocine<br />
au niveau du myomètre.<br />
Il a également été rapporté, dans une quatrième<br />
hypothèse, que les agents progestatifs<br />
inhiberaient le travail préterme à travers la<br />
Tableau I<br />
impact <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> progestérone durant la grossesse sur la prévention <strong>de</strong> la prématurité<br />
modulation <strong>de</strong> la réponse immune autant au<br />
niveau <strong>de</strong> l’utérus que du col <strong>de</strong> l’utérus 5,7 .<br />
La cinquième hypothèse, également la plus<br />
récente qui ait été évoquée dans la littérature<br />
médicale, se base sur le fait que la maturation<br />
prématurée du col et l’inflammation semblent<br />
impliquées dans les accouchements<br />
prématurés 8,9 . On suggère que les agents progestatifs<br />
pourraient prévenir, via leur régulation<br />
au niveau <strong>de</strong>s protéines transmembranaires,<br />
l’effet inflammatoire qui semble<br />
impliqué dans le travail préterme et moduleraient<br />
la maturation du col.<br />
indications thérapeutiques et efficacité<br />
<strong>Le</strong>s premières étu<strong>de</strong>s concernant l’utilisation <strong>de</strong><br />
la progestérone pour prévenir la prématurité<br />
ont été publiées vers la fin <strong>de</strong>s années 1950. Par<br />
la suite, un intérêt marqué pour la progestérone<br />
s’est manifesté après la parution <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
Étu<strong>de</strong> Population (indication) Traitement à l’étu<strong>de</strong> Taux <strong>de</strong> naissances prétermes<br />
(progestérone vs placebo)<br />
Da fonseca et coll., Histoire d’accouchement préterme Progestérone 100 mg suppositoire < 37 semaines : 13,8 %<br />
2003 10 spontané (> 90 % <strong>de</strong>s cas), malformations intravaginal hs (n = 72) vs placebo (n = 70) vs 28,5 % (p < 0,05)<br />
utérines, incompétence du col utérin Débuté à 24 semaines et cessé à 34 semaines < 34 semaines : 2,7 %<br />
vs 18,5 % (p < 0,05)<br />
meis et coll., Histoire d’accouchement préterme spontané 17-alpha-hydroxyprogestérone 250 mg qsem < 37 semaines : 29,4 %<br />
2003 11 (n = 310) vs placebo (n = 153) vs 45,1 %<br />
Débuté entre 16 et 20 6/7 semaines rr ajusté 0,7 (ic 95 % : 0,57-0,85)<br />
et cessé à 36 semaines < 35 semaines : 20,6 % vs 30,7 %<br />
rr 0,67 (ic 95 % : 0,48-0,93)<br />
< 32 semaines : 11,4 % vs 19,6 %<br />
rr 0,58 (ic 95 % : 0,37-0,91)<br />
o’Brien et coll., Histoire d’accouchement préterme spontané Progestérone gel vaginal (crinone mD ) 90 mg < 37 semaines : 41,7 % vs 40,7 % (nS)<br />
2007 12 intravaginal die (n = 332) vs placebo (n = 327) < 32 semaines : 10 % vs 11,3 % (nS)<br />
Débuté entre 18 et 22 6/7 semaines<br />
et cessé à 37 semaines<br />
De franco et coll., femmes <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’o’Brien 2007 ayant cf o’Brien 2007 0 % vs 29,6 % (p = 0,014)<br />
2007 13 une longueur cervicale < 28 mm n = 19 groupe progestérone<br />
analyse secondaire à l’inclusion dans l’étu<strong>de</strong> n = 27 groupe placebo<br />
<strong>de</strong>s données <strong>de</strong><br />
o’Brien et coll. 12<br />
Da fonseca et coll., col court ( 15 mm) à l’échographie, Progestérone micronisée 200 mg < 34 semaines : 19,2 % vs 34,4 %<br />
2007 14 entre 20 et 25 semaines <strong>de</strong> grossesse intravaginal hs (n = 125) vs placebo (n = 125) rr ajusté 0,56 (ic 95 % : 0,32-0,91)<br />
Débuté à 24 semaines et cessé<br />
à 33 6/7 semaines<br />
rai et coll., Histoire d’accouchement préterme Progestérone micronisée 100 mg po bid (n = 74) < 37 semaines : 39,2 % vs 59,5 %<br />
2009 15 vs placebo (n = 74) (p = 0,002)<br />
Débuté entre 18 et 24 semaines et cessé<br />
à 36 semaines<br />
majhi et coll., Histoire d’accouchement préterme Progestérone micronisée 100 mg intravaginal < 37 semaines : 12 % vs 38 %<br />
2009 16 hs (n = 100) vs placebo (n = 100) (p = 0,002)<br />
Débuté entre 20 et 24 semaines et cessé < 34 semaines : nS<br />
à 36 semaines<br />
IC : intervalle <strong>de</strong> confiance; NS : non significatif; RR : risque relatif<br />
www.ProfESSionSantE.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 17
DE La mèrE au nourrisson<br />
<strong>Le</strong>s données actuelles sur l’usage <strong>de</strong> la progestérone pour la prévention<br />
<strong>de</strong>s accouchements prématurés sont en gran<strong>de</strong> majorité très positives.<br />
Meis et coll. et <strong>de</strong> da Fonseca et coll., en 2003 10,11 .<br />
Depuis ces parutions, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s ont<br />
été menées sur le sujet. <strong>Le</strong>s principales <strong>de</strong> celles<br />
qui ont été publiées <strong>de</strong>puis 2003 sont présentées<br />
au tableau I. Globalement, la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
rapportent <strong>de</strong>s résultats positifs, c’est-à-dire une<br />
efficacité <strong>de</strong> la progestérone pour prévenir les<br />
accouchements prématurés, et ce, pour <strong>de</strong>ux<br />
catégories <strong>de</strong> patientes en particulier : les femmes<br />
ayant un antécé<strong>de</strong>nt d’accouchement prématuré<br />
causé par un travail préterme ou par une rupture<br />
prématurée préterme <strong>de</strong>s membranes, et celles<br />
ayant un col utérin court (< 15 mm entre la 20 e<br />
et la 25 e semaines <strong>de</strong> grossesse). Une méta-analyse<br />
a conclu à une diminution du risque <strong>de</strong><br />
prématurité <strong>de</strong> 20 % chez les femmes ayant un<br />
antécé<strong>de</strong>nt d’accouchement préterme 8 . L’impact<br />
sur la diminution <strong>de</strong> la prématurité plus<br />
importante (p. ex., avant la 34 e semaine <strong>de</strong> grossesse)<br />
pourrait être plus considérable (tableau<br />
I). L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> da Fonseca et coll., effectuée chez<br />
les femmes avec un col utérin court, a démontré<br />
une diminution <strong>de</strong> 44 % <strong>de</strong>s accouchements<br />
prématurés avant 34 semaines <strong>de</strong> grossesse 14 .<br />
Actuellement, les données publiées ne permettent<br />
pas <strong>de</strong> recomman<strong>de</strong>r l’utilisation <strong>de</strong><br />
progestérone pour les patientes avec une grossesse<br />
multiple comme seul facteur <strong>de</strong> risque<br />
<strong>de</strong> prématurité 17-19 . Deux étu<strong>de</strong>s ont montré<br />
une efficacité à la suite d’un travail préterme<br />
dans la grossesse actuelle, mais elles incluaient<br />
un petit nombre <strong>de</strong> patientes, si bien que les<br />
bienfaits réels restent encore à définir 20,21 . Des<br />
étu<strong>de</strong>s sur l’impact <strong>de</strong> la progestérone sur la<br />
prématurité dans ces <strong>de</strong>ux situations particulières<br />
sont actuellement en cours.<br />
formes pharmaceutiques et posologie<br />
Nous ne disposons d’aucune donnée en ce qui<br />
concerne la comparaison <strong>de</strong>s voies d’administration<br />
ou <strong>de</strong>s schémas posologiques.<br />
Une méta-analyse n’a pas indiqué que l’utilisation<br />
<strong>de</strong> progestérone avant la 20 e semaine <strong>de</strong><br />
gestation permettrait d’obtenir quelque avantage<br />
supplémentaire que ce soit 8 . Une récente<br />
étu<strong>de</strong> randomisée contrôlée est arrivée aux<br />
mêmes conclusions, ce qui justifie que l’utilisation<br />
<strong>de</strong> la progestérone ne <strong>de</strong>vrait pas débuter<br />
avant la 20 e semaine <strong>de</strong> grossesse pour ce qui<br />
est <strong>de</strong> la prévention du travail préterme 22 .<br />
Jusqu’à présent, différentes formes pharmaceutiques<br />
<strong>de</strong> progestérone ont été utilisées<br />
dans les étu<strong>de</strong>s et dans la pratique médicale<br />
pour la prévention du travail préterme : par<br />
voie injectable, intravaginale et orale. La plu-<br />
18 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
part <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ayant démontré <strong>de</strong>s résultats<br />
très encourageants utilisaient la 17-alphahydroxyprogestérone<br />
par voie intramusculaire,<br />
une formulation qui n’est toutefois pas<br />
commercialisée au Canada 8 .<br />
<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s présentées au tableau I montrent<br />
les autres formulations testées. Une<br />
étu<strong>de</strong> utilisant <strong>de</strong>s suppositoires vaginaux <strong>de</strong><br />
progestérone 100 mg die a montré une réduction<br />
du risque <strong>de</strong> prématurité chez les femmes<br />
à risque d’accouchement préterme (résultat<br />
statistiquement significatif pour les naissances<br />
à moins <strong>de</strong> 34 semaines et à moins <strong>de</strong> 37 semaines<br />
<strong>de</strong> grossesse) 10 . Une étu<strong>de</strong> utilisant la progestérone<br />
micronisée (équivalent du Prometrium<br />
MD ) 200 mg par voie intravaginale a été<br />
menée chez les femmes avec un col court<br />
(< 15 mm) décelé entre la 20 e et la 25 e semaine<br />
<strong>de</strong> grossesse 14 . Une diminution statistiquement<br />
significative <strong>de</strong> 44 % <strong>de</strong>s accouchements<br />
avant 34 semaines <strong>de</strong> grossesse a été<br />
observée. Une étu<strong>de</strong> utilisant aussi la progestérone<br />
micronisée par voie intravaginale,<br />
mais cette fois à raison <strong>de</strong> 100 mg die, chez les<br />
femmes ayant une histoire d’accouchement<br />
préterme a montré une diminution significative<br />
<strong>de</strong> la prématurité 16 .<br />
Une étu<strong>de</strong> menée sur la progestérone micronisée<br />
par voie orale a également été publiée 15 .<br />
La dose utilisée était <strong>de</strong> 100 mg par voie orale<br />
<strong>de</strong>ux fois par jour. <strong>Le</strong>s auteurs concluent à une<br />
diminution du risque <strong>de</strong> naissances prématurées,<br />
en particulier les naissances entre la 28 e et<br />
la 32 e semaine <strong>de</strong> grossesse, à une baisse du<br />
nombre d’admissions aux soins intensifs néonatals,<br />
ainsi qu’à une réduction <strong>de</strong> la mortalité<br />
et morbidité néonatales, liée à l’utilisation <strong>de</strong> la<br />
progestérone micronisée par voie orale chez les<br />
femmes ayant une histoire d’accouchement<br />
préterme.<br />
Une autre étu<strong>de</strong> a été réalisée avec un gel intravaginal<br />
<strong>de</strong> progestérone (Crinone MD ) à 90 mg,<br />
une fois par jour 12 . Aucune efficacité quant à<br />
l’impact <strong>de</strong> cette formulation sur l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
prématurité n’a été démontrée dans cette étu<strong>de</strong>,<br />
mis à part chez un sous-groupe <strong>de</strong> patientes<br />
ayant un col utérin court (< 28 mm) 13 .<br />
On a démontré une biodisponibilité <strong>de</strong> l’administration<br />
intravaginale <strong>de</strong> progestérone<br />
supérieure à celle <strong>de</strong> la voie orale, mais inférieure<br />
à celle <strong>de</strong> la voie intramusculaire. La progestérone<br />
ayant un grand premier passage<br />
hépatique, la voie vaginale permet donc d’éviter<br />
ce <strong>de</strong>rnier, assure une meilleure biodisponibilité<br />
et reproductibilité <strong>de</strong>s concentrations<br />
dans le sang <strong>de</strong>s patientes et est généralement<br />
privilégiée par rapport à la voie orale 12 .<br />
innocuité<br />
La progestérone a été utilisée <strong>de</strong> façon étendue<br />
et très rassurante au cours du premier trimestre,<br />
soit lorsque l’embryon est plus vulnérable<br />
à une insuffisance <strong>de</strong> la phase lutéale et aux<br />
avortements spontanés récurrents.<br />
<strong>Le</strong>s seules craintes potentielles proviennent<br />
<strong>de</strong> quelques petites étu<strong>de</strong>s (menée avec rats et<br />
Tableau II<br />
recommandations <strong>de</strong> la société <strong>de</strong>s obstétriciens et gynécologues<br />
du Canada (soGC) pour l’utilisation <strong>de</strong> la progestérone<br />
dans la prévention <strong>de</strong> la prématurité 2<br />
indications Posologies<br />
antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> travail préterme spontané Progestérone à raison <strong>de</strong> 100 mg par jour,<br />
dans une grossesse antérieure par voie vaginale* †<br />
le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>vrait débuter après la 20e semaine<br />
<strong>de</strong> gestation et prendre fin lorsque le risque<br />
<strong>de</strong> prématurité est faible.<br />
Présence d’un col utérin court (< 15 mm Progestérone à raison <strong>de</strong> 200 mg par jour,<br />
entre la 22e et la 26e semaine <strong>de</strong> gestation) par voie vaginale*<br />
durant la grossesse en cours, décelée le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong>vrait prendre fin lorsque le risque<br />
par échographie transvaginale <strong>de</strong> prématurité est faible.<br />
* La progestérone généralement utilisée en pratique est la progestérone micronisée (Prometrium MD ).<br />
† 17 alpha-hydroxyprogestérone 250 mg IM une fois par semaine fait partie <strong>de</strong>s options possibles, mais ce médicament<br />
n’est pas commercialisé au Canada.
autres rongeurs, et une petite étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cohorte<br />
humaine) et <strong>de</strong> notifications <strong>de</strong> cas ayant associé<br />
la progestérone à une augmentation <strong>de</strong>s<br />
malformations génitales ou d’hypospadias<br />
(anomalie congénitale du méat urinaire, caractérisée<br />
par l’ouverture <strong>de</strong> l’urètre à la face inférieure<br />
du pénis) 23 . Toutefois, les données ayant<br />
démontré un quelconque risque étaient <strong>de</strong><br />
petite envergure et les progestatifs utilisés<br />
avaient une activité androgène supérieure à la<br />
progestérone utilisée en pratique. De plus, ces<br />
craintes n’ont jamais été confirmées dans<br />
d’autres étu<strong>de</strong>s, ce qui est très rassurant pour<br />
ce qui est <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> la progestérone<br />
durant la grossesse 23 .<br />
Par ailleurs, on a <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> recul<br />
d’exposition en début <strong>de</strong> grossesse quant à<br />
l’utilisation <strong>de</strong> la progestérone. En cumulant<br />
les données <strong>de</strong> diverses étu<strong>de</strong>s, on retrouve<br />
plus <strong>de</strong> 2000 à 3000 femmes dont l’exposition<br />
au premier trimestre n’a pas été associée<br />
à une augmentation du risque <strong>de</strong> malformations<br />
chez leur enfant 23 .<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong> la prématurité,<br />
l’utilisation <strong>de</strong> la progestérone se<br />
fait dans la <strong>de</strong>uxième moitié <strong>de</strong> la grossesse,<br />
soit bien après la fin <strong>de</strong> l’organogenèse. À ce<br />
jour, aucune donnée issue d’étu<strong>de</strong>s portant<br />
sur la prévention <strong>de</strong> l’accouchement prématuré<br />
ne remet en question l’innocuité <strong>de</strong> ce<br />
<strong>traitement</strong>. Deux <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
parmi celles-ci sont très rassurantes : celle <strong>de</strong><br />
Meis et coll. rapporte un taux d’anomalies à<br />
la naissance similaire à celui retrouvé dans la<br />
population générale, ainsi qu’une absence <strong>de</strong><br />
différence dans le taux d’anomalies entre les<br />
références<br />
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cD004947.pub2.<br />
9. Xu h, Gonzalez Jm, Ofori e, et coll. Preventing cervical<br />
ripening : the primary mechanism by which progesta-<br />
l’usage <strong>de</strong> la progestérone dans la prévention du travail préterme<br />
groupes étudiés (aucun patron dans les anomalies)<br />
11 . Celle <strong>de</strong> Rouse et coll. rapporte<br />
encore une fois un taux <strong>de</strong> malformations à<br />
la naissance similaire entre les <strong>de</strong>ux groupes<br />
<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> 17 . Un suivi <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong>s femmes<br />
incluses dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Meis et coll. a été<br />
effectué et publié en 2007 24 . Quatre-vingt<br />
pour cent d’entre eux ont pu être évalués, à<br />
un âge moyen <strong>de</strong> 48 mois. On n’a pas observé<br />
<strong>de</strong> différence par rapport au groupe témoin<br />
pour la croissance, l’état <strong>de</strong> santé et les anomalies<br />
incluant les anomalies congénitales.<br />
On ne peut actuellement pas exclure tout<br />
risque associé à la progestérone, mais on<br />
peut conclure qu’à ce jour il n’y a pas d’indice<br />
que la progestérone utilisée pour la prévention<br />
du travail préterme puisse être associée<br />
à un risque accru d’anomalies. On peut<br />
se faire très rassurant dans la remise d’explications<br />
aux patientes en ce qui concerne<br />
l’utilisation <strong>de</strong> la progestérone durant la<br />
grossesse.<br />
recommandations <strong>de</strong> la soGC<br />
La Société <strong>de</strong>s obstétriciens et gynécologues<br />
du Canada (SOGC) a émis <strong>de</strong>s recommandations<br />
en décembre 2008 sur l’usage <strong>de</strong> la progestérone<br />
dans la prévention du travail préterme<br />
2 . On peut facilement les obtenir en<br />
allant sur le site <strong>de</strong> la SOGC (www.sogc.org).<br />
On y reconnaît le manque <strong>de</strong> données concernant<br />
bon nombre <strong>de</strong> variables liées aux issues<br />
néonatales, ainsi qu’en matière <strong>de</strong> comparaison<br />
<strong>de</strong> posologies. <strong>Le</strong>s indications d’utilisation<br />
et les posologies recommandées sont présentées<br />
au tableau II.<br />
tional agents prevent preterm birth ? Am J Obstet<br />
Gynecol 2008; 198(3):314.e1-8.<br />
10. Da Fonseca eb, bittar re, carvalho mh, et coll. Prophylactic<br />
administration of progesterone by vaginal<br />
suppository to reduce the inci<strong>de</strong>nce of spontaneous<br />
preterm birth in women at increased risk : a randomized<br />
placebo-controlled double-blind study. Am J Obstet<br />
Gynecol 2003;188: 419-24.<br />
11. meis PJ, Klebanoff m, Thom e, et coll. Prevention of<br />
recurrent preterm <strong>de</strong>livery by 17 alpha-hydroxyprogesterone<br />
caproate. N Engl J Med 2003; 348: 2379-85.<br />
12. O’brien Jm, adair Dc, <strong>Le</strong>wis DF, et coll. Progesterone<br />
vaginal gel for the reduction of recurrent preterm<br />
birth : Primary results from a randomized, doubleblind,<br />
placebo-controlled trial. Ultrasound Obstet Gynecol<br />
2007; 30: 687-96.<br />
13. De Franco ea, O’brien Jm, adair cD, et coll. vaginal<br />
progesterone is associated with a <strong>de</strong>crease in risk for<br />
early preterm birth and improved neonatal outcome in<br />
women with a short cervix : a secondary analysis from<br />
a randomized, double-blind, placebo-controlled trial.<br />
Ultrasound Obstet Gynecol 2007; 30: 697-705.<br />
14. Da Fonseca eb, celik e, Parra m, et coll. Progesterone<br />
and the risk of preterm birth among women with a<br />
short cervix. N Engl J Med 2007; 357: 462-9.<br />
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natural micronised progesterone to prevent preterm<br />
birth : a randomised trial in india. J Obstet Gynaecol<br />
2009; 29(6): 493-8.<br />
résolution du cas clinique<br />
chez la patiente ayant un antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
accouchements prétermes, ainsi qu’un col utérin<br />
court (à 22 semaines <strong>de</strong> grossesse), <strong>de</strong>ux<br />
indications pour un <strong>traitement</strong> prophylactique<br />
par la progestérone sont possibles. la présence<br />
d’un col court justifie l’utilisation <strong>de</strong> la<br />
dose suivante : 200 mg <strong>de</strong> progestérone<br />
micronisée en intravaginal, une fois par jour,<br />
au coucher, dès maintenant et jusqu’à la<br />
37 e semaine <strong>de</strong> grossesse. Pour ce qui est <strong>de</strong><br />
l’innocuité, on peut rassurer le mé<strong>de</strong>cin en lui<br />
mentionnant que les données publiées à ce<br />
jour ne témoignent pas d’un risque accru<br />
d’anomalies.<br />
Conclusion<br />
<strong>Le</strong>s données actuelles sur l’usage <strong>de</strong> la progestérone<br />
pour la prévention <strong>de</strong>s accouchements<br />
prématurés sont en gran<strong>de</strong> majorité<br />
très positives. <strong>Le</strong>s bienfaits <strong>de</strong> la progestérone<br />
dans la prévention du travail préterme<br />
n’ayant toutefois été démontrés que chez <strong>de</strong>s<br />
femmes à risque, on recomman<strong>de</strong> donc, avec<br />
circonspection, l’utilisation <strong>de</strong> la progestérone<br />
exclusivement chez les femmes ayant<br />
déjà connu un travail préterme spontané lors<br />
d’une grossesse antérieure et chez celles ayant<br />
un col utérin court durant la grossesse en<br />
cours. La voie optimale n’ayant pas encore<br />
été démontrée, on priorisera la voie vaginale<br />
plutôt que la voie orale lorsque cela sera possible,<br />
étant donné qu’elle offre une biodisponibilité<br />
supérieure. n<br />
17. rouse DJ, caritis SN, Peaceman am, et coll. a trial of<br />
17 alpha-hydroxyprogesterone caproate to prevent prematurity<br />
in twins. N Engl J Med 2007; 357(5): 454-61.<br />
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(StoPPit) : a randomised, double-blind, placebo-controlled<br />
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Effects of 17 alpha-hydroxyprogesterone caproate. Am<br />
J Obstet Gynecol 2007; 196(5): 453.e1-453.e4.<br />
