13.07.2015 Views

La cessation et la substitution d'un antidépresseur - Profession Santé

La cessation et la substitution d'un antidépresseur - Profession Santé

La cessation et la substitution d'un antidépresseur - Profession Santé

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LES pages bleues<strong>La</strong> <strong>cessation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>substitution</strong>d’un antidépresseurRésuméLes antidépresseurs ont une p<strong>la</strong>ce importante dans notre arsenal thérapeutique. Bien que <strong>la</strong> documentation médicale présentebeaucoup de données concernant leur efficacité à traiter différentes pathologies, lorsque vient le temps de les cesser ou d’effectuer unchangement de thérapie, moins de données s’offrent à nous. Puisque nous sommes confrontés à de telles situations dans le contexteclinique <strong>et</strong> que <strong>la</strong> <strong>cessation</strong> ou <strong>la</strong> <strong>substitution</strong> de ces médicaments n’est pas sans conséquences potentielles, c<strong>et</strong> article vise à faire <strong>la</strong>revue du syndrome d’interruption associé aux antidépresseurs <strong>et</strong> se veut un guide afin d’aider les pharmaciens à gérer <strong>la</strong> <strong>cessation</strong> <strong>et</strong><strong>la</strong> <strong>substitution</strong> d’un antidépresseur chez leurs patients.IntroductionAndersen <strong>et</strong> Kristiansen ont décrit pour <strong>la</strong>première fois en 1959 les eff<strong>et</strong>s liés à l’interruptiond’un antidépresseur, soit l’imipramine1 . Depuis, on a rapporté ces eff<strong>et</strong>s à <strong>la</strong>suite de l’arrêt de <strong>la</strong> majorité des antidépresseursavec une incidence variable selon lemédicament 1-3 . Une proportion significativedes patients cessant un traitement parles ISRS subit des symptômes d’interruption,lesquels peuvent être dérangeants, cequi devient une problématique importantepour le pharmacien. Les symptômes peuventfaire leur apparition après l’arrêt dutraitement, <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> dose, le remp<strong>la</strong>cementdu médicament par un autreantidépresseur, ou lorsque le patient oubliedes doses 4-6 . Chez certains patients, cessymptômes peuvent causer une morbiditéconsidérable, être mal diagnostiqués, entraînantpar le fait même un traitement inapproprié,<strong>et</strong> ils peuvent affecter l’observancefuture à un antidépresseur 2,3,5,6 . Ces symptômes,habituellement légers <strong>et</strong> de courtedurée, peuvent parfois être inconfortables <strong>et</strong>graves, <strong>et</strong> avoir un impact majeur sur <strong>la</strong> viedu patient (baisse de <strong>la</strong> productivité, absencedu travail, <strong>et</strong>c.) 2-5,7,8 .TerminologieLe syndrome d’interruption associé auxantidépresseurs est différent du syndromede sevrage associé, par exemple, aux opiacés,à l’alcool ou aux barbituriques 4,9 . Lesantidépresseurs ne sont pas associés à <strong>la</strong>dépendance ou encore à un comportementoù le patient cherche à se procurer <strong>la</strong> substance(drug seeking) 3,9 . Le terme sevragepeut être source de confusion pour lespatients, car plusieurs d’entre eux sontinqui<strong>et</strong>s de devenir dépendants aux antidépresseurs.En eff<strong>et</strong>, un sondage a montréque 78 % des gens croient que les antidépresseurscréent de <strong>la</strong> dépendance 4,9 . Ilserait plus approprié de parler de symptômesliés à l’interruption plutôt qu’ausevrage des antidépresseurs 2,9 . Il est importantpour le pharmacien de rassurer lespatients à ce suj<strong>et</strong>.DéfinitionOn définit le syndrome d’interruptionassocié aux antidépresseurs selon les critèressuivants 2,5 :• le patient présente des symptômes caractéristiques(tableau I)• il émerge de l’interruption abrupte, de <strong>la</strong>non-observance <strong>et</strong>, moins souvent, d’uneréduction de <strong>la</strong> dose de l’antidépresseur• il est généralement bénin <strong>et</strong> de courtedurée, mais peut être source de détressepour le patient• il peut être renversé par <strong>la</strong> réintroductionde <strong>la</strong> médication originale ou une autrede nature pharmacologique simi<strong>la</strong>ire• il est minimisé par une diminution progressiveou en utilisant un médicamentayant une demi-vie prolongée• il est distinct d’une réapparition du troublepour lequel le médicament avait étéprescrit• il n’est pas attribuable à d’autres causes.Cas nº 1Une femme de 31 ans se présente à <strong>la</strong> pharmacie.Elle suit un traitement par <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxineà une dose de 150 mg par jour depuismaintenant un an pour une dépressionmajeure. Elle a obtenu une bonne réponse autraitement <strong>et</strong> désire maintenant cesser samédication, celle-ci lui occasionnant certainseff<strong>et</strong>s indésirables, alors qu’elle se sentmieux. Son médecin traitant est d’accord avec<strong>la</strong> <strong>cessation</strong>. Elle se demande comment elledevrait procéder afin de cesser son médicament,car elle a entendu dire qu’elle pouvaitressentir des eff<strong>et</strong>s de sevrage <strong>et</strong> ce<strong>la</strong> l’inquiète.Quelle sera votre intervention?Texte rédigé par Gabrielle Imbault, B. Pharm.,M.Sc.Révision : Karine Desharnais, B. Pharm., M.Sc.CHUQ (CHUL), Québec, <strong>et</strong> Chantal Duqu<strong>et</strong>,B. Pharm., M.Sc.Texte original soumis le 22 mai 2008.Texte final remis le 31 août 2008.Publié grâce à une subvention sans restrictions dewww.monportailpharmacie.caoctobre 2008 vol. 55 n° 9 Québec Pharmacie 25


