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CI-lAPITRE 1- INVENTAIRE ET CLASSIFICATION 4 8
I'0Llr ecrire unc cpopec peule Cll I'hollllellr dc Cheikh Omar. Le pari fut gagne : !es exigences
de Ut Qacida et du peul etam respectees:
"Mido yell a domam, baddo, dokko mo habatah.
mo rokki fuf all di fa maya rollkalah.
Mido dt"a, dulde e allnabido mohanullada,
pennindo godal ala, gurdo mo mayatah."
"le loue mon Maitre, I'unique, le munificent qui ne se lasse pas.
Tout homme a qui il a dOlllle sait que, jusqu'a ce qu'il meure, illle manquera
de rien.
J'appelle les graces el le salut d'Allah, sur le Prophete Mohammed, qui a
rendu evidente I'existence d'Allah, le vivant qui ne mOurra pas" 1.
L'elaboralion de celle epopee met aussi en evidence unc collaboration elltre
oralite et ecriture. En effet, avallt de fixer son poeme en "fulfulde", Tyam donnait des
lectures publiques des fragments qu'il venait de composer, des critiques diverses emanant
des griots et des marabouls amCliorerellt sensiblement ses premieres epreuves. A cet egard,
la Qacida ell pOlllar constitue un temoignage formeI de I'inlluence mUlllelle qui a existe entre
artisans du verbe et maitres de la plume.
II cOllvient d'ajouter, aux griols etmarabouts, Ies avcugles appcles "Salli" ou
"almadda", specialises dans la memorisation des textes de la litterature islamique poular et
dans !eur recitation publique. lis constituent dc puissants agents de diffusion de I'epopee
d'E! Hadj Omaf. Leur art force I'admiration surtout a cause de I'extraordinaire capacite de
lem memoire : la recitation des 1200 vers de la Qacida ell pOlllar ne represente pour eux
qu'UIl amusement allodin.
La revue des specialistes de I'epopee d'EI Hadj Omar met en evidence une
cooperation dynamique entre griols et marabouts, entre I'oralite ell'ecriture. Le griot sut tres
tOI se readapter aux nouvelles exigences de son temps. Sans casser sa guitare, il crea de
nOllveaux airs inspires