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www.ProfESSionSantE.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 19
DE La mèrE au nourrisson<br />
QuesTions <strong>de</strong> formaTion ConTinue<br />
3) <strong>Le</strong>quel <strong>de</strong>s énoncés suivants est faux ?<br />
a. Dans la prévention du travail préterme, la dose <strong>de</strong> progestérone<br />
micronisée intravaginale recommandée pour les femmes<br />
avec un col utérin court est <strong>de</strong> 200 mg une fois par jour.<br />
b. la voie d’administration et la posologie optimale <strong>de</strong> la<br />
progestérone pour la prévention <strong>de</strong>s accouchements<br />
prématurés n’ont pas encore été démontrées.<br />
c. Un antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> travail préterme spontané et/ou la<br />
présence d’un col utérin court sont <strong>de</strong>s indications pour un<br />
<strong>traitement</strong> prophylactique par la progestérone et on suggère<br />
habituellement <strong>de</strong> commencer le <strong>traitement</strong> à la<br />
12e semaine <strong>de</strong> grossesse et <strong>de</strong> le poursuivre jusqu’à la fin<br />
<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> à risque <strong>de</strong> prématurité.<br />
D. les données sont rassurantes sur l’innocuité <strong>de</strong> la progestérone<br />
durant la grossesse. le pharmacien se doit <strong>de</strong> rassurer<br />
les patientes qui doivent l’utiliser en se basant sur les<br />
données disponibles actuelles qui n’indiquent pas un risque<br />
accru d’anomalies.<br />
e. Dans la prévention du travail préterme, la dose <strong>de</strong> progestérone<br />
micronisée intravaginale recommandée pour les<br />
femmes ayant un antécé<strong>de</strong>nt d’accouchement préterme est<br />
<strong>de</strong> 100 mg une fois par jour.<br />
Hélène Blanchette<br />
Georges-Étienne<br />
Gagnon<br />
marc Parent<br />
20 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
4) Laquelle <strong>de</strong>s affirmations suivantes est vraie ?<br />
a. le <strong>traitement</strong> prophylactique par la progestérone peut être<br />
instauré à 18 semaines <strong>de</strong> grossesse si la patiente fait un<br />
travail préterme très tôt durant sa première grossesse.<br />
b. les données actuelles sont inquiétantes concernant<br />
l’inci<strong>de</strong>nce d’hypospadias chez les bébés <strong>de</strong> sexe masculin<br />
dont la mère a reçu <strong>de</strong> la progestérone micronisée durant<br />
la grossesse.<br />
c. l’intérêt clinique en faveur <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong> la progestérone<br />
durant la grossesse s’est manifesté à nouveau à la suite <strong>de</strong><br />
la publication <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> meis et coll. ainsi que <strong>de</strong> rouse<br />
et coll. en 2003.<br />
D. la biodisponibilité <strong>de</strong> la progestérone par voie orale est<br />
inférieure à celle par voie intravaginale, ce qui justifie qu’on<br />
priorise son utilisation par voie vaginale lorsque cela est<br />
possible afin d’offrir une meilleure biodisponibilité et<br />
reproductibilité <strong>de</strong>s concentrations sériques obtenues.<br />
e. toutes les femmes ayant une grossesse gémellaire<br />
<strong>de</strong>vraient recevoir <strong>de</strong> la progestérone en prévention <strong>de</strong><br />
la prématurité, étant donné que c’est un facteur <strong>de</strong> risque<br />
connu <strong>de</strong> naissance préterme.<br />
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À votrE sErvicE sans ordonnance<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie<br />
L’insomnie peut être décrite <strong>de</strong> différentes façons : la difficulté à trouver le sommeil, les éveils trop tôt le matin ou le sommeil non<br />
réparateur 1,2 . Environ 13 à 17 % <strong>de</strong> la population canadienne âgée <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ans rapporte souffrir d’insomnie, ce qui représente<br />
3,3 millions d’individus 3 . Près du tiers a recours à <strong>de</strong>s médicaments pour améliorer son sommeil, dont les médicaments en vente libre<br />
pour 6,5 % <strong>de</strong> ce nombre 1,4 .<br />
Texte rédigé par Julie Grenier, B. Pharm., M.Sc.,<br />
Pharmacie Laurier Lavoie et associés, et<br />
marilyn Jolin, étudiante en pharmacie.<br />
Texte soumis le 31 mars 2009.<br />
Texte final remis le 11 novembre 2009.<br />
Révision : Nancy Desmarais, B. Pharm., Pharmacie<br />
Jean-François Martel, et Julie Martineau, B. Pharm.,<br />
Pharmacie J. Martineau, J. Riberdy et ass.<br />
24 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril-mai 2010<br />
L’insomnie est associée à une diminution <strong>de</strong> la<br />
performance au travail, à l’absentéisme, à la<br />
dépression, à une diminution <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong><br />
vie, à un accroissement <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts routiers<br />
et à une hausse <strong>de</strong>s hospitalisations 2,3 .<br />
Il y a plusieurs manières <strong>de</strong> la définir, à savoir<br />
la présence ou l’absence <strong>de</strong> symptômes, la gravité,<br />
la fréquence et la durée 1 . Selon le DSM-<br />
IV, la classification <strong>de</strong> l’insomnie comprend<br />
l’insomnie primaire et l’insomnie secondaire.<br />
L’insomnie primaire est caractérisée par la difficulté<br />
à s’endormir ou à maintenir le sommeil,<br />
ou par un sommeil non récupérateur<br />
pendant au moins un mois. Quant à l’insomnie<br />
secondaire, elle est attribuable aux effets<br />
physiologiques d’une substance, à un problème<br />
médical, à une maladie psychiatrique<br />
ou à tout autre maladie liée au sommeil 4,5 .<br />
L’insomnie est dite « chronique » si elle persiste<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> trois à quatre semaines, alors<br />
qu’elle est dite « aiguë » en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> trois semaines<br />
et « transitoire » si elle survient pendant<br />
<strong>de</strong>ux ou trois jours 2 .<br />
Bref, la difficulté à trouver le sommeil, celle<br />
à le maintenir au cours <strong>de</strong> la nuit et l’éveil précoce<br />
sont autant <strong>de</strong> troubles qui peuvent être<br />
définis comme <strong>de</strong> l’insomnie 6 .<br />
Étiologie<br />
L’insomnie est associée à une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
causes. <strong>Le</strong>s problèmes <strong>de</strong> santé chroniques<br />
(maladies pulmonaires, maladies cardiovasculaires,<br />
douleur, insuffisance rénale, maladie<br />
<strong>de</strong> Parkinson…), la santé mentale et émotionnelle,<br />
le stress <strong>de</strong> la vie quotidienne, tout<br />
comme celui causé par le travail, l’alcool et les<br />
drogues, ainsi que l’obésité peuvent tous<br />
engendrer <strong>de</strong> l’insomnie 1 .<br />
tableau i<br />
conseils au patient sur les mesures non pharmacologiques 4<br />
n modifier l’environnement afin <strong>de</strong> favoriser le sommeil : une pièce sombre, une température<br />
appropriée et <strong>de</strong>s bruits minimisés. Cet endroit <strong>de</strong>vrait être réservé au sommeil ou aux activités<br />
sexuelles seulement.<br />
n En soirée, éviter les stimulants et favoriser l’activité physique le jour plutôt que le soir. Pratiquer<br />
une technique <strong>de</strong> relaxation.<br />
n après un gros repas, attendre quelques heures avant d’aller dormir.<br />
n S’exposer à la lumière du jour.<br />
n avoir un horaire <strong>de</strong> sommeil régulier, c’est-à-dire se lever à la même heure tous les matins et<br />
éviter les siestes durant la journée. Quitter le lit si le sommeil ne vient pas après 20 minutes.<br />
La prévalence <strong>de</strong> ce problème croît avec<br />
l’âge, passant presque du simple au double<br />
entre les personnes âgées <strong>de</strong> 15 à 24 ans et<br />
celles <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 75 ans 1,2,4 . Il semble que les<br />
femmes soient plus souvent importunées par<br />
l’insomnie que les hommes, possiblement en<br />
raison <strong>de</strong>s hormones qui varient lors <strong>de</strong>s<br />
menstruations, <strong>de</strong> la grossesse et à la ménopause<br />
1,2,4 . La population ayant un statut<br />
socio-économique inférieur semble aussi<br />
plus touchée 2,7 .<br />
Évaluation du patient<br />
<strong>Le</strong> diagnostic d’insomnie comporte plusieurs<br />
difficultés. <strong>Le</strong> recours à un algorithme<br />
simple peut gran<strong>de</strong>ment ai<strong>de</strong>r à bien cerner<br />
la problématique <strong>de</strong> la personne souffrant<br />
d’insomnie. L’historique du problème constitue<br />
la première étape. Un questionnaire sur<br />
les troubles du sommeil constitue à cet égard<br />
un outil précieux 2,4 . Un modèle type <strong>de</strong> ce<br />
questionnaire a été publié en 2006 sous<br />
forme <strong>de</strong> journal et peut être téléchargé 8 . <strong>Le</strong>s<br />
personnes sont amenées à définir leurs<br />
symptômes et la durée <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, ainsi<br />
que les métho<strong>de</strong>s auxquelles elles ont déjà<br />
eu recours pour régler le problème 2 .<br />
La révision du dossier pharmacologique<br />
(incluant les médicaments en vente libre et<br />
prescrits) peut aussi permettre <strong>de</strong> noter si un<br />
médicament contribue à la problématique<br />
liée au sommeil. Il est également pertinent <strong>de</strong><br />
vérifier si le patient a eu recours aux herbes,<br />
aux produits naturels, aux stimulants et aux<br />
drogues récréatives, en plus <strong>de</strong>s médicaments<br />
en vente libre ou <strong>de</strong>s médicaments<br />
prescrits 5 .<br />
On peut proposer à la personne aux prises<br />
avec un problème <strong>de</strong> sommeil persistant <strong>de</strong><br />
rédiger un journal du sommeil durant quelques<br />
semaines afin d’obtenir <strong>de</strong>s indices<br />
importants tant sur les causes possibles <strong>de</strong><br />
son insomnie que sur les mesures à lui suggérer<br />
pour y mettre un terme, selon ses caractéristiques<br />
propres. Un tel journal sert à définir<br />
la problématique en rassemblant <strong>de</strong>s<br />
informations sur les siestes, les moyens utilisés<br />
pour ai<strong>de</strong>r au sommeil, l’heure du coucher<br />
et du lever, le temps mis à s’endormir, le<br />
nombre d’éveils et leur durée, <strong>de</strong> même que<br />
l’impression au réveil et la perception <strong>de</strong> la<br />
qualité du sommeil. L’ensemble <strong>de</strong> ces informations<br />
<strong>de</strong>vrait aussi couvrir les données
temporelles, à propos <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sommeil<br />
et sur le partenaire <strong>de</strong> lit 5 . Il peut parfois<br />
être nécessaire d’adresser la personne à son<br />
mé<strong>de</strong>cin afin qu’il prescrive <strong>de</strong>s examens<br />
pertinents et qu’un diagnostic soit posé. <strong>Le</strong>s<br />
enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 12 ans <strong>de</strong>vraient automatiquement<br />
faire l’objet d’une consultation<br />
médicale 2 . Une fois la problématique éclaircie,<br />
un <strong>traitement</strong> approprié pourra être<br />
suggéré 4 .<br />
<strong>Le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie vise plusieurs<br />
objectifs. Il s’agit d’abord <strong>de</strong> prévenir <strong>de</strong>s<br />
symptômes diurnes et d’obtenir un sommeil<br />
<strong>de</strong> qualité satisfaisante. L’atteinte d’un nombre<br />
d’heures précises <strong>de</strong> sommeil ne fait pas<br />
partie <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>. Il est également<br />
important <strong>de</strong> prendre le problème en<br />
main avant qu’il ne se chronicise. <strong>Le</strong> <strong>de</strong>rnier<br />
aspect consiste à prévenir la dépendance aux<br />
médicaments et à favoriser une routine <strong>de</strong><br />
sommeil normale sans médicaments 2,5,7 .<br />
Mesures non pharmacologiques<br />
L’approche individualisée est primordiale. <strong>Le</strong>s<br />
mesures non pharmacologiques sont peu<br />
coûteuses et considérées comme efficaces dès<br />
qu’elles améliorent le temps d’endormissement<br />
et/ou allongent la nuit <strong>de</strong> sommeil <strong>de</strong><br />
30 minutes ou plus. On peut adopter plusieurs<br />
habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie afin <strong>de</strong> favoriser le<br />
sommeil. <strong>Le</strong>s principales mesures pharmacologiques<br />
sont décrites au tableau I.<br />
<strong>Le</strong>s stimulants, tels que la caféine, la théine,<br />
le chocolat, la cigarette et l’activité physique,<br />
<strong>de</strong>vraient être évités en soirée, à tout le moins<br />
quatre à six heures avant le coucher. La quantité<br />
<strong>de</strong> caféine quotidienne <strong>de</strong>vrait aussi être<br />
minimisée, tout comme la quantité <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>s<br />
bus juste avant d’aller dormir 2,5 . En 2003,<br />
à la suite d’une nouvelle étu<strong>de</strong>, <strong>Santé</strong> Canada<br />
recommandait pour les adultes en bonne<br />
santé <strong>de</strong> ne pas prendre plus <strong>de</strong> 400 mg <strong>de</strong><br />
caféine par jour, soit l’équivalent d’environ<br />
trois tasses <strong>de</strong> café <strong>de</strong> 8 onces (237 ml) 9 . L’activité<br />
physique intense en soirée est aussi à éviter.<br />
Cependant, une activité physique en fin<br />
d’après-midi est bénéfique puisqu’elle engendre<br />
une certaine fatigue et entraîne un sommeil<br />
plus profond et plus récupérateur 5 . Une<br />
pério<strong>de</strong> d’exercice <strong>de</strong> 30 à 40 minutes trois à<br />
quatre fois par semaine, d’une intensité suffisante<br />
pour causer <strong>de</strong> la transpiration, permettrait<br />
une amélioration significative <strong>de</strong> la qualité<br />
du sommeil 2,5,7 .<br />
L’exposition à la lumière du jour ai<strong>de</strong> à réguler<br />
l’horloge biologique interne 4 . <strong>Le</strong>s troubles<br />
circadiens du sommeil les plus fréquents sont<br />
la phase retardée du sommeil et sa phase avancée.<br />
On rencontre le premier type chez les<br />
adolescents, qui ont tendance à se lever très<br />
tard, alors que le second est propre aux personnes<br />
plus âgées, qui se réveillent très tôt. La<br />
luminothérapie pourrait être utile dans ces<br />
situations 10 . En France, le Centre pour la thérapeutique<br />
environnementale recomman<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> s’installer à environ 30 cm d’une lampe<br />
émettant un maximum <strong>de</strong> 10 000 lux. La<br />
lampe <strong>de</strong>vrait mesurer 74 cm 2 environ pour<br />
assurer une exposition suffisante. <strong>Le</strong>s lampes<br />
blanches sont préférables aux lampes colorées<br />
et <strong>de</strong>vraient être munies d’un filtre bloquant<br />
les UV 11,12 .<br />
<strong>Le</strong> respect d’une routine du sommeil semble<br />
aussi ai<strong>de</strong>r à diminuer l’insomnie. Il faut<br />
éviter les siestes au cours <strong>de</strong> la journée et se<br />
lever la nuit si le sommeil ne vient pas après<br />
une vingtaine <strong>de</strong> minutes 2,3,4,5 . Plusieurs articles<br />
et ouvrages <strong>de</strong> référence suggèrent <strong>de</strong><br />
tourner le réveil face au mur <strong>de</strong> façon à ne<br />
pas voir l’heure et d’utiliser la sonnerie d’un<br />
réveille-matin afin <strong>de</strong> diminuer l’anxiété liée<br />
aux heures qui passent et à la crainte <strong>de</strong> se<br />
lever en retard 5 .<br />
<strong>Le</strong> fait <strong>de</strong> déterminer un nombre d’heures<br />
<strong>de</strong> sommeil idéal par nuit ai<strong>de</strong> à atteindre <strong>de</strong>s<br />
objectifs réalistes selon l’âge <strong>de</strong> la personne 4 . À<br />
titre <strong>de</strong> référence, un bébé a besoin <strong>de</strong> 18 à<br />
20 heures <strong>de</strong> sommeil à la naissance, puis <strong>de</strong><br />
14 à 15 heures vers 1 an. Au cours <strong>de</strong> la petite<br />
enfance, on évalue ce besoin à 10 ou 12 heures,<br />
et durant l’adolescence, à environ 9 ou 10 heures.<br />
Pour les adultes, on parle d’environ 7 à<br />
8 heures. <strong>Le</strong>s personnes âgées ont besoin <strong>de</strong><br />
moins d’heures <strong>de</strong> sommeil 13 .<br />
le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie<br />
Différentes techniques <strong>de</strong> relaxation peuvent<br />
êtres utiles et efficaces. <strong>Le</strong> yoga, les techniques<br />
<strong>de</strong> respiration profon<strong>de</strong> et la métho<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> relaxation <strong>de</strong> Jacobson sont <strong>de</strong>s exemples<br />
connus 1,3,5 . <strong>Le</strong> but <strong>de</strong> ces techniques est <strong>de</strong><br />
diminuer les pensées intrusives qui nuisent au<br />
sommeil 2 .<br />
Traitement pharmacologique<br />
<strong>Le</strong>s médicaments en vente libre <strong>de</strong>vraient<br />
être utilisés <strong>de</strong> la façon suivante : dose minimale<br />
efficace et recours à un <strong>traitement</strong> intermittent,<br />
et ce, pour un maximum <strong>de</strong><br />
14 jours 2 .<br />
antihistaminiques<br />
Diphenhydramine<br />
La diphenhydramine est bien connue. Il s’agit<br />
d’un antihistaminique <strong>de</strong> première génération<br />
qui fait partie <strong>de</strong>s médicaments en vente<br />
libre les plus utilisés pour traiter l’insomnie.<br />
<strong>Le</strong>s autres antihistaminiques <strong>de</strong> première<br />
génération sont sédatifs, mais ils produisent<br />
un sommeil plus court et moins efficace que la<br />
diphenhydramine. <strong>Le</strong>s propriétés lipophiles<br />
<strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière permettent à la molécule <strong>de</strong><br />
traverser la barrière hémato-encéphalique et<br />
d’induire la sédation 14 . <strong>Le</strong>s doses varient entre<br />
12,5 et 50 mg, parfois jusqu’à 75 mg, 30 à<br />
60 minutes avant d’aller au lit. <strong>Le</strong>s doses <strong>de</strong>s<br />
différents <strong>traitement</strong>s sont présentées au<br />
tableau II. Une augmentation <strong>de</strong> la dose n’en-<br />
tableau ii<br />
Médicaments vendus sans ordonnance pour traiter l’insomnie 2<br />
Produits Posologie commentaires<br />
anTihisTaMiniques<br />
Diphenhydramine 12,5-50 mg amélioration <strong>de</strong> l’induction, <strong>de</strong> la durée<br />
30-60 minutes et <strong>de</strong> la qualité du sommeil<br />
avant le coucher tolérance à l’effet sédatif<br />
Doxylamine 12,5-25 mg 2 heures Effet indépendant <strong>de</strong> la dose<br />
avant le coucher tolérance rapi<strong>de</strong> à l’effet sédatif<br />
C.-i. : glaucome, HBP, maladies cardiaques<br />
ProduiTs naTurels<br />
mélatonine 0,5-10 mg 30 minutes Bêta-bloquants et ainS interfèrent avec<br />
avant le coucher la production endogène<br />
(< 18 ans : 3-5 mg) augmentation possible <strong>de</strong> la tension artérielle<br />
chez les utilisateurs <strong>de</strong> BCC, sécuritaire<br />
avec les anticoagulants<br />
valériane 1,5-3 g d’herbes ou amélioration <strong>de</strong> l’induction et <strong>de</strong> la qualité<br />
<strong>de</strong> racines ou du sommeil<br />
200-1000 mg d’extrait Diminution <strong>de</strong> l’anxiété, <strong>de</strong> la tension musculaire<br />
30-60 minutes et <strong>de</strong> l’agitation<br />
avant le coucher<br />
Passiflore 0,25-2 à 3 g trois fois amélioration possible <strong>de</strong> l’induction du sommeil<br />
par jour et 30 minutes Diminution <strong>de</strong> l’anxiété et <strong>de</strong> la nervosité<br />
avant le coucher Effet anticoagulant<br />
mélisse 1,5-4,5 g quelques Effet sédatif<br />
fois par jour Diminution <strong>de</strong> l’anxiété<br />
www.ProfESSionSantE.Ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 25
À votrE sErvicE sans ordonnance<br />
traîne pas nécessairement une hausse <strong>de</strong> la<br />
réponse physiologique. L’effet serait relié à la<br />
dose jusqu’à 50 mg, puis on observerait un<br />
effet plateau à <strong>de</strong>s doses plus élevées 2 . <strong>Le</strong>s<br />
résultats escomptés sont une amélioration<br />
subjective <strong>de</strong> l’induction du sommeil, ainsi<br />
que <strong>de</strong> sa durée et <strong>de</strong> sa qualité. L’action survient<br />
en 60 à 180 minutes et peut durer<br />
jusqu’à huit heures 3,15 . <strong>Le</strong>s effets indésirables<br />
sont la sédation diurne chez 10 à 25 % <strong>de</strong>s<br />
utilisateurs, les étourdissements et les effets<br />
anticholinergiques, comme la sécheresse <strong>de</strong><br />
la bouche, la constipation et la rétention urinaire<br />
3,14 . Cette option est contre-indiquée<br />
chez le patient atteint <strong>de</strong> glaucome, d’hypertrophie<br />
bénigne <strong>de</strong> la prostate, <strong>de</strong> maladies<br />
cardiaques ou d’asthme. Cette molécule<br />
<strong>de</strong>vrait être réservée spécialement aux personnes<br />
qui présentent un trouble d’endormissement.<br />
<strong>Le</strong>s autres antihistaminiques<br />
représentent <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>s moins<br />
efficaces en raison <strong>de</strong> leurs faibles propriétés<br />
à induire le sommeil, le sommeil médiocre<br />
qui en découle et la sédation résiduelle qui y<br />
est reliée 7 . La littérature médicale indique<br />
l’apparition d’une tolérance à l’effet sédatif,<br />
ce qui rend le <strong>traitement</strong> inefficace après<br />
quelques jours 14 .<br />
Un essai contrôlé et randomisé sur la tolérance<br />
