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chirurgie viscérale - Clinique Générale-Beaulieu

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périodique de la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong><br />

www.beaulieu.ch<br />

n° 9 - Printemps 2013<br />

Dossier: <strong>chirurgie</strong> <strong>viscérale</strong> ■ Développements récents<br />

en neuro<strong>chirurgie</strong> ■ Les grandes orientations 2013


sommaire<br />

2 le mot du directeur<br />

3 dossier<br />

<strong>chirurgie</strong> <strong>viscérale</strong><br />

12 innovations<br />

- développements récents<br />

en neuro<strong>chirurgie</strong><br />

- système O-Arm avec<br />

neuronavigation<br />

16 comité de direction<br />

les grandes orientations 2013<br />

impressum<br />

Ligne éditoriale:<br />

Philippe Cassegrain<br />

Nicolas Brunschwig<br />

Rédacteur responsable:<br />

Philippe Amez-Droz<br />

Ont également collaboré<br />

à ce numéro:<br />

D rs Filippo Di Dio, Karim Francis,<br />

Gilles Genin, Ihsan Inan, Thierry Kobel,<br />

Philippe Konstantinidis, Aymen Ramadan,<br />

Frédéric Schils, Claudio Soravia,<br />

Jacques-Alain Witzig, Philippe Zurbuchen.<br />

M mes Françoise Dimier.<br />

MM. Philippe Cassegrain.<br />

Crédits photos:<br />

Thierry Védrenne<br />

Graphisme & production:<br />

Agence PM<br />

Tirage: 1’500 exemplaires<br />

Contact: interface@beaulieu.ch<br />

Site: www.beaulieu.ch<br />

le mot du directeur<br />

S’adapter en continu: une obligation<br />

Le présent numéro montre notre savoir-faire en <strong>chirurgie</strong> digestive et en neuro<strong>chirurgie</strong>, après<br />

l’avoir fait pour l’orthopédie dans le numéro précédent (Interface n° 8). Ce dossier illustre les<br />

compétences de <strong>chirurgie</strong>ns qui doivent, en permanence, adapter leurs pratiques aux changements<br />

et innovations. Il en va de même pour notre entreprise.<br />

Le constat a été fait à plusieurs reprises. L’environnement de la clinique est en mutation profonde,<br />

ce qui se traduit par des changements rapides. La crise perdure avec le franc suisse<br />

(trop) fort, le recul du taux de couverture en assurances complémentaires d’hospitalisation, la<br />

planification hospitalière avec un nombre restreint de pôles d’activité et de cas soumis à un<br />

mandat de prestations, l’interprétation abusive de la nouvelle planification par certains assureurs.<br />

Nous observons d’ailleurs un mouvement important des assurés genevois vers le canton<br />

de Vaud. L’environnement est encore marqué par les critères excessifs et restrictifs pour<br />

pratiquer certaines opérations dans le cadre de la médecine hautement spécialisée (MHS), par<br />

la réintroduction annoncée de la clause du besoin sur les cabinets médicaux, la tendance généralisée<br />

de baisse des tarifs pour l’hospitalisation à travers le baserate au niveau des forfaits pas<br />

cas (SwissDRG) et pour l’ambulatoire avec la valeur de point (TarMed) âprement négociée<br />

avec les trois interlocuteurs dans ce domaine, soit la coopérative d’achat Helsana-Sanitas-KPT,<br />

Tarifsuisse et Assura. A noter que la MHS est un sujet jugé suffisamment grave et sensible<br />

dans le cadre de la politique de la santé, avec un impact potentiellement important sur l’activité,<br />

pour que la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> s’engage très concrètement dans ce dossier. Elle<br />

a répondu aux différents questionnaires officiels et a adressé un argumentaire pris partiellement<br />

en compte, car relayé par d’autres établissements et les différentes sociétés médicales<br />

concernées. Certains critères d’exigence ont donc été revus à la baisse, à juste titre. Elle entend<br />

faire encore d’autres propositions en collaboration avec d’autres établissements privés.<br />

Dans un environnement aussi complexe, instable et incertain, la meilleure réponse à apporter<br />

se situe au niveau de la qualité des prestations avec une forte orientation client. Dans ce<br />

domaine, une réflexion est initiée avec la participation active de l’ensemble des cadres pour<br />

améliorer la gestion de la demande de nos clients (médecins et patients) et l’offre fournie par<br />

notre établissement, tant au plan médical, qu’au plan hôtelier et administratif. L’idée est de<br />

mieux prendre en compte la demande de nos clients de façon flexible, au plus proche de leurs<br />

souhaits, tandis que notre offre doit correspondre aux exigences de qualité, délais et coûts<br />

dans des conditions permettant de préserver les marges. La place du client doit être prépondérante<br />

au sein de tous les services et départements de la clinique et cette volonté doit être<br />

présente dans tous les esprits dans nos actes quotidiens.<br />

Ceci se traduit notamment par l’amélioration continue de notre système qualité<br />

(ISO 09001, ISO 13485, EFQM, Swiss Leading Hospitals) et la continuation du programme de<br />

modernisation de nos installations. De façon concrète, en 2013 nous verrons la mise en place<br />

et le déploiement du dossier patient informatisé (DPI), de l’agenda et du système<br />

d’archivage (RIS et PACS) des instituts de radiologie et de médecine nucléaire. Notre marketing<br />

se veut plus orienté «Produit» et permettra ainsi de mieux faire connaître l'offre de la<br />

<strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> aux marchés local et international par une nette évolution de<br />

notre communication et grâce au poste de business development créé dans la deuxième moitié<br />

de 2012.<br />

En cette année 2013 qui nous conduit enfin vers la fin des travaux (nouvelle et dernière salle<br />

d’opération à être rénovée, maternité), nous sommes heureux d’annoncer l’inauguration de la<br />

nouvelle maternité le jeudi 19 septembre et l’invitation au public pour des portes ouvertes les<br />

samedi et dimanche 21 et 22 septembre 2013.<br />

PHILIPPE CASSEGRAIN<br />

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dossier<br />

Chirurgie <strong>viscérale</strong><br />

Des progrès notables au service<br />

du patient<br />

De gauche à droite, derrière: D r Philippe Zurbuchen, D r Karim Francis, D r Filippo Di Dio, D r Claudio Soravia, D r Ihsan Inan,<br />

