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Livre.book Page 103 Jeudi, 26. février 2009 3:40 15<br />
TUMEURS D’ORIGINES PILAIRES<br />
Trichoépithéliome, ou épithélioma<br />
adénoïde kystique<br />
C’est une tumeur ferme, de la couleur de la peau, intéressant<br />
la face, elle est plus <strong>fr</strong>équente en paupière inférieure où elle<br />
peut grossir jusqu’à atteindre un centimètre. Histologiquement,<br />
la lésion est formée d’un kyste de kératine entouré de<br />
cellules basales proliférantes. La tumeur est entourée d’un<br />
stroma dense qui la sépare des structures adjacentes, elle peut<br />
contenir des calcifications intrakystiques ou des ébauches<br />
pilaires plus ou moins différenciées. Il existe plusieurs syndromes<br />
héréditaires caractérisés par la présence de multiples<br />
trichoépithéliomes pouvant dégénérer sous la forme d’un carcinome<br />
basocellulaire.<br />
Syndrome de Spiegler-Brooke<br />
Il s’agit d’une affection décrite par Brooke en 1892 et Spiegler<br />
en 1899. Le mode de transmission est dominant autosomique<br />
avec une expressivité plus forte chez les femmes. Des cylindromes<br />
et des trichoépithéliomes coexistent au sein d’une<br />
même lésion. Ce sont des hamartomes, conséquence d’une<br />
anomalie de régulation des cellules promotrices de l’unité<br />
pilosébacée. Il est possible que la trichoépithéliomatose familiale<br />
et la cylindromatose familiale soient liées au dysfonctionnement<br />
d’un même gène localisé en 16q12-q13 [18] .<br />
Trichoépithéliomatose familiale<br />
La transmission est dominante autosomique, le gène serait<br />
localisé en 9p21. Les patients présentent de petites lésions<br />
cutanées de 2 à 10 mm de diamètre au niveau de la face, prédominant<br />
à la surface du nez et des paupières inférieures. Les<br />
trichoépithéliomes sont des tumeurs bénignes mais des cas<br />
de transformation maligne en carcinome basocellulaire ont<br />
été rapportés dans la trichoépithéliomatose familiale.<br />
Tricholemnome<br />
Il touche préférentiellement le nez et les paupières ; c’est une<br />
lésion isolée nodulaire qui ressemble à une verrue. Histologiquement,<br />
elle est formée de cellules palissadiques organisées<br />
en lobules entourant un follicule pileux et reposant sur une<br />
membrane basale hyalinisée.<br />
Syndrome des hamartomes multiples,<br />
ou maladie de Cowden<br />
Le syndrome est caractérisé par la présence de nombreux<br />
hamartomes, en particulier de la peau, des muqueuses, des<br />
seins et de la thyroïde. Des lésions verruqueuses siègent sur la<br />
face et les membres, des papules sont présentes sur les gencives<br />
la muqueuse buccale. Dans une étude portant sur<br />
19 patients, 53 % des lésions de la face étaient des tricholemnomes<br />
[23] . Les autres signes sont une macrocéphalie quasi constante,<br />
la présence dans plus de 60 % des cas de polypes gastrointestinaux,<br />
et de fibromes cutanés dans 76 % des cas. La gravité<br />
de la maladie est due à la présence de cancers du sein chez<br />
30 % des femmes malades, Walton va même jusqu’à proposer<br />
une mastectomie prophylactique [213] . La <strong>fr</strong>équence de cancer<br />
non médullaire de la thyroïde est aussi augmentée.<br />
Le mode de transmission est dominant autosomique. Le<br />
gène responsable est le gène PTEN localisé en 10q23.31 ; il<br />
s’agit d’un gène suppresseur de tumeur [108] . Sa mutation germinale<br />
est responsable de la maladie de Cowden mais des<br />
mutations somatiques ont été retrouvées dans certains cas<br />
sporadiques de cancer du sein. Ce même gène est responsable<br />
de la maladie de Lhermitte-Duclos, du syndrome Proteus<br />
et du syndrome de Bannayan-Zonana.<br />
Pilomatrixome (ou tumeur calcifiée<br />
ou momifiée de Malherbe)<br />
Elle se développe dans la paupière supérieure, dans la région<br />
sourcilière mais aussi au niveau des membres supérieurs. Elle<br />
apparaît comme un nodule isolé, couleur chair, recouvert<br />
d’une peau normale (fig. 7-42). À la palpation, la consistance<br />
est pierreuse, sa taille maximum est de l’ordre du centimètre.<br />
Histologiquement, elle est située dans le derme, composée<br />
d’îlots formés de cellules épithéliales basophiles en périphérie<br />
et de cellules fantômes au centre. Des zones calcifiées sont<br />
nombreuses. Lorsque la lésion se rompt, elle s’accompagne<br />
d’une réaction inflammatoire à un corps étranger.<br />
Certaines formes familiales avec présence de pilomatrixomes<br />
multiples sur plusieurs générations ont été rapportées<br />
dans la littérature [83] . De plus, cette tumeur est associée de<br />
façon significative à certaines affections héréditaires comme<br />
la myotonie de Steinert [26] et le syndrome de Rubinstein-<br />
Taybi [112] . Une étude génétique réalisée à partir de<br />
40 tumeurs a permis de mettre en évidence des mutations<br />
dans le gène CTNNB1 localisé en 3p22-p21.3 [133] .<br />
Fig. 7-42 – Pilomatrixome (collection de J.-L. Dufier).<br />
TUMEURS MÉSENCHYMATEUSES<br />
Myxome<br />
On retrouve des myxomes au niveau des paupières sous la<br />
forme de tumeurs gélatineuses mal limitées, associées à des<br />
taches pigmentées de la peau et de la conjonctive au niveau<br />
de la caroncule. Histologiquement, la lésion apparaît comme<br />
une accumulation de substance basophile riche en acide<br />
hyaluronique, non encapsulée, contenant quelques cellules<br />
mésenchymateuses.<br />
PAUPIÈRES, APPAREIL LACRYMAL ET CONJONCTIVES 103