diurne aux effets sédatifs <strong>de</strong>s anti-H1<br />
chez <strong>de</strong> jeunes hommes âgés <strong>de</strong> 18 à 50 ans,<br />
a été mené à double insu. La diphenhydramine<br />
ou un placebo leur a été administré à<br />
raison <strong>de</strong> 50 mg <strong>de</strong>ux fois par jour, pour quatre<br />
jours. La prise <strong>de</strong>ux fois par jour visait à<br />
évaluer l’effet sédatif isolément. Au quatrième<br />
jour <strong>de</strong> l’essai, il était impossible <strong>de</strong><br />
distinguer l’effet sédatif entre les groupes<br />
placebo et <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>, ce qui corrobore<br />
l’hypothèse selon laquelle une tolérance<br />
s’installe rapi<strong>de</strong>ment lors <strong>de</strong> l’utilisation<br />
d’anti-H1 16 .<br />
Doxylamine<br />
La doxylamine est aussi un antihistaminique<br />
couramment utilisé pour les troubles d’induction<br />
du sommeil et la prise en charge à<br />
court terme <strong>de</strong> l’insomnie. La doxylamine agit<br />
en 120 à 180 minutes. La <strong>de</strong>mi-vie est d’environ<br />
10 heures. <strong>Le</strong>s bénéfices attendus sont une<br />
diminution du temps <strong>de</strong> latence avant le sommeil<br />
et une amélioration subjective <strong>de</strong> la perception<br />
du sommeil. <strong>Le</strong>s principaux effets<br />
indésirables sont la fatigue résiduelle le len<strong>de</strong>main,<br />
les effets anticholinergiques et le risque<br />
d’augmentation du seuil <strong>de</strong> convulsions 2,15 .<br />
Un article publié dans une revue scientifique<br />
américaine indique que la doxylamine semble<br />
être fréquemment en cause dans <strong>de</strong>s surdoses<br />
intentionnelles 17 . Comme la diphenhydramine,<br />
ce produit peut soulager l’insomnie<br />
aiguë <strong>de</strong> façon occasionnelle.<br />
26 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
Produits naturels<br />
mélatonine<br />
La mélatonine est une neurohormone sécrétée<br />
la nuit, sa libération étant inhibée par la<br />
lumière du jour. La production décroît avec<br />
l’âge 3,7 . Elle jouerait un rôle dans la régulation<br />
<strong>de</strong>s rythmes circadiens. L’effet met environ<br />
60 minutes à se produire. Quelques facteurs<br />
connus semblent abaisser la production<br />
<strong>de</strong> mélatonine : les médicaments (p. ex.,<br />
bêta-bloquants et AINS), l’âge avancé et certaines<br />
pathologies (p. ex., trouble d’absorption<br />
du tryptophane) 7 . La mélatonine est<br />
approuvée par la FDA aux États-Unis pour le<br />
<strong>traitement</strong> <strong>de</strong>s troubles circadiens du sommeil<br />
chez les enfants et les adultes atteints <strong>de</strong><br />
cécité 15 . La <strong>de</strong>mi-vie <strong>de</strong> la mélatonine est<br />
courte, soit 30 à 50 minutes. Des doses <strong>de</strong> 0,1<br />
à 0,3 mg correspon<strong>de</strong>nt aux doses physiologiques.<br />
L’utilisation <strong>de</strong> la mélatonine à une<br />
dose quotidienne <strong>de</strong> 5 mg pendant <strong>de</strong>ux ans<br />
semble sécuritaire, tandis qu’une dose <strong>de</strong><br />
10 mg par jour pendant trois mois semble<br />
interférer avec la sécrétion endogène 7,14 . Pour<br />
le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie, la dose doit être<br />
administrée tôt en soirée. Elle ne <strong>de</strong>vrait pas<br />
être administrée chez les femmes enceintes<br />
ou prépubères puisqu’elle pourrait interagir<br />
avec l’hormone lutéinisante 3,14 . La mélatonine<br />
pourrait causer une hausse <strong>de</strong> la tension<br />
artérielle légère chez les personnes traitées<br />
par un inhibiteur calcique (BCC) 3 .<br />
La mélatonine pourrait également ai<strong>de</strong>r les<br />
voyageurs à minimiser les impacts liés au<br />
décalage horaire lorsque ceux-ci traversent<br />
quatre fuseaux horaires ou plus. <strong>Le</strong> décalage<br />
horaire est plus difficile à contrer lors <strong>de</strong>s itinéraires<br />
d’ouest en est affectant le sommeil et<br />
l’appétit. Dans ce contexte, la mélatonine à<br />
une dose <strong>de</strong> 2 à 5 mg <strong>de</strong>vrait être prise à<br />
l’heure du coucher, la première nuit suivant<br />
l’arrivée dans le nouveau pays 10,18 .<br />
valériane<br />
L’utilisation <strong>de</strong> la valériane (Valeriana officinalis)<br />
remonte à plusieurs siècles, puisque les<br />
Grecs s’en servaient déjà pour traiter l’insomnie<br />
7 . Cette herbe est disponible au<br />
Canada; elle est approuvée et assignée à un<br />
DIN 2 . La FDA américaine reconnaît la valériane<br />
comme étant sécuritaire 14 . <strong>Le</strong> mécanisme<br />
d’action s’apparente à celui <strong>de</strong>s métabolites<br />
qui ont <strong>de</strong>s propriétés semblables aux<br />
aci<strong>de</strong>s gamma-aminobutyriques (GABA),<br />
soit la production d’une sédation centrale 3,15 .<br />
Elle agit sur les récepteurs GABA, lie les<br />
récepteurs <strong>de</strong> l’adénosine et possiblement<br />
<strong>de</strong>s récepteurs 5-HT-5a. La valériane subit<br />
un effet <strong>de</strong> premier passage hépatique important<br />
à la suite <strong>de</strong> l’administration orale 14 . La<br />
prise <strong>de</strong> la dose <strong>de</strong>vrait se faire 30 à 60 minutes<br />
avant le coucher 7,14 . La valériane accélère<br />
l’endormissement et améliore <strong>de</strong> façon subjective<br />
la qualité du sommeil 2 . Elle soulagerait<br />
l’anxiété et les tensions musculaires,<br />
favoriserait le sommeil et diminuerait l’agitation.<br />
<strong>Le</strong>s effets indésirables les plus souvent<br />
rapportés surviennent au niveau gastrointestinal.<br />
Des allergies <strong>de</strong> contact, <strong>de</strong>s céphalées,<br />
un sommeil non récupérateur, ainsi que<br />
la mydriase sont aussi rapportés. De plus, elle<br />
a une o<strong>de</strong>ur désagréable 14 . La valériane pourrait<br />
interagir avec les autres médicaments<br />
sédatifs, comme l’alcool, les opioï<strong>de</strong>s et les<br />
dépresseurs du système nerveux central. Elle<br />
ne cause pas <strong>de</strong> dépendance.<br />
Un essai randomisé et contrôlé, mené à<br />
double insu par <strong>de</strong>s chercheurs <strong>de</strong> l’Université<br />
Laval en 2005, a comparé la valériane<br />
avec la diphenhydramine 19 . L’objectif était<br />
d’évaluer son efficacité et son innocuité dans<br />
le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie légère. Un ensemble<br />
<strong>de</strong> 184 sujets ont été recrutés, <strong>de</strong>s hommes<br />
et <strong>de</strong>s femmes âgés en moyenne <strong>de</strong><br />
44 ans. <strong>Le</strong> groupe <strong>traitement</strong> a reçu 374 mg<br />
d’extrait <strong>de</strong> valériane standardisée au coucher<br />
pour 28 jours, un <strong>de</strong>uxième groupe a<br />
reçu un placebo pour 28 jours et un troisième,<br />
la diphenhydramine 50 mg au coucher<br />
pour 14 jours, suivie <strong>de</strong> 14 jours <strong>de</strong> placebo.<br />
<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> ont<br />
rapporté <strong>de</strong> légères améliorations <strong>de</strong>s paramètres<br />
du sommeil, mais ont fourni très peu<br />
<strong>de</strong> données significatives par rapport au placebo.<br />
<strong>Le</strong>s sujets sous valériane ont rapporté<br />
une amélioration significative <strong>de</strong> leur qualité<br />
<strong>de</strong> vie par rapport au placebo. Aucune<br />
insomnie rebond à la cessation du <strong>traitement</strong><br />
n’a été observée 19 .<br />
Un autre essai randomisé, mené à double<br />
insu avec placebo, a également comparé différents<br />
<strong>traitement</strong>s <strong>de</strong> l’insomnie chez les<br />
personnes âgées 20 . <strong>Le</strong>s sujets ont reçu soit le<br />
témazépam 15 ou 30 mg, soit la diphenhydramine<br />
50 ou 75 mg ou la valériane 400 ou<br />
800 mg. <strong>Le</strong> témazépam et la diphenhydramine<br />
ont engendré une sédation importante<br />
par rapport au placebo. Par contre, aucune<br />
différence notable n’a été démontrée sur<br />
l’échelle d’évaluation <strong>de</strong> la sédation entre les<br />
doses <strong>de</strong> diphenhydramine 50 et 75 mg.<br />
Quant à la dose plus élevée, elle a entraîné<br />
une atteinte psychomotrice significative<br />
(p 0,05). La valériane a produit une sédation<br />
comparable au placebo.<br />
Passiflore et mélisse<br />
La passiflore (Passiflora incarnata) est constituée<br />
<strong>de</strong> maltose, <strong>de</strong> glucosi<strong>de</strong>s cyanogéniques,<br />
d’alcaloï<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> flavonoï<strong>de</strong>s. Elle aurait une<br />
efficacité certaine contre la nervosité et l’agitation,<br />
diminuerait l’anxiété et induirait le sommeil<br />
21 . La passiflore pourrait interagir avec le<br />
propranolol et provoquer <strong>de</strong>s hallucinations
visuelles. Elle pourrait aussi augmenter l’effet<br />
<strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> la monoamine oxydase<br />
(IMAO) et <strong>de</strong>s médicaments du système nerveux<br />
central. Son utilisation est limitée durant<br />
la grossesse et l’allaitement.<br />
La mélisse (Melissa officinalis) est composée<br />
d’huiles volatiles, d’aci<strong>de</strong> caféique,<br />
d’aci<strong>de</strong> rosmarinique, <strong>de</strong> flavonoï<strong>de</strong>s et <strong>de</strong><br />
tannins. Cette plante est un sédatif qui<br />
abaisse l’anxiété 21 . Elle interagirait avec les<br />
hormones thyroïdiennes et peut engendrer<br />
une sédation excessive. On la retrouve souvent<br />
dans <strong>de</strong>s produits possédant <strong>de</strong>s effets<br />
relaxants, combinée à l’aubépine, à la camomille<br />
romaine et au houblon.<br />
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quesTions <strong>de</strong> forMaTion conTinue<br />
5) Quelle recommandation est inappropriée ?<br />
a. Pratiquer une activité physique d’intensité suffisante<br />
pour transpirer favorise le sommeil.<br />
b. Prendre <strong>de</strong> la mélatonine la première nuit passée dans un<br />
pays, après avoir traversé au moins quatre fuseaux horaires<br />
vers l’ouest, peut diminuer l’effet du décalage horaire.<br />
c. Prendre un antihistaminique, comme la diphenhydramine<br />
ou la doxylamine, permet d’induire le sommeil sans causer<br />
une altération au niveau psychomoteur, dans le cas <strong>de</strong><br />
la diphenhydramine.<br />
D. tenir un journal du sommeil ai<strong>de</strong> à caractériser le problème<br />
et peut être un outil précieux pour améliorer l’hygiène<br />
du sommeil.<br />
e. la luminothérapie peut améliorer les troubles circadiens<br />
du sommeil.<br />
suivi<br />
À la suite <strong>de</strong> l’instauration d’une médication,<br />
le pharmacien peut rappeler le patient dans<br />
un délai <strong>de</strong> 3 à 14 jours afin <strong>de</strong> vérifier son<br />
observance <strong>de</strong>s mesures non pharmacologiques,<br />
<strong>de</strong> l’orienter vers un mé<strong>de</strong>cin ou d’émettre<br />
une opinion pharmaceutique sur <strong>de</strong>s solutions<br />
<strong>de</strong> rechange en matière <strong>de</strong> <strong>traitement</strong><br />
pharmacologique si la situation ne s’est pas<br />
améliorée 2 . Il <strong>de</strong>vrait également s’assurer que<br />
le patient présente peu ou pas <strong>de</strong> symptômes,<br />
tels que <strong>de</strong> la somnolence, durant sa pério<strong>de</strong><br />
active. En ce qui concerne la maîtrise <strong>de</strong>s effets<br />
sur l’insomnie, le pharmacien dispose <strong>de</strong> sept<br />
jours pour faire le suivi.<br />
9. <strong>Santé</strong> canada. vie saine. aliments et nutrition.<br />
Caféine. [En ligne. Page consultée le 1er septembre<br />
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12. Luminothérapie. [En ligne. Page consultée le 17 novembre<br />
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13. hor<strong>de</strong>, P. De combien d’heures <strong>de</strong> sommeil avonsnous<br />
besoin ? <strong>Santé</strong> mé<strong>de</strong>cine.net. [En ligne. Page<br />
consultée le 1er septembre 2009.] http://santeme<strong>de</strong>cine.commentcamarche.net/faq/sujet-261<strong>de</strong>-combien-d-heures-<strong>de</strong>-sommeil-avons-nousbesoin<br />
14. morin aK, Jarvis ci, Lynch am. therapeutic options<br />
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15. ramakrishnan K, Scheid Dc. treatment options for<br />
insomnia. American Aca<strong>de</strong>my of Family Physicians<br />
2007; 76(4): 517-26.<br />
le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’insomnie<br />
conclusion<br />
L’insomnie est une difficulté temporaire ou<br />
chronique qui peut affecter <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong><br />
tout âge. Chez les sujets atteints qui voient<br />
leur qualité <strong>de</strong> vie détériorée et leurs performances<br />
scolaires ou au travail perturbées, il<br />
est possible d’envisager un <strong>traitement</strong> par<br />
<strong>de</strong>s produits en vente libre, pour une courte<br />
pério<strong>de</strong> seulement. <strong>Le</strong> pharmacien doit<br />
orienter son conseil selon la cause <strong>de</strong> l’insomnie<br />
et discuter d’abord <strong>de</strong>s moyens non<br />
pharmacologiques permettant <strong>de</strong> traiter ce<br />
problème. Enfin, il se doit d’effectuer le suivi<br />
du <strong>traitement</strong> et d’évaluer si la situation<br />
nécessite une consultation médicale. n<br />
16. richardson GS, roehrs Ta, rosenthal L, et coll. tolerance<br />
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2003; 255 pages.<br />
6) Quelle affirmation décrivant l’insomnie est inexacte ?<br />
a. l’insomnie peut se traduire par une difficulté à s’endormir,<br />
à maintenir le sommeil, ou par <strong>de</strong>s éveils précoces le matin.<br />
b. le nombre d’heures <strong>de</strong> sommeil varie en fonction <strong>de</strong> l’âge<br />
et selon une relation inverse puisque le besoin diminue<br />
avec l’âge.<br />
c. l’hygiène du sommeil regroupe plusieurs mesures qui<br />
touchent à l’aménagement du milieu <strong>de</strong> vie et aux<br />
comportements <strong>de</strong> l’individu.<br />
D. l’insomnie peut être primaire ou secondaire, transitoire<br />
ou chronique.<br />
e. l’insomnie touche une partie importante <strong>de</strong> la population<br />
et entraîne l’utilisation <strong>de</strong> médicaments en vente libre<br />
chez le tiers <strong>de</strong>s sujets atteints.<br />
Veuillez reporter vos réponses dans le formulaire <strong>de</strong> la page 66 <br />
www.ProfESSionSantE.Ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 27
les pAges bleues<br />
Traitement <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
L’ostéoporose est définie par les National Institutes of Health comme une maladie caractérisée par une solidité osseuse réduite et<br />
une détérioration structurelle <strong>de</strong> l’os, menant à une fragilité <strong>de</strong> l’os et prédisposant la personne atteinte à un risque accru <strong>de</strong> fractures 1 .<br />
Cette maladie touche principalement les personnes âgées, mais <strong>de</strong>s patients <strong>de</strong> tous les groupes d’âge peuvent être atteints. Au cours<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, en raison du vieillissement important <strong>de</strong> la population mondiale, le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose n’a pas cessé <strong>de</strong> se<br />
diversifier et <strong>de</strong> s’améliorer. Cet article se veut donc une mise à jour <strong>de</strong> la prévention et du <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose dans le but <strong>de</strong><br />
préparer les pharmaciens à la prise en charge <strong>de</strong>s patients se présentant avec cette pathologie insidieuse.<br />
Épidémiologie<br />
On estime que <strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> Canadiens,<br />
soit 55 % <strong>de</strong> la population âgée <strong>de</strong> 50 ans et<br />
plus, sont atteints d’ostéoporose, et cette prévalence<br />
ne fera qu’augmenter avec les années 2,3 .<br />
On sait aussi qu’une femme sur quatre <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 50 ans et un homme sur huit du même<br />
groupe d’âge sont atteints <strong>de</strong> la maladie 2 . Bien<br />
que la plupart <strong>de</strong>s lignes directrices concernant<br />
la prévention et le <strong>traitement</strong> visent les<br />
femmes caucasiennes, il ne faut pas oublier<br />
que tous les groupes ethniques sont visés par<br />
cette pathologie. De plus, l’inci<strong>de</strong>nce augmente<br />
en fonction du groupe d’âge; en effet,<br />
l’ostéoporose touche 4 % <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> 50 à<br />
59 ans, alors qu’elle affecte 44 à 52 % <strong>de</strong>s femmes<br />
<strong>de</strong> 80 ans et plus 3 .<br />
Par ailleurs, la morbidité associée est très<br />
importante : 90 % <strong>de</strong>s 25 000 fractures <strong>de</strong> la<br />
hanche répertoriées annuellement au Canada<br />
sont dues à l’ostéoporose 2 . Parmi les patients<br />
ayant subi une telle fracture, le taux <strong>de</strong> morta-<br />
Tableau I<br />
Facteurs <strong>de</strong> risque d’ostéoporose 5<br />
www.professionsante.ca<br />
lité peut aller jusqu’à 20 % au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
années suivant la fracture, et le taux d’invalidité<br />
peut monter jusqu’à 50 % chez les survivants<br />
2,4 . <strong>Le</strong>s coûts totaux liés à l’ostéoporose et<br />
à ses conséquences sont présentement évalués<br />
à 1,3 milliard $ au Canada 2 . Si aucune action<br />
efficace concernant la prévention et le <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong> la maladie n’est prise, on estime que<br />
la dépense canadienne en ostéoporose sera <strong>de</strong><br />
32,5 milliards $ en 2018 2 .<br />
Pathophysiologie<br />
<strong>Le</strong>s os sont principalement faits <strong>de</strong> collagène et<br />
<strong>de</strong> composantes minérales, majoritairement le<br />
calcium et le phosphate. La masse osseuse atteint<br />
son pic vers l’âge <strong>de</strong> 30 ans et est très dépendante<br />
<strong>de</strong>s facteurs génétiques, mais aussi <strong>de</strong> l’apport<br />
nutritionnel, <strong>de</strong> l’exercice, <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie,<br />
du statut hormonal et <strong>de</strong> certaines maladies et<br />
médicaments 3,4 . <strong>Le</strong> remo<strong>de</strong>lage osseux est un<br />
processus dynamique qui a lieu durant toute la<br />
vie et qui peut être divisé en quatre étapes :<br />
Texte rédigé par isabelle Samson, B. Pharm.,<br />
Centre d’information sur le médicament (CIM)<br />
CHUL CHUQ Québec, et Pharmacie Couture et<br />
Gélinas, Québec; et Katherine Desforges,<br />
étudiante à la maîtrise en pratique pharmaceutique,<br />
option établissement <strong>de</strong> santé, Université <strong>de</strong><br />
Montréal.<br />
Révision : Josée Villeneuve, MD, FRCPC, Centre <strong>de</strong><br />
l’ostéoporose et <strong>de</strong> rhumatologie <strong>de</strong> Québec, et<br />
Ingrid Wagner, pharmacienne.<br />
Texte original remis le 7 décembre 2009.<br />
Texte final remis le 24 février 2010.<br />
Note : <strong>Le</strong> tableau iV (Principaux agents<br />
utilisés en ostéoporose) est disponible<br />
dans la version internet <strong>de</strong> cet article,<br />
sur www.<strong>Profession</strong>Sante.ca.<br />
Facteurs <strong>de</strong> risque majeurs Facteurs <strong>de</strong> risque mineurs Facteurs-clés <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> fracture<br />
Âge (65 ans et plus) arthrite rhumatoï<strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité minérale osseuse (Dmo)<br />
Écrasement vertébral Hyperthyroïdie antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> fracture (traumatisme léger)<br />
fracture à la suite d’un traumatisme Utilisation prolongée d’héparine thérapie systémique et continuelle par<br />
mineur après 40 ans glucocorticoï<strong>de</strong>s d’une durée <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> trois mois<br />
Histoire familiale <strong>de</strong> fractures ostéoporotiques poids corporel inférieur à 57 kg (125 livres) Âge (le risque <strong>de</strong> fracture augmente avec l’âge)<br />
(surtout si la mère a eu une fracture <strong>de</strong><br />
la hanche)<br />
thérapie systémique et continuelle par poids actuel inférieur (plus <strong>de</strong> 10 %) au poids Histoire familiale <strong>de</strong> fractures ostéoporotiques<br />
glucocorticoï<strong>de</strong>s d’une durée <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> à l’âge <strong>de</strong> 25 ans<br />
trois mois<br />
problèmes médicaux (maladies cœliaques, faible consommation <strong>de</strong> calcium<br />
maladie <strong>de</strong> crohn) inhibant l’absorption<br />
<strong>de</strong>s nutriments<br />
Hyperparathyroïdie primaire consommation excessive <strong>de</strong> caféine (plus <strong>de</strong><br />
4 tasses <strong>de</strong> café, cola ou boisson énergisante<br />
par jour bues <strong>de</strong> façon constante)<br />
tendance à faire <strong>de</strong>s chutes consommation excessive d’alcool (plus <strong>de</strong><br />
2 verres par jour bus <strong>de</strong> façon constante)<br />
ostéopénie visible aux radiographies tabagisme<br />
Hypogonadisme (faible taux <strong>de</strong> testostérone<br />
chez les hommes, arrêt <strong>de</strong>s menstruations<br />
chez les jeunes femmes)<br />
ménopause précoce (avant 45 ans)<br />
avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 29
les pAges bleues<br />
