Automobile édition mai 2007.pdf - La vie éco

spécial
S O L U T I O N
La location longue durée : une option
de plus en plus compétitive
■ L’activité se développe à grande
vitesse.
■ La baisse des prix rend la LLD de loin
la solution la plus intéressante face au
leasing.
■ Les professionnels mettent sur la
sellette la faiblesse de la régulation.
Avec la croissance
des besoins en mobilité
des opérateurs
économiques, la location
longue durée (LLD) s’impose
de plus en plus comme
la solution privilégiée des entreprises.
Cette formule qui
a pris pied sur le marché marocain
il y a environ sept ans
rencontre un franc succès auprès
des entreprises surtout
les plus grandes. Et ce n’est
pas par hasard. En effet, cette
alternative aux formules
classiques d’acquisition des
véhicules présente énormément
d’avantages pour les
chefs d’entreprises, puisqu’elle
leur permet de se
concentrer sur leur cour de
métier en sous-traitant la gestion
de leur parc automobile.
L’externalisation n’est pas
le seul avantage de LLD
puisque la prestation comprend
également l’entretien
de la flotte, la gestion des
contrats d’assurance, les prix
avantageux sur les tarifs en
fonction du volume, une fiscalité
avantageuse, sans oublier
les véhicules de remplacement
et de l’assistance
24 h/ 24 et 7j / 7. Bref, la
LLD offre une réelle valeur
ajoutée dont ne peuvent se
prévaloir les modes de financement
classiques comme
le crédit-bail ou l’achat.
De plus, elle se distingue par
sa souplesse, puisque les
loueurs proposent des packages
adaptées autant aux
multinationales qu’aux
PME.
Dans la pratique, la location
longue durée est une
opération dont la logique est
des plus simples. L’entreprise
loue auprès d’une société
de LLD un nombre défi-
ni de véhicules sur une durée
qui peut aller de 1 à 5
ans. Durant cette période, les
véhicules sont mis à la disposition
du locataire, mis
c’est l’entreprise de la LLD
qui prend en charge leur entretien.
En contrepartie, le
client s’acquitte d’un loyer
qui est calculé en fonction du
véhicule choisi et d’un kilométrage
prévisionnel mais
qui peut également varier selon
les diverses options choisies
dans le contrat de location.
Deux associations
président aux destinées
de la LLD
Si les entreprises sont de
plus en plus sensibles aux arguments
de la location
longue durée, le parc automobile
géré en LLD, lui, ne
dépasse guère les 18 000 véhicules.
Donc, le secteur recèle
un formidable gisement
de croissance à exploiter. Et
c’est ce que beaucoup d’investisseurs
ont compris notamment
les banques qui s’y
sont investis. C’est le cas de
ALD Automotive ( filiale de
la Société Générale ), de
Châabi LLD (filiale de la
Banque Populaire) , deWafa
LLD ( filiale d’Attijariwaf
Bank) et d’Arval (filiale de la
BMCI-BNP Paribas). «On
assiste depuis deux ans à un
accroissement de la demande
pour la LLD. De plus de plus
d’offices et d’entreprises surtout
les PME structurées externalisent
la gestion de leur flotte»,
souligne un manager d’une
agence de laocation.
Le foisonnement d’opérateurs
sert, certes, le client qui
est le premier bénéficiaire de
la guerre des prix mais dessert
la profession qui se trou-
Automobile
■ Le parc automobile géré en LLD est en constante croissance. Il est actuellement
estimé à environ 18 000 véhicules.
L’externalisation n’est
pas le seul avantage
de la LLD puisque la
prestation comprend
également l’entretien
de la flotte, la gestion
des contrats
d’assurance, des prix
avantageux sur les
tarifs en fonction du
volume, une fiscalité
avantageuse, sans
oublier les véhicules
de remplacement et
d’assistance
24 h/ 24 et 7j / 7.
ve en proie à l’anarchie. En
effet, la baisse vertigineuse
des prix continue à grignoter
les marges des loueurs qui
22 La Vie éco – Vendredi 11 mai 2007
pour compenser le manque
à gagner jouent sur le volume.
«A part les grandes sociétés
de location qui ont pignon
sur rue, le reste n’hésite pas à
baisser déraisonnablement les
prix quitte à sacrifier la qualité
de service», déplore Mehdi
Sebti, directeur commercial
de ALD Automotive.
Première et seule société de
location longue durée à être
certifiée ISO, ALD dispose
d’un parc d’environ 3100
voitures et a mis en place un
système de reporting qui lui
permet de recueillir le feedback
des clients afin de réagir
dans les plus brefs délais. En
plus des services classiques
tels que les garages conventionnés
et l’assistance 24 h
/ 24, la filiale de la Société générale
a innové au profit de
ses 270 clients en leur proposant
le programme «Siaka
+». Il s’agit de stages de
conduite axés sur la sécurité.
«Ces cours ne sont pas un luxe,
loin de là.Avec le nombre d’accidents
de la route que compte
notre pays, il est indispensable
d’inculquer à nos conducteurs
les principes d’une conduite saine
et sûre», souligne M. Sebti.
Bref, il est évident que la
LLD est une activité qui a de
beaux jours devant elle mais
elle reste pour l’instant menacé
par une insuffisance de
la réglementation.
Et ce n’est pas faute de
structure de régulation et de
concertation. Et c’est peutêtre
à ce niveau que le bât
blesse. L’activité n’est pas
chapeautée par un seul organe
de coordination mais
deux. Il s’agit de l’ALAS-
CAM et de l’ANALOG. La
première, plus représentative,
regroupe à la fois les opréteurs
de la LLD et de la location
courte durée. La seconde
limite son champ d’action
à la location longue durée.
Ceci rend difficile la mise
en place d’une charte de
déontologie qui garantit le
dévelopement cohérent et
équilibrée de la LLD. «Les
deux associations ne sont pas
d’accord sur les règles à respecter
et les mesures à entreprendre
et ceci porte un grand préjudice
à la profession», critique
Khalid Kebbaj, DG deWafa
LLD.Un des point de divergence,
selon lui, porte sur le
kilométrage illimité. Pour son
association (ALASCAM), il
n’est pas concevable d’accorder
au client une telle faveur
sans remettre en cause
la qualité de la prestation ■