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Dinosaure complet J-P Geslin.pdf - Free

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Dessin de Win<br />

Stout 1981<br />

Certains étaient plutôt petits comme le Psittacosaurus dont la taille variait entre 23 cm et<br />

1,50 m et le poids entre 200 grammes et 20 kg. Il vivait en Mongolie.<br />

Plan Plan :<br />

Définition Définition et et classification classification des des reptiles reptiles : : pages pages 5 à à à 115<br />

1<br />

Les Les différents différents groupes groupes de de de dinosaures dinosaures : : pages pages 116<br />

1 à 338<br />

3<br />

La La La reproduction reproduction des des dinosaures dinosaures : : pages pages 339<br />

3 à à 448<br />

4<br />

La La locomotion locomotion des des dinosaures dinosaures dinosaures : : pages pages 449<br />

4 à 556<br />

5<br />

Les Les dinosaures dinosaures avaient avaient-ils avaient ils le sang chaud ? ? pages pages 557<br />

5 à 62 62<br />

62<br />

Les Les Les oiseaux oiseaux oiseaux : : d’anciens d’anciens dinosaures dinosaures ? ? ? Pages Pages Pages 63 à 70 70<br />

70<br />

Les Les premiers premiers dinosaures dinosaures page page<br />

71 71<br />

71<br />

L’évolution ’évolution ’évolution des des dinosaures dinosaures : : page page 72<br />

72<br />

La La disparition disparition disparition des des des dinosaures dinosaures : : pages pages 73 à 779<br />

7<br />

Les Les Les dinosaures dinosaures français français français : : : pages pages 80 80 80 à 83<br />

Les Les records records chez chez chez les les dinosaures dinosaures : :<br />

page page 84<br />

Quelques Quelques outils outils outils : comment nommer les fossiles ? ? Lexique Lexique de de paléontologie<br />

paléontologie<br />

et et échelles échelles géologiques. géologiques. Bibliographie… Bibliographie… pages pages<br />

85 à à 998<br />

9


Londres, British Museum<br />

A


Londres, British Museum<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 3<br />

B


Londres, British Museum<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. C 4


Comment<br />

définir un<br />

reptile ?<br />

… Voici une excellente question…<br />

Les reptiles appartiennent à l’embranchement des vertébrés (animaux possédant un axe<br />

squelettique dorsal appelé « colonne vertébrale »). Ils sont généralement munis de 4 membres<br />

de type marcheur (on les range en conséquence dans la super classe des « tétrapodes »). Ces<br />

membres peuvent avoir disparu au cours de l’évolution (pensons aux serpents).<br />

D’abord, il faut savoir que le mot REPTILE vient du latin « REPERE » = RAMPER… mais<br />

que tous les reptiles ne rampent pas (ou ne rampaient pas)… et que beaucoup d’animaux qui<br />

rampent ne sont pas de reptiles… mais oui… ainsi les tritons rampent et sont, eux, des<br />

vertébrés de la classe des BATRACIENS (= AMPHIBIENS).<br />

1) Les reptiles ont le corps couvert d’épaisses écailles cornées nommées cornéoscutes…<br />

néanmoins, les reptiles volants ou PTEROSAURES de l’ère secondaire portaient, eux,<br />

des poils.<br />

2) Dans la peau (et plus précisément le derme) de nombreuses espèces de reptiles<br />

(lézards en général, tortues, crocodiles et un grand nombre de formes fossiles) existent<br />

des plaques osseuses : les ostéoscutes.<br />

3) Le plus souvent, les reptiles pondent des œufs. La ponte a toujours lieu sur le sol (alors<br />

que dans la classe des batraciens, elle s’effectue dans l’eau). L’œuf est protégé par une<br />

coquille pouvant avoir la consistance du cuir (serpents, la plupart des lézards) ou être<br />

incrustée de sels calcaires comme chez les oiseaux (c’est en particulier le cas des<br />

crocodiles, de certains lézards et tortues).<br />

Un nombre non négligeable de reptiles sont OVOVIVIPARES : les embryons se<br />

développent dans le corps de la femelle à l’intérieur des enveloppes de l’œuf qui se<br />

rompent juste avant ou aussitôt près l’expulsion. Les œufs de ces espèces, extirpés des<br />

voies génitales de la femelle, sont susceptibles de terminer leur développement… On<br />

pourrait dire qu’il s’agit d’une forme de nidification particulière.<br />

Quelques espèces sont VIVIPARES : des relations alimentaires s’établissent alors avec<br />

la mère qu’il existe un placenta (scinque, vipère péliade) ou non (lézard vivipare).<br />

Remarque : les ICHTHYOSAURES, reptiles marins du secondaire rappelant par leur<br />

forme des poissons, ne pondaient pas d’œufs. Une femelle a été fossilisée au cours de<br />

sa parturition.<br />

4) Le jeune, à sa naissance, ne diffère que par la taille de ses parents. Le stade larve<br />

aquatique et les métamorphoses observables chez les amphibiens n’existent pas chez<br />

les reptiles.<br />

Certains reptiles ont été à l’origine des oiseaux alors que d’autres : les reptiles<br />

mammaliens ou thérapsides donnaient naissance aux mammifères.


Nous sommes<br />

des reptiles…<br />

mais pas des<br />

dinosaures…<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 6<br />

21


Une<br />

classification<br />

des reptiles<br />

fondée sur la<br />

structure du<br />

crâne …<br />

Le schéma représenté ci-dessus correspond à une coupe transversale pratiquée dans la<br />

tête d’un tétrapode (le terme de tétrapode = 4 pattes regroupe les amphibiens ou batraciens,<br />

les reptiles, les oiseaux et les mammifères).<br />

Chacun sait que le cerveau (ou mieux l’encéphale) est protégé par des os dont l’ensemble<br />

constitue le crâne… mais qui est informé du fait que le crâne correspond lui-même à 2 boîtes<br />

encastrées ?<br />

* La boîte la plus interne ou endocrâne est constituée d’os dits « enchondraux »<br />

enveloppant l’encéphale ventralement et latéralement. Cette boîte a tendance à régresser au<br />

cours de l’évolution.<br />

* La boîte la plus externe ou « toit dermique » est formé d’os dits « dermiques » disposés<br />

dorsalement et latéralement par rapport à l’endocrâne.<br />

Chez les amphibiens du primaire<br />

et les premiers reptiles ou<br />

COTYLOSAURIENS de la fin de<br />

l’ère primaire, le toit dermique<br />

n’était pas perforé (sauf au niveau<br />

des narines externes et des orifices<br />

visuels).<br />

Ce type dit ANASPIDE se retrouve<br />

encore chez les tortues (fossiles et<br />

actuelles).<br />

A partir de cette disposition<br />

Type ANAPSIDE<br />

primitive sont apparues des<br />

ouvertures dans le toit dermique.<br />

Ces fenêtres ou FOSSES TEMPORALES se sont formées par écartement des os. Elles ne<br />

mettent pas « à nu » l’encéphale puisque l’endocrâne est présent.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 7


Le rôle précis de ces fosses temporales n’est pas clair. Leur existence permet d’alléger le<br />

crâne. Les muscles masticateurs temporaux qui s’inséraient initialement sous le toit<br />

dermique (voir le schéma du haut de la page précédente) se fixent maintenant au bord des<br />

fosses ou sur les membranes qui les ferment.<br />

1. Le type EURYAPSIDE :<br />

Il existe une fosse temporale en<br />

position haute de chaque côté.<br />

Cette disposition se rencontre<br />

uniquement chez des reptiles marins<br />

de l’ère secondaire.<br />

• Les notosaures qui vivaient<br />

dans les lagunes littorales et se<br />

nourrissaient de poissons.<br />

• Les plésiosaures (descendants<br />

des notosaures) qui mangeaient également des poissons mais aussi des céphalopodes.<br />

Mieux adaptés à la nage, ils utilisaient leurs nageoires de la même façon que les membres<br />

antérieurs des tortues marines (leurs extrémités décrivaient un 8… c’est-à-dire que ces<br />

nageoires ne fonctionnaient pas comme une rame mais comme une aile).<br />

• Les placodontes à énormes dents postérieures broyeuses en forme de pavés qui se<br />

nourrissaient de mollusques pour l’essentiel.<br />

• Les ichthyosaures, reptiles marins carnivores se nourrissant également de poissons et<br />

de céphalopodes. La locomotion était assurée par la musculature du tronc et de la queue,<br />

les membres servant de stabilisateurs.<br />

Ils étaient, avant 1968, placés dans le type parapside aujourd’hui supprimé de la<br />

classification, car il correspondait à une mauvaise interprétation des os du crâne.<br />

Dessins et textes modifiés extraits du « Guide des dinosaures Hachette par David Norman et B. Hersey et du<br />

« Petit guide : Fossiles » Hachette par F. Rhodes, H. Zim et R. Shaffer.<br />

Rappelons que l’ère secondaire a débuté il y a 225 millions d’années et s’est terminée il y a 65<br />

millions d’années, soit une durée de 160 millions d’années. On la divise en Trias (- 225 à - 195<br />

M.A.), Jurassique ( - 195 à - 136 M.A.) et Crétacé ( - 136 à - 65 M.A.)<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 8


2. Le type SYNAPSIDE :<br />

Il existe une fosse temporale de<br />

chaque côté en position basse.<br />

Le type synapside caractérise les reptiles<br />

mammaliens (tous quadrupèdes) et<br />

leurs descendants, les mammifères.<br />

- Les premiers reptiles mammaliens<br />

correspondaient aux pélycosauriens (=<br />

"lézards à pelvis élargi") de l’ère<br />

primaire qui vivaient en bordure des<br />

marécages. Certains étaient porteurs<br />

d’une « voile » qui a peut-être servi<br />

d’organe thermorégulateur.<br />

* Edaphosaurus (longueur : 3 à 3,5 m<br />

environ) était un pélycosaure végétarien du<br />

carbonifère supérieur et du permien inférieur<br />

d’Europe et du texas. Présence d’une voile<br />

au niveau du dos.<br />

* Dimetrodon (longueur : 2,5 à 3 m) était<br />

un pélycosaure carnivore, à longues dents<br />

effilées, du permien inférieur du Texas et de<br />

l’Oklahoma. Portait aussi une voile.<br />

* Varanosaurus (longueur : 1m) était un<br />

pélycosaure du permien inférieur du Texas.<br />

- Les pelycosauriens furent suivis par<br />

d’autres reptiles mammaliens : les<br />

thérapsides dont certains étaient<br />

carnivores et d’autres herbivores.<br />

On observe chez ce groupe une<br />

différenciation progressive des dents<br />

en incisives, canines puis molaires<br />

alors que les dents sont toutes<br />

identiques chez les amphibiens et la<br />

plupart des reptiles (bien que quelques<br />

familles de dinosaures fassent<br />

exception).<br />

* Moschops (longueur 2,50 m). Espèce<br />

végétarienne qui vivait au permien en<br />

Afrique Australe. Crâne court, épais, en<br />

forme de dôme. Corps trapu et lourd. Dos<br />

descendant vers l’arrière selon un angle<br />

prononcé. La lignée est 1 cul de sac évolutif.<br />

* Cynognathus (longueur 1 à 2 mètres)<br />

était une espèce carnivore (ou charognarde<br />

?) du trias vivant en Afrique. Il ressemblait<br />

à un gros chien avec ses membres<br />

nettement implantés en dessous du corps.<br />

* Dicynodon (environ 1mètre). Vivait au<br />

trias en Afrique du Sud au bord des lacs. Pas<br />

de dents à l’exception des canines supérieures<br />

en crocs. Disposait d’un bec corné<br />

lui permettant de s’attaquer à la végétation.<br />

Evolution des reptiles mammaliens<br />

d’après Colbert.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 9


* Thrinaxodon (longueur 0,80 mètre)<br />

était une espèce carnivore du trias vivant<br />

en Afrique du Sud. Il mimait encore plus<br />

un chien que l’espèce précédente.<br />

- Les 1ers mammifères apparaissent<br />

à la fin du trias. Ce sont des<br />

animaux de petites tailles surtout<br />

connus par des dents et des crânes.<br />

Comment définir un mammifère ?<br />

C’est un animal de<br />

l’embranchement des vertébrés,<br />

homéotherme (= à température<br />

constante) comme les oiseaux mais qui<br />

possède un corps couvert de poils. Les<br />

mammifères sont dotés d’un cœur<br />

divisé en 4 parties et d’un muscle<br />

appelé diaphragme qui facilite la<br />

respiration et qui sépare le tronc en 2<br />

cavités : la cavité thoracique et la<br />

cavité abdominale. La plupart mettent<br />

leurs petits au monde vivants au lieu<br />

de pondre des œufs et ils allaitent leur<br />

descendance à l’aide de glandes<br />

spécialisées localisées dans les<br />

mamelles.<br />

La mâchoire d’un mammifère<br />

(vivant ou fossile) est formée d’un seul<br />

os : le dentaire qui s’articule sur un os<br />

du crâne : le squamosal.<br />

La mâchoire d’un reptile (vivant ou<br />

fossile) comporte 7 à 8 os (prin-<br />

cipalement : dentaire, angulaire, pré-articulaire et un os postérieur : l’articulaire). L’articulation<br />

mâchoire inférieure/crâne s’effectuant entre le dentaire et un os du crâne : le "carré". Le squamosal<br />

est présent dans le crâne mais ne participe pas à l’articulation de la mâchoire.<br />

Chez les mammifères, certains os (marteau, enclume et étrier) se retrouvent dans l’oreille<br />

interne et ont changé de fonction : ils conduisent et amplifient les ondes sonores du tympan jusqu’à<br />

la fenêtre ovale qui ferme l’oreille interne (elle-même contenant l’organe acoustique ou cochlée).<br />

Le marteau de l’oreille interne des mammifères<br />

correspond à l’articulaire du reptile, l’enclume<br />

correspond à l’os carré et l’étrier à la columelle<br />

(os qui chez les reptiles assure la conduction des<br />

sons jusqu’à l’oreille interne).<br />

Chez les reptiles mammaliens, le transfert des "os<br />

de la mâchoire" en "os de l’oreille interne" est en<br />

cours de réalisation…<br />

* Megazostrodon (longueur du corps : 6 à 10 cm)<br />

était l’un des véritables 1ers mammifères. Il vivait en<br />

Afrique du Sud. Couvert de poils. A sang chaud.<br />

Oreilles mobiles. Il ressemblait à une musaraigne. Se<br />

Diminution du nombre d’os de la mâchoire inférieure<br />

des pélycosauriens aux thérapsides. Chez les<br />

mammifères, il n’en reste plus qu’un : le dentaire.<br />

Dessin extrait du « Guide des dinosaures Hachette<br />

par David Norman et B. Hersey<br />

nourrissait d’insectes et de larves, peut-être d’œufs. Donnait naissance à des jeunes vivants (viviparité).<br />

Remarque : Les pélycosauriens + les thérapsides + les mammifères = lignée des Théropsides.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 10


3. Le type DIASIDE :<br />

Il comporte typiquement une<br />

paire de fosses temporales de<br />

chaque côté.<br />

Le type diapside caractérise les<br />

éosuchiens (groupe souche à<br />

l’origine des suivants), les<br />

rhynchocéphales (dont il existe<br />

encore une espèce : le sphénodon),<br />

les crocodiliens, les reptiles volants<br />

ou ptérosaures et les thécodontes<br />

(qui ont été à l’origine des<br />

dinosaures et peut-être des<br />

crocodiliens et des ptérosaures).<br />

- Les éosuchiens (= « précrocodiles<br />

») constituent un ordre<br />

primitif dérivant des cotylo-sauriens<br />

(ou « reptiles souches »). Ces<br />

éosuchiens sont apparemment à la<br />

source de tous les diapsides. C’était<br />

des reptiles de petite taille qui avaient une allure<br />

générale rappelant celle des lézards.<br />

Ils sont apparus il y a 290 millions d’années (donc au<br />

primaire) et ont disparu il y a 50 millions d’années<br />

(donc au tertiaire)<br />

-<br />

Icarosaurus était un reptile éosuchien planeur du trias<br />

Nord-américain. Il déployait ses côtes lorsqu’il sautait<br />

d’un arbre étendant alors une membrane qui lui<br />

permettait de planer jusqu’au sol.<br />

- Les rhynchocéphales (= « têtes à bec ») constituent un groupe remontant à la fin du<br />

primaire. Ils étaient largement répandus pendant toute la durée du secondaire.<br />

L’hatteria (ou hattérie ou tuatera des Maoris ou sphénodon) est le dernier représentant de cet<br />

ordre… un véritable « fossile vivant ». Taille : 60 à 75 cm. De mœurs nocturnes, de régime en<br />

général insectivore, il vit actuellement dans quelques îlots du littoral de la Nouvelle-Zélande. Il<br />

ressemble extérieurement à un iguane mais a gardé toutes les caractéristiques de ses ancêtres. Il<br />

possède un « œil pinéal ». Ce 3 ème œil, situé sur le dessus de la tête, est recouvert par une écaille<br />

transparente chez le jeune mais qui s’opacifie chez l’adulte.<br />

Corps dodu (90 kg) en forme de tonneau de 1,80 m de<br />

longueur. Court sur pattes. Animal végétarien à dents<br />

coupantes, à fortes mâchoires se prolongeant en bec<br />

crochu cueilleur. Vivait au Brésil durant le trias.<br />

Dessin : David Lambert<br />

Type diapside :<br />

2 fosses temporales superposées de chaque côté.<br />

S = squamosal, P.O. = post-orbitaire, Q.J. =<br />

quadratojugal.<br />

Squamosal et post-orbitaire forment la barre<br />

temporale supérieure.<br />

Quadratojugal et jugal constitue la barre<br />

temporale inférieure.<br />

Le couple post-orbitaire/jugal définit la barre<br />

orbitaire.<br />

Dessin : David<br />

Lambert<br />

Il existe un foramen (= trou) pariétal au<br />

niveau du dessus du crâne qui permet à<br />

la lumière d’atteindre l’œil pinéal.<br />

Dessin : Beaumont et Cassier<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 11


- Les crocodiliens, apparus au trias supérieur se sont peu modifiés depuis. Ils persistent encore<br />

aujourd’hui avec 3 familles (13 espèces de crocodiles + 2 d’alligators et 5 de caïmans + le gavial<br />

du Gange) soit 21 espèces toutes carnivores. Ils nagent grâce à des ondulations latérales du corps<br />

et de la queue aplatie en godille, les pattes plaquées le long des flancs. Les pattes postérieures sont<br />

palmées et utilisées lors de la nage lente. Les narines s’ouvrent à l’extrémité du museau et un<br />

sphincter les ferme en plongée. Un palais secondaire constitue le plafond de la cavité buccale et<br />

ainsi l’animal peut s’alimenter tout en continuant à respirer (cette disposition se retrouve chez<br />

certains dinosaures et chez les mammifères). Le cœur est à 4 cavités comme chez les mammifères<br />

et il existe aussi un diaphragme (mais qui n’a pas la même origine que chez les mammifères).<br />

Protosuchus (le plus ancien) : 1 mètre.<br />

Fin du trias et début du jurassique en<br />

Amérique du Nord. Dents aiguës. Se<br />

nourrissait d’amphibiens et de reptiles.<br />

Il ne possédait pas encore de palais<br />

secondaire. Les membres allongés<br />

évoquent ceux des mammifères. Peutêtre<br />

vivait-il principalement sur terre.<br />

Teleosaurus : 4 mètres. Fin du<br />

jurassique en Europe et en Afrique.<br />

Vivait au voisinage des estuaires. Pattes<br />

plus courtes. Pas de nageoire caudale.<br />

Mangeait des poissons. Le palais<br />

secondaire existe. Le corps était protégé<br />

par une armure de plaques osseuses<br />

absentes chez l’espèce suivante.<br />

Metriorhynchus : 3 à 4 mètres. Fin du<br />

jurassique en Angleterre et en<br />

Amérique du Sud. Animal marin dont<br />

les membres s’étaient modifiés en<br />

ailerons. Une nageoire caudale mise en<br />

évidence sur des empreintes de peau.<br />

Très longues mâchoires portant des<br />

dents aiguës. Se nourrissait de poissons.<br />

Les Métriorhynchidés proviennent<br />

probablement des Téléosauridés.<br />

Bernissartia (= crocodile de Bernissart)<br />

: 60 cm. Première partie du crétacé en<br />

Belgique et Angleterre. On a trouvé ses<br />

restes associés à des squelettes<br />

d’iguanodons. Ses dents émoussées on<br />

conduit à penser qu’il se nourrissait de<br />

coquillages.<br />

Deinosuchus : 15 mètres !… Le plus<br />

gigantesque crocodile de tous les temps.<br />

Vivait, à la fin du crétacé, en Amérique<br />

du Nord. Tête dépassant 2 m de long.<br />

Crocodile d’estuaire, il se nourrissait<br />

probablement de dino-saures.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 12<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman, illustrations B. Hersey. Editions Hachette 1981.


- Les reptiles volants du secondaire ou ptérosaures (= « lézards ailés ») :<br />

Apparus au début du secondaire, ils ont<br />

disparu il y a 65 millions d’années.<br />

Le zoologiste russe Sharov a découvert au<br />

Kazakhstan un ptérosaure de la taille d’un<br />

pigeon (Sordes pilosus) qui était couvert<br />

d’un pelage « long, dense et relativement<br />

épais » sur tout le corps à l’exception de la<br />

queue.<br />

C’est le 4 ème doigt des membres antérieurs<br />

qui constitue le principal soutien de l’aile<br />

(alors que c’est le 2 ème chez les oiseaux). Il<br />

pouvait se replier vers le haut durant la<br />

marche, relevant ainsi l’aile.<br />

Quetzalcoatlus northropi du Texas avaient<br />

une envergure de 12 m et pesait 85 kg.<br />

Les ptérosaures possédaient des os creux<br />

(adaptation au vol). Certains portaient sur<br />

le crâne une crête osseuse médiane qui se<br />

prolongeait vers l’arrière. Des spécimens<br />

de ptéranodons en sont dépourvus (attribut<br />

sexuel ?).<br />

Les moulages de l’intérieur du crâne<br />

dénotent une remarquable coordination<br />

musculaire (cervelet important), une vue<br />

excellente (centres visuels développés) et<br />

un odorat faible (centres olfactifs réduits).<br />

Certains étaient dépourvus de dents comme le pteranodon. D’autres comme dorygnathus avaient une<br />

denture très développée et pointue. Pteranodon et dorygnathus devaient manger des poissons (on en a<br />

retrouvé fossilisés dans leurs cages thoraciques). Quelques-uns possédaient des dents fines disposées<br />

comme les fanons de baleine et devaient se nourrir de plancton (Cf. pterodaustro). Les dents pointues<br />

du minuscule d’anurognathus suggèrent un régime insectivore.<br />

On a trouvé des ptérosaures partout sauf en Antarctique. 85 espèces réparties en 2 sous-ordres.<br />

Sous-ordre des ramphorhynchoïdes<br />

(apparu au Trias).<br />

Sous-ordre des ptérodactyloïdes<br />

(apparu au Jurassique soit 50 millions d’années + tard).<br />

Museau et cou assez courts. Queue longue. Museau et cou allongés. Queue réduite ou absente.<br />

Patte postérieure à 5 doigts. Patte postérieure à 4 doigts (orteil rudimentaire).<br />

40 cm à 2, 20 m d’envergure. Jusqu’à 12 mètres d’envergure.<br />

* Dimorphodon : 40 cm, envergure 1,5 m. Angleterre.<br />

Jurassique (début). Grosse tête. Queue sans empennage.<br />

* Rhamphorhynchus : 30 cm. Sud de l’Allemagne.<br />

Jurassique (fin). Dents larges, espacées et pointant vers<br />

l’avant. Queue avec empennage (Cf. ci-dessous).<br />

* Sorde : fin du Jurassique au Kazakhstan.<br />

Pterodactylus elegans (de la taille d’un moineau)<br />

conservé dans un calcaire à grains très fins (= calcaire<br />

lithographique) de Solnhofen en Allemagne.<br />

Photo extraite d’un article de Wann Langston : « Les ptérosaures »<br />

* Pterodactylus : 20 cm. Allemagne. Fin du Jurassique et<br />

début du crétacé. Semble s’être nourri d’insectes.<br />

* Pteranodon : 1 mètre, 12 à 25 kg, envergure de 4,5 à 7<br />

mètres. Amérique du Nord, Russie et Japon. Fin du crétacé.<br />

Emmagasinait les poissons attrapés dans un jabot.<br />

* Quetzalcoatlus : 85 kg, 12 m d’envergure. Amérique du<br />

Nord à la fin du crétacé.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 13


- Les thécodontes (qui descendent des éosuchiens) ont été les ancêtres des dinosaures<br />

et peut-être des crocodiliens et des ptérosaures. Ils ont disparu il y a 190 millions d’années.<br />

Thécodontes (issus des éosuchiens)<br />

<br />

Pseudosuchiens Phytosaures (terme impropre lié au fait qu’on<br />

avait d’abord considéré ces reptiles comme étant<br />

végétariens). Vivaient au trias.<br />

Exemple : Euparkeria : 60 à 80 cm. Afrique<br />

du Sud au début du trias. Petit et agile, aspect<br />

de dinosaure bipède (marchait sur 4 pattes<br />

mais pouvait courir sur deux). Se nourrissait<br />

d’insectes et de cadavres d’animaux. Des<br />

rangées de plaques cuirassées sur son dos.<br />

C’est un bon prétendant au titre d’ancêtre de<br />

dinosaures.<br />

Ex : Rutiodon : 3 à 5 m. Amérique du Nord,<br />

Afrique et Europe à la fin du trias. Aspect de<br />

crocodile (longues dents, corps allongé, pattes<br />

fortes et courtes, queue puissante, peau couverte<br />

d’écailles). Narines placées, comme chez les<br />

phytosaures, au sommet du crâne entre les yeux<br />

(alors qu’elles sont à l’extrémité du museau chez<br />

les crocodiles actuels). Vivait dans les mares et<br />

rivières.<br />

Rutiodon :<br />

- Les dinosaures peuvent donc être définis comme des reptiles<br />

de l’ère secondaire pourvus de 2 fosses temporales de chaque côté de<br />

la tête. Il nous faudra préciser ultérieurement ce qui les différencie<br />

des autres diapsides cités jusqu’ici. Nous verrons que l’on distingue 2<br />

grands groupes :<br />

Les dinosaures à bassin de reptiles ou sauripelviens ou saurischiens.<br />

Les dinosaures à bassin d’oiseaux ou avipelviens ou ornithischiens.<br />

- Les squamates (lézards… 3000 espèces actuelles + serpents…<br />

2700 espèces actuelles) présents dès le trias supérieur d’une part et les oiseaux (ces derniers<br />

semblant dériver d’un groupe de dinosaures) apparus au début du crétacé d’autre part sont<br />

aussi du type diapside mais modifié.<br />

* Chez les lézards (ou lacertiliens), il y a rupture de la barre temporale inférieure ce qui<br />

entraîne une ouverture de la fosse temporale inférieure vers le bas.<br />

* Chez les serpents (ou ophidiens), la disparition des 2 barres temporale supérieure et<br />

inférieure ouvre ventralement les 2 fosses temporales.<br />

* Dans la classe des oiseaux, sont éliminées : la barre temporale supérieure et la barre<br />

orbitaire.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 14


VUE D’ENSEMBLE DES DIAPSIDES :<br />

Le terme « lépidosauriens » rassemble éosuchiens, rhynchocéphales et squamates.<br />

Le terme « archosauriens » regroupe les crocodiliens, les ptérosaures, les thécodontes et les<br />

dinosaures (qui ont donné naissance aux oiseaux).<br />

Document extrait de "Pour la Science" n° 42, avril 1981 : « Les ptérosaures » par Wann Langston.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 15


La ruée<br />

vers l’os<br />

…<br />

Les 900 espèces de dinosaures connues ont été réunies en 27 familles elles-mêmes regroupées<br />

en 2 ordres :<br />

* Les saurischiens ou SAURIPELVIENS ou « dinosaures à bassin de reptiles ».<br />

* Les ornithischiens ou AVIPELVIENS ou « dinosaures à bassin d’oiseau ».<br />

Le bassin, ou ceinture pelvienne, sur lequel s’insèrent les membres postérieurs, est formé :<br />

* D’un ilion qui est fixé au niveau de 3 à 11 vertèbres. A noter que chez les thécodontes<br />

(ancêtres des dinosaures), le nombre de vertèbres concernées était de 2, rarement 3.<br />

* D’un ischion tourné vers l’arrière<br />

* D’un pubis. Le pubis est orienté vers l’avant chez les sauripelviens alors que, chez les<br />

avipelviens, il pivote vers l’arrière (devenant parallèle à l’ischion) et développe une<br />

"apophyse prépubienne". Il fait alors penser à un bassin d’oiseau mais il s’agit d’une<br />

convergence superficielle<br />

et non d’une identité.<br />

A la jonction des 3 os, se<br />

situe une cavité cotyloïde<br />

ou acétabulum recevant<br />

la tête articulaire de l’os<br />

de la cuisse ou fémur. Cet<br />

acétabulum est perforé<br />

chez tous les dinosaures<br />

(mais ne l’était pas chez<br />

les thécodontes).<br />

Le fémur prend une<br />

position verticale (on dit<br />

qu’il devient parasagittal)<br />

Les 2 grands<br />

groupes de<br />

dinosaures :<br />

et leurs bassins…<br />

Bipède, carnassier. L = 10<br />

m. Au jurassique en<br />

Amérique du Nord.<br />

Quadrupède, végétarien. L = 6<br />

m. Au jurassique en Amérique<br />

du Nord.<br />

alors qu’il conserve une position transversale chez les reptiles actuels pourvus de pattes.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 16


Les premiers dinosaures à bassins de reptiles<br />

remontent au trias. On les divise en 4 sous-ordres :<br />

Les coelurosaures et les carnosaures réunis sous le nom de THEROPODES (= "à pieds<br />

de bêtes") qui sont bipèdes et carnivores.<br />

Les prosauropodes et les sauropodes très généralement quadrupèdes et végétariens<br />

parfois rassemblés sous le nom de sauropodomorphes (= "à pieds de reptiles").<br />