la formation, le « repos », la résorption et le renversement.<br />
La formation a une durée <strong>de</strong> trois<br />
mois, tandis que la résorption dure trois semaines.<br />
C’est l’équilibre entre la formation (par les<br />
ostéoblastes) et la résorption (par les ostéoclastes)<br />
qui détermine l’intégrité <strong>de</strong> la microarchitecture<br />
<strong>de</strong> l’ossature 4 .<br />
La prévalence <strong>de</strong> l’ostéoporose augmente<br />
avec l’âge, car l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ostéoblastes à<br />
reformer l’os après la résorption diminue avec<br />
les années et rend donc l’os trabéculaire (partie<br />
intérieure spongieuse <strong>de</strong>s os) <strong>de</strong> plus en<br />
plus mince. De plus, à partir <strong>de</strong> la ménopause,<br />
la perte osseuse s’accélère très rapi<strong>de</strong>ment et<br />
persiste pendant cinq à dix ans à un rythme <strong>de</strong><br />
3 à 5 % <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité osseuse par an,<br />
avant <strong>de</strong> ralentir au rythme <strong>de</strong> 0,5 à 1 % par an<br />
(ce qui correspond au rythme normal chez les<br />
hommes et chez les femmes non ménopausées<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 30 ans). Ceci est principalement<br />
dû à l’augmentation <strong>de</strong> la résorption<br />
osseuse ostéoclastique et du remo<strong>de</strong>lage<br />
osseux secondaire à la déficience en hormones<br />
ovariennes. D’autres causes liées à l’âge ont<br />
également été i<strong>de</strong>ntifiées, comme les change-<br />
30 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
ments dans les hormones régulatrices du calcium<br />
et les hormones sexuelles et régulatrices<br />
<strong>de</strong> la croissance; celles-ci sont les principales<br />
hypothèses <strong>de</strong> l’ostéoporose chez les hommes<br />
et pourraient constituer <strong>de</strong>s cibles du <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong> l’ostéoporose chez les <strong>de</strong>ux sexes.<br />
Des causes secondaires d’ostéoporose sont<br />
également rapportées dans la littérature médicale.<br />
On peut penser à l’arthrite rhumatoï<strong>de</strong>, à<br />
l’insuffisance rénale chronique, à la prise <strong>de</strong> corticostéroï<strong>de</strong>s,<br />
d’anticonvulsivants ou d’inhibiteurs<br />
<strong>de</strong> l’aromatase 3 . Ces causes secondaires ne<br />
seront pas traitées dans le présent article.<br />
Diagnostic<br />
Ostéoporose Canada recomman<strong>de</strong> que les<br />
femmes postménopausées et les hommes <strong>de</strong><br />
plus <strong>de</strong> 50 ans subissent une évaluation <strong>de</strong><br />
leurs facteurs <strong>de</strong> risque d’ostéoporose. Si un<br />
patient présente au moins un facteur <strong>de</strong> risque<br />
majeur ou <strong>de</strong>ux facteurs <strong>de</strong> risque mineurs<br />
(tableau I), il <strong>de</strong>vrait consulter son mé<strong>de</strong>cin<br />
afin <strong>de</strong> subir une ostéo<strong>de</strong>nsitométrie (scan)<br />
pour déterminer sa <strong>de</strong>nsité minérale osseuse<br />
(DMO) 5 . L’Organisation mondiale <strong>de</strong> la santé<br />
Tableau II<br />
Mesures non pharmacologiques recommandées en prévention<br />
<strong>de</strong> l’ostéoporose 3,12<br />
Mesures Recommandations<br />
régime alimentaire n alimentation équilibrée en nutriments, minéraux et protéines<br />
n consommation limitée <strong>de</strong> caféine (maximum <strong>de</strong> 2 tasses par jour)<br />
n consommation limitée d’alcool (maximum d’un verre par jour<br />
pour les femmes et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux verres par jour pour les hommes)<br />
n consommation limitée <strong>de</strong> sodium (moins <strong>de</strong> 2,4 g par jour)<br />
n consommation limitée <strong>de</strong> cola et autres breuvages contenant <strong>de</strong><br />
la caféine<br />
n Données controversées concernant la consommation <strong>de</strong><br />
vitamine K, <strong>de</strong> magnésium, et <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> soya<br />
consommation <strong>de</strong> tabac À éviter<br />
exercice n Devrait être encouragé dès l’âge <strong>de</strong> 30 ans.<br />
n les patients assez en forme <strong>de</strong>vraient être encouragés à pratiquer<br />
une activité physique d’intensité modérée (marche, course à pied,<br />
golf, monter <strong>de</strong>s escaliers) d’une durée <strong>de</strong> 30 minutes, la plupart<br />
<strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> la semaine, et une activité <strong>de</strong> résistance (machines à<br />
poids, poids libres ou ban<strong>de</strong>s élastiques) au moins <strong>de</strong>ux fois par<br />
semaine, durant 20 à 30 minutes.<br />
n permet entre autres d’augmenter la force musculaire et l’équilibre,<br />
ce qui diminue le risque <strong>de</strong> chutes.<br />
prévention <strong>de</strong>s chutes plusieurs mesures peuvent être adoptées, comme :<br />
n utiliser <strong>de</strong>s veilleuses <strong>de</strong> nuit<br />
n privilégier les tapis avec <strong>de</strong>ssous antidérapant<br />
n installer un banc dans la douche ou le bain<br />
n éviter <strong>de</strong> laisser <strong>de</strong>s objets traîner sur les marches d’escalier<br />
n privilégier les chaises avec repose-bras<br />
n gar<strong>de</strong>r les objets fréquemment utilisés au niveau <strong>de</strong> la taille<br />
n utiliser la rampe lors <strong>de</strong> la montée ou <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scente d’escaliers<br />
n nettoyer immédiatement les dégâts pour éviter <strong>de</strong> glisser<br />
n se lever lentement à partir <strong>de</strong> la position assise<br />
n consulter un ophtalmologiste tous les ans<br />
et Ostéoporose Canada définissent l’ostéoporose<br />
comme une <strong>de</strong>nsité minérale osseuse <strong>de</strong><br />
la hanche ou <strong>de</strong> la colonne, inférieure ou égale<br />
à 2,5 (T-score <strong>de</strong> -2,5 ou moins), ce qui correspond<br />
à la différence (en nombre d’écarts<br />
types) par rapport à la DMO moyenne d’une<br />
population normale <strong>de</strong> jeunes adultes <strong>de</strong><br />
même sexe et <strong>de</strong> même race 6,7,8 . Par contre,<br />
dans la pratique, nous nous fions plus aux<br />
autres facteurs <strong>de</strong> risque du patient afin <strong>de</strong><br />
déterminer le risque <strong>de</strong> fracture à 10 ans 8 .<br />
D’autres tests sanguins, comme le bilan<br />
phosphocalcique, calcémie sanguine, la formule<br />
sanguine complète, la TSH et l’électrophorèse<br />
<strong>de</strong>s protéines, peuvent être utilisés<br />
pour déterminer la présence d’une cause<br />
secondaire d’ostéoporose 6 . Il est également<br />
possible <strong>de</strong> déterminer la présence d’ostéoporose<br />
grâce à un rayon X <strong>de</strong> la colonne, à la suite<br />
d’une mesure <strong>de</strong> la taille vertébrale (perte <strong>de</strong><br />
plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux centimètres dans une année ou<br />
<strong>de</strong> quatre centimètres avant l’âge <strong>de</strong> 60 ans et<br />
<strong>de</strong> six centimètres après cet âge 6 ).<br />
<strong>Le</strong> diagnostic d’ostéoporose peut également<br />
être posé à la suite d’une fracture <strong>de</strong> fragilité,<br />
définie comme une fracture qui se produit spontanément<br />
ou à la suite d’un traumatisme mineur,<br />
tel qu’une chute d’une hauteur correspondant à<br />
la taille du patient ou moins, ou une chute à partir<br />
<strong>de</strong> la position assise ou couchée, après avoir<br />
manqué une à trois marches ou fait un mouvement<br />
dans un plan inhabituel, ou encore en<br />
toussant 9 . <strong>Le</strong>s patients chez qui on diagnostique<br />
une fracture <strong>de</strong> ce genre doivent absolument<br />
recevoir un <strong>traitement</strong> médicamenteux.<br />
Diagnostic différentiel / insuffisance<br />
rénale 10,11<br />
Avec l’âge, le taux <strong>de</strong> filtration glomérulaire<br />
rénal diminue. On estime que près <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong>s<br />
gens <strong>de</strong> 70 ans ont une clairance à la créatinine<br />
(Clcr) <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 mL/min et sont par<br />
ailleurs en bonne santé. Il est donc fréquent<br />
d’avoir également à traiter, chez ce type <strong>de</strong><br />
patients, l’ostéoporose, maladie aussi liée à<br />
l’âge. Toutefois, il faut faire une distinction<br />
entre un patient souffrant d’ostéoporose avec<br />
une fonction rénale diminuée et un patient<br />
souffrant d’insuffisance rénale chronique<br />
(IRC) ayant aussi une diminution <strong>de</strong> sa masse<br />
osseuse. En effet, la diminution <strong>de</strong> la masse<br />
osseuse peut être une conséquence directe <strong>de</strong><br />
l’IRC, sans toutefois être associée à <strong>de</strong> l’ostéoporose.<br />
De plus, le diagnostic d’ostéoporose<br />
chez les IRC est difficile à établir puisque toutes<br />
les autres maladies osseuses d’origine rénale<br />
répon<strong>de</strong>nt aux mêmes critères (baisse <strong>de</strong><br />
DMO, T-score <strong>de</strong> –2,5 ou plus faible, fracture<br />
<strong>de</strong> fragilisation). Un bon diagnostic est important<br />
parce que les bisphosphonates (Bi) peuvent<br />
avoir <strong>de</strong>s conséquences néfastes pour certaines<br />
d’entres elles (l’inhibition <strong>de</strong> la résorption
osseuse peut être contre-indiquée dans certaines<br />
formes d’ostéodystrophie osseuse, comme<br />
l’ostéomalacie ou l’os adynamique).<br />
<strong>Le</strong> diagnostic d’ostéoporose dans cette situation<br />
se fera tout d’abord par exclusion (éliminer<br />
les autres formes <strong>de</strong> maladies osseuses<br />
rénales). <strong>Le</strong> monitorage sanguin prendra donc<br />
son importance pour nous gui<strong>de</strong>r dans le diagnostic<br />
(dosage <strong>de</strong> vitamine D, parathormone,<br />
calcium, etc.). Cependant, seule la<br />
biopsie osseuse faite très occasionnellement<br />
nous amènera à un diagnostic sûr.<br />
Prévention<br />
L’approche préventive en ostéoporose touche<br />
trois grands aspects : le style <strong>de</strong> vie, le contrôle<br />
<strong>de</strong>s maladies ou <strong>de</strong>s médicaments associés à<br />
une diminution <strong>de</strong> la DMO ou à l’ostéoporose,<br />
et le <strong>traitement</strong> pharmacologique.<br />
mesures non pharmacologiques<br />
<strong>Le</strong>s mesures non pharmacologiques<br />
(MNP) recommandées sont présentées au<br />
tableau II 3,12 .<br />
calcium et vitamine D<br />
- Calcium<br />
Dès la naissance, le calcium est essentiel au<br />
développement <strong>de</strong> la masse osseuse et <strong>de</strong> son<br />
maintien durant toute la vie; utilisé en supplément,<br />
c’est également un agent antirésorptif.<br />
Par contre, son effet sur la DMO, lorsqu’utilisé<br />
seul, n’est pas suffisant pour prévenir les fractures<br />
3 . Ostéoporose Canada recomman<strong>de</strong> une<br />
consommation quotidienne <strong>de</strong> calcium <strong>de</strong><br />
1000 mg par jour chez les personnes <strong>de</strong> 19 à<br />
50 ans et <strong>de</strong> 1500 mg chez les personnes <strong>de</strong><br />
50 ans et plus 13 . La source principale <strong>de</strong> calcium<br />
est l’alimentation.<br />
Il est également possible <strong>de</strong> consommer <strong>de</strong>s<br />
suppléments <strong>de</strong> calcium afin d’augmenter les<br />
apports. Chacun <strong>de</strong>s sels disponibles sur le marché<br />
a ses avantages et ses inconvénients qui doivent<br />
être pris en considération lors qu’un supplément<br />
est suggéré. Par exemple, l’absorption<br />
du carbonate <strong>de</strong> calcium est réduite lorsque le<br />
patient est à jeun, alors que celle du citrate <strong>de</strong><br />
calcium n’est pas influencée par l’acidité gastrique.<br />
Dans tous les cas, ces suppléments doivent<br />
être pris avec beaucoup d’eau pour prévenir<br />
l’apparition <strong>de</strong> constipation (la prise <strong>de</strong> fibres et<br />
l’exercice peuvent également être conseillés), et<br />
chaque dose doit être limitée à 600 mg, puisque<br />
c’est à cette dose que l’absorption plafonne. Si<br />
un patient se plaint <strong>de</strong> douleurs abdominales<br />
trop importantes, il est possible <strong>de</strong> changer pour<br />
une formulation contenant du citrate <strong>de</strong> calcium,<br />
qui causerait moins <strong>de</strong> maux d’estomac.<br />
Il faut également prendre en compte la présence,<br />
au dossier pharmacologique, d’autres<br />
médicaments dont l’absorption peut être diminuée<br />
par la prise concomitante <strong>de</strong> calcium, par<br />
exemple la lévothyroxine, le fer, les bisphosphonates<br />
et les fluoroquinolones 3,9 . Aussi, il est<br />
important <strong>de</strong> noter que le carbonate <strong>de</strong> calcium<br />
est également moins bien absorbé lorsque pris<br />
en concomitance avec <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> la<br />
pompe à protons ou <strong>de</strong>s anti-H2; on favorisera<br />
alors le citrate <strong>de</strong> calcium 14 .<br />
- Vitamine D<br />
La vitamine D est essentielle à l’absorption du<br />
calcium; en effet, cette <strong>de</strong>rnière est habituellement<br />
<strong>de</strong> 30 à 40 %, mais elle est diminuée à 10<br />
ou 15 % en présence <strong>de</strong> concentrations basses<br />
<strong>de</strong> vitamine D. C’est la forme active <strong>de</strong> vitamine<br />
D, le calcitriol (1,25-dihydrocholécalciférol),<br />
qui permet l’absorption du calcium et du<br />
phosphate au niveau <strong>de</strong> l’intestin 3 . La consommation<br />
<strong>de</strong> quantités adéquates <strong>de</strong> vitamine D<br />
est donc essentielle en prévention et en <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong> l’ostéoporose, d’autant qu’il est réper-<br />
Tableau III-A<br />
estimation du risque absolu <strong>de</strong> fractures après 10 ans<br />
chez les femmes ménopausées<br />
<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
torié que jusqu’aux <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s patients avec<br />
une fracture <strong>de</strong> la hanche sont déficients en vitamine<br />
D 15 . De plus, <strong>de</strong>ux méta-analyses ont rapporté<br />
que la prise <strong>de</strong> vitamine D, associée ou<br />
non à la prise concomitante <strong>de</strong> calcium, est<br />
associée à une diminution <strong>de</strong>s risques relatifs <strong>de</strong><br />
fractures <strong>de</strong> la hanche, <strong>de</strong> fractures non vertébrales<br />
et <strong>de</strong> chutes 3 .<br />
Ostéoporose Canada recomman<strong>de</strong> que<br />
toutes les personnes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 ans<br />
consomment quotidiennement 400 UI <strong>de</strong><br />
vitamine D, alors que tous les patients <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 50 ans ainsi que les femmes ménopausées<br />
<strong>de</strong>vraient consommer 800 UI par jour. Par<br />
ailleurs, la Société canadienne du cancer<br />
recomman<strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> 1000 UI <strong>de</strong> vitamine<br />
D par jour aux personnes ayant au moins une<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques suivantes : plus <strong>de</strong> 50 ans,<br />
pigmentation foncée, ne sortant pas souvent<br />
à l’extérieur et/ou portant <strong>de</strong>s vêtements<br />
Âge Risque faible Risque modéré Risque élevé<br />
années ( < 10 % ) ( 10 % à 20 % ) ( > 20 % )<br />
Plus faible score T obtenu ( colonne lombaire, hanche, col du fémur )<br />
50 >-2,3 <strong>de</strong> -2,3 à -3,9 < -3,9<br />
55 >-1,9 <strong>de</strong> -1,9 à -3,4 < -3,4<br />
60 >-1,4 <strong>de</strong> -1,4 à -3,0 < -3,0<br />
65 >-1,0 <strong>de</strong> -1,0 à -2,6 < -2,6<br />
70 >-0,8 <strong>de</strong> -0,8 à -2,2 < -2,2<br />
75 >-0,7 <strong>de</strong> -0,7 à -2,1 < -2,1<br />
80 >-0,6 <strong>de</strong> -0,6 à -2,0 < -2,0<br />
85 >-0,7 <strong>de</strong> -0,7 à -2,2 < -2,2<br />
Tableau III-B<br />
estimation du risque absolu <strong>de</strong> fractures après 10 ans chez les hommes<br />
Âge Risque faible Risque modéré Risque élevé<br />
années ( < 10 % ) ( 10 % à 20 % ) ( > 20 % )<br />
Plus faible score T obtenu ( colonne lombaire, hanche, col du fémur )<br />
50 >-3,4 < ou = à -3,4 -<br />
55 >-3,1 < ou = à -3,1 -<br />
60 >-3,0 < ou = à -3,0 -<br />
65 >-2,7 < ou = à -2,7 -<br />
70 >-2,1 <strong>de</strong> -2,1 à -3,9 < -3,9<br />
75 >-1,5 <strong>de</strong> -1,5 à -3,2 < -3,2<br />
80 >-1,2 <strong>de</strong> -1,2 à -3,0 < -3,0<br />
85 >-1,3 <strong>de</strong> -1,3 à -3,3 < -3,3<br />
Procédé:<br />
1) repérer selon le sexe approprié la rangée correspondant à l’âge du patient<br />
2) Déterminer la catégorie en utilisant le score t <strong>de</strong>s sites recommandés<br />
3) Évaluer les facteurs cliniques qui feraient passer le patient à une catégorie supérieure*<br />
4) Déterminer le risque absolu <strong>de</strong> fracture du patient sur 10 ans<br />
Tiré et adapté <strong>de</strong> Siminoski K et coll. (22)<br />
* Fracture <strong>de</strong> fragilité avant l’âge <strong>de</strong> 40 ans, usage <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s pendant plus <strong>de</strong> trois mois... Si ces <strong>de</strong>ux facteurs <strong>de</strong> risque sont<br />
présents, le patient est considéré comme à haut risque, quelle que soit la DMO.<br />
www.professionsante.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 31
les pAges bleues<br />
recouvrant la majeu re partie <strong>de</strong> la peau. Aussi,<br />
en raison <strong>de</strong> notre latitu<strong>de</strong> nordique et <strong>de</strong>s<br />
rayons plus faibles du soleil, elle recomman<strong>de</strong><br />
que tous les Canadiens reçoivent 1000 UI <strong>de</strong><br />
vitamine D quotidiennement, durant les<br />
mois d’automne et d’hiver 16. De plus en plus<br />
<strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins prescrivent <strong>de</strong>s formulations<br />
hebdomadaires <strong>de</strong> 10 000 UI <strong>de</strong> vitamine D à<br />
leurs patients afin d’améliorer leur observance,<br />
ce qui serait une pratique acceptable,<br />
surtout chez les patients très déficients; on<br />
recomman<strong>de</strong> par contre une prise maximale<br />
<strong>de</strong> 2000 UI par jour (correspondant à l’apport<br />
maximum toléré), ce qui permettrait à<br />
90 % <strong>de</strong> la population d’avoir <strong>de</strong>s concentrations<br />
sériques optimales <strong>de</strong> vitamine D avec<br />
un risque faible <strong>de</strong> toxicité 3,17 .<br />
32 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
La principale source <strong>de</strong> vitamine D est l’exposition<br />
<strong>de</strong> la peau aux rayons du soleil; ainsi,<br />
la production maximale <strong>de</strong> vitamine D active<br />
se produit après une exposition quotidienne<br />
<strong>de</strong> 15 à 20 minutes pour les personnes <strong>de</strong> race<br />
blanche et <strong>de</strong> 120 minutes pour les personnes<br />
<strong>de</strong> race noire 3 . Par contre, puisque la synthèse<br />
par la peau est réduite en hiver et qu’en été<br />
l’application <strong>de</strong> crèmes et d’écrans solaires<br />
diminue l’apport, l’exposition au soleil ne<br />
peut constituer l’unique source <strong>de</strong> vitamine D.<br />
De plus, une personne âgée possè<strong>de</strong> 25 %<br />
moins <strong>de</strong> précurseurs <strong>de</strong> vitamine D 3 (cholécalciférol)<br />
qu’une personne plus jeune, ce qui<br />
réduit sa capacité à synthétiser la vitamine D à<br />
partir <strong>de</strong>s rayons du soleil 18 . Compte tenu <strong>de</strong>s<br />
faibles quantités présentes dans l’alimenta-<br />
Tableau V<br />
effets secondaires/contre-indications <strong>de</strong>s bisphosphonates<br />
Formulation<br />
per os<br />
Formulation iV<br />
Formulation<br />
per os ou iV<br />
contre-indications /Précautions<br />
Œsophagite <strong>de</strong> Barrett<br />
immobilité (incapacité à rester<br />
<strong>de</strong>bout ou assis x 30 min.)<br />
insuffisance rénale<br />
effets secondaires<br />
Gastrointestinaux:<br />
n reflux<br />
n Œsophagite<br />
n Ulcère œsophagien<br />
contre-indications /Précautions<br />
insuffisance rénale<br />
néphrotoxicité<br />
effets secondaires<br />
syndrome pseudogrippaux<br />
n légère fièvre<br />
n myalgie<br />
n arthralgie<br />
n Hypocalcémie<br />
contre-indications /Précautions<br />
(voir plus haut)<br />
femmes en âge <strong>de</strong> procréer<br />
Hypersensibilité au médicament<br />
effets secondaires<br />
symptômes oculaires<br />
n Douleur<br />
n vision brouillée<br />
n conjonctivite<br />
n Uvéite<br />
Douleur musculosquelettique<br />
ostéonécrose <strong>de</strong> la mâchoire<br />
Adapté <strong>de</strong> références 20, 21, 24, 25, 31, 33, 34.<br />
Solutions/commentaires<br />
considérer l’utilisation <strong>de</strong> la formulation iv<br />
considérer l’utilisation <strong>de</strong> la formulation iv<br />
voir texte<br />
Solutions/commentaires<br />
prendre en position <strong>de</strong>bout et y rester<br />
au moins 30 minutes avec un grand verre<br />
d’eau<br />
Utiliser formulation iv si intolérance<br />
importante<br />
inci<strong>de</strong>nce semblable entre alendronate et<br />
risédronate<br />
Solutions/commentaires<br />
voir texte<br />
voir texte, cas isolé d’ira<br />
Solutions/commentaires<br />
administrer un antipyrétique avant la<br />
perfusion (diminuera la phase aiguë qui<br />