LES pages bleuesPathophysiologieLe mécanisme exact expliquant l’apparitionde symptômes à l’arrêt d’un antidépresseurest toujours incertain 3,10,11 . Lesrécepteurs postsynaptiques sont régulés à<strong>la</strong> baisse durant le traitement par l’antidépresseuren raison de <strong>la</strong> quantité augmentéede sérotonine présente dans <strong>la</strong> fentesynaptique 11 . À l’arrêt de l’antidépresseur,les symptômes d’interruption seraientattribuables au déséquilibre associé à <strong>la</strong>baisse abrupte de sérotonine dans <strong>la</strong> fentesynaptique, conjugué au faible nombre derécepteurs au niveau postsynaptique 3,6,11 .Le fait que <strong>la</strong> réintroduction du médicamentpuisse supprimer les symptômes enquelques heures <strong>et</strong> que les médicaments àplus longue demi-vie soient moins susceptiblesde causer des symptômes par oppositionà ceux de courte demi-vie appuiec<strong>et</strong>te hypothèse 3,6,11 . On pourrait ainsi éviterune diminution trop abrupte de sérotonineen réduisant graduellement lesdoses 11 . Puisque les ATC <strong>et</strong> les IMAO sontégalement actifs via <strong>la</strong> sérotonine, le mêmemécanisme peut expliquer l’apparition desymptômes d’interruption avec ces c<strong>la</strong>ssesd’antidépresseurs 3 . De plus, puisqu’ilsaffectent significativement le système cholinergique,le r<strong>et</strong>rait des ATC peut égalementengendrer des symptômes de parkinsonisme3 . Pour les IMAO, puisqu’ilscausent des changements au niveau desrécepteurs alpha 2-adrénergiques <strong>et</strong> dopaminergiques,leur r<strong>et</strong>rait peut causer del’agitation <strong>et</strong> une psychose 3 .ContexteL’antidépresseur peut être arrêté dans plusieurssituations, notamment lorsque l<strong>et</strong>raitement de maintenance est complété,lors de l’apparition d’eff<strong>et</strong>s indésirablesintolérables ou d’une réponse inadéquate àl’antidépresseur 12 . Outre l’apparition dessymptômes à l’arrêt du traitement, ils peuventégalement apparaître à <strong>la</strong> suite d’uneréduction de <strong>la</strong> dose, du remp<strong>la</strong>cement dumédicament par un autre antidépresseur<strong>et</strong> également lorsque le patient oublie desdoses 13 .IncidenceLes estimations de l’incidence du syndromed’interruption associé aux antidépresseursvarient <strong>la</strong>rgement en raison d’unmanque d’études bien contrôlées ainsi quede critères uniformes de diagnostic <strong>et</strong> debons instruments d’évaluation. De plus,l’incidence varie selon le médicament. Ildevient donc difficile, d’une part, d’estimerl’incidence pour chacun des médicaments,d’autre part, de les comparer entreeux. Par exemple, selon certaines études,les taux varient de 0 % pour <strong>la</strong> fluoxétine,jusqu’à 17 % à 78 % pour les ISRS decourte demi-vie 9 .Dé<strong>la</strong>i d’apparition <strong>et</strong> duréeLes symptômes associés à l’interruptiondes antidépresseurs apparaissent généralement1 à 3 jours après l’arrêt du traitement<strong>et</strong> persistent habituellement pendant 7 à14 jours, mais peuvent parfois persister dessemaines 4,5,10,14,15 . <strong>La</strong> fluoxétine est un casparticulier. En raison de sa longue demivie,les symptômes, s’ils surviennent, peuventapparaître après une semaine 4 .Facteurs de risque d’apparitionde symptômes de r<strong>et</strong>raitPlusieurs facteurs peuvent exposer unepersonne à souffrir de symptômes à l’arrêtde sa médication antidépressive. Toutd’abord, certains facteurs sont liés à <strong>la</strong>Tableau ISymptômes associés à l’interruption des principaux antidépresseurs 1,2,4,5,7,8,10,12,13,16,18,20,31,32Symptômes de nature somatique ou physiqueSymptômes de nature psychologique oupsychiatriqueISRS(ven<strong>la</strong>faxine<strong>et</strong>duloxétine)Déséquilibres Étourdissements, vertiges, ataxie Anxiété, agitation, confusion, irritabilité,nervosité, <strong>la</strong>rmes, problèmes de mémoire,Troubles gastro-intestinaux Nausées, vomissements, diarrhéeagressivitéTroubles sensorielsParesthésies, engourdissements,sensations de chocs électriquesTroubles du sommeilTroubles somatiques générauxInsomnie, rêves excessifs,cauchemarsFatigue, léthargie, myalgies, frissons, fièvre,maux de tête, diaphorèse, anorexieATC Troubles gastro-intestinaux Nausées, vomissements, diarrhées Manie, hypomanie, attaque de panique, anxiété,agitation, irritabilitéTroubles du sommeilInsomnie, rêves excessifs, cauchemarsTroubles du mouvementTroubles somatiques générauxDiversAkathisie, parkinsonismeAsthénie, léthargie, maux de tête, diaphorèseArythmies cardiaquesIMAOFaiblesse muscu<strong>la</strong>ire, myoclonies, convulsions, nausées, palpitations,insomnie, cauchemars, maux de tête, diaphorèseAgitation, irritabilité, delirium, désorientation,hallucinationsISRS : Inhibiteur sélectif du recaptage de <strong>la</strong> sérotonine; ATC : Antidépresseur tricyclique; IMAO : Inhibiteur de <strong>la</strong> monoamine oxydase26 Québec Pharmacie vol. 55 n° 9 octobre 2008


