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notamment dans le genre Ormosia (Roggy et al. 1999b). La concentration en azote moyenne<br />

des feuilles du S. longifolia n'est cependant pas significativement supérieure à celles des<br />

espèces de référence prises dans leur ensemble.<br />

VI. Cycle de vie (ou hystérésis de l'habitus)<br />

A. La réjuvénation<br />

La production de rejets par le Spirotropis longifolia et <strong>la</strong> variabilité de l'habitus qu'elle<br />

engendre le distingue des autres arbres de <strong>la</strong> forêt guyanaise. La réitération est pourtant un<br />

phénomène fréquent en forêt tropicale et elle conditionne <strong>la</strong> survie des individus qui sont<br />

constamment menacés par des volis ou des chablis (Putz & Brokaw 1989). Dans ces condi-<br />

tions <strong>la</strong> réitération est de nature traumatique, déclenchée par <strong>la</strong> perte de <strong>la</strong> dominance apicale<br />

suite à un dommage physique. Chez le S. longifolia en revanche le développement de rejets se<br />

produit alors que <strong>la</strong> tige principale semble intacte. De plus, <strong>la</strong> reproduction de ces structures<br />

entre différentes popu<strong>la</strong>tions et <strong>la</strong> fréquence des individus présentant ces structures au sein de<br />

chaque popu<strong>la</strong>tion (cf. Chapitre II) <strong>la</strong>issent à penser que <strong>la</strong> production de rejets s'inscrit dans<br />

le cycle de développement du S. longifolia. Ainsi peut-on décrire différents stades qui se suc-<br />

cèdent au cours de <strong>la</strong> vie des S. longifolia (Illustration 15, p.50). Les arbres les moins avancés<br />

sont ceux dont l'habitus se rapproche le plus d'un port forestier c<strong>la</strong>ssique (i.e. un seul tronc<br />

atteignant le sous-étage ; stade MONO). Par <strong>la</strong> suite, ces arbres produiront quelques petits rejets<br />

basaux (stade MONOR) et émettront quelques racines adventives. Avec le temps ces rejets pren-<br />

dront de <strong>la</strong> vigueur, l'arbre constitué d'un tronc principal et d'un où de plusieurs axe(s) de plus<br />

de 5 cm de D130 prendra alors des allures de taillis (stade TAILLISA). Au terme de son développe-<br />

ment, le S. longifolia finira par perdre son axe principal qui sera remp<strong>la</strong>cé par un ou plusieurs<br />

de ses axes secondaires (stade TAILLISB). Par cette constante réjuvénation, les individus matures<br />

peuvent théoriquement maintenir leur p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> communauté indéfiniment.<br />

Parallèlement à <strong>la</strong> croissance des rejets basaux, <strong>la</strong> production de racines adventives<br />

aboutit souvent à un dense enchevêtrement de racines qui forme une sorte de dôme à <strong>la</strong> base<br />

du tronc. Bond & Midgley (2001) ont établi le concept de niche de persistance qui se réfère<br />

aux traits permettant à une p<strong>la</strong>nte, en tant qu'individu, de maintenir sa p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> commu-<br />

nauté. Ce concept vient compléter celui de <strong>la</strong> niche de régénération (Grubb 1977) dans <strong>la</strong><br />

compréhension de <strong>la</strong> dynamique des communauté végétales. L'évolution des S. longifolia vers<br />

le stade TAILLISB et leur maintien au sein de <strong>la</strong> communauté relève c<strong>la</strong>irement de <strong>la</strong> niche de<br />

persistance.<br />

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