dure environ 24-72 heures). cet effet<br />
secondaire diminue lors <strong>de</strong>s infusions<br />
subséquentes<br />
surtout avec la formulation iv, très rare avec<br />
formulation per os. souvent transitoire et<br />
asymptomatique. Bien surveiller<br />
concentration sérique <strong>de</strong> vitamine D<br />
Solutions/commentaires<br />
voir texte<br />
Solutions/commentaires<br />
ces effets secondaires sont très rares.<br />
voir texte<br />
tion, il est essentiel pour certains groupes <strong>de</strong><br />
patients, comme les personnes âgées, <strong>de</strong><br />
consommer <strong>de</strong>s suppléments. Différents analogues<br />
<strong>de</strong> vitamine D sont disponibles; 10 µg<br />
d’ergocalciférol, 10 µg <strong>de</strong> cholécalciférol et<br />
0,008 µg <strong>de</strong> calcitriol sont équivalents à 400 UI<br />
<strong>de</strong> vitamine D. De plus, il a été démontré que<br />
1000 UI <strong>de</strong> vitamine D (ergocalciférol, que<br />
2<br />
l’on retrouve principalement dans les sources<br />
végétales) étaient aussi efficaces que 1000 UI<br />
19 <strong>de</strong> vitamine D . Par contre, la vitamine D3<br />
3<br />
<strong>de</strong>meure la forme la plus prescrite.<br />
De façon générale, il est important que tout<br />
<strong>traitement</strong> contre l’ostéoporose soit composé<br />
<strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong> vitamine D afin d’augmenter<br />
l’effet positif <strong>de</strong>s autres <strong>traitement</strong>s pharmacologiques<br />
pour contrer la maladie.<br />
Traitement pharmacologique<br />
<strong>Le</strong> principal objectif du <strong>traitement</strong> pharmacologique<br />
est la diminution <strong>de</strong>s fractures. On<br />
cherche également à prévenir l’ostéoporose et<br />
à diminuer la perte <strong>de</strong> DMO. On classifie les<br />
différents <strong>traitement</strong>s en <strong>de</strong>ux catégories : les<br />
agents inhibant la résorption osseuse et les<br />
agents anaboliques.<br />
Vous trouverez au tableau IV (dans le pdf <strong>de</strong><br />
cette chronique) les principaux agents utilisés,<br />
leurs noms commerciaux, ainsi que leurs posologies<br />
usuelles et leurs indications officielles.<br />
On évalue la pertinence d’utiliser un agent<br />
pharmacologique en estimant le risque <strong>de</strong><br />
fracture du patient. Auparavant, on se basait<br />
uniquement sur la DMO pour évaluer ce risque.<br />
Maintenant, Ostéoporose Canada a mis<br />
au point un outil évaluant le risque absolu <strong>de</strong><br />
fracture sur 10 ans chez un patient non traité :<br />
on tient compte dans ce calcul non seulement<br />
<strong>de</strong> la DMO, mais aussi d’autres facteurs <strong>de</strong> risque,<br />
tels que l’âge, le sexe, l’utilisation <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />
et la présence antérieure <strong>de</strong> fracture<br />
<strong>de</strong> fragilisation. Il est à noter que la présence<br />
d’un facteur <strong>de</strong> risque majeur fait passer le<br />
patient à une catégorie supérieure<br />
(tableau III) 20,21,22 . Une fois ce risque évalué,<br />
Ostéoporose Canada et la Société <strong>de</strong>s obstétriciens<br />
et gynécologues du Canada (SOGC)<br />
recomman<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> traiter les femmes et les<br />
hommes ayant un risque absolu <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
20 % (risque élevé). Pour les risques légers et<br />
modérés ou chez les personnes plus jeunes, la<br />
décision relève du jugement du professionnel.<br />
Inhibiteurs <strong>de</strong> la résorption osseuse<br />
Bisphosphonates 11,20,23<br />
<strong>Le</strong>s Bi sont la pierre angulaire du <strong>traitement</strong><br />
ou <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong> l’ostéoporose. Ils se<br />
lient à l’hydroxyapatite du tissu osseux, où ils<br />
s’accumulent, et inactivent les ostéoclastes,<br />
ralentissant le remo<strong>de</strong>lage osseux et laissant<br />
plus <strong>de</strong> temps à l’os pour se reminéraliser. Par<br />
conséquent, même si l’impact sur la DMO est
mo<strong>de</strong>ste, les Bi sont très efficaces pour prévenir<br />
les fractures. Vous trouverez au tableau IV<br />
les agents ainsi que leurs doses et indications<br />
et, au tableau V, les principales contre-indications<br />
ou effets secondaires. On s’attar<strong>de</strong>ra uniquement<br />
aux Bi indiqués pour l’ostéoporose.<br />
- Pharmacocinétique 11,24<br />
<strong>Le</strong>s Bi per os ont une très faible biodisponibilité<br />
(0,6 à 0,7 % pour risédronate et alendronate<br />
respectivement 24 ). C’est pour cette raison<br />
qu’ils doivent être pris à jeun avec <strong>de</strong> l’eau<br />
plate. On recomman<strong>de</strong> également <strong>de</strong> les prendre<br />
le matin, avant le petit-déjeuner, et non<br />
pas entre <strong>de</strong>ux repas dans la journée. Selon<br />
une étu<strong>de</strong> randomisée avec risédronate, les<br />
marqueurs du remo<strong>de</strong>lage osseux sont moins<br />
supprimés lorsque pris dans la journée 11 . De la<br />
dose absorbée, 50 % est excrétée par les reins,<br />
l’autre se fixe sur l’os <strong>de</strong> façon prolongée, pendant<br />
<strong>de</strong>s années. Ils sont non dialysables.<br />
- Efficacité<br />
L’étidronate est le premier Bi à avoir été mis sur<br />
le marché, mais il est <strong>de</strong> moins en moins utilisé.<br />
<strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s n’ont pas démontré une diminution<br />
du risque <strong>de</strong> fracture non vertébrale et <strong>de</strong> fracture<br />
<strong>de</strong> la hanche 11,25 . Il est désormais surclassé<br />
par l’alendronate et le risédronate.<br />
Alendronate vs risédronate 11,26 : L’efficacité<br />
<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>traitement</strong>s est bien établie. En<br />
matière d’ostéoporose, peu d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonne<br />
envergure ont été réalisées pour comparer<br />
<strong>de</strong>ux ou plusieurs agents. Mais dans une étu<strong>de</strong><br />
randomisée comparant ces <strong>de</strong>ux molécules,<br />
on a noté que l’augmentation <strong>de</strong> la DMO était<br />
supérieure avec l’alendronate 26 , mais il n’y a eu<br />
aucune différence quant à la survenue <strong>de</strong> fracture.<br />
On peut donc conclure que le profil d’innocuité<br />
et d’efficacité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux agents est semblable<br />
du point <strong>de</strong> vue clinique.<br />
- Usage intraveineux 11,27<br />
Au Canada, l’aci<strong>de</strong> zolédronique est le seul<br />
Bi IV indiqué pour l’ostéoporose. Cet aci<strong>de</strong> a<br />
récemment fait l’objet d’un article détaillé<br />
dans Québec Pharmacie 27 . À part sa biodisponibilité<br />
(100 %), il a les mêmes caractéristiques<br />
pharmacocinétiques que les Bi per os. La<br />
dose approuvée pour le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
est <strong>de</strong> 5 mg une fois par an. Par contre,<br />
nous avons peu <strong>de</strong> données sur l’innocuité à<br />
long terme ou <strong>de</strong> données cliniques le comparant<br />
aux Bi per os. Aux patients pouvant en<br />
défrayer le coût ou possédant <strong>de</strong>s assurances<br />
privées, l’aci<strong>de</strong> zolédronique sera présenté en<br />
première intention. On réservera l’aci<strong>de</strong> zolédronique<br />
aux patients intolérants aux effets<br />
secondaires gastrointestinaux <strong>de</strong>s Bi per os ou<br />
lorsque ceux-ci seront contre-indiqués, critères<br />
nécessaires pour un remboursement à la<br />
RAMQ. De plus, on pourrait choisir ce traite-<br />
ment lors d’une non-observance <strong>de</strong>s Bi (phénomène<br />
très fréquent).<br />
11,28,29, 30,31<br />
- Ostéonécrose<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années, plusieurs cas d’ostéonécrose<br />
<strong>de</strong> la mâchoire (ONM) ont été attribués<br />
aux Bi. Récemment, un article y a été consacré<br />
dans Québec Pharmacie29 . La définition, le<br />
mécanisme d’action proposé, les facteurs <strong>de</strong><br />
risque et les moyens <strong>de</strong> prévention y sont discutés.<br />
Au Canada, on ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> données<br />
publiées sur l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’ONM dans la<br />
population. Malgré tout, cet effet secondaire<br />
est peu fréquent. Selon l’American Society for<br />
Bone and Mineral research32 , l’inci<strong>de</strong>nce avec<br />
les Bi oraux serait <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1 cas par<br />
100 000 patients traités. Elle atteindrait par<br />
contre 0,8 à 12 % avec le pamidronate et l’aci<strong>de</strong><br />
zolédronique IV, et elle est reliée surtout aux<br />
patients nécessitant un bisphosphonate pour<br />
traiter un cancer. La pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>meure toutefois<br />
<strong>de</strong> mise chez ces patients plus à risque.<br />
Malgré toutes les publications sur le sujet,<br />
aucun consensus clair ne ressort et on retrouve<br />
beaucoup d’opinions ou informations disparates.<br />
La National Osteoporosis Foundation<br />
(NOF) 28 estime que le risque d’ONM est très<br />
faible avant cinq ans <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> par Bi. Toutefois,<br />
l’Association américaine <strong>de</strong>s chirurgiens<br />
oraux et maxillo-faciaux 33 ainsi que l’Association<br />
<strong>de</strong>ntaire canadienne recomman<strong>de</strong>nt, dans<br />
une <strong>de</strong> leurs publications31 , un arrêt <strong>de</strong> trois<br />
mois <strong>de</strong>s Bi per os avant une chirurgie chez les<br />
personnes ayant <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque ou chez<br />
celles qui les prennent <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> trois ans<br />
(pour les implants <strong>de</strong>ntaires, on est encore plus<br />
pru<strong>de</strong>nt). Mais, étant donné leur liaison prolongée<br />
à l’os, on n’a encore aucune preuve que<br />
cette mesure préviendrait l’apparition <strong>de</strong><br />
l’ONM 32 . D’ailleurs, <strong>de</strong>s cas d’ONM sont déjà<br />
survenus après l’arrêt <strong>de</strong> Bi.<br />
- Doses en insuffisance rénale (IR) 10,11,21<br />
La principale voie d’élimination <strong>de</strong>s Bi est les<br />
reins, d’où un risque <strong>de</strong> toxicité rénale. Vous<br />
trouverez les doses officielles en IR au<br />
tableau IV. L’ajustement <strong>de</strong>s doses en IR a<br />
déjà fait l’objet d’un précé<strong>de</strong>nt article dans<br />
Québec Pharmacie 34 . Très peu d’étu<strong>de</strong>s sur<br />
l’utilisation <strong>de</strong>s Bi en IR sont disponibles.<br />
Vous retrouverez les principales dans cet article.<br />
On doit donc se baser sur <strong>de</strong>s données cliniques<br />
ou sur les caractéristiques pharmacocinétiques<br />
<strong>de</strong> ces molécules pour se donner<br />
une ligne <strong>de</strong> conduite.<br />
À la suite <strong>de</strong> ces informations et compte tenu<br />
<strong>de</strong> ce que l’on observe en clinique et <strong>de</strong> la pharmacocinétique<br />
<strong>de</strong> ces agents, il paraît acceptable<br />
et sécuritaire <strong>de</strong> donner une <strong>de</strong>mi-dose<br />
chez les personnes ayant une Cl cr inférieure à<br />
30 ml/min (certains experts vont jusqu’à<br />
15 ml/min 10,21 ). Il est alors préférable <strong>de</strong> don-<br />
<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
ner un comprimé toutes les <strong>de</strong>ux semaines<br />
plutôt qu’un <strong>de</strong>mi-comprimé par semaine<br />
pour éviter l’irritation œsophagienne. Notons<br />
enfin que nous n’avons aucune information<br />
ou recommandation sur l’étidronate ou sur<br />
l’aci<strong>de</strong> zolédronique en IR. La Kidney Disease<br />
Outcome Quality Initiative (KDOQI) recomman<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> doser la vitamine D dès les sta<strong>de</strong>s 2<br />
et 3 d’insuffisance rénale chronique (soit une<br />
clairance <strong>de</strong> la créatinine <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 90 mL/<br />
minute), et <strong>de</strong> supplémenter <strong>de</strong> façon appropriée<br />
à la suite du résultat obtenu 42 .<br />
- Dialyse<br />
<strong>Le</strong>s Bi sont non dialysables. Certains experts<br />
affirment que puisque 50 % <strong>de</strong> la dose est normalement<br />
éliminée par les reins, on <strong>de</strong>vrait<br />
donc donner 50 % <strong>de</strong> la dose normale chez les<br />
patients en dialyse. Encore une fois, cette affirmation<br />
est basée sur <strong>de</strong>s données pharmacocinétiques,<br />
mais elle n’est aucunement<br />
appuyée dans la littérature médicale.<br />
- Durée <strong>de</strong> <strong>traitement</strong><br />
Encore aujourd’hui, on ne s’entend pas sur la<br />
durée <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> optimal <strong>de</strong>s Bi. La longue<br />
<strong>de</strong>mi-vie terminale, son accumulation au<br />
niveau <strong>de</strong> l’os et son relargage progressif lors <strong>de</strong><br />
la résorption osseuse permettraient en théorie<br />
une durée <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> plus courte. Généralement,<br />
en pratique, le <strong>traitement</strong> est poursuivi<br />
indéfiniment. Mais certaines craintes <strong>de</strong>meurent.<br />
On craint, par exemple, une augmentation<br />
possible <strong>de</strong>s fractures à long terme causées<br />
par une adynamie au niveau <strong>de</strong> l’os. Et serait-il<br />
plus sécuritaire, compte tenu <strong>de</strong> l’apparition<br />
d’effets secondaires plus inquiétants, d’arrêter<br />
le <strong>traitement</strong> après quelques années ? <strong>Le</strong>s différentes<br />
instances (NOF, SOGC, American College<br />
of Physicians) ne se prononcent pas.<br />
L’étu<strong>de</strong> Fracture Intervention Trial Longterm<br />
Extension (FLEX) 35 a démontré un effet<br />
résiduel sur la DMO et sur l’apparition <strong>de</strong><br />
fracture jusqu’à cinq ans après l’arrêt d’un<br />
<strong>traitement</strong> par l’alendronate durant cinq ans.<br />
Au total, 1499 femmes postménopausées,<br />
âgées en moyenne <strong>de</strong> 73 ans et ayant suivi un<br />
<strong>traitement</strong> par l’alendronate pendant cinq<br />
ans, ont été randomisées en <strong>de</strong>ux groupes :<br />
un groupe sous placebo pendant cinq ans, et<br />
un groupe qui continuait l’alendronate pendant<br />
encore cinq ans (les populations à haut<br />
risque <strong>de</strong> fracture étaient exclues). À la fin <strong>de</strong><br />
l’étu<strong>de</strong>, on a observé une diminution graduelle<br />
<strong>de</strong> la DMO, mais celle-ci est <strong>de</strong>meurée<br />
supérieure aux valeurs <strong>de</strong> 10 ans plus tôt. Pas<br />
<strong>de</strong> différence quant à l’apparition <strong>de</strong> fracture,<br />
versus le groupe sous <strong>traitement</strong>, à l’exception<br />
d’une faible augmentation <strong>de</strong> fractures<br />
vertébrales cliniques. Il semble donc y avoir<br />
un effet résiduel jusqu’à cinq ans après l’arrêt<br />
<strong>de</strong> l’alendronate.<br />
www.professionsante.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 33
les pAges bleues<br />
Par contre, en 2004, une étu<strong>de</strong> parue dans<br />
le New England Journal of Medicine 36 montre<br />
qu’il y a encore un bénéfice sur la DMO après<br />
10 ans <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> par l’alendronate, même<br />
si l’effet est plus prononcé durant les cinq premières<br />
années.<br />
Pour le risédronate, les bénéfices sur la DMO<br />
sont encore présents après sept ans <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>,<br />
tel que démontré dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mellstrom<br />
et coll. 37 . Mais l’extension <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> Vertebral<br />
Efficacy with Risedronate (VERT) 38 a<br />
révélé que la DMO retournait partiellement<br />
ou complètement aux valeurs <strong>de</strong> départ<br />
durant l’année suivant l’arrêt d’un <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong> trois ans chez les femmes.<br />
À l’analyse <strong>de</strong> ces résultats, certains auteurs<br />
considèrent qu’un <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> cinq ans par<br />
l’alendronate est raisonnable chez les femmes<br />
âgées, sauf chez celles à haut risque <strong>de</strong> fracture<br />
ou s’il y a présence <strong>de</strong> fracture vertébrale clinique,<br />
auquel cas aucun arrêt n’est recommandé.<br />
Chez ces <strong>de</strong>rnières, on recomman<strong>de</strong><br />
un <strong>traitement</strong> d’au moins 10 ans. Pour ce qui<br />
est du risédronate, en suivant la même logique,<br />
on ne recomman<strong>de</strong> donc pas d’arrêter le<br />
<strong>traitement</strong> après trois ans chez les femmes à<br />
haut risque <strong>de</strong> fracture. D’autres praticiens<br />
suggéreront parfois une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> « vacances<br />
» après cinq ans <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>, dans l’espoir<br />
<strong>de</strong> diminuer le risque d’ONM, mais<br />
aucune donnée ne laisse croire que cette<br />
mesure diminuerait le risque 11 .<br />
Hormonothérapie 20,23,39<br />
<strong>Le</strong>s œstrogènes agissent sur la résorption<br />
osseuse en se liant aux récepteurs œstrogéniques<br />
sur les ostéoblastes et les ostéoclastes. Ils<br />
augmentent la production d’ostéoprotégérine<br />
par les ostéoblastes et freinent ainsi l’activation<br />
<strong>de</strong>s ostéoclastes en inhibant le récepteur<br />
activateur du ligand kB facteur nucléaire<br />
(RANKL) 20,24 .<br />
Auparavant, l’hormonothérapie (HT) était<br />
prescrite <strong>de</strong> routine chez les femmes ménopausées.<br />
Mais <strong>de</strong>puis la publication <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
Women’s Health Initiative (WHI), son utilisation<br />
a beaucoup diminué. Compte tenu<br />
<strong>de</strong>s effets néfastes connus <strong>de</strong>s œstrogènes,<br />
son utilisation n’est plus recommandée en<br />
première ligne pour le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose.<br />
D’autant que nous avons maintenant<br />
d’autres agents efficaces, comme les Bi et le<br />
raloxifène. Par contre, l’HT peut être utilisée<br />
chez les femmes ménopausées présentant <strong>de</strong>s<br />
symptômes vasomoteurs importants ou lorsque<br />
les autres <strong>traitement</strong>s sont non tolérés.<br />
L’effet bénéfique <strong>de</strong> l’œstrogène sur la DMO<br />
est bien connu, mais les données sur l’inci<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong>s fractures sont plus limitées (étu<strong>de</strong><br />
WHI, voir tableau IV). Notons que, dans<br />
cette étu<strong>de</strong>, l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s fractures était un<br />
objectif secondaire et que les femmes n’étaient<br />
34 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
pas choisies ou randomisées selon leur DMO<br />
ou facteurs <strong>de</strong> risque d’ostéoporose.<br />
Que l’œstrogène soit associé ou non à un progestatif<br />
et quel que soit le schéma posologique<br />
(cyclique ou continu), la relation dose-effet est<br />
linéaire. On observe tout <strong>de</strong> même un effet<br />
bénéfique sur la DMO avec <strong>de</strong>s faibles doses ou<br />
<strong>de</strong>s doses ultra-faibles d’œstrogènes, mais<br />
aucune étu<strong>de</strong> n’a évalué l’effet <strong>de</strong> ces doses sur<br />
l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s fractures 20 .<br />
modulateur sélectif <strong>de</strong>s récepteurs<br />
aux œstrogènes<br />
<strong>Le</strong> raloxifène est un modulateur sélectif <strong>de</strong>s<br />
récepteurs aux œstrogènes. Il se lie donc aux<br />
mêmes récepteurs et exerce alors un effet agoniste<br />
au niveau <strong>de</strong>s os et du métabolisme <strong>de</strong>s<br />
lipi<strong>de</strong>s, et un effet antagoniste sur les récepteurs<br />
<strong>de</strong> l’utérus et <strong>de</strong>s tissus mammaires 11,24 .<br />
Il est approuvé pour la prévention et le <strong>traitement</strong><br />
<strong>de</strong> l’ostéoporose. Son effet sur la réduction<br />
<strong>de</strong>s fractures vertébrales a été établi entre<br />
autres dans l’étu<strong>de</strong> MORE. Par contre, son<br />
impact sur les fractures non vertébrales n’a<br />
pas été significatif. Malgré l’absence d’étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> comparaison directe avec les œstrogènes<br />
ou les Bi sur la prévention <strong>de</strong>s fractures, il<br />
semble moins efficace que les Bi 21,23 . Il <strong>de</strong>meure<br />
toutefois une solution <strong>de</strong> rechange dans le cas<br />
où les Bi sont contre-indiqués ou mal tolérés<br />
et présente un meilleur profil d’innocuité que<br />
les œstrogènes en ce qui concerne les cancers.<br />
En effet, les étu<strong>de</strong>s CORE et STAR ont<br />
démontré un effet protecteur du raloxifène<br />
sur le cancer du sein hormono-dépendant.<br />
Toutefois, les bouffées <strong>de</strong> chaleur sont un effet<br />
secondaire fréquent et invalidant, et le risque<br />
<strong>de</strong> thrombose veineuse est semblable à celui<br />
<strong>de</strong>s œstrogènes.<br />
Calcitonine<br />
La calcitonine joue un rôle dans la régulation<br />
du calcium sérique et elle inhibe la résorption<br />
osseuse en inhibant directement les ostéoclastes<br />
20,24 . Indépendamment <strong>de</strong> cette action, elle<br />
