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Handicaps rares - Inserm

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<strong>Handicaps</strong> <strong>rares</strong> – Contextes, enjeux et perspectives<br />

330<br />

Au niveau communicatif, l’attention conjointe est la fonction la plus<br />

faible : les sujets ont des difficultés pour pointer ou répondre au pointage, ou<br />

à coordonner leur regard avec celui d’un partenaire sur un objet, une image<br />

ou un événement. En revanche, la régulation du comportement est plus<br />

performante : les personnes polyhandicapées font facilement des requêtes,<br />

des demandes d’objet ou d’aide et tentent de répondre aux demandes de<br />

l’interlocuteur. Elles prennent conscience de l’effet de leur comportement<br />

sur le partenaire. Mais l’alternance des rôles avec un interlocuteur n’est pas<br />

aisée. L’âge chronologique se révèle être corrélé positivement au score communicatif<br />

global.<br />

Au niveau psychomoteur, les inadaptations les plus significatives concernent<br />

les mouvements en général, les postures et les déplacements. Par contre,<br />

la réactivité à une variété de stimulations sensorielles (auditives, tactiles,<br />

visuelles...) est très souvent mieux adaptée. Les personnes polyhandicapées se<br />

montrent sensibles aux variations sensorielles de leur environnement matériel<br />

et social. À noter aussi que le développement cognitif et le développement<br />

psychomoteur ne sont pas corrélés dans tous les cas.<br />

Au niveau socio-émotionnel, les capacités sont largement préservées et en<br />

particulier tout ce qui concerne les relations avec les personnes familières<br />

ainsi que le tempérament impliquant une réactivité et une adaptabilité émotionnelle<br />

selon les contextes de vie. En revanche, l’accès à l’humour se révèle<br />

plus difficile chez nombre de sujets. Le niveau atteint dans le domaine socioémotionnel<br />

est étroitement corrélé aux scores en communication : plus la<br />

personne développe ses capacités communicatives, plus elle devient adaptée<br />

dans ses compétences socio-émotionnelles. Par ailleurs, les capacités d’interagir<br />

avec des personnes familières et l’accès à l’humour sont corrélés aux capacités<br />

communicatives.<br />

Nader-Grosbois et coll. (2008) concluent que l’intervention doit éviter<br />

d’entraîner une personne polyhandicapée à l’acquisition d’une habileté isolée,<br />

dénuée de sens (comme peut l’être la manipulation répétitive d’un jouet),<br />

mais doit proposer des situations problématiques exigeant que la personne<br />

mobilise des acquis relevant simultanément des domaines cognitif, communicationnel,<br />

psychomoteur et socio-émotionnel.<br />

Le travail de Hostyn et Maes (2009) va dans le même sens. Ces auteurs ont<br />

fait une revue de la littérature, retenant 15 études majeures, soit quantitatives<br />

soit qualitatives, explorant les interactions entre personnes polyhandicapées<br />

et leurs partenaires. Quatre composantes essentielles sont retrouvées<br />

dans ces interactions : une capacité à répondre aux sollicitations, l’attention<br />

conjointe, la co-régulation des comportements et une composante<br />

émotionnelle. La capacité qu’ont les partenaires à prendre conscience de<br />

leurs stratégies d’interaction avec la personne polyhandicapée, la perception<br />

qu’ils ont de ces personnes ainsi que le contexte particulier dans lequel

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