I- Les coelurosaures ( « reptiles à queue creuse ») :<br />

Ce groupe de dinosaures, qui est probablement à l’origine des oiseaux, est apparu il y a 220<br />

millions d’années et a disparu à la fin de l’ère secondaire il y a 65 millions d’années.<br />

Il est constitué d’espèces de taille relativement petite (de celle d’un poulet à plus grand qu’une<br />

autruche), élancées, à os fins, légers et creux, sans doute rapides à la course.<br />

Les membres antérieurs, relativement longs, étaient munis de griffes. Les mains, préhensiles,<br />

permettaient de porter les proies (insectes, lézards, bébés dinosaures, œufs, charognes) à la bouche.<br />

La tête, petite et portée par un long cou,<br />

était pourvue de dents pointues mais, à la<br />

fin du secondaire, apparurent des formes<br />

édentées : les ornithomimines à aspect<br />

d’autruche et munies d’un bec osseux.<br />

Procompsognathus :<br />

Il vivait au trias au Sud de l ‘Allemagne.<br />

Longueur du corps = 70 cm à 1,20 m.<br />

Famille des coelophysidés. Main à 5 doigts<br />

dont 2 courts. Coureur rapide. Gros orteil<br />

tourné vers l’arrière. Se nourrissait<br />

d’amphibiens et de lézards.<br />

Compsognathus ("à mâchoire élégante ou<br />

délicate") :<br />

Il demeurait en Allemagne et en France à la<br />

fin du jurassique. LC = 60 cm (taille d’un<br />

poulet 3 à) pour 3,5 kg. Famille des<br />

compsognathidés. Sa morphologie évoque<br />

celle de l’archéoptéryx considéré comme<br />

l’ancêtre des oiseaux. Main à 2 doigts<br />

griffus. 64 dents acérées. On a retrouvé des<br />

os de lézard dans sa cage thoracique.<br />

Coelophysis ("forme creuse") :<br />

Etudié dès 1889. Etait présent durant le trias<br />

(dès 220 à 215 millions d’années) au S-O. et<br />

à l’E. des U.S.A. L.C. = 1,5 à 3 mètres pour<br />

une hauteur de 50 à 60 cm. 20 à 30 kg.<br />

Famille des coelophysidés. Main à 3 doigts.<br />

Par 2 fois, on a découvert un jeune dans la<br />

cage thoracique d’un Cœlophysis adulte :<br />

Les<br />

dinosaures<br />

sauripelviens :<br />

Tailles mises en comparaison avec celles d’un canard<br />

(60 cm de long) et d’un zèbre (2 à 2, 5 m de long).<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David<br />

Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

mère et son fœtus ou plus probablement cannibalisme ? Se déplaçait en troupeaux (plusieurs centaines<br />

d’individus de différents âges trouvés en 1947 au Nouveau Mexique).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 17


Coelurus ("à queue creuse") : Vivait à la fin du jurassique, en Allemagne (comme compsognathus et<br />

archéoptéryx) mais aussi aux U.S.A. L.C. = 2m. Longues pattes arrière et bassin conçu pour la course. La<br />

queue devait être plus soulevée du sol et plus raide que sur le dessin. Carnivore agile muni de petites<br />

dents et de longues pattes antérieures porteuses de mains à 3 doigts assez faibles mais préhensiles et<br />

munies de griffes acérées et recourbées.<br />

Deinonychus ("aux griffes terribles") : Découvert en 1964. Installé aux Etats-Unis au milieu du<br />

crétacé il y a 110 millions d’années. L.C. = 2 m à 3 m de long. 100 kg. Famille des dromaesauridés.<br />

Le pouce de ses pattes postérieures était tourné vers l’arrière et le 2 ème orteil, relevé durant la marche,<br />

était muni d’une griffe mobile en forme de faucille de 12,7 cm de long. Corps porté par les 3 ème et 4 ème<br />

orteils. Queue maintenue rigide par 40 bâtonnets osseux situés autour des vertèbres. Petites dents<br />

pointues. Carnivore agile et rapide, on pense qu’il bondissait sur sa proie puis la tailladait.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Velociraptor ("pilleur rapide") :<br />

Mongolie, en Chine et au Kazakhstan au crétacé. L.C. = 1,5 à 1,80 m. 75 kg. Famille des dromaesauridés.<br />

On a trouvé les squelettes d’un velociraptor et un protoceratops unis dans la mort. Premier orteil court et<br />

tourné vers l’arrière. Les 3 doigts de la main étaient articulé sur l’unique os du poignet : le semi-lunaire.<br />

Il courait sur 2 doigts : les 3 ème et 4 ème orteils. Griffe rétractile en forme de faucille au second orteil<br />

(comparativement plus petite que celle de Deinonychus). Queue rigide. Petites dents pointues. Se<br />

nourrissait de petits reptiles et de mammifères.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 18


Deinocheirus ("aux mains terribles") :<br />

Mongolie à la fin du crétacé. L.C. inconnue. Famille des deinocheiridés<br />

On n’a retrouvé que ses pattes antérieures, particulièrement grandes… 2,5 mètres et à 3 doigts<br />

porteurs de griffes courbes ! … Des armes redoutables.<br />

Saurornithoïdes ("reptile aux allures d’oiseau") :<br />

Mongolie à la fin du crétacé. L.C. = 2 à 3 m. Famille des saurornithoïdidés. Volume cérébral<br />

important (en proportion, 6 fois plus que les crocodiles actuels). Yeux de grande taille (vision<br />

nocturne ?). Queue rigide comme les autres espèces de cette famille. Mains préhensiles. Petites<br />

dents pointues. Une griffe sur le second orteil mais plus petite que celle des dromaesauridés. Se<br />

nourrissait sans doute de petits mammifères.<br />

Ornithomimus ("aux allures d’oiseau") :<br />

Amérique du Nord et Asie (Tibet) à la fin du crétacé. L.C. = 3 à 4 m. dont la moitié pour la queue.<br />

Famille des ornithomimidés (= famille des "dinosaures-autruches").<br />

Son aspect général évoquait une autruche. Petite tête, crâne fragile. Dépourvu de dents, il possédait<br />

un bec, ce qui est inhabituel chez un carnivore. Mains à 3 doigts fuselés préhensiles et porteurs de<br />

griffes. Pieds à 3 orteils.<br />

Oviraptor ("voleur d’oeufs") :<br />

Habitat : Sud de la Mongolie au crétacé, il y a 80 millions d’années (donc dans les mêmes contrées<br />

et à la même époque que velociraptor). L.C. = 1,80 m. Une crête nasale de taille variable. Yeux de<br />

grande taille. Pas de dents, bec court et fort à pouvoir écrasant très élevé, très différent de celui<br />

long et mince des "dinosaures – autruches". Mains à 3 doigts préhensiles porteurs de griffes<br />

courbes. Pieds à 3 orteils + 1 minuscule premier orteil. 2 ème orteil dépourvus de la griffe en faucille<br />

des dromaesauridés et des saurornithoïdidés.<br />

On l’a nommé "voleur d’oeufs"car 2 dents situées au niveau du palais (= dents palatales) lui<br />

permettaient d’ouvrir des œufs et car on a trouvé en 1923 l’un des spécimens le crâne fracassé, au<br />

voisinage de ce que l’on croyait être un nid de protoceratops. L’étude d’un embryon contenu dans<br />

l’un des œufs devait montrer, au début des années 1990, que le nid était celui d’un oviraptor…En<br />

1995, une équipe, fouillant le désert de Gobi, y a trouvé un fossile d’oviraptor couvant ses œufs !<br />

Oviraptor.<br />

Dessin extrait du livre de David Lambert : « Guide <strong>complet</strong> des<br />

dinosaures ». Editions Larousse.<br />

Il est impossible de<br />

retrouver la couleur<br />

originelle des dinosaures à<br />

partir de leurs fossiles.<br />

Les couleurs des pages<br />

précédentes sont donc<br />

imaginaires.<br />

Nous savons néanmoins<br />

qu’aujourd’hui les animaux<br />

qui présentent la même<br />

couleur que leur<br />

environnement se trouvent<br />

plus difficilement repérés<br />

par leurs proies ou par leurs<br />

prédateurs.<br />

Il en a probablement été de<br />

même au temps des<br />

dinosaures<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 19


II- Les carnosaures ( « reptiles carnivores ») :<br />

Les carnosaures sont apparus au trias supérieur. Il s’agit de formes plus grandes et plus<br />

lourdes que les coelurosaures. Leurs membres antérieurs se réduisent et leur crâne augmente<br />

de volume au jurassique et au crétacé.<br />

Dilophosaurus ("reptile aux deux crêtes") :<br />

C’est l’un des tout premiers carnosaures. Il vivait au début du jurassique inférieur, aux U.S.A.<br />

L.C. = 6 m. Famille des Mégalosauridés. Pattes antérieures très courtes à 3 doigts griffus. Longues et<br />

puissantes pattes arrière. Deux crêtes osseuses d’aspect gaufré dont on ignore le rôle.<br />

Megalosaurusus ("grand reptile") :<br />

Installé au Sud de l’Angleterre mais aussi en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique au<br />

jurassique. L.C. = 6 à 9 m. 750 kg à 1 tonne. Famille des Mégalosauridés.<br />

Premier dinosaure nommé et décrit (1824). 3 doigts griffus au membre supérieur. 4 doigts armés<br />

de griffes au membre inférieur dont l’orteil n° 1 tourné vers l’arrière.<br />

Allosaurus ("autre reptile") :<br />

Amérique du Nord, Afrique, Australie au jurassique supérieur. L.C. = 10 à 11 m. 1 à 2 tonnes.<br />

Famille des Allosauridés. Main à 3 doigts munis de grosses griffes. Pied à 3 orteils griffus vers l’avant<br />

et un petit vers l’arrière.<br />

On a retrouvé dans le Wyoming (sur le site de Howe Ranch) un spécimen nommé "Big Al two"<br />

qui renfermait les traces fossilisées de son dernier repas (poissons, petit dinosaure et fragments<br />

indéterminés). Son omoplate présentait une fracture qui s’était ressoudée de son vivant et des<br />

empreintes de peau étaient encore visibles sur la queue.<br />

L’allosaure semble avoir chassé des sauropodes comme l’apatosaure (cf. les 2 pistes découvertes<br />

par Ronald Bird en 1944 au Texas). Ceci est confirmé par le fait qu’on a retrouvé un squelette<br />

d’apatosaure portant des marques de dents d’allosaure.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 20


Ceratosaurus ("reptile à corne ou reptile cornu") :<br />

Amérique du Nord et Est de l’Afrique à la fin du jurassique. L.C. 4,5 à 6 mètres. Famille des<br />

cératosauridés. Présence d’une corne sur le nez… ce qui est peu courant chez un carnassier, cet<br />

attribut se rencontrant surtout chez les végétariens. Bourrelets osseux au-dessus des yeux. Une<br />

rangée de petites plaques osseuses médianes s’étageaient sur son dos. Membres supérieurs pourvus<br />

de 4 doigts griffus. Pieds à 3 orteils pourvus de griffes.<br />

Spinosaurus ("reptile à épines dorsales")<br />

:<br />

Au Niger et en Egypte au crétacé. L.C. =<br />

8 m. Poids entre 3 et 6 tonnes. Famille<br />

des spinosauridés. Les pointes osseuses<br />

de son dos correspondaient à des<br />

expansions des vertèbres. Mesurant 1,<br />

80 m de long, elles supportaient une<br />

membrane cutanée que beaucoup<br />

d’auteurs considèrent comme un<br />

régulateur de température servant à<br />

emmagasiner de la chaleur le matin et à<br />

la dissiper ultérieurement.<br />

Contrairement aux autres carnosaures, ses dents étaient droites et non pas courbes.<br />

Attention : spinosaurus ne doit pas être confondu avec les reptiles mammaliens de la lignée des<br />

pélycosauriens dont la voile devait avoir la même fonction.<br />

Tyrannosaurus ("reptile tyran") :<br />

Amérique du Nord et Asie (Tibet) à la<br />

fin du crétacé (de 80 millions d’années à<br />

65 millions d’années).<br />

L.C. = 10 à 12 m de long et 5 à 6 m de<br />

haut. 6 à 7 tonnes (autant qu’un éléphant<br />

africain). Famille des tyrannosauridés.<br />

On connaît, fin 1999, 22 fossiles presque<br />

<strong>complet</strong>s.<br />

Tête atteignant 1,20 à 1,50 m de<br />

longueur. Les moulages endocrâniens<br />

indiquent une vue et un odorat<br />

développés. Dents aiguës d’une longueur<br />

de 15 cm (maximum 18,4 cm)<br />

toutes identiques et logées dans des trous<br />

cylindriques.<br />

En 1966, on a trouvé le squelette d’un<br />

jeune T. rex associé à celui d’un adulte.<br />

Lors de l’extraction de "Sue", le fossile<br />

de T. rex le plus grand et le plus<br />

<strong>complet</strong> connu (celui qui a été reven-du<br />

50 millions de Francs à New York en<br />

1998) on a découvert un autre adulte, un<br />

jeune et un nouveau-né… les T. rex<br />

vivaient en famille.<br />

Dessin extrait du « Guide des dinosaures » par David Norman,<br />

illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David<br />

Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 21


Des marques de morsures cicatrisées montrent que les<br />

relations entre les membres du groupe n’étaient pas<br />

tendres. Ils pouvaient s’infliger des blessures graves et on<br />

a retrouvé une dent d’un adversaire fichée dans la<br />

mâchoire d’un autre T. rex.<br />

Les blessures sont plus fréquentes chez les jeunes.<br />

On sait que les T. rex se nourrissaient d’edmontosaurus =<br />

anatosaurus = trachodon (hadrosaures = "becs-de-canard"<br />

mesurant 10 à 13 mètres et pesant plus de 3 tonnes) et de<br />

tricératops (en moyenne 9 mètres et 5,5 tonnes). Aucune<br />

trace de morsure n’a jamais été trouvée sur un<br />

ankylosaure, animal fort caparaçonné.<br />

Apparemment, si on se réfère aux traces de morsure, le T.<br />

rex employait plutôt les dents latérales que l’avant de la<br />

mâchoire. Les dents antérieures étaient utilisées dans les<br />

endroits étroits tels les espaces intervertébraux.<br />

D’après un coprolithe (= matière fécale fossilisée)<br />

attribué avec une quasi-certitude à un T. rex (voir<br />

photographie) on sait qu’il arrachait des morceaux de<br />

chair avec des fragments d’os et, dans l’incapacité de<br />

mâcher, les avalait ainsi. (A noter que cette incapacité à<br />

mâcher concerne tous les reptiles carnassiers. Les<br />

mammifères se différencient des reptiles par leur<br />

capacité à mâcher avant de déglutir).<br />

Matières fécales fossilisées = coprolithe. 7,1 kg pour<br />

44 cm de longueur (le plus gros connu pour un<br />

carnivore). Il contient des fragments d’os.<br />

« D’après sa taille, son âge, son contenu et son origine<br />

géographique » son propriétaire est très probablement<br />

un tyrannosaure.<br />

Croc de tyrannosaure : taille réelle.<br />

Document extrait du livre de David<br />

Lambert : « Guide <strong>complet</strong> des dinosaures.<br />

Editions Larousse.<br />

Certains paléontologues affirment<br />

que les tyrannosaures étaient trop gros<br />

pour chasser et se comportaient en<br />

charognards.<br />

Pourtant on dispose d’un squelette<br />

d’edmontosaure présentant des<br />

fractures de vertèbres caudales ne<br />

pouvant être dues qu’à un T. rex et qui a cicatrisé ensuite. Ceci prouve d’une part que l’hadrosaure<br />

pouvait parfois en réchapper et que d’autre part, le T. rex se comportait - au moins pour partie –<br />

comme un prédateur.<br />

Les coprolithes permettent d’ailleurs de s’apercevoir qu’il s’attaquait plutôt à des dinosaures<br />

jeunes. Cela n’aurait pas été le cas s’il était charognard.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 22


Ces éléments ne sont néanmoins pas<br />

définitifs et beaucoup de chercheurs<br />

pensent qu’il était opportuniste se<br />

nourrissant selon les moments de proies<br />

capturées ou de cadavres…. Dans quelle<br />

mesure ? … On sait que les lions actuels<br />

sont plutôt prédateurs mais qu’ils ne<br />

dédaignent pas un cadavre et que les<br />

vautours bien qu’essentiellement<br />

charognard tuent parfois leur proie.<br />

Lire « Pour la science » n° 265 de<br />

novembre 1999.<br />

Les bras des T. rex étaient courts mais<br />

robustes (ils pouvaient soulever jusqu’à<br />

180 kg) à 2 doigts seulement.<br />

Pattes postérieures longues et puissantes.<br />

La vitesse de course est très discutée entre<br />

spécialistes. Mac Neill prétend qu’un<br />

Crâne (A) et cerveau (B) de tyrannosaure comparés<br />

à un crâne (C) et un cerveau humain (D).<br />

Document extrait du livre de David Lambert : « Guide<br />

<strong>complet</strong> des dinosaures. Editions Larousse.<br />

homme aurait pu le distancer mais d’autres spécialistes affirment qu’il pouvait atteindre 47 km/h<br />

alors que l’homme atteint seulement 40 km/h en vitesse de pointe.<br />

Attention : les tyrannosaures ne se sont jamais battus avec des stégosaures ou des diplodocus,<br />

espèces qui vivaient des dizaines de millions d’années auparavant.<br />

Tarbosaurus ("reptile angoissant") :<br />

Habitat : Mongolie à la fin du crétacé. L.C. = 10 à 14 m pour 4,5 à 6 m de haut. Famille des<br />

tyrannosauridés. C’est la version asiatique du tyrannosaure.<br />

Carcarodontosaurus saharicus<br />

Carcarodontosaurus saharicus a été redécouvert dans le Sud du Maroc par Paul Sereno de<br />

l’Université de Chicago. C’était en fait une espèce déjà connue depuis une cinquantaine d’année<br />

grâce à des fragments osseux extraits en Egypte.<br />

Carcarodontosaurus doit son nom à ses dents ressemblant à celles d’un requin. La tête retrouvée<br />

mesure plus de 1,50 m ce qui doit correspondre à un animal de 14 mètres. Son cerveau est<br />

particulièrement réduit puisqu’il représente un volume de 100 cm 3 .<br />

Il vivait au crétacé il y a 90 millions d’années donc avant le tyrannosaure.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 23


III- Les prosauropodes ( « précédant » les reptiles « à pieds de lézards ») :<br />

Ce sont des dinosaures de grande taille mais à petite tête, à longue queue, quadrupèdes<br />

(mais certains pouvaient se dresser pour attraper des feuilles ou pour courir). 5 doigts aux<br />

membres antérieurs (dont 4 supportant le corps et le pouce portant une griffe courbe et<br />

aiguisée maintenue latéralement) et 5 orteils aux membres postérieurs. Ils vivaient au trias<br />

moyen, au trias supérieur et au jurassique inférieur.<br />

Leurs dents triangulaires<br />

ne leurs permettaient pas de<br />

mastiquer mais ils avalaient<br />

de petites pierres ou<br />

gastrolithes qui servaient à<br />

broyer la nourriture dans<br />

leur estomac. Si la plupart<br />

étaient herbivores, certains<br />

ont été partiellement ou<br />

totalement carnivores.<br />

On les nomme ainsi car on<br />

les considère comme étant à<br />

l’origine des sauropodes du<br />

jurassique et du crétacé inférieur.<br />

On distingue 7 familles.<br />

Melanosaurus =<br />

Euskelosaurus<br />

("reptile bien membré") :<br />

C’est l’ancêtre direct des<br />

sauropodes géants. Il vivait en<br />

Afrique du Sud à la fin du trias.<br />

L.C. = 10 à 12 m. Famille des<br />

platéosauridés. Végétarien.<br />

Plateosaurus<br />

("reptile plat") :<br />

Décrit dès 1862. Installé en<br />

Allemagne, en France, en<br />

Suisse et en Angleterre au trias<br />

supérieur. L.C. = 6 à 8 m.<br />

Famille des platéosauridés.<br />

Taille mise en comparaison avec une girafe.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman,<br />

illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Plateosaurus vivait en hardes. Il pouvait se dresser sur ses pattes<br />

postérieures mais se déplaçait essentiellement à 4 pattes.<br />

La griffe portée par la dernière phalange du pouce était<br />

particulièrement développée atteignant 12 à 15 cm (moyen de<br />

défense ?). Plateosaurus était végétarien.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 24


IV- Les sauropodes (« reptiles à pieds ») :<br />

Il s’agit de quadrupèdes de grande<br />

taille à cou allongé et à très longue queue<br />

ayant vécu dès le trias supérieur (cf.<br />

Isanosaurus attavipachi long de 6,5 m - mais<br />

ce n’était pas un adulte - trouvé au Nord-Est<br />

de la Thaïlande en 1998) au crétacé<br />

supérieur. Ils ont eu leur apogée au<br />

jurassique supérieur.<br />

Leurs membres antérieurs et<br />

postérieurs ressemblaient à ceux des<br />

éléphants mais le pouce était muni d’une<br />

griffe et les 3 premiers orteils des pattes<br />

arrière portaient eux aussi des griffes et non<br />

pas des sabots. Les empreintes révèlent qu’ils<br />

se déplaçaient en hordes, la queue levée… ce<br />

qui évitait à celle-ci d’être piétinée. Les<br />

jeunes marchaient au milieu du troupeau se<br />

trouvant ainsi protégés des prédateurs.<br />

Leur cerveau était minuscule, pas plus<br />

gros que celui d’un chaton.<br />

On a d’abord pensé qu’ils restaient dans<br />

l’eau en permanence, celle-ci les aidant à<br />

supporter leur propre poids. Cette hypothèse<br />

était étayée par la position des narines : elles<br />

étaient localisées sur le dessus de la tête.<br />

Aujourd’hui, on considère qu’ils allaient<br />

dans l’eau « comme les éléphants actuels, que<br />

pour boire, se débarrasser de leurs parasites<br />

ou rafraîchir leur peau » (David Lambert » : « Les<br />

dinosaures ») et qu’ils étaient mieux adaptés à<br />

la terre ferme qu’aux milieux aquatiques.<br />

Ils étaient tous herbivores mais leurs dents<br />

étaient faibles et peu nombreuses. On trouve<br />

à l’emplacement de l’estomac des sauropodes,<br />

comme chez les prosauropodes, des<br />

« pierres d’estomac » ou gastrolithes qui<br />

assuraient le broyage des végétaux ingérés.<br />

La classification des sauropodes est<br />

discutée. On peut distinguer 2 grands<br />

groupes et au moins 6 familles :<br />

* Groupe des atlantosauridés : sauropodes<br />

pourvus de dents fines et longues (exemples :<br />

diplodocus, apatosaurus… voir suite).<br />

* Groupe des camarasauridés : sauropodes à<br />

dents larges et plates en forme de spatule<br />

Exemples : cétiosaurus (= "reptile baleine"<br />

d’Afrique du Nord et de l’Europe de l’Ouest<br />

pendant le jurassique), camarasaurus (=<br />

"reptile à chambres"- du fait de la présence<br />

Sauropodes se nourrissant<br />

Extrait du livre de David Lambert : « Guide<br />

<strong>complet</strong> des dinosaures » aux éditions Larousse.<br />

2 méthodes (hypothèses) pour se défendre<br />

contre un carnosaure :<br />

1. Employer sa queue comme un fouet.<br />

2. Se redresser puis se laisser retomber sur<br />

l’adversaire en l’écrasant de tout son poids.<br />

Extrait du livre de David Lambert : « Guide<br />

<strong>complet</strong> des dinosaures » aux éditions Larousse.<br />

Gastrolithes = « pierres d’estomac » :<br />

tailles réelles 7 et 8 cm.<br />

Extrait du livre de David Lambert : « Guide<br />

<strong>complet</strong> des dinosaures » aux éditions Larousse.<br />

de cavités dans la colonne vertébrale - qui évoluait aux U.S.A durant le jurassique).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 25


Un problème de cou…<br />

Le cou des sauropodes se<br />

comportait non comme un col de<br />

cygne mais comme une poutrelle<br />

! La rigidité du cou des<br />

sauropodes était assurée par de<br />

puissants ligaments mais aussi<br />

par des baguettes qui naissaient à<br />

la face ventrale des vertèbres<br />

cervicales et se prolongeaient sur<br />

les 2 ou 3 vertèbres suivantes<br />

longeant le cou.<br />

On pense que l’ascension du<br />

sang vers le cerveau s’effectuait<br />

grâce à des vaisseaux contractiles<br />

(du type de ceux que l’on<br />

rencontre dans la membrane<br />

alaire des chauves-souris) localisés dans le cou car le cœur n’y aurait pas suffit.<br />

Diplodocus ("reptile à double<br />

poutre") : Il vivait aux U.S.A. au<br />

jurassique supérieur. Pour une<br />

longueur de 12 à 27 m, il était<br />

léger et mince : 10 tonnes… seulement.<br />

Famille des diplodocidés.<br />

Son cou n’avait pas forme du<br />

document ci-contre… il était<br />

beaucoup plus raide !!! <br />

« Longtemps,<br />

on a dessiné le<br />

diplodocus avec<br />

une petite tête<br />

avenante et un<br />

long cou posé sur<br />

un torse en forme<br />

de baril.<br />

Et surtout, on<br />

avait l'habitude de<br />

flanquer le sauropode herbivore<br />

d'une peau lisse… calquée sur<br />

celle des lézards d'aujourd'hui.<br />

Des empreintes de peau, retrouvées<br />

sur des sédiments du<br />

Wyoming en 1991, ont apporté de<br />

précieuses informations sur la<br />

texture de son épiderme, à défaut<br />

de sa couleur (toujours inconnue).<br />

D'après les fossiles, l'animal<br />

n'avait pas un dos lisse, mais était<br />

recouvert, de queue en cap, d'une<br />

longue crête, à la manière de<br />

l'iguane. Voilà qui encanaille<br />

quelque peu l'indolente bestiole ».<br />

Les reconstitutions qui montrent les sauropodes avec un cou<br />

souple et mobile (en rose ici) sont purement fantaisistes.<br />

Cf. « Pour la Science » n° 220 février 1996,<br />

article de Valérie MARTIN-ROLLAND.<br />

Taille mise en comparaison avec un camion de 15 mètres.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman,<br />

illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 26


Les narines s’ouvraient par 1 seul orifice au sommet du crâne. Les dents étaient seulement situées<br />

aux extrémités antérieures des mâchoires. 80 vertèbres caudales.<br />

Le diplodocus "Twin" trouvé dans le Wyoming (site de Howe Ranch) renfermait 60 pierres polies à<br />

la hauteur de son abdomen. On a découvert une épine fossile qui ornementait son dos… comme un<br />

iguane actuel ! Si ceci devait être confirmé sur d’autres individus, l’image de l’espèce s’en<br />

trouverait bouleversée.<br />

Au muséum d’Histoire naturelle de Paris, dans la galerie de paléontologie, a été installé en 1908 le<br />

moulage d’un squelette de Diplodocus carnegiei (longueur : 23 m et 311 os). L’original de ce<br />

moulage est en fait constitué d’ossements empruntés au moins à 4 individus qui semblent ici bien<br />

correspondre à une seule espèce. Le danger est bien sûr de reconstruire un animal à partir<br />

d’ossements ayant appartenu à des espèces différentes…<br />

Apatosaurus ("reptile trompeur") parfois appelé brontosaurus ("reptile du tonnerre») :<br />

Ses restes ont été découverts aux U.S.A. et en Tanzanie dans des terrains du jurassique supérieur.<br />

L.C. = 18 à 24 m. 30 tonnes. Famille des diplodocidés. Il était plus petit mais 3 fois plus lourd que<br />

le diplodocus.<br />

Dans une reconstitution d’un apatosaurus trouvé en 1898, le paléontologue américain Marsch lui<br />

avait attribué un crâne de camasauridé alors qu’il s’agit d’un atlantosauridé. Ce « mélange d’os »<br />

ne correspond sans doute pas à un cas unique et donne une idée des difficultés rencontrées.<br />

Brachiosaurus ("reptile large")<br />

Etats-Unis dans l’état du Wyoming (formation de Morrison), en Afrique du Nord<br />

(Algérie) et en Afrique de l’Est (Tanzanie). Ceci indique que ces aires<br />

géographiques aujourd’hui très éloignées étaient reliées par des terres émergées.<br />

Deux voies de passage sont envisagées :<br />

* Est des U.S.A. Portugal Afrique et<br />

* Amérique du Nord Amérique Centrale Amérique du Sud Afrique<br />

L.C. = 23 à 27 m. Le poids souvent avancé de 80 tonnes est<br />

discuté, certains auteurs estimant que brachiosaurus atteignait<br />

102 tonnes et d’autres qu’il n’en pesait "que" 40 à 55. C’est<br />

donc l’un des plus gros animaux terrestres connus. Sa tête se<br />

trouvait à 12 mètres du sol, le cou mesurant 8 m. Les épaules<br />

étaient plus hautes que les hanches, les pattes de devant étant<br />

plus longues que les pattes de derrière. Les côtes s’incurvaient<br />

sur 3 m de long ! La queue comportait 53 vertèbres caudales.<br />

Famille des brachiosauridés.<br />

Le fait que les narines soient localisées au<br />

dessus des yeux, au sommet de la tête sur une<br />

crête osseuse a conduit à penser qu’elles<br />

permettaient à l’animal de respirer quand il était<br />

totalement immergé. On estime actuellement<br />

que les poumons n’auraient pas pu fonctionner<br />

dans de telles conditions de pression.<br />

Crâne de Brachiosaurus<br />

Taille mise en comparaison avec un camion de 15 m.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman,<br />

illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 27


Titanosaurus ("reptile titanesque")<br />

Il doit son nom aux Titans : les enfants,<br />

d’une taille gigantesque, d’Uranus (dieu<br />

du ciel) et de Gaïa (déesse de la terre) de<br />

la mythologie grecque.<br />

Famille des titanosauridés (la plus<br />

importante du groupe des sauropodes).<br />

L.C. : 12 mètres. Membres antérieurs plus<br />

courts que les membres postérieurs. Dos<br />

cuirassé de plaques et de tubercules<br />

osseux, disposition qu’on ne connaît pas<br />

dans les autres familles de sauropodes.<br />

Queue longue et fine.<br />

Vivait au crétacé en Amérique du Sud, en<br />

Asie (Inde, Indochine) et en Europe. Une<br />

espèce proche : Ampelosaurus, a été<br />

trouvée dans le Sud de la France.<br />

Titanosaurus<br />

Image du site<br />

http://perso.club.internet.frjflhomme/htlm<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 28