a également un effet analgésique. Cela en fait<br />
une option intéressante pour les douleurs<br />
aiguës lors d’une fracture récente. Elle est<br />
commercialisée sous forme <strong>de</strong> calcitonine <strong>de</strong><br />
saumon synthétique. Lors <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> la<br />
forme injectable, on doit administrer une dose<br />
test sous-cutanée pour éviter les réactions<br />
allergiques. <strong>Le</strong>s autres effets secondaires principaux<br />
sont les nausées et vomissements, une<br />
douleur au site d’injection, puis une sécheresse<br />
nasale, <strong>de</strong> l’épistaxis et une sinusite pour<br />
la forme intranasale. Son impact sur l’inci<strong>de</strong>nce<br />
<strong>de</strong> fracture étant moindre que celui <strong>de</strong>s<br />
Bi – les étu<strong>de</strong>s sont moins nombreuses et <strong>de</strong><br />
moins bonne qualité 25 –, la calcitonine n’est<br />
donc pas un <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> première ligne en<br />
matière d’ostéoporose.<br />
Agents anabolisants<br />
Jusqu’à tout récemment, on n’avait que <strong>de</strong>s<br />
médicaments agissant sur la résorption osseuse.<br />
L’arrivée <strong>de</strong>s agents anabolisants est une avancée<br />
dans le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose grave.<br />
Ils améliorent <strong>de</strong> façon importante la qualité, la<br />
quantité et la force <strong>de</strong>s os. On les réserve aux cas<br />
les plus sérieux, aux personnes à haut risque <strong>de</strong><br />
fracture ou à la suite d’un échec <strong>de</strong>s Bi.<br />
- Tériparati<strong>de</strong> 20,21,28<br />
La tériparati<strong>de</strong>, ou parathyroï<strong>de</strong> (PTH), agit en<br />
mimant l’action <strong>de</strong> la parathyroï<strong>de</strong> endogène.<br />
Elle intervient dans l’homéostasie du calcium<br />
sérique, dans le processus <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong><br />
résorption osseuse en activant les ostéoblastes,<br />
et elle augmente la DMO. Jouant sur la microarchitecture<br />
<strong>de</strong> l’os, elle augmente <strong>de</strong> façon importante<br />
la solidité et la taille <strong>de</strong> celui-ci. Elle est<br />
généralement bien tolérée, les principaux effets<br />
secondaires étant les crampes musculaires <strong>de</strong>s<br />
jambes, la somnolence, les maux <strong>de</strong> tête et l’hypercalcémie<br />
transitoire. Toutefois, à la suite <strong>de</strong><br />
l’augmentation <strong>de</strong>s cas d’ostéosarcome chez les<br />
rats, on les évitera chez les patients à risque<br />
(maladie <strong>de</strong> Paget, radiothérapie). Cet effet<br />
secondaire est toutefois dose et durée-dépendant<br />
et, jusqu’à maintenant, les cas rapportés<br />
chez les humains sont semblables aux taux<br />
observés dans la population générale.<br />
- Nouveautés 20,23,28<br />
D’autres agents sont utilisés dans d’autres pays,<br />
en étu<strong>de</strong> clinique ou en investigation, pour le<br />
<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose. Entre autres, le<br />
ranelate <strong>de</strong> strontium : structure chimique semblable<br />
au calcium, il aurait <strong>de</strong>s effets anaboliques<br />
et serait utilisé dans certains pays d’Europe;<br />
le <strong>de</strong>nosumab : cet anticorps monoclonal<br />
humain à injection sous-cutanée empêche l’activation<br />
<strong>de</strong>s ostéoclastes en étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> phase III; le<br />
calcitriol : par ses effets sur l’absorption du calcium<br />
(impact sur les fractures non documenté);<br />
et, enfin, le tibolone : stéroï<strong>de</strong> synthétique dont<br />
le métabolite a <strong>de</strong>s effets œstrogéniques, androgéniques<br />
et progestatifs. Il préviendrait la perte<br />
osseuse et soulagerait les symptômes <strong>de</strong> la<br />
ménopause, sans effet sur les tissus mammaires<br />
ou utérins. Il est actuellement indiqué en<br />
Europe pour les symptômes <strong>de</strong> la ménopause et<br />
la prévention <strong>de</strong> l’ostéoporose.<br />
Associations <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> 21,28,39<br />
Il ne semble pas y avoir <strong>de</strong> consensus sur la<br />
combinaison <strong>de</strong>s différents <strong>traitement</strong>s disponibles.<br />
Certaines instances, comme la NOF ou<br />
la SOGC, mentionnent un effet bénéfique<br />
potentiel sur la DMO pour certaines associations.<br />
Mais comme, en général, le bénéfice est<br />
mince, que l’impact sur le taux <strong>de</strong> fractures<br />
n’est souvent pas connu et qu’il en résulte une<br />
augmentation <strong>de</strong>s coûts et <strong>de</strong>s effets secondai-
es, il faut soupeser les risques par rapport aux<br />
bénéfices pour chaque patient.<br />
Quelques étu<strong>de</strong>s sur l’association <strong>de</strong>s Bi et<br />
<strong>de</strong>s œstrogènes ont montré un bénéfice sur la<br />
DMO. On pourrait donc ajouter un Bi chez<br />
une femme postménopausée sous hormonothérapie<br />
qui a connu une baisse importante <strong>de</strong><br />
la DMO, une fracture, ou qui utilise un glucocorticoï<strong>de</strong>.<br />
On pourrait également envisager<br />
l’ajout temporaire <strong>de</strong> calcitonine à un Bi lors<br />
d’une fracture récente, dans le but <strong>de</strong> soulager<br />
la douleur. Par contre, l’association tériparati<strong>de</strong>-Bi<br />
serait inférieure à la monothérapie. Il<br />
semblerait que les Bi diminuent l’effet anabolisant<br />
<strong>de</strong> la tériparati<strong>de</strong> (l’usage séquentiel est<br />
alors à privilégier). Ceci n’a pas été observé<br />
avec le raloxifène ou les œstrogènes 39 . Malgré<br />
tout, l’usage concomitant n’est pas recommandé.<br />
Finalement, certains experts émettent<br />
l’hypothèse qu’en théorie il pourrait même y<br />
avoir une « surstimulation » du remo<strong>de</strong>lage<br />
osseux lors <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux inhibiteurs<br />
<strong>de</strong> la résorption osseuse, ce qui pourrait fragiliser<br />
l’os et causer <strong>de</strong>s fractures à long terme.<br />
Autres populations<br />
La majorité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s évaluant l’impact <strong>de</strong>s<br />
différents <strong>traitement</strong>s sur les fractures ont été<br />
menées avec <strong>de</strong>s femmes postménopausées.<br />
<strong>Le</strong>s données sont plus limitées chez les autres<br />
populations.<br />
Ostéoporose chez les hommes<br />
Peu d’étu<strong>de</strong>s cliniques sont disponibles. Malgré<br />
tout, les Bi semblent être les agents <strong>de</strong><br />
choix. Une diminution <strong>de</strong>s fractures a été<br />
démontrée avec le risédronate, l’alendronate,<br />
la calcitonine et la tériparati<strong>de</strong> 40 .<br />
usage <strong>de</strong>s corticostéroï<strong>de</strong>s 28,40<br />
<strong>Le</strong>s glucocorticoï<strong>de</strong>s altèrent le métabolisme<br />
<strong>de</strong> l’os en diminuant sa formation et en aug-<br />
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(page consultée le 4 juillet 2009).<br />
mentant sa résorption. On recomman<strong>de</strong> donc<br />
un supplément <strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong> vitamine D,<br />
ainsi qu’un <strong>traitement</strong> préventif <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
chez les patients prenant au moins 7,5 mg<br />
par jour d’équivalent prednisone pendant<br />
plus <strong>de</strong> trois mois. <strong>Le</strong>s Bi <strong>de</strong>meurent les agents<br />
<strong>de</strong> choix et le risédronate ainsi que l’alendronate<br />
ont démontré une diminution du nombre<br />
<strong>de</strong> fractures. La tériparati<strong>de</strong> pourrait être<br />
utilisée pour les cas plus graves, mais la calcitonine<br />
n’a pas été démontrée efficace.<br />
Femmes préménopausées 28,41<br />
L’ostéoporose idiopathique chez ces femmes<br />
est très rare, d’où l’importance d’exclure toute<br />
autre cause secondaire comme l’hyperparathyroïdie,<br />
l’hyperthyroïdie le syndrome <strong>de</strong><br />
Cushing, la ménopause précoce, la maladie<br />
cœliaque ou autre problème <strong>de</strong> malabsorption.<br />
L’utilisation <strong>de</strong>s Bi chez les femmes en<br />
âge <strong>de</strong> procréer n’est pas souhaitable puisqu’ils<br />
traversent le placenta et que les données<br />
humaines en matière <strong>de</strong> grossesse sont très<br />
limitées (n’oublions pas la <strong>de</strong>mi-vie très longue<br />
<strong>de</strong> ces molécules; même si la femme cesse<br />
<strong>de</strong> le prendre en prévision d’une grossesse, le<br />
Bi continuera à être libéré dans la circulation<br />
par la matrice osseuse). <strong>Le</strong>s Bi pourraient<br />
théoriquement affecter la croissance osseuse<br />
du fœtus. <strong>Le</strong>s étu<strong>de</strong>s dans cette population<br />
sont très rares, mais, lors <strong>de</strong> situations graves,<br />
le <strong>traitement</strong> pharmacologique n’est pas souvent<br />
nécessaire, à part un monitorage étroit,<br />
un suivi rigoureux <strong>de</strong>s MNP et un apport adéquat<br />
en calcium et en vitamine D.<br />
Monitorage 21,22,28<br />
Il est important tout d’abord <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong><br />
l’observance du <strong>traitement</strong> par le patient, <strong>de</strong><br />
sa consommation adéquate <strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong><br />
vitamine D. Si <strong>de</strong>s effets secondaires surviennent,<br />
il faut envisager une solution <strong>de</strong><br />
6. Sweet mG, Sweet Jm, Jeremiah mP, et coll. Diagnosis<br />
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<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
rechange. En fonction <strong>de</strong> la situation clinique,<br />
l’Association canadienne <strong>de</strong>s radiologistes<br />
(ACR) recomman<strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> la DMO<br />
chaque année à trois ans pour évaluer la stabilité<br />
ou l’efficacité <strong>de</strong> la thérapie 22 . Mais attention,<br />
cette mesure n’est pas nécessairement le<br />
seul indicateur <strong>de</strong> l’efficacité du <strong>traitement</strong> 21 .<br />
On suggère également <strong>de</strong> réévaluer le risque<br />
absolu <strong>de</strong> fracture sur 10 ans, soit 5 à 10 ans<br />
pour les patients à faible risque et 1 à 5 ans<br />
pour les patients à risque modéré 22 .<br />
Conclusion<br />
Maladie liée à l’âge, l’ostéoporose ne risque<br />
pas <strong>de</strong> disparaître avec le vieillissement <strong>de</strong> la<br />
population. <strong>Le</strong>s coûts pour la société et les<br />
conséquences importantes sur la qualité <strong>de</strong><br />
vie <strong>de</strong>s gens atteints ne sont pas à négliger. Il<br />
faut toutefois s’assurer d’un bon diagnostic,<br />
particulièrement chez les personnes âgées<br />
souffrant d’autres maladies concomitantes<br />
pouvant s’apparenter à l’ostéoporose. <strong>Le</strong>s<br />
MNP <strong>de</strong> base <strong>de</strong>meurent essentielles tant en<br />
prévention qu’en <strong>traitement</strong>. <strong>Le</strong>s Bi <strong>de</strong>meurent<br />
encore le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> première ligne.<br />
On doit accor<strong>de</strong>r une attention particulière<br />
aux doses ou à la durée <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> chez les<br />
personnes plus âgées. La venue <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong><br />
zolédronique est encourageante dans les cas<br />
d’inobservance ou d’intolérance aux Bi per<br />
os. Si les Bi sont contre-indiqués, le raloxifène<br />
est une <strong>de</strong>uxième option à envisager<br />
chez la femme. La calcitonine et l’hormonothérapie<br />
ne sont plus <strong>de</strong>s <strong>traitement</strong>s <strong>de</strong> premier<br />
recours et sont réservées à la <strong>de</strong>rnière<br />
ligne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>. La tériparati<strong>de</strong>, un nouvel<br />
atout supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique,<br />
est une option <strong>de</strong> <strong>traitement</strong><br />
intéressante pour l’ostéoporose grave ou<br />
dans le cas d’échec aux Bi. Enfin, on peut<br />
s’attendre à l’arrivée <strong>de</strong> nouveaux agents<br />
dans l’avenir. n<br />
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avons-nous besoin? [en ligne] www.osteoporosecanada.ca/in<strong>de</strong>x.php/ci_id/5535/la_id/2.htm<br />
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22. Siminoski K, <strong>Le</strong>slie W D, Frame h, et coll. canadian<br />
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24. microme<strong>de</strong>x healthcare Series,thomson reuters,<br />
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12/2009).<br />
25. Qaseem a, Snow V, Shekelle P, et coll. pharmacologic<br />
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26. rosen cJ, hochberg mc, bonnick SL, et coll. treatment<br />
with once-weekly alendronate 70 mg compared<br />
with once-weekly risedronate 35 mg in women<br />
with postmenopausal osteoporosis : a randomized<br />
double-blind study. J Bone Miner Res 2005 Jan;<br />
20(1): 141-51. epub 2004, sep 29.<br />
QuesTiOns De FORMATiOn COnTinue<br />
7) <strong>Le</strong>quel <strong>de</strong>s énoncés suivants est<br />
faux ?<br />
a. la Dmo est l’unique facteur <strong>de</strong><br />
prédiction <strong>de</strong>s fractures.<br />
b. la pratique régulière d’un exercice<br />
physique <strong>de</strong> résistance est un bon<br />
moyen <strong>de</strong> prévenir l’ostéoporose.<br />
c. la prise <strong>de</strong> glucocorticoï<strong>de</strong>s <strong>de</strong> façon<br />
continuelle et systémique pendant<br />
plus <strong>de</strong> trois mois est un facteur <strong>de</strong><br />
risque majeur d’ostéoporose.<br />
D. parmi les mesures non pharmacologiques<br />
pouvant être recommandées<br />
aux patients, on compte l’arrêt<br />
tabagique, la consommation limitée<br />
<strong>de</strong> caféine et d’alcool, et une visite<br />
annuelle chez l’ophtalmologiste.<br />
8) Parmi les énoncés suivants sur le<br />
calcium et la vitamine D, lequel est<br />
vrai ?<br />
a. la dose <strong>de</strong> vitamine D nécessaire<br />
selon la société canadienne du cancer<br />
est <strong>de</strong> 800 Ui chez les femmes<br />
ménopausées et les patients <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 50 ans.<br />
b. ostéoporose canada recomman<strong>de</strong><br />
une consommation quotidienne <strong>de</strong><br />
36 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
27. boivin J et Larivière e. «avez-vous entendu parler<br />
<strong>de</strong>...» l’aci<strong>de</strong> zolédronique (aclasta). Québec Pharmacie<br />
2009; 56 (1): 35-40.<br />
28. National Osteoporosis Foundation. chapitre 5 :<br />
pharmacologic therapy dans : a clinician’s gui<strong>de</strong> to<br />
prevention and treatment of osteoporosis. [en<br />
ligne] www.nof.org/professionals/nof_clinicians_<br />
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29. Vivier-Trépanier J. comment traiter et prévenir l’ostéonécrose<br />
<strong>de</strong> la mâchoire associée aux bisphosphonates<br />
? Québec Pharmacie 2009; 56(5): 12-3.<br />
30. Khan a. osteonecrosis of the jaw: new <strong>de</strong>velopments<br />
in an old disease. J Rheumatol 2008 apr;<br />
35(4): 547-9.<br />
31. Lam DK, Sándor GK, holmes hi, et coll. a review<br />
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jaws and its management. J Can Dent Assoc 2007<br />
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32. Khosla S, burr D, cauley J, et coll. Bisphosphonateassociated<br />
osteonecrosis of the jaw : report of a task<br />
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osteonecrosis of the Jaws. approved by the<br />
Board of trustees september 25, 2006 [en ligne]<br />
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(page consultée le 9 août 2009).<br />
34. Villeneuve m. recourir aux bisphosphonates oraux<br />
en présence d’insuffisance rénale grave est-il approprié<br />
? Québec Pharmacie 2006; 53(10): 564-66.<br />
35. black Dm, Schwartz aV, ensrud Ke, et coll. effects<br />
of continuing or stopping alendronate after 5 years<br />
1500 mg <strong>de</strong> calcium chez les patients<br />
<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 ans.<br />
c. le sel <strong>de</strong> calcium à privilégier en<br />
présence d’achlorhydrie est le citrate.<br />
D. Un patient <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 ans passant<br />
l’hiver en flori<strong>de</strong> n’a pas besoin <strong>de</strong><br />
supplémentation en vitamine D dans<br />
son régime thérapeutique.<br />
9) À propos <strong>de</strong>s <strong>traitement</strong>s <strong>de</strong><br />
l’ostéoporose, lequel <strong>de</strong>s énoncés<br />
suivants est vrai ?<br />
a. l’association <strong>de</strong> calcitonine et <strong>de</strong> Bi<br />
est efficace pour le <strong>traitement</strong> <strong>de</strong><br />
l’ostéoporose.<br />
b. les œstrogènes sont une solution <strong>de</strong><br />
rechange <strong>de</strong> choix chez les femmes.<br />
postménopausées souffrant d’ostéoporose.<br />
c. l’association <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>s en<br />
matière d’ostéoporose est peu<br />
documentée et les bénéfices notés<br />
sont peu significatifs.<br />
D. la tériparati<strong>de</strong> diminue <strong>de</strong> façon<br />
mo<strong>de</strong>ste le risque <strong>de</strong> fracture<br />
ainsi que la Dmo; elle n’est donc<br />
pas une solution <strong>de</strong> rechange<br />
intéressante.<br />
of treatment : the fracture intervention trial longterm<br />
extension (fleX) : a randomized trial. JAMA<br />
2006 Dec 27; 296(24): 2927-38.<br />
36. bone hG, hosking D, Devogelaer JP, et coll. ten<br />
years’ experience with alendronate for osteoporosis<br />
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37. mellström DD, Sörensen Oh, Goemaere S, et coll.<br />
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2004 Dec; 75(6): 462-8. epub 2004 oct 7.<br />
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consensus sur l’ostéoporose, mise à jour 2006. JOGC<br />
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40. mac<strong>Le</strong>an c, Newberry S, maglione m, et coll. systematic<br />
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juin 2009).<br />
42. National Kidney Foundation. K/DoQi clinical practice<br />
Gui<strong>de</strong>lines for Bone metabolism and Disease in<br />
chronic Kidney Disease. Am J Kidney Dis 2003;<br />
42(suppl 3) : s1-s202.<br />
10) <strong>Le</strong>quel <strong>de</strong>s énoncés suivants est<br />
vrai ?<br />
a. tous les Bi sont sécuritaires en<br />
insuffisance rénale (ir).<br />
b. l’ostéonécrose <strong>de</strong> la mâchoire (onm)<br />
est un effet secondaire rare <strong>de</strong>s Bi<br />
per os.<br />
c. on peut envisager d’arrêter le<br />
risédronate après cinq ans <strong>de</strong><br />
<strong>traitement</strong> chez toutes les femmes.<br />
D. l’arrêt <strong>de</strong>s Bi avant une chirurgie<br />
<strong>de</strong>ntaire est une métho<strong>de</strong> efficace<br />
pour prévenir l’onm.<br />
11) un mé<strong>de</strong>cin vous appelle pour vous<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil. il est à la<br />
recherche <strong>de</strong> la meilleure option<br />
pour instaurer un <strong>traitement</strong> chez<br />
un patient ostéoporotique. Vous<br />
n’avez pas d’autres informations<br />
sur le patient. Que recomman<strong>de</strong>zvous<br />
?<br />
a. fosamax (alendronate) 70 mg po<br />
1 co 1 fois par semaine.<br />
b. miacalcin (calcitonine) 200 Ui in Die.<br />
c. forteo (tériparati<strong>de</strong>) 20 mcg sc Die.<br />
D. Didrocal (étidronate) 400 mg Die x 14<br />
jours tous les 3 mois.<br />
Veuillez reporter vos réponses dans le formulaire <strong>de</strong> la page 66
Tableau IV<br />
Principaux agents utilisés en ostéoporose<br />
alendronate<br />
(fosamaxmD ,<br />
fosavancemD bisphosphonates<br />
)<br />
risédronate<br />
(actonel mD , actonel mD<br />
plus calcium)<br />
etidronate<br />
(Didronel mD ,<br />
Didrocal mD )<br />
ibandronate<br />
(Boniva mD , Usa seul.)<br />
aci<strong>de</strong> Zolédronique<br />
(aclasta mD )<br />
raloxifène<br />
(evista mD )<br />
oestrogène<br />
+/-progestérone<br />
(premarin mD , estrace mD ,<br />
ogen mD , climara mD ,<br />
estradot mD , estalis mD ,<br />
femt-Hrt mD , prempro mD ,<br />
estrogelmD )<br />
autres<br />
calcitonine<br />
(calcimarmD inj.,<br />
caltinemD ,<br />
miacalcinmD vap.)<br />
tériparati<strong>de</strong> (fortéomD Autres<br />
)<br />
indication<br />
(pour ostéoporose)<br />
prévention, <strong>traitement</strong> H<br />
et f postménopausée<br />
usage glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />
prévention, <strong>traitement</strong> H<br />
et f postménopausée<br />
usage glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />
Didrocal : prévention f<br />
postménopausée<br />
<strong>traitement</strong>, prévention f<br />
postménopausée<br />
<strong>traitement</strong> f<br />
postménopausée +H<br />
prévention-usage<br />
glucocorticoï<strong>de</strong>s<br />
prévention, <strong>traitement</strong> f<br />
postménopausée<br />
prévention f<br />
postménopausée<br />
<strong>traitement</strong> f<br />
postménopausée<br />
> 5 ans<br />
<strong>traitement</strong> H et f<br />
Posologie<br />
(pour ostéoporose)<br />
- p:5 mg Die, 35 mg/sem<br />
t: 10 mg Die<br />
- 70 mg/sem 70mg+2800<br />