D r Jacques-Alain Witzig. Au premier rang, assis: D r Thierry Kobel et D r Philippe Konstantinidis.<br />

Historiquement, la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> a toujours<br />

consacré une grande part de son activité à la <strong>chirurgie</strong><br />

<strong>viscérale</strong>. Celle-ci a évolué considérablement ces 25<br />

dernières années avec le développement de la <strong>chirurgie</strong><br />

laparoscopique bien plus technologique que précédemment.<br />

Ont participé à la conception et à la rédaction:<br />

D rs Filippo Di Dio, Karim Francis, Gilles Genin, Ihsan Inan,<br />

Thierry Kobel, Philippe Konstantinidis, Claudio Soravia,<br />

Jacques-Alain Witzig et Philippe Zurbuchen.<br />

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dossier<br />

Opération d'hernie inguinale sous laparoscopie avec mise en place d'un filet.<br />

Dotée des instruments les plus sophistiqués pour pratiquer<br />

la <strong>chirurgie</strong> endoscopique, la <strong>chirurgie</strong> laparoscopique<br />

et la <strong>chirurgie</strong> robotisée, la clinique dispose d’un<br />

plateau technique performant. La vision du <strong>chirurgie</strong>n<br />

pendant l’opération change, elle devient très précise, partagée<br />

par toute l’équipe opératoire. Le <strong>chirurgie</strong>n<br />

découvre et redécouvre l’anatomie chirurgicale et<br />

apprend une nouvelle gestuelle. Le bénéfice est total pour<br />

le patient qui souffre beaucoup moins de l’acte opératoire.<br />

Cette «nouvelle» <strong>chirurgie</strong> implique un développement<br />

instrumental et une adaptation de la production de<br />

l’image. Dès le début, la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> a<br />

organisé les conditions de la réalisation de la <strong>chirurgie</strong><br />

laparoscopique. En développant le robot Da Vinci ® à<br />

Genève dès 2003, la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> a favorisé<br />

l’éclosion d’une <strong>chirurgie</strong> qui utilise à la fois l’image en<br />

3D et la précision du geste opératoire. Elle fut pionnière<br />

dans cette démarche. Cette évolution technologique rapide<br />

et subite a obligé la formation d’équipes chirurgicales<br />

compactes. Celles-ci sont nettement plus performantes<br />

étant donné leur expérience pour la réalisation des interventions<br />

chirurgicales, cela au bénéfice du patient.<br />

Défis à relever<br />

De nouveaux défis attendent la clinique dans le domaine<br />

du traitement chirurgical des malades.<br />

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La facturation par forfait (DRG) a débuté en 2012 suite à<br />

l’application d’un nouveau règlement de la LaMal qui<br />

aurait dû permettre au patient de choisir son établissement<br />

pour faire soigner sa pathologie. Il n'en a rien été<br />

avec les limitations de l’état cantonal portant soit sur un<br />

nombre de cas, soit sur un nombre de lits dédiés, soit sur<br />

un budget global annuel. Les assureurs non plus n’ont<br />

pas intégré ce système en cherchant à échapper à une<br />

plus grande prise en charge de l’assurance de base et en<br />

liant le remboursement complémentaire au coût pris en<br />

charge dans le cadre de la LaMal contrairement à ce que<br />

prescrit la loi.<br />

Parmi les défis à venir se présente l’organisation d’une<br />

<strong>chirurgie</strong> ambulatoire qui ne prétérite en rien le malade<br />

et surtout n’introduit pas une <strong>chirurgie</strong> à deux vitesses.<br />

Le dernier défi actuel est bien la création par la<br />

Conférence des directeurs cantonaux de la santé d’une<br />

commission ayant la capacité, peut-être également juridique,<br />

et sous le couvert d’assurance qualité, d’une<br />

médecine hautement spécialisée. Cette médecine regroupe,<br />

dans le cadre de la <strong>chirurgie</strong> <strong>viscérale</strong>, les domaines<br />

de l’œsophage et du rectum, du foie et du pancréas. Cette<br />

démarche limitative de notre activité, en déplaçant ces<br />

malades vers les hôpitaux universitaires, va à l’encontre<br />

de principes fondamentaux dans notre pays comme le<br />

libre choix du médecin et du lieu de traitement. Elle<br />

implique une réaction concertée des établissements et<br />

des <strong>chirurgie</strong>ns ce qui a déjà débuté avec la <strong>Clinique</strong><br />

<strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong>.<br />

Le programme ERAS ®<br />

Le monde chirurgical porte un intérêt croissant aux<br />

modifications métaboliques périopératoires en réponse à<br />

la <strong>chirurgie</strong> afin de pouvoir les moduler au profit du<br />

patient. Depuis une dizaine d’années, un programme<br />

connu mondialement sous l’acronyme ERAS ® (Enhanced<br />

Recovery After Surgery) a été créé sur la base des résultats<br />

des études effectuées dans ce domaine. Ce programme<br />

fournit aux équipes soignantes de <strong>chirurgie</strong> une série<br />

de recommandations sur la prise en charge du patient<br />

avant, pendant et après l’opération. Les axes principaux<br />

de l’ERAS ® concernent la nutrition, la technique de<br />

<strong>chirurgie</strong>, l’anesthésie, l’antalgie, la mobilisation et l’exposition<br />

aux infections.<br />

Prise en charge préopératoire<br />

Tout d’abord, le programme ERAS ® propose une prise en<br />

charge préopératoire visant à préparer le corps pour la<br />

<strong>chirurgie</strong>. Le rôle de la nutrition sur ce point est capital.<br />