Les<br />

dinosaures<br />

avipelviens :<br />

Les 1 ers dinosaures à bassin d’oiseaux remontent au trias,<br />

comme ceux à bassin de reptiles.<br />

On les divise également en 4 sous-ordres mais ceux-ci sont<br />

presque tous constitués de végétariens : les ornithopodes (qui<br />

incluent le plus ancien avipelvien connu : PISANOSAURUS<br />

d’Amérique du Sud), les stégosauriens, les ankylosauriens et les cératopsiens.<br />

II- Les ornithopodes ( « à pieds d’oiseaux ») :<br />

Ce sont des dinosaures herbivores bipèdes à pieds et à bassin d’oiseau, initialement petits puis<br />

qui se firent plus gros et perdirent leurs dents au cours de l’évolution.<br />

Ils regroupent plusieurs familles toutes herbivores à l’exception de celle des troödontidés (cf. le<br />

troödon dans le chapitre reproduction des dinosaures) en particulier :<br />

* la famille des fabrosauridés (voir le reptile du Lesotho ci-dessous),<br />

* la famille des Hétérodontosauridés (voir ci-dessous hétérodontosaurus),<br />

* la famille des camptosauridés avec camptosaurus (voir ci-dessous),<br />

* la famille des hypsilophontidés (voir l’hypsilophodon ci-dessous et dans le chapitre sur la<br />

reproduction des dinosaures),<br />

* la famille des Iguanodontidés (iguanodon, ouranosaurus),<br />

* la famille des Hadrosauridés ou "Hadrosaures" ou "<strong>Dinosaure</strong>s à bec de canard".<br />

* On rapproche également des ornithopodes la famille des Pachycéphalosauridés ou "<strong>Dinosaure</strong>s à<br />

crâne épais".<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 29


Lesothosaurus = "reptile du Lesotho" :<br />

Vivait en Afrique du Sud à la fin du trias. L.C. : 90 cm à 1 mètre. Petit et élancé, il courait<br />

rapidement sur de longues pattes arrière. Les os étaient creux. Les 5 doigts et les 4 orteils se<br />

terminaient par des griffes. Il était pourvu de petites dents antérieures et latérales lui permettant de<br />

prélever les feuilles et les pousses (mais pas de bec corné contrairement à des espèces de familles<br />

proches).<br />

Heterodontosaurus = "reptile aux dents différentes" :<br />

Fréquentait la région du Cap en Afrique du Sud à la fin du trias. L.C. = 90 cm.<br />

C’était également un coureur léger et rapide. Son nom vient du fait qu’il disposait (comme les<br />

autres espèces de la famille des Hétérodontosauridés) de différentes sortes de dents :<br />

* à l’avant de la mâchoire supérieure : des dents pointues de carnivore,<br />

* aux deux mâchoires : des dents latérales dont<br />

l’usure montre qu’il mastiquait latéralement<br />

(comme les vaches),<br />

* chez ceux que l’on pense être des mâles, à<br />

chaque mâchoire, en arrière des dents<br />

antérieures (si elles existaient) et en avant des<br />

dents latérales, une paire de longs crocs aiguisés<br />

comme en ont les chevrotains.<br />

Hypsilophodon = "longue dent striée" :<br />

Ce « dinosaure gazelle » habitait en Angleterre,<br />

au Portugal et aux U.S.A. au crétacé inférieur.<br />

L.C. = 1,40 m à 2,30 m. 2 rangées d’épines<br />

courtes sur le dos. Bras court avec mains à 5<br />

doigts. Longues jambes de coureur rapide à 4<br />

orteils.<br />

Bec corné pourvu de dents antérieures à la<br />

mâchoire supérieure + dents latérales striées. Un<br />

espace entre les dents et les joues permettait à<br />

celles-ci de fonctionner comme des abajoues.<br />

Camptosaurus = "reptile courbe" :<br />

Ouest de l’Europe (Angleterre) et Amérique du<br />

Nord au jurassique supérieur et au crétacé<br />

inférieur.<br />

L.C. = 5 à 7 m. 500 kg. Possédait des ongles transformés<br />

en sabots aux 3 premiers doigts des mains (les doits 4 et 5<br />

étaient atrophiés) et aux 4 orteils des pattes postérieures.<br />

Des traces montrent qu’il pouvait se déplacer sur ses<br />

pattes arrières (pour courir) ou à 4 pattes (lorsqu’il<br />

broutait par exemple).<br />

Bec édenté à l’avant et dents striées masticatrices plus en<br />

arrière. Il existait un palais secondaire (comme chez les<br />

mammifères et d’autres dinosaures) qui lui permettait de<br />

mâcher tout en respirant. Un sillon assez large, localisé au<br />

niveau de la mâchoire inférieure, indique qu’il possédait<br />

une longue langue mobile utilisable permettant d’attirer<br />

les branches à la bouche (comme chez les girafes).<br />

Crâne et mâchoires d’hypsilophodon<br />

vues de côté (A) et de dessous (B)/<br />

Remanié, extrait du livre de David Lambert : « Guide<br />

<strong>complet</strong> des dinosaures, éditions Larousse.<br />

Remanié, extrait du<br />

livre de David<br />

Lambert : « Guide<br />

<strong>complet</strong> des<br />

dinosaures, éditions<br />

Larousse.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 30


Les ornithopodes (suite), la famille des iguanodons (famille des iguanodontidés) :<br />

Ils vivaient sur tous les continents durant le crétacé. Ils étaient même présents au<br />

Nord du cercle arctique dans les îles du Spitzberg. Certains atteignaient le poids d’un<br />

éléphant. Quadrupèdes ils pouvaient néanmoins se redresser.<br />

Iguanodon ( = "aux dents d’iguane") :<br />

Proliférait dans l’Ouest de l’Europe, en<br />

Roumanie, en Afrique du Nord et en<br />

Amérique du Nord ainsi qu’en Asie<br />

(Mongolie) plus particulièrement aux bords<br />

des marécages. C’était le plus gros et le plus<br />

répandu de tous les iguanodontidés.<br />

Longueur : 9 mètres. Hauteur redressée : 5<br />

m. Poids : 4, 5 tonnes.<br />

Mains à 5 doigts portant des ongles en<br />

sabot dont celui du pouce était très pointu<br />

formant un ergot qui avait été<br />

initialement interprété comme une<br />

corne… Pattes arrière puissantes. Pieds<br />

munis de 3 orteils portant des ongles en<br />

forme de sabot.<br />

Langue préhensile. Son bec était<br />

dépourvu de dents mais il existait de<br />

nombreuses dents latérales ressemblant à<br />

celles des iguanes actuels. Herbivore, il<br />

vivait en hardes.<br />

On considère que l’ongle du pouce était une arme de défense.<br />

En 1878, dans la mine de charbon de Bernissart (près de Mons en Belgique) située à 322 mètres<br />

sous terre, une équipe de mineurs a découvert des squelettes d’iguanodons. 29 (ou 31 ?) ont pu<br />

être dégagés. L’interprétation initiale était qu’un troupeau avait chuté dans un gouffre. David<br />

Norman de l’Université d’Oxford a montré<br />

que les dinosaures étaient en fait situés dans<br />

plusieurs couches du crétacé inférieur d’âges<br />

différents.<br />

Ouranosaurus (= "reptile courageux") :<br />

Fossiles découverts au Niger dans des<br />

terrains du crétacé.<br />

L.C. = 6 à 7 m.<br />

Voile de peau tendue dans l’axe du dos et<br />

supportée par des épines vertébrales. Elle<br />

faisant probablement office de régulateur de<br />

température captant la chaleur matinale et<br />

dissipant la chaleur excédentaire ensuite.<br />

Large bec aplati.<br />

Dessin extrait du « Guide des dinosaures » par David<br />

Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Dessin extrait du « Guide des dinosaures » par David<br />

Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 31


Les ornithopodes (suite) : la famille des hadrosaures page 1<br />

Les dinosaures à bec de canard ou hadrosaures vivaient à la fin du crétacé et descendaient de<br />

dinosaures à bassin d’oiseaux tels les iguanodons. Ils doivent leur nom à leur mâchoire<br />

supérieure aplatie évoquant un bec de canard.<br />

Quoique les corps de la plupart des hadrosaures soient de forme quasi-identique, chaque<br />

espèce possédait une tête caractéristique. Elle portait soit une bosse osseuse soit une crête<br />

creuse, celle des femelles étant plus petites que celle des mâles.<br />

On a imaginé<br />

que la crête des<br />

Hadrosaures<br />

servait de tube<br />

pour<br />

emmagasiner<br />

l'air afin de<br />

respirer lorsqu'il<br />

était sous l'eau.<br />

Mais les narines<br />

situées sur le<br />

bout du museau<br />

et le type de<br />

nourriture<br />

retrouvée dans<br />

l'estomac, ont<br />

convaincu les<br />

paléontologues<br />

que ce dinosaure<br />

vivait sur la terre<br />

ferme même s’il<br />

pouvait<br />

barboter dans<br />

l'eau.<br />

Ces dinosaures<br />

se servaient-ils de leur crête pour<br />

communiquer ?<br />

Elles sont en effet reliées à l'appareil<br />

respiratoire et susceptibles d'amplifier<br />

des sons de basse fréquence.<br />

Une équipe du Nouveau Mexique a, en<br />

1995, découvert un crâne exceptionnellement<br />

bien conservé, a repris<br />

les travaux de D. Weishampel, et a<br />

reconstitué par ordinateur le cri<br />

possible d'un parasaurolophus.<br />

L'enregistrement est disponible sur un<br />

site web : www.nmmnh–<br />

abq.mus.nm.us/nmmnh/parasound.html<br />

Les crêtes de différentes espèces d’hadrosaures :<br />

a) Corythosaurus (= "reptile avec un casque")<br />

b) Hypacrosaurus (= "reptile au-dessous du sommet")<br />

c) Lambéosaurus (= "reptile agneau" = "reptile de Lauwrence<br />

Lambe", paléontologue canadien)<br />

d) Parasaurolophus (= "à côté de saurolophus")<br />

e) Tsintaosaurus (= "reptile de Tsintao").<br />

Document extrait du livre de David Lambert.<br />

Document extrait de l’exposition : « Le crépuscule des<br />

dinosaures » : du 23 novembre 1999 au 14 mai 2000 au Palais<br />

de la découverte à Paris.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 32


Les ornithopodes (suite) : la famille des hadrosaures page 2<br />

Beaucoup d’hadrosaures arboraient un renflement nasal qui pouvait gonfler comme<br />

un ballon ("caroncule érectile"). Vue, ouie et odorat étaient bien développés.<br />

Se comportant selon les moments en bipèdes ou en quadrupèdes, ils possédaient (chez<br />

Saurolophus) 4 doigts palmés (dont 2 avec sabots) et 3 orteils également munis de sabots.<br />

Le menu des hadrosaures a été établi dès 1922 à partir du contenu stomacal d’un spécimen<br />

momifié. On n’y découvrit aucun débris de végétaux ou d’animaux aquatiques.<br />

Le bec de canard était dépourvu de dents dans sa partie antérieure. Vers l’arrière, les dents<br />

nombreuses, petites, striées et serrées permettaient de broyer des fruits mais aussi des végétaux<br />

coriaces comme les aiguilles de conifères et les graines. La mastication était efficace, la mâchoire<br />

inférieure effectuant des mouvements d’avant en arrière. Chaque dent visible couronnait une<br />

rangée verticale de nouvelles dents prêtes à venir remplacer celle qui serait usée… au total jusqu’à<br />

2000 dents par animal. Les hadrosaures pouvaient emmagasiner des provisions dans leurs joues.<br />

Aux U.S.A, un millier d’hadrosaures du genre maiasaura (= "reptile bonne mère") ont péri<br />

lors d’une éruption volcanique.<br />

Anatosaurus = Trachodon =<br />

Edmontosaurus ("reptile<br />

d’Edmonto") :<br />

Restes découverts au Canada, aux U.S.A.<br />

et en Asie. L.C. = 10 à 13 m. 2,9 à 3,9<br />

tonnes. Bec très large en forme de cuillère.<br />

Des poches (gonflables ?) autour de ses<br />

narines. On connaît la peau momifiée du<br />

trachodon. Elle ne portait pas d’écailles.<br />

Vivait en groupes.<br />

Hadrosaurus ("gros reptile")<br />

= Kritosaurus :<br />

Fossiles découverts au Canada et aux<br />

Etats-Unis. L.C. = 8 à 10 m. Une bosse<br />

osseuse arrondie sur le nez au niveau des<br />

yeux peut-être seulement présente chez les<br />

mâles.<br />

Saurolophus (= "reptile avec arête") :<br />

Amérique du Nord et Est de l’Asie<br />

(Mongolie). L.C. = 10 m. Crête osseuse à<br />

l’arrière de la tête.<br />

Tsintaosaurus<br />

(= "reptile de Tsintao") :<br />

Chine. L.C. = 10 m. Longue crête osseuse<br />

pointue (comme une corne) au-dessus des<br />

yeux et dirigée vers l’avant.<br />

Corythosaurus<br />

(= "reptile avec un casque") :<br />

Canada et U.S.A. L.C. = 10 m. Poids : 3, 8<br />

tonnes. Crête hémisphérique de presque<br />

30 cm, comprimée sur les côtés évoquant un casque corinthien.<br />

Parasaurolophus (= "à côté de saurolophus") :<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par<br />

David Norman, illustrations B. Hersey. Ed.<br />

Hachette. 1981.<br />

Etats-Unis. L.C. = 10 m. Crête pouvant atteindre 1, 80 m et dirigée vers l’arrière. Une membrane<br />

s’étendait de la crête au dos.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 33


Les ornithopodes (suite), la famille des « dinosaures à crâne épais » ou « tête-debois<br />

» ou pachycéphalosauridés :<br />

Ces dinosaures bipèdes, herbivores, de la fin du crétacé étaient pourvus d’un crâne dont les os<br />

frontaux plus épais chez les mâles que les femelles pouvaient atteindre 25 cm d’épaisseur. Peutêtre<br />

servait-il de casque lors de combats entre mâles comme le font les mouflons actuels.<br />

Leur vue était perçante et leur odorat<br />

développé. Ils étaient peu performants à<br />

la course et avait le dos horizontal<br />

lorsqu’ils marchaient.<br />

Ils mangeaient des feuilles, des graines,<br />

des fruits et peut-être des insectes.<br />

Ils se déplaçaient en hardes.<br />

Origine : Amérique du Nord, Grande-<br />

Bretagne, Mongolie, Madagascar.<br />

Stegoceras ("au toit de corne")<br />

Ouest de l’Amérique du Nord et peutêtre<br />

Chine. L.C. = 2, 50 m. 55 KG.<br />

Crâne épais (5 fois plus que chez<br />

l’homme) et lisse bordé seulement vers<br />

l’arrière d’une collerette de bosses<br />

osseuse.<br />

Dents tranchantes.<br />

C’est ainsi qu’on pense que les stegoceras mâles s’affrontaient.<br />

Pachycephalosaurus ("reptile à tête<br />

épaisse") :<br />

Ouest de l’Amérique du Nord. L.C. = 4,<br />

60 m. Epaisseur du crâne atteignant 25<br />

cm. Excroissances osseuses tout autour<br />

du dôme crânien.<br />

Document extrait du livre de David Lambert.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 34


Parmi les dinosaures avipelviens nous avons déjà<br />

présenté les ornithopodes. Il nous reste donc à<br />

étudier : les stégosauriens, les ankylosauriens et les cératopsiens.<br />

II- Les stégosauriens :<br />

Les stégosauriens étaient de lourds dinosaures quadrupèdes et herbivores connus du jurassique<br />

moyen au crétacé supérieur. Ils vivaient en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique et en Asie.<br />

Les membres antérieurs plus courts que les membres postérieurs, faisaient que le corps était<br />

incliné vers l’avant. Le genre stegosaurus se reconnaît à une double rangée de plaques osseuses<br />

triangulaires et alternées, fixées au niveau de l’échine, et à une herse de paires d’épines localisées<br />

sur la queue. Les plaques avaient probablement un rôle thermorégulateur…<br />

"Ces plaques trop minces ne pouvaient pas offrir une protection efficace contre l'attaque des<br />

prédateurs. Par contre, en les inclinant ou en les redressant à la verticale, comme des panneaux<br />

solaires, l'animal contrôlait la quantité d'énergie reçue pour le fonctionnement de son organisme."<br />

Jacques Ayer, conservateur assistant du Muséum d'histoire naturelle.<br />

Dans le genre Kentrosaurus, les plaques osseuses dorsales sont remplacées par des épines.<br />

Les stégosaures présentaient, dans la région lombaire, un renflement de la cavité médullaire<br />

délimité par la colonne vertébrale. Cet espace a été interprété comme le siège d’un « cerveau<br />

sacré » dont le volume aurait été 20 fois celui de l’encéphale. La taille de ce cerveau postérieur<br />

serait en relation avec l’importance des parties innervées.<br />

Dents courtes et faibles. Les<br />

spécialistes pensent que les stégosaures<br />

pouvaient se redresser, afin d’atteindre le<br />

feuillage des arbres, en prenant appui sur<br />

leur queue et leurs pattes postérieures.<br />

Stegosaurus (= "reptile à toit") :<br />

Amérique du Nord au jurassique supérieur.<br />

L.C. = 6 à 9 m. Poids 1,8 tonnes, maximum<br />

3 tonnes. C’est le plus gros stégosauridé<br />

connu. Ses plus grandes plaques mesuraient<br />

76 cm de hauteur pour 78,5 cm de largeur.<br />

Au moins 4 épines sur la queue.<br />

Kentrosaurus (= "reptile pointu") :<br />

Tanzanie à la fin du jurassique. L.C. = 2,7 à<br />

5 m. 250 à 1500 kg.<br />

Les dinosaures<br />

avipelviens<br />

(suite) :<br />

Taille mise en comparaison avec un éléphant.<br />

Dessins :<br />

B. Hersey<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 35


III- Les ankylosauriens :<br />

Les ankylosauriens ou "lézards courbes" doivent leur<br />

nom à la forme fortement incurvée de leurs côtes qui<br />

leur confère un aspect large et plat (1,5 m de large pour<br />

4,5 m de long en moyenne chez ankylosaurus) évoquant<br />

un tank vivant.<br />

Ce sont des dinosaures quadrupèdes herbivores,<br />

recouverts d’une armure de plaques dermiques, de<br />

pointes et d’une peau écailleuse. L’extrémité de la queue<br />

portait une massue dans la famille des ankylosauridés et<br />

celle-ci était absente dans la famille des nodosauridés.<br />

Leur abdomen, non protégé, constituait leur point faible.<br />

Mâchoire faible et petites dents. Leur période de vie se<br />

limite au crétacé.<br />

Scelidosaurus (= "reptile à membres") :<br />

Sud de l’Angleterre et Tibet. Jurassique inférieur.<br />

Famille des Scélidosauridés. Il est considéré par certains<br />

scientifiques comme l’ancêtre commun des stégosaures<br />

et des ankylosaures. Cet herbivore à armure, qui<br />

ressemblait aux ankylosaures mais qui vivait beaucoup<br />

plus tôt qu’eux, se déplaçait à quatre pattes et mesurait<br />

3,5 à 4 m de long.<br />

Ankylosaurus (= "reptile fusionné") :<br />

Amérique du Nord (Canada, U.S.A.), Mongolie au<br />

crétacé supérieur. L.C. Jusqu’à 10,70 m. Famille des<br />

Ankylosauridés. C’est le + gros. Bec corné sans dents.<br />

Polacanthus = Hylaeosaurus (= "reptile des<br />

bois") :<br />

Sud-Est de l’Angleterre (île de Wight) au crétacé inf. Un<br />

des tout 1 ers ankylosaures. L.C. = 6 m. Fam. : Nodosauridés.<br />

Tailles comparées du plus grand et du<br />

plus petit ankylosaure/homme.<br />

Peau de scolosaurus = euoplocephalus<br />

ankylosaure le plus courant d’Amérique<br />

du Nord. 7 m et 2, 7 tonnes.<br />

Extrait du livre de Denys Prache : Le règne des<br />

dinosaures » chez Bordas.<br />

Nodosaurus (= "reptile à noeuds") : Am. du Nord. Crétacé sup. L.C. = 5,5 à 6 m. Fam. Nodosauridés.<br />

Palaeoscincus (= "vieux scinque") : U.S.A. Crétacé sup. L.C. = 6 à 7 m. 3,5 T. Fam. : Nodosauridés.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 36


IV- Les cératopsiens :<br />

Les cératopsiens ou "dinosaures à cornes" sont limités au crétacé supérieur.<br />

Au Canada, ils sont bien connus car une centaine de cératopsiens furent ensevelis au même moment<br />

par la crue d’une rivière.<br />

Le crâne large et fortement ossifié s’évase en une collerette osseuse qui protège le cou et dont la forme<br />

varie selon les espèces. Les cornes sont présentes chez les mâles comme chez les femelles. Les<br />

mâchoires constituent une sorte de bec incurvé et puissant qui rappelle celui d’un petit groupe<br />

d’avipelviens qui vécu en Eurasie au début du crétacé : les psittacosaures. Ces psittacosaures intermédiaires<br />

entre les ornithopodes et les cératopsiens, sont considérés comme l’origine de ces derniers.<br />

Les cératopsiens se nourrissaient de plantes coriaces : feuilles de cycadées et de palmiers. Des dents<br />

pointues cisaillaient les fibres et de nouvelles dents venaient remplacer les dents usées.<br />

On a souvent observé des blessures osseuses chez les cératopsiens : mœurs batailleuses ou combats<br />

contre des théropodes ?<br />

Psittacosaurus («reptile-perroquet") :<br />

Mongolie, Chine et Sibérie au milieu<br />

du crétacé. L.C. = 80 cm à 1,5 m, 20 kg<br />

à 25 kg. Famille des psittacosauridés. Il<br />

se situe entre les ornithopodes tel<br />

l’hipsilophodon et les cératopsiens. Petit,<br />

bipède (mais pouvant marcher à quatre<br />

pattes), il portait le bec de perroquet sans<br />

dents caractéristique des cératopsiens,<br />

capable de tailler dans des végétaux<br />

ligneux et peu de dents latérales. On a<br />

trouvé un crâne de jeune mesurant 25<br />

mm. Sa main comportait 4 doigts qu’il<br />

utilisait pour se nourrir.<br />

Protoceratops ("1 ère figure cornue") :<br />

Le cératopsien le plus ancien est le<br />

protoceratops dont on a trouvé 80<br />

squelettes dans une formation du crétacé<br />

supérieur de Mongolie. C’est l’ancêtre<br />

direct des cératopsiens qui lui ont<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par David<br />

Norman, illustrations B. Hersey. Ed. Hachette.1981.<br />

succédé. L.C. = 1, 80 m et 75 cm de haut. Il pesait 1,4 tonnes. Famille des Protocératopsidés.<br />

Grande collerette osseuse absente chez les animaux nouveau-nés et se développant ensuite<br />

progressivement. Le protoceratops était dépourvu de corne osseuse, mais l’existence d’une surface<br />

rugueuse au niveau du museau laisse à penser que celui-ci pouvait supporter une corne de kératine<br />

analogue à celle des rhinocéros actuels.<br />

Anchiceratops (= "proche figure cornue") longirostris, musée canadien de<br />

la nature (Ottawa). Famille des cératopsidés.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 37


Monoclonius (= "à une corne")<br />

Amérique du Nord. Fin du crétacé. L.C. = 4,<br />

5 à 9 m. Il ressemblait au rhinocéros actuel avec<br />

sa grande corne sur le nez. Il possédait<br />

également 2 petites cornes frontales. Vivait en<br />

hardes.<br />

Pachyrhinosaurus = ("reptile au nez<br />

épais")<br />

Canada au crétacé supérieur. L.C. = 4 m à<br />

5,5 m. Cératopsien dépourvu de corne et porteur<br />

d’une collerette courte. Epais bourrelet osseux<br />

entre les 2 yeux.<br />

Pentaceratops (= "face à 5 cornes")<br />

Amérique du Nord au crétacé supérieur. L.C.<br />

= 7 m. Large collerette cervicale : 5 cornes : 2<br />

frontales volumineuses, 1 nasale + 2<br />

excroissances sur les joues de part et d’autre de<br />

la collerette.<br />

Leptoceratops (= "mince figure cornue")<br />

Amérique du Nord et Mongolie au crétacé<br />

supérieur. L.C. = 1,80 m à 2 m. 55 kg.<br />

Cératopsien petit et agile qui courait sur ses<br />

pattes arrières. Pattes avant courtes. Collerette<br />

courte. Pas de corne.<br />

Triceratops (= "face à 3 cornes")<br />

Amérique du Nord au crétacé supérieur. L.C.<br />

= 6 à 11 m. 4 à 8 tonnes. Famille des<br />

Cératopsidés. Tête massive (son crâne seul<br />

mesurait 2 mètres) avec une collerette et 2<br />

immenses cornes frontales (1 m de longueur),<br />

plus longues que la corne nasale. On a retrouvé<br />

des centaines de crânes et les spécialistes<br />

distinguent au moins 15 espèces.<br />

Vivait en troupeaux.<br />

Nourriture de<br />

cératopsiens…<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par<br />

David Norman, illustrations B. Hersey. Ed.<br />

Hachette.1981.<br />

Dessins extraits du « Guide des dinosaures » par<br />

David Norman, illustrations B. Hersey. Ed.<br />

Hachette.1981.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 38


La<br />

reproduction<br />

des dinosaures<br />

Nous savons que les reptiles actuels peuvent, selon les espèces :<br />

* Soit pondre des œufs (on dit qu’ils sont ovipares) : c’est le cas de tous les crocodiles.<br />

* Soit être ovovivipares : le fœtus se développe au sein des voies génitales femelles, mais à<br />

l’intérieur de son œuf utilisant uniquement les réserves contenues dans celui-ci.<br />

* Soit être vivipares : des échanges respiratoires et alimentaires apparaissent ici entre la femelle et<br />

le jeune, pendant la gestation.<br />

Qu’en était-il des dinosaures ?<br />

Dès 1869, ont été retrouvés en France des<br />

œufs dans des couches de terrain remontant<br />

au Crétacé. On n’avait pu, à l’époque,<br />

établir si ces œufs avaient appartenu à des<br />

reptiles ou à des oiseaux. Par la suite, on<br />

apprit à distinguer les 2 types d’œufs : ceux<br />

des oiseaux présentent, au niveau de leur<br />

coquille, une couche externe très résistante<br />

qui n’existe pas chez les reptiles.<br />

Néanmoins, une telle différence<br />

concernait les espèces actuelles… en avait-il<br />

toujours été de même ? On sait que les<br />

oiseaux descendent des reptiles et que de<br />

véritables oiseaux vivaient au Crétacé (par<br />

exemple l’hesperornis, oiseau plongeur de 1<br />

mètre de long du Kansas). Il fallait donc<br />

étudier les coquilles d’œufs fossiles dont on<br />

était sûr qu’ils avaient été pondus par des<br />

oiseaux. Ceci fut d’abord réalisé sur des<br />

A) ŒUFS D’OISEAUX OU DE REPTILES ?<br />

œufs découverts dans des couches de l’ère tertiaire du Bassin Parisien et attribués avec<br />

vraisemblance à des oiseaux géants incapables de voler. La structure de leur coquille s’est avérée<br />

être bien identique à celles des oiseaux contemporains.<br />

Il devenait possible de faire la distinction pour des espèces de reptiles et d’oiseaux du tertiaire,<br />

mais les différences existaient-elles déjà à<br />

l’ère secondaire ? Et… en présence d’un<br />

œuf localisé dans des terrains du Crétacé,<br />

même si l’on détermine qu’il a appartenu à<br />

un reptile, est-on sûr pour autant que ce<br />

reptile était un dinosaure et… si oui… de<br />

quelle espèce ?<br />

Œuf de dinosaure du Crétacé supérieur de Provence<br />

(à gauche) comparé à un œuf de poule (à droite).<br />

Photographie de Denis Serrette.<br />

L’œuf le plus volumineux que l’on connaisse fut<br />

pondu par un oiseau disparu de Madagascar :<br />

l’aepyornis ou « oiseau-éléphant ».<br />

Sa contenance est de 8 litres.<br />

L’oiseau devait peser 440 kg.<br />

Le seul moyen d’en être sûr est de découvrir, à l’intérieur, des restes d’embryons fossilisés…<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 39