<strong>La</strong> <strong>cessation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>substitution</strong> d’un antidépresseurnature même du médicament. En eff<strong>et</strong>, lerisque augmente lorsqu’on utilise un agentà courte demi-vie, un agent sans métaboliteactif, un agent avec un eff<strong>et</strong> anticholinergiquemarqué, ou un agent présentantune puissance élevée à bloquer le recaptagede <strong>la</strong> sérotonine 2,4,5,8,10-13,16 . Ensuite, d’autresfacteurs sont liés à <strong>la</strong> façon dont le médicamentest utilisé. Ainsi, le risque d’apparitiond’un syndrome d’interruption augmentelors d’une interruption abrupte del’agent plutôt que lors d’une diminutiongraduelle de <strong>la</strong> dose, après une administrationprolongée du médicament, soit plusde cinq à huit semaines, ainsi qu’aprèsl’utilisation d’une dose élevée (quoiquecontroversé) 1,2,4-6,12,16,17 . Enfin, d’autres facteurssont liés au patient <strong>et</strong> à son histoire.Par exemple, un patient ayant déjà eu uneréaction à l’arrêt d’un antidépresseur par lepassé ou une histoire d’inobservance médicamenteuseest également plus à risque deprésenter un syndrome d’interruption 2,4 .Toutefois, l’âge, le sexe <strong>et</strong> le diagnostic n’influencentpas l’incidence 3 .www.monportailpharmacie.caTableau IICalendrier de diminution des doses des antidépresseurs 3,4,13,14,16,18,24AntidépresseurFluvoxamineSertralineParoxétineFluoxétineCitalopramEscitalopramVen<strong>la</strong>faxineBupropionMirtazapineantidépresseurstricycliquesIMAOMoclobémideVitesse de diminution50 mg/jour à chaque semaine (jusqu’à toutes les 2 semaines)50 mg/jour à chaque semaine (jusqu’à toutes les 2 semaines)10 mg/jour à chaque semaine (jusqu’à toutes les 2 semaines) sisymptômes de r<strong>et</strong>rait ressentis, on peut diminuer par tranche de 5 mg/jourgénéralement pas nécessaire10 mg/jour à chaque semaine (jusqu’à toutes les 2 semaines)5 mg/jour à chaque semaine (jusqu’à toutes les 2 semaines)37,5 mg/jour à chaque semaine (jusqu’à toutes les 2 semaines)généralement pas nécessairediminution graduelle50 mg à chaque 2 jours jusqu’à 100 mg/jour puis 25 mg à chaque2-3 jours jusqu’à <strong>cessation</strong> ou encore 10-25 % aux 1-2 semaines10-25 % par semainerestrictions alimentaires/médicamenteuses pour 10 joursgénéralement pas nécessaire<strong>La</strong> susceptibilité des médicamentsIl semble que <strong>la</strong> paroxétine est l’antidépresseurle plus susceptible d’entraîner dessymptômes de r<strong>et</strong>rait 1,4,7,8,13,16,18 . Elle doitêtre sevrée sur une longue période de temps,vu sa courte demi-vie, l’absence de métaboliteactif, ses eff<strong>et</strong>s anticholinergiques marqués<strong>et</strong> sa puissance à bloquer le recaptagede <strong>la</strong> sérotonine. Santé Canada a d’ailleursémis en 2003 une mise en garde à ce suj<strong>et</strong> 13 .Dans les études, l’incidence des symptômesassociés à <strong>la</strong> paroxétine est comparable àcelle observée avec les ATC <strong>et</strong> les IMAO 8 . <strong>La</strong>ven<strong>la</strong>faxine est également très susceptibled’entraîner de tels eff<strong>et</strong>s 1,2,8,16 . Ces eff<strong>et</strong>spourraient même être plus graves qu’avecles ISRS 7 . <strong>La</strong> ven<strong>la</strong>faxine s’avère difficile àsevrer comme le montre une étude où 78 %des patients ont souffert de symptômes liésà l’interruption du médicament en comparaisonà 22 % avec le p<strong>la</strong>cebo 19 . Malgrél’existence de formu<strong>la</strong>tions « longue action »de <strong>la</strong> paroxétine <strong>et</strong> de <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine, dessymptômes de r<strong>et</strong>rait ont été rapportés 3 . <strong>La</strong>fluoxétine est l’agent le moins susceptibled’entraîner des symptômes d’interruption,vu sa longue demi-vie <strong>et</strong> <strong>la</strong> présence d’unmétabolite actif, <strong>la</strong> norfluoxétine 1,4,7,8,10,18 .Les autres ISRS semblent poser un risqueintermédiaire 8 . On a rapporté des symptômesliés à l’interruption de <strong>la</strong> mirtazapine7,18 . Le bupropion ne serait pas enclin àcauser un syndrome d’interruption, malgrédes rapports de cas 7,18 . <strong>La</strong> duloxétine, bienque récente sur le marché, est déjà impliquéedans l’apparition de symptômes liés àson interruption 20 .SymptômesLes symptômes d’interruption varientselon <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse pharmacologique du médicamentutilisé. Ils peuvent être de naturephysique ou psychologique. Le mnémoniqueFINISH (Flu-like symptoms, Insomnia,Nausea, Imba<strong>la</strong>nce, Sensory disturbances,Hyperarousal [anxiété/agitation]),a été introduit afin d’aider <strong>la</strong> reconnaissancedes symptômes que peuvent ressentirles patients lorsqu’ils terminent (finish)leur traitement 21 . Le