En effet, une dénutrition ou même un état nutritionnel<br />

suboptimal est lié à des complications postopératoires et<br />

une mortalité accrue, ainsi qu’à des durées de séjour plus<br />

longues. L’optimisation de l’état nutritionnel des<br />

malades candidats pour des interventions majeures est<br />

importante et dans certains cas elle pourrait amener à<br />

repousser la date de l’opération, bien sûr si la maladie le<br />

permettait. Dans ce contexte on parle volontiers d’une<br />

immunonutrition préopératoire (fournir au patient des<br />

suppléments nutritifs permettant la stimulation du système<br />

immunitaire) qui sera poursuivie en période postopératoire.<br />

Les études montrent un net bénéfice quant<br />

aux infections postopératoires, la cicatrisation et la durée<br />

du séjour.<br />

Le programme ERAS ® privilégie des techniques chirurgicales<br />

mini-invasives ayant démontré des avantages en<br />

termes de complications et de durée de séjour. D’autres<br />

paramètres peropératoires sont finement contrôlés comme<br />

la durée et le type d’anesthésie, la température et l’hydratation<br />

du corps. L’utilisation de drains et de cathéters se<br />

fait avec parcimonie, permettant une diminution du<br />

risque d’infection d’une part, et une mobilisation précoce<br />

du patient d’autre part. Le programme ERAS ® prévoit une<br />

mobilisation précoce déjà dans les premières heures après<br />

la <strong>chirurgie</strong>, même après une opération majeure.<br />

Récupération rapide<br />

D’une manière générale, la récupération rapide du fonctionnement<br />

normal du corps est l’objectif capital du programme<br />

ERAS ® . La reprise d’un transit intestinal normal<br />

en fait partie, d’autant plus que ce programme a été prioritairement<br />

étudié et appliqué pour la <strong>chirurgie</strong> du tube<br />

digestif. Un contrôle de la douleur à l’aide d’une antalgie<br />

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dossier<br />

épidurale est donc privilégié par rapport aux dérivés<br />

morphiniques qui ont un effet paralysant sur l’intestin.<br />

De même, un traitement précoce contre les nausées est<br />

administré ainsi que des médicaments qui stimulent le<br />

tube digestif.<br />

Enfin, concernant l’efficacité de cette nouvelle prise en<br />

charge du patient chirurgical, plusieurs études ont été<br />

menées dans le monde et des nouvelles indications sont<br />

admises d’année en année. Les résultats sont très<br />

encourageants, témoignant dans certains cas d’une diminution<br />

de la durée du séjour jusqu’à 30% et des complications<br />

postopératoires jusqu’à 50%.<br />

La <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong>, continuant sa tradition<br />

d’esprit novateur et d’une médecine basée sur les<br />

preuves, sera la première clinique privée en Suisse<br />

romande à intégrer ce programme dans la prise en charge<br />

des patients chirurgicaux. Une équipe constituée de<br />

<strong>chirurgie</strong>ns digestifs, médecins nutritionnistes, anesthésistes<br />

et représentants des équipes soignantes va progressivement<br />

implémenter cette prise en charge.<br />

Chirurgie laparoscopique<br />

Cette technique chirurgicale permet de diminuer l’épreuve<br />

que représente une opération pour chaque patient. La<br />

laparoscopie est réalisée à travers des mini-incisions.<br />

Celles-ci présentent un avantage cosmétique, mais permettent<br />

aussi et surtout d’éviter les désagréments liés à<br />

une longue cicatrice. Ainsi, le patient consommera moins<br />

d’antidouleurs, pourra se lever plus rapidement après<br />

l’opération, rentrer plus vite à domicile et reprendre sa<br />

vie habituelle dans de plus brefs délais.<br />

La <strong>chirurgie</strong> laparoscopique nécessite une anesthésie<br />

totale et débute, quelque soit l’intervention à réaliser, par<br />

ces mini-incisions, qui permettent:<br />

1. La mise en place de la fibre optique, qui mesure 1 cm<br />

de diamètre. Elle est reliée à une micro-caméra, qui permettra<br />

de visualiser toute la cavité abdominale en transmettant<br />

les images en continu sur un écran TV placé en<br />

face du <strong>chirurgie</strong>n.<br />

2. L’introduction de gaz carbonique à faible pression<br />

dans la cavité abdominale afin de créer l’espace de travail<br />

nécessaire à la bonne conduite de l’intervention.<br />

3. L’installation des instruments de laparoscopie au travers<br />

d’autres micro-incisions, mesurant le plus souvent<br />

5 mm. Les instruments mini-invasifs ressemblent beaucoup<br />

à ceux utilisés pour la <strong>chirurgie</strong> par incision large,<br />

mais sont plus longs et plus fins.<br />

La laparoscopie s’applique à la majorité des <strong>chirurgie</strong>s du<br />

ventre et de la paroi abdominale; toutefois, certains<br />

patients présentent des particularités qui ne leur permettent<br />

pas de profiter de cette technique. Enfin, il arrive très<br />

rarement que le <strong>chirurgie</strong>n doive renoncer, en cours d’intervention,<br />

à la laparoscopie et terminer l’opération en<br />

recourant à une incision large.<br />

Chirurgie robotique<br />

La <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> s’est orientée vers la <strong>chirurgie</strong><br />

robotisée en acquérant le système Da Vinci ® en janvier<br />

2003. Actuellement, elle possède la dernière version<br />

du robot Da Vinci ® Si HD. En 10 ans d’utilisation,<br />

1’183 interventions robotisées ont été effectuées (256 pour<br />

la <strong>chirurgie</strong> <strong>viscérale</strong>, soit 21.6%).<br />

La <strong>chirurgie</strong> robotisée a les avantages de la <strong>chirurgie</strong><br />

laparoscopique conventionnelle: elle est mini-invasive,<br />

diminue les douleurs et permet une récupération postopératoire<br />

rapide. De plus, elle permet, grâce à la vision<br />

3D, une précision millimétrique des instruments, la possibilité<br />

d’opérer dans un espace restreint et de reproduire<br />

des gestes techniques difficiles de manière constante.<br />

Ceci apporte une sécurité accrue pour le patient.<br />

Un système bien adapté<br />

La technique robotisée est pratiquée avec succès pour la<br />

<strong>chirurgie</strong> bénigne et maligne de l’estomac. En cas de<br />

reflux gastro œsophagien dû à une hernie hiatale,<br />

la confection d’une valve anti reflux est facilitée par l’utilisation<br />

du robot.<br />

Le système laparoscopique robotisé est particulièrement<br />

adapté pour effectuer des résections du corps et de la<br />

queue du pancréas avec ou sans préservation de la rate<br />

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Tumeur kystique du corps du pancréas (en médaillon): une résection pancréatique gauche robotisée avec conservation<br />

