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Safari au pays des araignees J-P Geslin.pdf - Free

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Les enfants du CE2 Epine Guyon à Franconville<br />

Madame Feuillée, maîtresse d'application<br />

Monsieur <strong>Geslin</strong> Jean-Pierre,<br />

professeur d'Ecole Normale - IUFM en Sciences de la vie.<br />

Madame Jolibert Josette,<br />

professeur d'Ecole Normale - IUFM en Français.<br />

Ce petit polycopié avait été réalisé "à la<br />

main" en 1976 par Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>,<br />

alors professeur à l'Ecole Normale de<br />

Pontoise (avant la construction de celle<br />

de Cergy), … trouvez-vous que la<br />

démarche a vieilli ?


I- Point de départ :<br />

Les enfants avaient travaillé à l'élaboration du plan du quartier. Il est décidé de<br />

"prolonger ce plan" jusqu'<strong>au</strong> bois Portalis qui se trouve à 20 minutes à pied de<br />

l'école et que la plupart <strong>des</strong> élèves connaissent.<br />

Au cours de la<br />

sortie, les élèves<br />

disposent d'un<br />

crayon pour<br />

légender et<br />

compléter le<br />

plan fixé sur un<br />

carton fort.<br />

Le matériel,<br />

dont ils <strong>au</strong>ront<br />

besoin par la<br />

suite dans le<br />

bois, est prévu<br />

par la maîtresse<br />

seule.<br />

Voir <strong>au</strong>ssi le tracé du<br />

chemin après les fiches<br />

de travail page 4.<br />

II- La prise de contact avec le bois Portalis :<br />

Elle a lieu le vendredi 28 novembre. Départ 8 h 45, retour prévu vers 11 heures.<br />

Nous avions 3 possibilités :<br />

II- 1) Visite s<strong>au</strong>vage (mais, nous l'avons signalé, de nombreux enfants<br />

connaissent déjà le milieu.)<br />

II- 2) Visite préparée en classe : "Qu'allons-nous faire sur place ?<br />

Quel matériel emporter ?" … puis répartition <strong>des</strong> trav<strong>au</strong>x définis<br />

en commun et à accomplir par les loupiots.<br />

II- 3) Visite non préparée se structurant en cours de séance<br />

(c'était notre choix ici) :<br />

- Prise de contact s<strong>au</strong>vage : les enfants ont toute liberté dans la<br />

mesure où ils n'enfreignent pas les consignes de sécurité. Certains<br />

jouent, d'<strong>au</strong>tres ramassent ce qui leur plaît… à condition de ne pas<br />

détruire…<br />

- Vers une structuration : "Cela vous a t-il plu ? "… "Voulez-vous<br />

rester encore un peu ? "… "Qu'est-ce qui vous a particulièrement<br />

intéressé ? "<br />

- Distribution <strong>des</strong> fiches, prévues antérieurement par l'enseignante,<br />

mais réparties en fonction <strong>des</strong> choix <strong>des</strong> gamins. Ces fiches<br />

présentent une tâche précise à réaliser en équipe.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Un bon truc pour<br />

obtenir de petits<br />

anim<strong>au</strong>x : secouer<br />

<strong>des</strong> branches <strong>au</strong><br />

<strong>des</strong>sus d'un vieux<br />

parapluie ouvert et<br />

placé en position<br />

inversée<br />

2


Les fiches suivantes peuvent être découpées et proposées <strong>au</strong>x différentes équipes.<br />

Equipe 1<br />

LES ANIMAUX :<br />

ouvre les yeux mais pense<br />

<strong>au</strong>ssi à "ouvrir les oreilles."<br />

1) Ramasse les anim<strong>au</strong>x que tu rencontres<br />

et place-les dans une boîte fermée par un<br />

couvercle perforé.<br />

2) Dessine un animal (celui de ton choix).<br />

3) Cherche également <strong>des</strong> traces laissées par les anim<strong>au</strong>x :<br />

<strong>des</strong>sine-les ou recueille-les.<br />

4) Pense à ce que tu vas faire de ces anim<strong>au</strong>x.<br />

Equipe 2<br />

UN ARBRE :<br />

Tourne <strong>au</strong>tour<br />

et lève le nez.<br />

1) Dessine sa forme générale.<br />

2) Mesure sa circonférence à 1 mètre du sol.<br />

3) Cueille un rame<strong>au</strong> portant plusieurs feuilles<br />

(attention : 1 seul rame<strong>au</strong> suffit).<br />

4) Cherche <strong>des</strong> fleurs (<strong>au</strong> printemps) ou <strong>des</strong> fruits (en<br />

