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étiez <strong>au</strong> courant, car sa maîtresse lui avait déclaré vous avoir consulté à <strong>ce</strong>t égard et vous avoir fait part<br />

de ses intentions ?<br />

— Elle ment… Non, j’exagère. Janet est une femme âgée qui veillait de près sur sa maîtresse et qui<br />

ne m’aimait pas. Elle était jalouse et soupçonneuse. Il est possible que Miss French lui ait confié ses<br />

intentions et que la servante ait mal compris ou, encore, ait cru que j’avais fait pression sur elle. Elle doit<br />

actuellement se figurer que Miss French le lui avait dit.<br />

— Vous ne supposez pas qu’elle vous détestait <strong>au</strong> point de mentir volontairement ?<br />

Leonard Vole parut effaré et consterné.<br />

— Sûrement pas. Dans quel but ?<br />

— Je l’ignore, dit l’avocat d’un air pensif, mais elle est très dure à votre sujet.<br />

Le malheureux garçon gémit et murmura :<br />

— Je commen<strong>ce</strong> à comprendre… C’est affreux, on dira que j’ai poussé Miss French à faire un<br />

testament en ma faveur, puis que je suis allé chez elle <strong>ce</strong> soir-là où il n’y avait personne et qu’on l’a<br />

trouvée morte le lendemain. C’est affreux !<br />

— Vous vous trompez en disant qu’il n’y eut personne. Janet devait sortir en effet <strong>ce</strong> soir-là mais, à<br />

vingt-et-une heure trente, elle est revenue pour chercher un patron qu’elle avait promis à une amie. Elle<br />

est entrée par la porte de servi<strong>ce</strong>, est montée dans sa chambre, puis est repartie. Elle a entendu des voix<br />

dans le salon, a cru, sans les reconnaître, que l’une était <strong>ce</strong>lle de Miss French et l’<strong>au</strong>tre <strong>ce</strong>lle d’un<br />

homme.<br />

— À vingt-et-une heure trente…, dit Vole. – Il se dressa d’un bond. – Alors, je suis s<strong>au</strong>vé, s<strong>au</strong>vé !<br />

— Que voulez-vous dire ?<br />

— À <strong>ce</strong>tte heure-là j’étais de retour chez moi et ma femme pourra le prouver. J’ai quitté Miss French<br />

à vingt heures cinquante-cinq, ma femme était à la maison et m’attendait. Oh ! Dieu soit loué et bénit soit<br />

le patron que cherchait Janet Mackensie.<br />

Dans sa joie, Vole n’avait pas remarqué que l’expression sévère du visage de son avocat ne s’était<br />

pas modifiée, mais quand Mayherne répondit, toute joie l’abandonna.<br />

— À votre avis, qui a tué Miss French ?<br />

— Un cambrioleur, ainsi que nous l’avons pensé tout d’abord. Souvenez-vous qu’une fenêtre a été<br />

forcée. La victime a été assommée à l’aide d’un lourd levier que l’on a retrouvé près du corps. Plusieurs<br />

objets manquaient. Sans les absurdes soupçons de Janet et son antipathie pour moi, la poli<strong>ce</strong> n’<strong>au</strong>rait<br />

jamais perdu la bonne piste.<br />

— Cela ne suffit pas, répondit l’homme de loi. Ce qui manque n’avait <strong>au</strong>cune valeur et n’a été dérobé<br />

que pour donner le change. Les empreintes laissées sur les fenêtres ne sont pas du tout probantes.<br />

Réfléchissez : vous dites ne plus vous être trouvé dans la maison à vingt-et-une heure trente. Qui donc<br />

était l’homme que Janet a entendu parler à Miss French dans le petit salon ? Elle n’eût <strong>ce</strong>rtainement pas<br />

c<strong>au</strong>sé amicalement avec un cambrioleur…<br />

— Non, répondit Vole. – Il semblait surpris et découragé. Cependant, ajouta-t-il avec plus de for<strong>ce</strong>,<br />

<strong>ce</strong>la m’exonère. J’ai un alibi. Il f<strong>au</strong>t que vous voyiez tout de suite Romaine, ma femme.<br />

— Certes, reconnut Mayherne, <strong>ce</strong> serait déjà fait si elle n’avait été absente lors de votre arrestation.<br />

J’ai téléphoné à Scotland Yard, il paraît qu’elle rentre <strong>ce</strong> soir. J’irai la voir dès que je quitterai mon<br />

cabinet.<br />

Une expression de soulagement éclaira le visage de Vole qui répondit :<br />

— Oui. Romaine vous renseignera. Grand Dieu, j’ai de la chan<strong>ce</strong>.<br />

— Excusez ma question. Êtes-vous très épris de votre femme ?<br />

— Je crois bien !<br />

— Et elle vous aime be<strong>au</strong>coup ?<br />

— Elle m’est très dévouée et ferait n’importe quoi pour moi.

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