MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

101« ANNÉE N' 28 7 Avril 1934
MANUEL GÉNÉRAL
DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE
JOURNAL HEBDOMADAIRE
DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES
On s'abonne à la Librairie Hachette, 79, boulevard Saint-
Germain à Paris; chez tous les libraires de Paris et de
province et dans tons les bureaux de poste.
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PARTIE GENERA LIC
Mutualité scolaire . . . . . . MAURICE ROGER
Mouvement corporatif. — Les universitaires
contre les décrets-lois LE TEMOIN
Mon Franc Parler. - Réalités d'abord. . . .
. . . AI.AIN GERARD
La coopérative scolaire doit aussi transformer
l'écolier • . PROFIT
« Lella Baïda » CIIAUDANSON
Sur le vif. — Petites remarques. . . IÎR1ÏM0NI'
534
535
536
53y
538
53 c)
Revue scientifique. — L'équation personnelle.
C11. BlfUiSOI.D
Variétés. — Cliarlewagne . A. KLE1NCLÀUSZ
La page récréative . . .
Communications. — Postes vacants aux colonies
pour octobre m3i.— line féte normalienne. .
Concours des Fureteurs
Pour les Bibliothèques scolaires. — Un
roman xl'André l.aUric . . . . . . . .
Petites annonces et annonces commerciales.
54o
542
543
544
544
544
545
PA R T1E /I DM INJSTRA- TA VE
Teites officiels ' . . . io5 | En lisant l'Officiel
107.
PARTIE SCOLAIRE
leçons et exercices pour tous tes cours /p5 à 420 ] Sujets d'examens et de concours
A l'école d e fils de notables de Rabat.
Entourant leur maître, les élèves exposent les planchettes qu'ils ont enluminées pour la fête de' « Lella
Baïda » (Voir l'article à la page 538). (Photo A. Rutkniann.)
Partie générale. 28

534
Mutualité scolaire.
DES sociétaires au nombre de 870 094 en
1913-1914, de 762431 en 1920-1921, de
697604 en 1930-1931, de 656001 en 1932-1933,
ces chiffres disent, assez la baisse continue de
la Mutualité scolaire. Il en est de cette institution
comme de toutes celles qui ont derrière
elles un passé déjà long. L'habitude, engendre
l'indifférence et l'intérêt se porte sur les créations
nouvelles. Le temps n'est plus où Cavé et
Edouard Petit soulevaient l'enthousiasme des
maîtres en révélant ce moyen alors quasi unique
de développer le sens social chez les écoliers.
A ce motif s'en ajoutent d'autres, inspirés
par le sentiment de l'utilité. Les avantages
qui résultent de l'affiliation à la Mutualité
scolaire semblent de peu d'importance aux
familles et, ce qui est plus grave, l'application
généralisée de la loi sur les assurances sociales
apparaît comme dispensant de tout effort
connexe de prévoyance.
Nos collaborateurs ont entrepris à maintes
reprises de dissiper cette double apparence.
Après eux, je rappellerai que l'indemnité journalière
de maladie n'est demeurée au taux
d'avant guerre que là où, malgré la dévalorisation
du franc, la cotisation n'a pas été augmentée.
Ailleurs, elle a pu être élevée de 0,50 à
3 francs. Je rappellerai en outre que cette indemnité
est loin d'être négligeable, puisque les
assurances sociales ne remboursent intégralement
ni les frais de médecin ni les frais de pharmacien.
Très justement, le législateur n'a pas
voulu décharger complètement l'assuré du soin
de prévoir. Dans un bulletin de V Union nationale
des Mutualités scolaires ', on relève des
exemples suggestifs. La maladie d'un enfant
(30 jours, 4 visites de médecin à 20 francs,
50 francs de pharmacie) laisse à la charge du
père, assuré social, une somme de 49 f. 10. Que
l'enfant soit mutualiste, il recevra 30 francs, si
l'indemnité journalière est de 1 franc, correspondant
à une cotisation annuelle de 10 francs,
75 francs si l'indemnité journalière est de
2 fr. 50, correspondant à une cotisation
annuelle de 20 francs.
Ce n'est pas seulement en cas de maladie
que la Mutualité scolaire ajoute ses avantages
propres à ceux des assurances sociales. Pour
obtenir la retraite entière, les assurés sociaux
doivent avoir effectué des versements complets
pendant 30 années. Dans ce calcul, la loi
stipule que, pour les assurés sociaux, chaque
année de versement, avant 16 ans, dans une
mutualité scolaire, comptera pour une demiannée
d'assurances sociales.
1. Nov. 1933,. rue Récamïer. Paris.
TOUT CELA est-il suffisamment connu ? Nous
ne le croyons pas. Trop souvent l'enfant
verse sa cotisation, d'un geste machina!,
et sans se rendre compte qu'il travaille pour
lui-même en même temps que pour les au 1res.
De là sans doute tant de livrets abandonnés,
alors que, de plus en plus, le pont est établi
entre les mutualités d'enfarits et les mutualités
d'adultes et que la loi sur les assurances sociali s
a tout prévu pour que les versements ne soirnt
pas perdus.
On ignore aussi communément les au Ires
bienfa ts de la mutualité scolaire, les œuvres
qu'elle a permis de créer, soit directement,soit
en collaboration : colonies scolaires, préventoriums,
etc.,. Étl'on ne mesure pas assez non
pl is les effets d'une éducation qui, poursuivipendant
la scolarité entière, habituerai d'enfant
à préparer, certes, son propre avenir, mais aussi'
à comprendre le sens de l'entr-'aiiic.
La valeur de la Mutualité scolaire reste
donc intacte, accrue même par la loi des assurances
sociales. Les deux institutions se complètent.
Comme le disait M. Strauss, l'apôtre
toujours ardent de la solidarité : « Pour que les
assurances sociales fonctionnent bien, il faut
une conscience mutualiste que justement la
Mutualité scolaire a pour but de créer ».
Et de même le rôle de la Mutualité scolaire
n'a pas été limité par le dévêloppement
des Coopératives, des Sous des Ecoles ou
l'œuvre des Pupilles de l'École publique.
Parmi ces organismes si bienfaisant , en de-;
hors d'un domaine commun, la Mutualité sco-;
laire a son champ d'action réservé : participation
à l'assurance maladie et à l'assurance
retraite. La législation actuelle ajoute des]
arguments nouveaux à ceux de ses premiers
artisans. Il n'en est que plus opport n de restaurer
l'esprit d'autrefois.
Beaucoup d'ailleurs ne l'ont pas laissé
perdre. J'ai assisté jadis à une réunion de la
grande Mutualité landaise, j'assiste régulièrement
à l'assemblée plénière de VUnion nalionale
des Mutualités scolaires publiques. Toujours
je retrouve la foi qui animait Edouard
Petit, lorsqu'en 1916, à Milan, — la dernière
occasion que j'eus de l'entendre, —- il développait
ce thème qui lui était cher : l'éducation,
sociale par la Mutualité scolaire. La Mutualité
scolaire est obligatoire dans les écoles italiennes.
Je ne souhaite pas qu'elle le devienne
en France. Pour contribuer à ' duc alion, elle
doit demeurer facultative. Mais n'est-i pas
regrettable qu'une institution aussi utile ait
autant perdu de son ancienne prospérité ?
MAURICE ROGEH.
CERTIFICAT D'ÉTUDES G GlLLARD- Cent Dictées sur / CR , h "( e ' s , 300 q ? e £l 0 ",f4.20
vi. v*iL»L*Ai\.u vi/iu empruntés a/a vie rurale, avec réponses.

PARTIE GÉNÉRALE 535
MOUVEMENT CORPORATIF
LES UNIVERSITAIRES CONTRE LES DÉCRETS-LOIS
Dans le mouvement de protestation de
tous ceux qui sont atteints par les économies
lixces dans les décrets-lois, l'Université figure
au premier rang. C'est qu'en effet, les conséquences
des mesures prises par le Conseil des
ministres, dans la journée du 29 mars seront
préjudiciables non seulement au personnel
ensei-iiiaïft tout entier, mais encore au service
de l'enseignement tous les degrés.
Quelles sont ces mesures ?
I n premier train de plus de 2 milliards
d'économies, par la suppression de 10 % de
l'effectif des agents de l'Etat, sans distinction
entre les services. M. Berthod rejoignait dans
cette circonstance toutes les associations et
tous les syndicats qui groupent les fonctionnaires
de l'Université. Ce n'est pas dans une
administration où les créations d'emplois devraient
être reconnues automatiquement qu'il
faillirait parler de suppressions de postes.
Parle même train,d'importantes économies,
ion parle de 700 millions] seraient obtenues
avec une réduction de 5 à 10% des traitements,
et cette fois sans abattement à la base, ni
exonération. On prévoit également plus de
G00 millions d'économies par la suppression
des cumuls, offices, etc...
Puis viennent les sacrifices imposés aux
retraités. D'après ce que nous savons des
intentions des services financiers, il ne s'ag -
rail, pas seulement d'une diminution momentanée
des pensions, mais d'un bouleversement
profond de la loi de 1924; au lieu des trois
quarts du traitement moyen, on envisagerait
!a moitié seulement; d'autre pa t, e p.afond
serait abaissé de 45000 fr. £ 35000 fr. De"
même serait modifié le régime des" majorations
aux fonctionnaires ayant fait la guerre.
Rien n'est encore décidé pour les pensions
des combattants, mais ce n'est que partie
remise, et bientôt nous connaîtrons sans doute
encore, sur ce chapitre, d'importar.tes réductions.
Ces propositions, connues en partie avant
le départ en vacances du personnel enseignant,
devaient naturellement provoquer une vive
reaction des intéressés. A Paris, un meeting
organisé par les confédérés et les unitaires
avait pour conclusion l'ordre du jour suivant :
Les universitaires, réunis le 26 mars 1934 à la
Bourse du Travail, sur convocation des syndicats
conlédérés et unitaires de l'Enseignement de la
Seine, "
S élèvent contre les décrets-lois, contre toute
ftninution des traitements et indemnités des
fonctionnaires et agents des services publics comme
les salaires ouvriers déjà scandaleusement comprimés;
Protestent contre toute économie faite sur le .
budge t, dé jà lamentablement insuffisant, de l'éducation
nationale;
Affirment leur volonté de défendre les organisations
eL les libertés ouvrières contre les attaques
des forces de réaction, qu'elles se réclament de la
légalité actuelle ou qu'elles s'inspirent directement
des fascismes allemandj italien ou autrichien ;
Se solidarisent entièrement avec la classe
ouvrière organisée au sein de laquelle ils entendent
mener l'action quotidienne comme la lutte décisive ;
Se félicitent de l'accord réalisé entre les deux
organisations syndicales dont ils veulent respecter
spontanément la discipline dans l'action;
S'engagent à travailler dans tous les arrondissements
de Paris, dans toutes les communes de
banlieue, au rapprochement fraternel des travailleurs
manuels et intellectuels de toutes tendances
pour poursuivre la lutte.
De son côté, le Cartel des services publi< s
communiquait à la presse, le 27 mars :
Le Cartel confédéré des services publies s'est
réuni au siège, de la C. G. T. à 14 h. 30, sous la
présidence de Lenoir, secrétaire administratif de
la C. G. T.
Il a pris connaissance des intentions du gouvernement
qui résultent tant du discours du président
du Conseil que des renseignements recueillis,
intentions qui se traduiraient par une forte réduction
des traitements, une compression massive
des effectifs aboutissant à la mise en retraite
anticipée de 80 000 agents...
Le Comité central proteste énergiquement
contre l'injustice de tels projets qui imposent de
nouveaux et lourds sacrifices aux agents des
services publics et plus particulièrement aux petits
et qui auront pour effet de désorganiser les services
publics, mais qui sont, muets sur les moyens de
résoudre la crise économique et de mettre fin au
scandale des fraudes fiscales.
.11 dénonce, une fois . de plus . la politique de
déflation suivie par le gouvernement, politique qui
a fait faillite dans tous-les pays qui l'ont déjà
expérimentée et qui aboutîf-a, automatiquement à
une aggravation de la crise et à un accroissement
de la misère dans le pays.
Le Cartel décide, comme premier moyen de
protestation, d'organiser un meeting vendredi soir
30 mars, à la Bourse du Travail, et d'alerter tous
les adhérents de ses fédérations.
Aussitôt les. syndicats des transports en
commun -— T.C.R.P. — et ceux de l'éclairage
et des forces motrices — Gaz et Électricité —
prenaient leurs dispositions pour appuyer le
mouvement du Cartel.
C'est se dementle mercredi 4avril que seront
définitivement adoptées, au cours d'un Conseil
des ministres, les mesures proposées par le
Gouvernement. Le texte des décrets paraîtra
vraisemblablement le lendemain au Journal
officiel. L E TÉMOIN.
^rrincAT D'ÉTUDES. j. LE BAS. Cent Dictées 4.60

536 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril 34
MON FRANC PARLER
RÉALITÉS D'ABORD
LE vent souffle en tempête sur l'Administration.
Le bâtiment sera-t-il emporté
? Ou les dégâts se Borneront-ils à
quelques tuiles arrachées, à quelques volets
mis à mal ?
Pour l'instant, le vent fait rage et il est
bien difficile de se prononcer sur le sort que
le Destin réserve au bâtiment administratif
et à ses habitants. Vaut-il mieux qu'il soit
jeté bas ou est-il possible de le réparer ?
Affaire de tempérament. Affaire aussi d'âge.
Les préférences de la jeunesse vont toujours
au neuf, celles de l'âge mûr au vieux neuf.
En attendant, quelle magnifique occasion
poui' les constructeurs en chambre de donner
libre essor à leur folle imagination ! Qui
n'a pas son petit projet de réforme ? Les
amateurs s'en donnent à cœur joie. Pour
sacrifier à la mode du jour, ne faut-il pas
à tout prix trouver du nouveau ?
L'enseignement ne pouvait naturellement
pas rester à l'abri de la vague de renouvellement.
Depuis la guerre, cette vague déferle sur
ses plates-bandes avec un entrain qui commence
toutefois à faiblir et qui, sans la crise
financière; tendrait sans doute à s'apaiser
complètement.
Mais nos trois enseignements sont solidement
bâtis sur du roc et l'enseignement
primaire n'est pas le moins bien conçu pour
résister à l'effort des hommes et du temps.
Cependant, il semble que ce soit surtout sur
lui que nos réformateurs aient voulu s'acharner.
Si j'en crois leurs assurances, les écoles
normales représenteraient le point faible de
la construction.
TL n'entre certes pas dans mon intention de
I traiter aujourd'hui la question dans toute
son ampleur. Le débat est ouvert, d'ailleurs,
depuis de nombreuses années. Et il n'est pas
près de se clore, si j'en juge d'après la direction
dans laquelle il se développe. Nous aurons
fréquemment l'occasion d'y revenir : la
question est si complexe !
Pour aujourd'hui, je voudrais seulement
envisager un côté particulier du problème,
à'propos d'un nouveau projet les concernant
que M. Maurice Robert, député, vient de
déposer sur le bureau de la Chambre sous
la forme d'une proposition de loi « avant
pour objet d'intégrer les écoles normales
primaires d'instituteurs et d'institutrices dans
l'école unique ». Les intentions de l'auteur
ne sont pas jci en cause. Ses sentiments à
l'égard des écoles normales sont connus.
II ne leur veut que du bien. Trop de bien I
mcme. E t c'est sur ce point que je voudrais
lui chercher chicane, négligeant volontairement
les autres dispositions de sa proposition
qui, par ailleurs, soulèvent également d'intéressantes
controverses.
M. Maurice Robert veut réduire les écoles
normales à un rôle strictement professionnel.
La durée des études y serait ramenée
à deux ans « et les écoles normales pouvant
désormais satisfaire complètement aux besoins
du service, nul ne pourra être instituteur
public ou institutrice publique sans avoir
été élève-maître ou élève-maîtresse d'une
école normale ».
INSI, l'intention de l'auteur est très
A claire : seuls, les élèves des écoles
normales auront accès aux fonctions d'instituteur.
Les suppléants et les intérimaires
doivent abandonner tout espoir d'entrer
jamais dans les cadres. Nous revenons au
régime de la loi du 30 avril 1921, aggravé.
A cette époque, en effet, le législateur avait
prévu des dispositions spéciales en faveur,
des suppléants. Une porte de service leur
était laissée ouverte. Ils conservaient la
possibilité d'être titularisés après un stage
d'un an dans une école normale.
M. Maurice Robert se montre impitoyable
à leur égard. Les écoles normales disposet-il
dans son article premier, « se recrutent
dans l'enseignement du second degré. » Et
plus loin, à l'article 5 : «Les candidats à
l'école norma e âgés de 17 à 20 ans»... Rien
pour les suppléants. Pas même une échelle
de corde n'est prévue pour les hisser à l'intérieur
du bâtiment.
Cependant, il faut se résigner à les laisser
y entrer. Impossible d'échapper au dilemme :
le service des suppléances sera exclusivement
assuré par les élèves sortant des écoles normales,
perspective peu agréable pour nos
normaliens, ou il continuera à être confié
à un personnel de même origine qu'actuellement,
et le recrutement en serait rapidement
tari si ce personnel ne pouvait compter sur
une titularisation plus ou moins lointaine.!
Quant à l'astreindre à un stage dans une
école normale, l'expérience de 1921 a démontre
la difficulté d'organiser et d'imposer cette
obligation.
Sur ce point, la proposition Robert devra
donc être modifiée. En théorie, elle ne peut
que rallier tous les suffrages. Mais il y a | oin
de la théorie à la réalité. Et c'est exclusivement
de réalités que se nourrit une bonne
administration. ALAIN GÉRARD.
CERTIFICAT D'ÉTUDES. \i Chants scolaires par A.DANGUEUGER et J. BONNET, 'BROCHÉ'.' 3.60

PARTIE GÉNÉRALE 537
La coopérative scolaire doit
aussi transformer l'écolier.
ES années passent. Les souvenirs amassés, au
L cours de la vie s'estompent peu à peu;les
amitiés demeurent. Le bien que, grâce à elles,
l'on a pu faire ensemble porte ses fruits et,
quoi qu'on pense de ces fruits, n'eussent-ils
que la valeur d'un grain de sable, rien n'en
sera perdu. Infime est le travail de la fourmi;
néanmoins la fourmilière s'élève et se creuse
pour le bonheur de la tribu. C'est de menus
efforts incessamment répétés par l'ensemble
des humains qu'est né et que se continue le
progrès de l'humanité. Ainsi, dans les classes
organisées socialement par nos amis, quelque
chose reste encore qui durera : c'est, avec des
souvenirs nombreux et d'autant plus vivaces
qu'ils dateront de l'enfance, une leçon ineffaçable
dans le cœur des jeunes gens d'aujourd'hui
: la nécessité de l'union par laquelle on
triomphe de l'apathie générale et de la mauvaise
fortune, une espérance autant qu'un
exemple.
Cette espérance nouvelle qu'à la coopérative
les faits n'ont jamais démentie, sera une force
pour la vie. Elle y est soigneusement entretenue.
Maîtres et élèves continuent les devanciers.
A travers les générations successives
d'écoliers, le flambeau passe de main en main
et les maîtres veillent afin que la flamme soit
toujours haute et claire. Si, après quinze ans,
près de douze mille instituteurs et institutrices
en France et aux colonies nous ont suivi, si de
l'étranger nous viennent des encouragements
précieux, c'est, sans doute, parce qu'il y a
dans la petite coopérative scolaire quelque
chose de particulièrement intéressant.
E qui a intéressé tout d'abord, c'est la prospé-
^ rité matérielle d'une école jadis dépourvue
de tout et qui est maintenant visiblement
enrichie. Un matériel d'enseignement et u n
outillage collectif, une installation améliorée,
a la fois plus propre et plus riante : voilà ce
que, sagement dirigés par leurs maîtres, les
petits coopérateurs ont p u lui procurer euxmêmes.
Partout ce premier stade est accompli;
et les ressources créées chaque année, plus que
suffisantes pour l'entretien, peuvent déjà, en
maint endroit, servir en partie à d'autres fins.
Mais ce côté... intéressant de la question,
nous l'avons dit bien des fois, n'est qu'un
moyen. Le but véritable est d'autre portée.
Déjà par le fonctionnement régulier de la
petite association, c'est l'esprit d'union et
c'est l'esprit d'entr'aide qui se sont éveillés
dans les âmes. Par des actes quotidiens, des
habitudes ont été créées et c'est là une initiation
précieuse à la vie collective. Le selfgovernment
y trouve son compte aussi, dans
la confiance accordée et dans la liberté concédée,
en certains domaines, aux petits coopérateurs.
Et c'est l'éducation tout entière qui,
par la coopérative, prend sa place à côté et
au-dessus de l'instruction : éducation morale
et sociale par l'esprit nouveau introduit dans
la classe, éducation intellectuelle par l'emploi
facilité des méthodes actives, éducation esthétique
par le travail manuel mis à la portée des
enfants, éducation sous tous ses aspects !
Mais pour que soient réalisés ces heureux
résultats, il faut faire vivre réellement la
coopérative. Si elle ne fonctionne que par
à-coups, si l'effort n'est donné qu'en vue des
résultats pécuniaires, n'est-il pas à craindre
que le but véritable ne soit oublié ? Une
classe propre, embellie, abondamment pourvue,
c'est déjà quelque chose de nouveau et
de précieux; mais des élèves formés aux
bonnes habitudes d'esprit et de cœur, c'est
tout ; avec les moyens créés par eux, il convient
de s'occuper de cette fin dès qu'on le peut. La
coopérative n'a pas été créée seulement pour
procurer à l'école les ressources qui lui manquaient,
mais aussi pour amorcer, par la
gestion et l'utilisation de ces ressources, une
œuvre plus haute. Qu'on se dise bien que la
petite association qui partout a brillamment
parcouru le premier stade de l'acquisition des
moyens, doit partout, maintenant, entrer
résolument dans le deuxième stade : celui de
l'emploi régulier des moyens d'éducation
acquis ou créés.
La coopérative scolaire a transformé matériellement
l'école; n'oublions pas qu'elle doit
aussi et surtout transformer l'écolier.
PROFIT.
l% T a&tre O f f i c e g r a t u i t d e ^acstitees. Nous rappelons que noire Office de vacances esl ouvert depuis le 2G mars : il a pour but de mettre
directement en relations ceux de nos abonnés qui recherchent un logement pour une villégiature de
.vacances et ceux qui désireraient louer, en août et septembre, une partie de leur appartement ou de leur
maison.
Nous engageons nos abonnés à nous faire parvenir dès que possible leurs offres de location (Voir
'6 numéro du 24 mars, p. 501.)

538
ce Lella Baïda ».
LELLA BAÏDA est une charmante fête
coranique célébrée vers la fin du mois
de Ramadan consacré au jeûne religieux. Elle
est marquée par la remise aux jeunes élèves
du msid (école coranique) de planchettes enluminées
exécutées au cours de ce mois de jeûne.
Dès ies premiers jours clu mois de Ramadan,
chaque élève apporte un œuf et un citron au
fquih du msid (maître indigène enseignant le
Coran). Souvent même, il y joint quelque
argent.
Œufs et citrons servent en partie à préparer
les planchettes et les couleurs, mais la grosse
part servira à rendre plus substantielle la
traditionnelle harira du fquih (soupe qui est
la première nourriture cuisinée absorbée après
le coup de canon du soir annonçant quotidiennement
la rupture du jeûne).
L'argent servira à acheter les ingrédients
divers employés : papier, colle, poudre colorante,
roseaux taillés, etc...
LE fquih commence tout d'abord à j)réparer
les planchettes. Il utilise pour cela,
non pas une planchette de bois, mais simplement
des feuilles de carton qu'il recouvre d'une
belle feuille de papier blanc. 11 colle la feuille
sur le carton, soit avec du blanc d'œuf, soit
avec de la colie de farine. Quelques élèves
aisés remplacent souvent le carton par une
planchette en bois blanc, ce cjui est conforme
à l'ancienne tradition.
Ces planchettes étant préparées, le fquih y
trace des motifs décoratifs variés au moyen
d'un compas. Il assure personnellement le
traçage des dessins compliqués et charge ses
meilleurs élèves de tracer les motifs simples
destinés aux jeunes élèves. L'ensemble de ces
dessins se présente sous forme de poissons,
de papillons et surtout de rosaces.
Quand toutes les planchettes sont tracées,
et c'est généralement le programme de la
première moitié de Ramadan, il faut songer
au zouaq (enluminure). On s'occupe tout d'abord
des couleurs que l'on prépare comme celles
employées pour la gouache. Leur gamme est
généralement limitée au jaune, au vert, au
rouge, au bleu et au noir. Anciennement, elles
étaient d'origine végétale, mais aujourd'hui
c'est le droguiste qui fournit la poudre colorante.
Quelle joie à l'annonce du commencement
de l'enluminure ! Il s'agira de bien garnir les
petits motifs symétriques de chaque dessin
avec la couleur lustrée appropriée qui, en
séchant, formera un relief luisant du plus bel
eflet. Il faudra surtout éviter soigneusement
de garnir les chebbaks (petits ronds parsemés
dans chaque dessin qui émailleront l'ensemble
de petites étoiles immaculées). Chacun réalisera
au mieux le contraste des couleur-.
Pas de pinceau pour ce travail délicat, mais
simplement le roseau traditionnel dont la
pointe eflilée ira couvrir les plus petits recoins.
Les élèves, groupés à trois ou quatre aulour
d'un mejmâ (sorte d'encrier en terre cuite
vernissée percé en général de sept trous renfermant
les diverses couleurs et les roseaux
taillés), exécuteront patiemment leur travail
délicat. Un petit chiffon permettra le nettoyage
du roseau lors du changement d'emploi des
couleurs.
Tous les élèves sont attentifs pcndantles séances
d'enluminure. Ce travail de patience
exige, en outre, une parfaite sûreté de main.
Le fquih contrôle le travail et donne des
conseils pour l'emploi des couleurs. Une bonne
dizaine de jours est nécessaire pour l'enluminure
des lellas baïdas. Il faut absolument
qu'elles soient achevées pour la journée de
lila kcbira (grande nuit), le vingt-septième
jour du mois de Ramadan.
Ce jour-là, chaque élève apportera un oadeau
en espèces au fquih ; c'est le fekkak. En
échange, le donateur recevra sa lella haidu
qu'il pourra emporter à sa maison et montrer
à ses parents et amis. Le père n'oubliera pas
de remettre une petite somme à son enfant
en la lui rendant. Parents et amis donneront
également quelque chose.
Le soir même, quand la famille fera le tour
de la ville pour visiter les sanctuaires et les
mosquées illuminées à giorno, cet argent
permettra à l'enfant d'acheter des sucreries
que de nombreux marchands ambulants
offrent à tous les coins de rues ou aux portes
des lieux saints.
Chaque jeune musulman'accrochera ensuite
sa lella baïda dans sa chambre. Ce souvenir
fixera une étape évocatrice de ses études coraniques.
Quelquefois, le dessin est tout simplement
exécuté sur la planchette en bois dur utilisée
quotidiennement pour l'étude du Coran. Dans
ce cas, il ne pourra être conservé que pendant
les dix jours de congé qui suivent le vingtseptième
jour. Quand les études coraniques
reprendront, il faudra faire disparaître la
belle enluminure sous la couche de sounsal
(fine argile blanche) qui remet habituellement
à neuf sâ planchette pour l'étude journalière
du Coran. A ce moment-là, peut-êLre une larme
perlera-t-elle pour traduire son gros chagrin.
Cependant, à trois reprises au cours de ses
études coraniques, le jeune musulman chan-
CERTIFICAT 0' ÉTUDES. G. MANUEL. 100 R éd actio n S aiueiopllmeVta. 3 séries. La série. 3.60