splénique est réalisée.<br />

en cas de tumeur maligne ou bénigne. La résection carcinologique<br />

du rectum bénéficie également de l’approche<br />

robotisée car elle permet non seulement de réaliser une<br />

ablation exsangue du rectum mais également de préserver<br />

les nerfs érecteurs. Enfin, la <strong>chirurgie</strong> du plancher<br />

pelvien est pratiquée en collaboration avec les gynécologues.<br />

Elle corrige le prolapsus rectal extériorisé ou les<br />

volumineuses rectocèles.<br />

En conclusion, l’application de la technique robotisée ne<br />

cesse de s’élargir pour les opérations intra abdominales.<br />

Le monde universitaire a cautionné cette technique en se<br />

dotant également de la laparoscopie robotisée.<br />

Chirurgie du cancer<br />

La <strong>chirurgie</strong> tient une place importante dans le traitement<br />

de la plupart des tumeurs. Son but est d’enlever la<br />

lésion cancéreuse dans son ensemble et en totalité (lésion<br />

principale et métastases). Son efficacité tient en un équilibre<br />

parfois délicat entre l’aspect curatif et mutilant.<br />

Le bilan-diagnostic est donc fondamental, permettant<br />

d’aboutir à la reconnaissance de la lésion, de sa localisation<br />

et de son extension.<br />

C’est au sein d’une équipe pluridisciplinaire que s’inscrit<br />

le rôle du <strong>chirurgie</strong>n moderne. Nous opérons à la<br />

<strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> des cancers touchant différents<br />

organes et de diverses complexités (foie, estomac,<br />

pancréas, côlon et rectum). La <strong>chirurgie</strong> du foie, du pancréas<br />

et du rectum fait partie de la MHS (Médecine hautement<br />

spécialisée).<br />

Stratégie thérapeutique<br />

Nous avons créé à la clinique une structure réunissant<br />

plusieurs spécialistes collaborant pour la prise en charge<br />

de ces patients. Oncologues, gastro-entérologues, radio-<br />

>><br />

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dossier<br />

logues, radiothérapeutes, anatomopathologistes et<br />

<strong>chirurgie</strong>ns se rencontrent régulièrement pour élaborer la<br />

stratégie thérapeutique la plus appropriée pour chaque<br />

patient.<br />

La <strong>chirurgie</strong> digestive a fait d’énormes progrès dans le<br />

traitement des maladies cancéreuses. Son évolution a été<br />

marquée ces vingt dernières années par l’essor de la <strong>chirurgie</strong><br />

mini-invasive (laparoscopie). Cette technique,<br />

moins agressive de par son abord (incision moins<br />

grande) n’en est pas moins efficace que l’approche<br />

conventionnelle. En effet, aucun compromis n’est fait sur<br />

l’ablation complète des tumeurs, favorisée par une<br />

amplification de la vision des structures anatomiques.<br />

Les patients présentant un cancer colorectal (le plus<br />

fréquent) en bénéficient pleinement. La <strong>chirurgie</strong> miniinvasive<br />

associée à une réhabilitation précoce (ERAS) a<br />

nettement diminué la durée de séjour et les complications<br />

post-opératoires.<br />

Tout tend à privilégier au mieux la survie et la qualité de<br />

vie des patients.<br />

Chirurgie des hernies et des éventrations<br />

Une hernie consiste en la saillie de structures internes<br />

(tissu adipeux, péritoine, viscères) au travers d’un orifice<br />

pariétal sous l’effet d’une augmentation de pression<br />

abdominale, à la faveur d’efforts physiques, de toux, de<br />

constipation, de surcharge pondérale, ou d’un affaiblissement<br />

pariétal, avec un facteur prédisposant familial. Elle<br />

provoque un bombement temporaire ou persistant en<br />

position debout, accompagné de gêne ou de douleur.<br />

C’est la pathologie la plus fréquente en <strong>chirurgie</strong> abdominale,<br />

touchant environ 5% des individus, plus de 10<br />

hommes pour 1 femme. Elle est le plus fréquemment<br />

inguinale, uni- ou bilatérale, peut être ombilicale, crurale,<br />

de la ligne blanche, beaucoup plus rarement de Spiegel,<br />

et d’autres localisations (obturatrice, ischiatique ou lombaire).<br />

Les hernies incisionnelles, appelées éventrations,<br />

se développent au travers d’une cicatrice abdominale et<br />

leur taux, s’élevant entre 10 et 25%, augmente avec la prédisposition<br />

du patient (antécédent herniaire).<br />

Hormis de rares cas d’inopérabilité, son traitement est<br />

toujours chirurgical car elle ne disparaît jamais spontanément<br />

et peut se compliquer d’étranglement. L’opération<br />

se réalise soit en ouvrant, avec ou sans filet, soit par laparoscopie,<br />

sous anesthésie rachidienne ou générale.<br />

Les progrès techniques (sécurité) et médicamenteux (élimination<br />

des drogues) de l’anesthésiologie sont en effet<br />

tels que les contre-indications formelles imposant une<br />

anesthésie locale se sont fortement raréfiées.<br />

Choix de la technique opératoire<br />

Le choix de la technique dépend de l’expérience de l’opérateur,<br />

d’antécédents chirurgicaux locaux (prostatectomie<br />

radicale, <strong>chirurgie</strong> pelvienne), et d’une indication<br />

première ou pour récidive. A la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<br />

<strong>Beaulieu</strong>, le 90% environ des opérations est réalisé par<br />

Hernie inguinale gauche et son sac herniaire tenu par<br />

la pince.<br />

La même hernie inguinale gauche, une fois le filet posé.<br />

Interface 8


laparoscopie extrapéritonéale (TEP) dont les avantages<br />

sont la douleur moindre, l’incapacité de travail raccourcie,<br />

la reprise plus rapide d’une activité normale et le<br />

faible taux de récidive (< 1%), tout en respectant les principes<br />

physiques de résistance en appliquant le filet à la<br />

face profonde de la musculature contre laquelle il<br />

s’appuie et en diminuant les complications postopératoires<br />

(infections de plaies, lésions nerveuses, etc.).<br />

Les hernies ombilicales sont traitées en fonction de la<br />

taille de l’orifice et de l’état cutané, par suture simple<br />

transversale, renfort par un filet profond ou coelioscopie.<br />

Les éventrations, survenant essentiellement sur des laparotomies<br />

médianes, diminuent avec le recours plus fréquent<br />

à la laparoscopie. Elles sont classiquement l’objet de<br />

l’implantation extrapéritonéale d’un filet non résorbable<br />

derrière la musculature des droits, contre laquelle il s’appuie,<br />

sur toute la hauteur de la cicatrice au minimum. De<br />

petites éventrations peuvent être abordées par laparoscopie<br />

en posant un filet intra abdominal, contre la paroi.<br />

La proctologie<br />

La proctologie (du grec prôctos, «anus», et logia, «étude»)<br />

prend en charge les pathologies de l'anus, du rectum et du<br />

plancher pelvien. M. Dionis en 1750 dans son ouvrage<br />

Matériel pour l'anopexie circulaire (opération de Longo).<br />

intitulé Cours d'opérations de <strong>chirurgie</strong> démontrées au Jardin<br />

