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Introduction générale<br />

Pour de nombreux écologues, les forêts tropicales sont synonymes de richesse et de<br />

diversité spécifique. La présence de plus d'une centaine d'espèces ligneuses à l'hectare est fré-<br />

quemment observée tout autour de <strong>la</strong> ceinture tropicale (Losos & Leigh 2004). Si des facteurs<br />

biogéographiques et évolutifs peuvent expliquer l'émergence d'une telle richesse à l'échelle<br />

régionale (Mittelbach et al. 2007), <strong>la</strong> compréhension des processus impliqués dans le contrôle<br />

de <strong>la</strong> diversité à l'échelle locale (diversité α) est une question qui fait toujours débat en écolo-<br />

gie des communautés (Wright 2002).<br />

Cette forte diversité entraîne <strong>la</strong> répartition des individus d'une même espèce à faible<br />

densité. Cependant, <strong>la</strong> plupart des espèces présentent une certaine agrégation de leurs effectifs<br />

et l'on peut décrire un gradient al<strong>la</strong>nt des espèces dont les individus sont totalement isolés jus-<br />

qu'aux espèces, moins fréquentes, dont les popu<strong>la</strong>tions sont organisées en p<strong>la</strong>ques elles-<br />

mêmes formées de plusieurs agrégats (Collinet 1997, Condit et al. 2000, Traissac 2003, Jesel<br />

2005). À l'extrémité de ce gradient, lorsqu'une espèce atteint 50% de <strong>la</strong> densité re<strong>la</strong>tive où de<br />

<strong>la</strong> dominance re<strong>la</strong>tive 1 , on parle d'espèce « monodominante » (Hart et al. 1989, “single-dom-<br />

inant forest” sensu Connell & Lowman 1989 et Richards 1996). Bien qu'ils ne représentent<br />

qu'une petite fraction de <strong>la</strong> surface des forêts tropicales, des peuplements monodominants ont<br />

été décrits tout autour des tropiques. Ces peuplements ne se conforment pas au modèle géné-<br />

ral et l'on peut supposer qu'un ou plusieurs processus contrô<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> diversité y ont été altéré(s).<br />

Aussi, <strong>la</strong> compréhension des mécanismes menant ces espèces à imposer leur monodominance<br />

peut apporter, en négatif, un éc<strong>la</strong>irage sur les processus permettant <strong>la</strong> coexistence d'un grand<br />

nombre d'espèces.<br />

Le défi du gestionnaire en charge de l'exploitation d'une forêt tropicale humide est de<br />

devoir gérer une ressource biologique, rare et disséminée. Ces trois adjectifs représentent les<br />

trois principales contraintes qui pèse sur cette gestion. (1) Disséminée : en Guyane, <strong>la</strong> densité<br />

moyenne des tiges exploitables 2 est ≈ 8 tiges.ha -1 ; ces faibles densités induisent des coût de<br />

prospection aussi bien du point de vu financier, que du point de vue environnemental. (2)<br />

Rare : <strong>la</strong> rareté de <strong>la</strong> ressource implique un fort risque d'épuisement si les conditions de son<br />

renouvellement de sont pas bien maîtrisées. (3) Biologique : l'exploitation forestière récolte<br />

des organismes vivants au sein d'écosystèmes complexes ; le renouvellement de <strong>la</strong> ressource<br />

dépasse celui de <strong>la</strong> matière convoitée (lignine) et s'étend à celui des peuplements exploités<br />

1 La densité re<strong>la</strong>tive et <strong>la</strong> dominance re<strong>la</strong>tive d'une espèce sont sa contribution à <strong>la</strong> densité absolue ou à <strong>la</strong><br />

surface terrière totale du peuplement, respectivement. Elle s'expriment en pourcentage.<br />

2 i.e. ayant dépassées le diamètre minimal d'exploitation (DME ; ≈ 55 cm).<br />

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