B) IL Y A TOUJOURS LE RISQUE<br />

D’UNE ERREUR DE<br />

PROPRIETAIRE…<br />

En 1920, on découvrit en Mongolie dans le<br />

désert de Gobi, des nids comportant<br />

plusieurs pontes superposées résultant<br />

probablement de pontes successives de<br />

plusieurs femelles.<br />

Les œufs oblongs d’environ 20 cm de long<br />

étaient disposés en cercle par groupes de 30<br />

à 35 et protégés par une coquille<br />

parcheminée. Certains d’entre eux<br />

refermaient des restes d’embryons et on a<br />

signalé à proximité des nouveau-nés et des<br />

jeunes de protoceratops (dinosaures<br />

végétariens quadrupèdes longs de 2 mètres<br />

environ). Ceci fit considérer que les œufs<br />

appartenaient à ces protoceratops.<br />

Au voisinage de l’un des nids, on a retrouvé<br />

un dinosaure du groupe des COELU-<br />

ROSAURES (petits carnivores bipèdes) que<br />

l’on nomma oviraptor (ce qui<br />

signifie « voleur d’œufs ») car on<br />

pensait qu’il s’agissait d’un<br />

prédateur d’œufs venu se repaître<br />

des œufs de protoceratops.<br />

Les oviraptors, d’une longueur de<br />

1, 80 mètres étaient pourvus de<br />

mains à 3 doigts préhensiles. Celui<br />

découvert au voisinage des oeufs<br />

semblant être mort de mort<br />

violente, on en déduisit que les<br />

œufs devaient être gardés par les<br />

parents protoceratops…<br />

Et si c’était l’oviraptor le<br />

propriétaire des œufs… !? Et si ces<br />

nids étaient les siens ? C’est<br />

effectivement ce que l’étude d’un<br />

embryon contenu dans l’un des<br />

œufs devait montrer au début des<br />

années 1990.<br />

Le présumé voleur, était en fait<br />

une bonne mère de famille!<br />

Œuf fossile de 15,5 X 14,3 cm provenant d’un<br />

oiseau géant voisin des autruches :<br />

« Diamantornis » remontant à 17 Millions<br />

d’années. Namibie.<br />

Photographie Senut Brigitte.<br />

Œuf de dinosaure (d’oviraptor mais longtemps considéré<br />

comme un œuf de cératopsiens). La pointe de l’œuf était<br />

dirigée vers le bas.<br />

Photo extraite du livre de Denys Prache : « Le règne des<br />

dinosaures ». Editions Hatier.1983.<br />

Naissance de protoceratops telle qu’on l’imagine.<br />

Extrait de « Les dinosaures » par David Lambert.<br />

Editions « Rouge et or ».<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 40


C) ETUDE D’UN SITE : NIDS D’HADROSAURES ET D’HYPSILOPHODONTES :<br />

Nous sommes aux U.S.A., à<br />

l’Ouest du Montana, dans la<br />

formation TWO MEDECINE<br />

d’une épaisseur de 650 mètres, et<br />

plus particulièrement dans<br />

l’anticlinal de Willow Creek dont<br />

la section verticale exposée mesure<br />

150 mètres. Ce site fut découvert,<br />

en 1978, par une paléontologue<br />

amateur : Marion Brandvol et très<br />

étudié depuis par John Horner,<br />

conservateur de paléontologie au<br />

musée des Montagnes Rocheuses.<br />

Il y a 80 millions d’années, au<br />

Crétacé supérieur, vivaient dans<br />

cette région :<br />

Hadrosaure = « dinosaure à bec de canard » et<br />

hypsilophodonte = « dinosaure gazelle » (le plus petit)<br />

représentés à la même échelle.<br />

Extrait de « Les œufs et les nids de dinosaures » par John<br />

Horner. « Pour la Science », juin 1984<br />

- Des troupeaux de dinosaures<br />

végétariens bipèdes : les hadrosaures ou dinosaures à becs de canard (sous-ordre des<br />

ornithopodes). Ces regroupements étaient constitués d’individus adultes d’une longueur de 6 à 7<br />

mètres. Et de jeunes dont la longueur n’excédait pas 3 mètres. Il semble que les jeunes adultes<br />

quittaient la colonie au-delà de cette taille (ceci est attesté par 6 études portant sur des sites<br />

différents). Il semble qu’ils se soient déplacés en se dandinant gauchement comme des canards.<br />

- Des groupes de dinosaures également végétariens et bipèdes mais plus petits (la longueur des<br />

adultes ne dépassait pas 2 mètres) et plus agiles, qui paraissent avoir été des coureurs rapides : les<br />

hypsilophodontes.<br />

- Un petit dinosaure carnivore : troödon qui s’attaquait peut-être aux jeunes hypsilophodontes.<br />

Troödon avait une démarche bipède et mesurait environ 2,5 mètres. Les dents en lame de couteau<br />

crénelée du troödon son à l’origine de son nom qui signifie : « dents pour blesser ».<br />

- Des lézards : les varans, ne nourrissant probablement d’œufs de dinosaures comme le font les<br />

varans actuels avec les œufs de crocodiles et d’oiseaux nichant au sol.<br />

- Des reptiles volants ou ptérosaures (en fait 1 seul squelette a été mis à jour).<br />

- Des tortues et de nombreux invertébrés, en particulier des insectes voisins des bousiers actuels.<br />

Les recherches menées à Willow Creek, dans 3 sites, permettent de conclure que les<br />

hadrosaures d’une part et les hypsilophodontes d’autre part, se regroupaient pour pondre.<br />

- Les hadrosaures construisaient des nids circulaires d’un diamètre de 2 mètres et d’une profondeur<br />

de 1 mètre essentiellement constitués de boue (à la manière des caïmans et des alligators actuels).<br />

Les différents nids n’étaient séparés que par une distance environ égale à la longueur d’un adulte.<br />

Chacun comportait de 20 à 25 œufs de forme ovoïde mesurant 20 cm de long et reposant le petit<br />

bout vers le bas, en partie enfouis dans le sol.<br />

- Les hypsilophodontes élaboraient des nids de même forme mais plus petits (1 mètre de diamètre)<br />

et plus rapprochés (écartement de l’ordre de 2 mètres) contenant jusqu’à 24 œufs d’une longueur<br />

de 15 cm. Ici encore la pointe des œufs était disposée vers le bas et chaque œuf était à demi enterré.<br />

L’un des nids d’hypsilophodontes retrouvés sur l’un des 3 sites : « l’île aux œufs »<br />

comportait 19 œufs non éclos contenant chacun les restes d’un squelette d’embryon. Tous les<br />

squelettes avaient une taille identique, ce qui indique que les œufs avaient été pondus en 1 seule<br />

fois.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 41


Il est possible que les<br />

œufs d’hadrosaures et<br />

d’hypsilophodontes aient<br />

été recouverts de débris<br />

végétaux par les parents.<br />

Ce comportement,<br />

aujourd’hui pratiqué par<br />

diverses espèces de<br />

crocodiles et d’oiseaux<br />

construisant leur nid à<br />

même le sol, permet<br />

(grâce au dégagement de<br />

chaleur lié à la<br />

fermentation des<br />

végétaux) d’assurer une<br />

bonne incubation.<br />

On sait que les jeunes<br />

hadrosaures mesuraient<br />

entre 30 cm et 35 cm à la<br />

naissance.<br />

3 types d’œufs de dinosaures ont été trouvés dans les gisements du<br />

Montana. Ceux de gauche (20 cm) et du milieu (15 cm) étaient<br />

disposés verticalement, en cercles et partiellement enfouis dans les<br />

sédiments. Ceux du type de droite (10 cm) étaient couchés selon 2<br />

rangées et enfouis complètement dans les sédiments. La surface de<br />

l’œuf d’hadrosaure présente des côtes proéminentes orientées<br />

longitudinalement. Celles de l’œuf d’hypsilophodonte sont<br />

beaucoup moins saillantes. L’œuf de droite, d’origine inconnue,<br />

possède une surface granuleuse.<br />

Extrait (remanié) de « Les œufs et les nids de dinosaures » par John<br />

Horner. « Pour la Science », juin 1984<br />

Nid d’hypsilophodonte (1 mètre de diamètre) de la<br />

« Montagne aux œufs » : ponte constituée de 24 œufs d’une<br />

longueur de 15 cm et d’une largeur de 5 cm.<br />

Extrait de « Les œufs et les nids de dinosaures » par John Horner.<br />

« Pour la Science », juin 1984<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 42


HADROSAURES NIDICOLES ET HYPSILOPHODONTES NIDIFUGES :<br />

Lorsque les œufs sont éclos, les fonds de coquille apparaissent brisés chez les hadrosaures alors<br />

qu’ils s’avèrent intacts dans les nids des hypsilophodontes.<br />

Ces observations conduisent à penser que les hadrosaures restaient au nid après leur naissance et<br />

piétinaient donc les restes de leurs œufs, alors que les hypsilophodontes abandonnaient leur lieu<br />

de naissance immédiatement pour ne plus y revenir.<br />

En d’autres termes, les hadrosaures auraient été des dinosaures « nidicoles » au même titre que<br />

les oiseaux nidicoles (pigeons, hérons, passereaux, rapaces, pingouins, manchots…) qui naissent<br />

chétifs, incapables de se mouvoir et dont les parents doivent assurer l’alimentation.<br />

Les hypsilophodontes, eux, auraient été « nidifuges » comme les canetons et poussins capables<br />

de se déplacer et de se nourrir par eux-mêmes.<br />

Cette hypothèse de l’existence de soins parentaux chez les hadrosaures fut renforcée quand on<br />

découvrit un nid contenant plusieurs jeunes de 45 cm de long, et un autre renfermant 15<br />

individus de l’ordre d’1 mètre (à leur naissance, les bébés hadrosaures mesuraient de 30 à 35<br />

cm). Comment en effet expliquer ce grand nombre de décès au nid (alors que les squelettes ne<br />

mettent pas en évidence une action prédatrice) sinon en invoquant la mort du ou des parents<br />

assurant la nutrition de la couvée, cause elle-même d’une mort par inanition des jeunes ?<br />

Un tel comportement avec partage de la nourriture est rarissime chez les reptiles actuels et<br />

n’existe que chez les oiseaux et les mammifères. On a du mal à imaginer maman – ou papa –<br />

dinosaure apportant des feuillages et des fruits à ses bambins hadrosaures…<br />

Jeunes hadrosaures récemment sortis du nid et se nourrissant en compagnie d’un adulte.<br />

Lithographie de D. Henderson.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 43


Les travaux de John Horner sont pourtant difficilement contestables et on doit admettre aujourd’hui<br />

comme véridiques des représentations d’une cellule familiale chez certains dinosaures alors que ceci<br />

aurait paru fantaisiste il y a seulement quelques années.<br />

D’autres recherches (James Hopson de l’université de Chicago, David Weishampel de l’université de<br />

Floride et John Horner de l’université de Bozeman) toutes aussi récentes semblent même indiquer<br />

que les hadrosaures adultes pouvaient pousser des cris puissants (à rôle avertisseur ?).<br />

Aux alentours des nids d’hypsilophodontes on a trouvé, sur la « Montagne aux œufs », de 20 à 25<br />

squelettes d’hypsilophodontes d’âges variés. Les jeunes devaient donc après leur naissance rester au<br />

voisinage des nids et de leurs parents… à moins que le site n’ait correspondu à une île (l’étude<br />

géologique montre qu’il s’agit d’une hypothèse fort plausible) et que le comportement grégaire ne<br />

résultât d’impératifs liés à la configuration du terrain.<br />

CONCLUSION : Les hadrosaures étudiés par John Horner et Robert Makela sur le site de Willow<br />

Creek semblent appartenir à un genre inconnu jusqu’ici et on ne sera pas surpris du nom qui leur fut<br />

attribué : MAIASAURA… ce qui signifie « la bonne mère lézard ».<br />

Gardons-nous néanmoins, dans l’état actuel des connaissances, de généraliser à l’ensemble des<br />

dinosaures ce qui ne concerne qu’un seul genre.<br />

D) D’AUTRES TRAVAUX… et généralisation<br />

1) Les œufs du Portugal :<br />

C’est une paléontologiste amateur, Isabel<br />

Mateus qui a fait la découverte la plus intéressante<br />

en Europe en 1993 au Portugal à Paimogo, à<br />

60 km au Nord-Ouest de Lisbonne : elle a trouvé<br />

de nombreux fragments de coquilles datées du<br />

jurassique supérieur (140 millions d’années).<br />

Une fouille méthodique pratiquée en 1995 - 1996<br />

devait ensuite permettre la mise au jour de<br />

nombreuses pontes comptant jusqu'à 34 oeufs à<br />

coquilles minces (0, 7 à 1<br />

mm). Plusieurs dizaines de<br />

petits os ont été récoltés à la<br />

proximité, autour ou à la<br />

surface des oeufs fracturés.<br />

La forme de la tête des fémurs,<br />

celle de la partie supérieure<br />

des tibias, la diaphyse creuse<br />

des fémurs et des tibias… sont<br />

à rattacher au groupe des théropodes<br />

(Megalosaurus sp. ?).<br />

2) Les œufs de Patagonie :<br />

Le chercheur argentin Luis<br />

Chiappe et son équipe ont<br />

découvert à Auca Mahuevo au<br />

N-O de la Patagonie dans des<br />

roches du crétacé supérieur<br />

(89 à 71 millions d’années)<br />

des œufs en place d’un volume<br />

de 800 cm3 (ce qui est peu) et<br />

une quarantaine de fragments<br />

de coquilles (épaisseur de 1,4<br />

Œuf de dinosaure du muséum d’Aix Megaloolithus<br />

mamillare. Volume estimé à 3500 cm3. Provenance :<br />

environs de Rousset-sur-Arc (Bouches-du-Rhône).<br />

http://www.geocities.com/EnchantedForest/<br />

mm) contenant des restes d’embryons (minuscules ossements, dents cylindriques de 2 mm de<br />

longueur et… fragments de peau. La structure de la coquille correspond à Megaloolithus (voir<br />

ci-dessus) type d’œuf rencontré en abondance dans le sud de la France (mais aussi au Portugal).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 44


L’usure d’une des dents montre que les bébés dinosaures de l’espèce considérée, avant leur<br />

naissance, les usaient déjà par frottement les unes contre les autres.<br />

Les études portant sur les os et les dents permettent de conclure qu’ils appartenaient à des<br />

sauropodes de la famille des titanosauridés. Peut-être Saltasaurus lauricatus ou « reptile de<br />

Salta » comme semblent l’indiquer les fragments de peau. Cette espèce de 12 mètres de long<br />

avait le dos et les flancs protégés par des plaques osseuses dermiques portant des clous<br />

osseux mais les embryons découverts n’en comportaient pas, sans doute du fait de leur âge.<br />

3) Les dinosaures étaient donc ovipares (tous ?).<br />

Leurs œufs – eu égard à leur taille – étaient petits : ceux retrouvés par Dughi et Sirugue en<br />

Provence ont une contenance de 0,4 à 3,2 litres.<br />

Des coupes pratiquées<br />

dans la coquille d’œufs de<br />

dinosaures de Provence<br />

mettent en évidence une<br />

porosité telle qu’on pense qu’il<br />

était indispensable que les<br />

pontes soient recouvertes afin<br />

d’éviter une dessiccation<br />

mortelle (voir suite).<br />

Deux types de disposition<br />

des œufs ont été rencontrés :<br />

* Œufs en cercle partiellement<br />

recouverts de sédiments.<br />

* Œufs disposés en 2 rangées<br />

parallèles et probablement<br />

totalement enfouis dans le sol.<br />

La proportion d’œufs non<br />

éclos semble plus importante<br />

que dans le cas précédent.<br />

Certains auteurs font<br />

l’hypothèse que la disposition<br />

en cercle correspondrait à des<br />

pontes d’avipelviens, alors que<br />

celle en double ligne<br />

reviendrait à des sauripelviens.<br />

« Pour la Science » n° 255 de janvier 1999.<br />

Œuf de dinosaure du bassin d’Aix remarquablement conservé<br />

(Megaloolithus mamillare). Il a la taille d’un ballon de rugby.<br />

Ce spécimen provient du gisement de « La Cardeline » (en<br />

bordure et au nord de la route nationale n° 7, près du village de<br />

Châteauneuf-le-Rouge, à une dizaine de km d'Aix-en-Provence).<br />

On ignore de quels outils disposaient les bébés dinosaures pour casser la coquille au moment de<br />

l’éclosion. Les lézards et les serpents actuels possèdent à l’extrémité de la mâchoire supérieure, une<br />

dent dite « dent de l’œuf » qui permet la rupture des enveloppes. Les tortues et les crocodiles sont<br />

dépourvus d’une telle dent mais celle-ci est remplacée par une protubérance cornée située au bout du<br />

« museau ».<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 45


E) STRUCTURE NORMALE ET STRUCTURES PATHOLOGIQUES DES ŒUFS :<br />

1) STRUCTURE NORMALE :<br />

On est enclin à penser que la structure interne de l’œuf des dinosaures n’était pas différente de<br />

celle des reptiles actuels. Dans son œuf, l’embryon de reptile doit trouver l’oxygène et la<br />

nourriture que ses ancêtres amphibiens trouvaient dans l’eau.<br />

Structure d’un œuf de reptile :<br />

Modifié d’après « Le règne des dinosaures » par Denys Prache. Editions Hatier.<br />

Le chorion est une membrane qui laisse entrer l’oxygène et sortir les gaz toxiques.<br />

L’albumine ou blanc d’œuf est, comme le jaune, une réserve de nourriture.<br />

Le liquide amniotique reproduit le milieu aquatique et joue un rôle protecteur vis à vis des<br />

chocs.<br />

L ‘allantoïde récupère les déchets.<br />

La coquille protège l’embryon et évite les pertes de liquide. Elle affranchit les reptiles des<br />

milieux aquatiques et leur a permis de coloniser des milieux secs.<br />

Chez les dinosaures,<br />

la surface externe de<br />

la coquille était<br />

recouverte de nodes<br />

(petits nodules) en<br />

forme de dômes<br />

arrondis de 0,5 à<br />

1mm de diamètre.<br />

Les dizaines de<br />

milliers de pores, de<br />

forme sub-circulaire,<br />

s'ouvraient<br />

exclusivement à la<br />

base et entre les nodes<br />

et menaient à des<br />

canaux aérifères<br />

traversant la coquille.<br />

Surface normale d’un œuf de dinosaure.<br />

http://www.geocities.com/EnchantedForest/<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 46


Ces pores permettaient les échanges<br />

gazeux (oxygène et dioxyde de carbone) entre<br />

l’intérieur et l’extérieur de l’œuf et nécessaires à<br />

la respiration de l’embryon. La diffusion des gaz<br />

ou « conductance » était passive et fonction de<br />

leur concentration de part et d’autre de la coquille,<br />

du nombre de pores et de leur taille. Les pores<br />

laissaient aussi diffuser les molécules d’eau.<br />

La conductance des œufs de reptile est<br />

plus élevée que celle des œufs de mammifères et<br />

est adaptée au fait que les reptiles creusent des<br />

nids dans le sol et les remplissent ensuite de terre<br />

et de débris végétaux (tortues) ou recouvrent leur<br />

ponte d’un monticule de terre et de végétaux. Les<br />

chambres d’incubation ainsi créées sont pauvres<br />

en O2 et riches en gaz carbonique (CO2).<br />

Les études de conductance sur les œufs de<br />

dinosaures de Provence montrent qu’elles sont de<br />

8 à 24 fois supérieures à celles d’œufs oiseaux<br />

actuels (pour des œufs de mêmes dimensions). On<br />

en conclut que les dinosaures devaient protéger<br />

leurs pontes comme le font les reptiles actuels.<br />

2) PATHOLOGIES DES COQUILLES :<br />

a) les coquilles épaissies :<br />

Certains œufs fossiles du bassin d'Aix sont<br />

pourvus de coquilles multistratifiées qui résultent<br />

d’une rétention de l’œuf dans l’oviducte. La cause de cette rétention est discutée : Carence<br />

alimentaire ? Dysfonctionnement de l'hormone vasotocine ?<br />

Cet épaississement de la coquille provoque l'obstruction des canaux aérifères, l'altération des<br />

échanges gazeux et est létale à court terme pour l'embryon.<br />

Une pathologie analogue est attestée chez les oiseaux et des reptiles actuels, particulièrement les<br />

tortues et chez un crocodile.<br />

b) les coquilles amincies :<br />

On connaît également, à l’inverse, des<br />

amincissements de la coquille<br />

c) des œufs de tailles anormales :<br />

Un oeuf fossile de taille anormalement faible<br />

pathologique a été trouvé à Rousset-sur-Arc dans<br />

les Bouches-du-Rhône. Cet œuf nain pathologique<br />

(spécimen MHNM 18-1975) a un volume de<br />

558,7 cm 3 alors que le volume moyen des œufs de<br />

même structure est de 2890 cm 3 . Un tel<br />

phénomène se rencontre chez les oiseaux actuels<br />

(particulièrement ceux des femelles jeunes et en<br />

cas d’infection de l’oviducte) et chez les<br />

crocodiliens actuels (femelles jeunes).<br />

Le gigantisme pathologique des œufs existe aussi<br />

et on a trouvé dans la même localité un œuf du<br />

Œuf nain pathologique (MHNM 18-1975).<br />

Megaloolithus siruguei.<br />

http://www.geocities.com/EnchantedForest/<br />

même genre (Megaloolithus mamillare) et d’une contenance de 7050 cm3… Un tel phénomène existe<br />

aussi chez les Oiseaux actuels. L'Institut Pasteur à Paris conserve un œuf de poule de 320 mg (soit 5,5<br />

fois la masse moyenne d'un œuf commun).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 47


Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 48


?<br />

I- LES DIFFICULTEES :<br />

Chez les espèces actuelles, il est possible d’analyser à la fois les fonctions locomotrices et les<br />

structures anatomiques mises en cause dans les déplacements (squelette, muscles, commande<br />

nerveuse des muscles).<br />

Dans le cas des espèces fossiles, le paléontologue ne dispose, le plus souvent, que des restes<br />

squelettiques. Par une observation minutieuse de la forme des os, de leurs surfaces articulaires,<br />

des traces des insertions musculaires, il tente :<br />

* De reconstituer la morphologie de l’ensemble de l’animal<br />

* De tirer des conclusions fonctionnelles et en particulier de comprendre comment il se<br />

déplaçait.<br />

Ceci ne va pas sans difficultés et sans erreurs.<br />

B) UN EXEMPLE D’ERREUR : LES<br />

PLESIOSAURES.<br />

L’une des plus célèbres concerne<br />

non pas un dinosaure mais un groupe de<br />

reptiles secondaires euryapsides : l’ordre<br />

des plésiosaures.<br />

En 1924, le paléontologue anglais<br />

Watson publie un article où les<br />

plésiosaures sont présentés comme des<br />

reptiles marins utilisant leurs palettes<br />

natatoires comme des rames (un peu à la<br />

façon des tortues fluviatiles du genre<br />

trionyx : tortues carnivores de 70 cm des<br />

cours d’eaux des régions chaudes<br />

(Gange, Congo, Sénégal, Nil).<br />

Pourtant, dès leur découverte et jusqu’en<br />

1924, on avait considéré que les<br />

plésiosaures se propulsaient en<br />

pratiquant une sorte de vol sous-marin<br />

comme les tortues marines actuelles (Cf.<br />

travaux de O. Abel publiés en 1912).<br />

D’après la "théorie du plésiosaure<br />

rameur", les membres se déplacent<br />

d’avant en arrière (phase motrice) puis<br />

d’arrière en avant (phase de retour).<br />

Dans la "théorie du vol battu" sousmarin,<br />

les membres ne se meuvent plus<br />

dans la direction antéro-postérieure mais<br />

dans un plan vertical.<br />

La locomotion<br />

chez les<br />

dinosaures :<br />

Reconstitution d’un plésiosaure<br />

jurassique piscivore : Plesiosaurus<br />

(3 mètres environ).<br />

Reconstitution d’un plésiosaure crétacé :<br />

Elasmosaurus (12 mètres environ). 126 vertèbres<br />

dont 76 vertèbres cervicales. Probablement<br />

ovovivipare.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 49


Ce mouvement de "vol battu"<br />

n’est possible que si la surface<br />

portante de l’organe<br />

locomoteur peut pivoter et que<br />

son extrémité décrit un 8<br />

(penser aux ailes d’oiseaux).<br />

L’analogue d’un tel système<br />

n’est pas la rame ou l’aviron<br />

mais l’hélice.<br />

Jane Ann Robinson - une<br />

chercheuse californienne – a<br />

démontré, en 1975, que les<br />

plésiosaures ne ramaient pas,<br />

leurs membres antérieurs et<br />

postérieurs étaient utilisés<br />

comme des ailes…<br />

Son argumentation, prend en<br />

Le « vol aquatique » des tortues marines.<br />

L’extrémité de la palette natatoire décrit un 8.<br />

compte l’ensemble des don-nées de l’anatomie et explique en particulier le rôle des gastralias<br />

(= os superficiel situés dans la paroi ventrale du corps et réunissant les ceintures pectorale et<br />

pelvienne).<br />

… Il semble que Watson soit parti du postulat que les plésiosaures ramaient, puis qu’en<br />

fonction de ceci, il ait disposé le matériel fossile et reconstitué les muscles.<br />

Les plésiosaures étaient de grands reptiles marins qui vivaient au jurassique et au crétacé.<br />

On connaît 2 lignées : les plésiosaures au sens strict et les pliosaures. Les premiers avaient<br />

un cou très allongé et étaient très mal profilés pour une nage rapide (A : plésiosaure<br />

Muraenosaurus, d’une longueur totale d’environ 5 mètres). Les seconds avaient un cou bien<br />

plus court, compensé par une tête énorme et allongée. Plus massifs et plus ramassés, ils<br />

étaient beaucoup plus hydrodynamiques, sûrement de bien meilleurs nageurs (B :<br />

Liopleurodon, environ 11 mètres.<br />

A : d’après Andrews, 1910. B : d’après Newman et Tario, 1967.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 50


2) D’AUTRES EXEMPLES D’ERREURS CONCERNANT LES DINOSAURES :<br />

Les reconstitutions morphologiques et, à fortiori les reconstitutions fonctionnelles (=<br />

paléobiologiques) sont donc risquées et l’histoire des « découvertes » concernant les dinosaures<br />

est émaillée d’erreurs ou d’incertitudes.<br />

* Megalosaurus (= "grand reptile") : dinosaure<br />

carnivore du jurassique vivait en Europe, en Asie,<br />

en Amérique du Sud et en Afrique. Longueur : 6 à 9<br />

mètres. Poids : 1 tonne. Il fut d’abord considéré<br />

comme quadrupède. Sa « statue » grandeur nature<br />

que l’on peut voir dans le parc de Sydenham au Sud<br />

de Londres et qui fut effectuée en 1853, le<br />

représente sur 4 pattes. On sait aujourd’hui qu’il<br />

était bipède.<br />

* Tyrannosaurus (= "reptile tyran") : dinosaure<br />

carnivore de la fin du Crétacé vivait en Amérique<br />

du Nord et en Chine. Longueur : 12 mètres, poids :<br />

6,4 tonnes. De nombreuses reconstitutions le<br />

montrent en position verticale, ce qui lui confère<br />

une hauteur de 5 à 6 mètres. Il se peut que son<br />

attitude habituelle ait été plus inclinée et que la<br />

queue, étendue, ait fonctionné comme un<br />

contrepoids.<br />

Dessin, réalisé par Owen en 1954, de<br />

Megalosaurus.<br />

Ici, le tyrannosaure est représenté<br />

penché vers l’avant.<br />

… D’autres exemples pourraient être cités et ce que<br />

l’on considère actuellement comme acquis sera peut-être remis en cause demain grâce à une<br />

analyse détaillée plus complète ou grâce à la découverte d’un nouveau fossile.<br />

Essai de reconstitution d’attitudes de Compsognathus corallestris (dinosaure sauripelvien<br />

théropode du groupe de coelurosaures). A : station dressée (marche), B : station assise, C :<br />

nage, D : plongée. D’après Bidar, Demay et Thomel.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 51


II- LES APPORTS DE L’ICHNOLOGIE :<br />

A) Définitions :<br />

L’étude des traces laissées par les animaux disparus<br />

constitue une branche de la paléontologie connue sous<br />

le nom d’ICHNOLOGIE (du grec IKNOS = trace).<br />

On trouve dans presque toutes les parties du monde, et<br />

en abondance, des empreintes dues à des dinosaures<br />

que l’on distingue aisément de celles laissées par les<br />

amphibiens (voir à droite).<br />

Ces empreintes apportent de nombreuses informations<br />

concernant l’animal en action, sa démarche, son<br />

comportement grégaire ou non, ses relations avec<br />

d’autres espèces.<br />

Le premier travail consiste à mesurer l’enjambée<br />

(distance entre 2 empreintes du même pied) puis le pas<br />

(distance entre les 2 empreintes antérieures ou les 2<br />

empreintes postérieures), l’angle du pas (voir schéma)<br />

et la largeur de la piste.<br />

Une piste étroite et une longue enjambée sont le signe<br />

d’un bon marcheur ou d’un bon coureur.<br />

Les empreintes<br />

sont préservées<br />

quand,<br />

une fois l’empreinte<br />

faite<br />

(a), les sédiments<br />

creusés<br />

sont remplis<br />

de sédiments<br />

de nature<br />

différente ( b)<br />

et que les 2<br />

couches<br />

durcissent.<br />

Les 2 couches<br />

de sédiments<br />

peuvent se<br />

séparer par la<br />

suite. Dans le<br />

cas où seuls<br />

les sédiments<br />

ayant rempli<br />

l’empreinte<br />

sont conservés<br />

(c) c’est une<br />

contre-empreinte naturelle. Si seuls les sédiments<br />

creusés sont préservés (d), c’est une empreinte naturelle<br />

et on peut s’en servir pour faire des moulages (e).<br />

Les documents de cette page sont extraits d’un article de David<br />

Mossman et William Sarjeant : « Les empreintes des animaux<br />

disparus » paru dans « Pour la Science » de mars 1983.<br />

A gauche : une large piste caractéristique<br />

des amphibiens : sont représentées<br />

les empreintes successives des<br />

pattes antérieures et postérieures d’un<br />

amphibien disparu de la fin du Primaire.<br />

Comme le montrent les triangles<br />

presque équilatéraux, la vitesse et<br />

l’enjambée de l’animal étaient petites.<br />

A droite se trouve une piste plus étroite<br />

caractéristique d’un reptile. Elle<br />

montre les empreintes successives des<br />

pattes antérieures et postérieures d’un<br />

dinosaure. La vitesse et l’enjambée<br />

sont proportionnellement plus grandes,<br />

ce qui dénote une locomotion plus<br />

efficace.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 52


Dessin extrait de « Pour la Science » n° 164 juin 1991.<br />

Evaluation : la foulée est la distance entre 2 empreintes successives du<br />

même pied. De quel mot "foulée" est-il synonyme…<br />

"enjambée" ou "pas" ?<br />

Le dinosaure représenté ici est compsognathus. Les pattes des dinosaures sont<br />

sous le corps et non pas rejetées sur les côtés comme celles des reptiles<br />

actuels. Plus un animal court vite, plus sa foulée est allongée.<br />

B) Les vitesses des dinosaures :<br />

R. Mac Neill Alexander, de l’Université de Leeds, a établi des formules<br />

qui permettent de connaître la vitesse d’un animal à partir de la disposition de<br />

ses empreintes et de la robustesse de ses os.<br />

Les grands dinosaures quadrupèdes (sauropodes) marchaient à une vitesse<br />

de 1m/seconde soit 3,6 km/heure. Les grands dinosaures bipèdes atteignaient<br />

au cours de la marche 2,2 m/s soit 8 km/h. On ne dispose pas d’empreintes de<br />

courses pour ces grands animaux.<br />

Dans les sédiments datés du crétacé moyen de la gorge de la rivière de la<br />

paix en Colombie Britannique, on a trouvé 2100 empreintes. La vitesse<br />

maximale calculée à partir de ces traces correspond à celle d’un dinosaure de<br />

taille moyenne : 16,5 km/heure.<br />

Les vitesses maximales connues pour des dinosaures ont été relevées au<br />

Je suis sûr<br />

d’avoir lu ça<br />

quelque<br />

part…<br />

Un homme parcourt<br />

1 m par seconde<br />

lorsqu’il marche<br />

lentement et 2,2 m/s<br />

quand sa marche est<br />

rapide.<br />

Les champions<br />

courent, en vitesse<br />

de pointe, à 11 m/s<br />

soit 40km/h.<br />

Un cheval de course<br />

atteint 15 à 17 m/s.<br />

Texas. L’un devait peser de l’ordre de 500 kg, l’autre était plus petit et ils courraient tous les deux à 12<br />

m/s soit 43 km/h (donc plus rapides qu’un coureur humain).<br />

Mac Neill estime qu’un apatosaure courait à la manière d’un éléphant, à 7m/s (soit 25 km/h) mais il<br />

pense que les diplodocus ne pouvaient pas courir leurs fémurs étant moins robustes. Toujours d’après<br />

ses calculs, un tyrannosaure aurait pu être distancé par un être humain. Le triceratops galopait comme<br />

un buffle mais à une vitesse légèrement supérieure : 9 m/s soit 32 km/h au lieu de 7 m/s.<br />

