novembre 2012 - L'Essentiel de l'Optique
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la tribune<br />
extension du domaine<br />
<strong>de</strong>s réseaux<br />
un nouveau projet vise à favoriser la mise en place <strong>de</strong> réseaux<br />
<strong>de</strong> soins par les mutuelles : le projet <strong>de</strong> loi déposé<br />
par le député PS <strong>de</strong> Seine-Saint-Denis Bruno Le Roux<br />
entend « permettre aux mutuelles <strong>de</strong> jouer pleinement leur rôle<br />
<strong>de</strong> régulateur en leur donnant la possibilité d’être <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong><br />
la négociation entre l’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soins ». Comment ?<br />
En complétant l’article L.112-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutualité par l’alinéa<br />
suivant : « Les mutuelles ou unions peuvent toutefois instaurer<br />
<strong>de</strong>s différences dans le niveau <strong>de</strong>s prestations lorsque l’assuré<br />
choisit <strong>de</strong> recourir à un professionnel <strong>de</strong> santé, un établissement<br />
<strong>de</strong> santé ou un service <strong>de</strong> santé membre d’un réseau <strong>de</strong> soins<br />
ou avec lequel les mutuelles, unions ou fédérations ont conclu un<br />
contrat comportant <strong>de</strong>s obligations en matière d’offre <strong>de</strong> soins. »<br />
Ce projet <strong>de</strong> loi marque donc l’extension du principe <strong>de</strong> remboursement<br />
différencié, malgré la contestation dont il fait l’objet,<br />
à l’univers mutualiste, dotant la mutualité <strong>de</strong>s mêmes droits que<br />
les assureurs privés et que les institutions <strong>de</strong> prévoyance.<br />
« Pas illégitime », commente le SynOpE. « Le SynOpE, syndicat<br />
responsable, est prêt à i<strong>de</strong>ntifier un système qui permettrait<br />
<strong>de</strong> répondre à cette préoccupation prioritaire d’accès aux soins.<br />
Le SynOpE, bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s intérêts corporatistes, considère la<br />
défense <strong>de</strong> notre système <strong>de</strong> santé publique et <strong>de</strong> protection sociale<br />
comme une priorité. Le SynOpE considère qu’il convient<br />
aujourd’hui, d’initier les réformes nécessaires afin <strong>de</strong> faciliter l’accès<br />
aux soins : en développant <strong>de</strong> nouvelles délégations <strong>de</strong> compétences<br />
entre les ophtalmologistes et les opticiens ; en ayant le<br />
courage, avec les pouvoirs publics et les OCAM, <strong>de</strong> trouver une<br />
solution efficiente pour notre système <strong>de</strong> protection sociale, afin<br />
<strong>de</strong> permettre l’accès à la santé visuelle pour tous », explique Christian<br />
Roméas (Prési<strong>de</strong>nt).<br />
Un sentiment que ne partage pas, mais alors pas du tout, la<br />
FNOF, qui monte au créneau en parlant d’une nouvelle preuve<br />
<strong>de</strong> la progressive « privatisation <strong>de</strong> la Sécurité sociale », dans<br />
un contexte <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s manœuvres. Le versement <strong>de</strong> 150<br />
millions d’euros par la FNMF dans l’Assurance maladie, pour<br />
Alain Gerbel et ses troupes, serait en effet une façon d’acquérir<br />
les clés du conventionnement <strong>de</strong>s professionnels, et ouvrirait<br />
la possibilité <strong>de</strong> tarifs opposables d’ici quelques années. Une<br />
analyse qualifiée <strong>de</strong> « pas sérieuse » par Christian Py (Prési<strong>de</strong>nt<br />
du Syndicat national <strong>de</strong> l’optique mutualiste). Quoi qu’il en soit, en<br />
en généralisant le principe aux mutuelles, le projet <strong>de</strong> loi Le Roux<br />
ne répond pas à la seule question qui vaille : le remboursement<br />
différencié est-il licite ou non ?<br />
L’idée du législateur part d’une bonne intention : il s’agit <strong>de</strong> réduire<br />
la fracture sanitaire qui pousse plus <strong>de</strong> 15% <strong>de</strong> la population<br />
adulte (et 34% <strong>de</strong>s étudiants) à renoncer à <strong>de</strong>s soins médicaux<br />
pour <strong>de</strong>s raisons financières. « Ces renoncements concernent en<br />
premier lieu les soins <strong>de</strong>ntaires et optiques pour lesquels la part<br />
<strong>de</strong>s dépenses remboursées par l’assurance-maladie obligatoire<br />
est plus faible (4 % pour les dépenses d’optique, les complémentaires-santé<br />
en prenant en charge 66 % et les ménages 29 % en<br />
© Olly-Fotolia<br />
L’Essentiel <strong>de</strong> l’Optique | n°146 | <strong>novembre</strong> <strong>2012</strong> 5