Evolution d'un Etat philanthropique - CH

Les débuts de l'Etat. 85
Congo était détestable : c'était un tyran cruel et
endurci qui méprisait la civilisation qu'on lui
avait si généreusement offerte.
Ici commence l'épisode dramatique de l'expédition
: il s'agissait d'entrer en pourparlers avec
Je pauvre chef et de lui faire avaler la pilule
coûte que coûte. Le roi consentit à recevoir Stairs
après trois jours, selon l'étiquette de ces cours
africaines, et tambour battant, drapeau déployé,
Stairs prit possession de l'emplacement qu'on
lui avait désigné pour campement. On savait que
Msiri, harcelé par un prédécesseur de Stairs, M.
Paul Le Marinel, avait fini par céder en signant
u
ne lettre de soumission, mais qu'il l'avait désavouée
plus tard.
Voici le passage explicatif que M. de Bonchamps
croit devoir ajouter à propos de ce genre
de lettres :
« D'ailleurs, ces lettres de soumission de ces
* petits tyrans africains, auxquels on lit quatre
* longues pages dont, le plus souvent, ils ne
* comprennent pas un mot et qu'ils approuvent
« d'une croix afin d'avoir la paix et des présents,
* ne sont sérieuses que pour les puissances eu-
* ropéennes, en cas de contestations de terri-
* toires. Quant au souverain noir qui les signe,
* il ne s'en inquiète pas un seul instant. »
Au moyen d'un interprète eut lieu l'audience,
à laquelle Stairs et Bodson prirent part. Sa mission,
expliqua Stairs, était toute pacifique; il