royal disait: «l'anus a ses maladies autant et plus qu'aucune<br />

autre partie du corps. Certaines se guérissent par<br />

remèdes universels ou particuliers, les autres par l'opération<br />

de la main». Cela reste vrai encore aujourd'hui.<br />

La <strong>chirurgie</strong> de la région anale a mauvaise réputation<br />

due principalement aux douleurs parfois intenses qu'elle<br />

peut engendrer.<br />

C'est pourquoi des progrès considérables ont été effectués<br />

dans la prise en charge chirurgicale des affections<br />

ano-rectales, grâce à une meilleure compréhension<br />

anatomo-physiologique, à une meilleure gestion de la<br />

douleur et à l'utilisation de techniques opératoires respectant<br />

l'anatomie et la fonction ano-rectale.<br />

La maladie hémorroïdaire est le motif de consultation le<br />

plus fréquent. Si le traitement est la plupart du temps<br />

médical, lorsqu'une <strong>chirurgie</strong> est nécessaire, l'anopexie circulaire<br />

permet de replacer les paquets hémorroïdaires en<br />

position anatomique normale, sans plaies du canal anal.<br />

Les pathologies du plancher pelvien (essentiellement les<br />

descentes d'organes) sont prises en charge le plus souvent<br />

par <strong>chirurgie</strong> mini-invasive, après un bilan anatomo-radiologique<br />

précis et en collaboration avec les gynécologues<br />

ou urologues si nécessaire.<br />

L'incontinence anale peut-être traitée par réparation<br />

sphinctérienne en cas de lésion anatomique (dans la majorité<br />

post-obstétricale). En l'absence de lésion et dans des<br />

conditions bien précises une neuromodulation électrique<br />

de la racine sacrée S3 permet d'obtenir de bon résultats.<br />

Tout est donc mis en œuvre pour conserver fonction et<br />

anatomie. Les objectifs étant des suites opératoires<br />

simples ainsi qu’une diminution de l’exposition aux<br />

risques de séquelles fonctionnelles postopératoires.<br />

Nous constatons la diversité et l'exhaustivité de l'activité<br />

chirurgicale dans le domaine de la <strong>chirurgie</strong> <strong>viscérale</strong> proposée<br />

par la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong>. La riche et intense<br />