7 Avril 34 PARTIE GÉNÉRALE 53»
géra de modèle de planchette pour adopter un
format plus grand en rapport avec les progrès
de sa mémoire. Lors d'un tel changement, il
pourra conserver sa belle lella baïda et le fquih
n'oubliera pas alors d'écrire au verso de
celle-ci le dernier verset étudié. Quelle belle
relique à conserver précieusement !
i s fillettes, qui ne fréquentent pas le msid,
L reçoivent cependant l'enseignement coranique
dans la maison particulière d'une fquira
(maîtresse coranique privée). Elles célèbrent
In fête de lella baïda avec beaucoup plus
d'éclat que les garçons.
Parées de leurs plus beaux atours, elles se
réunissent, par groupes et, à tour de rôle,
organisent de jolies petites fêtes dans la maison
de l'une d'elles. Après avoir fait admirer individuellement
leurs planchettes enluminées par
leurs hôtesses, elles placent leur lella baïda
au milieu du patio et exécutent une joyeuse
ronde tout autour en chantant la ritournelle
suivante :
Lella baïda, lella baïda !
Donne-moi un œuf pour enluminer ma planchette!
Ma planchette est chez le fquih.
Et le fquih est au Paradis.
Quoi de plus doux que le Paradis!
Notre Maître nous l'a permis.
SUR L
Petites rc
'T'ous l'admettent : une bonne classe, c'est
A une classe où la discipline semble se
faire toute seule, sans que le maître ait besoin
d'intervenir.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Voici
quelques extraits d'un carnet d'inspections :
Classe unique : 25 élèves. Une bonne leçon
de morale sur « le soin » vient de se terminer :
« Maintenant, copiez le résumé.—• Monsieur, mon
encrier est vide... — Mon cahier est fini... -—
S'il vous plaît, Monsieur, une plume, la mienne
est cassée ». Et, naturellement, cinq minutes
se perdent. J'allais intervenir discrètement,
niais continuant de feuilleter le cahier de préparation,
je rencontre un bon plan de causerie
sur ce sujet : « la prévoyance ».
Cours préparatoire. — Une leçon de lecture.
O Toi qui nous entends ! exauce nos vœux.
Ne nous refuse pas d'espérer.
Par la Majesté du Prophète Mohammed,
Mohammed et ses compagnons
Qui se trouvent au Paradis.
Tau ! Tau !
Le blé est sur la terrasse.
Fatima et Ilalima sont sur un citronnier.
Quoi de plus doux qu'un citron !
Notre Maître nous l'a permis.
O Toi qui nous entends ! exauce nos vœux.
Ne nous refuse pas d'espérer.
Par la Majesté du Prophète Mohammed,
Mohammed et ses compagnons
Qui se trouvent au Paradis.
Thé, gâteaux, jeux divers et chants accompagnés
du tambourin agrémentent les fêtes
données à l'occasion de lella baïda. Vive
lella baïda !
Plus tard, les élèves doués pour le dessin
et l'enluminure utiliseront leurs talents pourréaliser
de beaux cadres dans lesquels desversets
seront encadrés dit belles enluminures.
Ils trouveront preneurs à un bon prix à l'occasion
des fêtes canoniques.
E VIF
CHAUDANSON,
Directeur de l'Ecole de fils de notables de Rabat-
Tous sont devant les tableaux... Le maître
lit d'abord, puis tous lisent en chœur « br...r
brebis ». A la récréation, j'interroge : « Pourquoi
agir ainsi ... ? — Cela « rentre » mieuxT
M. l'Inspecteur, ceux qui savent aident le&
autres.... — Oui, mais lorsqu'ils se trompent,
vous criez bien fort pour rectifier. Le bruit
appelle le bruit ».
N
E provoquons-nous pas parfois, par maladresse
ou négligence, les « remue­
ments », l'agitation dont nous nous plaignons ?
« On ne travaille bien que dans la joie «déclarent
les Instructions officielles. Ajoutons ;
« ... et dans le calme ».
BRÉMONT,
Inspecteur de l'Enseignement primaire à Laval-
Les conférences pédagogiques de 1934.
Aux termes de la circulaire ministérielle du 7 février dernier, le sujet des conférences
pédagogiques, cette année encore, sera choisi, dans chaque département, par /'Inspecteur
d'académie.
Nous remercions par avance ceux de nos abonnés qui voudront bien nous communiquer lé
texte du sujet proposé dans leur circonscription.
Comme les années précédentes, nous serons à la disposition de ceux qui le désireront pour
leur fournir, par lettre particulière, moyennant 5 francs, des indications, une documentation,
des suggestions sur le sujet qu'ils auront à étudier.

540 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril 34
SIEVUE SCIENTIFIQUE
LÉGUA TION PERSONNELLE
I
A vie fébrile que nous impose le machi-
-> nisme moderne demande à l'homme des
qualités dont il n'avait pas besoin, au même
degré, il y a seulement un demi-siècle. La
sûreté et la promptitude de nos réflexes nous
préservent, par exemple, et préservent nos
semblables des accidents que peut entraîner la
vitesse de nos véhicules modernes. Le mécanicien
de chemin de fer qui aperçoit le signal
d'arrêt et renverse la vapeur, le conducteur
de tramway ou l'automobiliste qui bloque ses
freins devant un obstacle imprévu, le pilote
d'avion de combat qui voit surgir soudain
l'ennemi au-dessus de sa tête, redresse son
appareil et dirige sa mitrailleuse sur son adversaire,
tous ceux-là doivent attendre de leurs
nerfs des réactions extrêmement rapides. C'est
dans une fraction de seconde que se joue parfois
notre destinée.
LES physiologistes nous enseignent qu'entre
l'instant où nos sens perçoivent le
signal qui va commander notre réflexe et
l'instant où ce réflexe est accompli, il s'écoule
un temps qui varie d'un individu à l'autre et,
pour un même individu, d'un instant à l'autre.
C'est ce temps qu'on appelle Y équation personnelle.
L'excitation extérieure a provoqué
un courant nerveux qui s'est propagé le long
des nerfs sènsitifs jusqu'aux centres nerveux.
Ceux-ci ont réfléchi le courant dans les nerfs
moteurs qui l'ont transmis aux muscles
intéressés. La durée totale de ce double
mouvement est petite, mais elle n'est pas nulle.
TL est facile d'imaginer un dispositif qui
J- permettra de mesurer l'équation personnelle.
L'observateur soumis à l'épreuve
devra, par exemple, enregistrer l'apparition
d'un signal lumineux. Cette apparition sera
C
Chronographe... _c-
~T
provoquée à intervalles irréguliers par l'examinateur.
On constituera deux circuiLs électriques
juxtaposés ; chacun d'eux contiendra
une pile, un interrupteur et urfcéleetro-aimant
•enregistreur analogue à celui qui existe dans
le poste récepteur d'un télégraphê Morse.
L'un des circuits contiendra en outre une
r
lampe électrique dont l'allumage sera commai
dé par l'examinateur. Le candidat fermera
l'autre circuit, en appuyant sur l'interrupteur,
chaque fois que la lampe s'allumera. Les
styles portés par les palettes des deux élec.tros
viendront inscrire, côte à côte, sur un cylindre
enregistreur, le geste de l'examinateur ou, ce
qui revient au même, l'apparition du signal
lumineux, et la réaction du candidat. On enregistrera
le temps sur le même cylindre, au
moyen d'un chronographe, mécanisme d'hnrlogerie
muni d'un style qui tracera une encoelie
à intervalles réguliers.
L'épreuve sera répétée un grand nombre
de fois. Après l'expérience, on déroulera le
papier placé sur le cylindre enregistreur et on
mesurera avec précision, pour chaque couple
de deux inscriptions, la distance des doux
génératrices du cylindre qui passent par os
inscriptions. Supposons que le mouvement de
rotation dù cylindre soit bien régulier, et que
le chronographe fournisse une inscription tous
les 1/5 de seconde, la distance de deux inscriptions
consécutives étant égale à un centimètre.
Une distance de un millimètre entre les
génératrices que nous venons de définir représentera
donc 1/50 de seconde. Quand on aura
dépouillé les résultats de toutes les expériences,
on constatera que les valeurs obtenues
ne sont pas identiques, mais qu'elles se groupent
autour d'une valeur moyenne. On pourra
représenter ces résultats sur un graphique de
la manière suivante. On prendra une feuille
de papier quadrillé et, sur une ligne horizontale,
on numérotera les carreaux en convenant
que chacun d'eux représente un centième de
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 M
seconde. Supposons qu'on ait trouvé deux
résultats égaux à 4/100 de seconde, 6 égaux à
5/100, etc. Au point marqué 4, on élèvera une
perpendiculaire sur laquelle on portera vers
CERTIFICAT O'ÉTUDES, f,. MANUEL. 200 Problèmes "ZVépo"nia". 9 3 séries. La s érie.4.20

7 Avril 34 PARTIR GÉNÉRALE 541
le haut une longueur égale à deux fois le côté
d'un carreau. Au point marqué 5; on portera
une longueur égale à 6 fois 16 côté d'un carreau
et on procédera de même pour toutes
les valeurs obtenues dans le dépouillement
des résultats. E n joignant par un trait continu
les extrémités supérieures de toutes ccs
perpendiculaires, on obtiendra une courbe
en cloche analogue à celle que représente la
figure. Le sommet déjà cloche correspondra,
[sur la graduation horizontale, au retard le
plus fréquemment observé.
Le dispositif que nous venons d'esquisser
peut être modifié facilement suivant les conditions
de l'épreuve. S'agit-il, par exemple, d'un
conducteur de tramway ? On l'installera sur
une plate-forme d'expérience pourvue de tous
les instruments qu'il est appelé à manœuvrer.
On simulera devant lui les divers incidents qui
peuvent se présenter et l'on enregistrera successivement
l'instant où l'incident est provoqué
et celui où le conducteur a fait le geste ou les
geste; que commande cet incident. On déterminera
alors le temps qui s'est écoulé entre ccs
deux instants et il sera facile, connaissant la
vitesse normale d'un tramway dans les conditions
où se trouvait placé le conducteur, de
savoir si les réactions de celui-ci ont été appropriées
et suffisamment promptes pour éviter
les conséquences fâcheuses de l'incident.
TL peut arriver que, dans certaines fonclions,
on ne recherche pas à tout prix
la rapidité du réflexe, mais la comparabilité
de celui-ci, à divers moments d'une même
expérience ou dans diverses expériences qui
peuvent être éloignées les unes des autres. On
sait, par exemple, que pour contrôler la
marche de leurs horloges, les astronomes déterminent
chaque jour le passage d'une même
étoile dans le plan méridien du lieu de l'observatoire.
Le temps écoulé entre deux passages
successifs est le jour sidéral. Pour observer le
passage de l'étoile dans le méridien, l'astronome
chargé du service de l'heure dispose
d'une lunetle méridienne dont l'axe optique
peut balayer le méridien du lieu. Il suit l'étoile
dans son mouvement quand elle approche de
ce plan et, au moment-précis où l'image de
1 étoile vient se placer sur le réticule vertical de
la lunette, il appuie sur u n manipulateur qui
ferme le circuit d'une pile et enregistre son
geste sur un graphique où s'enregistre également
le mouvement de la pendule à contrôler.
La fermeture du circuit se fait toujours avec
un certain retard sur le passage à observer.
1 our pouvoir corriger les déterminations
obtenues,, il faut connaître la valeur de ce
retard. Supposons que deux astronomes aient
ete soumis à l'examen dont nous décrivions
tout à l'heure les épreuves, et soient 1 et 2 les
deux courbes obtenues. Le second observateur
a des retards qui, en moyenne, sont plus considérables,
mais ces retards sont plus constants
f
1)
/ i \
/ : \ 2
/ \ i 1
! 1 \
/ i i
0 1 2 3 4 5 0 7 8 0 10
et les corrections qu'on pourra faire subir à
ses déterminations seront plus sûres. Il n'est
pas douteux qu'il doit être préféré au premier,
à ce point de vue.
ON eut besoin, pendant la guerre, pour
repérer par le son les batteries ennemies,
de sélectionner des observateurs qui
devaient enregistrer, non pas des signaux
lumineux,-mais le passage de l'onde sonore que
provoque le départ d'un coup de canon. Là
encore, on recherchait, avant tout, la constance
des réactions d'un même observateur.
Des hommes appartenant à toutes les professions
furent soumis à l'épreuve et l'on constata
que les meilleurs résultats étaient donnés par
des cultivateurs ou des bergers, dont les nerfs
ne sont pas surmenés comme ceux des intellectuels
ou des citadins.
On raconte même qu'un officier zélé voulut
un jour comparer les résultats de quatre observateurs.
Il les plaça en un même point du front
avec quatre manipulateurs reliés par quatre
lignes téléphoniques à l'appareil inscriptcur.
Les quatre hommes devaient enregistrer séparémçnt
les coups que tirait une même pièce
d'artillerie. Ils se trouvaient exactement dans
les mêmes conditions expérimentales, au même
moment de la journée et cette épreuve collective
devait donner les meilleurs résultats.
L'officier ne tarda pas à constater que les
inscriptions s'enchevêtraient d'une manière
incompréhensible. Il prit la détermination
d'aller voir ce qui se passait à l'observatoire et
voici ce qu'il constata. Les quatre observateurs
avaient pensé qu'un seul suffisait à faire
ce qui avait été demandé à chacun d'eux. Les
quatre. manipulateurs, disposés côte à côte
sur un siège, étaient recouverts d'une planchette
sur laquelle s'était assis l'un des hommes.
Chaque fois qu'il entendait un coup de canon,
il soulevait légèrement son corps et le laissait
retomber lourdement sur la planchette. Il
disposait ainsi de toutes ses facultés pour faire
une manille avec ses trois compagnons.
ÇJjRTlF/CAT D'ÉTUDES.pA. HOLOT. ZOOQuestionsd&Sciences usuelles
CU. B'RTJNOLD.
avec La
réponses, série. 2.75

542 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril 3^'
VARIÉTÉS
LA MORT DE CHARLEMAGNE 1
Voici quelques pages extraites d'un important ouvrage publié sous le titre « Gharlemagne
par M. Kleinclausz, doyen de la Faculté des lettres de Lyon.
Louis est désigné comme le successeur
de Gharlemagne.
R, à la fin. de l'année 813, l'âge et la maladie
O ne lui laissaient plus l'espoir d'une
longue vie. T^ouis survivait seul de ses fils
et les ambassadeurs byzantins venaient de le
saluer du titre de Basileus. Il n'avait donc plus
aucune raison de remettre sa décision à plus
tard; sinon, il risquait d'être surpris par la
mort avant d'avoir rien fait et de compromettre
ainsi cette paix dont il souhaitait tant qu'elle
lui survécût. Tel était d'ailleurs l'avis de son
entourage, qui le lui fit connaître par la voix
d'Eginhard. C'est pourquoi furent convoqués
à l'assemblée d'Aix des évêques, abbés, comtes,
prêtres, diacres et grands laïques, de tout
l'empire, tandis que le roi Louis était invité à
s'y rendre. Tout le monde présent, l'empereur
prit la parole, et après avoir rappelé les services
rendus à l'Etat par le roi d'Aquitaine et
sa fidélité inébranlable envers son père, il
demanda à tous les assistants, « du plus grand
au plus petit », s'ils étaient d'avis qu'il lui
transmît le titre impérial. La réponse unanime
fut que ce projet était « conforme à la volonté
de Dieu et à l'intérêt du royaume a.
En conséquence, le dimanche 11 septembre
S13, s'accomplit dans la chapelle d'Aix une
cérémonie grandiose. Charlemagne, vêtu des
insignes impériaux, fit son entrée dans l'église,
couronne en tête, appuyé sur l'épaule de son
fils. Agé de trente-cinq ans, celui-ci était alors
en pleine vigueur, et, bien qu'il fût seulement
de stature moyenne, sa forte poitrine, ses
larges épaules, ses bras puissants formaient
un vigoureux contraste avec lés membres
fatigués du vieillard dont il guidait les pas;
mais leurs visages au teint brillant, aux yeux
grands et clairs, étaient empreints d'une égale
noblesse. Us s'avancèrent jusqu'à l'autel de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, où Charlemagne
avait fait déposer une couronne d'or autre
que la sienne; puis, après avoir longtemps
prié ainsi que Louis, l'empereur se tourna vers
son fils et, devant la foule des évêqùës et des
grands, lui exposa longuement ses devoirs,
« l'avertissant par-dessus tout d'aimer et de
craindre le Dieu tout-puissant, d'observer
ses préceptes et de défendre ses églises », lui
enjoignant « de se montrer toujours miséricordieux
pour ses sœurs, ses neveux, et en
général tous ses proches », lui demandant
« d'honorer les prêtres comme des pères, d'aimer
les peuples comme ses fils, d'introduire au
besoin par la force les superbes et les criminels
dans la voie du salut, d'êti'e le consolateur
des monastères et le père des pauvres, de choisir
des ministres fidèles, incorruptibles et crai­
1. Un vôKin-4. Pai'is. Hachette, éditeur, 50 francs.
gnant Dieu, ayant en haine les présents, de
ne dépouiller aucun homme de sa charge sans!
motif, bref, de se montrer irrépréhensible en
tout temps devant Dieu et devant tout le
peuple. » Enfin, il l'invita à lui faire savoir
s'il voulait obéir à ses commandements et,
le roi d'Aquitaine ayant répondu affirmativement,
Charles prit la couronne déposée
sur l'autel et la lui mit sur la tête, tandis que
la foule criait joyeusement : « Vive l'empereur
Louis ! » La messe célébrée, les deux empereurs
sortirent, le fils soutenant toujours le père,
après que celui-ci eut remercié Dieu en ces
termes : « Sois béni, Seigneur Dieu, toi qui
m'as donné de voir aujourd'hui de mes yeux
un fils né de moi assis sur mon trône. » Un|
brillant festin termina, selon l'usage, cette 1
grande journée.
Sa succession réglée, Charlemagne montra
une fois de plus qu'il n'entendait rien changer;
à la constitution de l'Etat franc, tant qu'il
vivrait. Après avoir prodigué au nouvel auguste
les honneurs et les présents et l'avoir tendrement
embrassé, il l'invita au bout de quelques
jours à rentrer en Aquitaine, ce ' qu'il fit, et,,
dit un ancien historien, « le seigneur empereur
conserva son royaume et son titre avec honneur,
comme il convenait ».
Derniers moments de l'Empereur
EPENDANT Charlemagne n'avait rien voulu
C changef à son genre de vie et, après le
départ de Louis pour l'Aquitaine, il se rendit,
comme au temps de sa jeunesse, aux environs
d'Aix pour chasser. Quand il rentra, dans son
palais, vers le i er novembre 813, la maladie
le terrassa définitivement. A partir de ce
moment, les incommodités se firent de plus
en plus fréquentes et, le 22 janvier 814, à la
suite d'une violente attaque de fièvre survenue
après un bain, il dut s'aliter. En vain il essaya
d'une diète absolue, se contentant d'un peu
d'eau : une pleurésie se déclara et, le 27 janvier,
il fit appeler son archichapelain, l'archevêque
de Cologne Hildebald, pour recevoir les derniers
sacrements. A cette heure suprême do sa
vie, il .était tout à. la dévotion, priant, faisant
des aumônes, mais ses forces l'abandonnaient
de plus en plus. Le samedi 28 janvier, vers
neuf heures du matin, après avoir esquissé
de son mieux le signe (le la croix sur son front,
sa poitrine et tout son corps, il réunit les pieds,
allongea "les bras, ferma les yeux et expira en
prononçant les paroles du psalmiste : « Seigneur,
je mets mon âme entre tes mains.» Il était
âgé de près de soixante-douze ans et en avait
régné un peu plus de quarante-cinq.
KLEINCLAUSZ.
CERTIFICAT D'ÉTUDES. M. HOLOT. 100 Questions d'histoire c L 10 g°éogpii O ie S répontes. 2-^

7 Avril 34 PARTIE GÉNÉRALE
LA PAGE RECREATIVE
La naissance de la III e République
et M. F. Bouisson.
N jour, un parlementaire était à la tribune;
U il faisait un -excellent discours documenté,
intéressant, mais :
— La République, dit-il, n'a encore que
67 ans*..
On était en 1927. M. Bouisson bondit sur son
siège, se pencha vers l'orateur :
— 57, mon ami, 57; de 1870 à 1927, il n'y a que
57 ans.
— Bah ! fit le député plaisamment, la République
n'est pas femme à se fâcher pour cela.
Elle s'en moque bien.
—• Oui, la République ! dit alors M. Bouisson
au milieu des rires de toute la Chambre; mais,
moi aussi, je suis né en 1870, et je ne veux pas
qu'on dise que j'ai 67 ans !
(Voilà).
RCommuniqué par M. PIERRE GAMACHE,
L ihsl., Pointu-Noire. (A. E. F.).
Un mot du roi des Belges.
K roi des. Belges menait. souvent à Paris,
L incognito. Au cours d'une de ces visites,
il y a quelques années/il ^accepta ^ dîner, un
soir, chez une grande dame française afui de
rencontrer un écrivain célèbre.
Celui-ci, dont les idées révolutionnaires
n'étaient ignorées de personne, crut devoir, tout
en dégustant des mets savoureux, tenir devantle
roi des propos incendiaires.
Albert I er , qui l'écoutait avec attention,
remarqua l'air affreusement gêné de la maîtresse :
de maison. Alors il se pencha vers elle et' lui dit
à l'oreille, tandis que l'écrivain se servait une:
part copieuse de truffes au Champagne :
—• Regardez ce qu'il mange et vous ne croirez:
pas ce qu'il dit.
- (Voilà.)
Communiqué par MME BRICIIE,
D ojue E.Decorps. Villeurbanne (Rhône).
Le châtiment.
P'IIÀRLES-QUINT, dans sa retraité, se livrait
à des travaux d'horlogerie. Or, un matin,
son domestiqué, entrant dans la cellule de son
royal maître, renverse maladroitement la table
où se trouvaient alignées une trentaine de
montres. Le domestique devient blême. Il
s'attend à quelque châtiment. Quelle n'est ças
sa stupéfaction de voir Charles-Quint lui designer,
en souriant, les môntres brisées :
: — Bravo, mon enfant. Tu es plus habile que
moi, car t u as trouvé le moyen de les mettre
toutes d'accord.
Lectures pour ions. L. Lovs.
[
Communiqué par MME HERBA-UT, inst.
Boirargues} par Montpellier (.Hérault).
Une épitaphe de Catherine de Médicis.
\TOICI line épitaphç de Catherine de Médicis
qui eut, à son époque, un grand succès :
« La reine, ci-gît,, fut un diable-et u ç ange
Toute pleine de blâme et de louange
Elle soutint l'Etat et l'Etat mit à bas
Elle fit maints accords et non moins dé débats
Elle enfanta trois rois et trois guerres civiles
Fit bâtir des châteaux .et ruina des villes
Fit de bonnes lois et dé mauvais édits'
Souhaite-lui, passant, çnfer et paradis. »
Reines de France, par EMILIE CARPENTIER.
U
I Communiqué par ÎÎME' G AUTIER, inslit.
L Chànipdchicrs (Dèux-Sèires),
Vocation.
NE vocation n'est pas toujours- bien marquée,
un flottement se produit, on tergi­
verse, on s'interroge, on "se tâte, puis, les circonstances
aidant, il faut souvent peu de chose
pour en décider.
Un jeune homme avait ainsi longtemps
hésité entre la peinture et la médecine. Finalement,
il s'était- arrêté à l'idée, qu'un jour, il
serait médecin.
Des amis lui demandèrent les raisons qui
avaient pu amener ainsi assez subitement 6a
détermination : « Voici, dit-il : dans la peinture,
toutes les fautes sont exposées à la vue, tandis
que dans la médecine, elles sont entenrées avec
le malade ».
Marseille-Matin.
FCommuniqué par JIME PASTORET, inslit.
|_ à Seillans (Var).
La rose et la violette.
'INSTITUTRICE cherche à faire comprendre
L par l'image la différence existant entre
la rose et la violette.
— Une belle- dame, dit-elle, portant une
somptueuse toilette, passe fièrement dans la
rue, sans daigner regarder personne : c'est la
rose. Derrière elle,, vient une petite créature qui
marche tête baissée.
Et une élève d'interrompre :
— C'est son mari.-
Communiqne par MLLE ÏVIR!\ISIER, insl.,
I à la Grand*Maison (Pas-de-Calais).
Le subtil mendiant.
ous la place de la Concorde, dans les cou­
S loirs du Métro et du Nord-Sud où passent
des milliers de voyageurs, un mendiant s'est
installé sur un petit pliant, la casquette à la
main. Il fait de belles journées. Frais et gaillard,
il pourrait travailler : il aime mieux gagner
ainsi sa vie.
Voici le brèf dialogue que nous surprimes
hier entré un passant trop moraliste et lui :
— N'avez-vous pas honte, disait le passant,
de faire un pareil métier ?
— Monsieur, répliqua le drôle, j accepte
l'argent des imbéciles, et non leurs impér-
tineilCeS ' . ' (VAvénir).
VCommuhiquè par "M. 'GEORGES TEXIER,
L • iiïstitixteûr'ù Sigismoiid (Vendée).
Chacune des anecdotes de la Page récréative donnent lieu à une rétribution de cinq francs.

MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril 34
COMMUNICATIONS
Postes vacants aux colonies pour
octobre 1934.
On demande actuellement aux colonies pour la
rentrée .d'octobre un certain nombre d'instituteurs,
à savoir :
1° En A. O. F., 12 instituteurs pourvus du B. S.
et du C. A. P.
2° A Madagascar. — 9 instituteurs pourvus du
B. S. et du G. A. P.
Les instituteurs dos trois classes de début auront
la préférence.
II n'y a de poste vacant dans aucune autre colonie
et il n'y a nulle part aucun poste vacant ni pour
institutrice ni pour ménage enseignant.
Adresser les demandes, dès à présent, au Ministère
dos Colonies (Inspection-Conseil de l'Instruction
publique) qui fournira tous les renseignements
complémentaires nécessaires.
Une fête normalienne.
Les élèves-maîtres de 3° année do l'Ecole Normale
d'Instituteurs do Versailles organisent îc 22 avril,
à 14 h. 30, dans les nouveaux bâtiments, 3, boulevard
de Lesseps, une fête de promotion au cours do
laquelle ils' interpréteront * l'Exlra » de P. Vebcr,
Monsieur de Pourceau r/nac, comédie-ballet de Molière.
Chants et récits divers.
La location est ouverte :
Ecrire à' M. Diard, Ecole Normale de Versailles.
CONCOURS DES FURETEURS
Résultats du Concours n° 2g.
Question principale. — Le personnage historique
qui fui successivement roi des Romains, roi
de Bohême, roi de Hongrie, empereur d'Autriche,
et qui refusa la couronne de Pologne est Maximilien
II (1527-1576), fils de l'empereur Ferdinand
i or .
Cette question nous a été communiquée par
M. Taccoen, Ecole Normale, 44, rué d'Arras, à
Douai (Nord) (prix de 25 fr.).
Question subsidiaire. — Nous avons reçu
40 réponses exactes.
Le lauréat de ce concours est M. E- Pérochon,
Instituteur à Verruycs (Deux-Sèvres) qui a indiqué
que nous recevrions 38 réponses exactes (prix
de 50 fr,).
Concours n 3 32.
Question principale. — Un automobiliste ayant
causé un accident a pris la fuite sans que le numéro
de sa plaque ait pu être relevé exactement. Certaines
observations ont été faites et la police a recueilli les
déclarations suivantes :
1 er témoin : les 6 chiffres du numéro sont différents
;
2° témoin : les 3 premiers chiffres forment un
carré ;
3 3 témoin : les trois derniers chiffres forment un
cube ;
4 e témoin : le nombre est divisible par 3;
5 e témoin : les deux chiffrés du milieu forment un
nombre premier.
Quel est le numéro de la plaque ?
Question subsidiaire. — Combien de nos abonnés
répondront exactement à la question principale
p
Les réponses devront nous parvenir, au plus
tard, le mardi 17 avril.
Les résultats do ce concours paraîtront dans
le; Manuel général n° 31, du 28 avril.
S®€Mir les Bibliothèques scolaires*
André Lauric a été, parmi les romanciers de la
jeunesse, un des plus brillants. Son nom vient
immédiatement après celui de Jules Verne dont
il a été l'émule. Comme lui, il sait donner un puissant
accent humain aux romans d'aventures qui,
sous sa plume, ne sont pas seulement des imbroglios
plus ou moins compliqués, mais des récits
vraiment attachants et émouvants. Quel est le
secret commun à André Lauric et à Jules Verne ?
C'est qu'ils ont fait do leurs personnages de vrais
êtres de chair et d'os, parfaitement vivants, non
de vains fantoches; le lecteur s'intéresse à eux, les
voit agir en se rendant compte des sentiments,
des mobiles qui les poussent à l'action, approuve
ou blâme leurs actes. Cet art de faire vivre les
personnages en les mêlant intimement aux péripéties
du roman, les deux grands romanciers
l'ont possédé à un rare degré, et c'est pourquoi,
UN ROMAN D'ANDRE LAURIE
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pas le seul signe, ni le seul inconvénient de l'anémie
: elle s'accompagne d'autres troubles bien plus
l>cuiBles, vertiges, fatigue constante, tristesses
invincibles, névralgies... Parmi les malaises les
plus caractéristiques, notons la lenteur des digestions,
l'atonie générale du tube digestif. Cette
inertie (qui a souvent son origine dans l'insuffisance
hépatique), offre le danger particulier d'encombrer
l'organisme de déchets et par suite d'intoxiquer
le sang, déjà pauvre, en le chargeant de poisons
intestinaux qui devraient normalement être
éliminés chaque jour.
De sorte que l'anémique se trouve pris dans un
cercle vicieux d'où il lui semble qu'il ne peut
sortir. Son anémie se renforce elle-même, et l'effet
augmente la cause...
Ce qu'il faut donc soigner, c'est l'intestin et le
sang : en débarrassant régulièrement l'organisme
ses déchets toxiques, en augmentant les sécrplions
gastriques et en activant les fonctions du
foie, on purifiera le sang, on lui rendra sa force et
sa fraîcheur. C'est là précisément le rôle de la
Tisane des Chartreux de Durbon, qui tire des
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vivifiant et activant dont l'anémique a besoin. Ce
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et Membres de l'Enseignement
Se recommander du Manuel général.
5313. — INID. LAHURE, 9, rue de Fleurus, Paris. — 1934. Le Gérant : WALTENER.

anuel général 1933-1934, N # 28 7 Avril 1934
PARTIE ADMINISTRATIVE
Textes officiels.
dmission dans les écoles primaires supérieures
et les cours complémentaires.
Circulaire ministérielle du 16 mars 1934
MM. les Recteurs et Inspecteurs d'académie.
Pour répondre à diverses questions, j'ai l'honnir
de vous faire connaître dans quelles condijns
les élèves seront admis dans les écoles priaires
supérieures à la rentrée d'octobre 1934, en
[édition des circulaires du 11 juin et du 25 nombre
1933.
L'enseignement primaire supérieur, faisant suite
l'enseignement primairo élémentaire, reçoit les
èves qui, pourvus du certificat d'études priaires,
ont achevé leur scolarité primaire, et sont
;és d'au moins douze ans révolus au 31 décembre,
n quelle classe doivent-ils entrer pour suivre le
lurs normal des études primaires supérieures ?
Ces études ont une durée réglementaire de trois
îs et sont sanctionnées par le brevet d'enseilement
primairo supérieur et par le brevet éléentàire,
auxquels peuvent seuls se présenter les
indidats qui ont 16 ans révolus au 31 décembre,
en résulte que les élèves qui veulent, après les
ois années réglementaires d'études, se présenter
1 brevet élémentaire ou au brevet d'enseignement
imaire supérieur, doivent avoir, en entrant en
e année, 13 ans révolus au 31 décembre. Les
èves entrant en l re année avant l'âge de 13 ans
: peuvent pas, au terme do leurs études, être
indidats à ces examens et sont obligés de redouter
la 3 e année.
Cette prolongation irrégulière des études priaires
supérieures provient le plus souvent de ce
it que les élèves ont passé directement de la
asse du certificat d'études dans la première année
ccole primaire supérieure, au mépris de l'organiition
réglementaire de nos écoles.. Il existe en
iet après la classe du certificat d'études (cours
ipérieur l re année) dans les écoles primaires' éléentaires,
ou avant la classe de l re année dans les
:oles primaires supérieures, une classe où sont
Imis les élèves titulaires du certificat d'études
rimaires, qui ont 12 ans au 31 décembre, .et qui
sulent soit achever le cycle complet de la scolate
primaire élémentaire, soi t se préparer aux études
rimaires supérieures. C'est le cours supérieur
• année) des écoles primaires élémentaires ou
cours préparatoire des écoles primaires supécurcs.
Dans celte classe doivent entrer norma-
Ment les élèves pourvus du certificat d'études,
ui auront 12 ans révolus au 31 décembre suiant.
H arrive parfois que des enfants bien doués parjurent
le cycle complet des études primaires élémentaires
en six ans au lieu de sept. Us ont suivi la
'asse du certificat d'études à 11 ans (cours supéeur
l re année) mais ils n'ont pu se présenter à
« examen que l'année suivante (cours supérieur
année)'; S'ils ont le certificat d'études et si,
"oiquo âgés de 12 s au 31 décembre, ils ont, en
'«i suivi régulièrement les deux années régulières
du cours supérieur, ils remplissent les conditions
pour etre admis en l re année d'école primaire
supérieure.
Mais cette mesure ne doit être prise qu'en faveur
de très bons élèves, qui soient très nettement au
niveau de la l re armée d'école primaire supérieure
et qui perdraient leur temps et leur entrain à
revoir dans un cours préparatoire d'école primaire
supérieure un programme qu'ils connaissent parfaitement.
Elle n'est opportune que pour des élèves
non pas à la remorque, mais à la tête de leur classe,
et qui, on 3 e année, seront, malgré leur âge, facilement
au niveau du brevet élémentaire. L'année
suivante, ils no redoubleront pas la 3 e année;
dans une 4 e année, ils prépareront non pas seulement
le brevet élémentaire, mais encore et avec
toutes chances do succès, le concours d'entrée
dans une ccole ou dans une administration.
Pour tous les autres élèves, il est plus profitable
d'avoir fait une année préparatoire que de redoubler
une troisième année. L'intérêt, commun des
maîtres et des enfants est de n'admettre en 3° anné&
que des élèves aptes à en suivre facilement les
enseignements et d'alléger les classes d'examens
d'élèves à qui deux années de travail sont nécessaires
pour se présenter avec chances sérieuses de
succès.
C'est à la conscience des professeurs et des directeurs
que les parents s'en remettent pour décider,
dans l'intérêt unique des enfants. C'est à eux aussi,
délibérant en Conseil des maîtres, que je fais
confiance, pour affecter chaque élève à la classe où
son travail donnera les meilleurs résultats. Les
directeurs et les directrices devront prévenir par
écrit les parents que les élèves, exceptionnellement
admis en l ro année à 12 ans, devront faire
4 années d'études avant de pouvoir se présenter
au brevet élémentaire ou au brevet d'enseignement
primaire supérieur. Directeurs et professeurs devront
porter une attention particulière aux études
et aux progrès de ces élèves et, le cas échéant,
leur faire doubler la l re ou la 2 e année, s'ils constatent
que les résultats ne correspondent pas aux
espérances.
En 1934, comme déjà en 1933, aucun crédit n'a
été inscrit au Budget pour créations d'emplois
dans l'enseignement primaire supérieur. Il me sera
donc impossible d'augmenter le nombre des professeurs
dans aucune écolo primaire supérieure. Si
les demandes d'inscriptions en l re année paraissent
devoir excéder le nombre des places disponibles,
non seulement à l'internat, mais aussi dans les
classes des professeurs actuellement en service
dans chaque établissement, il conviendra d'instituer
un concours d'entrée en première année. Tous
les enfants qui auront 13 ans révolus au 31 décembre
1934 peuvent s'y présenter. Les enfants
qui auront 12 ans révolus à la même date et qui
ont suivi régulièrement depuis octobre 1932 les
deux années du cours supérieur avant d'obtenir lo
certificat d'études pourront aussi y prendre part.
Le classement se fera en tenant compte des con-
'JjRJIFICA T D'ÉTUDES. 26 Chants scolaires d'auteurs différents. I vol. ïn-16, cari. 4.60

10 ; MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril
Une dictée • • •
Une leçon de choses..
La cuisson du Riz.
" Il n'y a rien de pire...
et de meilleur que la
langue " a dit Esope, On
peut en dire autant du riz
Rien de plus exécrable
que du riz mal cuit. Rien
j \ u de c pplus iud davuui savoureux UUA 4qu'un U t
^ riz bien préparé. Appr
^ nez donc à a cuire le ri riz.
Pour bien cuire le riz, il
faut d'abord le laver
jusqu'à ce que l'eau ne
soit plus trouble. Puis le
mettre sur feu vif dans
de l'eau froide salée en
le recouvrant à peine.
Quelques tours de bouillon.
Remuez un peu et rejetez
toute i'eau en excédent.
Remettez le riz sur
feu doux dans un récipient
bien clos et laissezle
gonfier vingt minutes
environ sans le remuer.
C'est ainsi que l'on prépare
le bon riz d'Indochine.
Ecrire au bureau de Propagande '
62, Rue de Richelieu, Paris (2 e )

7 Avril 34 PARTIE ADMINISTRATIVE. — N° 28 107
naissances et des aptitudes des enfants plus que de
'leur âge. Les boursiers subiront le concours d'entrée
en l r0 année comme tous les autres élèves.
Le cours supérieur 2° année dans les écoles primaires
élémentaires ou le cours préparatoire des
écoles primaires supérieures est une classe de la
scolarité obligatoire. L'État qui impose l'obligation
doit donner aux parents les moyens d'y satisfaire.
11 n'y a jamais manqué, même en ces temps
de nécessaires compressions budgétaires. Partout
où les effectifs le justifieront et où les conditions
matérielles le permettront, je suis disposé, dans la
limite dos crédits inscrits au Budget et après avoir
prononcé toutes les suppressions compatibles avec
la bonne administration do l'enseignement, à
crée; des classes de cours supérieur 2 e année ou des
classés de cours préparatoire.
Il c:st bien entendu qu'il ne saurait y avoir aucune
rivalité entre les cours supérieurs (2 e année) des
écoles primaires et -les cours préparatoires des
écoles primaires supérieures. Dans une école
primaire où il est possible d'instituer, soit une
classe de cours supérieur 2 e année, soit «ne section
spéciale dans une classe à deux cours, les élèves
doivent achever à cette école leurs études primaires
élémentaires, et entrer ensuite à l'écolo primaire
supérieure directement en l re année. Au contraire,
lorsque le nombre des classes et des élèves ne permet
pas d'avoir dans une école primaire élémentaire une
classe ou une section spéciale de cours supérieur
2° année, les enfants de cette école, une fois pourvus
du certificat d'études, peuvent être admis au cours
préparatoire d'une école, primaire supérieure.
Cours complémentaires.
'L'admission des élèves dans les cours complémentaires
se fera dans les mêmes conditions que
dans les écoles primaires supérieures.
Je ne saurais trop insister sur l'utilité d'organiser,
daiis toutes les écoles primaires pcrniniies d'un
cours complémentaire, une classe de cours supérieur
2 e année pour les élèves reçus au certificat
d'études. Lorsque les effectifs ne permettront pas
de créer une classe spéciale de cours supérieur
2 e année, il sera de bonne pédagogie de constituer
une section spéciale dans une classe à deux cours.
Une année d'initiation, comparable au cours préparatoire
des écoles primaires supérieures, a la
plus haute importance pour les progrès ultérieurs
des élèves, au cours complémentaire.
Cette organisation pédagogique placera les
élèves des cours complémentaires dans les mêmes
conditions scolaires de travail et de progrès que les
élèves des écoles primaires supérieures.
Comme dans les écoles primaires supérieures, il
est normal que les élèves entrant en l re année de
cours complémentaire soient âgés de 13 ans révolus
au 31 décembre. Toutefois les enfants âgés de
12 ans révolus, qui auront fait deux années de cours
supérieur avant d'obtenir le certificat d'études,
pourront être admis en l ro année, s'ils sont jugés
aptes à suivre cette classe. (A suivre).
En lisant l'Officiel.
Charges de famille du retraité.
L'article 41 de la loi du 30 mars 1929 dispose :
« lorsque le bénéficiaire d'une pension d'ancienneté
aura des enfants postérieurement à sa mise à
la retraite, sa pension sera majorée des indemnités
pour charges de famille qu'il percevrait s'il était
en activité ». (J. O. du 7 mars 1934. — S. p. 366).
Pension pour services hors d'Europe.
Il a .été exposé que la loi de 1853 accorde aux
fonctionnaires venant de France une majoration
de service égale à la moitié du temps passé en
Afrique du Nord, et demande si cette majoration
est accordée aux fonctionnaires (instituteurs)
prenant leur retraite en 1934, quel que soit le
nombre de leurs années de services antérieurs à la
loi de 1924.
Réponse affirmative. En application des dispositions
de l'article 77 de la loi du 14 avril 1924,
qui autorise les agents en fonctions lors de la promulgation
de la loi à revendiquer le bénéfice des
dispositions antérieurement en vigueur pour les
services accomplis avant ladite promulgation
toutes les fois que ces dispositions sont plus favorables
que celles de la loi nouvelle, les fonctionnaires
retraités ont le choix, pour lo décompte
do la bonification de service afférente à leurs
séjours hors d'Europe, entre l'un ou l'autre des
deux régimes, c'est-à-dire qu'ils peuvent opter
entre les deux combinaisons ci-après :
1° Décompte, pour la période antérieure au
17 avril 1924, de la bonification de services prévue
par l'article 10, paragraphe 1 er , do la loi di^
9 juin 1853; décompte pour la période postérieure
de la bonification de services instituée par l'article
9, paragraphe 1 er , de la loi du 14 avril 1924;
2° Application, tant pour la période antérieure
que pour la période postérieure au 17 avril 1924,
de la bonification de services prévue par l'article 9,
paragraphe 1 er , susvisé. (J. O. du 7 mars 1934. —
S. p. 366).
Èloignement de l'école : bourses d'entretien.
Les renseignements nécessaires à rétablissements
des états de propositions des bourses d'entretien
sont fournis, dans chaque département,
aux inspecteurs d'académie qui adressent ensuite
au ministère leurs propositions. Pour l'attribution
des bourses, il est tenu compte : a) de
l'éloignemcnt de l'école; b) de la situation do
famille; 2° les familles qui se croient lésées peuvent
adresser une réclamation au ministre avant que la
répartition totale des crédits ne soit faite, [J. O.
du 1 mars 1934. —D. p. 816).
Indemnités de déménagement.
Des indemnités de déménagement peuvent être
accordées, dans les limites des crédits inscrits au
budget, aux instituteurs ayant été, par suite de
la suppression do leur poste, l'objet d'une nomination
d'office à un poste inférieur ou équivalent
à celui qu'ils occupaient. Ces maîtres doivent,
par la voie hiérarchique, adresser leur demande,
accompagnéo des factures justificatives, à M. le
préfet de leur département. [J. O. du 10 mars 1934.
— D. p. 885).
CERTIFICAT iP'£n/l7fS.iM.Hoi.OT.2000uestionsileSciencesusiieHesrgp,"°fes,s£îe.2- l 75

10S MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril 34
y j e ^ . x e t ^ e *fé
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(L'EXCELLENTE AFFAIRE DU MOIS:
98.518 Lustra en bronza fondu à 4 lumières '

Manuel général 1933-1934 N» 28 7 Avril 1934
PARTIE SCOLAIRE
RTRT TOPPAPtTÏTT IMCillVï? A fJTÎ^^ [Sous cette rubrique, noirs mettrons ici, chaque semaine, l'annonce des
t)l^IL/Ljr\.Ai i l 1 H/ —— - îUU V tL JLIJ / publications nouvelles pouvant intéresser nos lectrices et lecteurs.]
Emile de Girardin, le créateur de la Presse moderne, par M AURICE RECLUS. — Un vol-in-8,
des a Figures du Passé », broché : 25 fr. ; cartonné : 35 fr.
Journaliste lui-même, et d'un beau talent, historien réputé, M. Maurice Reclus nous donne une vivante biographie
du pèro du journalismo moderne, de cet Emile de Girardin qu'on a pu appeler le Napoléon de la Presse. Ecrite avec
l'esprit brillant et la sûreté d'information qu'on connaît à son auteur, cette biographie campe superbement « l'homme
qui connut tant de gens et fut mêlé à tant de choses »...
Toute la vie de Girardin passe sous nos yeux, de la naissance adultérine au diiel avec Carrel, des grandes luttes de
la maturité aux dernières batailles du vieillard.
CENTRE D'INTÉRÊT : L'ARROSOIR
Exercices d'observation et modelage.
Un arrosoir d'enfant. — Matériel : Un arrosoir
par groupe de 5 ou 6 enfants.
REMARQUE. — I' est utile de lier toujours 'es
exercices d'observation aux exercices de modelage
et aux exercices de dessin. En effet, un objet est
connu lorsque l'enfant en a pris possession par tous
ses sens. Cependant, rien n'oblige la maîtresse à
présenter toujours en premier lieu l'exercice, d'observation
et de le faire suivre par les exerc.ces de
modelage et de dessin. A l'école maternelle, les procédés
d'enseignement n'ont rien de rigide et d'uniforme,
ils varient su.vant les sujets, et la maîtresse
s'efforce de les présenter de la manière qui soit le
plus agréable et le plus profitable aux enfants
Ainsi, nous avons montré, dans notro précédente
leçon, comment un exercice d'observation pouvait
être confondu avec ''exercice de dessin. Cette fois
nous donnerons un exemple d'observation combinée
à un exercice de modelage.
L'objet de noire élude est cette semaine un objet
fabriqué : l'arrosoir. C'est dire qu'il ne retiendra
pas 'ongtemps l'attention de nos élèves si la maîtresse
ne le fait- pas étudier act:vement, la pâte
plastique à la main, pour essayer d'imiter le modèle
donné.
Pourquoi no pas commencer par le dessiner ?
C'est parce que le dessin en est très difficile. Ne
faut-il pas proportionner la hauteur à la largeur,
donner aux anses une forme convenable? etc II
apparaît judicieux de l'observer en composant
chaque partie patiemment, au fur et à mesure de
son étude.
Demandons d'abord aux enfants :
A quel usage cel ustensile esl-il destiné?s-* Il est t'ait
pour contenir la plus grande quantité d'eau possible
afin do la verser sur les plantes.
La partie principale de l'arrosoir est un cylindr»
(comme le tuyau du pocle, comme le verre d'une
lampe), plus haut que 'arge. Prenons un gros morceau
do pâte plastique, roulons-le entre nos mains,
puis roulons-le sur la planche à modeler pour que
la surface en soit bien unie et lisse.
Soulevons l'arrosoir de fer. Quelle est la forme du
fond ? #->• Elle est ronde, comme le couvercle d'un
poêle. Le rouleau de pâte que nous avons modelé a
un fond tout bosselé. Aplatissons sa base en la
frappant légèrement sur la table. Plaçons le cylindre
insi obtenu sur la planche. Est-il bien d'aplomb ?
e penche-t-il pas à droite ? à gauche ? Les bords en
>ont-ils bien droits ?
Regardons à nouveau l'arrosoir. Repose-t-il
lirectement sur le sol? Que voyons-nous autour du
ond ? »->• Un cercle de fer qui l'entoure et le rend
Partie scolaire.
plus solide. Plaçons un cercle de pâte autour du
rouleau dressé sur la planche.
Observons maintenant la partie supérieure de
l'arrosoir. — Le« bords se rapprochent pour fermer
presque complètement l'orifice. De loin, nous no
voyons que deux lignes obliques qui partent des
bords du cylindre et ne se rencontrent pas tout â fait
au sommet. L'un des enfants se place juste au-dessus
de l'arrosoir. Que voit-il ? »-> Un trou rond par
lequel le jardinier emplit l'arrosoir d'eau.
Prenons un peu de pâte, donnons à sa base le
même diamètre qu'au cylindre, amincissons-le de
manière à lui donner une forme pointue. Nous
coupons ensuite la pointe avec l'ébauclioir.
Que voyons-nous de chaque côlé de l'arrosoir ? *->•
Nous voyons un tube creux et terminé par une pomme
donl l'une des faces est percée de trous comme une
passoire. Le tube par où l'eau arrive à la pomme
est rattaché au sommet do l'arrosoir par une barre
de fer horizontale. Pourquoi ?
Prenons un peu do pâte, roulons-la pour obtenir
un long Lube étroit au sommet, large à la base.
Retirons la pomme de l'arrosoir. Quelle est sa
forme ? A quoi sert-elle ? Arrosons une plante avec
l'arrosoir non muni d'une pomme. La plante se
penche, elle pourrait se briser. L'eau coule trop fort
et en trop grande abondance. Elle se répand toute
au même endroit et creuse la terre au pied de la
plante, s'étalant ensuite en une large flaque.
Plaçons la pomme à l'extrémité du tube et arrosons
une autre plante Regardez l'eau qui sort do
l'arrosoir. »-> Elle se partage en petits jets qui
s'écartent les uns des autres. La plante reçoit une
petite quantité d'eau £ la fois, elle ne plie pas. elle
ne s'incline pas brusquement,-l'eau s'infiltre dans
la terre petit à petit et ne creuse pas la terre eu
s'enfonçant. La pomme de .l'arrosoir est-elle utile?
Dites pourquoi. Adaptons maintenant lé tube de
pâte au cylindre, après avoir noté qu'i doit prendre
naissance à une faible distance du fond.
Les anses. — Remplissons l'arrosoir d'eau et
faisons-le porter par un enfant. L'eau coule-t-elle
par la pomme quand on tient l'arrosoir par l'anse
supérieure? #-> Non. — L'arrosoir reste-t-il droit? —-
Quand le jardinier porte-t-il l'arrosoir par cotte
anse ?
Découpons un peu de pâte, aplalissons-la et
plaçons-la à cheval au-dessus de l'orifice.
L'anse placée sur le côté a-t-eile la même forme
que la l ro ? A quoi ressemble-t-elle?»-* A une oreille.
Notons sur l'arrosoir les points où elle s'attache et
plaçons-la, après lui avoir donné une courbure
exacte. A quoi sert-elle ? A quel moment le jardinier
tient-il l'arrosoir par cette anse ?
Prenons un arrosoir plein d'eau et tcnons-Ic.
Il s'incline, l'eau s'écoule dans le tube et s'échappe
m 2S•