ou 5600 Ui vitD 3 /sem<br />
- p et t:<br />
5 mg/jr, 35 mg/sem<br />
- 75 mg 2 jrs consécutifs/<br />
mois<br />
150 mg 1x/mois.<br />
- actonel plus: 35 mg jr 1<br />
+cacal 500 mg jr2-7<br />
400 mg Die x 14 jours aux<br />
3 mois<br />
t: 2,5 mg Die,<br />
150 mg/mois,<br />
3 mg iv q3mois<br />
t: 5 mg iv 1x/an<br />
Modulateur sélectif <strong>de</strong>s récepteurs aux œstrogènes<br />
p et t : 60 mg Die<br />
Hormonothérapie<br />
Dose usuelle en<br />
ménopause cyclique ou<br />
continue<br />
200 Ui intra-nasal Die<br />
50-100 Ui sc Die<br />
20 mcg sc Die<br />
Contre-indication/<br />
précaution<br />
i<br />
r : c-i cl cr<br />
< 35 ml/min<br />
(tableau V)<br />
ir : c-i clr cr<br />
< 30 ml/min<br />
(tableau V)<br />
ir (tableau V)<br />
(tableau V)<br />
ir : c-i cl cr<br />
< 35 ml/min<br />
hypercalcémie<br />
(tableau V)<br />
atcD d’événements<br />
thrombo-emboliques<br />
cancer du sein atcD<br />
d’événements<br />
thrombo-emboliques<br />
___________<br />
atcD ou facteur <strong>de</strong><br />
risque ostéosarcome,<br />
hypercalcémie<br />
efficacité<br />
↓ fr c et h <strong>de</strong> 50 % si<br />
fr antérieure, et ↓ fr v<br />
<strong>de</strong> 48 %, sur 3 ans<br />
↓ fr v <strong>de</strong> 41-49 % , et<br />
↓ fr non-v <strong>de</strong> 36 %,<br />
sur 3 ans, chez<br />
patient avec fr v<br />
antérieure<br />
________<br />
↓ fr v <strong>de</strong> 50 %<br />
sur 3 ans<br />
↓ fr v <strong>de</strong> 70 %, ↓ fr h<br />
<strong>de</strong> 41 %, ↓ fr non-v<br />
<strong>de</strong> 25 % sur 3 ans<br />
↓ du risque fr v <strong>de</strong><br />
30 % chez patient<br />
avec fr antérieure et<br />
↓ du risque <strong>de</strong> 55 %<br />
si aucune fr<br />
antérieure sur 3 ans<br />
↓ du risque fr v<br />
cliniques et h <strong>de</strong><br />
34 % ↓ du risque<br />
autres fr <strong>de</strong> 23 %<br />
(étu<strong>de</strong> wHi sur 5 ans,<br />
prempro)<br />
↓ du risque fr v <strong>de</strong><br />
65 % et ↓ du risque fr<br />
non-v <strong>de</strong> 53 % sur<br />
18 mois<br />
<strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’ostéoporose<br />
Commentaire<br />
les bisphosphonates<br />
sont la 1 re ligne <strong>de</strong><br />
<strong>traitement</strong> en<br />
ostéoporose.<br />
les formulations<br />
combinées avec<br />
calcium ou vitamine D<br />
ne sont pas<br />
remboursées par<br />
la ramQ.<br />
Didrocal : étidronate<br />
Die x 14 jours suivi <strong>de</strong><br />
carbonate <strong>de</strong> calcium<br />
500 mg Die x 76 jours<br />
_________<br />
solution <strong>de</strong> rechange<br />
aux Bi per os lors<br />
d’intolérance ou c-i<br />
2 e ligne <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>,<br />
si c-i ou intolérance<br />
aux Bi<br />
Dernière ligne <strong>de</strong><br />
<strong>traitement</strong> si risque <strong>de</strong><br />
fr absolu modéré, avec<br />
c-i ou intolérance aux<br />
Bi + sx vasomoteurs<br />
Dernière ligne <strong>de</strong><br />
<strong>traitement</strong> si raloxifène<br />
non toléré ou c-i<br />
critère ramQ : réservé<br />
pour l’ostéoporose<br />
sévère, si échec aux Bi<br />
ou intolérance sévère.<br />
18 mois <strong>de</strong> <strong>traitement</strong><br />
maximum<br />
abréviations : c : colonne; C-I : contre-indiqué; Cl cr : clairance à la créatinine; F : femme; fr : fracture; H : homme; h : hanche; IR : insuffisance rénale; P : prévention; T : <strong>traitement</strong>; v : vertébrale<br />
Tiré <strong>de</strong>s références : 20, 24, 28, 40.<br />
www.professionsante.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 37
santéPUBLIQUE<br />
cyberpharmacies et médicaments contrefaits<br />
Démêler le vrai du faux<br />
La contrefaçon est un réel problème <strong>de</strong> société touchant <strong>de</strong> multiples industries. <strong>Le</strong> commerce pharmaceutique n’y échappe malheureusement<br />
pas. Tandis que certains patients achètent sciemment <strong>de</strong>s médicaments contrefaits à caractère frauduleux flagrant, d’autres s’en<br />
procurent sans le savoir, ceux-ci étant dissimulés parmi <strong>de</strong>s marchandises réglementaires. L’avènement d’Internet dans les années 1990 a<br />
donné, entre autres, l’occasion à <strong>de</strong>s fournisseurs sans qualifications professionnelles <strong>de</strong> duper <strong>de</strong>s patients en faisant le commerce illégal<br />
et pernicieux <strong>de</strong> la médication contrefaite. Généralement très visibles dans les moteurs <strong>de</strong> recherche, les courriels publicitaires ou la<br />
publicité attrayante sur Internet, ces cyberpharmacies illégales qui produisent <strong>de</strong> faux médicaments gagnent souvent sournoisement la<br />
confiance <strong>de</strong>s patients, ce qui constitue un risque majeur pour la santé publique.<br />
La contrefaçon <strong>de</strong>s médicaments :<br />
un problème mondial<br />
Selon l’Organisation mondiale <strong>de</strong> la santé<br />
(OMS), un médicament contrefait est défini<br />
comme étant « délibérément et frauduleusement<br />
muni d’une étiquette n’indiquant pas<br />
son i<strong>de</strong>ntité et/ou sa source véritable » 1 . Il<br />
s’agit généralement d’un produit original ou<br />
générique, contenant <strong>de</strong>s ingrédients délétères<br />
pour la santé, ne contenant aucun ou très peu<br />
<strong>de</strong> principe actif ou dont le conditionnement<br />
a été falsifié.<br />
De par sa nature clan<strong>de</strong>stine, il est plutôt difficile<br />
<strong>de</strong> quantifier la morbidité et la mortalité<br />
causées par la contrefaçon <strong>de</strong> médicaments.<br />
Aucune étu<strong>de</strong> internationale n’a jamais pu<br />
être effectuée pour en déterminer la prévalence<br />
et les dommages collatéraux 2 . Par contre,<br />
l’OMS estime à 32 milliards <strong>de</strong> dollars, soit<br />
10 % <strong>de</strong> tous les médicaments vendus dans le<br />
mon<strong>de</strong>, l’ampleur <strong>de</strong> la médication contrefaite<br />
3 . Selon le Center for Medicine in the<br />
Public Interest aux États-Unis, la situation<br />
internationale <strong>de</strong>vrait encore s’aggraver, l’augmentation<br />
<strong>de</strong> la contrefaçon atteignant plus<br />
<strong>de</strong> 90 % en 2010 par rapport à 2005 4 . Cette<br />
pratique illégale et dangereuse ne porte que<br />
sur 1 % <strong>de</strong>s médicaments vendus dans les<br />
pays industrialisés comme le Canada et les<br />
États-Unis; par contre, considérant la médication<br />
en provenance <strong>de</strong>s cyberpharmacies, ce<br />
pourcentage grimpe à plus <strong>de</strong> 50 % 3,4 . Nos<br />
patients ne sont donc pas à l’abri <strong>de</strong> cette<br />
calamité.<br />
<strong>Le</strong> commerce <strong>de</strong>s médicaments contrefaits<br />
est davantage répandu dans les pays en voie <strong>de</strong><br />
développement, comme dans le Sud-Est asiatique<br />
et l’Afrique, où plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s médicaments<br />
en circulation seraient contrefaits 4,5 .<br />
<strong>Le</strong>s contrebandiers utilisent principalement<br />
l’Océanie et les îles <strong>de</strong>s Bahamas comme intermédiaires<br />
pour vendre leurs faux médicaments.<br />
Depuis ces endroits, les médicaments<br />
sont vendus à <strong>de</strong>s pays industrialisés à partir,<br />
supposément, <strong>de</strong> cyberpharmacies légitimes<br />
basées en Europe, au Canada ou aux États-<br />
Unis. Cette pratique corrompue serait fréquente<br />
dans les pays asiatiques en fort déve-<br />
www.professionsante.ca<br />
loppement économique, tels que la Chine,<br />
l’In<strong>de</strong>, les Philippines et une partie <strong>de</strong> la<br />
Russie 4 .<br />
De façon générale, les contrebandiers sont<br />
attirés par <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> médicaments : ceux<br />
utilisés à gran<strong>de</strong> échelle et ceux dont le prix <strong>de</strong><br />
vente est très élevé 4 . Selon l’OMS, dans les<br />
pays en voie <strong>de</strong> développement, les médicaments<br />
les plus fréquemment contrefaits sont<br />
les antibiotiques visant à guérir <strong>de</strong>s maladies<br />
infectieuses et <strong>de</strong>s maladies graves, comme le<br />
paludisme et la tuberculose, ainsi que les antirétroviraux<br />
5 . Dans les pays industrialisés, les<br />
médicaments liés au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie, qui permettent<br />
<strong>de</strong> traiter <strong>de</strong>s problèmes comme le dysfonctionnement<br />
érectile, la calvitie ou l’obésité,<br />
ainsi que les analgésiques opiacés et les<br />
psychotropes seraient plus populaires. Une<br />
nouvelle tendance visant à contrefaire <strong>de</strong>s<br />
Texte rédigé par Julie Duchaine, B. Pharm.,<br />
Institut Philippe-Pinel <strong>de</strong> Montréal.<br />
Texte original soumis le 16 décembre 2009.<br />
Texte final remis le 18 janvier 2010.<br />
Figure 1<br />
Types <strong>de</strong> médicaments contrefaits saisis en 2007<br />
selon l’Organisation mondiale <strong>de</strong> la santé<br />
9 %<br />
anti-infectueux<br />
21 %<br />
Génito-urinaires<br />
9 %<br />
psychotropes<br />
12 %<br />
Gastro-intestinaux<br />
Révision : Suzie Lavallée, B. Pharm., Pharmacie<br />
Michel Couture et Richard Blais.<br />
37 %<br />
autres<br />
12 %<br />
cardiovasculaires<br />
Adapté <strong>de</strong> International Medical Products Anti-Counterfeiting Taskforce, « Counterfeit Drugs Kill ! », Genève, 2008<br />
avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 41
santéPUBLIQUE<br />
Dans les pays industrialisés, les médicaments contrefaits liés au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie<br />
(pour traiter le dysfonctionnement érectile, la calvitie, l’obésité, etc.), ainsi que<br />
les analgésiques opiacés et les psychotropes seraient les plus populaires.<br />
<strong>traitement</strong>s onéreux contre le cancer ou certaines<br />
maladies cardiovasculaires graves serait<br />
également présente 4 .<br />
Au Canada, la préoccupation principale <strong>de</strong><br />
nos forces <strong>de</strong> l’ordre s’avère l’importation <strong>de</strong><br />
médicaments contrefaits, soit à <strong>de</strong>s fins personnelles,<br />
par l’entremise <strong>de</strong> cyberpharmacies,<br />
ou en très gran<strong>de</strong>s quantités dans le but<br />
d’en faire le trafic. À titre d’exemple, en 2003,<br />
au port <strong>de</strong> Vancouver, elles ont saisi<br />
74 000 doses <strong>de</strong> faux comprimés <strong>de</strong> Viagra MD<br />
provenant <strong>de</strong> Chine, dissimulés dans <strong>de</strong> fausses<br />
cartouches <strong>de</strong> cigarettes. En 2005, un pilote<br />
d’avion a été condamné à un an <strong>de</strong> prison<br />
pour avoir fait entrer illégalement à Toronto<br />
120 000 faux comprimés <strong>de</strong> Viagra MD , <strong>de</strong> Cialis<br />
MD et <strong>de</strong> <strong>Le</strong>vitra MD . Toutefois, le marché <strong>de</strong>s<br />
médicaments vendus en officine n’est pas non<br />
plus à l’abri <strong>de</strong> l’infiltration <strong>de</strong> produits<br />
contrefaits. Effectivement, par le passé, une<br />
organisation clan<strong>de</strong>stine se faisant passer pour<br />
un distributeur autorisé <strong>de</strong> médicaments a<br />
vendu <strong>de</strong> faux comprimés <strong>de</strong> Norvasc MD à <strong>de</strong>s<br />
officines ontariennes, ce qui a causé le décès<br />
<strong>de</strong> 11 patients 5 .<br />
42 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
Conséquences sur la santé publique<br />
Selon l’OMS, <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> gens sur la planète<br />
tombent mala<strong>de</strong>s ou meurent à cause <strong>de</strong> médicaments<br />
contrefaits chaque année. Ceux-ci<br />
sont rarement efficaces et, dans la plupart <strong>de</strong>s<br />
cas, ils sont nocifs pour la santé et entraînent<br />
<strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s charges pour les systèmes <strong>de</strong> santé 1 .<br />
Bien que la situation semble endémique en<br />
Afrique et en Asie, la contrefaçon <strong>de</strong> médicaments<br />
constitue néanmoins un réel problème<br />
pour la santé publique <strong>de</strong>s Canadiens. Dans la<br />
plupart <strong>de</strong>s cas, la pharmacothérapie n’est fondée<br />
sur aucune relation mé<strong>de</strong>cin-patient ou<br />
pharmacien-patient légitime. <strong>Le</strong>s consommateurs<br />
n’ont donc aucune indication claire sur la<br />
posologie, les possibles interactions médicamenteuses<br />
et les effets indésirables <strong>de</strong>s produits<br />
achetés, pas plus qu’ils n’ont un suivi adéquat<br />
4,5 . Certaines cyberpharmacies offrent un<br />
service <strong>de</strong> « consultation en ligne », mais il ne<br />
s’agit, dans les faits, que d’un simple questionnaire<br />
non vali<strong>de</strong> légalement. Dans certains cas,<br />
l’absence <strong>de</strong> consultation médicale peut entraîner<br />
un sous-diagnostic, et <strong>de</strong>s pathologies<br />
sous-jacentes peuvent donc rester non traitées<br />
et s’aggraver, comme c’est le cas avec la prise<br />
d’un médicament sans principe actif 1,5 . De<br />
plus, ces médicaments sont souvent <strong>de</strong> provenance<br />
et d’authenticité incertaines, et peuvent<br />
contenir <strong>de</strong>s ingrédients nocifs pour la santé.<br />
Tout défaut <strong>de</strong> produit ou effet indésirable<br />
grave ne pourra donc mener à un rappel <strong>de</strong><br />
produit adéquat. C’est connu, les contrefaçons<br />
d’antibiotiques ou <strong>de</strong> vaccins peuvent entraîner<br />
<strong>de</strong>s effets délétères pour toute la société.<br />
<strong>Le</strong>s médicaments contrefaits ont contribué,<br />
entre autres, à créer <strong>de</strong>s formes résistantes <strong>de</strong><br />
Shigella et <strong>de</strong> salmonelle, qui <strong>de</strong>viennent<br />
conséquemment très difficiles à éradiquer 5 .<br />
Finalement, tel que le décrit l’OMS, la contrefaçon<br />
<strong>de</strong> la médication risque <strong>de</strong> miner la<br />
confiance qu’accor<strong>de</strong>nt les patients aux professionnels<br />
<strong>de</strong> la santé, aux organismes publics,<br />
ainsi qu’à l’industrie pharmaceutique 1 .<br />
<strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong> <strong>Santé</strong> Canada<br />
et <strong>de</strong>s douanes<br />
En ce qui concerne la mise en marché, le commerce,<br />
les importations et les exportations <strong>de</strong><br />
médicaments, le rôle <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la santé
cyberpharmacies et médicaments contrefaits : démêler le vrai du faux<br />
<strong>Le</strong>s médicaments contrefaits ont contribué, entre autres,<br />
à créer <strong>de</strong>s formes résistantes <strong>de</strong> Shigella et <strong>de</strong> salmonelle,<br />
qui <strong>de</strong>viennent conséquemment très difficiles à éradiquer.<br />
publique est dévolu au ministère fédéral <strong>de</strong> la<br />
santé, à savoir <strong>Santé</strong> Canada. Plus précisément,<br />
c’est l’Inspectorat <strong>de</strong> la Direction générale<br />
<strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s aliments<br />
(IDGPSA) qui est responsable <strong>de</strong> la conformité<br />
<strong>de</strong>s lois à cet égard, avec la collaboration<br />
<strong>de</strong>s douaniers <strong>de</strong> l’Agence <strong>de</strong>s services frontaliers<br />
du Canada en ce qui a trait à l’importation<br />
<strong>de</strong> médicaments 6 .<br />
<strong>Le</strong>s lois et règlements canadiens sont clairs à<br />
l’effet que l’importation <strong>de</strong> médicaments<br />
d’ordonnance est interdite pour toute personne<br />
autre qu’un mé<strong>de</strong>cin, pharmacien,<br />
fabricant dûment autorisé, ou rési<strong>de</strong>nt d’un<br />
pays étranger, durant son séjour au Canada 7,8 .<br />
Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, <strong>Santé</strong> Canada est clémente<br />
avec les visiteurs, qui peuvent importer<br />
en personne tout médicament en quantité<br />
pour 30 à 90 jours <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>, selon la<br />
posologie et le type <strong>de</strong> médicament en cause.<br />
Toutefois, pour un Canadien qui comman<strong>de</strong><br />
un médicament via une cyberpharmacie<br />
située hors du pays, la situation est bien différente.<br />
Tout envoi <strong>de</strong> médicaments d’ordonnance<br />
par la poste ou par messager est auto-<br />
matiquement saisi par un agent <strong>de</strong> conformité<br />
<strong>de</strong> l’IDGPSA, à la suite du ciblage d’un agent<br />
<strong>de</strong>s douanes. En ce qui concerne les médicaments<br />
en vente libre et les produits <strong>de</strong> santé<br />
naturels, une quantité d’au plus 90 jours <strong>de</strong><br />
<strong>traitement</strong> est tolérée, afin <strong>de</strong> limiter les éventuels<br />
détournements pour un commerce illégal<br />
9 . Or, tous les colis ne faisant pas d’emblée<br />
l’objet d’une fouille par les agents <strong>de</strong>s douanes,<br />
plusieurs d’entre eux peuvent tout <strong>de</strong><br />
même entrer illégalement au Canada et se<br />
rendre chez les patients qui consommeront<br />
d’éventuels produits contrefaits.<br />
Comment pouvons-nous ai<strong>de</strong>r<br />
nos patients ?<br />
Plusieurs projets d’envergure internationale<br />
ont été mis sur pied par l’OMS au cours <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>rnière décennie afin <strong>de</strong> favoriser la lutte<br />
contre la contrefaçon <strong>de</strong>s médicaments. Par<br />
contre, la pierre angulaire pour minimiser<br />
cette problématique <strong>de</strong>meure évi<strong>de</strong>mment la<br />
prévention auprès du public. Or, le pharmacien<br />
peut jouer un rôle actif d’éducation à cet<br />
égard auprès <strong>de</strong> ses patients. Parmi les res-<br />
sources mises à sa disposition, <strong>Santé</strong> Canada a<br />
publié un feuillet d’information <strong>de</strong>stiné au<br />
grand public dans sa série Votre santé et vous.<br />
Ce feuillet, intitulé Achat <strong>de</strong> médicaments par<br />
l’entremise d’Internet met les Canadiens en<br />
gar<strong>de</strong> contre les ven<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> produits pharmaceutiques<br />
en ligne, informe <strong>de</strong> la piètre<br />
qualité possible <strong>de</strong>s médicaments achetés et,<br />
surtout, <strong>de</strong>s risques pour la santé 10 . En outre,<br />
afin <strong>de</strong> mieux renseigner nos patients qui<br />
désirent importer <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques,<br />
la Politique sur les importations <strong>de</strong> drogues<br />
à usage humain et <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> santé<br />
naturels au Canada constitue un document<br />
<strong>de</strong> référence très pertinent. Ces <strong>de</strong>ux sources<br />
<strong>de</strong> référence sont accessibles sur le site Internet<br />
<strong>de</strong> <strong>Santé</strong> Canada à l’adresse suivante :<br />
www.hc-sc.gc.ca.<br />
Enfin, une sensibilisation accrue <strong>de</strong> nos<br />
patients face à la problématique <strong>de</strong> la contrefaçon<br />
<strong>de</strong>s médicaments et <strong>de</strong>s risques associés<br />
à l’achat <strong>de</strong> produits pharmaceutiques<br />
sur Internet est <strong>de</strong> mise pour éviter <strong>de</strong>s<br />
Suite à la page 45 <br />
www.professionsante.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 43
Suite <strong>de</strong> la page 43<br />
cyberpharmacies et médicaments contrefaits : démêler le vrai du faux<br />
conséquences désastreuses sur la santé <strong>de</strong><br />
notre population. <strong>Le</strong>s contrebandiers sont<br />
rusés quant à leurs techniques <strong>de</strong> contrefaçon<br />
<strong>de</strong> médicaments et il semble qu’il faut<br />
maintenant être très inventif pour les<br />
déjouer. Par exemple, au Ghana, où la situation<br />
<strong>de</strong>s médicaments contrefaits est endémique,<br />
un nouveau système appelé MPedigree<br />
permet aux consommateurs <strong>de</strong><br />
découvrir un numéro <strong>de</strong> série sur le produit<br />
– à la manière d’un billet <strong>de</strong> loterie –, <strong>de</strong> le<br />
références<br />
1. Organisation mondiale <strong>de</strong> la santé. Médicaments<br />
contrefaits – Gui<strong>de</strong> pour l’élaboration <strong>de</strong> mesures<br />
visant à éliminer les médicaments contrefaits. Département<br />
<strong>de</strong>s médicaments essentiels et politique pharmaceutique.<br />
Genève, 2000.<br />
2. Jones V. « counterfeit Drugs : a Growing Global Health<br />
crisis ». science-based medicine [en ligne. page consultée<br />
le 14 septembre 2009.] www.sciencebasedmedi<br />
cine.org/?%20p=525<br />
3. buzzeo rW. counterfeit pharmaceuticals and the public<br />
Health. The Wall Street Journal 2005; 4 octobre 2005, p.<br />
a20.<br />
4. european alliance for access to Safe medicines. the<br />
counterfeiting superhighway. surrey, 2008.<br />
5. Service canadien <strong>de</strong>s renseignements <strong>de</strong> sécurité<br />
(2006). la contrefaçon <strong>de</strong>s médicaments au canada.<br />
[en ligne. page consultée le 14 septembre 2009.]<br />
www.cisc.gc.ca/pharmaceuticals/documents/coun<br />
terfeit_pharmaceuticals_f.pdf<br />
6. <strong>Santé</strong> canada. p-0001 - politique <strong>de</strong> conformité et<br />
d’application, version 2. inspectorat <strong>de</strong> la Direction<br />
générale <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s aliments,<br />
ottawa, 2005.<br />
