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U<br />
ne liste comportant 1849<br />
noms, tous bénéficiaires<br />
du nouveau quota de loge-<br />
ments sociaux, mais pas le sien!<br />
Il s’agit de Saïd Bouâdjadja, 36<br />
ans, trois enfants dont un nouveau-né<br />
et habitant un taudis à<br />
Parc-à-Fourrage. Ses yeux pleins<br />
de larmes parcouraient inlassablement<br />
et désespérément la liste.<br />
Il ne comprenait pas pour quelle<br />
raison il n’était pas concerné par<br />
cet affichage. Et pour cause, les<br />
conditions de vie qu’il endure<br />
dépassent parfois l’imaginaire…<br />
Son «abri» est situé dans une petite<br />
venelle qui laisse à peine passer<br />
une voiture. La gorge nouée,<br />
il nous a suppliés de lui rendre visite.<br />
En entrant, l’on est accueilli<br />
par des toilettes. Ces dernières,<br />
sans murs ni porte, se confondent<br />
avec l’espace de vie de la petite<br />
famille, notamment avec ce qui<br />
lui sert de cuisine. L’atmosphère<br />
est angoissante, les murs jaunis<br />
par le poids de 13 longues années.<br />
L’odeur nauséabonde varie<br />
d’intensité, selon l’utilisation des<br />
sanitaires.<br />
Deux mètres plus loin, on trouve<br />
ce qui sert de chambre. Sans<br />
porte, elle fait office à la fois de<br />
chambre conjugale, de salle de<br />
séjour et de chambre d’enfants.<br />
Ce qu’il appelle le gourbi d’à<br />
peine 20 m², est aussi, selon notre<br />
hôte, source de maladies pour<br />
lui et pour ses enfants. Ces trois<br />
enfants ont dû subir des interventions<br />
chirurgicales au niveau<br />
du nez car, infectés de microbes,<br />
ils ont développé des allergies.<br />
«La santé de mes enfants est<br />
menacée. La mienne aussi», s’est<br />
écrié Saïd, comme pour se faire<br />
entendre des responsables. Lui<br />
qui n’entend presque plus, ses<br />
tympans étant percés. «Un jour<br />
je ne supportais plus l’odeur qui<br />
régnait à l’intérieur de la maison,<br />
je suis sorti de manière soudaine,<br />
et un coup de froid m’a privé de<br />
mon ouïe», nous a-t-il raconté.<br />
Saïd est manœuvre et parfois maçon.<br />
Un étage au-dessus, ce sont<br />
ses 8 frères qui s’entassent dans<br />
trois chambres avec le père et sa<br />
femme. Le garage à moitié ouvert<br />
laisse entrevoir derrière un rideau<br />
sale en lambeaux, la présence<br />
d’une autre famille. Celle de Larbi,<br />
le frère de Saïd. En pénétrant,<br />
on est face à l’exacte réplique<br />
de la maison occupée pas Saïd.<br />
Commodités, cuisine et chambre<br />
s’entremêlent. Les femmes qui<br />
partagent la galère de ces frères<br />
nous expliquent qu’en plus de<br />
ces conditions de vie affligeantes,<br />
leurs familles sont constamment<br />
menacées d’être jetées à la rue.<br />
«Le père exige un loyer pour ces<br />
taudis, et menace de nous expulser<br />
chaque fois qu’on a un retard<br />
de payement», dit l’une d’elles.<br />
Et ils sont nombreux dans cette<br />
même situation, qui n’arrivent<br />
pas à s’expliquer que d’autres,<br />
<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> - Jeudi 21 mars 2013 - 9<br />
RÉGION EST<br />
ATTRIBUTION DE LOGEMENTS SOCIAIX À BATNA<br />
SKIKDA<br />
NEUF BLESSÉS<br />
À BÉNI BÉCHIR<br />
Neuf personnes ont été blessées<br />
hier matin dans un accident de<br />
la circulation survenu sur la RN<br />
44 près du village Domrana,<br />
dans la commune de Béni Béchir<br />
à moins de 15 km au sud de<br />
Skikda. Selon la Protection<br />
civile, les victimes étaient à bord<br />
d’un minibus du transport public<br />
de marque Totota en provenance<br />
de la Swilaya de Annaba, qui<br />
s’est renversé sur la chaussée.<br />
Les mêmes sources ajoutent que<br />
les blessés, dont certains<br />
graves, ont été évacués au<br />
nouvel hôpital de Skikda.<br />
Daoud Dalel<br />