106 CLASSE D 'INITIATION '7 Avril 34
par la pomme. Plaçons l'anse sur notre arr soir dp
pâte, en remarquant qu'elle est du côté opposé au
tube.
Allons à la pompe, nous remplirons nos petits
arrosoirs en essayant de ne pas nous mouiller les
pieds, puis, les saisissant par l'anse latérale, nous
arroserons doueement nos violettes et nos primevères.
Exercices sensoriels.
1° Des cercles d'égales grandeurs son dess nés
rur des feuilles de papier, la maîtresse a tracé au
préalable doux petits ronds dans chacun d'eux.
Los enfants continuent le travail en respectant
.'écartement et la grosseur de ces ronds.
2° Des arrosoirs placés de maniérés différentes sont
peints sur une feuille de carton. La forme et les
dimensions des arrosoirs sont semblables mais les
couleurs diffèrent. IJ sîagit de placer la silhouette
d'un arrosoir (tracée à la plume seu.ement) à' côté
de l'image qui convient.
3° Comp èler des silhouettes gui contiennent des
lacunes. — Distribuer des croquis où l'une des
parties de l'arrosoir a -été oubliée. L'enfant destine
l'anse ou la pomme qui manque.
Exercices de langage.
Quand arrose-t-on les plantes 1 A quel moment
de la journée ? A-t-on besoin d'arroser l'hiver?
Pourquoi ? — Pour quelle raison arrose-t-on les
filantes? — Arrosë-'t-on toujours avec' un arrosbir ?
Dans les : ardins 'publics, avez-vous vu le jardinier
arroser lés pelouses "et les massifs de fleurs? De quel
instrument se' servait-il ? — Arrose-t-on les arbres?
Les arbustes ? Lesquels? — Les rues ne sont-elles
pas' aussi arrosées? De quelle façon? A quel
moment de la journée ? — Comment s'appëlle la
voiture qui arrose les rués? Qui la conduit? — Qiié
devient la poussière lorsque 'l'eau ruisselle sur la
route ? — Ou s'en va l'eau souillée par la poussière ?
Exercices de conjugaison.
Un enfant mime d'abord les diverses actions du
jardinier et les exprime à haute voix.
Je bêche mon jardin, Je sème des graines,
Je ,)ioche, * Je désherbe les allées,
Je ratisse, Je plante de la salade,
Je trace des sillons, J'arrose os fleurs.
Puis un petit camarade so place devant le jardinier.
Celui-ci se lait et c'est le 2° enfant appelé qui
lui dicte ses .gestes :
Tu bêches ton jardin,
Tu pioches,
lu ratisses,
lu traces des sillons,
Tu sèmes dos graines,
Tu désherbes les allées.
Tu plantes de la salade,
Tu arroses les fleurs.
Nous écrivons deux do ces phrases à la l'°,
puis à la 2° personne du singulier, en remarquant
ja lettre s ajoutée à la 2° personne,
Calcul.
L'idée de la division. — I. Le dividende est une
nrandeur non mesurée. — 1° Je veux faire un collier
de perles à plusieurs petites filles. Le fil de laiton
que j'ai là, dans ma boîte, est très long. Que dois-je
l'aire pour que chaque fiiletto ait un collier? »-> 11
faut partager le laiton entre mes petites filles.
2° Nous voulons préparer un bouquet de violettes
en papier de soie pour l'offrir à notre maman. Voici
une très grande feuille de papier de soie violet. Que
dois-je faire pour que, ce soif, chaque enfant puisse
emporter un bouquet ? »-> Il faut partager la feuille
do papier entre les petits élèves.
'3° Les petits s'asseyent autour de là tablé "à
sable. Le tas de sable est peu épais. Pour que chaque
enfant puisse faire un pâté, les joueurs doivent se
partager le tas de sable.
La maman a fait cuir'e un bon plat de macaroni.
Tous ses enfants ont faim.Pour que tous se régalent,
que va faire la maman?»-» Elle va partager le macaroni
entre tous ses convives.
Le dividende est une grandeur mesurée. — La
maman achète 8 croquets. Elle veut les partager
entre ses deux enfants René et Michel. Mais elle
no veut pas faire de jaloux, aussi elle donnera
autant de croquets à Michel qu'à René.
Pour donner à tous deux une égale quantité de
gâteaux, elle donne un seul croquet à la fois à chacun,
et cela jusqu'à ce qu'il né reste plus de croquets à
partager. Appelons près de nous deux enfants *èt
distribuons-leur des croquets. .
Un petit beurre à Michel, un à René. Dans nia
première distribution, j'ai donné une fois 2gâteaux.
Continuons... J'ai donné encore unefois2 gâteaux,
j'ai donné ainsi déux fois 2 gâteaux, puis trois fois
2 gâteaux, puis quatre fois 2 gâteaux. Combien
Michel a-t-il dé croquets ?»-> 4. — Et René? 4.
Disposons ainsi l'opération.
oo oo oo oo 8
0 |4
Il ne reste plus de gâteaux à la maman. Elie a
tout distribué. Il lui en reste 0.
Prenons maintenant nos jetons et nos petites
assiettes de carton.
Une maman a 3 enfants. Disposons leurs assiettes
sur la table. Elle veut partager entre eux 15 pommes.
Elle en donne d'abord une.à chacun. Elle a distribûo'
ainsi une fois 3 pommes. Puis comme il en reste,
elle en donne .encore une fois 3 et continue ainsi sa
distribution jusqu'à ce qu'il ne lui en reste plus,,ou
qu'il lui en reste un nombre insuffisant pour permettre
une distribution complète. . Séparons les
groupes de pommes au fur et à mesure do leurs
distributions.
000 ooo ooo ooo ooo 15 13
1 l'ois ~ ' 0 |5
La maman a pu donne/5 fois 3 pommes et il nd
lui én reste plus. Combien chaque enfant a-t-il reçu
de, pommes? s-> 5. — Comptons les jetons placée
dans nos assiettes. Dans chaque assiette, il y a;
5 jetons ou 5 pommes.
Récitation.
LES PETITS JARDINIERS
Au fond de l'allée,
Douce et bien sablée,
Joyeuse assemblée
Des petits blondinsy
La mine sévère,
Tout à leur affaire,
S'amusent à faire
Des petits jardins.
Afin que ça pousse,
Chacun sur la mousse,
Renverse l'eau douce
D'un bel arrosoir.
La besogne faite,
Mine satisfaite,
On crie à tue-tête :
« Maman, viens donc voir 1 »
JULES JOUY.
MULE R LAFOND,
Directrice d'Ecole d'application.
CERTIFICAT 0'ÉTUDES. \2 Chants scolaires par A.DANGUEUGER et J. BONNET. ^Ôôhé'. 3.60

7 Avril 34 ÉDUCATION M O R A L E E T CIVIQUE 407
EDUCATION MORALE ^
La bonne humeur.
Dans une leçon telle que celle-ci, le meilleur exemple
que le maîlre ait à proposer, implicitement, à ses
élèves, doit être le sien propre : nulle part mieux
qu'en classe on ne saurait observer, en effet, les résultats
heureux de la bonne humeur et l'influence salutaire
qu'exerce sur autrui le spectacle d'un visage
paisible et souriant.
COURS ÉLÉMENTAIRE. — I. Jean qui
pleure et Jean qui rit. — Tout lo monde, certainement,
a chanté la chanson; et tout le monde
aussi, j'en suis sûr, connaît des camarades qui
ressemblent soit à l'un soit à l'autre de ces deux
« Jean », c'est-à-dire que les uns ont toujours
l'air désagréable, tandis que les autres ont toujours
l'air gentil; les premiers sont toujours de mauvaise
humeur, les autres toujours de bonne humeur. Il
n'est pas difficile, n'est-ce pas, de s'en apercevoir :
au premier coup d'œil, on sait à quoi s'en tenir.
1° Les « Jean-qui-pleurc » ont le visage morne, le
regard sombre, les lèvres maussades. Leur parlet-on,
ils ne vous répondent pas ou vous disent des
paroles revêches; s'approche-t-on d'eux, ils froncent
les sourcils, se mettent en colère et sont prêts
à vous donner un mauvais coup. Rien ne leur plaît,
rien ne les intéresse ni ne les amuse. Ils ne cessent
de se plaindre, de gémir, de grogner, et les occasions
leur en manquent d'autant moins qu'ils commettent
sottises sur sottises, maladresses sur maladresses.
Mécontents d'eux-mêmes et des autres,
COMPLÉMENTS POUR LES COURS
MOYEN E T SUPERIEUR. — II. Importance
de la bonne humeur. — L'égalité d'humeur, ce
n'est pas du tout, comme nombre de gens l'ima­
A L'ECOLE PRIMAIRE m*mmmmm
ginent, une vertu secondaire et dont nous avons lo
droit de nous dispenser : c'est un devoir.
1° Un devoir envers autrui, d'abord, parce qu'il
est profondément injuste de faire subir à ceux qui
nous entourent, par notre impolitesse ou notro
maussaderie, les conséquences d'événements où ils
ne sont pour rien;
2"Un devoir envers nous-mêmes, ensuite, car la
bonne humeur a la plus heureuse inlluence sur notre
vie intellectuelle et sur notro perfectionnement
moral.
« D'abord, elle porte bonheur. C'est une vérité delà
dernière évidence. N'avez-vous pas remarqué que, dans
vos jours de très bonne humeur, la fortune vous a étc
mystérieusement favorable ? Ce sont ces jours ofi tout
nous réussit, où tout nous sourit. Tous nos souhaits
sont exaucés; les affaires les plus embrouillées se démêlent
et s'éclaircissent comme par magie... Rien n'inspire
comme la bonne humeur. Il n'y a pas de café, pas d'élixir
qui vaille la bonne humeur pour éclaircir les idées. Quand
on est de mauvaise humeur, on fait mal tout ce qu'on a
à faire. La bonne humeur, au contraire, c'est la grâce,
c'est l'harmonie, c'est le tact.
« Voici un troisième bienfait de la bonne humeur, et
non le moindre : elle nous rend meilleurs. Elle nous
dispose à la bienveillance et à l'indulgence. Nous imaginons
partout de bons sentiments,de bonnes intentions;
nous prenons tout en bonne part. La bonne humeur est
contagieuse et c'en est le plus grand bienfait. Quand
nous sommes vraiment de bonne humeur, tous les visages
s'éclairent autour de nous. Nous rayonnons, c'est-àdire
que notre bonne humeur rayonné, comme la chaleur
de nous à ceux qui nous approchent. »
les

403 LECTURE DU SAMEDI 7 Avril 34
L'homme de bronze et l'homme de bois.
Le petit Nils Holgersson, qui a été changé en
tomte (sorte de lutin, de génie familier du foyer
Scandinave), se promine une nuit dans la ville de
Iiarlskrona.
Il n'y avait pas un être vivant sur la place; seul
un homme de bronze se dressait sur un socle élevé.
C'était un grand homme vigoureux, vêtu d'un
chapeau tricorne, d'une longue redingote, de culottes
courtes et de gros souliers. I] tenait à la main un
bâton et avait bien l'air de savoir s'en servir au
besoin, car il avait un visage terriblement sévère
avec un grand nez recourbé et une bouche très
laide.
a Qu'est-ce qu'il lait ici, celui-lù, avec sa grosse
lèvre pendante? » dit enfin le gamin. Jamais il ne
s'était senti plus petit et plus misérable que ce soir,
il essaya de se donner du courage en faisant le
fanfaron
Il n'avait fait que quelques pas lorsqu'il entendit
quelqu'un marcher derrière lui. Des pieds lourds
martelaient le pavé et un bâton frappait le sol. On
eût dit que l'homme de bronze lui-même s'était
mis en route. Nils épia les pas et se sauva en courant;
il eut bientôt la certitude que c'était l'homme
de bronze. La terre tremblait et les maisons en
étaient secouées. Lui seul pouvait marcher aussi
lourdement et Nils eut peur de son mot de tout
à l'heure. Il n'osa tourner la tête
« Il se promène peut-être pour son plaisir, pensat-il.
11 ne pourra m'en vouloir do ce que j'ai dit.
C'était sans mauvaise intention. »
Au lieu de continuer tout droit, Nils prit une rue
transversale. Mais il entendit bientôt l'homme de
bronze qui s'engageait dans cette même rue, et il eut
très peur. Comment trouver un refuge dans une
ville où toutes les portes sont fermées ? Il aperçut
à droite une vieille église de bois, entourée d'un
vaste square. Il s'y précipita sans hésitation • a Si
seulement j'arrive là, je serai bien protégé ».
Tout à coup, il aperçut au milieu de l'allée qui
menait à l'église un homme qui lui faisait des
signes. II fut très heureux et s'approcha en hâte....
Mais lorsqu'il fut arrivé tout près de l'homme,
qui était debout sur un petit tabouret, au bord de
l'allée, il s'arrêta interdit.

7 Avril 34 CALCUL : COURS PRÉPARATOIRE ET ÉLÉMENTAIRE 409
AWHM^IQUhVvSWfM;!
M'RTJilQURS 6 É OM^TRIE
COUR S PREPA RATG
Les nombres de 41 à 50.
•I. Composer les nombres de 41 à 50. — Nous
jouons à l'épicier. L'épicier dispose des boîtes de
s:irdines sur un rayon : 4 piles de 10 boîtes font 40
(4,paquets de bûchettes); il continue par uné5° pile
de 10 : 41, 42... 49, 50. 5 piles de 10 boîtes font 50.
Sur un autre rayon, il place 4 piles de 10 boîtes ou
• R. : 360 I'.
6. Une fruitière a acheté 250 f. de pommes. Mais
une certaine quantité s'est avariée. Elle ne retire
de la vente que 205 f. Quelle est sa perte ?
s-> R. : 45 f.
2° année. —1. Un épicier achète 96 f. de miel à
12 f. le kg. 11 vend le miel en faisant un bénéfice de
2 f. par ltg. Ouel est son bénéfice total ?
9-> R. : 16 f.
2. Un ébéniste a vendu 45 tables au prix moyen
de 155 f. la table. Les tables lui reviennent à 5265 f.
Quel bénéfice n-t-il réalisé sur sa vente ?
»-> R. : 1710 r.
3. Un crémier a acheté des fromages 250 f. les 100.
Il les revend 36 f. la douzaine. Quel est son bénéfice
sur 1000 fromages ? »-» R. : 500 f.
4. Un propriétaire a acheté un immeuble 158 000 f. ;
les réparations se sont élevées à 19 750 f. Il revend
l'immeuble 190 000 f. Ouel est son bénéfice ?
»-» R. : 12250 f.
5. Un bijoutier achète 12 montres pour 2040 f.
Il en revend 7 à 215 f. l'une et le reste à 2Û5 1'. la
montre. Quel est son bénéfice total?
s-> R. : 490 f.
6. Une fruitière a acheté 125 kg. de pommes à 2 f.
le kg. Mais 15 kg. de pommes so sont avariés. Le
reste n'a pu Être vendu que 2 f. le kg. Quelle perte
a subie la fruitière 1 »-»• R. : 30 f.
CERTIFICATD'ÉTUDES(j.GILLARD. Cent Dictées emprlZéTulï,&%rnie. avec3SSÏÏÏÏ!4.20

410 CALCUL : COURS MOYEN 7 Avril 34
LES; MULTIPLES 0»U MÈTRE (révision).
Exercices.— 1. Dans une longueur de 17 465 m.,
que représentent les chiffres 5, 6, 4, 7 ?
2. Combien de km. dans 75 hra.; 245 dam?
3. Convertir en dam : 320 m.; 4 hm.; en mètres :
2 km.; 3 hm. 4 dam.; 2 hm. 5 m.
Problèmes. — t rc année. — 1. Combien faut-il
de rails de 15 m. pour établir une ligne de tramway
de 1455 m. ? »-• R. : 194.
2. Quel est le poids de 7 dam. d'un tuyau de plomb
qui pèse 4 kg. au mètre ? »-> R. : 280 kg.
•1° année. —1. Combien faut-il de rails de 15 m.
pour établir une voie de chemins de fer de 1 km.
5G dam. de long ? R. : 208.
2. Un arpenteur mesure un champ rectangulaire
avec la chaîne d'un dam. Il la porte exactement
8 fois suivant la longueur et 5 fois suivant la
largeur. Dire en mètres le périmètre du champ.
a-* R : 260 m.
LA CIRCONFÉRENCE. LE CERCLE
Exemples de cercles : roues, jetons, pièces de 10 t.,
20 f.... Le tour du cercle ou circonférence. Le centre.
Le rayon. Tous les rayons d'un cercle sont égaux.
Exercices. -— 1. Avec une pièce de monnaie,
tracer une circonférence, puis une autre. Découper
les 2 cercles; constater qu'ils se superposent dans
tous les sens.
2. Orner une bande avec des cercles (les cercles
peuvent empiéter les uns sur les autres); colorier.
3. Plier un cercle en papier de manière que les
2 parties se recouvrent exactement; le plier dans un
autre sens. On obtient le centre. Vérifier que les
rayons sont égaux.
C O U R S M O Y E N
ET CERTIFICAT D'ETUDES
L'INTÉRÊT
Ce que c'est que l'intérêt.— Voire boulanger,
pour donner de l'extension à son commerce, a décidé de
livrer du pain dans des hameaux éloignés. Il a besoin
d'une automobile, mais il lui manque de l'argent. Il
s'adresse à son voisin pour lui emprunter 10 000 f .
Ce dernier accepte moyennant un intérêt de 5 %.
liaisons : service rendu; risques du prêteur. Le capital;
le taux; l'intérêt; l'échéance.
Calcul de l'intérêt. — I re année.— (Calcul de
l'intérêt annuel). — 1. Le boulanger a emprunté
10 000 f. à 5 %. Intérêt annuel? s>-> I = taux x centaines
de francs du capital, ou 5 x 100 = 500 f.
2. Le boulanger s'est engagé à rembourser les
10.000 f. au bout do 3 ans. Quels intérêts aura-t-il
versés pendant les 3 ans?~«-> I = 5 x 100 X 3
= 1500 f.
2= année. — 3. Le boulanger peut rembourser
les 10 000 f. au bout de G mois. Calculer l'intérêt.
. ., 5 x 100 X G „ „ ,
Intérêt = — = 250 f.
4. Il les rembourse en 9 mois 10 jours. Intérêt en
1 jour, puis en 280 j., soit 388 f. 80 par excès.
CALCUL MENTAL
1 année. — 1. Calculer l'intérêt annuel de 200 f.
300 f., 500 f., 1000 f. à 3 %, 4 -%, 5 %.
2. Une personne emprunte 5000 f. à 4 %. Elle
rembourse la somme prêtée à la lin de l'année. Que
donne-t-eile ?
3. Une maison valant 25 000 f. est louée de
manière à rapporter 6 %. Quel est le montant du
loyer ?
2 « année.— 1. Calculer l'intérêt annuel, à 5 %,
de 750 f., de 3200 f., de 4G00 f.
2. Quel est l'intérêt à 3 % de 700 f. en 6 mois?
en 3 mois ? de 8000 f. à 4 % en 9 mois ?
3. Calculer l'intérêt de 2000 f. à 4 1/2 % en 180 j.;
90 j.; 45 j.
PROBLÈMES
1 " année. — 1. Un épicier emprunte à une
banque 4800 f. au taux de 7 %. Quel intérêt annuel
aura-t-il à verser ? »-* R. : 336 f.
2. Un rentier a placé un capital de 320 000 f. à
4 1/2 %. Quel revenu annuel retirera-t-il de son
placement ? »->• R. :14 400 f.
3. J'ai un jardin qui m'a coûté 3500 f. Combien
faut-il le louer pour qu'il me rapporte 4 % ?
SH>- R. : 140 f.
4. Un propriétaire possède un champ de 3 ha qui
lui a coûté 1500 f. l'hectare. Combien devra-t-il le
louer pour qu'il lui rapporte 3 1/2 % ?
R. : 157 t. 50.
5. Un commerçant a emprunté 55 000 f. à 5 %.
Au bout d'un an, il rembourse la somme empruntée
et ajoute les intérêts. Combien doit-il verser ?
»->• R. : 57 750 f.
6. Une maison de valeur 200 000 f. est louée de
manière qu'elle rapporte 9 %. Le propriétaire paie
700 f. d'impôts. Quel est le revenu net de la maison ?
s-> R. :17 300 f.
8 « année. — 1. Deux cultivateurs voisins avaient
à céder l'un et l'autre 175 quintaux de blé. L'un
vend sa récolte à 94 f. 50 le quintal et place son
argent à 4 %. L'autre ne cède sa récolte que 3 mois
et demi plus tard au prix de 95 f. 75 le quintal. Quel
a été le marché le plus avantageux ?
R. : Le 2 e marché; 25 f. 80 en plus.
2. Une maison a coûté 85 000 f. Le propriétaire
paie chaque année 1G0 t. d'impôts et dépense en
moyenne par an 300 f. en réparations diverses.
Combien doit-il louer sa maison pour en retirer un
revenu net de 6 % ? R. : 5560 f.
3. Sur un foirail, on compte en moyenne, chaque
jour de foire : 300 voitures attelées, 100 automobiles,
250 veaux, 60 bêtes à cornes, 500 paires de
volailles, 500 douzaines d'œufs. Quelle sera la recette
des droits de place si on applique le tarif suivant :
volaille, 0 f. 25 la paire; œufs, 0 f. 10 la douzaine;
automobiles, 1 f. ; voitures attelées 0 f. 50; veaux,
2 f.; bêtes à cornes, 0 f. 50. (On recommande de
représenter le décompte sous la forme de tableau).
Quel séra le revenu annuel communal, si le recouvrement
coûte 120 f. par foire et s'il y a 2 foires par
mois ? (C. E. P.). »-> R. : 955 f. ; 20 040 f.
4. Une personne a pu économiser une somme de
75 000 f. Elle place les 2/5 de cette somme à 4,5 %
et le reste à 5 %. Quel est son revenu annuel V
(C.E.P.). »-+ R. : 3 600 f.
5. J'avais acheté, à raison do 288 f. l'are, un terrain
rectangulaire de 45 m. de long et de 152 m. de
périmètre. Je me suis acquitté 6 mois après l'achat
et j'ai payé, en plus du prix, un intérêt de 6 1/2 %.
A combien me revient le terrain ? [C. E. P.).
R. : 4148 f. 15.
6. Une personne a fait construire pour la somme
de 475 000 f. un immeuble comprenant 8 logements
qui seront loués tous au même prix. Cette personno
déclare avoir un revenu net de 6 % % de la somme
qu'elle a déboursée. Sachant qu'elle supportera
chaque année des frais divers s'élevant à 1/50 do
la même somme, on demande : 1° la somme totale
qu'elle doit recevoir annuellement de tous ses locataires;
2° le montant du loyer trimestriel de chaque
locataire. (C. E. P.).
K-Î-R. : 40 375 f. — 1261 f. 75.
CERTIFICAT D'ÉTUDES. J. LE BAS. Cent Dictées s' assées dan * , Avec question» a
_______________________ M. I_u U/W. v m i l'ordre grammatical, e f réponses. *•"«»

7 Avril 34 L A N G U E FRANÇAISE': COURS PRÉPARATOIRE
CENTRE D'INTÉRÊT : LE PRINTEMPS
[ C O U R S P R É P A R A T O I R E ]
I. — RÉCITATION
LE PINSON
Le printemps naît aujourd'hui.
Parmi les floraisons blanches
Un pinson chante les branches.
Tui tui, tio tio tui !
Sous les pieds les roses franches
Font de fines avalanches;
L'oiseau va, vient et s'enfuit...
Tui tui, tio tio tui !
ROBERT CAMPION.
Rimes paysannes. Molière, à Lisieux.
II.— ÉtOCUTION ET VOCABULAIRE
CONTE D'UN SOIR DE PRINTEMPS
Dans un joli village vivait autrefois une bonne grand'
mère... En ce temps-là, la nuit, le peuple des fées couchait
ses bébés dans les tulipes, pour qu'ils pussent y
dormir comme dans des berceaux.
Or, un soir, la vieille grand'mère entra dans son jardin
et elle trouva de grosses tulipes blanches. Dans chaque
tulipe donnait un -petit bébé de fée. La grand'mère fut
bien contente de voir ces bébés. Et elle prit sa pelle, sa
befchei son râteau, son arrosoir et son plantoir, et plantai
le long des allées des centaines, et des centaines .d'oï-j
gnons de tulipes pour que les fées aient des berceaux pour
leurs' petits. « Comme la grand'mère est gentille ! se
dirent les .fées. Il-faut la. récompenser de sa bonté. » Et,
à la place de son ancienne demeure, les fées firent une
jolie chaumière toute fleurie. Ses murs étaient de boutons
de roses; pour tuiles le toit avait des feuilles de
lierre, et les fenêtres étaient en gouttes de rosée.
D'après J. NEWMAN. Dans le royaume des fleurs.
Élocution. •—• Se procurer quelques tulipes el les
observer. — En quelle saison poussent les tulipes ?
— Où se passe cette histoire? — Au. lieu.de : le
peuple des fées, on pourrait dire... î — Que faisaient
les fées? — Pourquoi? — Qu'arriva-t-il un soir?
— Que pensa la grand'mère ? — Que fit-elle ? —
A quoi servent: une pelle? une bêche? un râteau?
un arrosoir ? un plantoir ? — Que planta la grand'
mère ? — Que fait-on avec certains oignons ? »-»
Pourquoi les fées furent-elles contentes ? — Que
firent-elles? Comment était la maison qu'elles construisirent?
Vocabulaire. — 1° Le printemps est la saison du
renouveau. La température s'adoucit, les arbres se
couvrent de bourgeons, puis de feuilles nouvelles. Les
p ontes se garnissent de boutons et bientôt, la violette.
ia primevèi'e, :a pâquerette fleurissent nos jardins.
2° En avril, on sort les toilettes printanières, on se
promène dans les jardins fleuris, les prés verdoyants,
les bois égayés de joyeux chants d'oiseaux. On est
heureux de revoir le ciel bleu à travers les bourgeons
bruns.
3° Les arbres bourgeonnent, les fleurs éclosent,
s'épanouissent et embaument le jardin. Les oiseaux
construisent leurs nids. Le cultivateur laboure et
ensemence ses champs.
CERTIFICAT O'ÉTUOES. G. MANUEL, 100
, C O U R S É L É M E N T ' M R E .
1. — TEXTES A ÉTCOIER
A. — LE P RINTEMPS (Récitation).
Voici que le printemps, ce fils léger d'Avril,
Seau page en pourpoint vert brodé de roses blanches,
Paraît, leste, fringant et les poings sur les branches,
Comme un prince acclamé revient d'un long exil.
Les branches des buissons verdis rendent étroite
La route qu'il poursuit en dansant comme un fol,
Sur son épaule gauche il porte un rossignol,
Un.merle s'est posé sur son épaule droite.
Et les fleurs qui dormaient sous les mousses de bois
Ouvrent leurs yeux où flotte une ombre vague et tendre
Et, sur leurs petits pieds, se dressent pour entendre
Les deux oiseaux siffler et chanter à la fois.
PAUL BOURGET.
B. — LA F ÊTE DU PRINTEMPS
Des petits garçons et des petites filles marchaient
au pas en Chantant. C'était un vieil air d'autrefois.
Réveillez-vous, belle endormie,
Réveillez-vous si vous dormez.
Cette belle endormie, c'est la nature qui s'étire après
le sommeil hivernal et sourit dans les bois et les jardins.
Après quoi ils se rangèrent sur la pelouse et il s dansèrent
une pavane. Je leur distribuai des sous et même de la
monnaie blanche. Ils me remercièrent à peine et ils
s'enfuirent au pavillon. Attablés, ils mangeaient, ils
buvaient, ils riaient la bouche pleine. Et ils s'en retournèrent
les joues rouges et le ventre gonflé, vers d'autres
maisons, vers, d'autres villages.
Partout, ils récueillent des cadeaux, du pain, du fromage,
des œufs, du beurre, mais on ne leur donne pas d'argent.
Les pauvres mêmes leur offrent quelque chose. On ne
refuse rien à ceux qui annoncent les beaux jours.
H faut prendre garde quand on voit passer des ribambelles
de petits enfants dans les jours qui s'allongent.
Us nous avertissent de guetter le printemps et de nous
réjouir quand nous l'apercevons à distance.
D'après H . BORDEAUX. La robe de laine. Pion.
Élocution. — De quelle fête s'agit-il ? — A
quelles fêtes avez-vous déjà assisté ? — Qui célébrait
cette fête ? — Que chantaient les enfants ? —
Oui est celle belle endormie 1 — Comment comprenez-vous
: le sommeil hivernal ? — Au lieu de pavillon,
on pourrait dire ? — Comment les enfants furentils
reçus? — Qu'est-ce qui nous montre qu'ils étaient
joyeux? — Pourquoi : joues rouges et ventre gonflé?
— Au lieu de recueillent, on pourrait dire? »->• Reçoivent.
— Quels cadeaux leur fait-on ? Pourquoi ?
On est à la campagne. — Quel rôle jouent ces enfants?
»-> Messagers du printemps..— Qu'annoncentils
ainsi ? »-> La joie qu'amènent le soleil, la verdure,
les fleurs, les jours plus longs. —• Au lieu de ribambelles,
on pourrait dire....? — Qu'est-ce qui, dans
la nature, annonce le printemps""?
II, _ VOCABULAIRE
1° Noms. — L'arrivée des cigognes et le retour
des hirondelles annoncent le printemps. La nature
se réveille de son long engourdiscmenl, la sève à
nouveau circule, une fraîche floraison couvre les
arbres fruitiers. Les saules balancent leurs chatons
et les rameaux sont fiers de leur verdure neuve.
2° Adjectifs. — Le printemps est précoce ou
tardif. Un souffle attiédi passe sur la campagne. Une
sève abondante et visqueuse jaillit des bourgeons
Dictées "Tt^ponsês. 3 3 séries. La série. 4.60