QUESTIOnS dE fOrmaTIOn COnTInUE<br />
12) Parmi les énoncés suivants,<br />
lequel est faux ?<br />
a. <strong>Le</strong>s médicaments utilisés à gran<strong>de</strong><br />
échelle et ceux dont le prix <strong>de</strong> vente<br />
est très élevé sont les plus susceptibles<br />
d’être contrefaits.<br />
b. <strong>Le</strong> service <strong>de</strong> « consultation en ligne »<br />
offert par les cyberpharmacies n’a<br />
aucune valeur légale.<br />
c. <strong>Le</strong> trafic <strong>de</strong> médicaments contrefaits<br />
implique généralement la participation<br />
d’intermédiaires commerciaux.<br />
D. <strong>Le</strong>s antibiotiques et les antirétroviraux<br />
sont les classes <strong>de</strong> médicaments les<br />
plus fréquemment contrefaites<br />
dans les pays en voie <strong>de</strong> développement.<br />
e. Au Canada, le pourcentage <strong>de</strong><br />
médicaments contrefaits est évalué<br />
à 1 % <strong>de</strong>s produits importés<br />
par l’entremise <strong>de</strong>s cyberphar -<br />
macies.<br />
transmettre par messagerie texte au manufacturier<br />
et <strong>de</strong> recevoir rapi<strong>de</strong>ment une<br />
confirmation <strong>de</strong> l’authenticité du produit.<br />
Plusieurs autres technologies sont présentement<br />
en développement, telles qu’une i<strong>de</strong>ntification<br />
<strong>de</strong>s produits par un type d’ADN<br />
synthétique ou une i<strong>de</strong>ntification par radiofréquence<br />
11 . <strong>Le</strong> Canada <strong>de</strong>vra-t-il, lui aussi,<br />
se doter <strong>de</strong> solutions ingénieuses afin <strong>de</strong><br />
protéger la santé <strong>de</strong> sa population ? n<br />
7. règlement sur les aliments et drogues, c.r.c., c.<br />
870, art. c.01.045.<br />
8. Loi réglementant certaines drogues et autres substances,<br />
l.c. 1996, c. 19, art. 6.<br />
9. <strong>Santé</strong> canada. p-0019 - Politique sur les importations<br />
<strong>de</strong> drogues à usage humain et <strong>de</strong> produits <strong>de</strong><br />
santé naturels au Canada. inspectorat <strong>de</strong> la Direction<br />
générale <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s aliments,<br />
ottawa, 2006.<br />
10. <strong>Santé</strong> canada (2005). achat <strong>de</strong> médicaments par<br />
l’entremise d’internet. votre santé et vous. [en ligne.<br />
page consultée le 14 septembre 2009.] www.hc-sc.<br />
gc.ca/hl-vs/alt_formats/pacrb-dgapcr/pdf/iyh-vsv/<br />
med/internet-fra.pdf.<br />
11. Stevens P, harris J. counterfeit medicines - a serious<br />
threat to global health. fraser forum 2009: 23-25 [en<br />
ligne. page consultée le 17 septembre 2009.] www.<br />
fraseramerica.org.<br />
13) cas : monsieur Lavoie se fait livrer<br />
180 capsules <strong>de</strong> millepertuis<br />
300 mg (la posologie recommandée<br />
est d’une capsule trois fois<br />
par jour) par l’entremise d’une<br />
cyberpharmacie située en in<strong>de</strong>.<br />
Qu’arrivera-t-il à son colis si<br />
celui-ci est ciblé par un agent<br />
<strong>de</strong>s services frontaliers ?<br />
a. <strong>Le</strong> colis sera livré sans problème à<br />
M. Lavoie.<br />
b. <strong>Le</strong> colis sera automatiquement<br />
envoyé à un agent <strong>de</strong> conformité <strong>de</strong><br />
<strong>Santé</strong> Canada qui le saisira.<br />
c. <strong>Le</strong> colis sera automatiquement saisi<br />
par l’agent <strong>de</strong>s services frontaliers.<br />
D. Seulement 30 <strong>de</strong> ces capsules seront<br />
livrées à M. Lavoie, tandis que les<br />
autres seront saisies.<br />
e. Seulement la moitié <strong>de</strong> ces capsules<br />
seront livrées à M. Lavoie, tandis que<br />
les autres seront saisies.<br />
Veuillez reporter vos réponses dans le formulaire <strong>de</strong> la page 66 <br />
www.professionsante.ca avril – mai 2010 vol. 57 n° 2 Québec Pharmacie 45
D’une page à L’autRe<br />
intégration du pharmacien clinicien<br />
à la mé<strong>de</strong>cine familiale pour améliorer la prise<br />
en charge thérapeutique <strong>de</strong>s patients<br />
Texte rédigé par Saadia Skalli,<br />
interne en pharmacie, CHU Grenoble,<br />
et Jean-François bussières, B. Pharm., M.Sc.,<br />
M.B.A., F.C.S.H.P., Chef, Département <strong>de</strong> pharmacie<br />
et Unité <strong>de</strong> recherche en pratique pharmaceutique,<br />
CHU Sainte-Justine.<br />
Texte original soumis le 30 décembre 2008.<br />
Texte final remis le 19 janvier 2009.<br />
Révision : Nicolas Paquette-Lamontagne,<br />
B. Pharm, M. Sc., M.B.A.<br />
46 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril - mai 2010<br />
Objectifs<br />
Décrire et évaluer la faisabilité d’un projet <strong>de</strong><br />
pratique en collaboration entre mé<strong>de</strong>cins et<br />
pharmaciens au sein d’équipes <strong>de</strong> première<br />
ligne.<br />
Plan <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cohorte <strong>de</strong>scriptive prospective,<br />
interventionnelle, sans groupe <strong>de</strong> comparaison,<br />
d’une durée <strong>de</strong> 24 mois. Cette étu<strong>de</strong><br />
s’inscrit dans le cadre du projet IMPACT<br />
(Integrating Family Medicine and Pharmacy<br />
to Advance Primary Care Therapeutics) un<br />
projet financé par l’Ontario Primary Health<br />
Care Transition Fund. Ce projet a pour<br />
objectif d’améliorer l’utilisation <strong>de</strong>s médicaments<br />
dans un modèle <strong>de</strong> pratique en collaboration,<br />
incluant notamment <strong>de</strong>s pharmaciens.<br />
Lieu <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
L´étu<strong>de</strong> a été effectuée en Ontario auprès <strong>de</strong><br />
groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine familiale.<br />
Participants<br />
Sept groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine familiale ont été<br />
ciblés, dont six en milieu communautaire et<br />
un en milieu universitaire. Chaque groupe<br />
comporte <strong>de</strong> 6 à 15 mé<strong>de</strong>cins. Quatre <strong>de</strong> ces<br />
groupes utilisent un dossier patient traditionnel,<br />
tandis que les trois autres utilisent un dossier<br />
patient informatisé. L’étu<strong>de</strong> cible la population<br />
traitée par ces groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
familiale, incluant principalement <strong>de</strong>s personnes<br />
âgées. Ont été exclus les patients en soins<br />
palliatifs ou recevant <strong>de</strong>s soins à domicile, les<br />
patients en attente d’une hospitalisation <strong>de</strong><br />
long séjour, ayant consulté un <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong><br />
recrutement plus <strong>de</strong> 20 fois ou présentant une<br />
consommation excessive d’alcool. <strong>Le</strong>s patients<br />
éligibles ont été recrutés selon <strong>de</strong>ux approches,<br />
soit lors <strong>de</strong> l’entretien pharmaceutique<br />
en face à face ou par le biais <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong><br />
mé<strong>de</strong>cins référents.<br />
Intervention<br />
L’intervention repose sur un modèle <strong>de</strong> pratique<br />
en collaboration. <strong>Le</strong> modèle comprend<br />
quatre composantes, soit l’évaluation pharmaceutique<br />
individuelle (bilan comparatif,<br />
évaluation <strong>de</strong> la pharmacothérapie et <strong>de</strong><br />
l’observance, i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s problèmes<br />
potentiels/réels reliés à la pharmacothérapie,<br />
i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> solutions et d’un plan <strong>de</strong><br />
soins, mise en place <strong>de</strong>s recommandations<br />
du plan <strong>de</strong> soins), formation <strong>de</strong>s praticiens<br />
et <strong>de</strong>s patients, amélioration <strong>de</strong>s pratiques<br />
<strong>de</strong> prescription et d’utilisation <strong>de</strong>s médicaments<br />
(feuilles pré-rédigées et protocoles,<br />
mesures administratives) et intégration du<br />
pharmacien au sein <strong>de</strong> l’équipe traitante.<br />
Sept pharmaciens ayant exercé en pratique<br />
communautaire et hospitalière ou <strong>de</strong> longue<br />
durée ont été recrutés pour exercer dans l’un<br />
<strong>de</strong>s sept groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine familiale à raison<br />
<strong>de</strong> 2 à 3 jours par semaine. Un atelier <strong>de</strong><br />
formation <strong>de</strong> 2 jours a été donné à chaque<br />
pharmacien afin <strong>de</strong> faciliter son intégration<br />
au groupe <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine familiale. On a<br />
jumelé chaque pharmacien à un mentor afin<br />
<strong>de</strong> le soutenir tant du point <strong>de</strong> vue personnel<br />
que professionnel. <strong>Le</strong>s auteurs soulignent<br />
avoir privilégié un modèle où le mé<strong>de</strong>cin<br />
agit en bout <strong>de</strong> course, après avoir pris<br />
connaissance <strong>de</strong>s recommandations du<br />
pharmacien, <strong>de</strong> sorte que le mé<strong>de</strong>cin<br />
confirme le plan <strong>de</strong> diagnostics et <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>s<br />
aux patients.<br />
Mesure <strong>de</strong>s principaux résultats<br />
<strong>Le</strong>s pharmaciens ont documenté par écrit sur<br />
une base mensuelle leur expérience, tandis<br />
que 12 mé<strong>de</strong>cins ont été rencontrés dans le<br />
cadre d’entrevues semi-dirigées, 12 mois après<br />
le début du projet d’intégration. On a colligé<br />
sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 24 mois le nombre <strong>de</strong><br />
patients référés aux pharmaciens et la nature<br />
<strong>de</strong> la référence. Un certain nombre <strong>de</strong> ces dossiers<br />
<strong>de</strong> référence ont été revus par l’équipe <strong>de</strong><br />
recherche. Afin d’évaluer la perception <strong>de</strong>s<br />
patients au risque médicamenteux, les patients<br />
ont été invités à remplir un questionnaire. De<br />
plus, on a colligé le nombre et le type <strong>de</strong> problèmes<br />
reliés à la pharmacothérapie et le nombre<br />
et le type d’effets indésirables i<strong>de</strong>ntifiés par<br />
les pharmaciens. <strong>Le</strong>s données recueillies<br />
concernant les diagnostics et la pharmacothérapie<br />
ont été revues afin <strong>de</strong> dégager les profils<br />
<strong>de</strong> patients à risque pour lesquels un suivi<br />
s’avérait nécessaire.<br />
Résultats<br />
Au total, 1554 patients ont été référés à un<br />
pharmacien durant les 24 mois <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. De<br />
ces patients, 969 (63 %) ont accepté <strong>de</strong> participer<br />
à l’étu<strong>de</strong> et ont été évalués par un pharmacien.<br />
En tout, 538 patients (56 %) ont été<br />
référés par un mé<strong>de</strong>cin à la suite d’une alerte
www.professionsante.ca<br />
intégration du pharmacien à la mé<strong>de</strong>cine familiale...<br />
En ce qui concerne l’évaluation quantitative,<br />
les pharmaciens ont i<strong>de</strong>ntifié au moins un problème relié<br />
à la pharmacothérapie (PRP) chez 94 % <strong>de</strong>s patients.<br />
<strong>Le</strong>s auteurs ont calculé en moyenne 4,4 PRP par patient.<br />
électronique lors <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> dossier, tandis<br />
que les autres ont été référés manuellement,<br />
sans motif écrit. <strong>Le</strong> nombre <strong>de</strong> références a varié<br />
<strong>de</strong> 133 à 260 par site. Soixante <strong>de</strong>s 64 mé<strong>de</strong>cins<br />
participants ont référé au moins un patient<br />
durant l’étu<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s patients recrutés étaient âgés<br />
en moyenne <strong>de</strong> 72 ± 11 ans et étaient principalement<br />
<strong>de</strong>s femmes (62 %). <strong>Le</strong>s patients recrutés<br />
consommaient en moyenne 7,0 ± 3,8 médicaments<br />
prescrits et 3,4 ± 3,2 médicaments en<br />
vente libre à leur première rencontre avec le<br />
pharmacien. Par ailleurs, parmi les 907 questionnaires<br />
complétés par les patients en ce qui<br />
concerne la perception <strong>de</strong> risque médicamenteux,<br />
63 % ont rapporté au moins trois problèmes<br />
médicamenteux, les plus importants étant<br />
le doute quant à la pertinence <strong>de</strong> consommer<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s médicaments prescrits/utilisés<br />
(27 %) et la difficulté d’observer le <strong>traitement</strong><br />
(16 %).<br />
En ce qui concerne l’évaluation quantitative,<br />
les pharmaciens ont i<strong>de</strong>ntifié au moins un<br />
problème relié à la pharmacothérapie (PRP)<br />
chez 94 % <strong>de</strong>s patients. Des 3974 PRP i<strong>de</strong>ntifiés,<br />
les auteurs ont calculé en moyenne<br />
4,4 PRP par patient, soit en ordre décroissant<br />
d’importance, ne pas recevoir une thérapie<br />
requise (27 %), ne pas recevoir ou prendre<br />
adéquatement un médicament prescrit<br />
(17 %), prendre une dose trop faible d’un<br />
médicament (16 %), présenter un effet indésirable<br />
médicamenteux (8 % dont près <strong>de</strong><br />
80 % ont été i<strong>de</strong>ntifiés par le pharmacien) ou<br />
une interaction médicamenteuse (4 %).<br />
<strong>Le</strong>s mé<strong>de</strong>cins ont exprimé leur appui à la<br />
collaboration pharmacien-mé<strong>de</strong>cin, notamment<br />
en regard <strong>de</strong> la prestation sécuritaire et<br />
<strong>de</strong> l’accès rapi<strong>de</strong> à un collègue ayant une<br />
expertise sur les médicaments. Des enjeux liés<br />
à l’espace limité et à la méconnaissance du<br />
rôle du pharmacien ont été i<strong>de</strong>ntifiés.<br />
Conclusion<br />
Cette étu<strong>de</strong> démontre la faisabilité d’un projet<br />
<strong>de</strong> pratique en collaboration entre mé<strong>de</strong>cins<br />
et pharmaciens au sein d’équipes <strong>de</strong> première<br />
ligne.<br />
Discussion<br />
Plusieurs pays revoient l’organisation et l’accès<br />
aux soins <strong>de</strong> première ligne afin d’améliorer<br />
les résultats <strong>de</strong> santé. <strong>Le</strong> pharmacien peut<br />
contribuer à l’amélioration <strong>de</strong> ces résultats <strong>de</strong><br />
santé via une optimisation <strong>de</strong> la prescription<br />
et <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s médicaments en i<strong>de</strong>ntifiant<br />
et en prévenant l’apparition <strong>de</strong> problèmes<br />
reliés à la pharmacothérapie. Toutefois,<br />
l’évaluation <strong>de</strong> la présence du pharmacien au<br />
sein d’équipes traitantes <strong>de</strong> première ligne est<br />
encore insuffisante. <strong>Le</strong> projet IMPACT est<br />
pertinent parce qu’il évalue un projet d’intégration<br />
du pharmacien communautaire en<br />
groupe <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> famille. <strong>Le</strong>s auteurs<br />
soulignent brièvement les difficultés rencontrées<br />
par les pharmaciens, l’intérêt exprimé<br />
par les mé<strong>de</strong>cins et la capacité à détecter et à<br />
documenter <strong>de</strong>s problèmes reliés à la<br />
pharmacothérapie.<br />
Toutefois, l’étu<strong>de</strong> comporte <strong>de</strong>s limites<br />
importantes dans sa forme actuelle. L’article<br />
est rédigé dans un format inhabituel qui présente<br />
à la fois <strong>de</strong>s concepts, <strong>de</strong>s objectifs et <strong>de</strong>s<br />
résultats. Compte tenu <strong>de</strong> l’étendue du projet,<br />
les auteurs présentent plusieurs objectifs pour<br />
lesquels les métho<strong>de</strong>s, les critères d’inclusion/<br />
exclusion, les résultats et les discussions ne<br />
sont pas suffisamment étoffés. De plus, les<br />
auteurs ne discutent pas <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> leur<br />
projet, notamment en regard <strong>de</strong>s biais <strong>de</strong><br />
sélection <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et <strong>de</strong>s pharmaciens et<br />
<strong>de</strong>s biais <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s problèmes reliés à la<br />
pharmacothérapie.<br />
Ainsi, les auteurs soulignent que d’autres<br />
travaux se poursuivent afin d’évaluer et <strong>de</strong><br />
décrire la relation mé<strong>de</strong>cin-pharmacien, la<br />
satisfaction <strong>de</strong>s patients, les coûts et l’efficience<br />
du modèle d’intégration proposé. Bien<br />
qu’il soit facile <strong>de</strong> critiquer ce projet, il faut<br />
reconnaître son importance à l’échelle du<br />
Canada. <strong>Le</strong>s auteurs soulignent que le projet<br />
IMPACT a contribué à l’implantation <strong>de</strong><br />
150 groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> famille à l’échelle<br />
<strong>de</strong> l’Ontario, incluant la contribution <strong>de</strong><br />
67 équivalents temps plein pharmaciens. Au<br />
Québec, le concept <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
<strong>de</strong> famille (GMF) n’inclut pas actuellement <strong>de</strong><br />
pharmaciens physiquement sur place et le<br />
concept repose plutôt sur une collaboration<br />
implicite et à distance du pharmacien exerçant<br />
en pharmacie communautaire. On<br />
<strong>de</strong>vrait suivre avec intérêt les autres publications<br />
découlant du projet IMPACT à l’échelle<br />
ontarienne et assurer une véritable place au<br />
pharmacien au sein <strong>de</strong>s GMF québécois. n<br />
référence<br />
Dolovich L, Pottie K, Kaczorowski J, Farrell b, austin Z,<br />
rodriguez c, Gaebel K, Sellors c. integrating family medicine<br />
and pharmacy to advance primary care therapeutics.<br />
clin pharmacol ther 2008;83:913-7.<br />
lectures suggérées<br />
QueStIOnS De fORMatIOn COntInue<br />
n Kennie N, Farrell b, Dolovich L. Demonstrating value,<br />
documenting care : lessons learned about writing<br />
comprehensive patient medication assessments in the<br />
impact project. cpJ 2008;141:114-119.<br />
n Howard M, trim K, Woodward C, Dolovich L, Sellors<br />
C, Kaczorowski J, Sellors J. collaboration<br />
between community pharmacists and family physicians<br />
: lessons learned from the seniors medication<br />
assessment research trial (smart). J am pharm assoc<br />
2003;43:566-71.<br />
14) Parmi les énoncés suivants, lequel est vrai ?<br />
a. l’étu<strong>de</strong> impact s’intéresse à la contribution <strong>de</strong>s pharmaciens d’hôpitaux<br />
auprès <strong>de</strong> clientèles ambulatoires.<br />
b. l’étu<strong>de</strong> impact illustre l’intégration <strong>de</strong> pharmaciens communautaires<br />
au sein <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> famille en ontario.<br />
c. l’étu<strong>de</strong> impact démontre la présence d’au moins 8,4 problèmes reliés<br />
à la pharmacothérapie par patient.<br />
D. l’étu<strong>de</strong> impact démontre que les patients recrutés consommaient en moyenne<br />
trois médicaments prescrits.<br />
e. l’étu<strong>de</strong> impact démontre que 80 % <strong>de</strong>s patients rapportent au moins trois<br />
problèmes médicamenteux.<br />
Veuillez reporter votre réponse dans le formulaire <strong>de</strong> la page 66 <br />
avril – mai 2010 vol. 57 n° 1 Québec Pharmacie 47
épon<strong>de</strong>z en ligne sur<br />
Questions <strong>de</strong> Formation continue 2,8 Ufc <strong>de</strong> l’opQ<br />
Noircir les cases.<br />
1. a B c D e<br />
2. a B c D<br />
3. a B c D e<br />
4. a B c D e<br />
5. a B c D e<br />
6. a B c D e<br />
7. a B c D<br />
66 Québec Pharmacie vol. 57 n° 2 avril – mai 2010<br />
8. a B c D<br />
9. a B c D<br />
10. a B c D<br />
11. a B c D<br />
12. a B c D e<br />
13. a B c D e<br />
14. a B c D e<br />
programme <strong>de</strong> formation continue<br />
1200, avenue mcGill college, bureau 800, montréal (Qc) H3B 4G7<br />
télécopieur : 514 843-2940<br />
formulaire <strong>de</strong> réponses<br />
avril-mai 2010<br />
répondre à 10<br />
<strong>de</strong>s 14 questions proposées<br />
date limite :<br />
le 6 août 2010<br />
Veuillez écrire lisiblement. <strong>Le</strong>s réponses illisibles, ambiguës ou multiples seront rejetées.<br />
n° <strong>de</strong> permis : année d’obtention du diplôme :<br />
nom : prénom :<br />
nom <strong>de</strong> la pharmacie :<br />
téléphone (bureau) : télécopieur (bureau) :<br />
courriel :<br />
adresse :<br />
ville : province : co<strong>de</strong> postal :<br />
Hôpital industrie Université/enseignement Gouvernement autre – spécifiez :<br />
réponses au<br />
questionnaire<br />
d’octobre 2009<br />
Propriétaire <strong>de</strong> pharmacie Salarié en pharmacie communautaire<br />
indépendant indépendant temps complet<br />
chaîne/franchise chaîne/franchise temps partiel<br />
Bannière Bannière<br />
remplaçant<br />
Pharmacien membre <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s pharmaciens du Nouveau-Brunswick N° <strong>de</strong> permis :<br />
Veuillez nous confirmer que ce contenu vous a été utile en répondant aux questions suivantes :<br />
1) après avoir lu ce contenu,<br />
pensez-vous être plus en<br />
mesure d’offrir <strong>de</strong>s soins pharmaceutiques<br />
à vos patients ?<br />
Oui<br />
Non<br />
2) ce contenu vous est-il utile<br />
dans l’exercice <strong>de</strong> votre<br />
profession ?<br />
Oui<br />
Non<br />
3) pourrez-vous mettre<br />
en pratique cette information ?<br />
Oui<br />
Non<br />
N.a.<br />
1. D<br />
2. e<br />
3. D<br />
4. B<br />
5. c<br />
6. c<br />
7. B<br />
8. a<br />
9. e<br />
10. c<br />
11. B<br />
12. e<br />
4) Dans l’ensemble,<br />
êtes-vous satisfait(e)<br />
<strong>de</strong> ce contenu ?<br />
Très<br />
assez<br />
Pas du tout<br />
www.professionsante.ca