C) Les déplacements individuels et collectifs :<br />

Le fait que les dinosaures puissent présenter un instinct<br />

grégaire est illustré par plusieurs séries d’empreintes.<br />

- dans le crétacé inférieur de Lake Eanes au Texas : 25<br />

pistes de dinosaures herbivores bipèdes, probablement des<br />

CAMPTOSAURUS, toutes orientées dans la direction Nord-<br />

Ouest (travaux de John Ostrom).<br />

- dans le trias de Mount Tom, vallée de la rivière<br />

Connecticut, au Massachussets : 19 pistes de dinosaures carnivores EUBRONTES marchant dans le<br />

sable humide, de front, dans la même direction (Est en Ouest)… Comportement de chasse en groupe ?<br />

(Travaux de John Ostrom).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 53


- dans le crétacé moyen de la gorge de la rivière de la Paix en Colombie Britannique : traces<br />

laissées par un troupeau d’hadrosaures. Les empreintes des jeunes recouvrent souvent celles des adultes<br />

comme s’ils les suivaient. A noter que<br />

des traces attribuées à un hadrosaure<br />

du crétacé supérieur dans la province<br />

canadienne de l’Alberta, montrent,<br />

sous la plante des pieds et sous les<br />

doigts des membres postérieurs, des<br />

coussinets probablement destinés à<br />

amortir les effets du poids de l’animal.<br />

D) Les poursuites et la chasse :<br />

A Paluxy Creek (formation de l’état<br />

du Texas), Ronald Bird a découvert<br />

2 pistes superposées imprimées dans<br />

une plaine marécageuse :<br />

* La 1 ère correspond à d’énormes<br />

empreintes d’une profondeur de plus<br />

de 10 cm, considérées comme celles<br />

d’un brontosaure = apatosaure. Ces<br />

traces révèlent que ce quadrupède<br />

était un bon coureur terrestre, alors<br />

que les brontosaures avaient d’abord<br />

été décrits comme des animaux uniquement<br />

aquatiques marchant sur le<br />

fond vaseux.<br />

* Par-dessus la 1 ère piste, on trouve<br />

celle d’un dinosaure bipède à 3<br />

doigts, vraisem-blablement un<br />

apatosaurus, espèce carnivore qui<br />

devait poursuivre le brontosaure.<br />

Rappelons que le brontosaure<br />

pouvait atteindre 30 tonnes et<br />

l’allosaure 2 tonnes. Le rapport de 1<br />

à 15 est surprenant… mais on a<br />

découvert un brontosaure qui portait<br />

des marques de dents d’allosaure.<br />

30 tonnes. Longueur : 20 mètres. Vivait en<br />

Amérique du Nord<br />

Découverte de Ronald Bird en 1944 au Texas, à Paluxy<br />

Creek, dans des terrains du mésozoïque<br />

(= terrains de l’ère secondaire).<br />

Les plus grandes empreintes sont celles d’un dino-saure<br />

quadrupède herbivore (probablement un apatosaure =<br />

brontosaure).<br />

Les empreintes à 3 doigts, plus petites et<br />

visibles à gauche des précédentes, sont celles<br />

d’un dinosaure bipède carnivore<br />

(vraisemblablement de l’espèce allosaurus).<br />

Le carnivore se déplaçait dans la même<br />

direction de l’herbivore, semble t-il à sa<br />

poursuite.<br />

2 tonnes. 10 m de longueur.<br />

Vivait en Amérique du Nord, en<br />

Afrique et en Australie.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 54


E) Les carnassiers pouvaient poursuivre leurs proies dans l’eau :<br />

* Il semble que des sauropodes tels les apatosaures aient pu se déplacer dans l’eau : une autre<br />

piste mise en évidence par Ronald Bird, et ayant appartenu à un sauropode, est uniquement<br />

constituée de marques laissées par les membres antérieurs (à l’exception d’une unique trace<br />

de patte postérieure gauche). Le reptile herbivore devait se déplacer en milieu aquatique à la<br />

façon des hippopotames actuels, l’arrière du corps flottant dans une eau peu profonde et les<br />

pattes antérieures assurant la progression en s’appuyant sur le fond.<br />

* Des empreintes de grande taille ayant appartenu à un dinosaure carnivore ont été<br />

découvertes dans des sédiments jurassiques. Il s’agit d’empreintes de doigts et de griffes<br />

comme si l’animal avait été particulièrement léger ce qui a conduit à penser qu’il se déplaçait<br />

dans l’eau (voir dessin ci-dessous dû à Matthew Hyman). Ses proies ne pouvaient donc lui<br />

échapper en fuyant dans en milieu liquide.<br />

F) Des dinosaures sauteurs (travaux de P. Bernier 1983-1984)<br />

Près du petit village de Cerin, à 15 km à l’Est de Belley (département de l’Ain) et à 10 km au<br />

Sud-Est du sur(ré)générateur de Creys-Malville (département de l’Isère) ont été découvertes,<br />

dans les calcaires lithographiques, en 1984, des traces formant plusieurs pistes d’un aspect<br />

nouveau.<br />

A l’époque, Cerin correspondait à une île située au-dessus d’un ancien récif corallien,<br />

couverte de sortes de palmiers (les "benettitales") et envahie par endroit par des lagunes où<br />

vivaient des crocodiles des alligators et des tortues.<br />

Les empreintes semblent avoir appartenu à un animal bipède de bonne taille : les pattes sont<br />

séparées par une distance de 1 m à 1,40 m. La ligne des 2 pieds est perpendiculaire à la<br />

direction du mouvement et l’enjambée varie de 1, 40 m à 2, 20 m. Il existe à l’arrière un<br />

bourrelet de propulsion. L’animal semble donc s’être déplacé par bonds.<br />

Un tel type d’empreinte n’avait jamais été rencontré jusqu’alors dans des terrains d’âges<br />

jurassique et crétacé (le gisement de Cerin remonte au jurassique supérieur : - 140 millions<br />

d’années).<br />

Qui était le propriétaire de ces empreintes ?<br />

« Pour la Science », mars 1983.<br />

On sait que les reptiles primitifs étaient pourvus de membres disposés latéralement puis que<br />

ceux-ci ont pris progressivement une disposition verticale chez certaines espèces (reptiles<br />

mammaliens, dinosaures).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 55


Document extrait du livre de Björn Kurten : « Le monde des dinosaures ». Hachette 1968.<br />

La locomotion bipède ne se rencontre que dans 2 groupes de dinosaures : les théropodes et les<br />

ornithopodes.<br />

• Les ornithopodes (= "dinosaures à pattes d’oiseau") avaient les ongles des pieds en fait<br />

transformés en sabots et étaient de forme lourde… on les imagine mal se déplacer par bonds.<br />

• Alors que les théropodes, dinosaures carnivores (regroupant les coelurosaures de taille<br />

modeste + les carnosaures de grande taille), avaient des griffes.<br />

Les empreintes de Cerin correspondent à des pieds d’une largeur de 15 à 25 centimètres à 3<br />

doigts visibles (donc 3 doigts porteurs mais il en existait peut-être 4 ou 5) terminés par des<br />

griffes. Nous sommes donc en présence d’une piste de théropode (grand cœlurosaure ou petit<br />

carnosaure ?).<br />

Déplacement d’un théropode sauteur (de morphologie hypothétique) dans une<br />

lagune temporairement exondée à Cerin. La queue ne portait pas sur le sol lors<br />

des déplacements. On lui a donné le nom de Saltosauropus latus.<br />

Document extrait de « La Recherche » n°160 de novembre 1984.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 56


?<br />

I- HOMEOTHERMES ET POÏKILOTHERMES :<br />

Tous les êtres vivants produisent de la chaleur, cette production étant liée aux combustions<br />

cellulaires. Parmi les vertébrés, on a l’habitude de distinguer ceux à "sang chaud" et ceux à<br />

"sang froid".<br />

A) LES VERTEBRES À "SANG CHAUD" :<br />

Ce sont les oiseaux et les mammifères. Ils maintiennent la température de leur corps à un<br />

niveau constant (37 °C chez l’homme, 38 °C chez la baleine, 39 °C chez le lapin et chez le<br />

chien, 42 °C chez la poule et le canard)<br />

Dans nos régions tempérées, la température interne de ces animaux est donc supérieure à celle<br />

du milieu ambiant… d’où le nom d’animaux "à sang chaud". Les biologistes préfèrent le terme<br />

d’ENDOTHERMES qui indique que la principale source de chaleur est d’origine interne ou<br />

celui d’HOMÉOTHERMES (de homoios = semblable et thermos = chaleur) qui se réfère à la<br />

permanence de la température de l’organisme.<br />

Les oiseaux et les mammifères sont bien isolés du milieu extérieur par leur plumage ou leur<br />

fourrure et par leur graisse.<br />

La constance de leur température corporelle est liée à une fonction : la régulation thermique<br />

ou thermorégulation. Leur homéothermie résulte en effet d’un équilibre entre production de<br />

chaleur et déperdition calorique.<br />

- En cas de lutte contre le froid, il y a augmentation de la production de chaleur (frissons,<br />

libération hormones surrénaliennes et thyroïdiennes qui accroissent les activités cellulaires) et<br />

diminution des pertes thermiques (par baisse du débit sanguin au niveau de la peau, par<br />

hérissement des plumes et horripilation des poils et augmentation de leurs qualités isolantes<br />

durant la « mauvaise » saison…)<br />

A ces mécanismes physiologiques, s’en ajoutent d’autres d’ordre comportemental : repliement<br />

sur soi, tendance au regroupement, construction ou recherche d’abris et modification du régime<br />

alimentaire (avec augmentation de l’ingestion des graisses).<br />

- En cas de lutte contre une élévation de température, on pourrait penser qu’il y a<br />

diminution de la thermogenèse (= production de chaleur) et augmentation de la thermolyse (=<br />

perte de chaleur). En fait, seul le second mécanisme<br />

intervient. La thermogenèse ne passe par une valeur<br />

minimum que lorsque sont remplies les conditions<br />

du métabolisme basal.<br />

L’augmentation de la déperdition se produit grâce à<br />

une dilatation des vaisseaux de la peau, par<br />

accroissement de la sudation ou encore par<br />

polypnée thermique (cf. halètement du chien) chez<br />

les animaux dépourvus de glandes sudoripares.<br />

A ceci s’ajoutent des mécanismes comportementaux<br />

: recherche d’abris, diminution de<br />

l’activité musculaire, ingestion de boissons<br />

fraîches…<br />

Les dinosaures<br />

avaient-ils le<br />

sang chaud ?<br />

Métabolisme basal :<br />

Quantité de chaleur produite, en 1<br />

heure et par mètre carré de surface<br />

corporelle, par un homéotherme à<br />

jeun depuis 12 heures, au repos<br />

<strong>complet</strong> et à la température de<br />

neutralité thermique (= température<br />

pour laquelle le sujet n’éprouve ni<br />

sensation de chaud, ni sensation de<br />

froid = température pour laquelle les<br />

mécanismes thermorégulateurs n’ont<br />

pas à intervenir).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 57


B) LES VERTEBRES À "SANG FROID" :<br />

Les poissons, les amphibiens et les reptiles actuels sont des animaux à "sang froid". Cette<br />

expression est fréquemment inadéquate car un lézard qui se dore au soleil n’a pas<br />

particulièrement le sang froid. Cela signifie simplement que leur température suit celle du<br />

milieu extérieur. Le fait que le milieu ambiant constitue leur principale source de chaleur est à<br />

l’origine de leur désignation sous le nom d’ECTOTHERMES. On dit encore<br />

POÏKILOTHERMES ou PŒCILOTHERMES (du grec poikilos = variable et thermos =<br />

chaleur) ou HÉTÉROTHERMES.<br />

Leur production interne de chaleur faible et leur peau nue ou écailleuse à mauvaise<br />

isolation thermique les rendent spécialement exposés aux changements de saison.<br />

Ce qui précède ne signifie pas que toute régulation thermique leur soit impossible. Les reptiles,<br />

en particulier, disposent de moyens physiologiques :<br />

* L’activité musculaire, chez les grands serpents, peut augmenter leur température interne de 3<br />

à 5 °C.<br />

* Dans les régions tempérées, la température interne des lézards en activité est comprise entre<br />

34 et 40 °C, quelle que soit celle de l’air ambiant.<br />

* Le lézard chackwallah (sorte d’iguane du sud des U.S.A. et du Mexique) et les « tortuesboîtes<br />

» peuvent diminuer leur température interne grâce au halètement.<br />

A ces moyens physiologiques s’en ajoutent d’autres liés au comportement : modification de<br />

l’orientation du corps par rapport au soleil, enfouissement dans le sable, recherche d’une<br />

crevasse ou d’un couvert végétal… En régions désertiques, certains reptiles diurnes peuvent<br />

même devenir temporairement nocturnes ou entrer en estivation (= suspension de toute activité<br />

durant la « saison chaude »).<br />

C) LES REPTILES FOSSILES :<br />

Les mammifères et les oiseaux ayant des origines reptiliennes, on peut raisonnablement penser<br />

qu’il a dû exister entre reptiles et oiseaux d’une part (archæoptéryx ?) et entre reptiles et<br />

mammifères d’autre part… des intermédiaires présentant des essais de régulation thermique.<br />

Représentation revue corrigée de<br />

l’archæoptéryx…<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 58


II- LES DINOSAURES ETAIENT-ILS HOMEOTHERMES ?<br />

A) Les informations apportées par la structure de l’os :<br />

La partie la plus externe de l’os, celle que les radiologues nomment la<br />

corticale) est constituée d’os compact qui prend naissance en 2 temps :<br />

- Une gaine conjonctive, le périoste (du grec péri = autour et osteon = os)<br />

appose sous lui des couches successives d’os dit<br />

« lamellaire », assurant ainsi la croissance en épaisseur de<br />

la pièce osseuse.<br />

- L’os lamellaire est rapidement remanié dans sa presque<br />

totalité et il y a mise en place d’os compact, lui-même<br />

constitué d’éléments de base : les ostéones ou « système de<br />

Havers » chacun d’entre eux contenant 1 vaisseau sanguin.<br />

S’il se plante…<br />

ça va chauffer !<br />

Schéma tridimensionnel<br />

d’un ostéone ou « système de<br />

Havers ».<br />

Les schémas1, 2, 3 et 5 sont extraits de l’ « abrégé d’histologie » de J. Poirier, J-L Ribadeau-Dumas. Editions Masson. 1974.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 59


Le système de Havers (qui fait que chaque os contient de nombreux vaisseaux sanguins) existe<br />

chez les homéothermes (mammifères, oiseaux) mais pas chez les poïkilothermes tels les reptiles<br />

actuels, les amphibiens et les poissons.<br />

A gauche : coupe d’os de dinosaure, à droite coupe d’os<br />

d’un homéotherme (ici la vache) : il existe dans les 2 cas<br />

un système de Havers.<br />

Doc. Extrait du livre de Michael Benton : « Le monde préhistorique »<br />

aux Deux Coqs d’Or.<br />

Or, on constate que l’os<br />

Haversien se rencontre aussi dans 3<br />

groupes de reptiles fossiles :<br />

Les dinosaures et les ptérosaures<br />

ou reptiles volants.<br />

Les reptiles mammaliens du<br />

groupe des THERAPSIDES (mais<br />

pas par leurs ancêtres de l’ère<br />

primaire du groupe des<br />

pélycosauriens).<br />

Un autre argument<br />

s’appuyant sur la structure du tissu osseux vient à l’appui de cette théorie :<br />

Chez les poïkilothermes, l’os arrête sa croissance en épaisseur en saison froide du fait de la baisse<br />

de la température interne et reprend son activité au retour des « beaux jours ». Il s’ensuit<br />

l’apparition d’anneaux (« croissance annelée ») qui (comme dans le cas des troncs d’arbres)<br />

peuvent être décomptés afin de déterminer l’âge de l’animal. Ce qui précède ne peut être valable<br />

que s’il existe des saisons suffisamment marquées.<br />

Chez les homéothermes, du fait d’une température interne constante, de tels anneaux<br />

n’apparaissent pas.<br />

Des coupes pratiquées dans des os de reptiles fossiles montrent que des cernes annuels sont<br />

visibles chez les ancêtres des tortues, des lézards, des crocodiles et des reptiles mammaliens du<br />

groupe des pélycosauriens.<br />

La même structure se retrouve également dans les<br />

os d’un petit groupe de reptiles aquatiques<br />

fossiles qui se nourrissait de poissons et qui vivaient<br />

à la fin de l’ère primaire (début du Permien) en<br />

Afrique du Sud et au Brésil : les mésosauriens<br />

comme mesosaurus (dont la place dans la<br />

classification des reptiles est incertaine).<br />

Par contre, les anneaux sont absents chez les<br />

dinosaures et les reptiles mammaliens thérapsides.<br />

Il faut néanmoins « tempérer » ces résultats car, à<br />

l’ère secondaire, les saisons étaient peu marquées.<br />

Dessins : David Lambert.<br />

J’ignore s’il existe des résultats tangibles portant sur l’étude des os des ptérosaures, mais leur<br />

pelage est un signe d’endothermie.<br />

CONCLUSION PROVISOIRE : LES DINOSAURES SERAIENT DES HOMEOTHERMES.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 60


En 1996 a été découvert dans le Sud Dakota<br />

« Willo », un dinosaure végétarien du groupe des<br />

ornithopodes, d’une longueur de 4 mètres, d’un<br />

poids de 300 kg et vieux de 66 millions d’années.<br />

L’ossature de la cage thoracique était<br />

B) La structure du cœur :<br />

particulièrement bien préservée. Le Dr Andrew<br />

Le cœur de « Willo », un dinosaure du groupe<br />

Kuzmitz a pratiqué une tomographie assistée par<br />

des thescelosaurus (ce qui signifie<br />

ordinateur de la région thoracique. Les images<br />

"merveilleux lézard"). Ici, la cage thoracique,<br />

tridimensionnelles ont révélé la structure du<br />

cœur : 2 cavités voisines (vraisemblablement les<br />

bien préservée protégeait le cœur.<br />

ventricules) et une structure tubulaire positionnée<br />

comme une aorte unique. Les oreillettes, très minces, se sont<br />

probablement effondrées au moment de la mort.<br />

Les reptiles actuels non crocodiliens possèdent un cœur à 2<br />

oreillettes mais dont le ventricule présente une cloison<br />

incomplète séparant partiellement une chambre ventrale d’une<br />

chambre dorsale. Ce n’est qu’avec les crocodiles, les oiseaux<br />

et les mammifères qu’apparaît une cloison complète séparant<br />

ici le ventricule en une cavité droite et une cavité gauche.<br />

Tous les reptiles actuels sont pourvus de 2 aortes. La gauche<br />

disparaîtra chez les oiseaux et la droite chez les mammifères.<br />

L’étude du cœur de willo conduit à penser qu’il est plus<br />

proche de celui des oiseaux et des mammifères que de celui<br />

des reptiles actuels et qu’il s’agit en conséquence<br />

probablement d’un animal à « sang chaud ».<br />

C) L’argument des besoins énergétiques :<br />

Les besoins énergétiques (et donc la consommation<br />

d’aliments) d’un animal à « sang chaud » sont bien plus<br />

élevés que ceux d’un animal à « sang froid ».<br />

Un éléphant d’Afrique, homéotherme d’un poids de 5 à 7,5<br />

tonnes, doit consommer quotidiennement un minimum de 50<br />

kg de nourriture. La quantité de fourrage ingérée peut même<br />

atteindre 100 kg et on peut estimer qu’un éléphant passe 10<br />

heures par jour à se nourrir.<br />

Pensons aux sauropodes (diplodocus 10 tonnes, apatosaurus =<br />

brontosaure 30 t, brachiosaurus 80 t…) : on imagine mal<br />

qu’ils aient pu être des dinosaures à sang chaud.<br />

La quantité de nourriture qu’ils auraient dû avaler, et compte<br />

tenu de leur poids, semble dépasser largement leurs capacités<br />

de prélèvement. Il leur aurait fallu manger environ 150 kg<br />

de nourriture par jour s’ils étaient à sang froid et 1 tonne<br />

s’ils étaient à sang chaud.<br />

Rations de viande :<br />

le lézard mange son propre poids<br />

de nourriture en 60 jours, le<br />

guépard en 10 jours, le lion en 8,5<br />

jours et le chien sauvage en 6,5<br />

jours. S’ils étaient à sang froid, les<br />

dinosaures carnivores avaient<br />

l’appétit de a. S’ils étaient à sang<br />

chaud l’appétit de b, c ou d.<br />

Document extrait du « Guide <strong>complet</strong><br />

des dinosaures » par David Lambert.<br />

Editions Larousse.<br />

A noter néanmoins que les dinosaures étaient pourvus d’un<br />

2 ème palais qui leur permettait de se nourrir sans cesser de respirer et qui accroissait donc leur<br />

capacité de prélèvement.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 61


SYNTHESE :<br />

Un consensus semble actuellement s’établir entre les spécialistes : les dinosaures seraient<br />

ni des animaux à sang chaud ni des animaux à sang froid, mais des espèces « à sang tiède », des<br />

animaux engagés dans la voie de l’endothermie sans pour autant la maîtriser.<br />

Les reptiles mammaliens du groupe des thérapsides auraient mieux réussi leur homéothermie.<br />

La mise en évidence de traces de vibrisses (= poils tactiles de la face) permet de penser qu’ils<br />

possédaient une véritable fourrure isolante. Des reliquats de glandes sudoripares ont également<br />

été observées sur le museau. On considère qu’ils ont atteint un stade comparable à celui des<br />

ornithorynques et échidnés (= mammifères primitifs actuels qui pondent des œufs) dans le<br />

maintien de leur température interne.<br />

III- LE ROLE DES VOILES ET PLAQUES OSSEUSES :<br />

A) VOILES :<br />

On admet généralement que les voiles tendues<br />

sur le dos :<br />

- De certains reptiles mammaliens pélycosauriens<br />

(Edaphosaurus et Dimetrodon)<br />

- Du reptile saurischien carnosaure Spinosaurus.<br />

- Du dinosaure avipelvien ornithopode Ouranosaurus.<br />

1… captaient la chaleur matinale et permettaient ainsi<br />

aux reptiles engourdis de devenir actifs plus<br />

rapidement.<br />

2… éliminaient à la faveur de la fraîcheur et de la brise<br />

du soir, la chaleur emmagasinée durant la journée.<br />

3… dissipaient l’excès de chaleur suivant un effort<br />

musculaire important sous un climat chaud, lorsque les<br />

animaux se plaçaient à couvert.<br />

B) PLAQUES OSSEUSES :<br />

Des études poussées effectuées sur des plaques<br />

de stégosaures ont abouti à l’idée qu’elles n’étaient<br />

qu’un assez mauvais système de captation de la chaleur<br />

mais qu’elles correspondaient par contre à un excellent<br />

mécanisme dissipateur fonctionnant par convection.<br />

Stégosaure illustrant un timbre polonais.<br />

Dessins : David Lambert.<br />

Dessin : David Lambert.<br />

Convection : les molécules de l’air<br />

ambiant se réchauffent au contact<br />

des plaques mais sont renouvelées<br />

par d’autres du fait des déplacements<br />

de l’air ou de l’individu.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 62


Les oiseaux diffèrent des reptiles essentiellement par des adaptations liées à leur capacité de voler,<br />

la possession de plumes constituant sans doute le caractère le plus marquant.<br />

II- L’ARCHAEOPTERYX (= "plume ancienne") :<br />

Chacun a entendu parler de l’archéoptéryx (Archæoptéryx en latin) dont 7 exemplaires ont été<br />

découverts dans le jurassique supérieur de Bavière (les deux derniers en 1987 et 1992) dans des<br />

couches de calcaire fin (calcaire lithographique) remontant à 145 millions d’années.<br />

C) ETUDE DE L’ANIMAL :<br />

Cet animal, de la taille d’une corneille, présente à la fois :<br />

* des caractéristiques reptiliennes : tête munie de mâchoires dentées, vertèbres du cou biconcaves,<br />

côtes non reliées entre elles par des saillies ou apophyses, bassin, queue longue (23 vertèbres) …<br />

* des caractéristiques d’oiseaux :<br />

articulation de la mâchoire (par le biais d’un<br />

"os carré" à double tête), pubis dirigé vers<br />

l’arrière, clavicules qui fusionnent vers<br />

l’avant pour former une fourchette, os<br />

creusés de cavités et, bien sûr, présence de<br />

plumes sur les ailes et sur la queue…<br />

Empreinte de plume<br />

découverte en 1860<br />

dans la carrière de calcaire<br />

lithographique de<br />

Solnhofen (Bavière).<br />

Des dinosaures à<br />

l’origine des<br />

oiseaux ?<br />

Fossile d’Archæoptéryx n° 6 (1987) initialement<br />

pris pour un petit dinosaure appelé compsognathus,<br />

ici, le plumage n’est pas nettement<br />

distinct et il manque des parties du crâne.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 63


Les 3 doigts des pattes antérieures étaient très<br />

développés, sans fusion des métacarpiens,<br />

mobiles et pourvues de longues griffes<br />

acérées.<br />

Le bassin et les pattes postérieures indiquent<br />

que l’archéoptéryx était un bon coureur.<br />

A noter que la fourchette, os typique des<br />

oiseaux (mais qui existe aussi chez les<br />

dinosaures théropodes du crétacé), est absente<br />

chez l’Archéoptéryx d’Eichstätt. On pense<br />

que, chez les individus jeunes, elle était<br />

cartilagineuse et donc non conservée au cours<br />

de la fossilisation.<br />

L’anatomie de l’archéoptéryx le fait<br />

considérer comme un maillon intermédiaire<br />

entre les reptiles et les oiseaux.<br />

A noter pourtant que l’archéoptéryx diffère<br />

des oiseaux par plusieurs points :<br />

* Il ne présentait pas de sternum ossifié et des<br />

côtes ventrales occupaient son emplacement.<br />

* Les métacarpiens n’étaient pas soudés.<br />

* Ses os n’étaient pas pneumatisés.<br />

* Le bassin n’était pas allongé contrairement à<br />

celui des oiseaux actuels.<br />

* Il n’existait pas de pygostyle (partie<br />

résultant de la fusion des vertèbres caudales et<br />

liée à l’atrophie de la queue chez les oiseaux).<br />

Dessins : « Pour la<br />

Science » n° 147.<br />

Janvier 1990.<br />

Peter Wellnhofer.<br />

Archéoptéryx d’Eichstätt : le + pt exemplaire trouvé.<br />

Les plumes deviennent visibles en lumière rasante.<br />

A noter la présence de côtes ventrales chez l’archéoptéryx qui n’existent plus chez les oiseaux actuels.<br />

Si l’on retient l’hypothèse du maillon intermédiaire entre reptiles et oiseaux, il devient alors<br />

nécessaire de préciser ses origines reptiliennes.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 64


B) ETUDE DE LA FILIATION DE l’ARCHAEOPTERYX:<br />

D’après John Ostrom, paléontologue de l’Université de Yale (U.S.A.), l’ARCHAEOPTERYX se<br />

révèle étonnamment semblable à un petit dinosaure bipède carnivore du groupe des théropodes :<br />