tableau I présente lesdifférents symptômes qui peuvent semanifester.Alors que beaucoup de symptômes peuventêtre rapportés avec <strong>la</strong> majorité desantidépresseurs, certains sont plus spécifiques.Les troubles sensoriels <strong>et</strong> les problèmesd’équilibre sont plutôt spécifiques auxISRS 2 . Avec les ATC, des arythmies <strong>et</strong> destroubles du mouvement sont possibles 2 . Lesyndrome associé à l’interruption de <strong>la</strong>ven<strong>la</strong>faxine semble être simi<strong>la</strong>ire à celuiobservé avec les ISRS 2 . Toutefois, lorsqu’utiliséà haute dose, on peut observerune irrégu<strong>la</strong>rité de <strong>la</strong> pression artérielle 2 .Les ATC <strong>et</strong> les IMAO peuvent causer dessymptômes graves <strong>et</strong> potentiellementdangereux, comme des arythmies, undelirium, une confusion aiguë ou de <strong>la</strong>paranoïa 2,7 .Suite du cas nº 1Vous rassurez <strong>la</strong> patiente en lui expliquant <strong>la</strong> différence entre sevrage <strong>et</strong> interruption, ainsi queles eff<strong>et</strong>s possibles. Vous conseillez au médecin <strong>et</strong> à <strong>la</strong> patiente de réduire <strong>la</strong> dose de 37,5 mgpar jour à chaque semaine. Elle revient vous voir moins d’un mois plus tard. Elle a fait ce que vouslui aviez conseillé. Lors des diminutions de dose, elle a eu un peu de nausées <strong>et</strong> de <strong>la</strong> diarrhée,mais tout ce<strong>la</strong> demeurait tolérable. Mais il y a deux jours, elle a cessé sa médication complètement,<strong>et</strong> elle se sent très étourdie, au point de juger dangereux de conduire son véhicule. Elle sesent anxieuse <strong>et</strong> a peur que sa dépression revienne. Elle a des diarrhées beaucoup plus importantes,des crises de <strong>la</strong>rmes <strong>et</strong> n’a aucun appétit. Elle a de <strong>la</strong> difficulté à dormir, d’autant plus quedes sueurs nocturnes <strong>la</strong> réveillent. Elle est très inquiète. Que ferez-vous?octobre 2008 vol. 55 n° 9 Québec Pharmacie 27


LES pages bleuesTableau IIISubstitution des antidépresseurs 7,18,22,26,28DeISRSVersISRSPassage directpossible à doseséquivalentes.Ven<strong>la</strong>faxine <strong>et</strong>duloxétinePassage direct possible.Prudence avec paroxétine<strong>et</strong> fluoxétine. Si hautesdoses d’ISRS utilisées,sevrage croisé peut êtrepréférable.Bupropion Mirtazapine ATC IMAOSevrage croisé.Prudence avecparoxétine <strong>et</strong>fluoxétine.Sevrage croisé.Sevrage croisé.Attention auxinteractions,prudence avecparoxétine,fluoxétine <strong>et</strong>fluvoxamine.Arrêt compl<strong>et</strong> de l’ISRS l<strong>et</strong>emps de 5 demi-vies avantde débuter l’IMAO.Ven<strong>la</strong>faxine<strong>et</strong> duloxétinePassage directpossible, toutcomme sevragecroisé.Passage direct possibleà p<strong>et</strong>ites doses; sevragecroisé à plus hautesdoses.Sevrage croisé. Sevrage croisé. Sevrage croisé. Arrêt compl<strong>et</strong> de <strong>la</strong>ven<strong>la</strong>faxine le temps de5 demi-vies avant dedébuter l’IMAO.Bupropion Sevrage croisé. Sevrage croisé. NA Sevrage croisé. Sevrage croisé. Arrêt compl<strong>et</strong> du bupropionle temps de 5 demi-viesavant de débuter l’IMAO.Mirtazapine Sevrage croisé. Sevrage croisé. Sevrage croisé. NA Sevrage croisé. Arrêt compl<strong>et</strong> de <strong>la</strong>mirtazapine le temps de5 demi-vies avant dedébuter l’IMAO.ATC Sevrage croisé. Sevrage croisé. Sevrage croisé. Sevrage croisé. Passage directpossible à doseséquivalentes.Arrêt compl<strong>et</strong> de l’ATC l<strong>et</strong>emps de 5 demi-vies avantde débuter l’IMAO.IMAOArrêt compl<strong>et</strong>de l’IMAOpendant 14 joursavant dedébuter l’ISRS.Arrêt compl<strong>et</strong> de l’IMAOpendant 14 jours avantde débuter <strong>la</strong>ven<strong>la</strong>faxine.Arrêt compl<strong>et</strong> del’IMAO pendant14 jours avantde débuter lebupropion.Arrêt compl<strong>et</strong>de l’IMAOpendant 14jours avant dedébuter <strong>la</strong>mirtazapine.Arrêt compl<strong>et</strong>de l’IMAOpendant14 jours avantde débuterl’ATC.Arrêt compl<strong>et</strong> de l’IMAOpendant 14 jours avant dedébuter le nouvel IMAO.Avec <strong>la</strong> mirtazapine, des étourdissements,des nausées, de l’anxiété, de l’insomnie <strong>et</strong>des paresthésies ont suivi une interruptionabrupte 18 .Différenciation d’une récurrenceou d’une rechute <strong>et</strong> d’unenouvelle pathologieIl est important de bien reconnaître lessymptômes liés à l’interruption d’un antidépresseur.Ainsi, on peut éviter de recommencerinutilement un traitement à longterme par un antidépresseur en raisond’une méprise des symptômes d’interruptionpour une rechute de <strong>la</strong> dépression 1,2,13 .Les symptômes associés à l’interruptiondes antidépresseurs peuvent être les mêmesque ceux observés avec <strong>la</strong> dépressionmajeure (dysphorie, changements de l’appétit,troubles du sommeil, troubles cognitifs,fatigue, irritabilité). D’autres symptômessont plus spécifiquement liés àl’interruption des antidépresseurs (étourdissements,sensations de chocs électriques,nausées, maux de