412
LANGUE FRANÇAISE : COURS ÉLÉMENTAIRE
tjonflés. Les nids se garnissent d'un moelleux duvet.
3° Verbes. — La nature semble renaître et
sourire, les bourgeons pointent, se.gonflent, croissent,
(datent. Les bois reverdissent, les oiseaux gazouillent
en bâtissant leurs nids.
Exercices. — i° Complétez les phrases : Les oiseaux
fêtent à leur manière... [le retour du printemps) par...
(de joyeux gazouillis). Le soleil rit à travers... (de rares
giboulées). Der parfums de fleurs... (embaument l'atmosphère).
2° Construisez 5 phrases avec les mots : sève, floraison,
chatons, précoce, croître.
III. - GRinilUIBli HT («V.I! tl!SO\
A. — L'adjectif attribut.
1° L'adjectif qualificatif est épilhète quand il
précède ou suit immédiatement un nom. Ex. : Ces
plantes ont de grandes fleurs pourpres.
2° Il est attribut du sujet quand il est séparé du
sujet par un dos verbes : cire, sembler, devenir,
paraître... Ex. : Cet enfant semble souffrant.
Exercices. — i° Construisez 4 phrases où se trouvera
un adj. attribut.
2 0 Analysez les adj. dans les phrases : Vous serez
surpris des progrès rapides de la végétation. Ces petits
poussins iaunes paraissent vigoureux. Ces élèves deviennent
attentifs et leur application semble durable.
13. — Le passé composé avec l'auxiliaire être
dans les verbes en er (1 er groupe).
Le poteau est tombé-, la treille est tombée au pied
de la maison.
Dans ces phrases, les verbes : est tombé et est
lombée, sont composés de l'auxiliaire être au présent
et du verbe tomber (1 er groupe) au participe passé.
Remarquons que lorsque le sujet du verbe est au
féminin (treille), le participe passé prend la marque
du féminin : e. Il y a accord du participe avec le
sujet. (Pas d'accord quand l'auxiliaire est : avoir).
Exercices.— i u Conjuguez au passé composé : arriver
à destination, tomber de haut, en mettant les sujets :
a) au masculin; b) au féminin.
2 0 Analysez les verbes dans les phrases : l'enfant est
parti ; mes amies et moi, nous sommes entrées en trombe;
ton frère et toi êtes restés à la maison. Justifiez l'orthographe
de ces verbes.
IV. — OItTÎI«GR,tl*ÏIE
A. — PRINTEMPS AU VILLAGE
La rosée gouttait des arbres, les oiseaux gazouillaient
dans leurs nids et, au village, retentissaient déjà çà et là
les bêlements des moutons et les mugissements des
troupeaux que l'on chassait vers les pâturages. Quelqu'un
commençait à passer sa faux sur la pierre, et ce
menu son aigu résonnait clairement.
L. REYMONT. Les Paysans, le Printemps.
Traduction FRANCK L . SCIIVELL. Payot.
Observons et justifions. — Printemps (température);
gazouillaien! (sujet pluriel); ni(Zs; déjà;
çà et là; bêlemen/s; pâturages; troupeau! (plur.
des mots en eau = x); faui; résonnai/ (s entre
2 voy.; 3 e pers. imparfait).
B LA FÊTE DU PRINTEMPS
Texte de l'élocution, depuis le début jusqu'à
jardins.
Observons et justifions. — Fâte; marchaienî
(sujet plur.); d'autrefois; réveillez, dormez (2° pers.
plur.); endormie (se rap. à belle); sommeil; hivernal
(hiver).
7 Avril 34
V. — LA PHRASE
Tout verdoie: trembles aux feuilles blondes, charmes
el hôtres aux verdures tendres.
D'après A. THEURIET
1° Explication. — Cette phrase ne contient qu'un
verbe : verdoie (verdoyer) placé au commencement
de la phrase, bien en relief, pour lui donner toute son
importance; il exprime en effet l'idée principale, mais
vague (tout). Les 2 points qui isolent cette partie de
phrase indiquent qu'une explication va suivre
(trembles..., charmes...). L'auteur a supprimé les
devant trembles et charmes de même qu'il a supprimé
le verbe verdoie dans ces 2 parties do phrase (les
(sous-entendu) trembles aux feuilles blondes verdoient...)
pour alléger la phrase, en rendre le débit
plus rapide, plus élégant. Ces 2 parties de phrase
sont équilibrées en ce sens que trembles correspond à
charmes el hêtres, feuilles à verdure et blondes à
tendres.
2° Imitation. — Sur ce modèle, construisons des
phrases commençant par : tout travaille..., touchante...,
tout pousse..., tout fleurit... (au printemps).'
I. COURS MOYEN „
ET CERTIFICAT D'ÉTUDES
1. — TEXTES A ÉB'IJIHESÏ
A.— MATIN DE PRINTEMPS (Récilalion.)
La pluie, enveloppante, ombrage
L'espace, les bois, la prairie,
Et forme sur le paysage
Une cage en verroterie.
C'est la pluie allègre d'avril,
Elle est mince, dansante et lâche
Comme des perles sur un fil.
Elle est joyeuse ! C'est sa tâche
De descendre en jets allongés,
De se glisser, de se loger
Dans les fentes et les entailles
Des bourgeons aux vertes écailles...
Soudain la voici qui s'arrête
Et qui suspend ses gouttelettes...
Le soleil renaît, résolu.
Que l'air est bon quand il a plu !
COMTESSE DE NOAILLES.
Les Forces éternelles. Fayard.
B. — L'APPEL AU PRINTEMPS EN ENGADINE.
Une nuit, je fus réveillé par un vacarme effroyable.
Cors de chasse, fifres, clairons, tambours et sonnailles,
gongs et timbales, grelots et crécelles, et aussi casseroles
attachées à la queue des chiens fous, il y avait tout cela
dans cet infernal charivari. Dans la nuit dont triomphait
l'éclat des torches, j'aperçus cinquante ou cent gamins
se démenant comme des démons, soufflant à pleins
poumons ou tapant à tour de bras et la lumière était
suffisante pour distinguer leurs visages triomphants. Us
défilèrent et peu à peu la tempête qu'ils avaient déchaînée
s'éteignit.
Au malin, l'auteur s'informe el il lui est répondu :
« C'est la fête du printemps. » La fête du printemps !
mars commençait à peine, et il avait neigé la veille...
Elle me parut un peu précoce, la fête du printemps.
Elle se célèbre en Engadine à la veille des jours gras. Et
ce formidable bacchanal est destiné à chasser l'hiver.
On lui signifie son congé rudement. Il le faut bien, dans
uu pays où il est enclin à s'endormir pour ne plus s'en
aller. Si personne ne lui criait aux oreilles : « Allez
vous-en ! » il s'acclimaterait volontiers toute l'année.
CERTIFICAT D'ÉTUOES. G. MANUEL. 100 Rédactions 3 séries. La série. 3.60

17 Avril 34 LANGUE FRANÇAISE : C OURS MOYEN 413
Ainsi, là-bas, on adresse au printemps de suppliants
appels dans le froid de la nuit.
D'après H. BORDEAUX. La robe de laine. Pion.
, Élocution. — h'Engadine se trouve en Suisse.
|— Qu'y va-t-on faire l'hiver? »->• Patiner, luger,
! faire" du ski... — A quoi correspond cette fête?
W Usage régional. — Quel caractère a-t-elle ?
»-> Un peu barbare. — Quels en étaient les acteurs ?
— Donnez des synonymes do vacarme. »-> Tapage,
charivari, bacchanale. — De quels instruments se
servent les enfants ? — Pourquoi les chiens étaientils
fous ? — Montrez la justesse du mot charivari.
»-* Ensemble de bruits violents et discordants. —
Justifiez l'emploi du mot: démons. »-> Flamme des
,torches, charivari infernal. —Pourquoi : tempêtel
—• Donnez des synonymes do s'éteignit. »-> S'atténua,
se perdit... —- Que répond-on à l'auteur? —
Pourquoi est-il étonné? —A quelle date commence
.le printemps ? -— Qu'entend-on par fours grasl —
Ouel est le but de ce tapage? •—-Expliquez : on lui
signifie son congé. — Pourquoi adresse-t-on au printemps
de suppliants appels 1 s-> On souffre beaucoup
du froid, l'hiver, dans ce pays.
II. _ VnCABillIi.llitE
1. Noms. — Au printemps, les primeurs apparaissent
sur nos marchés. C'est dans la nature une
résurrection générale, une transformation complète.
Sous la caresse des rai/ons printaniers s'opèrent
Véclosion des boutons, Vépanouissement des fleurs,
le développement des pousses, la feuillaison des bois.
C'est la saison de Véquinoxe.
2. Adjectifs. •—- La végétation champêtre, la
forêt feuillue, touffue, les vergers poudrés à frimas
embellissent la nature. Les grelots tremblants du
muguet répandent, d'agrestes parfums. Une brise
molle, un souffle fécondant et vivifiant, avec une joie
communicalive, une allégresse générale errent par
la campagne.
3. Verbes. — Sœur Anne disait : Je ne vois que
le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie. Les
plantes foisonnent, les oiseaux pullulent et s'égosillent
dans les buissons à fêler le renouveau. Le
soleil avive les couleurs et réjouit tous les cœurs.
Les vieillards eux-mêmes se ragaillardissent.
4. Etude des suffixes on et ule. — Ils ont la
valeur de diminutifs : caneton : petit canard; planiule
: petite plante.
Exercices. — i° Construisez 5 phrases où entreront
les mots : résurrection, pousses, équinoxe, s'égosiller,
foisonner.
2° Ajoutez 2 qualificatifs à chacun des noms : végétation
(drue, tendre); bourgeons (gorgés de sève, rougeâtres);
allégresse (universelle, débordante).
3° Avec les mois : paillasse, bourriche, jupe, manche,
racine (radicule), formez des diminutifs en on ou ule que
vous ferez entrer dans une phrase.
m . — ET conjugaison
A. — La préposition.
1° RÔLE. — Je parler! Jean; il rentre chez lui; j'ai
acheté un bouquet de violettes. Dans ces 3 phrases,
les compléments : Jean, lui, violettes sont indirectement
reliés au mot qu'ils complètent [verbe,
nom) par un petit mot : à, chez, de, appelé préposition,
placé (position) avant (pré) le complément.
Les prépositions sont invariables.
2° LISTE DES PRÉPOSITIONS. — Voir livre. —
a) Certaines prépositions peuvent être adverbes, ex. :
devant; — b) Orthographe de malgré, parmi.
3° REMARQUES. — Distinguer des (enfants) de
dès (votre arrivée); a (il a vu) de à (Paris); près de
(vous) de prêt à (tout); quand (je serai vieux...) de
quant à (moi...); à travers (champs) de au travers de.
4° ANALYSE. — Étude des rapports marqués par
les prépositions.
Exercices. — x° Soulignez les prépositions dans les
phrases : J'ai acheté une botte de poireaux, la taupe
vit sous terre, le serpent rampe à terre; on trouve des
carpes dans les étangs.
2° Analysez ces prépositions.
3° Construisez 5 phrases avec les prépositions : après,
depuis, dès, malgré, voilà.
B. — Le mode subjonctif : temps présent.
Dans la phrase : Je veux que tu viennes, il y a
2 propositions : pr. principalo : je veux; pr. subordonnée,
complément do veux ; que tu viennes. Le
verbe vienne dans une subordonnée complément du
verbe de la principale est au modo subjonctif;
l'action de venir dépend de l'action de vouloir.
La conjonction de subordination unit le verbe qui
est au mode indicatif à celui qui est au subjonctif;
ce dernier mode se conjugue avec la conjonction
que.
Le présent du subjonctif peut exprimer le futur :
je souhaite qu'il fasse beau pendant les vacances.
Pour reconnaître si, dans une phrase, un verbe est
à Vindicatif ou au subjonctif présent (ex. : il faut que
je coure plus vite; je crois que je cours plus vite quo
toi); a) on considère le sens : le verbe dépend-il ou
non du 1 er verbe ? b) on l'emploie à la l re et à la
2 e pers. du pluriel (il faut que nous courions...., je
crois que nous courons...)
Conjugaison au sub.j. présent : des verbes modèles
des 3 groupes; des auxiliaires avoir et être (remarques),
do quelques verbes irréguliers.
Exercices. — i° Dicter les phrases : Croyez-vous que-
Louise ait égaré son livre ? Oui, son livre est égaré.. Il est
sans doute dans son armoire, celle-ci est en désordre.
Il faut que j'aie retrouvé ce livre dans 5 minutes; c'est
fait, j'ai retrouvé le livre, mais il est détérioré.
2 0 Avec les verbes : planter, finir, prendre, faire, voir,
construisez 5 phrases où ces verbes seront employés :
a) à l'indicatif présent; b) au subjonctif présent.
IV. — ORTHO«Bl,ia»nE
A. — RENOUVEAU
Le village semblait se réveiller, non seulement de la
nuit, mais de l'hiver lui-même, sous les fraîches caresses
de cette matinée. C'est un délicieux et fin paradis que es
pays de Thiérache, lorsque arrive le renouveau. L'humidité
naturelle de la région gonfle les tiges de l'herbe,
monte en sève sous l'écorce tendre des arbres, et s'épanouit
en riante et vigoureuse verdure. Les coups de
vent soufflant du nord,les tournasses de pluie arrivant
des Ardennes, ne sont pas à craindre en cette saison. Uns
brise molle court sur la campagne, en battant des ailes
parmi les feuilles, et leur apporte la lointaine odeur salée
de la mer.
J. RICIIEPIN. Miarka. Fasquelle.
Observons et justifions. — Réveiller (quand
2 verbes se suivent, le 2 8 est ù l'infinitif); caresses;
paradis (paradisiaque); ï'ftiérache (entre le cours
supérieur de l'Oise et la Serre); écorcc; coups;
tournasses (tourbillons de vent avec pluie); courf
(ind. présent).
B. - PRINTEMPS
L'année s'annonçait très chaude et très précoce.
De ma petite fenêtre, je voyais tout reverdir sur la côte:
les genêts à boutons d'or et les bruyères roses s'étendaient
jusque sous les roches où la myrtille, la ronce et le chèvrefeuille
grimpaient à foison. Chaque matin, je m'éveillais
au chant du coq... Les coudes sur le toit, j'admirais
les grands bois noyés dans l'azur du vallon; j'écoutais
CERTIFICA T D'ÉTUDES. 26 Chants scolaires d'auteurs différents. I vol. in-16, cart. 4.60

414 LANGUE FRANÇAISE : COURS SUPÉRIEUR 7 Avril 34
les merles, les. grives, les chardonnerets, les fauvettes
s'égosiller au loin, dans les cerisiers en fleur. Us bâtissaient
les nids et se réjouissaient..
ERCKMANN-CIIATRIAN.
Histoire d'un sous-maître. Hachette,
Questions d'examen. — 1° Expliquez : précoce,
à foison, s'égosiller.
2° Analysez : très (chaude); tout (reverdir); jusque
(sous les roches); fauvettes.
3° Nature et fonction des propositions dans la
phrase : De ma petite fenêtre... foison.
V. LE lMRIGRtPlIE
Sujet de devoir. — Comment se traduit, autour
de vous, la joie née de l'arrivée du printemps?
DÉVELOPPEMENT POSSIBLE. — Une joie confuse
semblait circuler dans les veines do la terre et
s'exhaler dans l'air, par les. mille clochettes laiteuses
des muguets, par les mignonnes capuces odorantes
des violettes étalées aux marges des pïéfe. C'était Une
joie communicative. Elle éclatait en rires clairs sur
les lèvres des petites filles assises au pied des haies
et occupées à confect onner des balles avec dés
fleurs de coucou; elles s'épanouissait sur les faces
joufflues des petits pâtres battant du manche de
leur couteau, des brins.de saule pour .en détacher
l'écorce juteuse et fabriquer des sifflets..., elle
gagnait îusqu'aux cloches de l'église, dont les voix
moins grêles s'égrenaient avec une allégresse inaccoutumée:
'
A THEURIET. Sauvageonne.
C O U R S S U P E R I E U R
1. — RECITAT! OY
AVANT-PRINTEMPS
C'est lé sâlutj et c'est l'accueil
Aux lèvres, aux mains mi-ouvertes.
La vigne n'est pas encore verte
Et pend frileuse sur le seuil.
Oh dirait qu'une voix chuchote
De vague espoir, et n'ose pas...
Des rires s'échappent tout bas,
Se taisent soudain, et sanglotent.
Les oiseaux volent indécis
Au bord du grand ciel doux et gris
Où le soleil pâle tisonne
Et le voyageur s'arrêtant
Hésite si c'est le printemps
Ou l'adieu voilé de l'automne.
AMÉDÉE ROUQUÈS. L'Aube juvénile. Lemcrre.
11. VOCABULAIRE
Voir Cours Moyen. — Ajouter l'étude des expressions
Le cycle des saisons, l'éternel recommencement,
le printemps de la vie (jeunesse), l'éveil de
la Belle au bois dormant (nature), l'arrivée du
prince Charmant (printemps), tout un printemps
tient dans ce morceau de toile, compter seize prin
temps (16 ans). — Faire expliquer : réticule (petit
sac); pécule (économies de petite importance);
ovale (petit œuf); upalule ;sort.e de petite cuiller);
vésicule (petite vessie); édicule (petit édifice);
monticiue...
III. — GRAMMAIRE E T C 0 \ J I G A I 8 0 »
A. Voir Cours moyen. — Ajouter l'étude des
locutions prépos.tives : prépositions formées de
plusieurs mots ex. : afin de, jusqu'à..
B. Voir Cours moyen. — Préciser que le subjonctif
s'emploie dans des proposions indépendantes
ou principales avec ou sans que. II peut exprimer :
a) un ordre; 6) un vœu; e) une affirmation atténuée;
d) une supposition une concession (je consens qu'une
femme ait des clartés sur tout. Molière). Si l'action
principale est exprimée au présent ou au futur, on
exprime généralement l'action subordonnée par le
subjonctif présent si cette action est présente ou
future par rapport à l'action principale; Ex. : J e
souhaite (présent) qu'il se ravise (présent ou futur).
I V ORTIIOKRAIMIE
PRINTEMPS EN BRETAGNE
Je reviens encore à vous, ma bonne, pour vous dire que,
si vous avez envie de savoir, en détail, ce que c'est qu'un
printemps, il faut venir à moi.
Je n'en connaissais moi-même que la superficie; j'en
examine cette année jusqu'aux petits commencements.
Que pensez-vous donc que ce soit que la couleur des
arbres depuis huit jours ? Répondez. Vous allez dire :
«Du vert». Point du tout, c'est du rouge. Ce sont de
petits boutons,tout prêts à partir, qui font un vrai rouge;
et puis ils poussent tous une petite-feuille, et comme c'est
inégalement, cela fait -un. mélangé trop, joli de vert et
de rouge.
Nous couvons tout cela des yeux : nous parions de
grosses sommes — mais c'est à ne jamais payer — que
ce bout d'allée sera tout vert dans deux heures; on dit que
non; on parie. Les charmes ont leur manière, les hêtres
une autre. Enfin je sais sur cela tout, ce que l'on peut
savoir.
MADAME D E SÉVIGNÉ. Lettre à Mme de Grignan.
Questions d'examen. — 1° Que savéz-vous sur
Madame de. Sévjg.né? ,.r
2° Qu'est-ce qui fait l'étonnement et l'admiration
de l'auteur ? »-» La fraîcheur des couleurs des bourgeons
et dos feuilles et la rapidité de leur transformation.
3° Sur quel ton est faite cette jolie description ?
4° Analysez : depuis (huit jours)', tout prêts à partir.
V. — RESTACTIOX
Au cours d'une promenade printanièrè, il vous a
semblé entendre les voix de la nature. Que vous ontelles
dit ?
Développement possible. — A. INTRODUCTION.
— Circonstances au -cours desquelles vous avez
entendu ces « voix de la nature ».
B. DÉVELOPPEMENT.— a) La transformation de là
nature : « Pendant que tu jouais, enfant, le grand jeu
de la nature, la superbe et splendide transformation
de la terre, s'est accomplie, b) Sa parure nouvelle :
La voilà vêtue do sa robe verte aux plis immenses;
qu'on appelle des montagnes et des coteaux, c) Son
rôle utilitaire de mère nourricière : Crois-tu que ce
soit seulement pour te donner des marguerites,
qu'elle a versé de son sein cet océan d'herbe et de
fleurs? Non, amie; la grande nourrice, la maman
universelle, a d'abord servi ce bouquet à nos humbles
frères et sœurs par lesquels elle nous nourrit.
d) Les bêles qui bénéficient de ses bienfaits : La bonne
vache, la douce brebis, la sobre chèvre qui vit de si
peu et fait vivre le plus pauvre, c'est pour elles que
se sont préparées ces belles prairies, e) Nous en bénéficions
indirectement : Du lait virginal de la terre
elles vont combler leurs mamelles, te donner le lait,
le beurre.
C. CONCLUSION. — Conseil : reconnaissance.
Reçois-les et remercie ».
MICIIELET. La Femme. Hachette.
MLLE TRIBOULET,
Institutrice.
CERTIFICAT D'ÉTUDES. \ 2 Chants scolaires par A.DANGUEUGER et J. BONNET. ly.in-8*f
broché. 3.60

7. Avec les 2/5 de l'intérêt d'une somme de 85000 f.
placée à 6 % pendant 2 ans 3 mois, on achète un
terrain rectangulaire valant 3000 f. l'are. Quelle
est la largeur de ce terrain si la longueur a 15 m. ?
(C. E. P.). *-* R. :10 m. 20.
DE\$1TÉ. VOLONS '
1. Disposer d'un cube de bois ou de métal dont
P
on connaît la densité; le peser. V = ^ (vérifier).
2. Peser un morceau de pierre ou de métal de
forme quelconque dont on connaît la densité.
Trouver son volume par la méthode du flacon.
Problèmes. — l re année. — 1. Une barre de
fer pèse 58 kg. 4. Calculer son volume si 1 dm 3 de
fer pèse 7 kg. 800. »-> R. : 7 dm 3 487.
2. Une poutre de chêne pèse 0 tonne 74865. Le
m 3 de chene pèse 930 kg. Quel est le volume de
cette poutre? »-> R. : 0 m 3 805.
3. Une pièce de vin pèse 232 kg. pleine et 23 kg.
vide. Quelle est sa contenance, sachant que le poids
d'un litre de vin est 0 kg. 995 ? R. : 210 1.
2» année, — 1. Un vase plein de lait pèse
18 k£. 730. On retire 1/4 du lait qu'il contient, et il
ne pèse plus que 14 kg. 610. Que pèse-t-il quand il
est vide et quelle est sa capacité, si la densité du lait
est 1,03 ? (C. E. P.).
»-> R. : 2 kg. 250—16 l.
2. Pleine d'huile, une bonbonne pèse 16 kg. 300.
Pleine d'eau, elle pèse 17 kg. 300. Sachant que la
densité de cette huile est 0,92, calculez : 1° la contenance
de la bonbonne; 2° son poids lorsqu'elle est
vide. (C. E. P.). »-+ R. : 12 1. 5— 4 kg. 800.
LE PRIW»E RGCTUVUULIIRIi
Exemples. Examen d'un prisme rectangulaire : les
faces; les arêtes; la base; la hauteur. Le développement.
La surface latérale. La surface totale.
Croquis coté.
Exercices. — 1. Comparer le cube et le prisme
rectangulaire quant aux faces et aux arêtes.
2. Construire une boîte en carton de 7 cm. de
long, 4 cm. de large, 5 cm. de haut.
3. Prendre les dimensions de la classe et trouver la
surface des murs (déduire les ouvertures), celle du
plafond.
4. Faire le croquis coté d'une boîte à craie.
Problèmes. — 1 re année. — 1. Pour consolider
une caisse, on l'entoure d'un ruban d'acier dans le
sens de la longueur et dans le sens de la largeur.
Calculer la longueur du ruban qui sera nécessaire.
Dimensions de la caisse : L = 1 m. 35, 1. = 0 m. 40,
h. = 0 m. 48. »-> R. : 5 m. 42.
2. Quelle surface de carton entre dans la construction
d'une boîte avec couvercle ayant 4 dm. de
long, 3 dm. de large et 35 crn. de haut ?
»-> R. : 73 dm 3 .
2° année. — 1. Une poutre en chêne mesure,
3 m. 20 de long, 0 m. 40 de large et 0 m. 25 d'épaisseur.
On la débite, parallèlement à l'épaisseur, en
planches de 0 m. 023 d'épaisseur. On perd au sciage
0 m. 002 par planche. Combien de planches obtiendra-t-on
? Et quelle surface pourra-t-on recouvrir
avec ces planches? (C. E. P.).
»-» R. : 16—12 m 3 80.
2. Une salle de bain mesure 5 m. 80 de long sur
4 m. 95 de large. On veut on faire carreler le sol et
recouvrir les murs de carreaux de faïence jusqu'à une
hauteur de 1 m. 25. Quelle sera la dépense, sachant
que le carrelage revient, tout compris, à 40 f. 75
par m s . et que la porto de la salle a 9 dm. de largeur?
(C. E. P.). R. :2219 f. 25.
H C OURS SUPERI E U R
415
C.• R. : 43 000 f. (Ce problème
peut être résolu par l'algèbre).
2. Un capitaliste place les ,4/15 de son avoir en
maisons, les 2/3 en terres et le reste en actions sur
des entreprises industrielles. Les maisons qu'il loue
lui rapportent 7 %, ses terres 4,5 % et ses actions
| 5%. Sachant qu'il a un revenu annuel de 43 719 f.,
on demande quelle est sa fortune et quelles sont les
' parts différemment placées.
s-> R. : 840 750 f. — 224 200 f.—560 500 f. —
56 050 f.
3. Une personne place une partie de sa fortune à
5 % et une autre partie à 3,50 %, elle a ainsi 2384 f. 70
de revenu annuel. Si la somme placée à 5 % avait
été placée à 3,5 % et si la somme placée à 3,5 %
avait été placée à 5 %, le revenu annuel aurait été
diminué de 16 f. 20. Calculer les deux partiesi de la
fortune. »->• R. : 28 500 f.—27 420 f.
ALGÈBRE
Problèmes à 2 inconnues pouvant aussi se résoudre
comme un problème à 1 inconnue. Ils peuvent également
être résolus par l'arithmétique.
1. Partager 21 000 f. en 2 parties do manière que
l'une, placée à 4 % par an, produise le même intérêt
que l'autre placée à 3 % pendant le même temps.
*-> R. : 9000 f.; 12 000 f.
2. Une personne fait. 2 parts d'un capital de
62 000 f. ; une partie est placée à 5 %, l'autre à 4 %.
L'intérêt annuel total égale 2830 f. Quelles sont les
2 parts du capital? »-* R. : 35 000 f. — 27000 f.
LE PRISME
1. Construire en carton fort une boîte semblable
aux boîtes d'allumettes suédoises, do 6cm.x4 cm.
X 2 cm. (boîte à 2 parties, l'une coulissant dans
l'autre).
2. On a peint les 4 murs d'une salle. La dépense
s'est élevée à 577 f. 50, à raison de 5 f. 25 le m 3 .
Trouvez la longueur de la salle, la largeur étant de
6 m. 25 et la hauteur do 4 m. R. : 7 m. 50.
3. On a employé 1 m- 17 de fer-blanc pour confectionner
une boîte à base carrée do 0 m. 30 de côté,
sans couvercle et qui comporte à l'intérieur 2 cloisons
de même hauteur que la boîte, qui la divisent
en 4 parties égales. Trouver la hauteur de cette boîte.
B-». R. : 0 m. 60.
4. Une salle à manger a 5 m. 70 do long sur 4 m. 50
de largo et 3 m. 50 de haut. On veut en tapisser les
murs avec du papier qui a 0 m. 50 de large. Chaque
rouleau do papier a 8 m.de long et coûte, tout posé,
10 f. 25. Sachant que les ouvertures occupent une
surface de 18 m 3 , que la plinthe a 0 m. 40 de haui
teur, on demande le prix de revient du papier tout
posé. »-» R. : 123 f.
L. LARIVÉ,
Directeur d'école.
CERTIFICAT D'ÉTUDES. QuÉNioux et VITAL-UCAZE. Le Dessin îrimSiïlLULSTRI; BN 15 fr.