COMPSOGNATHUS et doit être considéré comme un cœlurosaure, même s’il s’en distingue par la<br />

présence de plumes.<br />

Dessins : « Pour la Science » n° 147. Janvier 1990.<br />

Compsognathus : 60 cm Archaeopteryx : 30 cm<br />

A noter que les membres antérieurs d’archéoptéryx sont plus longs que ceux de Compsognathus et<br />

que tous les 2 présentent des côtes ventrales, non reliées aux autres parties du squelette, telles qu’il<br />

en existe encore actuellement chez les lézards et les crocodiles (elles existaient aussi chez les 1ers<br />

amphibiens et reptiles).<br />

Pour Ostrom, la lignée évolutive menant aux oiseaux serait la suivante :<br />

Reptile diapside thécodonte dinosaure sauripelvien cœlurosaure oiseau<br />

Il peut paraître surprenant de faire dériver les oiseaux de dinosaures à bassin de reptile et on penserait plus<br />

volontiers à rechercher leur origine parmi les dinosaures à bassin d’oiseau comme l’a fait Galton (1970).<br />

Pourtant, toutes les recherches actuelles confirment l’hypothèse d’Ostrom.<br />

Walker (1972), lui, situe l’origine des oiseaux parmi les ancêtres des crocodiles :<br />

Reptile diapside thécodonte reptile arboricole du trias<br />

<br />

Archæoptéryx<br />

<br />

Crocodiles qui auraient donc<br />

Oiseaux<br />

totalement changé de milieu.<br />

Les théories d’Ostrom et de Walker sous-tendent aussi des modes de vie totalement différents :<br />

- J. Ostrom considère qu’archéoptéryx était un reptile se déplaçant sur le sol comme<br />

compsognathus et qu’il utilisait ses ailes emplumées pour capturer les insectes dont il se nourrissait. Ces<br />

ailes l’auraient amené au seuil du vol et il aurait pu effectuer un court vol battu.<br />

- A.D. Walker voit, en fait, l’acquisition du vol s’effectuer à partir d’un stade arboricole, l’<br />

archæoptéryx (ou son ancêtre) se serait jeté de l’arbre et aurait pratiqué un vol plané. L’étude des griffes<br />

de l’animal (qui ressemblent à celles des pics, des chauves-souris et des écureuils) montre qu’il pouvait<br />

effectivement grimper aux arbres.<br />

En juin 2000, 9 chercheurs ont publié dans « Science » un article qui fait remonter la plume à 220<br />

millions d’années… Ces spécialistes ont réexaminé un archosaure du groupe des thécodontes<br />

pseudosuchiens (voir page 11) du trias : Longisquama insignis considéré comme arboricole. Il avait été<br />

décrit en 1970 comme présentant sur le dos, 2 rangées parallèles de fort longues écailles. Selon ces<br />

auteurs, les écailles en question sont des plumes !!!<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 65


Longisquama était-il pourvu<br />

d’écailles ou de plumes ?<br />

Des paléontologues américains dont Terry<br />

Jones, zoologue à l'Université de l'Etat de<br />

l'Oregon, ont donc repris l’étude du fossile<br />

Longisquama découvert en 1969 au<br />

Kirghizistan par Alexander Sharov et qui se<br />

trouvait depuis dans un musée de Moscou.<br />

Ce reptile diapside d’Asie centrale, vieux de<br />

220 millions d'années évoque un petit lézard<br />

d'environ 25 cm de long. Il se déplaçait en<br />

planant d'arbre en arbre, s'aidant de 12<br />

structures dorsales montées sur la colonne<br />

vertébrale… et non pas sur les membres<br />

antérieur ou la queue. De toutes façon,<br />

apparemment, sa musculature n’autorisait<br />

pas le vol.<br />

Les chercheurs américains sont persuadés<br />

que les longues écailles dorsales correspondent à des plumes…<br />

plumes fixées sur un reptile qui vivait donc quelques 75 millions<br />

d'années avant l'apparition d'archéoptéryx considéré comme l'ancêtre<br />

des oiseaux.<br />

"Même si l'on ignore les plumes, cet animal ressemble à l'ancêtre<br />

d'un oiseau. Les dents, la structure pectorale, le cou et le crâne<br />

ressemblent à ceux des oiseaux". Terry Jones.<br />

Longisquama http://www.ento.vt.edu/~sharov/reptiles/longisq.html<br />

Mais la théorie ne fait pas l'unanimité. Tout le débat tourne<br />

finalement autour de ces fameuses structures dorsales. S’agit-il<br />

d’écailles ou bien de plumes ?<br />

"Je ne pense pas que ces choses-là soient des plumes",<br />

affirme Luis Chiappe, spécialiste de l'évolution des oiseaux au<br />

Musée d'histoire naturelle de Los Angeles.<br />

Richard Prum, un ornithologue de l'Université du Kansas a<br />

eu l'occasion d'examiner le fossile… "Ils ont tellement tort que s'en<br />

Longisquama<br />

Photographie provenant du site<br />

http://news.bbc.co.uk/hi/english/sci/tech/newsid<br />

Ecaille ou plume ?<br />

Photographie provenant<br />

du site du fils<br />

d’Alexander Sharov,<br />

découvreur du fossile.<br />

http://www.ento.vt.edu/~shar<br />

ov/reptiles/longisq.html<br />

est à peine croyable. Leurs résultats ne seraient pas publiés dans une revue d'ornithologie de<br />

troisième classe. C'est assez scandaleux".<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 66


C) L’ARCHAEOPTERYX VOLAIT-IL ?<br />

La majorité des chercheurs voient dans<br />

l’archéoptéryx un mauvais voilier (qu’il ait été<br />

arboricole ou terrestre)… il ne disposait pas en effet de<br />

sacs aériens (= prolongements des poumons, se<br />

localisant dans la tête et le tronc et émettant des<br />

diverticules dans les os) contrairement aux oiseaux<br />

actuels.<br />

* Mais l’étude des plumes effectuée par Alan<br />

Feduccio et M.B. Tordoff en 1979 ne va pas dans ce<br />

sens.<br />

On sait que les grandes plumes des ailes ou rémiges<br />

sont asymétriques chez les oiseaux volants actuels (en<br />

d’autres termes, « le rachis » est plus proche du « bord<br />

antérieur » ou « bord d’attaque » de la plume que de<br />

son bord postérieur.<br />

Chez les oiseaux contemporains incapables de voler,<br />

telle l’autruche, le rachis devient un axe de symétrie<br />

c’est-à-dire qu’il est à égale distance des bords<br />

antérieur et postérieur de la plume.<br />

Chez l’archéoptéryx, les rémiges sont dissymétriques…<br />

comme chez les oiseaux capables de voler aujourd’hui :<br />

l’archéoptéryx devait voler et bien voler.<br />

* Oui, me direz-vous, mais l’étude des archéoptéryx<br />

a montré qu’ils étaient dépourvus de muscles<br />

supracoracoïdiens, ceux qui assurent chez les oiseaux le<br />

relèvement des ailes.<br />

Feduccio et Olson (1979) vous répondraient :<br />

1. Que les mammifères volants (chauves-souris)<br />

sont dépourvus de tels muscles et que l’aile est relevée<br />

par des muscles dorsaux : les deltoïdes.<br />

2. Que M. Sy a sectionné le tendon du muscle<br />

supracoracoïdien chez des corneilles et des pigeons et a<br />

pu constater que ceux-ci continuaient à voler grâce à<br />

leur musculature dorsale. Le vol battu restait possible,<br />

mais ces oiseaux devenaient incapables de s’élever à<br />

partir du sol.<br />

… Voici les archéoptéryx s’envolant des arbres, mais<br />

capable de pratiquer le vol battu (ce qui n’exclut pas<br />

que leur ancêtre ait pratiqué le vol plané).<br />

L’apparition des oiseaux et de leur<br />

plumage reste une des questions les plus<br />

fascinante de la paléontologie…<br />

L’opinion selon laquelle la plume<br />

des oiseaux proviendrait de l’écaille<br />

des reptiles est bien ancrée… mais<br />

n’est pas étayée par les données<br />

paléontologiques.<br />

En haut, archéoptéryx atterrissant et<br />

en bas, archéoptéryx grimpant sur un<br />

arbre (théorie du grimpeur volant).<br />

Dessins de Manfred Reichel.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 67


1) Certains prétendent que nos ancêtres, à nous<br />

oiseaux, étaient des bestioles capables de<br />

grimper aux arbres. Nous nous serions ensuite<br />

jetés dans le vide et nous aurions plané jusqu’au<br />

sol… Ce n’est que par la suite que nous serions<br />

devenus capables de battre des ailes…<br />

3) La taille de nos tapettes à insectes (ou de nos<br />

ailes si vous préférez) aurait progressivement<br />

augmenté et… un beau jour, arrière-arrièregrand<br />

papa serait parvenu à s’élever du sol en<br />

pratiquant le vol battu.<br />

Le vol des<br />

premiers<br />

oiseaux :<br />

2 hypothèses…<br />

2) D’autres pensent au contraire que<br />

nous étions, à l’origine, des bipèdes<br />

terrestres et coureurs, bien incapables de<br />

grimper aux arbres. Nous aurions alors<br />

utilisé nos ailes pour refiler des baffes<br />

aux insectes, ceci dans le but de les<br />

assommer puis de les gober.<br />

4) Vol plané en partant du haut ou vol<br />

battu en partant du bas ?…<br />

Grande question qui concerne le<br />

démarrage… mais personne ne semble<br />

s’intéresser à l’arrivée… C’est pourtant<br />

crucial… non !?<br />

Dessins : « Le Mulot »<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 68


II- DES OISEAUX PLUS RECENTS :<br />

2 PETITS DINOSAURES CHINOIS : SINOSAUROPTERYX ET CAUDIPTERYX<br />

ET DE VRAIS OISEAUX CHINOIS ET MONGOLS…<br />

Ils sont des centaines à avoir été<br />

découverts dans des sédiments lacustres de<br />

la province du Liaoning au Nord-Est de la<br />

Chine. Agés d’environ 140 millions<br />

d’années, ils semblent avoir vécu au tout<br />

début du Crétacé.<br />

Certains appartiennent à la famille des<br />

théropodes (celle du velociraptor) comme<br />

Sinosauropteryx et Caudipteryx et d’autres<br />

sont des oiseaux comme Confuciusornis<br />

sanctus, Liaoningornis et Chaoyangia.<br />

* Sinosauropteryx. Extrêmement bien<br />

conservés, il porte comme un « duvet ». Ce<br />

« duvet » court sur la tête et le cou et tout au<br />

long de la colonne vertébrale (de l’arrière du<br />

Reconstitution du sinosauroptéryx…<br />

M.W. Spernick. Nature.<br />

crâne au bout de la queue)… Il semble en fait que ce « duvet recouvrait tout le corps. Il pouvait<br />

contribuer à l’isolation thermique de l’animal mais n’aurait pu en aucun cas jouer un rôle pour<br />

s’élever du sol. L’un des 3 exemplaires de fossiles renferme des œufs prêts à pondre et un autre des<br />

restes de son dernier repas : un lézard gobé d’une seule bouchée.<br />

Sinosauroptéryx ne se trouve pas sur la lignée des oiseaux. Il s’agit en fait d’un théropode. La<br />

présence du « duvet » indique simplement que ce caractère devait être assez répandu.<br />

* Caudipterix zoui bien qu’inapte au vol, était muni de courtes plumes sur l’ensemble du corps,<br />

de longues rémiges (= grandes plumes des ailes) et, comme son nom l’indique, de plumes<br />

allongées localisées sur la queue : les rectrices. Nous sommes ici en en présence d’un dinosaure<br />

terrestre coureur et emplumé.<br />

* Confuciusornis, maintenant connu à plusieurs centaines d’exemplaires, était un oiseau primitif<br />

de la taille d’une pie. Son crâne de 5 cm de long est percé de grandes orbites. La mâchoire semble<br />

être dépourvue de dents mais est creusée de nombreuses petites cavités et pores qui paraissent<br />

indiquer la présence d’un bec corné. Si c’est bien le cas, Confuciusornis serait le plus ancien oiseau<br />

pourvu d’un bec.<br />

La main, à 3 doigts, est pourvue de fortes griffes courbes et les os du métacarpe ne sont pas soudés<br />

(contrairement aux oiseaux actuels). Le squelette du membre postérieur ressemble beaucoup à<br />

celui d’Archéoptéryx et il se termine par un pied de bon coureur à 3 doigts dirigés vers l’avant et<br />

pourvus de griffes. La queue était plus courte que celle de l’archéoptéryx. Des traces de plumes<br />

sont visibles au voisinage du membre postérieur.<br />

Les spécialistes considèrent que Confuciusornis représenterait un stade intermédiaire entre<br />

l’Archaeopteryx et les oiseaux du crétacé inférieur tel Sinornis (Chine) et Iberomesornis<br />

(Espagne).<br />

* Liaoningornis, de la taille d’un moineau, est le plus ancien oiseau connu à posséder un bréchet<br />

(= crête médiane du sternum présente chez les « carinates » = oiseaux bons voiliers) sur lequel<br />

pouvaient s’insérer de puissants muscles servant à mouvoir les ailes. Extrait du gisement chinois.<br />

* Chaoyangia est un autre oiseau chinois présentant des caractères modernes.<br />

* Mononykus et Shuvuuia sont des oiseaux de la famille des Alvarezsauridés du crétacé du désert<br />

de Gobi à longue queue, à pattes postérieures adaptées à la course sur le sol, à pattes antérieures<br />

réduites porteuses d’un seul doigt très court mais extrêmement puissant. Aptères, ils ne volaient<br />

pas. Mononykus était pourtant pourvu d’un bréchet et Shuvuuia possédait un crâne de type avien.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 69


D) LES OISEAUX DE LAS HOYAS :<br />

Ils ont été découverts à partir de 1984, dans<br />

la province de Cuenca au centre de<br />

l’Espagne, au sein des couches de calcaire<br />

lithographique de Las Hoyas (datées du<br />

Crétacé inférieur, environ 115 millions<br />

d’années).<br />

Ces animaux réunissent des caractères<br />

d’oiseaux primitifs (bassin et pattes<br />

postérieures) et ceux d’oiseaux plus<br />

modernes.<br />

Caractères d’un oiseau moderne :<br />

* Existence d’une fourchette qui se prolonge<br />

Oiseau de Las Hoyas daté du crétacé inférieur.<br />

en hypocléide.<br />

* La ceinture scapulaire se rattache à un<br />

Photographie de Gerardo Kurz.<br />

sternum ossifié.<br />

* Une queue de 10 à 15 vertèbres s’agençant déjà en un pygostyle, donc plus courte que celle de<br />

l’archéoptéryx (23 vertèbres) mais plus longue que celle des oiseaux actuels (4 à 10 vertèbres<br />

fusionnées).<br />

Citons : Iberomesornis, Concornis et Eoalulavis hoyasi.<br />

Les traces de plumage bien conservées chez Eoalulavis<br />

hoyasi montrent que cet oiseau possédait une alule c’està-dire<br />

une plume insérée sur le premier doigt de l’aile.<br />

Chez les oiseaux actuels, cette plume améliore la stabilité<br />

et en facilite les manœuvres durant le vol.<br />

Les oiseaux de Las Hoyas sont intermédiaires entre<br />

l’archéoptéryx et les oiseaux modernes.<br />

C) ICHTHYORNIS ET HESPERORNIS :<br />

Pendant plus d’un siècle, les seuls oiseaux d’âge crétacé<br />

bien connus furent Ichthyornis et Hesperornis,<br />

découverts dans des dépôts marins du Crétacé supérieur<br />

aux États-Unis. Ils possédaient à la fois un bréchet<br />

(caractère d’oiseau moderne) et des dents.<br />

Ils vivaient à la même époque que certains reptiles<br />

volants ptérosaures : les Ptéranodons et les<br />

Quetzalcoatlus (qui eux aussi habitaient l’Amérique du<br />

Nord).<br />

Ichthyornis : 20 cm. Capable de voler, il ressemblait à<br />

une mouette. Bec long et mince et présence de dents.<br />

Possédait un bréchet. Longues ailes effilées.<br />

Hesperornis : 1, 50 m était un oiseau plongeur géant sans<br />

doute capable de nager sous l’eau. Bec long et mince,<br />

dents. Ailes vestigiales par perte secondaire.<br />

Document extrait du « Guide de la vie à<br />

l’époque préhistorique » par David<br />

Lambert. Editions Larousse.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 70


Bipède agile et rapide, pas<br />

de doute… c’est bien<br />

moi…<br />

* François Gauffre<br />

pense qu’Azenhsaurus,<br />

trouvé au Maroc en 1972,<br />

et daté du début du carnien,<br />

serait lui un sauripelvien<br />

herbivore du groupe des<br />

prosauropodes.<br />

En 1967 était étudié<br />

Pisanosaurus (= "le<br />

dinosaure de Pisano") : un<br />

petit dinosaure avipelvien<br />

herbivore d’Amérique du<br />

Sud d’un mètre de long et<br />

du même âge que le<br />

dinosaure d’Herrera.<br />

Les principaux groupes<br />

de dinosaures étaient<br />

donc déjà présents au<br />

trias même s’ils ne<br />

représentaient qu’un<br />

faible pourcentage des<br />

faunes de l’époque.<br />

En 1991 a été découvert au<br />

Nord-Ouest de l’Argentine,<br />

dans des terrains du trias<br />

âgés de 225 à 235 millions<br />

d’années, un petit<br />

dinosaure carnivore et<br />

bipède, long d’un mètre.<br />

Son squelette était presque<br />

<strong>complet</strong>. Il a été dénommé<br />

Eoraptor : "le voleur de<br />

Des premiers<br />

dinosaures :<br />

Des dinosaures âgés de 210 à 220 millions d‘années sont<br />

connus depuis longtemps.<br />

* Au début des années 1960 avait été décrit un dinosaure<br />

sauripelvien carnivore bipède d’Amérique du Sud. Cet animal d’un<br />

mètre de haut, à membres préhensiles, fut dénommé Herrerasaurus<br />

(= "dinosaure d’Herrera"). Il fut daté du carnien : étage du trias se<br />

situant entre 235 et 223 millions d’années.<br />

Eoraptor : dinosaure carnivore dont la main, à 5 doigts, est préhensile<br />

et permet la capture d’amphibiens, de reptiles et d’insectes.<br />

Longue queue pouvant servir de balancier lors de la course.<br />

François Gauffre. La Recherche n° 256. Juillet-Août 1993.<br />

l’aube" car il semblait agile et rapide et possédait des mains à 5 doigts griffues et préhensiles.<br />

Il est considéré comme l’un des plus anciens dinosaures.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 71


L’évolution des<br />

dinosaures :<br />

Modifié et corrigé, d’après « Les fossiles » de Richard Moody. Editions Bordas 1983.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 72


Les dinosaures ont persisté durant environ 160 millions<br />

d’années (12 jours de l’histoire ramenée à 1 an de la<br />

Terre).<br />

Il y a 65 millions d’années, à la limite entre l’ère<br />

secondaire et l’ère tertiaire, de très nombreuses espèces<br />

se sont éteintes. C’est en particulier le cas :<br />

* de mollusques céphalopodes : les ammonites (à<br />

coquille enroulée) et les bélemnites (à aspect de calmars).<br />

* de mollusques bivalves fixés ressemblant à des coraux :<br />

les rudistes.<br />

* de reptiles volants : les ptérosaures (2 familles)<br />

* de reptiles marins : les plésiosaures (3 familles).<br />

* d’autres familles de reptiles évoluant dans différents<br />

milieux : certaines tortues marines, des crocodiliens, des<br />

lézards (dont les mosasaures qui disparaissent totalement)<br />

mais nombreuses sont celles qui subsistent.<br />

* de reptiles terrestres : les dinosaures dont le déclin<br />

n’avait sans doute pas commencé avant (contrairement à<br />

ce qu’on affirmait il y a encore quelques années par<br />

manque de données) et qui périssent en totalité.<br />

En fait, entre 40 et 90 % (selon les auteurs) des espèces<br />

végétales et animales, quelles soient terrestres ou<br />

marines, disparurent. Aucun animal terrestre de plus de<br />

50 kg ne semble avoir survécu.<br />

III- LES HYPOTHESES<br />

CATASTROPHIQUES :<br />

E) LA COUCHE D’IRIDIUM :<br />

C’est dans une couche d’argile de 1 à 10 cm d’épaisseur,<br />

brun-foncé ou noire, dépourvue de plancton, située<br />

à la limite du secondaire et du tertiaire, que le physicien<br />

américain Luis Alvarez (prix Nobel) et ses collaborateurs<br />

de l’université de Berkeley ont mis en évidence en 1979<br />

une teneur en iridium (métal de la famille du platine)<br />

anormalement élevée. Elle est de l’ordre de 1 mg par<br />

tonne (38 fois supérieure aux couches "d’argiles<br />

normales").<br />

En fait l’iridium s’étend de part et d’autre, à une<br />

concentration certes moindre, sur 1 mètre à 2 mètres soit<br />

une épaisseur représentant une durée d’au moins 50 000<br />

ans (phénomène de longue durée ou phénomène court<br />

suivi d’une diffusion progressive de l’iridium dans les<br />

couches avoisinantes ?).<br />

La disparition<br />

des<br />

dinosaures :<br />

Pachydiscus : ammonite géante du<br />

crétacé supérieur retrouvée en<br />

Wesphalie.<br />

Couche d’argile à iridium, ici d’une<br />

épaisseur de 2 cm, entre 2 couches de<br />

calcaire d’origine marine. Le calcaire<br />

blanc inférieur date de la fin du<br />

crétacé et le calcaire gris-brun du<br />

dessus date du début du tertiaire.<br />

Photographie extraite de « Pour la Science »<br />

de mars 1982 : « Les extinctions massives de<br />

la fin du Mésozoïque » par Dale Russell.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 73


On a retrouvé cette couche aussi bien en Italie qu’au Danemark, en Espagne qu’au Japon ou en<br />

Nouvelle Zélande mais aussi dans les océans Atlantique et Pacifique, au total de l’ordre de 500 000<br />

tonnes d’iridium.<br />

La présence et l’extension de cette substance rare de forte densité pouvait<br />

s’expliquer par 2 phénomènes : une source interne à la terre (phénomène<br />

volcanique) et une source extraterrestre (météorite) :<br />

- Une catastrophe d’origine volcanique : hypothèse défendue par Vincent Courtillot. Paris.<br />

En 1983, W. Zoller a montré que le Kilauea, volcan des îles Hawaii, rejetait lors de son<br />

éruption, une quantité appréciable d’iridium. Les anomalies chimiques de la limite secondairetertiaire<br />

pouvaient donc s’expliquer par des phénomènes volcaniques.<br />

On pense aux fantastiques éruptions qui se sont produites à l’Ouest de l’Inde à l’époque. L’Inde<br />

se trouvait alors à 6000 km au Sud de sa position actuelle. Ces éruptions ont formé les "Traps" (=<br />

"marches d’escalier" en néerlandais) constituées de basalte du Deccan. Ces coulées recouvrent<br />

actuellement une surface de 500 000 km 2 - soit l’équivalent de celle de la France – et s’étendaient<br />

beaucoup plus à l’origine (de l’ordre de 2 millions de km 2 ), atteignant parfois 2,4 km d’épaisseur.<br />

Les spécialistes estiment le volume total de lave émis à 2 millions de km 3 .<br />

On a retrouvé des dents et des œufs de dinosaures intercalés entre les premières coulées<br />

basaltiques.<br />

Ces épanchements ayant duré près de 500 000 ans auraient envoyé dans l’atmosphère<br />

d’incroyables quantités :<br />

* de poussières (absorbant la lumière solaire, stoppant la photosynthèse et bouleversant les chaînes<br />

alimentaires),<br />

* de soufre (donnant naissance à des pluies acides sulfuriques qui d’acidifiaient les océans),<br />

* de gaz carbonique (qui crée un « effet de serre » et augmente la température : si le CO2 est X 8, la<br />

température s’accroît de 5°C.)<br />

* et libéré de l’iridium.<br />

Les perturbations climatiques ainsi provoquées et les<br />

modifications chimiques de la composition des océans<br />

auraient été responsables de la disparition des<br />

dinosaures et des autres espèces.<br />

- Une collision avec une énorme météorite (environ<br />

10 km de rayon) ou une comète. Hypothèse défendue<br />

par Luis Alvarez, Walter Alvarez et Franck Asaro.<br />

Californie.<br />

* La découverte relativement récente dans la couche<br />

d’argile à iridium de minéraux : magnétites et quartz à<br />

structure particulière (ils présentent des déformations<br />

cristallines et clivages cristallins ne pouvant s’expliquer<br />

que par des contraintes extrêmes) a contribué à<br />

renforcer l’hypothèse de l’impact d’un très gros objet<br />

extraterrestre (lire l’article de Robert Rocchia : "La<br />

catastrophe de la fin de l’ère secondaire" dans "La<br />

Recherche" n° 260 de décembre 1993). De telles<br />

structures lamellaires déformées ne se rencontrent en<br />

effet que dans des cratères d’impact de météorites et<br />

dans la paroi des cavités où se déroulent des explosions<br />

nucléaires souterraines. On parle de « métamorphisme<br />

de choc ».<br />

Quartz avec déformations lamellaires<br />

multiples que l’on ne rencontre que<br />

dans les sites d’essais nucléaires ou<br />

au voisinage d’impacts.<br />

On observe au microscope optique,<br />

en lumière polarisée, des quartz de 50<br />

à 300 microns présentant des<br />

anomalies du réseau cristallin : des<br />

structures en lamelles ou des<br />

entrecroisements de défauts.<br />

Photo extraite de « Pour la Science » n° 158,<br />

décembre 1990 : « Un impact d’origine<br />

extraterrestre par W. Alvarez et F. Asaro.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 74


Il est vrai que des chercheurs ont cru découvrir de telles structures dans les produits d’éruption<br />

volcanique mais l’étude au microscope électronique à transmission a montré qu’elles n’étaient<br />

pas de même nature.<br />

* La couche d’argile renferme également des cristaux microscopiques de « magnétites<br />

nickélifères » (mot à mot : "magnétites" = fer + magnésium "porteuses de nickel" auxquels il<br />

faut ajouter du chrome).<br />

Ces magnétites nickélifères sont sans équivalent dans les roches terrestres. Par contre de telles<br />

magnétites existent dans les sphérules cosmiques que l’on retrouve en abondance au fond des<br />

océans et dans les glaces polaires et qui sont les restes des poussières cosmiques à l’origine des<br />

étoiles filantes quand elles rentrent dans l’atmosphère terrestre.<br />

Lorsqu’il s’agit de grosses météorites, les magnétites nickélifères ne se forment qu’à la<br />

périphérie de l’objet (pellicule superficielle appelée croûte de fusion), là où il est en contact avec<br />

l’oxygène, et dans les gouttelettes arrachées aux météorites par friction aérodynamique.<br />

Sur la Lune, qui a conservé les traces d’un abondant bombardement de météorites, on ne trouve<br />

pas de magnétites nickélifères du fait de l’absence d’atmosphère.<br />

Magnétites nickélifères de la couche d’argile à iridium dégagées ici de leur gangue argileuse.<br />

Clichés E. Rodin et C. Jéhanno.<br />

B) LA METEORITE DU YUCATAN ET LE CRATERE DE CHICXULUB :<br />

On estime qu’un choc similaire de météorite avec la Terre se produit en moyenne tous les 50<br />

millions d’années.<br />

Les évènements se seraient déroulé ainsi (Cf. film) : la chute du (ou de la) météorite aurait eu<br />

lieu dans le Yucatan, péninsule mexicaine de l’Amérique centrale, créant un cratère de 180 km<br />

de rayon. En ce lieu se trouvent, sous-jacent au cratère, de très épaisses couches (des centaines<br />

de mètres) d’anhydrite qui est un minéral correspondant au sulfate de calcium (CaSO4).<br />

Sous le formidable impact de la météorite arrivant à la vitesse de 30 à 45 km par seconde, il y a<br />

éjection de tectites (verres fondus) propulsées à des centaines et milliers de km du cratère (la<br />

couche à iridium renferme des microtectiques) et la matière constitutive de l’astéroïde se<br />

volatilise.<br />

Simultanément, il y a production d’une quantité inimaginable d’acide sulfurique (H2SO4)<br />

dérivant de l’anhydrite : 600 milliards de tonnes vaporisées dans l’air : c’est « l’effet de cible ».<br />

La collision dégage une quantité d’énergie considérable et la température aurait atteint 18 000<br />

degrés entraînant :<br />

* Une combinaison de l’oxygène et de l’azote avec formation d’énormes quantités d’oxyde<br />

d’azote retombant sous forme d’une pluie d’acide nitrique.<br />

* l’incendie de toutes les forêts du globe et donc une pénurie en oxygène consécutive et un<br />

accroissement considérable de la teneur en gaz carbonique.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 75


"Toutes les forêts du globe s’embrasent (la couche à iridium renferme une grande quantité<br />

de suie qui semble en fait ne correspondre qu’à 25 % de la biomasse continentale de la fin<br />

du crétacé). La couche d’ozone se déchire. Les rayons ultra-violets bombardent la terre.<br />

L’acidité des mers augmente tuant le plancton. Un nuage de vapeurs et de poussières<br />

envahit l’atmosphère plongeant la Terre dans l’obscurité pendant des mois, des années<br />

peut-être. Chute de température, disparition des plantes : les dinosaures meurent comme<br />

dans un hiver nucléaire" (texte extrait du film).<br />

Du fait de l’obscurcissement de l’atmosphère, la température serait descendue jusqu’à – 30 °C à<br />

l’intérieur des terres durant, pense t-on le plus souvent, de 3 à 6 mois.<br />

Ensuite, le gaz carbonique, par "effet de serre" aurait été à l’origine d’un été caniculaire succédant<br />