tête). De plus, l’apparitionrapide des symptômes <strong>et</strong> leurdisparition à <strong>la</strong> suite de <strong>la</strong> réintroductiondu médicament rendent <strong>la</strong> distinctionplus facile. Les récurrences ou rechutes dedépression apparaissent généralement aumoins deux à trois semaines après <strong>la</strong> cessa-Fin du cas nº 1Vous rassurez votre patiente en lui expliquant que les eff<strong>et</strong>s qu’elle ressent sont très probablementliés à l’arrêt de son médicament <strong>et</strong> qu’ils devraient être de courte durée. Vous lui conseillezd’attendre quelques jours <strong>et</strong> de revenir vous voir si <strong>la</strong> situation ne s’améliore pas ou si les symptômesdemeurent incommodants. À ce moment, si nécessaire, vous pourriez lui proposer dereprendre le médicament <strong>et</strong> de le diminuer progressivement en éliminant une dose tous les troisjours, puis tous les deux jours jusqu’à <strong>cessation</strong> complète; ou encore lui conseiller d’ouvrir les capsules,de séparer les granules <strong>et</strong> de les avaler avec précaution sans les écraser, afin de diminuer<strong>la</strong> dose plus graduellement. Dans l’éventualité où ces stratégies ne seraient pas efficaces ou nonenvisageables, on pourrait considérer un passage à <strong>la</strong> fluoxétine.28 Québec Pharmacie vol. 55 n° 9 octobre 2008


<strong>La</strong> <strong>cessation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>substitution</strong> d’un antidépresseurTableau IVDoses équivalentes des ISRS<strong>et</strong> de <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine 7,18MédicamentCitalopramEscitalopramFluoxétineFluoxétineParoxétineSertralineVen<strong>la</strong>faxineDose équivalente20 mg5-10 mg20 mg100 mg20 mg50-75 mg75 mgtion de <strong>la</strong> médication. Le lien temporel estdonc un bon indicateur 3,14 . Également, lesyndrome d’interruption associé aux antidépresseurspeut être confondu avec unnouveau problème de santé, car beaucoupdes symptômes sont d’ordre physique. <strong>La</strong>reconnaissance du syndrome peut éviterun mauvais diagnostic <strong>et</strong> un traitementinapproprié 5 .de <strong>la</strong> <strong>cessation</strong>, par exemple à <strong>la</strong> fin d’untraitement par opposition à l’apparitiond’eff<strong>et</strong>s indésirables dérangeants. Ensuite,il faut se rappeler que chaque patient estunique <strong>et</strong> que le schéma de réduction de <strong>la</strong>dose devra possiblement être révisé <strong>et</strong>individualisé.Certains ont proposé de réduire <strong>la</strong> dosesur une période de quatre semaines, alorsque d’autres ont préconisé d’y aller encoreplus prudemment, en réduisant <strong>la</strong> dosed’un quart à toutes les quatre à sixsemaines 2 .cholinergique (nausées, vomissements,diarrhée, sudation, parkinsonisme), unemédication anticholinergique telle que <strong>la</strong>benztropine a été proposée 2,3,23,24 .Dans certains cas, <strong>la</strong> réaction peut êtreplus grave, particulièrement avec lesIMAO 3,7 . Cesser ces médicaments de façonabrupte peut s’avérer dangereux 7 . Il se peutqu’une hospitalisation soit nécessaire 2 .RésuméPour les ISRS <strong>et</strong> <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine, en règlegénérale, on peut r<strong>et</strong>enir qu’une diminutiongraduelle de 25 % de <strong>la</strong> dose à chaquesemaine est un schéma adéquat(sauf pour <strong>la</strong> fluoxétine, qui ne nécessitehabituellement pas de diminution graduelle)7,18 . Le tableau II se veut une suggestionde calendrier de diminution desdoses pour les différents antidépresseursselon les données recensées dans <strong>la</strong> documentationmédicale.<strong>La</strong> <strong>substitution</strong> d’antidépresseursIl est possible qu’un patient ait à passerd’un antidépresseur à un autre. Deux situationspeuvent justifier ce passage. D’unepart, il se peut que le patient présente deseff<strong>et</strong>s indésirables non tolérables. D’autrepart, il est possible qu’un patient n’obtiennepas de réponse ou seulement unePuisque <strong>la</strong> majorité des antidépresseurs ont été associés à des eff<strong>et</strong>sindésirables lorsque cessés de façon abrupte, <strong>la</strong> stratégie à préconiserest une réduction graduelle de <strong>la</strong> dose.<strong>La</strong> <strong>cessation</strong> d’un antidépresseurStratégies préventives à adopterPuisque <strong>la</strong> majorité des antidépresseursont été associés à des eff<strong>et</strong>s indésirableslorsque cessés de façon abrupte, <strong>la</strong> stratégieà préconiser est une réduction graduelle de<strong>la</strong> dose 2-4,7,9,12,14,17,22 . On peut aussi prévenirces eff<strong>et</strong>s si les patients sont informés desrisques associés à l’interruption brusquede leur médication. Dans <strong>la</strong> documentationmédicale, il n’existe pas de consensussur <strong>la</strong> façon de cesser <strong>la</strong> médication, maisplusieurs stratégies ont été proposées. Ilfaut d’abord tenir compte des facteurs derisque discutés précédemment. <strong>La</strong> demiviedu médicament est un élément important.Plus