Automobile édition mai 2007.pdf - La vie éco

spécial
E N T R E T I E N
■ Pour le président de l’Association
des importateurs de voitures au Maroc,
le rêve des 100 000 véhicules est
réalisable en 2007, ou, au plus tard,
en 2008.
■ Les pouvoirs publics doivent accélérer
le processus de démantèlement.
■ La Vie éco : Comment se
porte le marché automobile
au Maroc ?
Mohamed Larhouati : Le
marché automobile se porte
très bien puisqu’il a évolué
durant le premier semestre
2007 de 17%; de ce
fait nous visons cette année
les 100 000 véhicules, une limite
à laquelle nous rêvions.
Il est fort probable qu’on atteigne
cette limite en 2007
voire au plus tard en 2008.
Cette dynamique s’explique
essentiellement par la réduction
des droits de douane
donc une pression fiscale
plus faible sur les véhicules
européens et un taux de
change très favorable pour les
produits asiatiques. De ce
fait, les prix des véhicules
sont aujourd’hui proches
d’être en adéquation avec le
pouvoir d’achat des Marocains.
On s’attend d’ailleurs
à ce que cette progression
s’accèlère puisque dès 2008
il va y avoir une diminution
très significative des droits de
douane.
Parallèlement, il ya un effort
louable fait par les
membres de l’AIVAM (*) qui
ont mené des actions marketing
agressives. Il s’agit essentiellement
de la communication
traduite par les différents
salons et expositions
et se déclinant également
sous forme d’élargissement
des réseaux de distribution
et du rapprochement du SAV
du consommateur .Tout ça a
fait que le client se sente aujourd’hui
en confiance. L’effort
d’accompagnement des
sociétés de financement a,
par ailleurs, permis l’accessibilité
des produits automobiles
aux bourses modestes.
■ Qu’en est-il de la suppression
de l’exonération de la
TVA dont bénéficiait la LOA?
Cette exonération de la
TVA est une restructuration
du crédit. Aujourd’hui, le
crédit est devenu légèrement
plus coûteux mais cela n’a
pas freiné la progression des
ventes comme le prouvent les
statistiques des ventes à fin
mars 2007. Maintenant toute
disposition tendant à renchérir
les véhicules va freiner
un peu les ventes. Mais si demain
le taux de crédit ou de
change augmente d’un point,
les ventes vont en être impactés.
Donc, le problème
n’est pas spécifiquement lié
à la TVA.
■ Le renouvellement du parc
est-il suffisamment rapide
pour générer une sensible
amélioration du taux de motorisation?
Nous sommes sur un trend
haussier depuis quelques années,
mais l’augmentaion
est homéopatique. Au niveau
de l’AIVAM, on déplore que
les voitures d’occasion imatriculés
continuent à envahir
notre marché même s’ils aident
à améliorer le taux de
motorisation. Quand on voit
les chiffres à fin février, on
constate que le nombre des
véhicules d’occasion ont
augmenté de 86%. Cela veut
dire qu’il y a une demande
de véhicules et l’on n’y répond
par des véhicules d’occasion.
De ce fait, on souhaiterait
que les autorités
mettent en place un démantèlement
plus accéléré surtout
pour les véhicules non
européens. Ceux-ci sont aujourd’
hui assujettis à 32%.
Certaines marques européennes
ne le sont qu’à 16%.
Automobile
Mohamed Larhouati : «Nous visons
100 000 véhicules cette année»
On croit beaucoup
plus au Maroc
comme base de la
sous-traitance
mondiale dans le
domaine automobile.
A ce titre nous
saluons les efforts
des autorités,
du ministère
de l’industrie en
particulier, pour
le développement
de la sous-traitance
au Maroc.
Il ya un différentiel des droits
de douane important qui
peut porter préjudice au
consommateur.
■ Que pensez-vous des performances
du Maroc comme
site de production?
6 La Vie éco – Vendredi 11 mai 2007
On se réjouit des dernières
déclarations de Renault faisant
état d’une future exportation
de la Logan en Europe
et dans les pays arabes.
Mais on croit beaucoup plus
au Maroc comme base de la
sous-traitance mondiale dans
le domaine automobile et à
ce titre on salue les efforts
des autorités, du ministère de
l’industrie en particulier,
pour développer la sous-traitance
au Maroc. Nous pensons
qu’il y a des chances
pour le Maroc dans ce domaine.
■ Y a-t-il un risque en termes
de sécurité et de qualité pour
le consommateur suite à l’introduction
de produits chinois
et indiens ?
La mondialisation nous
impose l’ouverture de notre
marché. Cela profite à la
clientèle qui a l’embarras du
choix. On souhaiterait tout
simplement qu’il y ait de la
rigueur dans nos systèmes de
contrôle de sécurité. Il faut
que nos systèmes de contrôle
et d’homologation soient
de haut niveau pour prémunir
le consommateur maro-
■ MOHAMED
LARHOUATI
Président
de l’AIVAM*
« Nous avons décidé
d’organiser le salon
Auto Loisirs au
courant du mois de
juin. Il est destiné
aux 4X4 et aux
véhicules de loisir.
Le nouveau salon
sera organisé en
alternance avec
l’Auto Expo».
cain contre toute mauvaise
surprise.
■ Quelles seront vos actions
pour le reste de l’année 2007?
Nous avons décidé d’organiser
le salon a
Auto Loisirs au courant du
mois de juin. Il est destiné
aux 4X4 et aux véhicules de
loisirs. Le nouveau salon se
fera en alternance avec l’Auto
Expo. L’évenement se veut
très ludique et orienté vers le
loisir et le plaisir. Je tiens également
à saluer les efforts
fournis par l’OFEC pour
mettre à notre disposition un
plus grand espace d’exposition.
Les résultats de ces efforts
se sont traduits l’année
dernière par une meilleure
organisation de l’Auto Expo.
Il est clair que les prochaines
éditions seront d’un meilleur
cru grâce à la croissance régulière
du marché, de l’ouverture
du marché sur de
nouveaux produits et également
des moyens techniques
et logistiques sans cesse en
amélioration ■
* Association des importateurs de
voitures au Maroc.