à l’hiver d’impact.<br />

Il est probable qu’il a existé, en fait, plusieurs<br />

impacts de météorite à la limite crétacé-tertiaire<br />

car la composition des magnétites nickélifères varie<br />

d’un site à l’autre (1 à 2 % de chrome en Italie mais<br />

18 à 20 % en Tunisie).<br />

Outre les traces de choc dans le Yucatan, on peut<br />

citer le cratère de Manson en Amérique du Nord<br />

dans l’Iowa et probablement un impact dans la<br />

partie Nord-Ouest de l’océan Pacifique (on a<br />

trouvé des débris riches en iridium sous forme<br />

de sphérules et d’éléments anguleux dispersés<br />

sur 2 millions de km 2 ).<br />

Remarques :<br />

* Si l’on retient l’hypothèse de l’impact, la couche<br />

d’argile sombre s’est formée en moins en quelques<br />

années. Si on considère celle du volcanisme, la<br />

couche s’est déposée en environ 50 000 ans.<br />

* Au moment où le phénomène s'est produit,<br />

Sphérule issue de la météorite (d’un<br />

diamètre estimé à 2 km) ayant frappé<br />

l’océan Pacifique. Elle renferme de<br />

l’iridium et de la magnétite nickélifère<br />

(spinelle formée en présence d’oxygène).<br />

Cliché Eric Robin. CFR.<br />

beaucoup de dinosaures avaient déjà disparu mais il persistait encore de nombreuses espèces et on<br />

ne parle plus actuellement de déclin... De plus, d'autres organismes comme les mammifères, les<br />

oiseaux, les crocodiles, les tortues, les serpents, les lézards, les amphibiens et les poissons ont<br />

survécu en majorité. Le fait que les mammifères et les oiseaux aient persisté s’explique<br />

probablement par leur température interne constante. La survivance des autres espèces reste à<br />

comprendre, dans l'hypothèse de n'importe quelle catastrophe.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 76


II- LES HYPOTHESES NON CATASTROPHIQUES = GRADUELLES :<br />

A. LA REGRESSION MARINE :<br />

Hypothèse de Léonard Ginsburg (paléontologue français).<br />

Le niveau marin baisse de presque 200 mètres. C’est l’une des régressions les plus importantes<br />

qui se soient produites au cours de l’histoire de la Terre. Les mers épicontinentales où la vie était<br />

très intense se vident (leur surface serait divisée par 350) ce qui crée une terrible concurrence<br />

entre animaux d’une même espèce et entre espèces. Enormément vont disparaître.<br />

Carte paléogéographique de l’Europe au<br />

milieu du crétacé supérieur.<br />

Pourquoi la mer s’est-elle retirée ?<br />

Certains auteurs comme Michel Mazin ont pensé à un effondrement très important du plancher<br />

océanique. D’autre comme Léonard Ginsberg ont envisagé une glaciation (mais celle-ci n’a pu être<br />

mise en évidence).<br />

B) L’APPARITION DE SAISONS PLUS MARQUEES :<br />

Pendant toute la durée de l’ère secondaire, la température était restée élevée (20°C en moyenne) et<br />

l’atmosphère humide (type climat de mousson).<br />

Vers la fin du crétacé, du fait entre autres du rétrécissement des mers épicontinentales, il n’y a eu<br />

une continentalisation du climat : pas un véritable refroidissement, mais plutôt un accroissement de<br />

la « saisonnalité », le climat devenant tempéré-chaud. Les étés sont plus chauds et les hivers plus<br />

froids (la baisse serait de 8 à 10 °C).<br />

La zone localisée à la périphérie de la Mésogée (la Méditerranée constitue un reliquat de cette mer)<br />

conserve une température élevée mais tend, elle, vers l’aridité.<br />

Ce serait donc l’apparition de saisons (à caractères tranchés) et une évolution vers un climat plus<br />

aride dans la région péri-mésogéenne qui auraient été les<br />

causes de la disparition des espèces uniquement adaptées à<br />

un climat de type tropical. Insistons sur le fait que l’on ne<br />

dispose pas d’indices permettant de dire qu’il y a eu un<br />

brusque refroidissement, même de courte durée.<br />

Les crocodiles vivent bien à 15 ° C, à 14 ° C, à 13 °C mais<br />

à 12°C, les œufs ne contiennent plus que des femelles ! Il<br />

existait peut-être de tels phénomènes chez les dinosaures.<br />

B.<br />

Carte paléogéographique de l’Europe à la<br />

limite crétacé - tertiaire.<br />

Voilà pourquoi je n’aime que les<br />

bains chauds !<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 77


C. D’AUTRES HYPOTHESES :<br />

On nous raconte aussi :<br />

* Que les dinosaures auraient été décimés<br />

par des maladies… ceci est pure<br />

spéculation… Il est vrai que l’on a décrit<br />

des œufs à coquilles épaissies ou amincies<br />

et des œufs de tailles anormales (œufs<br />

nains ou atteints de gigantisme), mais ceci<br />

ne relève que de l’anecdotique.<br />

* Que les dinosaures n’aurait pas su<br />

s’adapter à l’évolution de la végétation<br />

(diminution des gymnospermes et<br />

développement des angiospermes)… mais<br />

ceci n’explique pas les extinctions<br />

massives d’autres groupes, en particulier<br />

dans les océans.<br />

* Que les premiers mammifères se seraient nourris des œufs de dinosaures, les faisant disparaître.<br />

Cette théorie a maintenant bien peu d’adeptes… comment peut-on, là encore, expliquer l’extinction<br />

simultanée d’animaux marins comme les protozoaires du groupe des foraminifères et des<br />

mollusques des groupes des rudistes, des ammonites et des bélemnites ?<br />

CONCLUSION :<br />

Mammifère du secondaire s’attaquant à des œufs<br />

de dinosaures.<br />

Dessin extrait du livre de David Lambert : "les dinosaures".<br />

Editions « Rouge et or ». 1979.<br />

Les plus récents ossements de dinosaures ont été trouvés 4 mètres sous la couche à iridium soit<br />

environ 150 000 ans avant. Les dernières empreintes de pas de dinosaures ont été observées 30 cm<br />

(soit 10 000 ans) sous l’argile à iridium. Un cataclysme peut donc fort bien expliquer leur totale<br />

disparition. L’hypothèse du météore, dans l’actuel état de la recherche, est la plus plausible. Pour<br />

en être certain, il faudrait trouver les ossements des derniers dinosaures mêlés à des quartz choqués<br />

et à des magnétites nickélifères.<br />

Les extinctions massives de la limite secondaire-tertiaire ont libéré des places. Les survivants ont<br />

pu évoluer dans les niches écologiques libérées… c’est comme si la moitié des professeurs étaient<br />

renvoyés du jour au lendemain : les perspectives de carrière des nouveaux venus seraient<br />

grandement améliorées. Les mammifères vont connaître une évolution explosive et vont pouvoir<br />

constituer le groupe dominant d’où émergera l’homme.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 78


Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 79


Les<br />

dinosaures<br />

français<br />

Sur les 900 espèces décrites dans le monde, seulement une 30 aine ont été recensées sur notre sol.<br />

Les 7 principales sont représentées sur la carte ci-dessous.<br />

Espèces Groupes Lieux Mensurations<br />

Platéosaure Prosauropode Trias supérieur de Lons-Le-Saunier (Jura) 6 à 8 mètres<br />

Lexovisaurus =<br />

"reptile de Lisieux"<br />

Stégosauriens Jurassique moyen d’Argences (Calvados) 5 m<br />

Mégalosaure Carnosaure Jurassique supérieur de Boulogne-sur-Mer 9 m et 1 tonne<br />

(Pas-de-Calais)<br />

Compsognathus Cœlurosaures Jurassique supérieur du camp militaire de 60 cm.<br />

Canjuers dans le var<br />

3 à 3,5 kg<br />

Iguanodon Ornithopodes Début crétacé de St-Dizier (Haute- 9 m. 4,5<br />

Marne)<br />

tonnes<br />

Titanosaure Sauropodes Crétacé d’Esperaza dans la vallée de<br />

l’Aude<br />

10 à 15 m<br />

Hadrosaure<br />

telmatosaurus<br />

Ornithopodes Fin du crétacé à Fontjoncouse (Aude) 4 à 14 m<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 80


Compsognathus corallestris<br />

Cf. page précédente…<br />

C’était un cœlurosaure (de la famille des<br />

compsognatidés) atteignant tout juste la taille d’un<br />

coq. Les bras ne portaient que 2 doigts griffus alors<br />

que les membres inférieurs étaient munis de 4<br />

doigts dont un plus petit dirigé vers l’arrière.<br />

Il se nourrissait de lézards.<br />

Variraptor mechinorum<br />

Variraptor: "raptor" du Var et mechinorum en<br />

l'honneur des découvreurs : Patrick et Annie<br />

Méchin a été décrit en 1998 : c’était également un cœlurosaure (famille des Dromaeosauridés).<br />

Crétacé supérieur du Sud de la France (Var). Environ 1.5 de long. 50 Kg. Régime : carnivore<br />

Variraptor<br />

www.chez.com/fucci/varir.htlm<br />

Un titanosaure ("reptile titanesque")… ici Ampelosaurus ataci voir page précédente…<br />

Les titanosaures, famille des titanosauridés,<br />

doivent leur nom aux<br />

titans, les géants de la mythologie<br />

grecque.<br />

Ils n’étaient pas si titanesques que<br />

ça. Ceux de France mesuraient 10 m<br />

à 15 m de long donc moins que<br />

certains autres sauropodes, groupe<br />

dont ils font parti. Dos cuirassé.<br />

Ampelosaurus était un animal à<br />

régime alimentaire végétarien, comme<br />

tous les Sauropodes. Ses dents<br />

cylindriques constituaient une sorte<br />

de peigne permettant probablement<br />

d’effeuiller les hautes branches. Il<br />

vivait sûrement en troupeaux.<br />

Des fossiles proches sont connus en<br />

Inde et Indochine, en Amérique du Sud ainsi qu’en Europe.<br />

Compsognathus.<br />

Dessin de David Lambert.<br />

Griffe de variraptor<br />

www.chez.com/fucci/varir.htlm<br />

Un titanosaure : Ampelosaurus atacis =<br />

« Le dinosaure du vignoble de l’Aude ».<br />

La reconstitution de ce sauropode est présente sur les<br />

étiquettes de « Blanquette de Limoux »…<br />

« Pour la Science » n° 164, février 1993 : "Les derniers dinosaures<br />

du Sud de la France" par Jean Le Loeuff et Eric Buffetaut.<br />

En France, on a trouvé des Ampelosaurus dans le crétacé supérieur des départements du Var, des<br />

Pyrénées-Orientales, de l'Hérault et des Bouches du Rhône...<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 81


Cetiosaurus ("reptile baleine")<br />

Il est connu dans le Jurassique supérieur français au Portel et à Wimille (région de Boulogne-Sur-<br />

Mer). Sa taille avoisinait les 18 mètres de longueur. Long cou et queue<br />

en fouet. Famille des diplodocidés.<br />

Régime alimentaire végétarien.<br />

Iguanodons et rhabdodons :<br />

4 espèces du genre iguanodons (9 m) et 2 espèces du<br />

genre rhabdodon (= mochlodon = "dents en forme de<br />

barre") sont connues en France. Les rhabdodons<br />

étaient plus petits (4 m). Tous ces ornithopodes<br />

avaient le même régime alimentaire végétarien.<br />

Hilaesaurus (= "reptile des bois")<br />

Hylaeosaurus a été trouvé dans des dépôts du Crétacé<br />

inférieur dans les Ardennes, sur la commune de<br />

Grandpré.<br />

Ankylosaurien de la famille des nodosauridés. 6<br />

mètres de longueur. Régime végétarien.<br />

Struthiosaurus (= "reptile-autruche")<br />

Crétacé supérieur. Famille des nodosauridés. C’est le<br />

plus petit ankylosaure<br />

connu malgré ses 1,80<br />

m. Régime végétarien.<br />

LES ŒUFS DE LA<br />

MONTAGNE<br />

SAINTE-VICTOIRE :<br />

Située au-dessus d’Aix<br />

en Provence, cette<br />

région abrite le plus<br />

Taille de<br />

struthiomimus/homme.<br />

grand gisement connu au monde d’œufs de<br />

dinosaures. Malheureusement, en août 1989, un<br />

incendie a ravagé la montagne. Le 2 juillet 1992, l’un<br />

des ces œufs était adjugés 5550 dollars chez<br />

Christie’s à Londres… on imagine les tentatives de<br />

pillage…<br />

Jusqu’à maintenant, aucun œuf n’a pu permettre de<br />

mettre en évidence un embryon identifiable.<br />

Cetiosaurus<br />

http://perso.clubinternet.fr/jflhomme/reptiles_secondaire/<br />

Rhabdodon (4 m)<br />

provenant du site<br />

http://perso.club.internet.fr/jflhomme/html<br />

Hilaesaurus (6 m)<br />

http://perso.clubinternet.fr/jflhomme/reptiles_secondaire/<br />

Struthiosaurus (6 m)<br />

Pour la Science n° 184 février 1993.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 82


ET LA SUISSE…<br />

Il y a 230 millions d’années, alors que les Alpes<br />

n’existait pas encore, cette région de la commune de<br />

Finhaut en Suisse (mais proche de la frontière<br />

française), se trouvait au bord d’une mer.<br />

Des dinosaures herbivores comme Paratrisoraupus et<br />

Isocheirotherium ont laissé des empreintes de 5 à 20<br />

cm sur la grève.<br />

La formation des Alpes a porté le sable transformé en<br />

grès à 2400 mètres d’altitude.<br />

Empreintes de dinosaures herbivores au<br />

dessus du barrage du Vieux -<br />

Emosson sur la commune de Finhaut.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 83


Image du site www2.ac-lille.fr/hazard-<br />

Mamenchisaurus ("reptile de Mamenchi") :<br />

Ce sauropode est connu dans le jurassique supérieur<br />

du centre de la Chine. Sa taille avoisinait les 22<br />

mètres de longueur.<br />

C’est le plus long cou connu. Il comportait 19<br />

vertèbres (c’est le record…) dont les épines<br />

vertébrales se chevauchaient afin de lui donner une<br />

structure rigide.<br />

Végétarien, comme tous les Sauropodes (famille<br />

des Diplodocidés ? Famille particulière ?).<br />

Brachiosaurus ("reptile large") et les autres…<br />

Brachiosaurus est sans doute l’un des plus gros<br />

sauropodes connus puisque les spécialistes estiment<br />

qu’il mesurait entre 23 et 27 mètres de long et<br />

pesait entre 40 et 102 tonnes (et qui évalue<br />

également l’étendue de leurs désaccords…). Il<br />

demeurait au jurassique supérieur aux Etats-Unis,<br />

en Algérie et en Tanzanie. Famille des<br />

Brachiosauridés.<br />

Il est peut-être dépassé par 2 sauropodes du<br />

jurassique supérieur « Supersaurus » du Colorado<br />

découvert en 1972 (et estimé entre 24 et 28 mètres)<br />

et « Ultrasaurus » (extrait en 1979) qui dépasserait<br />

30 mètres et atteindrait 136 tonnes.<br />

Des traces trouvées au Maroc ont été<br />

attribuées à un sauropode de 48 m de long<br />

qui a reçu le nom de « Breviparapus »<br />

Carcarodontosaurus :<br />

Tyrannosaurus rex a été considéré comme<br />

le plus grand carnivore terrestre. Il a été<br />

détrôné en 1995 par le Gigantosaurus<br />

carolinii puis en 1996 par le<br />

Carcarodontosaurus saharicus découvert<br />

dans le Sud du Maroc, près de la frontière<br />

algérienne.<br />

Carcarodontosaurus doit son nom à ses<br />

dents évoquant celles d’un requin. Seule la<br />

tête a été retrouvée mais elle mesure plus<br />

de 1, 50 m ce qui laisse présager un<br />

animal de 14 mètres. Son cerveau ne<br />

dépasse pas 100 cm 3 (l’équivalent du<br />

volume d’un verre de table…). Il vivait au<br />

crétacé il y a 90 millions d’années.<br />

Les records<br />

chez les<br />

dinosaures :<br />

Charlie Edwards 11 ans…<br />

et la vertèbre d’un brachiosaure.<br />

Cliché extrait du livre de D. Prache « Le règne<br />

des dinosaures ». Editions Hatier.<br />

Crâne de Carcharodontosaurus saharicus<br />

comparé à un crâne humain.<br />

Photo SIPA Presse.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 84


Racines grecques et latines<br />

utilisées pour nommer les fossiles<br />

Pour une documentation accessible au cycle 3 : ac-amiens.fr/ecole80/ecole feuquieres/site/lc<br />

Grec Français Exemples<br />

amphi des deux côtés Amphibien = batracien (exemples : grenouilles, tritons).<br />

allo, allos autre Allosaure (= autre lézard) un dinosaure carnosaure de 11 m.<br />

ankilo, agkulos crochu, tordu,<br />

courbe, recourbé<br />

Ankylosaurus (= lézard crochu), un dinosaure ornithopode du<br />

groupe des ankylosaures pouvant mesurer plus de 10 mètres.<br />

apatân tromper Apatosaure (= reptile trompeur) : un dinosaure sauropode de 21 m.<br />

archeo, archo,<br />

arkhaios<br />

ancien, commencement,<br />

primitif,<br />

Archæoptéryx (= plumage ancien) : l’ancêtre des oiseaux.<br />

astro étoile Astrodon (= dent en étoile ») un dinosaure sauropode de 12 m.<br />

brachio large Brachiosaurus (= reptile large) un dinosaure sauropode de 25 m.<br />

brachi,<br />

brakkhus<br />

court Brachylophosaurus (= reptile à arêt e courte) un hadrosaure (=<br />

dinosaure à bec de canard) de 7 m.<br />

bronto, brontê tonnerre Brontosaure (= reptile tonnerre) = apatosaure = un dinosaure<br />

sauropode de 21 m.<br />

camptos recourbé Camptosaurus (= reptile courbe) un dinosaure ornithopode de 6 m.<br />

cephalê, kephalê tête Pachycéphales = dinosaures à crâne épais = Tête-de-bois.<br />

cerato cornu Cératopsiens (= faces à cornes) un groupe de dinosaures à cornes.<br />

coele, koïlos creux Coelurus (= à queue creuse) : un dinosaure cœlurosaure de 2 m.<br />

compsos élégant Compsognathus (= à la jolie mâchoire) dino cœlurosaure de 60 cm.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 85


Grec Français Exemples<br />

cory casque Corythosaurus (= reptile avec un casque) un hadrosaure de 10 m.<br />

crypto caché Cryptodraco (dragon caché »)… un dinosaure ankylosaure de 4 m.<br />

cyclo cercle Cyclotosaurus, un amphibien fossile de 4,3 m.<br />

cyno, kuôn chien Cynognathus (= à mâchoire de chien), un reptile mammalien fossile de<br />

1,5 m. Voir pages 6 et 7.<br />

dermo peau Dermoptères = mammifères planeurs.<br />

deino, dino, dûnos terrible Deinonychus (= aux griffes terribles) : un dino cœlurosaure de 3 m.<br />

diplos double<br />

dokos poutre<br />

Diplodocus (= double poutre) : un dinosaure sauropode de 27 mètres<br />

maximum.<br />

dromas course Dromaesaurus (= reptile coureur) : un dino cœlurosaure de 1, 80 m.<br />

hadros puissant Hadrosaurus (reptile puissant) : un dinosaure ornithopode de 9 m<br />

echidna vipère Echidné : mammifère insectivore à corps couvert de piquants.<br />

eos aube Eothérien (= bête sauvage de l’aube), l’une des 4 sous-classes de<br />

mammifères aujourd’hui disparue.<br />

eu bien Euoplocephalus (= à tête bien protégée) un ankylosaure de 7 m.<br />

Hupsilos, hypsilo au sommet<br />

élevé<br />

Hypsilophodon (= dents à hautes crêtes) un dinosaure ornithopode de<br />

1,40 m à 2,30 m.<br />

ikhthus, ichthyo poisson Ichthyosaures (= lézards-poissons) : reptiles marins carnivores en forme<br />

de poissons : voir page 5.<br />

litho pierre Gastrolithes (pierres d’estomac) : pierre localisés dans le gésier et aidant<br />

à la digestion chez les dinosaures prosauropodes et sauropodes.<br />

macro grand Macrophalangia (= aux grosses phalanges) un cœlurosaure de 2m.<br />

maîa mère Maiasaura (= bonne mère reptile) un dino hadrosaure de 9 m.<br />

megalo, megas grand Megalosaurus (= grand lézard), un dinosaure carnosaure de 9m.<br />

Ptéranodon, reptile volant<br />

d’un mètre de longueur.<br />

micro petit Microhadrosaurus (= petit hadrosaurus) un hadrosaure chinois de moins<br />

de 4m.<br />

mimus imitation Ornithomimus (= qui mime l’oiseau), dino cœlurosaure de 3,5m.<br />

mono, monos un, seul Monotrèmes = mammifères ovipares. 1 seul orifice uro-génital.<br />

mus souris, rat Mussaurus (lézard-souris) = prosoropode très petit… max 3 m.<br />

nano nain Nanosaurus (= reptile nain) : dinosaure ornithopode de 90 cm.<br />

nothos bâtard Nothosaurus (= lézard bâtard). Reptile marin de 3 m. Voir page 5.<br />

odon, odonto dent Priconodon (= dent en forme de cône) : un dino ankylosaure de 6 m.<br />

onux ongle Onychosaurus, autre nom de struthiosaurus, ankylosaure de 1,8 m.<br />

ornis, ornitho oiseau Ornithomimus (= qui mime l’oiseau) : un dino cœlurosaure de 3,5m.<br />

ortho droit Orthogoniosaurus (reptile en angle droit) : un dinosaure carnosaure<br />

connu par une seule dent.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 86


Grec Français Exemples<br />

pachy, pachus épais Pachycephalosaurus (= lézard à tête épaisse) ornithopode de 4,6 m.<br />

penta 5 Pentaceratops (= face à 5 cornes) un dino cératopsien de 7 m.<br />

phillo en forme de<br />

feuille<br />

Phyllodon (= dent en forme de feuille) : dinosaure ornithopode de<br />

0,90 m de longueur.<br />

plax surface plate Plateosaurus (= reptile plat) un dinosaure prosauropode de 7 m.<br />

plêsios lézard voisin Plésiosaurus (= lézard voisin) : un reptile marin de 2 à 5 m avec un<br />

long cou. Voir page 5.<br />

pode pied, patte Ornithopodes (= aux pattes d’oiseau) : l’un des grands groupe de<br />

dinosaures. Les seuls dino « à bassin d’oiseau » capables de marcher<br />

et de courir sur leurs 2 pattes arrières.<br />

poly, polus plusieurs,<br />

nombreux<br />

Polacanthus (= à épines multiples) dinosaure ankylosaure de 6 m<br />

encore appelé hylaeosaurus.<br />

pro en avant Prosauropode (= avant les sauropodes) : groupe de dino à l’origine<br />

des sauropodes.<br />

prôtos premier,<br />

primitif<br />

Protoceratops (= première face connue) : un cératopsiens de 1,8 m<br />

dépourvu de corne osseuse.<br />

pseudo faux Pseudosuchiens = reptiles ancêtres des dinosaures (Cf. page 11).<br />

ptero(n) aile Ptérosaurien (lézard ailé). Voir page 10.<br />

ramphos bec<br />

rugkos museau<br />

Ramphorhynchus (= museau en bec) : reptile volant (= ptérosaure) à<br />

cou court, à queue longue et à 5 doigts aux pattes postérieures.<br />

Longueur de 30 cm. Voir page 10.<br />

salto saut Saltopus (= aux pieds bondissants) un dino cœlurosaure de 60 cm.<br />

saur, saura,<br />

sasauros<br />

Morphologie type d’un<br />

dinosaure sauropode.<br />

lézard <strong>Dinosaure</strong> = « terrible lézard », terme créé par Richard Owen. Les<br />

premiers sont apparus il y a + de 225 millions d’années (cf. Eoraptor<br />

d’Argentine) et les derniers ont disparu il y a 65 millions d’années.<br />

stegê toit Stégosaures (lézard à toit) : groupe de dino avec plaques redressées<br />

sur le dos.<br />

strouthos autruche Struthiomimus (= aux allures d’autruche) un cœlurosaure de 3,5 m.<br />

thêkê boîte Thécodontes : groupe souche qui a donné les pseudosuchiens euxmêmes<br />

à l’origine des dinosaures. Voir page 11.<br />

thenôn muscle Tenontosaurus (= reptile musclé) un dino ornithopode de 6,5 m.<br />

thêrion bête sauvage Eothérien (= bête sauvage de l’aube), Allothérien (= autre bête<br />

sauvage), protothériens (= bête sauvage primitive… qui pondent des<br />

œufs) et thériens constituent les 4 grandes sous-classes de<br />

mammifères. Seules les 2 dernières existent encore aujourd’hui.<br />

trêma orifice Monotrème (= à un seul orifice pour les déchets corporels et pour la<br />

naissance) exemple : l’ornithorynque.<br />

tri 3 Triceratops (= face à 3 cornes), un dino. cératopsiens de 8,5 m.<br />

turannos maître absolu Tyrannosaure rex (= roi des lézards tyrans) un carnosaure de 11 m.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 87


Grec Français Exemples<br />

ulé, hylaeo bois Hylaeosaurus (= lézard des bois) un dino ankylosaure de 6 m.<br />

zoo animal Zoologie (de zôon = animal et logos = discours) étude des animaux.<br />

Latin Français Exemple Latin Français Exemple<br />

alti,<br />

altus<br />

anato,<br />

anas<br />

haut Altispinax (= aux hautes<br />

épines) un dinosaure<br />

carnosaure de 8 m.<br />

canard Anatosaurus (lézard<br />

canard) dinosaure<br />

ornithopode de 11,5 m.<br />

ovi oeuf Oviraptor (= voleur<br />

d’oeuf) un dinosaure<br />

cœlurosaure de 1,80 m.<br />

carno chair Carnosaure (= lézard<br />

carnivore)<br />

gallo coq Gallimimus (à l’allure de<br />

coq) un dinosaure<br />

cœlurosaure de 4m.<br />

Autres<br />

langues<br />

iguano (en<br />

espagnol)<br />

Mosa Meuse Mosasaure (= lézard de<br />

la Meuse). Lézard marin<br />

de la fin du crétacé. 8 m.<br />

raptor voleur Velociraptor (= pilleur<br />

rapide) un dinosaure<br />

cœlurosaure de 1,70 m.<br />

rex roi Tyrannosaure rex (= roi<br />

des lézards tyrans) un<br />

dino carnosaure de 11m.<br />

spina épine Altispinax (= aux hautes<br />

épines) un dinosaure<br />

carnosaure de 8 m.<br />

veloci,<br />

velox<br />

Français Exemple Autres<br />

langues<br />

iguane Iguanodon (= aux<br />

dents d’igua-ne) :<br />

dino ornithopode<br />

de 9 m.<br />

ourano (en<br />

Touareg)<br />

rapide Variciraptor (= pilleur<br />

du Var) un dinosaure<br />

cœlurosaure de 1,50 m.<br />

Français Exemple<br />

grand,<br />

courageux<br />

Ouranosaurus (reptile<br />

courageux) dino ornithopode<br />

voisin des iguanodons<br />

mais avec « voile »<br />

sur le dos. 6 à 7 m.<br />

Photo extraite de<br />

« Science et<br />

avenir » n° 465<br />

nov. 85.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 88


Lexique de<br />

paléontologie<br />

(à l’exclusion des noms<br />

d’espèces de dinosaures) :<br />

Ambre : résine fossile provenant de conifères.<br />

Ammonite : mollusque fossile apparenté aux pieuvres et aux<br />

calmars mais dont la coquille était enroulée en spirale. Vivait à<br />

l’ère secondaire.<br />

Amphibie (du grec amphi, des deux côtés et bios, vie) :<br />

capable de vivre sur terre et dans l’eau.<br />

Amphibiens (= batraciens) : vertébrés tétrapodes à sang<br />

froid, à peau nue et humide. Ils présentent une métamorphose<br />

leur permettant de passer d’un état larvaire à respiration<br />

branchiale (le têtard) à un état adulte à respiration pulmonaire et<br />

cutanée. Ils ont constitué les vertébrés terrestres dominants à la<br />

fin de l’ère primaire. Il ne subsiste aujourd’hui qu’environ 1800<br />

espèces. Exemples : grenouilles, tritons et salamandres.<br />

Anapsides : sous-classe de reptiles se caractérisant par un crâne dont les seules ouvertures sont celles<br />

réservées aux yeux et aux narines. Voir schéma page suivante. Exemple : les tortues.<br />

Angiospermes : plantes à fleurs modernes, à ovules enfermées dans un organe protecteur : l’ovaire.<br />

Après la fécondation, l’ovule évoluera en graine et l’ovaire évoluera en un fruit. Plus de 230 000<br />

espèces.<br />

Ankylosaures : groupe de dinosaures quadrupèdes et herbivores du crétacé, recouverts d’une armure<br />

de plaques et de pointes osseuses et à queue pourvue ou non d’une massue.<br />

Archaïque : ayant peu évolué, ressemblant aux ancêtres.<br />

Archéologie : étude scientifique de la vie et des cultures anciennes par l’analyse des objets, des écrits,<br />

des constructions et d’autres vestiges du passé.<br />

Archosauriens : sous-classe des reptiles comprenant les crocodiles. les dinosaures, les ptérosaures et<br />

leurs ancêtres les thécodontes.<br />

Avipelviens = dinosaures à bassin<br />

d’oiseaux. On dit encore ornithischiens.<br />

Le pubis est dirigé vers l’arrière et non pas<br />

vers l’avant comme chez les sauripelviens.<br />

Avancé : très évolué.<br />

Banc : couche de roches.<br />

Bipède : animal qui marche sur deux<br />

pieds.<br />

Cambrien : première période de l’ère<br />

primaire.<br />

Carbonifère : avant dernière période de<br />

l’ère primaire, à climat chaud et humide,<br />

propice aux développements de forêts (à lépidodendrons de 10 à 30 m, à sigillaires de 30 m, à prêles<br />

géantes comme les calamites de 20 à 30 m, à fougères à graines et à fougères vraies) qui ont<br />

constitué d’importantes couches de charbon.<br />

Carnivore : qui se nourrit de chair.<br />

Carnosaures : groupe de gros dinosaures carnivores puissants et lourds.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 89