celle-ci est courte, plus il y a derisque <strong>et</strong> plus on doit diminuer lentement<strong>la</strong> dose. On doit aussi considérer le contexteGestion des symptômesSi des symptômes d’interruption apparaissent,<strong>la</strong> réassurance est souvent <strong>la</strong> seuleintervention nécessaire 1-3,14 . Il faut informerle patient que les symptômes sontréversibles, généralement de faible intensité<strong>et</strong> de courte durée 1-3,14 . Si <strong>la</strong> réductiongraduelle ou <strong>la</strong> fin du traitement provoquentdes réactions chez le patient, il peutêtre nécessaire d’augmenter <strong>la</strong> dose <strong>et</strong>d’entreprendre de <strong>la</strong> réduire plus lentement1-3,7,10,13,14 . Lors de <strong>la</strong> réintroduction dumédicament, les symptômes disparaissentgénéralement en 24 heures 2-4 .Si un patient est incapable d’interrompreun traitement par un ISRS en dépit de<strong>la</strong> réduction graduelle ou si les symptômessont graves, il est possible d’administrerplutôt <strong>la</strong> fluoxétine. En eff<strong>et</strong>, unpatient peut bénéficier d’être transférésur une dose équivalente de fluoxétine,qui peut alors être sevrée typiquementsans symptôme d’interruption, ce médicamentayant une plus longue demivie2,3,7,13,14 . <strong>La</strong> fluoxétine pourrait égalementêtre employée lors de réactions àl’arrêt de <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine 2 .Il est également possible d’offrir unemédication pour le sou<strong>la</strong>gement symptomatiquedu patient lorsque nécessaire 1,10 .Ainsi, une benzodiazépine peut êtreutilisée pour sou<strong>la</strong>ger l’anxiété ou l’insomnie10,23 . Chez les patients souffrant d’étourdissements,<strong>la</strong> méclizine ou le dimenhydrinatepeuvent s’avérer efficaces 23 . Pour lespatients qui expérimentent un rebondréponse partielle à un antidépresseur malgréun essai à une dose <strong>et</strong> pour une périodede temps adéquate, le but du traitementétant l’obtention d’une rémission.Un traitement adéquat par un antidépresseurpour une période suffisante estnécessaire avant de conclure qu’un patientne répond pas ou seulement partiellementà une médication. Il doit y avoir une preuved’amélioration après quatre semaines d<strong>et</strong>raitement à dose thérapeutique. En eff<strong>et</strong>,il y a peu de chances qu’un patient répondeau-delà de c<strong>et</strong>te période si aucune améliorationn’a été notée initialement. Il est raisonnabled’effectuer des modifications autraitement si aucune réponse n’a été observéeaprès ce dé<strong>la</strong>i, alors que chez les patientsayant eu une réponse partielle, il est indiquéd’attendre encore un peu avant dewww.monportailpharmacie.caoctobre 2008 vol. 55 n° 9 Québec Pharmacie 29


<strong>La</strong> <strong>cessation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>substitution</strong> d’un antidépresseurdépresseur, puisqu’une association peutentraîner une grave toxicité, par exempleune crise hypertensive ou un syndromesérotoninergique. (Rappelons que lesIMAO agissent en inhibant de façon complètepour environ 10 à 14 jours les enzymesresponsables de <strong>la</strong> dégradation de <strong>la</strong>sérotonine, de <strong>la</strong> noradrénaline <strong>et</strong> de <strong>la</strong>dopamine dans <strong>la</strong> fente synaptique 29 . )C<strong>et</strong>te même précaution doit être priselors du passage d’un IMAO à un autreIMAO. Dans le cas contraire où l’on doitcesser un autre antidépresseur pour débuterun IMAO, il est nécessaire d’attendrecinq demi-vies du médicament cessé, entenant compte des métabolites actifs,avant de débuter l’IMAO. Il s’agit dans lecas de <strong>la</strong> fluoxétine d’une période de cinqsemaines 7,26,28 .MoclobémideLors du passage du moclobémide à unautre antidépresseur, il est conseillé d’attendredeux à trois jours avant de débuterle nouveau médicament 18,22 .Le tableau III suggère des stratégies de<strong>substitution</strong> pour les différents antidépresseursselon les données recensées dans <strong>la</strong>documentation médicale. Le tableau IVprésente les doses équivalentes des ISRS <strong>et</strong>de <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine.Conseils aux patientsIl est important d’éduquer le patient sur lemode de fonctionnement des antidépresseurs,sur l’importance de compléter le traitement<strong>et</strong> de lui expliquer les raisons deprendre chaque dose de médicament (éviteles symptômes d’interruption <strong>et</strong> augmentel’efficacité du traitement) 30 . Il faut que lepatient s’attende à un dé<strong>la</strong>i d’action d’environquatre semaines, mais il doit savoir queles eff<strong>et</strong>s indésirables peuvent apparaître dèsle début du traitement 30 . Il faut égalementlui conseiller de parler à son médecin ou àson pharmacien avant de cesser sa médication30 . Ainsi, il est important d’informer lespatients des risques de symptômes de r<strong>et</strong>raitdès le début du traitement afin d’éviterqu’ils ne l’interrompent sans consulter 7,13,14 .C<strong>et</strong>te mesure peut également aider à réduirel’anxiété lorsque les symptômes de