Les résignés<br />
des bas-fonds<br />
● Il faut dire que beaucoup de familles sont logées à la même enseigne.<br />
Des taudis réceptacles de toutes les maladies<br />
vivant dans des conditions meilleures,<br />
bénéficient de logement<br />
alors qu’ils viennent à peine de<br />
déposer leur demande ! D’autres<br />
personnes encore se sont présentées<br />
au bureau d’<strong>El</strong> <strong>Watan</strong> pour<br />
relater leur réception par le chef<br />
de daïra. «Il (le chef de daïra)<br />
m’a reçu dans son bureau et m’a<br />
donné un papier dans lequel il<br />
me demande de renouveler le<br />
dossier», nous raconte Toufik<br />
Rouabeh, qui, il n y a pas longtemps<br />
(octobre passé), s’est présenté<br />
à la daïra pour la mise à jour<br />
de son dossier. «Et là, comme je<br />
me suis marié, j’ai dû compléter<br />
avec l’acte de mariage.» Tayeb<br />
Tamersit, l’aîné d’une famille<br />
composée de dix frères et sœurs,<br />
partage avec toute cette flopée, en<br />
plus des parents, un appartement<br />
de deux pièces. Le père, retraité,<br />
a déposé sa demande en 1986 et<br />
l’a renouvelée en 1991. Il a eu le<br />
même traitement. Parmi les neuf<br />
familles qui habitent une maison<br />
située au centre-ville, datant<br />
des années 1800 et qui menace<br />
ruine, trois seulement ont bénéficié<br />
de logements. Rencontrée<br />
sur le perron d’une école, une<br />
jeune femme, en pleurs, nous a<br />
abordé pour nous dire qu’elle est<br />
divorcée, qu’elle a à sa charge 5<br />
enfants et qu’elle loue un appartement<br />
alors qu’elle travaille en<br />
tant que vacataire. Sa demande,<br />
elle l’a déposée en 2002. Ce qui<br />
accentue la colère de ces malheureux,<br />
déçus, c’est le fait de louer<br />
chez ces mêmes bénéficiaires.<br />
«Je défie les autorités de venir<br />
enquêter et ils se rendront compte<br />
que tous les appartements distribués<br />
dans le dernier quota sont<br />
sous-loués», s’indigne une personne<br />
présente au rassemblement<br />
devant le siège de la daïra.<br />
L. Gribssa et S. Methni<br />
AFFAIRE DJEBBAR<br />
10 ans de réclusion criminelle<br />
requis contre le promoteur<br />
e procureur général près la cour de Batna a<br />
L requis, dans la nuit de mardi à mercredi, une<br />
peine maximale de 10 ans de réclusion criminelle<br />
à l’encontre de Farouk Djebbar, le promoteur immobilier<br />
en cavale, accusé d’avoir arnaqué 554<br />
souscripteurs. Une peine de 8 ans de prison ferme<br />
ont été demandée à l’encontre du comptable dudit<br />
promoteur, ainsi que 6 ans pour l’ancien directeur<br />
de la CNEP et les employés de la banque impliqués<br />
dans cette affaire.<br />
Les deux secrétaires du promoteur sont, quant à<br />
elles, sous la menace de 3 ans d’emprisonnement.<br />
Selon Bachir Beddar, représentant des victimes de<br />
cette escroquerie, l’audience, qui a débuté à 21h,<br />
a duré plus de douze heures. L’interrogatoire des<br />
victimes a été axé, selon notre interlocuteur, sur<br />
les personnes qui les ont dirigées et convaincues<br />
de souscrire au projet les logements participatifs<br />
initié par Farouk Djebbar. Pour rappel, ces souscripteurs<br />
ont déposé des sommes variant de 38 à<br />
140 millions de centimes ce qui fait une somme<br />
totale, selon B. Beddar, de plus 24,5 milliards de<br />
centimes.<br />
Par ailleurs, M e Mohamed Djaâfar, avocat des victimes,<br />
a déposé une requête auprès de la cour pour<br />
que la CNEP soit inculpée en tant qu’institution.<br />
«Le directeur de la CNEP a démissionné pour se<br />
constituer partie civile. Mais c’est la CNEP qui est<br />
responsable. Mes clients ont eu confiance en l’institution<br />
étatique et non en la personne du directeur»,<br />
a-t-il déclaré. Le verdict final est annoncé<br />
pour le 2 avril prochain. Sami Methni<br />
