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— Oui, reconnut Mrs. Hill. Il pouvait à peine parler mais il a dit : « Henry ? Que veut-il ? Je ne l’ai<br />

pas vu depuis des années et je ne veux pas le revoir. Henry, c’est un querelleur. »<br />

Puis Mrs. Hill reprit le sujet qui lui tenait à cœur et s’étendit sur l’attitude discourtoise de l’homme<br />

d’affaires feu Anthony Gascoigne.<br />

Poirot éprouva quelques difficultés à prendre congé sans mettre fin trop brutalement à la<br />

conversation.<br />

Un peu après l’heure du dîner, il se présenta à Elmerest, Dorset Road, Wimbledon, résiden<strong>ce</strong> du<br />

docteur Lorrimer.<br />

Le médecin était chez lui. On introduisit le détective dans le cabinet où Lorrimer, qui sortait<br />

visiblement de table, le rejoignit <strong>au</strong>ssitôt.<br />

— Je ne suis pas un malade, docteur, et ma présen<strong>ce</strong> vous semblera peut-être déplacée. Mais je suis<br />

un vieux monsieur et j’aime aller droit <strong>au</strong> but. Je n’apprécie pas les hommes de loi et leurs méthodes<br />

alambiquées.<br />

Il avait éveillé l’intérêt de Lorrimer, c’était visible. Le médecin était glabre et de taille moyenne. Il<br />

avait les cheveux bruns, mais ses cils décolorés, presque blancs, donnaient à ses yeux un reflet pâle,<br />

délavé. Ses gestes étaient vifs.<br />

— Des hommes de loi ? dit-il en levant les sourcils. Au diable <strong>ce</strong>ux-ci ! Vous excitez ma curiosité,<br />

cher monsieur. Je vous en prie, asseyez-vous.<br />

Poirot obtempéra et tendit une de ses cartes de visite <strong>au</strong> médecin.<br />

Les cils blancs de George Lorrimer battirent.<br />

— Ma clientèle est surtout composée de femmes, dit le détective d’un ton de confiden<strong>ce</strong>.<br />

— Naturellement, remarqua Lorrimer avec un clignement d’œil.<br />

— Comme vous dites. Les femmes ne font pas confian<strong>ce</strong> à la poli<strong>ce</strong> officielle. Elles préfèrent les<br />

enquêtes privées. Elles ne veulent pas voir leurs ennuis rendus publics. Il y a quelques jours, une vieille<br />

dame est venue me trouver. Elle était malheureuse <strong>au</strong> sujet d’un mari avec lequel elle s’était querellée de<br />

longues années <strong>au</strong>paravant. Ce mari était votre oncle, le défunt Mr. Gascoigne.<br />

George Lorrimer devint écarlate.<br />

— Mon oncle ! C’est ridicule ! Sa femme est morte depuis longtemps.<br />

— Pas votre oncle Anthony Gascoigne, votre oncle Henry Gascoigne.<br />

— L’oncle Henry ? Mais il n’était pas marié !<br />

— Mais si, il l’était, assura Poirot, mentant sans vergogne. Il n’y a <strong>au</strong>cun doute à <strong>ce</strong>la. Cette dame<br />

m’a montré son <strong>livre</strong>t de mariage.<br />

— C’est f<strong>au</strong>x ! s’écria George Lorrimer, le visage lie de vin. Je n’en crois rien. Vous n’êtes qu’un<br />

affreux menteur !<br />

— C’est vraiment dommage, n’est-<strong>ce</strong> pas ? dit Poirot. Vous avez commis un meurtre pour rien.<br />

— Un meurtre ? balbutia le médecin, dont les yeux pâles se dilataient de terreur.<br />

— Au fait, remarqua Poirot, je vois que vous avez encore mangé de la tarte <strong>au</strong>x mûres. Une m<strong>au</strong>vaise<br />

habitude. Ce sont, dit-on, des fruits pleins de vitamines, mais ils peuvent être mortels <strong>au</strong>ssi. Ils <strong>au</strong>ront<br />

fortement contribué à vous passer la corde <strong>au</strong> cou, docteur Lorrimer.<br />

— Voyez-vous, mon ami, votre raisonnement péchait par la base, dit Hercule Poirot en souriant<br />

aimablement, de l’<strong>au</strong>tre côté de la table, à Mr. Bonnington.<br />

« Un homme sous l’influen<strong>ce</strong> d’une forte tension mentale ne fait pas, à <strong>ce</strong> moment, <strong>ce</strong> qu’il n’a jamais<br />

fait. Il choisit la ligne de moindre résistan<strong>ce</strong>. Un homme bouleversé peut venir dîner en pyjama, mais <strong>ce</strong><br />

sera le sien, pas <strong>ce</strong>lui de quelqu’un d’<strong>au</strong>tre.

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