collaboration entre l'établissement et les <strong>chirurgie</strong>ns<br />

viscéraux va certainement à l'avenir encore se renforcer et<br />

permettre de poursuivre la réalisation d'une <strong>chirurgie</strong><br />

d'excellence! ■<br />

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dossier<br />

«L'imagerie a une place décisionnelle<br />

essentielle»<br />

INTERVIEW DU D R GILLES GENIN, RADIOLOGUE<br />

Docteur Genin, en votre qualité de médecin radiologue<br />

spécialiste de l’imagerie digestive, quels sont<br />

les apports de la radiologie dans le diagnostic et le<br />

traitement de maladies liées à l’appareil digestif?<br />

D R GENIN: «La radiologie a connu une évolution fulgurante<br />

comme tous les autres domaines de la médecine,<br />

avec un bénéfice certain pour les patients dont nous<br />

avons la charge. Nous avons eu la chance de connaître<br />

cette révolution du simple “photographe“ à un véritable<br />

acteur dans la démarche diagnostique. Dans le domaine<br />

diagnostique, nous avons vu apparaître successivement<br />

l’échographie, le scanner et l’IRM. Ces techniques qui<br />

s’enrichissent des unes aux autres ont permis de faire des<br />

diagnostics plus précoces des masses tumorales, quel que<br />

soit leur siège, mais également des maladies inflammatoires<br />

de l’appareil digestif. Pour ces dernières, l’entéro-<br />

IRM a permis de remplacer les imageries conventionnelles<br />

comme le “transit baryté“, irradiant, long et particulièrement<br />

pénible pour des patients fragiles cliniquement<br />

(et souvent aussi psychologiquement). La coloscopie<br />

virtuelle en Europe n’a pas atteint une valeur de<br />

dépistage comme aux Etats-Unis, mais elle connaît néanmoins<br />

un essor constant. En plus de l’aspect diagnostique,<br />

l’imagerie prend une place à part entière dans les<br />

colloques de concertation pluridisciplinaire pour d’éventuelles<br />

thérapeutiques, notamment par des exérèses<br />

tumorales percutanées ou le traitement chimiothérapique<br />

intra-artériel des tumeurs hépatiques avec des<br />

molécules circulantes de plus en plus sophistiquées.<br />

En oncologie digestive ou abdominale, l’imagerie a une<br />

place décisionnelle essentielle dans le bilan préopératoire<br />

d’extension tumorale (bilan métastatique, mais également<br />

bilan locorégional de résécabilité comme l’étude du<br />

mésorectum en IRM dans le cancer rectal); elle peut guider<br />

les biopsies sous simple anesthésie locale pour le diagnostic<br />

histologique d’une tumeur ou d’une masse ganglionnaire<br />

sous simple anesthésie locale, susceptible ainsi<br />

d’éviter une intervention chirurgicale. Le scanner permet<br />

également de guider des neurolyses dans le traitement de<br />

la douleur (ex.: cancer du pancréas, cancer pelvien).»<br />

Comment les développements de l’imagerie digestive<br />

participent-ils à l’intervention chirurgicale et sontils<br />

déterminants dans les techniques opératoires,<br />

notamment mini-invasives, utilisées aujourd’hui?<br />

D R GENIN: «En urgence, il serait désormais impensable<br />

d’opérer un enfant pour un syndrome appendiculaire<br />

sans échographie, complétée ou non par un scanner en<br />

cas d’incertitude diagnostique; cette évidence apparente<br />

reste néanmoins à confronter aux données cliniques et<br />

la coopération radio-chirurgicale est particulièrement<br />

déterminante dans l’exemple simple de l’appendicite,<br />

toujours aussi traitresse et potentiellement mortelle en<br />

2013. Il y a 20 ans, les premiers articles traitant du scanner<br />

dans le diagnostic incertain d’appendicite douteuse<br />

étaient fustigés de toute part, alors qu’aujourd’hui personne<br />

ne viendrait remettre en cause cette indication.<br />

De manière plus générale, l’imagerie dite “interventionnelle“<br />

est venue faire exploser les principes de prise en<br />

charge médico-chirurgicale de nos pères, parfois clairement<br />

au détriment de l’activité chirurgicale conventionnelle.<br />

Cela concerne aussi bien le diagnostic d’une masse<br />

Interface 10


Fig.1a Fièvre post-opératoire (pancréatectomie<br />

caudale) avec une collection<br />

dans l'arrière cavité des épiploons<br />

(bourse omentale) et un infarctus splénique<br />

localisé.<br />

Fig. 2 Fièvre post-opératoire inexpliquée<br />

avec découverte d'un aspect de<br />

colite pseudo-membraneuse, confirmée<br />

biologiquement ultérieurement.<br />

tumorale par tous les multiples moyens de prélèvements<br />

histologiques sous le contrôle de l’échographie ou du<br />

scanner, le diagnostic (angioscanner) jusqu’au drainage<br />

des collections postopératoires et aux embolisations des<br />

hémorragies abdominales ou pelviennes. On connaît un<br />

développement exponentiel du traitement percutané des<br />

tumeurs (le plus souvent par radio-fréquence sous guidage<br />

échographique ou scanographique) comme une alternative<br />

ou un complément à une <strong>chirurgie</strong> d’exérèse.<br />

Fig.1b Drainage percutané en passant<br />

sous le pôle inférieur de la rate.<br />

Fig. 3a Baisse tensionnelle à J1<br />

avec un volumineux hématome des<br />

grands droits par plaie de l'artère<br />

épigastrique droite avec une hémorragie<br />

active au scanner.<br />

Fig.1c Aspect 3D pour montrer le<br />

trajet du drain.<br />

Fig.3b Traitement par embolisation hypersélective<br />

(avec des microcoils).<br />

En somme, il faudrait retenir que la connaissance des<br />

limites de chaque intervenant (médecin, radiologue ou<br />

<strong>chirurgie</strong>n) est certainement le plus grand progrès de la<br />

médecine moderne, qui donne place au respect des uns et<br />

des autres avec cette certitude, quotidiennement renouvelée,<br />

que nous avons besoin de chacun avec cet impératif<br />

individuel d’une formation continue pour faire bénéficier<br />

les patients des progrès permanents de la médecine.» ■<br />

Interface 11


innovations<br />

Développements récents<br />

en neuro<strong>chirurgie</strong><br />

PAR D R FRÉDÉRIC SCHILS, NEUROCHIRURGIEN<br />

Il y a bientôt 20 ans, les premiers systèmes de neuronavigation<br />

firent leur apparition afin d’accroître la précision<br />

des interventions neurochirurgicales crâniennes<br />

et afin d’en réduire les potentielles complications.<br />

Le neuro<strong>chirurgie</strong>n devait alors enregistrer dans l’ordinateur<br />

du système les images préopératoires de scanner<br />

ou de résonnance magnétique afin d’établir son<br />

planning chirurgical.<br />

Depuis lors, de nombreux progrès ont été accomplis dans<br />

le domaine de l’imagerie et il est actuellement fréquent<br />

de «fusionner» différentes modalités d’imagerie<br />

(Scanner, IRM, Pet Scanner) pour accroître les avantages<br />

de la navigation (exemple: fusion d’une séquence angiographique<br />

avec l’IRM pour visualisation en 3D des<br />

repères anatomiques pouvant à la fois guider vers la<br />

pathologie, ou déterminer des zones critiques ou fonctionnelles<br />

«à protéger» à tout prix).<br />

De nouveaux outils<br />

Si les développements informatiques et l’accroissement<br />

des applications chirurgicales en ont fait un «must» en<br />

<strong>chirurgie</strong> cérébrale, ce n’est que beaucoup plus récemment<br />

que les possibilités en <strong>chirurgie</strong> de la colonne vertébrale<br />

ont été explorées. De surcroît, la fantastique complémentarité<br />

de la neuronavigation avec les nouveaux<br />

outils d’imagerie peropératoire comme le O-Arm ® ouvre<br />

une nouvelle ère pour les <strong>chirurgie</strong>ns qui souhaitent s’investir<br />

dans la <strong>chirurgie</strong> mini-invasive.<br />

La <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> dispose actuellement de<br />

ces deux outils dont le Dr Frédéric Schils, neuro<strong>chirurgie</strong>n<br />

ayant récemment rejoint l’institution, nous expose ici,<br />

après un bref rappel «technique» quelques applications.<br />

La StealthStation S7TM de la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong><br />

est un système de neuronavigation qui utilise non seulement<br />

des images CT ou MR préopératoires, mais qui possède<br />

également la capacité d’exploiter en temps réel de<br />

nouvelles images intra-opératoires. Le neuro<strong>chirurgie</strong>n<br />

peut ainsi à tout moment «rafraîchir» l’information dont<br />

il dispose. Ce système extrêmement intuitif et convivial<br />

se différencie des générations antérieures qui provoquaient<br />

parfois un accroissement de la durée opératoire<br />

liée aux multiples enregistrements et manipulations<br />

nécessaires. Ce système compact (-50% de surface au sol)<br />

avec grand écran haute résolution (24”) dispose d’un<br />

interface immédiat avec iMRI, iCT, C-Arm et le tout<br />

récent 2D et 3D fluoro O-Arm ® System.<br />

L’ensemble du système est actuellement «cableless» et le<br />

tracking (repérage des instruments chirurgicaux dans<br />

l’espace) peut se faire selon 2 options: caméra de naviga-<br />

Interface 12


tion optique ou système de poursuite électromagnétique<br />

«AxiEM». Enfin le système dispose d’un accès direct et<br />

facile au réseau informatique de la clinique pour<br />

télécharger tout examen archivé électroniquement.<br />

Accessoirement, la neuronavigation est dotée d’une<br />

connexion MP3 intégrée: le <strong>chirurgie</strong>n, l’anesthésiste ou les<br />