r<strong>et</strong>raitsurviennent 7 . Le pharmacien peut en outresuperviser <strong>la</strong> <strong>cessation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>substitution</strong>d’un antidépresseur <strong>et</strong> assister le patient aucours du processus en le rassurant <strong>et</strong> en luiprocurant des conseils importants.ConclusionIl existe peu de données probantes dans <strong>la</strong>documentation médicale pour guider lescliniciens quand vient le temps de cesserun antidépresseur ou de le changer 2,9 . Desexperts ont tenté de proposer des méthodesafin d’aider les cliniciens <strong>et</strong> leurspatients. Les données présentées dans c<strong>et</strong>article se veulent un guide pour encadrer <strong>la</strong>gestion délicate de ces médicaments tantutilisés. Il faut garder en tête que, lorsquevient le temps d’apporter des changementsdans <strong>la</strong> médication, il s’agit plus d’art quede science. Il faut se rappeler que chaquepatient est unique <strong>et</strong> qu’il nous faudraindividualiser notre méthode pour chacund’eux. nRéférences1. Lejoyeux M, Adès J. Antidepressant Discontinuation: A Review of the literature. J Clin Psychiatry1997; 58 (suppl 7): 11-6.2. Haddad PM. Antidepressant Discontinuation Syndromes.Clinical Relevance, Prevention and Management,Drug Saf 2001; 24 (3): 183-97.3. Warner CH, Bobo W, Carolynn W <strong>et</strong> coll. AntidepressantDiscontinuation Syndrome. Am Fam Physician2006; 74(3): 449-56.4. Schatzberg AF, Haddad P, Kap<strong>la</strong>n EM. SerotoninReuptake Inhibitor Discontinuation Syndrome: AHypoth<strong>et</strong>ical Definition. J Clin Psychiatry 1997; 58(suppl 7): 5-10.5. Schatzberg AF. Antidepressant DiscontinuationSyndrome : An Update on Serotonin Reuptake Inhibitors.J Clin Psychiatry 1997; 58 (suppl 7): 3-4.6. Van Geffen ECG, Hugtenberg JG, Heerding ER <strong>et</strong>coll. Discontinuation symptoms in users of selectiveserotonin reuptake inhibitors in clinical practice:tapering versus abrupt discontinuation. Eur JClin Pharmacol 2005; 61: 303-7.7. Hirsch M, Birnbaum RJ. Antidepressant medicationin adults : Switching and discontinuing medication.UpToDate. Dernière modification: 27 septembre2007. [En ligne. Consulté en ligne le 8avril 2008.] www.uptodate.com.8. Haddad P. Newer Antidepressants and the DiscontinuationSyndrome. J Clin Psychiatry 1997; 58(suppl 7): 17-22.9. Shelton RC. The Nature of the DiscontinuationSyndrome Associated With Antidepressant Drugs.J Clin Psychiatry 2006; 67(suppl 4): 3-7.10. Lusignan E. Comment reconnaître un syndromed’interruption associé aux antidépresseurs? QuébecPharmacie 2002: 49(10): 854-5.11. Schatzberg AF, Haddad P, Kap<strong>la</strong>n EM <strong>et</strong> coll.Possible Biological Mechanisms of the SerotoninInhibitor Discontinuation syndrome. J Clin Psychiatry1997; 58(suppl 7): 23-7.12. Masand PS, Gupta S. Long-Term side Effects ofNewer-Generation Antidepressants: SSRIS, Ven<strong>la</strong>faxine,Nefazodone, Bupropion, and Mirtazapine.Annals of Clinical Psychiatry 2002: 14(3): 175-82.13. Dal<strong>la</strong>ire S, Morrison H. Réactions de sevrage à <strong>la</strong>paroxétine <strong>et</strong> aux autres ISRS. Bull Can EIM 2003;13(2): 1-2.14. Rosenbaum JF, Zajecka J. Clinical Managementof Antidepressant Discontinuation. J Clin Psychiatry1997; 58(suppl 7): 37-40.15. Macdonald L. Réactions liées à l’arrêt du traitementaux ISRS. Bull Can EIM 1998; 8(4): 2-4.16. Finley PR, <strong>La</strong>vid LY, Benefield WH Jr. Mood DisordersI : Major Depressive Disorders. Dans: Koda-Kimble MA, Yonf LY. Applied Therapeutics, The clinicaluse of drugs, 8 th ed. Lippincott, William &Wilkins, Phi<strong>la</strong>delphie, 2005: 79-1 -79-37.17. American Psychiatric Association. Practice Guidelinefor the Treatment of Patients With MajorDepressive Disorders (Revision). Am J Psychiatry2000; 157(suppl 4): 1-45.18. Bezchlibnyk-Butler K, Jeffries JJ, éd. ClinicalHandbook of Psychotropic Drugs, 16 th ed. Hogrefe& Huber, 2006.19. Fava M, Mulroy R, Alpert J <strong>et</strong> coll. Emergence ofadverse events following discontinuation of treatmentwith extended-release ven<strong>la</strong>faxine. Am JPsychiatry 1997; 154(12): 1760-2.20. Perahia DG, Kajdasz DK, Desaiah D <strong>et</strong> coll.Symptoms following abrupt discontinuation ofdulox<strong>et</strong>ine treatment in patients with majordepressive disorder. J Affect Disord 2005; 89(1-3):207-12.21. Berber, MJ. FINISH: Remembering the Discontinuationsyndrome. J Clin Psychiatry 1998; 59(5): 255.22. Canadian Psychiatric Association: CanadianN<strong>et</strong>work for Mood and Anxi<strong>et</strong>y Treatments (CAN-MAT). Clinical Guidelines for the Treatment ofDepressive Disorders. Can J Psychiatry 2001;46(suppl 1): 5S-90S.23. Burry L, Kennie N. Withdrawal reactions. Pharmacypractice 2000; 16(4): 46-54.24. Joffe RT, Gardner DM, Kutcher SP. Guide desmédicaments psychotropes: deuxième édition.MDH Consulting Inc., Macham, Ontario, 2002.25. Fava M. Management of Nonresponse and Intolerence: Switching Strategies. J Clin Psychiatry2000; 61(suppl 2): 10-2.26. Marangell LB. Switching Antidepressants forTreatment-Resistant Major Depression. J Clin Psychiatry2001; 