416 HISTOIRE 7 Avril 34
v-vvvfwïjj T- .^Trr* T/iry-
SR wPî
C O U R S ELEM ENTAI .RE
2. Cour brillante. — Avec ses fêtes éclatantesson
grand luxe, la magnificence des costumes.
(Rappeler la simplicité de la demeure et de la vie
de Louis XI).
III. Ses projets. — 1. Montrer que les possessions
do Charles ne sont pas d'un seul tenant : il
voudrait les réunir. Pourquoi ?
2. Très ambitieux, il aspire à la couronne royale.
IV. Sa lutte contre le roi. (Voir livre). — 1. Les
Ligues du « bien public ». — « J'aime tant le
royaume qu'au lieu d'un roi, j'y en voudrais voir
six », disait le duc. Il chercha donc ù démembrer la
Franco et organisa contre Louis XI des coalitions
qui eurent pour prétexte do défendre lo a bien »'
des humbles.
ci) Ses alliés : les grands seigneurs : duc de Bretagne,
duc do Berry, frère du roi... et l'Angleterre.
b) Raconter quelques épisodes de la lutte, en
montrant que le roi triomphe par la ruse, faisant
de belles promesses qu'il ne tient jamais, recrutant
des ennemis ù son adversaire.
2. La défaite de la Bourgogne. — « Charles
vint attaquer les Suisses. Ceux-ci lo battirent à
Granson, puis peu après ô Morat (1476). — Charles
alors essaya de reprendre Nancy. Une bataille
furieuse s'engagea sous les murs de la ville. Les
Bourguignons furent repoussés. Le surlendemain,
au bord d'un étang, on retrouva Charles lo Téméraire
percé de coups de lance, nu, le corps ù moitié
pris dans la glace, le visage à demi dévoré par les
loups (6 janvier 1477) s.(MALET. Le Moyen Affe.Gl.cle
f>". Hachette.)
COURTS MOyENETSUPÉRIEUR
Napoléon et l'Angleterre.
De 1803 à 1815, l'Angleterre poursuit avec une
remarquable ténacité la' lutte qu'elle a entreprise
au début du XVIII e siècle pour ruiner la puissauce
maritime et coloniale de la France. Dans
toutes les coalitions, elle a une part active, fournit
hommes et argent. Malgré les elîortsde Napoléon I er , 1 '
elle garde la suprématie des mers, abat son adver-:
saire à Waterloo et, au Congrès de Vienne, se fait 1
largement payer.
1. La « Trêve » d'Amiens rompue. 1803. —
Charles le Téméraire.
1. Les raisons. — Seule, la lassitude a amené les'
1. Son portrait. —

7 Avril 34 GÉOGRAPHIE 417
il GÉOGRAPHIE II
L'Auvergne.
A. — INDICATIONS
I. Situer l'Auvergne sur la carte. — Partie
importante du Massif Central; au cœur de la France.
1. Les éléments du paysage. — Gravures et projections.
— Décrire : a) le plateau; b) le volcan
éteint; c) la plaine. L'Auvergne est une région très
pittoresque.
2. Genres de vie. — a) Vie rurale : des vignerons,
• les producteurs de céréales (ex. la Limagne). —
Des éleveurs (Monts Dore ou Cantal). — L'exploitation
de la forêt.
b) La vie urbaine : peu de grandes villes (pourquoi
?V. Toutefois 2 centres actifs : Thiers; Clermonl-Perrand.
B. — LECTURES
I. La chaîne des Puys. — Du haut du Puy de
Dôme, on peut, par un temps clair, analyser certains
détails du relief... voici des cratères réguliers, parfaitement
circulaires. Ce sont des édifices de scories noires
et rouges, ou de cendres grises instables dont la forêt a
généralement peine à s'emparer. A côté, vous trouvez
des cônes émoussés.... Des cratères, se sont échappées
des coulées de laves fluides. On suit facilement celles qui
sont sorties du Pariou, comblant en partie les vallées,
barrant certaines où elles ont provoqué la formation de lacs.
— DE MARTONNE : les Régions géographiques de la
France. Flammarion.
II. La Limagne. — Le long de l'Allier auvergnat se
succèdent des plaines : les Limagnes. — Celle de Clermont-
Ferrand est de beaucoup la plus vaste et la plus curieuse.
Bordée à l'est et à l'ouest par des murailles rectilignes, elle
déploie de vastes espaces plans, sans autres accidents
que des buttes aussi rares qu'insignifiantes. En général,
ie sol cultivable est une terre noire, d'une fertilité proverbiale
: les moissons y rutilent, non sans se nuancer du vert
îles prairies artificielles, des pommes de terre et des betteraves;
des files de peupliers, de saules ou d'osiers arrêtent
la vue; des noyers dressent leur puissante stature; des
vergers font un riant décor au bord occidental. (ARBOS :
Bulletin de la Société belge d'études géog., mai 1933. Louvain.)
III. Départ du troupeau. — Au mois de mai, on
attache au cou des vaches les sonnettes qui reposent dans
des coffres depuis l'automne. Des foules mugissantes
s'ébranlent pour un trajet qui peut être de courte durée
mais qui peut atteindre 100 à 120 Ion.; en ce dernier cas,
les animaux prennent le train.... Le centre de leur vie
sera alors le 0 buron », lourde bâtisse de maçonnerie tapie
près du sol. ARBOS (OHU. cité.)
COU R S MOYEN ET SU PÉR1EUR.
La Belgique.
Un des plus petits Etats de l'Europe : 30 500 km 2
(à peu près notre Bretagne), mais une grande
puissance économique.
I. Le milieu physique.— 1. Caractères géné=
raux. — a) Situation. Pays ayant une façade sur
la mer du Nord; voisin de grands Etats France,
Angleterre, Hollande, Allemagne.
b) Relief. — Cf. n° 14 : le Nord;— n° 15 : l'Est
(lecture IV). C'est dans l'Ardenne que l'on rencontre
les altitudes les plus élevées (inférieures à 700 m.).
Vers l'Ouest : des parties basses, parfois au-dessous
du niveau de la mer.
c) Climat maritime. — Ecarts atténués; brouillards;
pluies fréquentes. — Toutefois des variantes
dues au relief; vers l'Est, climat aux allures
continentales.
dj Cours d'eau nombreux. Noter les principaux
sur la> carte. — Ils sont abondants, réguliers, utiles
(raisons).
e) Côte basse, rectiligne (peu d'abris), encombrée
de dunes. Un grand port : Anvers.
2. Etude régionale. — Trois divisions : a) La
liaule Belgique. Altitude s'abaissant de l'Est vers
l'Ouest (600-300 m.). L'Ardenne, pénéplaine, avec
ses schistes, quartz, grès, offre peu de ressources
(cf. n° 8 : le Massif Central); son climat est rude.
Des forêts, landes, quelques étangs. Région peu
peuplée; toutefois, dans les vallées plus chaudes, la
vie est plus active, les groupements moins dispersés.
En bordure de l'Ardenne : un grand bassin /touiller;
3 jalons : Mons, Charleroi, Liège.
b) La moyenne Belgique. — Ensemble de hautes
plaines vallonnées. Climat plus doux, sol recouvert
de limons fertiles, propres aux cultures. La moyenne-
Belgique est une voie de passage.
c) La basse Belgique. — Au climat humide, au
sol bas (plusieurs parties au-dessous du niveau de la
mer). De l'eau partout : l'homme a cependant conquis
des terres qu'il a amendées; elles portent des pâturages
et des cultures prospères.
II. La vie économique. — 1. Population :
des Flamands au N.-O., des Wallons au S.-E.,
environ 7 millions 1/2 d'habitants; densité :>262,
une des plus fortes de l'Europe (France : 74).
Les grandes villes : Bruxelles, Anvers, Liège, Gand
ont plus de 1G0 000 habitants.
2. La Belgique, pays agricole. — Vie rurale
active en moyenne et basse Belgique (alluvions fertiles.
Climat océanique. Travail de l'homme).
Culture des céréales : blé, orge, avoine, seigle. —
Cultures industrielles : betterave, lin, chanvre, chicorée,
houblon, tabac. — Cultures maraîchères, des
Ileurs. — Elevage : des bœufs, vaches laitières, chevaux
de trait, moutons, porcs.
3. La Belgique, pays industriel. — a) Sous-sot
riche. Un bassin houiller; production : environ
28 millions de tonnes. — Minerais de fer, de zinc. —
Silice. — b) Industries métallurgiques. Autour de
Liège, dans la vallée de la Sambre... (machines,
ponts, poutres...).— Textiles : travail do la laine à
Veruiers; du lin, du chanvre,en Flandre-, du coton,
autour de Gand. — Alimentaires.
En moyenne Belgique : des minoteries, raffineries,
distilleries, brasseries, laiteries; nombreuses
verreries, tapisseries en Flandre-, dentelles de Matines,
Bruges, papeteries autour de Bruxelles...
4. La Belgique, pays commerçant. — Nombreuses
voies de communication : ferrées (la plus
forte densité); fluviales (pourquoi?). — Un seul
grand port : Anvers (plus de 300 000 h.), bien relié
à l'arrière-pays, commerçant avec la grande colonie,
le Congo belge.
La Belgique importe des matières premières :
minerais de fer, cuivre, zinc, plomb; du coton, lin,
caoutchouc, bois, pétrole; de la laine; des denrées
alimentaires : blé ou farino, bétail, fromage, vin,
produits coloniaux. Elle exporte : des produits
manufacturés : machines, tissus, articles en caoutchouc,
verrerie...
Les principaux pays avec lesquels elle est en
relation : France, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas,».
Etats-Unis.
III. Conclusion. — La Belgique doit sa puissance
économique à la densité et à l'activité de sa population.
GEORGES VÉRON.
CERTIFICAT D'ÉTUDES, j . LE BAS. Cent Dictées VORFRTLI7M D ,Z%AI. ^TRS'ÉR 4.60

'ils LEÇONS D E CHOSES 7 Avril 34
IË(X)N5DECH05ES
" ÇQJJRS ÉLÉ M E N TAIRE ï
Un escargot.
Matériel. — Quelques escargots. Une feuille de
salade. Une feuille de papier. Des escargots mis à
jeûner.
Plan de la leçon. — I. Examen extérieur. —
La coquille. Elle semble enroulée, elle commence par
une pointe, d'01'1 part une courbe qui s'élargit de plus
en plus jusqu'à l'ouverture. Couleurs remarquées
sur la coquille.
De la coquille sort l'animal; 4 filets (tentacules);
les compter, les comparer : 2 grands et 2 petits. Audessous
une ouverture; c'est certainement la bouche
II. La marche de l'escargot. — A-t-il de s
pattes, des nageoires, des ailes? Cependant il se déplace.
Observer les mouvements de son corps
quand il marche : on dit qu'il rampe. Citer d'autres
animaux qui rampent. L'escargot avance-t-il
vite ?
III. L'escargot est sensible. — Toucher les
tentacules : les grands; les petits. Que voyons-nous
à l'extrémité des grands? »->• Un point noir : c'est
un œil.
IV. Touchons l'escargot. — Il a le corps froid.
Citer d'autres animaux qui ont le corps froid;
d'autres qui ont le corps chaud. Presser l'escargot;
en sortir un de sa coquille; l'écraser; il n'y a pas
d'os dans le corps de l'escargot.
Mettre l'escargot dans la main; il adhère par une
sorte de colle : matière gluante; enlever cette
matière gluante avec de l'eau : c'est difficile. Faire
marcher l'escargot sur une feuille de salade, sur une
feuille do papier; il laisse la trace de son passage,
V. Enlevons l'escargot de la coquille. —
Une petite résistance. Un corps noir. C'est son
estomac. Un escargot mange; que mange-t-il ?
VI. Un escargot bouché. — Il semble mort,
enfermé dans un cercueil; c'est seulement sa chambro
à coucher; il dort parce qu'il n'a pas eu à manger
depuis longtemps; il a fermé sa maison avec un
mur qu'il a sécrété. Il peut rester ainsi longtemps à
jeûner.
VII. Conclusions. — Les escargots causent des
dégâts dans les jardins; ils sont comestibles.
COURS MOYEN ET SU PÉRI EUR;
Vers, mollusques, rayonnés,
protozoaires.
Matériel. — Ver de terre dans de la terre humide;
un ver de terre tenu dans une boîte depuis plusieurs
heures-, tortillons de terre produits par des vers; escargots
; limaces, moules ou huîtres, coquilles Sl-Jacques
Etoile de mer desséchée, oursin, éponge.
Plan de la leçon. — I. Les vers. — a) Examiner
un ver de terre : il est formé d'anneaux.
b) Ecraser un ver : c'est un invertébré.
c) Passer le doigt dessus, dans un sens, puis dans
l'autre. On sent des soies, au nombre do 4 par
anneau. Elles sont plantées d'avant en arrière;
observer un ver qui rampe.
d) Le ver est effilé aux deux extrémités; la bouche
est au bout le plus mince, l'anus à l'opposé.
c} Couper un ver; les morceaux restent vivants.
/) Observer le ver qui a été maintenu dans une
boîte; il est desséché et presque mort; il meurt
asphyxié, car le ver a une respiration cutanée qui
ne peut s'effectuer que si la peau reste humide; si
le ver n'est pas tout à fait mort, le mouiller légèrement;
il reprend do l'activité.
g) Observer un tortillon de terre; il est constitué
par les déjections du ver'; le ver avale de la terre;
pendant la traversée du tube digestif, de la tête à
l'anus, les matières nutritives passent dans le corps
et la terre est rojetée par l'anus.
h) Piquer un ver, il a un système nerveux.
CONSÉQUENCES. — 1° Les vers ameublissent la
terre; 2° en remontant d'endroits où peuvent être
enterrés des animaux en putréfaction, ils ramènent à
la surface du sol des germes de maladies contagieuses
comme le charbon.
Autres espèces de vers. — Les sangsues; les
vers parasites : oxyures, ténia, trichine, douve du
foie des moutons.
La vie du ténia. — 1° Il vit dans l'intestin de
l'homme, sous forme d'un long ruban ayant jusqu'à
10 m. de longueur; la tête adhère à l'intestin au
moyendecrochets.Ce ruban est formé d'anneaux qui
se renouvellent sans cesse en arrière de la tête, pendant
que les anneaux de la queue, remplis d'œufs,
se détachent et sont rejetés. La nutrition de l'animal
est cutanée, elle s'opère aux dépens des aliments
absorbés par l'homme et devenus assimilables;
le ténia n'a donc pas d'appareil digestif.
2° Les vieux anneaux remplis d'œufs sont emportés
à la terre avec les excréments; si un porc les
avale, ils produisent des larves qui percent la peau
de l'intestin, passent dans le sang et dans les muscles,
lo porc est atteint de ladrerie.
3° Si un homme mange cette viande de porc,
l'évolution continue et la larve devient le ténia.
^ CONSÉQUENCE. — Il faut toujours manger la
viande de porc très cuite.
II. Les mollusques. — a) Observer un escargot.
Sa coquille. Le sortir de sa coquille. C'est un invertébré.
Ses tentacules. Les compter. Les comparer; il
y en a 2 grands et 2 petits; les 2 grands sont
surmontées d'un point noir. Les petits sont l'organe
du toucher; les grands portent les yeux.
Au-dessous des petits : une ouverture : la bouche.
La partie noire est l'estomac.
b) Autres mollusques :
1° Les limaces, les poulpes, les seiches, sans
coquille.
2° Les moules, les huîtres,les coquilles St-Jacqiies,
les coques, avec 2 coquilles.
c) REMARQUE. — Remarquer que les divers
mollusques ont une partie du corps recouverte par
une sorte dé membrane ou repli de la peau. c'est
sous cette membrane appelée manteau que se trouve
l'appareil respiratoire : poumon chez l'escargot;
branchies chez la moule, l'huître.
III. Les rayonnés. — o) Montrer une étoile de
mer, un oursin dépourvu de sa peau épineuse; faire
remarquer le rayonnement.
b) Observer une éponge : c'est le support qui réunit
les membres d'une même colonie.
c) Los coraux. Voir manuel et gravures.
IV. Les protozoaires. — Très petits et très
simples; ils sont presque tous composés d'une simple
membrane renfermant un liquide appelé protoplasma.
La nutrition se fait, par échange à travers la membrane;
ils se reproduisent très rapidement par
division.
Certains se meuvent par des cils vibratiles, d'autres
par des prolongements de l'enveloppe.
De nombreux protozoaires sont des germes de
maladies : fièvre paludéenne, maladie du sommeil,
gros ventre des lapins.
Il y en a de grandes quantités dans les eaux
stagnantes (danger).
E. VENGEON,
Professeur do C. C.
CERTIFICAT D-ÉTUDES. G. MANUEL. 100 Dictées VTÏLIÏ'N'SC 3 séries. La série. 4.60

7 Avril 34 CHANT 419
aunanaj
conarm
gsftii Si»!
La bourrée. — Indications.
Lorsqu'on entend chanter des chansons populaires,
il se trouve toujours quelqu'un dans l'auditoire
pour affirmer que la version chantée n'est
pas la bonne, ce qui veut tout simplement dire'que
cette version n'est pas' celle que l'on connaît. Il
en èst de même pour une danse aussi populaire que
la liourrée, qui se danse en bien des régions,' de la
Sologne aux Pyrénées, avec des variantes nombreuses.
Il y a des bourrées à deux temps, à trois temps,
des bourrées qui se dansent à deux (un couple),
à quatre, à six, à huit; il y a la montagnarde, la
(îrousado, la divirada, la bourrée des foulards, la
bourrée de la mariée, la cantalouse, la berrichonne,
la limousine, la croisée, la tournidjaire, l'escloupeto...
et chacune d'elles est la bonne.
Nous ne décrirons que l'une des formes les plus
connues de la bourrée à trois temps.
Composition. — Seize mesures composent un
couplet, — en deux phrases de 8 mesures, chaque
phrase comportant deux fois le même thème.
Mouvement. — Le mouvement, rapide, est
à peu près celui de la valse. Ce mouvement ne se
trouve en rien modifié du fait que la bourrée est
notée à 3/4, au lieu du 3/8 plus fréquent.
Pas. — -Le pas est celui de la valse, — de la
valse bostonnée, — mais court, — et plus lourd,
sur les temps accentués.
Accents. — L'accent, pour le joueur de cabrette
et pour le danseur, porte sur le premier
temps de chaque mesure, et aussi ( un peu moins
durement), sur le troisième. Il est marqué par un
frappéihent de pied. Mais on accentue aussi le
rythme de diverses façons, par exemple par dés:
claquements, et même par des exclamations.
Attitudes. — Le plus souvent, le danseur a
les bras levés, arrondis.
La danseuse tient un pli
de sa jupe ou de son tablier
dechaquecôté(fig.l).
Danseur et danseuse doivent
sans cesse se regarder.
Caractéristique. —
Elle se trouve à la fois
Kg. 1.
dans la lourdeur du pas
du danseur, martelant les
temps forts, dans la mi- j
mique des deux danseurs dont le visage doit tou-1
jours être expressif, et dans les croisements, pour- !
.ohas, qui composent chaque ligure. Les danseurs, I
sans cesse, se rapprochent, s'éloignent, s'attirent, I
se repoussent en se déplaçant sur le côté.
Figures. — C'est leur grande variété qui !
différencie les diverses bourrées. Mais « la figure 1
la plus communément dansée consiste précisément j
dans cette poursuite amoureuse qui est la base |
même de la bourrée ». Parfois, les danseuses se
placent au milieu (bourrée de Vic-sur-Cère) avec
croisements parallèles; parfois les danseurs tournent !
en rond (bourrée de Limagne), « ou enfin, la danse ,
devient un véritable quadrille avec visites, croisements
de mains... (bourrée de Saint-Flour) » (Mario
Versepuy).
Départ. — Danseur et dansouse, au départ, sont 1
tournés l'un vers l'autre, soit éloignés l'un de
l'autre, soit coude à coude, la main gauche sur
la hanche, soit en se tenànt par les mains (fig. 2),
soit en ne se tenant que par une main (fig. 3).
C'est le pied gauche qui frappera le premier
temps des mesures 1, 5, 9, 13.
Nombre de danseurs. — La description qui
suit ne concerne qu'un couple, mais on pourra
faire exécuter la bourrée décrito par un nombro
Fig. 2. Fig. 3.
indéterminé de danseurs. Deux couples peuvent
évoluer dans le même carré.
Un conseil. — Les enfants, lorsqu'ils apprennent
la bourrée, tirent le plus grand profit des
leçons d'un auvergnat authentique. Qu'on recherche
donc ce spécialiste, qui a s la bourrée dans le
sang », qui donnera l'exemple, et qui sera fidèlement
imité. Les exemples vivants sont d'un
autre pouvoir que notre description.
Adaptation au chant publié. -— (Voir Manuel
général du 3 mars 1934.)
Le premier couplet est chanté entièrement par les
cavaliers (et le chœur). Les autres couplets sont
chantés en partie par Iesv danseuses (les 4 premiers
vers) en partie par les danseurs (les 4 derniers vers)
et par le chœur. ,tir
1 cr couplet. — Le cavalier va d'un point A
(départ) à un point B. Non pas en ligne droite, mais
en décrivant, obliquement, quatre petitesîr lignes
brisées. a*
A / \ / \ B
,U avance donc, pondant 4 mesures, recule pendant
4 mesures, et recule en B, mais, cette fois, en
tournant.
La cavalière part de B, recule quand le danseur
avance, ou avance quand il recule, et vient âe
placer en C, troisième sommet du carré ABCD.
2° couplet. — Le danseur poursuit
de B en C. La danseuse fuit
de C en D. A la fin du couplet,
elle se rapprochera du danseur
(fig. 4).
3 e couplet — La poursuite
continue, de C en D pour le danseur,
de D en'A pour là danseuse,
pendant lès 8 premières mesures.
A la mesure 9, les deux danseurs
du couple se tiennent par la main
Fig. 4.
gauche (figure 3). Ils dansent en tournant pendant
4 mesures dans le sens des aiguilles d'une montre, et,
pendant les 4 dernières mesures, en tournant dans
le sens inverse.
4° couplet. — La poursuite permet à chaque
danseur de terminer son carré, pendant les huit
premières mesures.
Puis les danseurs se tiennent par Içs mains., pour
danser les 4 mesures suivantes (fig. 2) et par le bras
pour terminer.
Uno révérence à la danseuse, après le chant,
alors que le danseur lève son chapeau.
NOTA. — On trouvera de plus amples descriptions
de la bourrée dans l'ouvrage : La Bourrée
(Recueil de chants) édité par la Société « La Bour­
l rée » 13, boulevard Beaumarchais, Paris; — dans
une étude de Mario Versepuy, publiée par la Musique
à l'Ecole (Numéros d'octobre, novembre, décembre
1924); — dans le Théâtre du Petit Chaperon rouge,
(pages 77 et suivantes), de MAURICE Boucuon
(A. Colin, êditour).
MAURICE CIIEVAIS.
CERTIFICAT 0'ÉTUDES. G. MANUEL. 100 RédactionSd/j^o^'emen/s. 35 ^ 1 ' 65 - La série. 3.60