infirmières peuvent donc brancher leur musique favorite!<br />

Développements récents<br />

Très rapidement l’intérêt de disposer, via le O-Arm ® ,<br />

d’une imagerie multi-plans au bloc opératoire a conduit<br />

à de nouvelles applications en <strong>chirurgie</strong> de la colonne.<br />

Les traitements de fractures (ostéoporotiques, traumatiques,<br />

métastatiques ou secondaires au myélome multiple)<br />

peuvent ainsi être actuellement réalisés de manière<br />

mini-invasive (ouverture chirurgicale réduite) ou totalement<br />

percutanée, le <strong>chirurgie</strong>n travaillant sous contrôle<br />

radiologique permanent. L’utilisation du O-Arm ® accroît<br />

la précision de l’imagerie disponible au bloc opératoire,<br />

diminue les manipulations à effectuer par le personnel<br />

paramédical et surtout réduit sensiblement l’exposition<br />

aux rayons X du <strong>chirurgie</strong>n, du personnel de salle d’opération<br />

et bien sûr du patient. Ce dernier paramètre<br />

devient d’ailleurs aujourd’hui d’importance capitale, certains<br />

<strong>chirurgie</strong>ns notamment aux USA se voyant interdire<br />

l’accès aux salles d’opérations devant leur exposition<br />

excessive aux RX secondairement aux développements<br />

des techniques mini-invasives qui, dans les hôpitaux non<br />

dotés de ces nouveaux outils, sont synonymes d’accroissement<br />

d’utilisation de radiations.<br />

La neuro<strong>chirurgie</strong>, comme la plupart des disciplines chirurgicales,<br />

voit actuellement se multiplier les techniques<br />

moins invasives destinées via de plus petites incisions et<br />

avec un respect plus grand des tissus sains, à diminuer<br />

les durées de séjour, les durées de convalescence et les<br />

potentielles complications tout en garantissant les<br />

mêmes résultats cliniques. Dans toutes ces situations où<br />

le repère visuel est réduit, voire nul (petites ouvertures<br />

ou techniques percutanées), le repérage radiologique<br />

devient crucial. L’O-Arm ® et la neuronavigation sont les<br />

outils parfaits dans ces situations puisqu’ils offrent en<br />

temps réel une image 3D (voire en coupe dans n’importe<br />

quel plan), actualisable à souhait et avec des doses<br />

d’irradiations de plus en plus faibles, voire nulles. Ceci<br />

permet au <strong>chirurgie</strong>n de vérifier pendant l’intervention<br />

(et non plus après, comme par le passé) la qualité et<br />

l’intégrité de son geste chirurgical ou la position d’un<br />

matériel implanté dans tous les plans de l’espace comme<br />

avec un scanner. Ceci augmente sensiblement le confort<br />

du <strong>chirurgie</strong>n et la sécurité du patient en réduisant considérablement<br />

les reprises chirurgicales.<br />

Les avantages de l’O-Arm ® en combinaison avec la<br />

Stealth StationTM (neuronavigation) ne se résument<br />

cependant pas aux techniques évoquées ci-dessus.<br />

Pour des interventions plus complexes d’arthrodèses<br />

(solidarisation de différentes vertèbres entre elles lors<br />

d’usure avancée, d’instabilité ou de problèmes oncologiques<br />

ou traumatiques, etc.) ou de scoliose, la combinaison<br />

O-Arm ® - neuronavigation réduit le temps nécessaire<br />

au planning pré-chirurgical, optimalise la précision et<br />

l’intégration des données et permet de naviguer sur des<br />

images prises en temps réel, qui sont envoyées en direct<br />

de l’O-Arm ® vers le système de navigation et non pas sur<br />

des images «anciennes» (réalisées avant l’intervention).<br />

Ceci permet de plus de travailler sans aucune exposition<br />

aux RX pour le <strong>chirurgie</strong>n et le personnel de salle d’opération<br />

(l’absence de nécessité de porter un tablier de<br />

plomb durant parfois de longues heures est très appréciable).<br />

Des travaux récents ont ainsi démontré que sans<br />

aucune exposition aux RX, la précision de placements<br />

d’implants tels que des vis pédiculaires dans la colonne<br />

atteignait un niveau inégalé à ce jour (>99% de positionnement<br />

parfait).<br />

En conclusion<br />

Devant l’augmentation croissante des demandes pour<br />

une <strong>chirurgie</strong> plus précise et performante, moins invasive,<br />

plus rapide et plus sécurisante émanant de patients<br />

de mieux en mieux informés et de plus en plus attentifs<br />

au maintien d’une haute qualité de vie à un âge parfois<br />

avancé, les <strong>chirurgie</strong>ns ont dû s’adapter. Ils y tendent via<br />

le recours à des formations continues en Suisse et à<br />

l’étranger et en se dotant de plateaux techniques de dernière<br />

génération.<br />

A ce titre, la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> offre un environnement<br />

optimal au <strong>chirurgie</strong>n souhaitant s’orienter<br />

dans la voie des traitements mini-invasifs, au personnel<br />

infirmier exposé aux dernières technologies et au patient<br />

demandeur d’un niveau de sécurité optimal. ■<br />

Interface 13


innovations<br />

Système O-Arm ®<br />

avec Neuronavigation<br />

PAR PROF. AYMEN RAMADAN, NEUROCHIRURGIEN<br />

Tout d’abord j’aimerais remercier le<br />

D r Frédéric Schils pour son article<br />

de cette première partie. Je profite<br />

également de l’occasion pour lui<br />

souhaiter une cordiale bienvenue<br />

parmi les neuro<strong>chirurgie</strong>ns et les<br />

<strong>chirurgie</strong>ns du rachis de la <strong>Clinique</strong><br />

<strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong>.<br />

J’utilise pour ma part ce système O-Arm ® avec neuronavigation<br />

depuis avril 2010. Nous bénéficions maintenant<br />

de cet O-Arm ® à la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> depuis<br />