PHOTO: EL WATAN<br />
U<br />
EL TARF<br />
Accident mortel à<br />
Oued Bouhachicha<br />
n dérapage dont les causes sont inconnues a<br />
entraîné la mort mardi à 12h 30 d’un étudiant<br />
de 22 ans au lieudit le pont de Bouhechicha<br />
sur la RN 44, entre <strong>El</strong> Kala et Aïn <strong>El</strong> Assel. La voiture à<br />
bord de laquelle se trouvait 4 jeunes gens<br />
appartenant à des familles de la ville d’<strong>El</strong> Kala a,<br />
selon des témoins de la scène, brusquement quitté<br />
la route pour tomber dans l’oued Bouhechicha et se<br />
renverser. Les occupants, tous étudiants, ont été<br />
secourus par des automobilistes puis évacués à<br />
l’hôpital d’<strong>El</strong> Tarf par les agents de la Protection<br />
civile. Le jeune Dine Riad est mort sur le coup. Les<br />
jours des autres occupants ne sont pas en danger,<br />
avons-nous appris hier auprès de leurs parents.<br />
C’est la vitesse excessive qui serait à l’origine de ce<br />
drame qui a bouleversé toute la région car il s’inscrit<br />
dans une série macabre qui frappe la ville d’<strong>El</strong> Kala<br />
depuis quelques mois. Slim Sadki<br />
BORDJ BOU ARRÉRIDJ<br />
Dépôt de plus<br />
de 7185 recours<br />
es troubles qui ont secoué la ville de Bordj Bou<br />
L Arreridj suite à l’affichage des listes des<br />
bénéficiaires des 935 logements sociaux, n’ont pas<br />
laissé le wali, Azzedine Mecheri, indifférent.<br />
Selon une source proche du dossier, sur instructions<br />
fermes de ce dernier, et après révision de la liste<br />
des bénéficiaires des 935 logements sociaux, des<br />
représentants des quartiers sont désignés<br />
pour participer à l’étude des recours.<br />
Les postulants non satisfaits de la liste provisoire<br />
des attributaires affichée le 25 février dernier ont<br />
déposé 7185 recours. Ils espèrent que la commission<br />
de wilaya de recours du logement, présidée en<br />
principe par le wali, sera, encore une fois, devant un<br />
test.Tous les espoirs des 24 000 demandeurs sont<br />
fondés sur les résultats de cette commission.<br />
Rappelons que le wali de Bordj Bou Arréridj s’est<br />
engagé solennellement, dans une déclaration à<br />
notre journal, à être juste, tout en rassurant qu’il y<br />
aura dans une année et demie 5000 autres<br />
logements. A. B.<br />
KHENCHELA<br />
Une vieille femme<br />
agressée par son fi ls<br />
ne veille femme âgée de 85 ans, répondant aux<br />
U initiales N. K., résidant en plein centre-ville, a<br />
été frappée hier à la tête par son fils âgé de 30 ans,<br />
avec une fourchette. Selon une source fiable, ce<br />
dernier souffrirait de troubles psychiques.<br />
La malheureuse victime a été transportée à l’hôpital<br />
Ali Boushaba. Selon une source hospitalière, elle<br />
présente un AVC hémorragique. Son état est grave.<br />
Le fils agresseur a été arrêté, et une enquête a été<br />
ouverte par les services de sécurité pour faire la<br />
lumière sur cette affaire. Kaltoum Rabia<br />
Sit-in des gardes<br />
communaux<br />
devant le siège<br />
de la wilaya<br />
es dizaines de gardes communaux ont observé,<br />
D hier matin, un sit-in devant le siège<br />
de la wilaya pour réitérer leurs revendications.<br />
Ils réclament, entre autres, le paiement des heures<br />
supplémentaires cumulées depuis des années,<br />
la prime de carrière, une part de quota<br />
de logement social et l’octroi de primes<br />
à ceux qui soufrent de maladies chroniques.<br />
Ils déclarent à ce propos : «Si les responsables<br />
concernés ne tiennent pas leurs promesses, nous<br />
durcirons notre protestation jusqu’à satisfaction<br />
totale de nos revendications. Nous nous battrons<br />
jusqu’au bout pour notre droit à une vie digne,<br />
surtout après des années de bons et loyaux services<br />
rendus au pays.» K. R.