62(suppl 18):12-7.27. Nelson JC. Managing Treatment-Resistant MajorDepression. J Clin Psychiatry 2003; 64(suppl 1): 5-12.28. Anonyme. How to Switch Antidepressants. Pharmacist’sL<strong>et</strong>ter 2006; 22(6): 220605.29. Légaré N. Mise à jour sur le traitement pharmacologiquede <strong>la</strong> dépression majeure. Québec Pharmacie2008; 55(6) : 21-8.30. Kap<strong>la</strong>n EM. Antidepressant Noncompliance as aFactor in the Discontinuation Syndrome. J Clin Psychiatry1997; 58(suppl 7): 31-6.31. Kando JC, Wells BG, Hayes PE. Depressives Disorders.Dans: Dipiro JT, Talbert RL, Yee GC, <strong>et</strong> coll.Pharmacotherapy, A Pathophysiological Approach,5 th ed. Mc Graw-Hill, NY, 2002:1243-64.32. Cassem NH, Papakostas GI, Fava M <strong>et</strong> coll.Mood-Disordered Patients. Dans : Stern TA, FricchioneGL, Caasem NH, <strong>et</strong> coll. Massachus<strong>et</strong>tsGeneral Hospital Handbook of General HospitalPsychiatry, 5 th ed. Massachus<strong>et</strong>ts General Hospital,Boston, 2004. 128 p.www.monportailpharmacie.caoctobre 2008 vol. 55 n° 9 Québec Pharmacie 31


LES pages bleuesQuestions de formation continue6. Parmi les énoncés suivants, lequel est faux ?A. Les symptômes associés à l’interruption des antidépresseurspeuvent faire leur apparition à l’arrêt du traitement,à <strong>la</strong> réduction de <strong>la</strong> dose, au remp<strong>la</strong>cement d’un antidépresseurpar un autre, ou lorsque le patient oublie desdoses.B. Les symptômes associés à l’interruption des antidépresseursapparaissent généralement une semaine aprèsl’arrêt du traitement <strong>et</strong> persistent habituellement pendantune semaine.C. Les symptômes sont habituellement légers <strong>et</strong> de courtedurée, mais peuvent aussi être plus graves. Ils peuventavoir un impact majeur sur <strong>la</strong> vie du patient.D. Les symptômes associés à l’interruption des antidépresseurspeuvent être pris pour des symptômes de dépression<strong>et</strong> peuvent entraîner un traitement par un antidépresseurnon nécessaire.E. Un syndrome associé à l’interruption des antidépresseurspeut être observé avec <strong>la</strong> majorité des antidépresseurs,notamment les IMAO, les ATC, les ISRS <strong>et</strong> <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine.7. Lequel des groupes de symptômes est plusspécifiquement associé à l’arrêt d’un ISRS ?A. Troubles du sommeil (insomnie, rêves excessifs,cauchemars)B. Troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements,diarrhée)C. Troubles sensoriels (paresthésies, engourdissements,sensations de chocs électriques)D. Troubles psychologiques ou psychiatriques (anxiété,agitation)E. Troubles du mouvement (akathisie, parkinsonisme)8. Parmi les facteurs suivants, lequel n’est pas associé àune augmentation du risque de voir apparaître unsyndrome associé à l’interruption des antidépresseurs ?A. Agent à courte demi-vieB. Agent avec métabolite actifC. Agent avec un eff<strong>et</strong> anticholinergique marquéD. Interruption abrupte de l’agentE. Patient ayant eu une réaction à l’arrêt d’un antidépresseurpar le passé9. Parmi les stratégies à adopter lorsqu’un patientprésente un syndrome associé à l’interruption desantidépresseurs, <strong>la</strong>quelle n’est pas appropriée ?A. Entreprendre une réduction graduelle de <strong>la</strong> dose.B. Réassurer le patient. Il s’agit souvent du seul traitementnécessaire.C. Si des symptômes apparaissent, il peut être nécessaired’augmenter <strong>la</strong> dose du médicament <strong>et</strong> de <strong>la</strong> réduire pluslentement.D. Un patient ayant de <strong>la</strong> difficulté à interrompre untraitement par un ISRS en dépit d’une réduction graduellepeut bénéficier d’une <strong>substitution</strong> à dose équivalente vers<strong>la</strong> fluoxétine.E. Poursuivre le traitement antidépresseur. L’apparition desymptômes peut être l’indicateur que le patient en atoujours besoin.10. Lequel des énoncés suivants est vrai ?A. Dans le cas des ISRS, le changement peut s’effectuerdirectement d’un médicament à un autre.B. Dans le cas d’un passage d’un ISRS vers <strong>la</strong> ven<strong>la</strong>faxine, unpassage direct n’est pas recommandé. Des symptômesassociés à l’interruption de l’ISRS risquent d’apparaître.C. Le passage d’un ISRS vers un ATC peut se faire directement.Malgré le risque d’interactions, celles-ci sontgénéralement mineures <strong>et</strong> sans impact clinique.D. Lors du passage d’un ISRS vers <strong>la</strong> mirtazapine, <strong>la</strong> prudenceest de mise en raison des interactions potentielles.E. Le passage d’un IMAO vers un ISRS doit se faire prudemment.L’ISRS peut être débuté lorsque l’IMAO est cessé.Veuillez reporter vos réponses dans le formu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> page 70 uVous aimez écrire ?Mais par-dessus tout vous souhaitez contribuerà <strong>la</strong> formation continue des pharmaciens du Québec ?Devenez un auteur pour l’une ou l’autredes chroniques de Québec Pharmacie !Faites-le nous savoir par courriel :quebecpharmacie@rci.rogers.com32 Québec Pharmacie vol. 55 n° 9 octobre 2008

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!