420 CAUSERIE 7 Avril 34
Les usines hydro-électriques récentes.
L'avenir des centrales thermo-électriques est
certainement limité par la nécessité où elles sont
de se procurer constamment un combustible :
charbon ou mazout, en voie de disparition. Au
contraire, les centrales hydro-électriques voient
s'ouvrir un champ extrêmement vaste de réalisations
et les sources dont elles tirent l'énergie sont inépuisables.
Aussi les efforts actuels, et particulièrement
en France, tendent-ils à utiliser au mieux cette
matière première précieuse : l'eau en mouvement,
et la construction de puissantes centrales hydrauliques
a-t-elle été entreprise sans retard. A l'heure
actuelle, un grand nombre d'entre elles fonctionnent
et 1'ach.èvement de plusieurs dizaines d'autres est
activement poussé.
Le principe de toute usine hydro-électrique est le
suivant : faire circuler dans une turbine, appareil
dont la roue à aubes des anciens moulins est l'ancêtre,
un débit d'eau aussi grand que possible, de
façon à en provoquer la rotation avec une puissance
considérable (ce qui ne veut pas toujours dire avec
une vitesse très grande). Sur l'axe même de la
turbine, qui peut etre soit horizontal, soit vertical,
est calé un générateur d'électricité, le plus souvent
un alternateur triphasé, dans lequel toute la puissance
de la turbine est consommée et transformée en
énergie électrique. Des bornes de l'alternateur sort
un courant à tension élevé et qu'on élève encore
grâce à des transformateurs. On obtient ainsi un
courant transportable économiquement, que l'on
dirige par des lignes aériennes vers les points d'utilisation
souvent éloignés de la centrale de plusieurs
centaines de kilomètres.
Deux réalisations sont possibles suivant qu'on
utilise l'eau sous haute ou basse pression : on peut
avoir des centrales de haute chute ou de basse
chute.
Les centrales de basse chute sont établies le long
des rivières ou de fleuves importants dont on retient
les eaux par un barrage peu élevé. L'eau s'écoule
par des conduites de très large diamètre sur des
turbines spéciales (turbine Francis) construites pour
fonctionner sous des pressions faibles. Telles sont les
centrales de La Gentille sur la Garonne, de l'Isle-
Jourdain sur la Vienne (hauteur de chute 10 m. 50),
deTuillièresfhaut. 12m.,)et de Mauzac (haut.5 m. 20)
sur la Dordogne. La plus récente, qui est aussi de
beaucoup la plus importante, est la centrale de
Kembs, mise en service en octobre 1932. C'est la
première d'un chapelet de huit usines destinées
à utiliser les eaux du Rhin, et qui totaliseront une
puissance de 700 000 kilowatts. L'usine actuellement
terminée fournit 186 000 kilowatts et est une
des plus importantes du monde. Elle comporte
5 groupes turbo-alternateurs, alimentés par des
conduites en béton de 8 m. do diamètre et qui
tournent à la vitesse de 98 tours par minute. Ctîaque
groupe a une puissance de 31 000 kilovoltampères.
Chacun des alternateurs, seul, pèse 475 tonnes, et
son rotor 245 tonnes. Ce sont les plus gros de France.
Des transformateurs élèvent à 220 000 volts la
tension qu'ils fournissent. Ils pèsent 242 tonnes
l'un, en ordre do marche.
Les centrales de haute chute sont plus nombreuses,
mais évidemment cantonnées dans les pays accidentés
: Pyrénées, Alpes, Massif Central. Elles
utilisent l'eau soit des lacs de haute altitude, soit
des rivières ou des torrents de forte pente. Dans ce
derniercas, l'irrégularité du débit au cours des saisons
blige à constituer des réserves considérables par la
formation do barrages extrêmement élevés. Lo
barrage d'Eguzon, sur la Creuse, retient 4 millions
et demi de mètres cubes d'eau et sa hauteur est de
00 mètres. Celui du Chambon, sur la Romanche
(Alpes), avec ses 87 mètres de haut, retient 54 millions
de mètres cubes. Le record de la hauteur sera
détenu par le barrage du Sautet sur l'Arc (Alpes)
lequel, haut do 125 mètres, retiendra 130 millions
de mètres cubes formant ainsi un lac de 8 kilomètres
de long et de 352 hectares de superficie; le record
de la capacité reviendra au barrage de Sarrans sur
la Truyère (Massif Central) qui formera une réserve
de 300 millions de mètres cubes derrière une muraille
de 105 mètres de haut. Ces deux barrages sont en
voie d'achèvement; encore de tels lacs artificiels
sont-ils insuffisants pour alimenter de façon continue
les centrales qui leur seront annexées, en
période de sécheresse.
Les centrales ne sont pas toujours situées au pied
des barrages. Elles ont parfois avantage à se trouver
à une altitude inférieure, afin de bénéficier d'une
hauteur de chute plus grande et par là d'une puissance
supérieure. L'eau du barrage est alors guidée
vers les turbines par des canaux d'amenée creusés
dans le roc et de longueur souvent considérable
(plusieurs kilomètres). Ces canaux d'amenée sont
en général horizontaux ou à faible pente. Pour
descendre à l'usine, l'eau emprunte alors une ou
plusieurs conduites forcées. On entend par ce terme
des tubes cylindriques d'acier extrêmement résistants,
soudés ou rivés les uns aux autres et qui descendent
lo long des pentes, soit à l'air libre, soit à
l'intérieur de tranchées, depuis l'extrémité du canal
d'amenée (chambre de prise d'eau) jusqu'aux turbines.
Leur diamètre et leur épaisseur varient avec
l'altitude et leur longueur. Plus épais (jusqu'à
50 millimètres) à la base qu'au sommet, leur diamètre
peut atteindre quelques mètres et leur longueur
plusieurs centaines do mètres. Ils doivent
être .scellés, au sol par de solides massifs de béton
disposés de place en place. On compte dans certains
cas sept conduites forcées parallèles (usine d'Eget) ;
on en réduit lo nombre autant que possible par raison
d'économie.
Les centrales qui fonctionnent à partir des lacs
d'altitude sont toujours alimentées par canaux
d'amenée et conduites forcées.
On peut d'ailleurs monter plusieurs usines en cascade,
l'usine inférieure recevant l'eau du canal de
fuite de l'usine supérieure (usines en cascade d'Artouste,
Hourat, Miègebat, dans les Pyrénées, usines
de Lassoula et de Trammezaigues dans les Pyrénées).
Grâce aux conduites forcées, on peut atteindre
des hauteurs de chute considérables : 406 m. à
Lassoula.
Lorsque les turbines fonctionnent, les conduites
débitent plusieurs mètres cubes d'eau à la seconde
(une dizaine) ; il serait alors dangereux d'interrompre
brusquement le courant d'eau rapide qui les parcourt
: on provoquerait dos phénomènes connus sous
lo nom de a coups de bélier » et dont l'effet serait
capable de faire éclater les tuyaux. Les vannes
permettant d'arrêter lo courant d'eau et d'immobiliser
ainsi les turbines doivent être des vannes
spéciales à effet progressif.
De plus, on intercalera sur la conduite un dispositif
particulier : une cheminée d'équilibre qui absorbera
les surpressions produites par des coups de
bélier accidentels et les rendra inoffensives.
Les turbines utilisées dans les centrales de haute
chute sont généralement des turbines Pelton, dont
le principe est légèrement différent de celui des
turbines Francis et qui sont équipées pour recevoir
des courants d'eaux rapides. Elles tournent en général
plus vito que les turbines Francis (500 à 1000
tours-minute).
(A suivre).
R. RAMBADD,
Agr6gé-Pr6paralenr
A la Facullo des sciences de Eordcaui
CERTIFICAT D'ÉTUDES. G. MANUEL. 200 Problèmes TUVÉPONLTS" S éries. La série. 4.20

| Avril 34 TEXTES FRANÇAIS EXPLIQUÉS : COURS COMPLÉMENTAIRE 101
£ I I l f K O T I
Autour du Secret de M" Cornille.
(VETIHAEREN : La Plaine; ZOLA : VAtelier) 1 .
I. Machinisme et poésie. — Alphonse Daudet
ous a indiqué d'un mot le sens de sa lettre de
ion Moulin : Le Secrel de M" Cornille : « C'est un
rame », nous dit-il, un drame du progrès qui, en
:éveioppânt le machinisme, détruit fies anciennes
jorrties poétiques du travail humain. Les minoteries
vapeur ont tué les moulins à vent; de rnêrtie les
aehines agricoles ont transformé le travail des
liamps; de même enfin la grande industrie a îSihlacé
les petits métiers de l'artisan. La même idée
ist exprimée avec beaucoup de force et de poésie
[ans- la pièce de Verhaeren : La Plaine-, la desription
de Zola : l'Atelier, montre que le machinisme
lui-même peut ayoir sa poésie".
I II. Le machinisme détruit la beauté' du
inonde : la Plaine. —• l ro question. — Résumez
n une courte phrase _ l'idée_ exprimée dans chacune
Ides strophes de celte poésie. »-> R. : Les villes indus-
Ja-iell'es, en se développant, envahissent et saccagent
la campagne. — Le travail des machines
normes remplace le labeur humain des champs si
aime, si poétique. — La nature est enlaidie et
égradée par le machinisme. — Une sombre régurité
géométrique remplace les aspects vivants et
mineux du monde.
2° question. — Comment est traduite, dans
& première strophe, Vidée d'une lutte incessante et
\nêgale entre la campagne et la villeï $-> R. : Cette
"ée est traduite ; a) par la répétition, au début
es v. 1, 3 ot 4 de la phrase : La plaine est morne;
par les accumulations d'adjectifs et de propotions
reliés à l'aide de la conjonction et : la plaine
|st morte et lasse et ne se défend plus ; la plaine
t morne et morte et la ville la mange; c) par
1 allitération : la plaine est morne et morte.
I 3° question. — Expliquez le sens et la valeur
| es adjectifs employés dans la 2 e strophe. s-» R. : Ces
,-ïiachines sont d'une dimension, non seulement
snnrme, mais exagérée, hors de l'ordre de la nature:
m/perboliques (une hyperbole est une figure de
style par laquelle on augmente excessivement la
8 éi-ité des choses pour qu'elles fassent plus d'imfression);
leurs bras inspirent de la terreur par
1 surs dimensions -. formidables-, l'œuvre de sacca-
;jement qu'ils accomplissent est un véritable
Irime : criminels-, les blés auxquels l'Evangile
emprunte maintes paraboles (récits allégoriques
"iyant une signification morale) ont une douceur
jacifiquo : évangéliques, qui' rend plus odieuse
ur destruction; le vieux semeur, en accomplissant
S]J tâche monotone, songeait » à la fuite utile d'es
' urs », avait le loisir de rêver : mélancolique.
4° question. — Expliquez, dans la strophe 3,
s termes qui expriment V enlaidissement et la
gradation de la nature, s-» R. : L'adjectif orde
(jeminin de ord) est un vieux mot, signifiant sale,
' alpropre; il est la racine du mot encore usité.
dure, auquel il fait penser; les poètes comparent
njvent le brouillard à une écharpe, à un' manteau',
i les fumées, la suie des usines traînent sur lé
el un vêtement qui semble déchiqueté et malropre
: haillon ; les éléments en- sont infectés :
vent est sali; le soleil ne luit plus que d'un éclat
j l. Voir ccs textes d ans les Textes français E. P. S., de
. (JIIEVAILLIER, AUDIAT et AUMEUNIER, 1»« année, pages
128 et 151.
blafard à travers ce voile -. pauvre; c'est comme
nne dégradation de l'astre glorieux : avili.
5'° question. -— Relevez dans la strophe 4 les
expressions contrastées qui expriment la Iransfotmàtion
du paysage, s-» R : Les" maisons, foyers
humains, sont remplacées par des usines; ces
maisons étaient claires; autour d'elles croissaient,
des productions vivantes de la nature que le soleil
éclatant auréolait ' d'or; aujourd'hui, les usines
ont une forme géométrique (rectangulaires); elles
sont immenses et sombres. NotezTe dernier vers qui
rend sensible l'impression d'énormité écrasante:
1° par le tour abstrait : la noire immensité;
2°. par le rythme : le vers a 14 pieds, c'est-à-dire
excède de deux syllabes le' vers régulier le plus
long de la métriquô française."
III. La poésie du machipisme : l'Atelier. •—
Zola dégage, dans ce morceau, la poésie que recèle
un spectacle en apparence aussi prosaïque qu'un
atelier de fabrication de mécanique.
1 r< > question. — La personne qui visite cet.
atelier est une femme : pourquoi Zola a-t-il choisi
ainsi son visileùr ? Pourquoi ne le fait-il pas décrire
par un homme du mélier, un ouvrier métallurgiste,
par exemple? R. : Le visiteur n'étant pas du
métier, tout est nouveau, inconnu, mystérieux
à ses yeux. Un ouvrier métallurgiste, familiarisé
avec ces machines, n'aurait rien trouvé en elles
d'effrayant ni d'étrange. Ce personnage est une
. femme, c'est-à-dire un être que Zola suppose plus
sensible, plus émotif, aux nerfs plus impressionnables
que l'homme; or 1 , l'imagination est surexcitée
par l'émotion.
• 2° question. — Qu'est-ce qui favorise l'espèce
d'Hallucination dont la visiteuse est victime ? s~>
R. : D'abord, l'émotion qu'elle éprouve : la peur
instinctive, 1. 3; sans doute le guide qui l'accompagne
la renseigne et la rassure, 1. G; mais ses recommandations
mêmes' ne laissent pas d'être
inquiétantes : elle devait avoir bien soin, 1. 7 : la
peur l'empêche de voir d'abord les objets distinctement.
— En second lieu, l'hallucination est
favorisée par la demi-obscurilê qui règne dans le
hangar; dans la pénombre, tout paraît indistinct,
confus, donc effrayant.
3° question. — Montrez que la vision, d'abord
confuse el fantastique, se précise peu à peu el se
rapproche du réel, mais que cette réalité, même assez
clairement aperçue, reste mystérieuse et terrifiante. s->
R. : Elle ne voit d'abord que de grandes ombres,
1. 4 et 5; des fumées peuplées d'êtres vagues, 1. 10 et 11 ;
elle ne distingue pas les hommes des machines,
L 11 et 12; elle ne voyait rien encore, tout dansait,
1. 15 ot 16. Puis la vision, plus distincte, se rapproche
de la réalité : elle voit les petites forges, 1, 27; les
machines dont on lui explique le rôle : cisailles 1. 35,
machines ù boulons, 1. 37, ébarbeuses, 1. 39, laraudeuses,
1. 41. A ce moment, elle comprit, 1. 47;
elle n'a plus peur; elle est seulement inquiète.
4 e question. — Montrez que ce qui fait la
poésie de cette description, c'est qu'elle damne en même
temps que la vision nette du mécanisme, l'impression
confuse de la vie. »-> R. : La" régularité des mouvements,
la puissance des effets, la matière des
machines (fonte, fer, acier luisant sous la graisse
dés huiles), la nature de leur action (forgeant,
taraudant) donnent la vision nette du mécanisme,
mais les comparaisons et les métaphores (comme
un vol d'oiseau de nuit, mangeaient, croquant à
chaque coup de dents, crachant), présentent les
machines comme des êtres vivants, comme des
monstres. CHEVAILLIER.
ÎIEVAILLIER-AUDIÀT-AUMEUNIBR.LES TEXTES FRANÇAIS. E.P. S. 2° et 3° années. 17 fl\

102 PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE : COURS COMPLÉMENTAIRE 7 Avril 34
^ i ? m a i û U E M ^ N T A L f | B |
Galvanomètres. — Ampèremètres.
Matériel. — 1° Le galvanomètre de la 23 e leçon.
2° Un galvanomètre comprenant un enroulement
d'une vingtaine de mélrcs de fil de 3/10 de mm. isolé
par du colon; cel enroulement a pour support un cadre
. rectangulaire en carlon. — A
/ \ l'intérieur du cadre, une bande
d'acier aimanté (5 cm X 1 cm.)
placée perpendiculairement ' au
plan de l'enroulement; une aiguille
en carlon ( fig. 1) est collée
sur la plaque; par un trou O
placé au-dessus du centre de gralg
' ' vilépasseun axe assujetti au cadre.
3° Un gros aimanl; un enroulement de diamètre
légèrement inférieur à la distance des
pôles de l'aimant; cet enroulement est
fixé à une potence par ses extrémités
libres (fig. 2).
4° Une glace de poche collée sur un
carlon rectangulaire; un manche de
porte-plume fixé verticalement dans une
planchette horizontale serl d'axe à l'ensemble
carlon et glace; un écran; la boîle
cubique de la 1" leçon permettant ai produire
un faisceau lumineux.
5° Une pile quelconque (pile de lampe
de poche), ou batterie d'accumulateurs. Fig. 2.
Plan de la leçon. — I. Principe du galvanomètre.
— Expérience I. — Réunissons les extrémités
du fil du galvanomètre décrit à la 23 e leçon
aux 2 pôles de la pile, le grand axe du galvanomètre
étant orienté nord-sud : dévia lion de l'aiguille.
Inversons lés pôles : déviation de l'aiguille en sens
inverse. Nous voyons donc que :
a) Cet appareil, appelé galvanomètre, permet de
déceler le passage du courant;
b) Qu'il permet d'en déterminer le sens.
RAISONNONS. — Quand lo galvanomètre n'est pas
soumis à l'actiori du courant, l'aiguille est orientée
nord-sud. Quand le courant passe dans le galvanomètre,
le champ magnétique terrestre agit toujours
avec la môme intensité; donc, dans ce cas, l'aiguille
est soumise à 2 actions :
1° Celle du champ magnétique terrestre qui est
constant;
2° Celle du champ magnétique du courant; la
position de l'aiguille dépend de la résultante de
ces 2 forces.
Or, 1e champ magnétique du courant dépend
de l'intensité de ce courant et varie avec lui. Donc :
c) Le galvanomètre permet de mesurer l'intensité
d'un courant.
II. Système astatique.— Comment rendre un
galvanomètre sensible ?
1° En augmentant le champ magnétique du
courant (sans faire varier l'intensite, naturellement);
les expériences do la
N S
J
-1 S N
précédente leçon nous donnent
la solution : augmenter
le nombre des spires do l'enroulement;
2° En diminuant l'action
Fi , du champ magnétique ter-
8 ' restro. Mais celui-ci est constant
en un même lieu; il ne dépend pas de nous de
le modifier.
Examinons la fig. 3 qui représente 2 aiguilles
aimantées réunies par une tige. Appliquons la règle
d'Ampère, nous voyons que les actions du champ
magnétique du courant sur les 2 aiguilles s'ajoutent.
Si les 2 aiguilles avaient des masses magnétiques
rigoureusement égales, l'action du champ terrestre
sur l'ensemble serait nulle. Donc aucune mesure
possible; la déviation des aiguilles sous l'action d'un
courant quelconque serait toujours de 90°.
Mais cette égalité no peut 'exister. Si l'action du
champ terrestre est / sur 1 une et f sur l'autre
l'action sur le système sera //', qui peut être très
petit.
Un tel galvanomètre est extrêmement sensible;
on l'appelle galvanomètre asiatique.
III. Autres systèmes de galvanomètres. —
Dans 1e galvanomètre précédent, nous remarquons :
1° Que le cadre est fixe et l'aimant mobile;
2" Que la force qui s'oppose au champ magnétique
du courant est le champ magnétique terrestre.
a) Utilisation de la pesanteur. — Expérience II.
— Appareil représenté fig. 1 : Le centre de gravité
étant au-dessous du point de suspension, au repos,
la plaque reste horizontale; au passage du courant
elle a tendance à se mettre en croix avec l'enroule-,
ment : c'est la pesanteur qui freine l'action du cou
rant.
b) Galvanomètre à cadre mobile. —Expérience III.
( Fig. 3). — Au repos, le plan du cadre est parallèle
aux lignes de force du champ magnétique de
l'aimant. Que se passe-t-il quand le courant circule
dans l'enroulement ? Nous savons d'après la
précédente leçon que chacune des faces du cadre
devient, l'une un pôle sud, l'autre un pôle nord;
si rien ne s'y oppose, le cadre va tourner exactement
de 90°, quelle que soit l'intensité du courant.
Mais par la torsion qu'il subit, le fil de suspension
s'oppose à la rotation du cadre.
Le cadre est donc soumis à 2 groupes de forces :
1° La torsion du fil;
2° L'action combinée du champ magnétique de
l'aimant qui est constant et du champ magnétique
du courant qui varie avec l'intensité de ce courant.
Faire passer le courant dans le galvanomètre à
cadre mobile. Remarquer lo mouvement du cadre,
REMARQUE. — On augmente la sensibilité du
galvanomètre à cadre mobile en plaçant une masse
de fer doux à l'intérieur du cadre.
c) Emploi d'un miroir. — Expérience IV. — Projeter
un rayon lumineux normalement à la surface
du miroir; recevoir le rayon réfracté sur l'écran,
Faire tourner le miroir; mesurer l'angle; mesurer
l'angle formé avec le nouveau rayon réfracté et le
rayon incident; il est double de l'angle de rotation
du miroir. — Eloigner l'écran. Constatation.
CONCLUSION. — Emploi d'un réflecteur fixé ai
fil du galvanomètre.
IV. Ampèremètres. — a) Elude d'un ampèremètre.
— L'aiguille et son ressort. Les 2 palettes de
fer doux. Une est fixe, l'autre est mobile et solidaire
do l'aiguille équilibréo par l'aiguille. — L'enroulement.
b) Raisonnons. — Le passage d'un courant dans
l'enroulement produit un champ magnétique; les
2 palettes sont aimantées de la même façon. Elles se
repoussent. Le ressort spirale par sa tension s'op)
pose au mouvement. L'aiguille est donc cncorej
soumise à l'action do 2 forces :
1° L'action magnétique du courant;
2° La réaction du ressort.
c) Graduation. — La graduation se fait pat
comparaison avec un voltamètre à azotate d'argent
EXEMPLE. — Problème. Dans un même circuit,
on place un voltamètre à azotate d'argent el
un ampèremètre (faire dessiner le schéma); on;
remarque que pendant toute la durée de l'opéralio^
l'aiguille de l'ampèremètre reste constamment su'
une division a; le courant est passé pendant 3 heures
La masse d'argent déposée à la cathode pendant cij
temps a été de 4 g. 0248, que faut-il marquer ai
point al »-» R. : 3.
E . VENGEON,
Professeur de C. G
E. ESCAL. CHIMIE. 1", 2° et 3' années. E. P. S. Un volume in-16, illustré, cartonné. 15.50

7 Avril 34 HISTOIRE : COURS COMPLÉMENTAIRE 103
KV-fa&j
r S T O Î ?
La question du vote et de la presse
sous la Restauration.
Après 1815, l'histoire de la France prend une face
nouvelle : à la période militaire, succède la période
parlementaire durant laquelle les questions de vote
et de presse tiennent une place de premier plan.
1. Importance de ces deux questions. —
1. Rappeler deux grands principes de la Déclaration
des droits de l'homme. — Souveraineté
de la nation. — Droit de penser, d'écrire, d'imprimer
librement (art. 3, G, 11).
2. Comment ces principes ont été appliqués
depuis 1789.— a) Revoir les diverses constitutions :
îyÔl ; an III ] an VIII. — b) Presse : pas de législation
sous la Révolution : la liberté dégénère en
licence. — Sous l'Empire, livres et journaux sont
soumis à l'examen préalable de l'autorité.
II. Les dispositions de la Charte (leçon n" 25).
— 1. Le vote. — a) Régime censitaire. — « Pour
être électeur et éligible, il faut payer une certaine
somme de contributions directes. — Aucun électeur
rie peut être admis dans la Chambre s'il n'est 3gé
do 40 ans et s'il ne paie une contribution directe de
1000 francs. — Les électeurs ne peuvent avoir
droit de suffrage s'ils no payent une contribution
directe de 300 francs et s'ils ont moins de 30 ans. —
L'organisation des collèges électoraux sera déterminée
par les lois ».
b) Suffrage indirect.— C'est une ordonnance qui,
le 13 juillet 1815, règle le mode de scrutin : Les collèges
d'arrondissement so réuniront le 14 août pour élire
un nombre de candidats égal au nombre des députés
du département. — Les collèges départementaux se
réuniront huit jours après pour élire au moins la
moitié des députés parmi ces candidats. Les collèges
restaient tels qu'ils avaient été constitués par le
senâtus-consulte de l'an X; le nombre des députés
était fixé à 402 (ramené à 258 en 1816). Le » pays
légal » était donc une minorité : 72 199 inscrits
(en 91 : 429 000 électeurs; en 95 : 200 000).
2. Presse. — Rien de bien défini : 0 Les Français
ont le droit de publier et do faire imprimer leurs
opinions en se conformant aux lois qui doivent
réprimer les abus à celle liberté » (art. 8 de la Charte).
Mais quels sont les abus? Oui les réprimera?...
III. L'attitude des partis. — Deux Franco sont
en présence : celle de l'Ancien Régime, effrayée par
les libertés concédées... celle de ta Révolution,
soucieuse do faire respecter les principes do 1789.
La réaction conteste le droit du peuple à se gouverner,
redoute la presse, a plaio dont Moïse a oublié de
frapper l'Egypte ». — Sans réclamer le suffrage
universel, les libéraux désirent l'extension du droit
de vote; sans vouloir l'affranchissement de la presse,
ils sont partisans d'accorder aux journaux une
certaine liberté.
IV. Les grandes lois. -— 1. De la réaction. —
a) Vote. — Loi de juin 1820, du double vote. —Los
électeurs dans chaque département sont répartis
en autant de collèges qu'il y a d'arrondissements
et nomment au scrutin uninominal 258 députés.
Les électeurs les plus imposés, un quart do la totalité,
forment des collèges et, aux chefs-lieux des départements,
choisissent 172 députés. Ce système donnant
deux voix aux grands propriétaires fonciers, assurait
le triomphe des candidats favorables au gouvernement.
Loi du 3 juin 1824. — Elle supprime le renouvellement
par cinquième et fixe à sept ans la durée du
mandat des députés (pourquoi ?)
b) Presse.— «La Restauration maintint d'abord
le régime impérial. Nul ne put Ctro imprimeur ou
libraire s'il n'était breveté par le roi et assermenté.
Tout livre, tout écrit ou simple article dut être
avant l'impression soumis à la censure. — Des
pénalités rigoureuses : la prison, de fortes amendes,
frappaient les délits de presse. » Ces délits furent
jugés par les tribunaux correctionnels qui se montrèrent
impitoyables, les juges étant nommés et
récompensés par le roi.
1 On se montra particulièrement rigoureux pour
la presse périodique : aucun journal no put paraître
qu'avec l'autorisation du roi. Cette autorisation
préalable pouvait toujours être retirée, temporairement
ou définitivement ». MALET : Nouvelle histoire
universelle, t. 3, Hachette.
Le projet de 1827 : Loi de justice cl d'amour,
frappait les périodiques d'une taxe supplémentaire
de 0 fr. 10 par feuille de 30 dm', les non périodiques
d'une taxe de 1 franc. — Si celle loi avait été volée,
elle aurait 1 tué l'imprimerie en France ».
2. Du parti libéral.—-a) Loi électorale de 1817.—-
Los électeurs se réunissent au chef-lieu du déparlement
pour nommer tous les députés du département-,
c'est la première fois depuis 1789 qu'on applique
le scrutin de lisle. — La réunion au chef-lieu favorisait
les libéraux : industriels et commerçants, qui
leur étaient sympathiques, habitaient la ville;
fermiers, propriétaires fonciers qui leur étaient
hostiles, redoutant les longs et coûteux voyages,
s'abstenaient. — Ainsi, en 1817, dans les Landes,
sur G74 inscrits, il n'y a que 330 votants; 83 sur
321 dans les Casses-Pyrénees.
b) Loi de juin 1819 sur la presse. — Autorisation
préalable et censure sont remplacées par le versement
d'un cautionnement (10 000 francs de rentes, soit
un capital de 150 000 f., pour Paris, 5000 en province)
les délits de presse furent jugés par le jury. —
Comme les libéraux craignaient les journaux autant
que les ultras, ils soumirent les périodiques à un
droit de timbre de 0 f. 10, à un droit de poslc de 5 centimes
(par exemplaire).
V. Les ordonnances : 25 juillet 1830. —
1. Mesures contre la presse. — Nul périodique,
nul ouvrage sans aucune distinction ne peuvent
paraître sans l'autorisation royale donnée à l'auteur
et à l'imprimeur. Cette autorisation doit être renouvelée
tous les trois mois et peut être révoquée :
la liberté de la presse n'existe plus.
2. Le roi contre le droit de vote. — • La
ChambredesDéputés ne se composera que dedéputés
de département; le cens électoral cl le cens d'égibilile
se composeront exclusivement des sommes pour
lesquelles l'électeur cl l'éligible sont inscrits personnellement
en qualité de propriétaires ou d'usufruitiers,
aux rôles des impositions foncière, personnelle et
mobilière (les patentes n'entrent plus en Compte). —
Chaque collège d'arrondissement comprenant tous
les électeurs domiciliés dans la circonscription
nommera les candidats aux fonctions de députés en
nombre égal au nombre de députés attribué au département.
Le collège de département,composé du quart le plus
imposé des électeurs, choisira dans la liste des
candidats proposés par le collège d'arrondissement
la moitié des députés et nommera librement l'autre
moitié. — Les électeurs dont la lisle est arrêtée par
le préfet et affichée cinq jours avant la réunion des
collèges, écriront leur vole sur le bureau ou l'il feront
inscrire par l'un des scrutateurs. — Le nombre des
députés est ramené au chiffro indiqué par la Charte,
de 258. — La Chambre est élue pour 5 ans et renouvelable,
chaque année, par cinquièmo ».
CHARLÊTY. La Restauration. Hachette.
Conclusion. — La part de ces deux questions
dans la Révolution do 1830.
GEORGES VÉHON.
A. MILLET. ALGÈBRE. R \ 2 e et 3 B années. E. P . S. Un volume in-16, cartonné 12 fr.