une année et le bilan est plutôt satisfaisant: 80 opérations<br />

du rachis depuis avril 2012.<br />

Ce système nous a permis de devenir plus précis dans<br />

l’introduction des vis transpédiculaires pour toute spondylodèse<br />

(fixation vertébrale ou greffe osseuse de 2 ou<br />

plusieurs vertèbres entre elles), avec ou sans PLIF<br />

(Postero-Lateral-Interbody-Fusion: avec introduction de<br />

cages entre les vertèbres).<br />

Chirurgie mini-invasive (MISS)<br />

La neuronavigation permet aussi de faire une fixation à<br />

travers la peau, c’est-à-dire selon la technique «minimale<br />

invasive» MISS (Minimal Invasive Spinal Surgery). Il<br />

s’agit là de mettre les vis transpédiculaires lorque l’on<br />

veut stabiliser une colonne vertébrale, à travers la peau,<br />

avec des petites incisions, comme la <strong>chirurgie</strong> endoscopique<br />

ou laparoscopique! Les tiges de fixation sont ainsi<br />

passées au travers des vis en percutané. Cela empêche<br />

bien sûr les grandes ouvertures avec le délabrement<br />

musculaire qui était toujours nécessaire pour pouvoir<br />

réaliser ce genre de <strong>chirurgie</strong>. Beaucoup de ces interventions<br />

ont été remplacées par cette <strong>chirurgie</strong> mini-invasive.<br />

Bien sûr celle-ci ne peut pas s’appliquer à tous les cas<br />

et certaines interventions sont nécessairement faites à<br />

«ciel ouvert».<br />

Contre la douleur<br />

Il peut être aussi utilisé pour les injections de ciment dans<br />

les vertèbres elles-mêmes (vertébroplastie, kyphoplastie),<br />

pour les solidifier, en cas de tumeurs, angiome ou ostéoporose<br />

ou alors de «regonfler» une vertèbre qui a subi<br />

une fracture-tassement ostéoporotique aiguë ou post<br />

traumatique. Cette technique représente un apport très<br />

appréciable contre la douleur ainsi que pour la précision<br />

du geste, et de ce fait pour la sécurité et le respect des<br />

structures osseuses, et surtout des structures neurologiques.<br />

Le ciment peut aussi être ainsi injecté sous<br />

contrôle directement autour des vis pour un renforcement<br />

de la vertèbre et une meilleure tenue.<br />

Interface 14


Ciment injecté dans la vertébre au travers de la vis pour<br />

assurer une bonne fixation. Vues de face (G) et de profil (D).<br />

Neuronavigation des cages intersomatiques:<br />

un développement technique récent<br />

Grâce à ce même système de neuronavigation, même les<br />

cages de stabilisation intersomatique (il s’agit d’enlever<br />

complètement le disque entre les 2 vertèbres et le remplacer<br />

par des cages creuses, remplies de substitut osseux<br />

ou de l’os spongieux du patient lui-même pour pouvoir<br />

assurer une meilleure stabilité et une meilleure fusion<br />

entre les vertèbres). Ce système nous a permis de placer<br />

les cages en neuronavigation, c’est-à-dire de les voir en 3<br />

dimensions au moment même où elles sont placées entre<br />

les vertèbres de l’être humain! La première cage intersomatique<br />

neuronaviguée en Suisse a été placée le 18 septembre<br />

2012 à la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong>!<br />

Ma conclusion sera la même que celle du D r Schils, et je<br />

remercie la direction de la <strong>Clinique</strong> <strong>Générale</strong>-<strong>Beaulieu</strong> de<br />

nous avoir mis ces outils performants à disposition.<br />

Merci surtout pour nos patients. Je n’oublie pas le team<br />

Medtronic qui nous a entourés, nous, nos instrumentistes<br />

et nos collaborateurs du bloc opératoire. Notre équipe est<br />

maintenant devenue pratiquement autonome: je suis<br />

reconnaissant à cette équipe qui a mis un grand cœur à<br />

l’ouvrage! ■<br />

Placement en 3D sous neuronavigation des cages entre les<br />

vertèbres, après avoir enlevé le disque intersomatique.<br />

Placement percutané en 3D des guides au travers des<br />

pédicules dans les vertèbres.<br />

Après la mise en place des vis, passage en percutané des<br />

tiges dans les têtes de vis (vue de face).<br />

Contrôle scanner par O-Arm immédiat per opératoire de la<br />

position des cages, des vis et des tiges. Vues de face (G) et<br />

de profil (D).<br />

Interface 15


comité de direction<br />

Les grandes orientations 2013<br />

PAR PHILIPPE CASSEGRAIN, DIRECTEUR<br />

Ressources humaines<br />

Le domaine des Ressources humaines est suffisamment<br />

important et déterminant dans le succès de la clinique<br />

pour mériter une attention particulière de façon continue.<br />

Après l’élaboration et la diffusion de plusieurs<br />

chartes et la rédaction de nos valeurs, l’attention va se<br />

concentrer en 2013 sur la relation au patient. Parmi les<br />

autres priorités, la création d’un programme d’évaluation<br />

des compétences individuelles du personnel, la mise<br />

en place d’un pôle biomédical à l’horizon 2013-2014 et<br />

d’un système de gestion de maintenance des dispositifs<br />

médicaux assisté par ordinateur (GMAO).<br />

Qualité<br />

Nous allons finaliser le programme des travaux immobiliers<br />

(bloc obstétrical, lounge, dernière salle d’opération<br />

7 et zone administrative du bloc opératoire). Parmi les<br />

autres objectifs du groupe Qualité, il s’agira de revoir et<br />

d’approfondir la mission et la vision de la clinique et d’étudier<br />

la possibilité d’intégrer l’ensemble de la gestion documentaire<br />

du système Qualité dans un logiciel spécifique.<br />

Sécurité<br />

La sécurité est un thème de réflexion récurrent et permanent.<br />

La campagne annuelle H+ sera reliée au programme<br />

MSST (santé et sécurité au travail). Nous finaliserons<br />

en 2013 l’implémentation du Dossier Patient Informatisé<br />

(DPI) et nous procéderons au changement du PACS et du<br />

RIS dans les instituts de Radiologie et de Médecine<br />

nucléaire.<br />

Organisation/Finances/Marketing<br />

Nous développerons un outil de mesures et de statistiques<br />

informatisé (MIS) et mettrons en place une communication<br />

spécifique pour les marchés local et international.<br />

Partenariat<br />

Nous continuerons de suivre avec attention l’évolution de<br />

la planification cantonale, des DRG et de la clause du<br />

besoin, notamment dans le cadre de Genève-<strong>Clinique</strong>s. ■<br />

Interface 16

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