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Comportement individuel face au risque : nouveaux apports dans le ...

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1 - L’inaptitude du modè<strong>le</strong> EU à rendre compte de l’évaluation du <strong>risque</strong><br />

par <strong>le</strong>s agents<br />

Après <strong>le</strong>s temps de relative ignorance vis-à-vis du <strong>risque</strong>, tout <strong>au</strong> moins comme objet<br />

mathématique et économique, <strong>le</strong> critère de l’espérance d’utilité, axiomatisé par Von Neumann<br />

et Morgenstern a donné une impulsion décisive à la théorie du <strong>risque</strong>. Le propos,<br />

formel<strong>le</strong>ment, est de trouver une fonction de valorisation V : Θ → ℝ , rendant compte du<br />

comportement de l’agent <strong>face</strong> <strong>au</strong> <strong>risque</strong>, tel<strong>le</strong> que si θ, θ '∈Θ<br />

, alors :<br />

( ) ( )<br />

θ ≥ Θθ<br />

' ⇔ V θ ≥ V θ ' .<br />

1.1 - Une théorie « mirac<strong>le</strong> », mais contestab<strong>le</strong><br />

Nous considérons l’aléa étudié comme une application de l’ensemb<strong>le</strong> des états de la nature,<br />

noté S, vers l’ensemb<strong>le</strong> des conséquences, noté ζ . Cela s’écrit formel<strong>le</strong>ment : θ : S → ζ .<br />

L’ensemb<strong>le</strong> des états de la nature est muni d’une loi de probabilité considérée, <strong>dans</strong> un<br />

premier temps, connue par l’agent. Ses préférences sont représentées de manière large par la<br />

relation suivante : ≥ Θ sur Θ , la relation de préférence stricte étant notée ≻ Θ . Par ail<strong>le</strong>urs, il<br />

est possib<strong>le</strong> d’associer à un <strong>risque</strong> θ une loi de probabilité notée P. La relation de préférence<br />

≥ Θ induit alors sur l’ensemb<strong>le</strong> des lois de probabilités à support fini <strong>dans</strong> ζ , noté Λ , une<br />

relation de préférence ≥ Λ (en notant ≻ Λ la préférence stricte et ∼ Λ la relation<br />

d’indifférence).<br />

Le théorème de Von Neumann et Morgenstern (VNM) met en évidence que si Λ , muni de<br />

≥ Λ satisfait <strong>au</strong>x axiomes de préordre total, de continuité et d’indépendance, alors il existe<br />

une fonction d’utilité U, représentant <strong>le</strong>s préférences ≥ Λ<br />

12 . En se donnant une loi de<br />

probabilité P, cette fonction peut s’écrire de la manière suivante :<br />

Dans <strong>le</strong> cas discret, en appelant x i chacune des conséquences possib<strong>le</strong>s, de probabilité p i :<br />

n<br />

( ) i. ( i)<br />

U P = ∑ p u x<br />

i=<br />

1<br />

, avec u application de ζ <strong>dans</strong> ℝ , continue, croissante et définie à une<br />

transformation affine près. Dans <strong>le</strong> cas continu, en supposant P à support borné <strong>dans</strong> ℝ , et en<br />

appelant f sa fonction de densité, la fonction d’utilité s’écrit : U ( P) = ∫ f ( x) . u ( x) dx . Ce<br />

ℝ<br />

théorème permet ainsi, de donner une représentation cardina<strong>le</strong> des préférences des agents sur<br />

<strong>le</strong>s lois de probabilité, correspondant à une représentation des préférences en situation de<br />

<strong>risque</strong>. En notant P la loi de probabilité associée à un <strong>risque</strong> θ ; P’ la loi associée à un <strong>risque</strong><br />

θ ' , nous avons :<br />

( ) ( ) ( ) ( )<br />

θ ≥ Θθ ' ⇔ P ≥ ΛP<br />

' ⇔ U P ≥ U P ' ⇔ U θ ≥ U θ '<br />

Les <strong>au</strong>teurs formulaient ici une théorie séduisante, avec un formalisme épuré, permettant de<br />

déduire des résultats intéressants à partir de quelques axiomes portant sur <strong>le</strong>s préférences et<br />

répondant, plus de deux sièc<strong>le</strong>s après sa formulation, <strong>au</strong> paradoxe de Saint-Pétersbourg de<br />

Bernoulli. Ce modè<strong>le</strong> présente la caractéristique de séparer <strong>le</strong> traitement des conséquences de<br />

12 Voir Cohen et Tallon (2000), pour une présentation complète.<br />

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