104 GÉOMÉTRIE : COURS COMPLÉMENTAIRE 7 Avril 34-
Angles formés par deux cordes.
I. Propositions. — a) Valeurs : 1° de l'angle
inscrit; 2° de l'angle formé par une corde et la
tangente à "une de ses extrémités; 3° de l'angle
formé par 2 sécantes.
h) Conséquences : Lieu des points d'où l'on voit
une droite donnée sous un angle donné.
II. Exercices dirigés. — 1. Dans un cercla O,
on joint les extrémités d'une corde BC au milieu A
de l'arc BAC. Les bissectrices
BD et CF des angles B cl C du
triangle A BC rencontrent le
cercle en D et F et se coupent
en l. On joint F à A et à B-, D
à A et à C. Etudier la figure en
vue de trouver les arcs, les
angles égaux. Montrer que
AFID est un parallélogramme.
a) Arcs égaux : AB = AC;
BF = FA=ÀD = DC; FC=BD.
b) Angles égaux : (B, = B» = B5 = C, = C2 = C*);
D I); (F» == D.. ABC ACB)...
(F.
(FAD = FID; meme mesure : arc FBCD = arcs
BC + 2FB = ares BC + FD). Le quadrilatère
AFID ayant ses angles opposés égaux est un parallélogramme.
2. On inscrit un triangle équilatéral ABC dans
un cercle O. On prend un point M sur l'arc BC.
Démontrer que MA = M B + M C.
Prendre sur MA le segment MD =
MB. L'angle M valant 60", le
triangle BDM est équilatéral,
d'où BD = BM.
On en déduit l'égalité des
triangles ABD et BCM (I er cas;
les angles B, et B, sont égaux à
60°—Bo). Il en résulte :
AD = MC, d'où AM =
MB + MC.
f 3. Deux cercles O et
O' sont tangents en A.'
Un angle droit pivote
autour de A ; ses côtés
coupent O et O' en B
et C. On trace BE et C F [E et F étant les extrémités
du diamètre commun E A F). Quel est le lieu du
point de rencontre D des droites BE et CF?
Les angles - EBA et ACF sont droits. D l'est
également. Lieu : circonférence de diamètre EF.
4. On donne dans un cercle O une corde AB. Déterminer
sur l'arc AB un
point M, tel que l'on ait :
MB — MA = l.
Soit M le point cherché.
Prolongeons MA de AP
— I. Dans le triangle rectangle
MDP, l'angle P
vaut (l dr — % M). Premier
lieu de P : segment
PAB, capable do cet
angle; deuxième lieu :
circonférence de centre
A et de rayon l. — Mener PB, puis MD qui lui çst
perpendiculaire en son milieu.
III. Devoirs.—1. Soit ABune corde du cercle O.
On joint A et B à un point C
de l'arc AN B, puis C au milieu
M de l'arc AMB. Démontrer
que les triangles CAD, CMB,
DMB ont leurs angles égaux.
a) Les angles C,, C2, B, ont
même mesure : celle du quart
de l'arc AB.
b) Les angles Aj et M, ont
même mesure.
c) L'angle CBM (supplément
de la somme de C2et M,) égale
les angles en D • (suppléments de la somme des
angles C, et A,).
2. On considère 2 cercles de centres O et O 1 de même
rayon égal à la dislance de
leurs centres 00'. Soient A et
B leurs points communs. Par
A; on trace une droite quelconque,
qui coupe ces cercles
en C et C'. Démontrer que
le triangle CC'B est équilatéral.
Les triangles AOO' et
BOO' sontéquilatéraux. Les
arcs AO B et AOB valent 120°. L'angle ACB vaudra
60-(mesure : demi arc AO'B); do même AC'B.
CC'B est équilatéral.
G. DESHAYES.
Professeur do C. C.
Librairie HAGHLTTE, 79, boulevard Saint-Germain, Paris (VI e ),
800 Sujets 1600 Questions
d u Brevet élémentaire
POUR L'ECRIT :
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100 Dictées, par M. SCHÛNE. i vol. . . . 8 fr.
200 Dictées expliquées, par G. MANUEL. 1OO Questions de Morale et
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et de Littérature, par M. SCHÙNE.
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10O Compositions d'Histoire et de Géo­ 10O Questions de Géographie, par
graphie, par M. SCHUNE. • vol. . . 8 fr.
M. SCHÙNE. I vol
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tique, Algèbre, Géométrie), par 100 Questions de Sciences physiques
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et naturelles, par J. BAGUET.
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et naturelles et
10O Questions de Sciences mathématiques,
par J. BAGUET. I vol. . . . 8.80
Volumes in-i6, brochés.
N'. B. — Ces ouvrages ne sont pas envoyés gratuitement à titre de spécimens.

Bel général 1933-193-4 N» 28 7 Avril 1934
SUJETS DE COMPOSITIONS
donnés dans
fS EXAMENS ET CONCOURS DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
t |
CERTIFICAT D'ÉTUDES PRIMAIRES 1
Orthographe : La petite ville.
tait uno fois une bonne petite ville de province
eposait, tranquille dans son cadre de belles
comme au creux d'un nid de verdure épaisse.
elle venaient tranquillement deux petites
'S au-dessus desquelles les vieux saules . des
inclinaient leurs fronts couronnés de tendresse
H Elle avait de superbes jardins fleuris avec de
incls arbres pleins de nichées heureuses dont elle
feait la beauté comme elle ignorait aussi la grâce
lieuse de ses hôtels d'intendants ou de gouv.er-
de province qui virent, dans leurs salons,
||r au temps du grand Roi, la majesté des
les et la grâce des menuets. BARROUX.
QUESTIONS.
Expliquez : fronts couronnés de tendresse verte;
bcs; niellées heureuses.
1. Analyse grammaticale : elle; tranquillement;
H petites rivières.
III. Conjuguez : venir, au présent, au passé simple
au futur de l'indicatif.
|hmétique pratique et système métrique.
bn achète G barils d'huile d'olive pour 6859 f. 20.
larii plein pèse 89 kg. 700. Vide.il pèse 16 kg. 5.
Itrc d'huile pèse 0 kg. 915. On revend cette huile
50 le kg. Quel bénéfice" fait-on par litre, sachant
les frais s'élèvent à 6 % du prix d'achat?
• Une ménagère achète, à 35 f. le m., de la toile
i pour faire des draps. Chaque drap, fait dei
dont les largeurs s'ajoutent, devra avoir 3 m. 36
ng après le blanchissage. Calculez le prix de la
nécessaire à la confection d'une paire de tels
s, sachant que le blanchissage raccourcit la
1 do 1/15.
Rédaction.
lois sage et ne touche à rien; je reviens bientôt ».
Inaman laisse Bébé, enfant de 4 ans, sur la carb
de la chambre à coucher. Bébé joue un mo-
Kt avec ses images; mais... il y a de si jolies choses
la table à toilette ; des flacons, des boîtes, etG...
| 4 Oh I mon Dieu, c'est maman qui revient!
pel désastre, mais que petit Jean est drôle 1
Bpntez ces scènes successives et terminez à votre
Sciences.
I Expliquez le fonctionnement du thermomètre.
Iment gradue-t-on un thermomètre à alcool ou
lercure ? Peut-on utiliser les métaux pour le
jltionnement du thermomètre? Pourquoi?
Quelles sont les conditions les plus favorables
| faire sécher la lessive? Expliquez.
f
BOURSES NATIONALES (3» sir ie).
Orthographe : Pin d'hiver.
jappelez-vous vos promenades de février et la re-
"he toujours déçue de vos yeux. Les talus n'ont
ne fleur. Le lierre pend le long des murs, endormi,
fché par ses ongles aux crevasses de la chaux. La
Bç ezi a détaché des lambeaux qui retombent du som-
U'illcs. Centre do Conslnnlino.
met, renversés, serrant encore les débris des treillages
qui les portèrent un temps. Les dessous de bois sont
lamentables. Tout l'automne, et même au début de
l'hiver, entre les cépées de chênes, dans les clairières ouvertespar
la mort d'un vieil arbre, au bord du sentier
où s'épanouiront dans un mois les premières stel-
1 aires,les végétations de l'été gardaient une apparence de
vie. Ce n'était plus la belle verdure des jours chauds, la
pâleur saine des bourgeons qui se développent. Mais les
touffes étaient encore debout : les joncs brunis se pressaient
et ondulaient ensemble; il y avait au sommet des
tiges des graines noires mêlées de duvet blanc et l'on voyait
des nids anciens parmi les branches.
A présent, tout est couché, froissé, souillé. Les chasseurs
ont passé; les bestiaux ont piétiné la terre; les
dégels ont achevé de pourrir ce qui fut l'herbe vivante
et souple. • R. BAZIN.
QUESTIONS.
I. Commentez là première phrase du texte.
II. Expliquez : ses ongles; lamentables; cépées;
s'épanouiront.
III. a) Cherchez dans la dictée un exemple de
chacune des formes du verbe.
b) Quelle est la fonction des mots ou groupes de
mots suivants : en (a détaché); un temps; par ta
mort d'un vieil arbre; où (s'épanouiront); debout.
EXPLICATIONS.
I. A l'automne et même au début de l'hiver, la nature
a gardé, bien fanée; hélas ! la parure de l'été : l'herbe est
restée debout, les joncs ondulent ensemble, les graines
sont suspendues aux tiges et on voit des nids anciens dans
les branches.
Mais en février, plus rien !• Notre a recherche est toujours
déçue ». Car

110 MANUEL GÉNÉRAL-DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE
DÉVELOPPEMENT.
Est-on de bonne humeur? Tout va bien : on est
heureux et on rend tout le monde heureux autour
do soi-. Mais est-on de mauvaise humeur ? On grogne
contre tout; contre tous, contre soi-même. Et ce
qu'il y a de terrible, c'est que la mauvaise humeur
est communicative. Qu'un seul membre de la famille
11e soit pas « bon à prendre avec des pincettes » et
c'est la discorde au camp d'Agramant...
Aussi, en famille, veillons sur ' noire humeur.
Comment! se contraindre dans la famille? Où pourrai-je
alors détendre mes nerfs ? Ailleurs, nous
n'oserons pas montrer notre mauvais caractère, et
c'est à ceux que nous aimons que nous réserverons
notre mauvaise humeur? Ils seront seuls à souffrir?
Allons, un peu de volonté : si nous avons des contrariétés,
ayons la force de ne pas les laisser voir ou
parlons-en calmement. Et la bonne humeur reviendra
bien vite...
En sociclé, veillons sur notre langue. Point n'est
besoin de longs développements. Ouvrons le livre
des proverbes I « Trop gratter cuit, trop parler nuit.
Avant de parler, tourne sept fois ta langue dans ta
bouche. La parole est d'argent, le silence est d'or. »
J'arrête mes citations, je n'en finirais pas. Ne
parlons pas trop, nous commettrons moins d'erreurs,
nous dirons moins de sottises, nous, donnerons
une meilleure idée de notre éducation, en
n'importunant pas notre entourage. Et surtout,
pour faire le bel esprit, ne daubons pas sur notre
voisin : c'est le signe d'un mauvais cœur.
Seuls, veillons sur nous-mêmes. Encore se contraindre
quand on est seul ? Mais oui, mais oui...
car nous sommes seuls en face de notre conscience,
sans subir les lâches suggestions que l'on ne manquera
pas de nous faire. Lù seulement, nous pouvons
juger notre conduite sans faiblesse, puisque nous
sommes sans témoins. C'est le moment de refréner
ses mauvais instincts, de ne pas « se laisser aller t,
de faire, sincèrement son mea culpa en se promettant
de réagir. C'est surtout vis-à-vis de nous-mêmes que
nouS devons garder correction~et dignité.
Surveillons-nous toujours et partout. C'est dans
cette con train Le morale, dans ce contrôle incessant
de soi-même que nous trouverons la vertu.
SOLUTION.
On construit l'angle B = 60°.
On trace la bissectrice de cet angle. On mens'
parallèle à AB à une distance de 1 cm. 2, de mai
qu'elle coupe là bissectrice à l'intérieur de l'aiu»
L'intersection O est le
centre du cercle inscrit.
On décrit la circonférence
de centre O en prenant
pour rayon une longueur
égale à 1 cm. 2'. O
étant situé sur la bissectrice
est équ'idistànt de BA
et de BC. OD et OE= 1 cm.
2. Là circonférence O est
donc tangente en D et en
E aux côtés de l'angle B.
Du centre O, avec une C E
ouverture de compas égale à 3 cm., on décrit un arc
cercle qui coupe l'un des côtés de l'angle en A. De A,
mène une tangente à la circonférence inscrite : pour
on décrit la demi-circonférence de diamètre AO qui
terminé sur la circonférence inscrite le point de tangi
T. AT prolongé détermine le sommet C du triangle,
Toutes les conditions ont donc été remplies;
= 3 cm. ; B = Go° ; la circonférence O de rayon r = 1 c
est tangente aux trois côtés du triangle.
BREVET ÉLÉMENTAIRE ET CONCOfl
D'ADMISSION AUX ÉCOLES NORMAL
Orthographe :
Rome et la vie rurale en Gaule.
Mathématiques.
I. Un particulier vend un terrain en forme de trapèze
dont la hauteur est 75 m e dont la petite base est les
3/7 de la grande. Il place les 2/5 du produit de la vente
à 4,5 % et le reste à 6 %. Il retire 25 335 f., capital et
intérêts réunis au bout de 2 ans et 4 mois. L'are du
terrain valant 300 f., calculer les bases du trapèze.
SOLUTION.
Taux moyen :
(4,5 X 2) + (6 X 3)
5,4 %.
~
z 5 335 f- X 100
Capital primitif : — = 22 500 f.
• 100 + 5,4x2 1/3
„ , , , . 1 m a Le promeneur qui regarde attentivement les In
essentiels de nos campagnes, suivant les sentierset
routes, les diverses courbes du sol, aperçoit toujours
vestiges delà domination de César : quelques dale
maines que les siècles n 'ont pas brisées et qui frayaient
chemin à l'abondance et à l'ordre. Souveniisl
l'observateur ne pourra point se passer : Rome orgai
le travail, féconde un pays presque inculte, coupe
lialliers, assèche les marécages, multiplie les voies à
courir le négoce. Une forme d'exploitation rurales'®
cine dan3 notre sol et subsistera dans ses grandes!
jusqu'à nos jours, tant sa conception était puissant)
parfaite. H s'agissait d'harmonie et d'équilibre :
domaine, marqué de l'esprit latin, tendait sans cesse à
suffire à lui-même; il produisait tout ce qui était ut
les gens avaient leur nourriture, leur logis, les aniffli
leurs étables, les fourrages et les céréales leurs graij
La carrière, la rivière, le sable, le bois nécessaire
bâtiments et aux outils étaient proches; les prairies,
pacages, les terres à blé, les vignes et les forêts doffl
x 225 00
Surface du terrain : = 7500 m-,
3
, , 1 m. X 7500 X 2
Somme des bases : : = 200 m.
75
leurs richesses. Tout autour, il y avait des ateliers de fo
de serrurerie, de tissage, de charronnage et de men®
„ . 200 m . X 3 „„
Petite base : -60 m.
7 -I- 3
_ , , 200 m. y. 7 ...
Grande base : =140 m.
7 + 3
II. Construire un triangle ABC connaissant la longueur
r du rayon du cercle inscrit, la distance AO entre le
sommet A et le centre de ce cercle, et l'angle B.
On prendra : r = 1 cm. 2; AO = 3 cm. et B = 60°.
Justifier la construction.
8
Pour la première fois, l'homme s'appliquait v'
ment au sol, afin d'en tirer toute sa vit'
CHARLES SYLVESTRE. La vie à la campai"
QUESTIONS.
I. Expliquez les mots et expressions: traits«f
tiels; vestiges-, conception-, qui fragaienl le ck0
l'abondance et à l'ordre-, l'homme s'appliqua*,®
meni au sol, afin d'en tirer toute sa vie.
II. a) Nature et fonction des propositions®
première phrase : « Le promeneur... et à l'ordrt•
b) Analysez le mot : fourrages.
EXPLICATIONS.
I. Traits essentiels. Au sens propre, un trait est
ligne tracée, puis par extension, c'est la marque si»
CERTIFICAT D'ÉTUDES. M.HOLOT. 200QuestionsdeSciencesusuellesRDPO°|CS.SÉRIE^
. aa9i

Avril 34 SUJETS DE COMPOSITIONS 111
icative de quelque chose. Essentiel se rapporte à ce qui
institue la nature propre d'une chose. Les traits es-
;cntiels de nos campagnes, ce sont donc leurs marques
laràctéristiques qui font que, leur étant propres, il est
mpossible de les confondre avec d'autres.
Les vestiges sont les' marques, les restes qu'une chose
létruite a laissés de son existence. Les dalles dont il
i'agit dans le texte sont certainement les restes des
ameuses voies romaines qui sillonnaient notre pays.
Une conception, c'est une idée qui se forme dans notre
isprit. Les Romains s'étaient fait de l'exploitation rurale
ine idée « puissante et parfaite ».
Qui frayaient le chemin à l'abondance et à l'ordre: Frayer
m chemin, c'est l'ouvrir, le préparer. Les voies romaines,
in traversant la Gaule dont la campagne était alors
>resque à l'état de nature, rendaient les transports faciles,
apides et sûrs. L'auteur nous montre le domaine galloomain
organisé pour se suffire à lui-même. Tout ce qui
:n sortait, animaux, récoltes, était donc du superflu :
:'était l'abondance. La conquête achevée, les légions
lui empruntaient les voies étaient chargées de la police
Intérieure, donc d'assurer l'ordre.
I L'homme s'appliquait vraiment au sol, afin d'en tirer
loitte sa vie. S'appliquer, c'est faire porter sur,quelque
Ihose tout son effort. L'auteur nous montre le propriétaire
Ee la villa s'appliquant à tirer du sol, non seulement toute
la nourriture, mais encore tout ce qui est nécessaire à la
|'ie. Point n'est besoin dé sortir du domaine pour aller
Ihercher quoi que ce soit. A côté de l'exploitation agricole,
voici là rivière qui donne les poissons,' la vigne qui
Bonne son vin, puis ce sont les carrières, les forêts qui
fournissent les matériaux de construction. Forge, serrurerie,
tissage, charronnage, menuiserie, tous ces ateliers
Itaient dans les bâtiments de la ferme.
I II. a) Le promeneur aperçoit toujours les vestiges de la
nomination de César : quelques dalles romaines : proposition
principale ;
I Qui regarde attentivement- les traits essentiels de nos camwagnes,
suivant les sentiers et les routes, les diverses courbes
I" sol : prop. sub. par le pron. relatif qui, complément du
«om promeneur-,
I Que les siècles n'ont pas brisées :prop. sub. par le pron.
[cl. que, complément du nom dalles ;
I (et) qui frayaient le chemin à l'abondance et à l'ordre :
wrop. sub. par le pron. relat. qui, compl. du nom dalles,
loord. à la précédente par et.
I b) F outrages : nom commun, masc. plur., sujet du verbe
tmicnt de la proposition elliptique : les fourrages et les
lércales (avaient) leurs granges.
Composition française.
I Madame de Mamtenon a dit :
| « Ne faites jamais dépendre votre bonheur des autres. »
I Que psnsez-vous de ce conseil ? Vous paraît-il, en particulier,
compatible avec la pratique de la solidarité ?
S T DÉVELOPPEMENT.
| Le honheur 1
I C'est assurément un plaisir aussi vit que délicieux.
|ans mélange, et dont rien ne saurait altérer ia 'jouisiance.
Tous les hommes en ont une idée bien claire
| '1 est incessamment le terme de leurs vœux. Mais
|e bonheur parfait n'est pas de ce monde, car en
Bumettant que l'homme l'ait atteint, combien de
lemps le conservera-t-il intact ? Le bonheur est
|i ailleurs tout à fait relatif. Placés dans les mêmes
[îrconstances, tel se trouvera parfaitement heureux,
r'J c .® s . u n sa ge, tel sera malheureux parce que tous
• désirs ne sont pas réalisés... Dernièrement, je
Rencontrai une dame qui était en plein ciel : le rêve
f e toute sa vie venait d'être réalise; mais dès qu'elle
jppnt qu une de ses collègues avait reçu, en même
' mps qu elle, les mêmes avantages, son dépit fut
ï!i,?,!' a l ncl 1 ue son bonheur s'évanouit. Regarder
Ko, . v "i! 116 s ? 1 ' no . us dit-on, est le secret du bon-
Ict In?
es / Vra '' F 113 ' 3 un e comparaison avec autrui
|
S1 nécessaire ? Et puis, il y a les faibles, inca­
pables de se procurer par eux-mêmes le bonheur :
ils l'attendent d'autres; mais chose curieuse, comme
il ne leur demande aucun effort, ils sont souvent
insatiables et peu reconnaissants. Et si le protecteur
vient à manquer ?... Lorsque notre bonheur dépend
des autres, il est donc bien fragile et c'est pourquoi
Madame de Maintenon a pu nous dire : « Ne faites
jamais dépendre votre bonheur des autres. »
Nous devons donc rechercher le bonheur «égoïste»?
Il y a ceux, en effet, qui veulent « vivre leur vie »
et qui recherchent dans la bonne chère, dans la
satisfaction de leurs appétits, la réalisation de leurs
plaisirs grossiers, ce qui leur suffit pour êLre heureux.
Mais il est un genre de jouissances qui surpassent
toutes les autres, contre lesquelles tous les maux de
la vie ne sauraient prévaloir, qui sont le privilège
de quelques hommes, mais qui sont également réservées
à tous, qui peuvent être de tous les instants,
se retrouver dans toutes les situations de la vie :
ce sont les joies de la conscience, c'est la satisfaction
que procure la pratique de la vertu.
Le perfectionnement de soi-même peut-il être
égoïste, exclusivement? Je ne le pense pas. Voyez
cette infirmière, ce docteur qui se dépensent sans
compter; seraient-ils au point de vue moral ce qu'ils
sont s'ils ne s'étaient point dévoués à autrui ? Leur
bonheur provient justement de leur sacrifice.
Privez donc ce philanthrope de faire du bien :
vous le rendrez extrêmement malheureux de ne
pouvoir soulager les misères qui s'étalent ii ses yeux.
Le père et la mère no sont jamais si heureux que
lorsqu'ils se sont entièrement, absolument, dévoués
à leurs enfants.
Alors... c Rendons-nous heureux les uns les autres »
est encore la plus belle règle de conduite, non seulement
pour notre bonheur personnel, mais pour
celui de l'humanité tout entière.
Histoire.
Les institutions napoléoniennes. A quels besoins répondaient-elles
? Qu'est-ce qui en a survécu ?
Mathématiques.
I. Algèbre.— 3 joueurs commencent une partie
avec des avoirs respectivement désignés par x, y, z.
Ils conviennent qu'après chaque partie, le perdant
doublera pour chaque joueur la somme qu'il avait au
début de la partie qui vient de se jouer. Chaque
j oueur perd une partie.
1. Ecrire après chaque partie la somme que donnera
le perdant et l'avoir de chaque j oueur ;
2 En supposant qu'ils se sont retirés après 3 parties
avec le même avoir de 96 fr., trouver l'avoir de chaque
joueur au début du jeu (la l re partie est perdue par le
joueur qui possède x, la 2° par le joueur qui possède y).
SOLUTION.
A la fin de la première partie, le premier joueur donne
au second : y et au 3 8 z. Le second possède 2y, le troisième
2 z et le premier x — y — z.
A la fin de la deuxième partie, le premier joueur
possède2x—2y—2z,le second : 2y—[x—y—2)—
•= 3 y — x— z, et le troisième4z.
A la fin de la troisième partie, le premier joueur possède
4x — 4y—4z, le second 6 y—2 x — 2 z et le troisième^—
(2X—2 y — 2 2) -— (3 y—*—*) — 7z—*—y.
On aura : 4 * — 4y — 4; = 96.
ou x — y — 2 = 2+ (0
6 y — 2X — 22 = 96
ou 3 y — x — z = 48 (-)
et 72 — x — y = 96. (3)
De (r) et (2), on tire : y — z = .36 (4)
de (2) et (3}, on tire : 2z — y = 12 (5)
'ER TIF ICA T D'ÉTunFS. M. Holot. 10o Questions d'histoire ré*£s%. 2.75
21

m MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 7 Avril 34
de (4) et (5), on tire : s — 48, y = 84.
Do (1), on tire x = 24 + 48 + 84 •= 156.
Vérification : '
Avoir du 1", du 2°, du 3 e , Total.
À la fin de la 1 16 partie : 24, 168,. 96, .288
. — 2 0 partie: .48, .48, 192, 288
— 3" partie j 96, 96, 96, 288
Iï. Géométrie. — Deux circonférences de centres
0 et 0', de rayons E et R' sont tangentes extérieurement
en A. On trace deux rayons parallèles et de même sens
0M et O'M'.
a) Démontrer que l'angle MAM' est droit;
b) MM' coupe 00' en S. Montrer que S est fixe
quelle que soit la direction OM en calculant OS en fonction
de R et R';
c) On suppose R = 3 R' et AOM = 60. Calculer
MM' et montrer. que MM' est tangente aux dettx circonférences.
d) Si OM et O'M' sont parallèles et de sens contraires,
montrer que M, A, M' sont en ligne droite.
SOLUTION.
a) MOA + M'O'A => 2 dr (angles intérieurs par rapport
aux parallèles MO et M'O' et à la sécante OS).
-.
MAO = 1 dr
MOA _
; M'AO' = 1 dr
2
M'O'A
2
MAM' = 2 dr — (MAO + M'AO')
MOA 4- M'O'A
=
2
—
dr
0 ~~ z
= 1 dr.
r
l 0
OS _
]
OM ~OMd'où
OS
O'M' " —
R\R + R')
R — R'
c) Si OM = 3 R', OS
3 R- X 4 R'
= fiK'=iR.
2 R'
O'S = 2R'; l'angle, MOS = 6o°; OS étant le double
de OM, le triangle SOM est un triangle rectangle,
demi-triangle équilâtéral; SM = 3 R'yVj M'S = R'\/j
etMM'=.2jR'v/3.
Les angles OMS et O'M'S étant droits, MM' est
gente aux deux circonférences.
d) Les triangles OMA et O'M'A sont isocèles; l'angle
AOM et l'angle AO'M' sont égaux comme alternesinternes
par rapport aux parallèles OM et O'M' et à la
sécante OO'; les deux triangles OMA et O'M'A sont donc
semblables, les angles OAM et .O'AM' sont égaux, ils
occupent la position d'opposés par le sommet. OÀO 1
étant une ligne droite, MAM' l'est également.
Sciences.
I. Les accumulateurs. — Charge. — Décharge,
Utilisation et entretien.
H. On se propose de décomposer 53 g. 5 de chlorure
d'ammonium par la chaux vive, a) Quel poids de chaui
faut-il employer si l'on veut à la fois obtenir tout le gaz
ammoniac contenu dans le chlorure donné et retenir,
par la chaux, toute l'eau formée?
b) En supposant que l'oxydation complète du j
ammoniac donne uniquement de l'eau et de l'azote,
calculer le volume d'oxygène nécessaire pour
le gaz ammoniac obtenu dans l'expérience précédi
et la masse d'eau obtenue.
On donne :
H = 1;N = 14; Cl = 35,5; Ca = 40; 0 = 16.
SOLUTION.
a) 2 NH 4 C1 + 2CaO = CaCP + 2 NH 5 + {CaO ffOl
107 g. de NH'Cl réagissent sur 112 g. de CaO pour
donner 34 g. de NH 1 .
Masse de chaux nécessaire :
112 g. x 53,-5
56 g.
107
. 34 g- X 53,5
Masse d'ammoniaque formée :
= 17 g.
b) 2 NH 3 4- O 3 = 2 N + 3 H'O.
33 i. 6 d'oxygène agissant sur 34 g. de NH 3 donnent
54 g. d'eau.
Vol. d'oxygène nécessaire
331.6 X. .17
=16!. 8.
Masse d'eau formée
54 g- X 17
34
34
= 27 g.
Librairie HACHETTE, 79, boulevard Saint-Germain, Paris (VI").
IVWVVUVWWVWVWWUVlA«A/WVWWVWVWVWWVWïiWWMWV*/rfW