Lexique de paléontologie (page (page 2)<br />

2)<br />

(page 2) :<br />

Cénozoïque : ère géologique correspondant au tertiaire et au quaternaire. Le cénozoïque a débuté il y<br />

a 65 millions d'années et a été marqué par le plissement alpin et la diversification des mammifères puis<br />

au quaternaire par l’apparition de l’homme.<br />

Cératopsiens : groupe de dinosaures quadrupèdes et herbivores pourvus d’une collerette osseuse et<br />

généralement de cornes osseuses.<br />

Chaînon manquant : nom usuel désignant une créature fossile inconnue et située à mi-chemin entre 2<br />

espèces.<br />

Charognard : qui se nourrit de chairs putréfiées.<br />

Classe : grande division de ce qui vit. Une classe est généralement composée de plusieurs ordres: ex.<br />

reptiles, oiseaux, mammifères.<br />

Conservateur : évoluant lentement.<br />

Coprolithe : matière fécale fossile.<br />

Cœlurosaures "reptiles à queue creuse": groupe réunissant de nombreuses familles de dinosaures<br />

carnivore, souvent petits et rapides, à longs membres inférieurs fins.<br />

Corde : tige rigide dorsale présente dans le développement de tous les c(h)ordés et qui constitue un<br />

axe de soutien chez l’embryon.<br />

C(h)ordés : on réunit sous ce nom 3 embranchements appartenant au même type d’organisation :<br />

existence d’un tube nerveux dorsal + une corde + partie antérieure du tube digestif transformée en<br />

pharynx qui sert à la fois à la respiration et à la nutrition. Les 3 embranchements : les tuniciers ou<br />

urocordés (1 millier d’espèce qui sont des invertébrés marins fixés ou libres) + les céphalocordés ou<br />

amphioxus (une 10 aine d’espèces d’invertébrés marins à allure de poissons) + les vertébrés (50 000<br />

espèces de poissons, d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de mammifères).<br />

Crétacé : la dernière des trois périodes de l’ère secondaire. - 136 à - 65 millions d’années. Elle se<br />

caractérise par des dépôts considérables de craie (du latin creta = craie).<br />

Crocodiliens : le seul ordre d’archosaures survivant. Les crocodiliens sont des prédateurs amphibies<br />

comprenant l’alligator (Mississipi et Yang Tsé Kiang), le caïman (Amazone), le crocodile (Australie,<br />

Asie, Afrique, Amérique) et le gavial (Gange).<br />

Cycadées : plantes gymnospermes à port de palmier. Communes à l’ère secondaire mais existant<br />

encore de nos jours.<br />

Delta : dépôt d’alluvions formé<br />

par l’embouchure d’un cours<br />

d’eau dans un lac ou une mer.<br />

Diapside : sous-classe de<br />

reptiles se caractérisant par un<br />

crâne pourvus, outre les<br />

ouvertures pour les yeux et les<br />

narines, de 2 ouverture ou fosses<br />

temporales de chaque côté. C’est<br />

le cas des crocodiliens, des<br />

reptiles volants ou ptérosaures,<br />

des dinosaures et avec quelques<br />

particularités des lézards et<br />

serpents et des oiseaux.<br />

<strong>Dinosaure</strong>s (« terribles<br />

reptiles ») : archosaures<br />

appartenant soit à l’ordre des<br />

Saurischiens soit à l’ordre des<br />

Ornithischiens (voir ces mots).<br />

Les 4 différents types de crânes chez les reptiles (fossiles et<br />

actuels) en fonction de la présence (1 en position haute ou<br />

basse ou 2 de chaque côté) ou d e l’absence de fosses<br />

temporales.<br />

Ectotherme : animal tirant sa chaleur interne d’une source extérieure, par exemple en s’exposant au<br />

soleil : tous les reptiles vivants sont ectothermes.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 90


Lexique de paléontologie (page 3) :<br />

Endotherme : animal tirant sa chaleur interne de son métabolisme: tous les oiseaux et mammifères<br />

modernes sont endothermes.<br />

Eon : durée qui se divise en ères.<br />

Ere : grande division des temps géologiques. Une ère se divise en périodes, en époques et en âges.<br />

Euthériens ou thériens ou placentaires. Ce sont les mammifères munis d’un placenta efficace<br />

assurant une liaison nutritive entre le fœtus et la mère.<br />

Espèce : ensemble d’individus aux caractères communs, pouvant se reproduire entre eux et donnant<br />

naissance à une descendance féconde. On parle d’espèce humaine, d’espèce canine…<br />

Euryaside : sous-classe de reptiles se caractérisant par un crâne pourvus, outre les ouvertures pour les<br />

yeux et les narines, d’1 ouverture ou fosse temporale EN POSITION HAUTE de chaque côté. Voir<br />

schéma page précédente. C’est le cas de groupes fossiles comme les notosaures, plésiosaures,<br />

placodontes et ichthyosaures.<br />

Evolution : processus de transformations biologiques successives au cours du temps qui permettent<br />

une adaptation des organismes aux changements d’environnement.<br />

Extinction : disparition d’une espèce.<br />

Faciès : assemblage de fossiles, de structures ou de minéraux qui permettent de caractériser<br />

l’environnement d’un dépôt.<br />

Famille : groupement de genres apparentés.<br />

Fémur : os de la cuisse.<br />

Fossile : reste, impression ou trace laissée par 1 animal ou 1 végétal d’1 période géologique révolue.<br />

Genre : groupement de plusieurs espèces ne différant que par des caractères mineurs. Ex. le zèbre et le<br />

cheval appartiennent au même genre Equus.<br />

Gymnospermes : plantes chez qui les ovules sont nus, ne sont pas enfermés dans des organes<br />

protecteurs appelés ovaires. Ce sont des plantes à graines comprenant les cycadées et les conifères (pin,<br />

épicéa…).<br />

Hadrosaures : dino. herbivores du crétacé dont le museau long et plat évoquait un bec de canard.<br />

Herbivore : qui se nourrit de végétation.<br />

Homéotherme : animal ayant une température interne constante. C’est le cas des oiseaux et des<br />

mammifères. Contraire : hétérotherme.<br />

Ichthyosaures : reptiles marins<br />

(2 à 3 m) apparus il y a 245<br />

M.A. à partir d’animaux<br />

terrestres. Carnivores dont<br />

l’aspect évoquait celui d’un<br />

dauphin. Dépourvus de<br />

branchies, leur respiration était<br />

aérienne. Ils se nourrissaient<br />

surtout de pieuvres, calmars et seiches. Yeux gigantesques : 23 cm de diamètre chez Ophtalmosaurus<br />

qui pesait un peu moins d’une tonne. Proportionnellement à la taille, ce sont les yeux les plus gros de<br />

tous les animaux actuels ou disparus. Ils étaient vivipares (leur petit ne naissait donc pas d’un œuf).<br />

Disparition il y a 90 M.A. pour une raison inconnue.<br />

Inférieur : niveau géologique le plus éloigné dans le temps.<br />

Invertébrés : animaux dépourvus d’un squelette osseux et en particulier d’un crâne et d’une colonne<br />

vertébrale.<br />

Jurassique : période centrale de l’ère des reptiles. Elle s’étend de -195 à -136 millions d’années.<br />

Labyrinthodontes : amphibiens primitifs du carbonifère qui ont donné naissance aux reptiles<br />

terrestres.<br />

Lépospondyles : petits amphibiens du carbonifère ressemblant à une salamandre. Ils ont disparu en<br />

tant que tel à la fin du primaire mais sont à l’origine des amphibiens actuels.<br />

Mammalien : relatif aux mammifères.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 91


Lexique de paléontologie (page 4) :<br />

Mammifère : vertébré à sang chaud, à<br />

pelage et productions cornées (griffes,<br />

ongles, sabots), allaitant ses petits<br />

(glandes mammaires) qui naissent<br />

complètement formés (à l’exception des<br />

monotrèmes, l’ordre le plus primitif des<br />

mammifères, qui sont ovipares). 3500<br />

espèces actuelles.<br />

Marsupiaux : les femelles présentent<br />

une poche cutanée et musculaire : la<br />

marsupie à l’intérieur de laquelle sont<br />

disposées les mamelles.<br />

Mésosaure (page 55) : reptile aquatique<br />

de 40 à 70 cm qui vivait à la fin du<br />

primaire. Museau allongé + dents en<br />

aiguilles lui servant à capturer des<br />

poissons. Ne pas confondre avec le mosasaure.<br />

Mésozoïque (= ère secondaire) : l’ère des reptiles, comprenant trois périodes qui sont de la plus<br />

ancienne à la plus récente : le trias, le jurassique, le crétacé.<br />

Métabolisme : ensemble des réactions chimiques qui, à partir de la nourriture, sert à l’entretien, à la<br />

croissance et à l’activité de l’organisme.<br />

Métathériens. Voir marsupiaux.<br />

Moderne : assez semblable aux organismes<br />

vivants actuels.<br />

Mosasaure : lézard géant (5 à 10 mètres<br />

de long) des mers du crétacé qui se<br />

nourrissait de poissons, de tortues et<br />

d’ammonites. Ne pas con-fondre avec le<br />

mésosaure, un reptile de 40 à 70 cm de la<br />

fin du primaire.<br />

Moule externe : sédiments consolidés<br />

montrant la forme externe d’un organisme<br />

qui a été détruit.<br />

Moule interne : sédiments consolidés<br />

montrant les caractères internes d’un<br />

organisme qui a été détruit.<br />

Nécrophage : animal se nourrissant de<br />

matière organique en putréfaction.<br />

Nothosaures : reptiles marins du trias,<br />

ancêtre des plésiosaures.<br />

Mammifère (environ 10 cm) découvert en Chine en<br />

1998, proche de la lignée ancestrale de cette classe.<br />

Dessin extrait du livre de Richard Moody : « Les fossiles ».<br />

Editions Bordas.<br />

Oiseaux : vertébrés emplumés, à membres antérieurs transformés en ailes, ovipares (= qui pondent des<br />

œufs), à sang chaud, généralement volant. Près de 8000 espèces actuelles.<br />

Ongulés : groupe de mammifères à sabots parmi lesquels on distingue les périssodactyles (à nombre<br />

impair de doigts) et les artiodactyles (à nombre pair de doigts).<br />

Ophidiens : ce sont les reptiles du groupe des serpents. Ils se caractérisent par la perte des pattes au<br />

cours de l’évolution.<br />

Ordre : groupement de familles ayant un certain nombre de traits communs.<br />

Ornithopodes : dinosaures ornithischiens dont les plus connus sont les camptosaurus, iguanodons et<br />

hadrosaures.<br />

Ornithischiens = avipelviens = dinosaures à bassin d’oiseau. Ordre de dinosaures herbivores qui<br />

réunit les ornithopodes (cf. iguanodons + hadrosaures + pachycéphalosaures), les stégosauriens, les<br />

ankylosauriens et les cératopsiens.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 92


Lexique de paléontologie (page 5) :<br />

Pachycéphalosaures = « dinosaures casqués » = Tête-de-bois : dinosaures avipelviens du groupe<br />

des ornithopodes. Ils étaient bipèdes, herbivores et vivaient à la fin du crétacé. Leur crâne, très solide,<br />

pouvait atteindre 25 cm d’épaisseur.<br />

Paléontologie : étude des fossiles, formes anciennes de la vie, parmi lesquelles les dinosaures.<br />

Paléozoïque = ère primaire.<br />

Pangée : super continent résultat de la réunion de toutes les masses continentales à la fin de l’ère<br />

primaire.<br />

Permien : dernière période de l’ère primaire pendant laquelle les continents finissent de fusionner en 1<br />

continent unique ou Pangée.<br />

Phanérogames = spermaphytes : végétaux vasculaires produisant des "grains de pollen" qui iront<br />

féconder un organe complexe appelé<br />

"ovule". L’ovule fécondé donnera une<br />

graine assurant la pérennité et la<br />

dissémination de la plante.<br />

Phytosaures : groupe de reptiles<br />

carnassiers (ils sont dont mal nommés) du<br />

trias à l’origine des crocodiles.<br />

Placodermes : poissons cuirassés du<br />

primaire.<br />

Plaine alluviale : zone inondée par un<br />

fleuve.<br />

Plésiosaures : reptiles marins aux<br />

membres disposés en nageoires. Certains<br />

avaient un long cou : ce sont les<br />

plésiosaures au sens strict alors que<br />

d’autres avaient un cou court : ce sont les<br />

pliosaures. Aucune parenté avec les dinosaures. Le plus grand :<br />

elasmosaurus mesurait 12 m pour un cou de 6 mètres.<br />

Pliosaure : gros plésiosaure à cou court se nourrissant<br />

d’ichthyosaures et de plésiosaures à long cou. Le plus grand :<br />

kronosaurus mesurait 17 m. et sa tête atteignait 4 m.<br />

Poïkilotherme (grec poikilos, variable et thermos, chaleur) =<br />

hétérotherme : animal dont la température interne varie au cours<br />

de la journée. Ex. les poissons et la plupart des reptiles.<br />

Poissons : vertébrés aquatiques, pourvus de mâchoires, dont les<br />

membres sont des nageoires. Peau nue ou couverte d’écailles.<br />

Précambrien : éon (voir ce mot) qui s’étend de l’apparition de la<br />

terre au début de l’ère primaire.<br />

Prédateur : carnassier chasseur.<br />

Protothériens = monotrèmes. La mère est ovipare mais allaite<br />

ses petits. Cf. l’ornithorynque et les échidnés.<br />

Primitif : semblable aux ancêtres, organisme ancêtre par rapport<br />

aux survivants.<br />

Pseudosuchiens : groupe de reptiles du trias à l’origine des<br />

dinosaures.<br />

Ptérosaure : reptiles volants du jurassique et du crétacé, dont<br />

les membres antérieurs sont transformés en ailes. Celle-ci est<br />

soutenue par le 4 ème Scène du crétacé :<br />

pliosaure s’attaquant à un plésiosaure.<br />

doigt hypertrophié de la main.<br />

Pubis : os du bassin orienté vers le bas et en avant chez les<br />

dinosaures saurischiens et vers le bas et en arrière chez les<br />

dinosaures avipelviens. Voir page 1 du lexique.<br />

Dessin extrait du livre de D. Lambert : « Les dinosaures ».<br />

Deux ptérosaures du jurassique :<br />

Dimorphodon (40 cm) et Sordes<br />

(taille d’un pigeon).<br />

Extraits du livre de Michael<br />

Benton : « Le monde préhistorique<br />

». Ed. des « Deux coqs d’or ».<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 93


Lexique de paléontologie (page 6) :<br />

Quadrupède : qui marche à quatre pattes.<br />

Reptile : classe de vertébrés constituée d’animaux à sang froid, à corps couvert d’écailles cornées,<br />

pondant le plus souvent des œufs à coquille et dont le jeune ressemble à l’adulte.<br />

Rhynchocéphales (= têtes à bec) : groupe apparu à la fin du primaire et existant encore sous la<br />

forme du sphénodon ou hatteria de Nouvelle-Zélande. Crâne diapside (voir ce mot).<br />

Sang chaud (à) : s’applique aux animaux dont la température interne reste relativement constante,<br />

quelque soit le milieu environnant. C’est le cas des oiseaux et des mammifères.<br />

Sang froid (à) : s’applique aux animaux dont la température varie en fonction de celle du milieu.<br />

Sauriens : ce sont les lézards au sens large (lézards, caméléons, varans, gekkos et iguanes).<br />

Saurischiens = sauripelviens : un des 2 grands groupe de dinosaures… celui des dinosaures à<br />

bassin de reptiles.<br />

L’ordre des dinosaures<br />

sauripelviens comprend des<br />

carnivores bipèdes<br />

(Tyrannosaurus) et des<br />

herbivores quadrupèdes<br />

(diplodocus).<br />

Sauropodes : dinosaures herbivores,<br />

les plus longs et les<br />

plus lourds (diplodocus et<br />

brachiosaurus par exemple).<br />

Sédiments : parcelles de<br />

matières déposées après<br />

transport par l’eau ou par le<br />

vent.<br />

Sous-classe : division d’une<br />

classe, groupant des ordres<br />

apparentés. Exemple : la classe<br />

des reptiles comprend 4 sousclasses<br />

: les anapsides, les<br />

euryapsides, les synapsides et<br />

les diapsides (Cf. schémas).<br />

Sous-ordre : division d’un :<br />

ordre, groupant des familles<br />

apparentées. Ex. le sous-ordre<br />

des Saurischiens comprend les<br />

prosauropodes et sauropodes<br />

(dinosaures végétariens) et les<br />

théropodes (dino carnivores).<br />

Spermaphytes =<br />

phanérogames… voir ce mot.<br />

Modifié d’après “Vie et mort des dinosaures” de Pascal Chenel… livre<br />

des éditions Hachette qui présente – c’est regrettable – des erreurs dans<br />

les légendes des figures.<br />

Squamates : terme qui réunit les lézards (ou sauriens) et les serpents (ou ophidiens).<br />

Stégosaures : dinosaures herbivores et quadrupèdes terrestres du jurassique et du crétacé au dos<br />

couvert de plaques (genre stegosaurus) ou d’épines (genre kentrosaurus).<br />

Stratigraphie : étude des strates (ou couches) de roches pour en déterminer l’âge.<br />

Supérieur : niveau géologique le moins éloigné dans le temps.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 94


Lexique de paléontologie (page 7) :<br />

Synapside : sous-classe de reptiles se caractérisant par un crâne pourvu, outre les ouvertures pour<br />

les yeux et les narines, d’une ouverture ou fosse temporale EN POSITION BASSE de chaque côté.<br />

Voir schéma page 2 de ce lexique. C’est le cas de groupes fossiles comme les pélycosauriens<br />

(ancêtre des thérapsides), les thérapsides (ancêtres des mammifères) et du groupe actuel des<br />

mammifères.<br />

Taxinomie : elle correspond à la classification des espèces en groupements de plus en plus vastes.<br />

Les espèces se regroupent en genres qui se réunissent en sous-familles puis en familles. Celles-ci<br />

s’associent en sous-ordres puis en ordres rassemblés en classes. L’ensemble des classes constitue<br />

les embranchements qui forment les règnes animal et végétal.<br />

Tétrapodes : vertébrés terrestres ou aquatiques dont le squelette comporte 2 paires de membres<br />

(qu’ils soient apparents ou atrophiés) à l’origine adaptés à la marche. Les amphibiens, les reptiles<br />

les oiseaux et les mammifères sont des tétrapodes… pas les poissons.<br />

Thécondontes ("dents enchâssées") : ordre d’archosaures (voir ce mot) primitifs d’où sont issus<br />

d’une part les pseudosuchiens (à l’origine des dinosaures) et d’autre part les phytosaures (à<br />

l’origine des crocodiles).<br />

Thérapsides : ordre de reptiles dits mammaliens d’où sont issus les mammifères.<br />

Théropodes : terme qui rassemble 2 groupes de dinosaures sauripelviens carnivores : les<br />

coelurosaures (compsognathus, deinonychus, velociraptor…) et les carnosaures (mégalosaure,<br />

allosaure, tyrannosaure, spinosaure…).<br />

Trace fossile : évidence indirecte de l’existence de la vie en un lieu donné. Par exemple : tubes de<br />

vers, empreintes de pattes, terriers…<br />

Trias : la première des trois périodes de l’ère des reptiles. Elle s’étend de – 225 à – 195 millions<br />

d’années.<br />

Végétarien : animal qui se nourrit des diverses parties des plantes (tiges, feuilles, écorces,<br />

bourgeons, fleurs, fruits, racines…).<br />

Vertébrés : présence d’un squelette interne (crâne, colonne vertébrale) et de 2 paires d’appendices<br />

également soutenu par un squelette (dit « appendiculaire »).<br />

Si, en plus, vous voulez des<br />

tableaux récapitulatifs et une<br />

bibliographie vous n’avez qu’à<br />

tourner la page… pour moi, les<br />

dino c’est terminé…<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 95


ER<br />

ES<br />

ES<br />

Echelle géologique des temps :<br />

Les grands phénomènes géologiques<br />

Subdivisions Durée Phénomènes géologiques<br />

Quaternaire<br />

Tertiaire Pliocène<br />

Miocène<br />

Oligocène<br />

Eocène<br />

Secon- Crétacé<br />

daire<br />

Primaire<br />

Précambrien<br />

Jurassique<br />

2 MA<br />

De 65 à 2 MA<br />

De 136 à 65<br />

MA soit 71<br />

MA<br />

De 136 à 195<br />

MA soit 49<br />

MA<br />

Trias Trias De 225 à 195<br />

MA<br />

Permien<br />

Carbonifère<br />

Dévonien<br />

Silurien<br />

Ordovicien<br />

Cambrien<br />

soit 40 MA<br />

De 260 à 225<br />

MA<br />

soit 55 MA<br />

De 345 à 280<br />

MA soit 65<br />

MA<br />

De 395 à 345<br />

MA soit 50<br />

MA<br />

De 440 à 395<br />

MA soit 55<br />

MA<br />

De 500 à 440<br />

MA soit 60<br />

MA<br />

De 570 à 500<br />

MA<br />

De 4500 MA à<br />

570 MA<br />

Plissement Alpin :<br />

Affrontement de l'Afrique et de l'Europe +<br />

choc de l'Inde et de l'Asie postérieurement à<br />

la formation des Rocheuses et de la<br />

Cordillère des Andes.<br />

Eruptions volcaniques<br />

à l'emplacement des Pyrénées et des Alpes.<br />

Plissement Hercynien<br />

ou plissement varisque qui a créé l'Europe et<br />

qui comprend 4 phases : de la + récente à la<br />

+ ancienne :<br />

- phase palatine<br />

- phase saalienne<br />

- phase asturienne<br />

- phase sudète.<br />

Au permien : surrection de l'Oural.<br />

Plissement Calédonien<br />

qui débute à l'Ordovicien (Appalaches) mais<br />

est surtout important au Silurien.<br />

Refroidissement intense à la fin de<br />

l'Ordovicien avec développement d'une<br />

calotte glaciaire à l'emplacement de la partie<br />

nord de la Nigritia (Sahara, Mauritanie, N-E<br />

du Brésil. Cette calotte fond au début du<br />

Silurien.<br />

Volcans de Menez-Hom en Bretagne à la fin<br />

du Silurien.<br />

Plissement Cadomien<br />

il y a 900 MA.<br />

Plissement Pentévrien<br />

il y a 14000 MA.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 96


Echelle géologique des temps : évolution du vivant<br />

La vie semble être apparue il y a 3,5 milliards d’années (peut-être même 3,8 milliards), les 1ers<br />

vertébrés datent de 500 MA, les 1ers mammifères de 200 MA (fin du Trias) et les 1ers primates<br />

d’environ 70 MA (vers la fin du Crétacé).<br />

ERES et<br />

subdivisions<br />

QUATERNAIRE<br />

Tertiaire : Pliocène<br />

+ Miocène + Oligocène<br />

+ Eocène<br />

Secondaire<br />

Primaire<br />

Précambrien<br />

Durée Evolution du vivant (voir poly correspondants)<br />

2 MA Longtemps considérée comme la période de l'apparition de l'homme (Homo<br />

habilis)… en fait celui-ci est plus antérieur (2, 3 MA ou 2,4 M.A.). Apparition des<br />

De 65 à 2<br />

MA<br />

Crétacé De 136 à<br />

65 MA soit<br />

71 MA<br />

Jurassique<br />

De 136 à<br />

195 MA<br />

soit 59 MA<br />

Trias De 225 à<br />

195 MA<br />

soit 30 MA<br />

Permien De 280 à<br />

225 MA<br />

Carbonifère <br />

Dévonien<br />

soit 55 MA<br />

De 345 à<br />

280 MA<br />

soit 65 MA<br />

De 395 à<br />

345 MA<br />

soit 50 MA<br />

Silurien De 440 à<br />

395 MA<br />

soit 45 MA<br />

Ordovicien <br />

Cambrien<br />

De 500 à<br />

440 MA<br />

soit 60 MA<br />

De 570 à<br />

500 MA<br />

De 4500<br />

MA à 570<br />

MA<br />

chevaux et des éléphants.<br />

C'est "l'âge des mammifères" par opposition à l'ère secondaire qui était "l'âge des<br />

reptiles". Apparition des australopithèques il y a 4,2 M.A. (Voire même 6 M.A).<br />

Développement des monocotylédones (graminées = "herbes" en particulier).<br />

Le primate le plus ancien connu (Purgatorius) du Montana date de la fin du Crétacé<br />

(70 MA). Disparition des <strong>Dinosaure</strong>s, Ptérosaures, Plésiosaures (il y a 65 MA) et<br />

Ichthyosaures (il y a 90 MA).<br />

Ptérosauriens (= reptiles volants).<br />

Archaeoptéryx (ancêtre des oiseaux).<br />

Apparition des Ichthyosaures (reptiles marins dont la forme évoque un dauphin) et des<br />

Plésiosaures (reptiles marins à long cou). APPARITION DES DINOSAURES.<br />

1ers insectes à métamorphose complète.<br />

Les foraminifères du groupe des fusulines sont à leur apogée.<br />

Trilobites rares. Les reptiles se développent.<br />

C'est l'époque de la forêt houillère avec :<br />

* Les ptéridophytes ou fougères de la classe des lycopsides (lépidodendrons et<br />

sigillaires), de la classe des sphénopsides ou prêles (calamites) et de la classe des<br />

filicopsides ou fougères vraies.<br />

* Les pré-spermaphytes comprenant les fougères à graines ou péridospermaphytes,<br />

les cordaïtes et un gymnosperme (le lebachia ou walchia).<br />

* Apparition des insectes. * Trilobites et échinodermes sont en déclin.<br />

* Apparition de poissons agnathes du groupe des galéaspides.<br />

* Parmi les poissons à mâchoires osseux : apparition du groupe des actinoptérygiens<br />

et du groupe des sarcoptérygiens (= les crossoptérygiens + les dipneustes).<br />

* 1ers amphibiens : les stégocéphales (qui disparaîtront au trias).<br />

* Apparition des 1ères gymnospermes.<br />

Apparition des poissons agnathes du groupe des ostéostracés = céphalaspides et du groupe<br />

des anaspides. Chez les poissons pourvus de mâchoires : naissance des poissons cartilagineux<br />

du groupe des placodermes.<br />

Apparition des 1ers végétaux vasculaires : des fougères de la classe des psilophytinées.<br />

Apparition de poissons agnathes du groupe des hétérostracés (disparaissent au dévonien).<br />

Sur les continents devaient s'être développé des mousses, des hépatiques et des characées.<br />

* Archaeocyathes tenant à la fois de protozoaires (groupe de foraminifères)<br />

et de spongiaires.<br />

* Coelentérés = Cnidaires (méduses, anémones de mer, pennatulides) + Cténaires.<br />

* Vers (priapulides comme Ottoia, quelques annélides comme Burgessochaeta).<br />

* Mollusques (monoplacophores, gastéropodes, céphalopodes).<br />

* Nombreux brachiopodes. * Quelques bryozoaires.<br />

* Apparition des 1ers squelettes minéralisés.<br />

* Arthropodes (= invertébrés à pattes articulées) :<br />

apparition des trilobites, des crustacés, des mérostomes).<br />

* Echinodermes (Echmatocrinus).<br />

* PAS DE VERTEBRES MAIS LEUR ANCETRE (PIKAIA).<br />

Protistes (flagellés, radiolaires, foraminifères). Stromatolithes. Brachiopodes.<br />

Faune d'Ediacara en Australie : Coelentérés (méduses, pennatulides). Annélides.<br />

Echinodermes ? (Tribrachidium).<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 97


Bibliographie<br />

<strong>Dinosaure</strong>s :<br />

1. « Les dinosaures » : David Lambert. Editions « Rouge et or »- 1979.<br />

2. « Guide des dinosaures » par David Norman. Editions Hachette 1981.<br />

3. « Les dinosaures » par William Stout et William Service.<br />

Albin Michel 1982.<br />

4. « Le règne des dinosaures » par Denys Prache et Philippe<br />

Taquet. Hatier 1983.<br />

5. « Les fossiles « par Richard Moody. Editions Bordas.<br />

1983.<br />

6. « Guide <strong>complet</strong> des dinosaures » par David Lambert.<br />

Editions Larousse 1986.<br />

7. « Le règne des dinosaures » article dû à Philippe Taquet<br />

paru dans « Pour la Science » n° 23 septembre 1979.<br />

8. « Les empreintes des animaux disparus » par David<br />

Mossman et William Sarjeant. « Pour la science » mars 1983.<br />

9. « La course des dinosaures » par Mc Neill Alexander.<br />

« Pour la Science » n° 164. juin 1991.<br />

10. « Les premiers dinosaures » par François Gauffre. « La<br />

Recherche » n° 256 de juillet-août 1993.<br />

11. « Les œufs et les nids de dinosaures » par John Horner. « Pour la Science » juin 1984.<br />

Fantasia de Walt Disney. 1940.<br />

12. « La catastrophe de la fin de l’ère secondaire » par Robert Rocchia. « La Recherche » n° 260.<br />

Décembre 1993.<br />

13. « Pourquoi les dinosaures ont-ils disparu » : Walter Alvarez, Franck Asaro + Vincent<br />

Courtillot. « Pour la Science » n° 158. Décembre 1990.<br />

14. « Les extinctions massives de la fin du Mésozoïque ». « Pour la Science » mars 1982.<br />

15. « L’ère des dinosaures » Textes et documents pour la classe » n°568. 5/12/1990.<br />

16. Quelques sites Internet :<br />

http://www.palais-decouverte.fr/revue/272/272art44.htm<br />

http://www.ifrance.com/dinosaures/france/pages/carnivores<br />

http://perso.club.internet.fr/jflhomme/html<br />

http://www.lescale.net/dinos/musee10.html<br />

http://www.geocities.com/EnchantedForest<br />

http://dinomania.multimania.com<br />

http://www2.ac-lille.fr/hazard-armentieres/informatique/<strong>Dinosaure</strong>s<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur à l’IUFM du Bourget. 98

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