<strong>au</strong>tomne) mais ne prends pas d'écorce (cela blesserait l'arbre).<br />

5) Compare avec un <strong>au</strong>tre arbre (note les différences).<br />

Equipe 3<br />

LES FEUILLES :<br />

Regarde <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> sol,<br />

les feuilles tombées.<br />

1) Rassemble le plus de sortes de feuilles.<br />

2) Place-les entre les pages d'un journal<br />

en prenant soin de bien les déplier.<br />

3) De retour en classe, tu devras trouver<br />

quelle espèce d'arbre portait chacune de ces feuilles.<br />

Commence maintenant à l'aide de la petite flore prêtée.<br />

4) Que pourrais-tu <strong>au</strong>ssi faire avec ces feuilles, dans la<br />

classe ?<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Equipe 2<br />

LES PETITES<br />

PLANTES :<br />

Cueille à l'ombre mais<br />

<strong>au</strong>ssi à la lumière.<br />

1) Prends <strong>des</strong> petites<br />

plantes (si possible avec<br />

<strong>des</strong> fleurs) et place-les<br />

entre les pages d'un<br />

journal en précisant où<br />

tu les as trouvées.<br />

2) De retour en classe,<br />

tu devras chercher leurs<br />

noms en t'aidant de<br />

petits livres. Commence<br />

dès maintenant en<br />

utilisant la petite flore<br />

prêtée.<br />

3


Nous voulions également introduire l'étude<br />

d'1 mètre carré de terrain…<br />

"Est-ce que quelqu'un s'intéresse à tout ? "<br />

La nécessité de travailler sur une petite surface est alors apparue <strong>au</strong>x élèves. Le<br />

carré a été délimité à l'aide de fanions et de ficelles. "On <strong>des</strong>sine tout ce qu'il y a<br />

à l'intérieur puis on effectue <strong>des</strong> prélèvements."<br />

Equipe 5<br />

Etude d'1 mètre<br />

carré de terrain :<br />

1) Délimite un carré de 1 mètre de<br />

côté à l'aide du mètre ruban, <strong>des</strong><br />

fanions et de la ficelle.<br />

2) Représente sur un plan, les arbustes<br />

+ les plantes + les champignons + les<br />

mousses, situés à l'intérieur du carré.<br />

3) Réalise <strong>des</strong> prélèvements (végét<strong>au</strong>x<br />

et anim<strong>au</strong>x)… - seulement à l'intérieur<br />

du carré… ne prends rien à l'extérieur de<br />

la frontière - que tu placeras dans <strong>des</strong><br />

petits sacs.<br />

4) Indique à chaque fois le numéro du<br />

sac sur le plan.<br />

5) Arrivé en classe tu devras installer<br />

les anim<strong>au</strong>x et trouver les noms <strong>des</strong><br />

plantes.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

BOIS PORTALIS :<br />

le trajet aller- retour<br />

4


III- L'exploitation immédiate :<br />

- Elle précède le recensement <strong>des</strong><br />

observations et <strong>des</strong> questions <strong>des</strong><br />

enfants.<br />

- Ce doit être une phase de tri du<br />

matériel rapporté en classe. Les<br />

critères peuvent être laissés <strong>au</strong> choix<br />

<strong>des</strong> enfants ou être déterminés par<br />

l'enseignant(e).<br />

- Ce peut être une phase de liberté<br />

les élèves décidant de ce qu'ils vont<br />

faire du matériel trié par exemple :<br />

* Installation provisoire de<br />

terrariums où seront placés les<br />

anim<strong>au</strong>x récoltés.<br />

* Semis <strong>des</strong> glands et <strong>des</strong> <strong>au</strong>tres<br />

semences recueillies.<br />

* Classement <strong>des</strong> feuilles rapportées<br />

(ici certains gosses ont rangé<br />

les feuilles selon leur taille et ont<br />

abouti en fait à une sériation et non<br />

pas à un classement).<br />

- Elle peut correspondre à un travail<br />

organisé induit en partie ou en<br />

Texte réalisé en commun puis ronéoté.<br />

totalité par les fiches remises <strong>au</strong><br />

cours de la sortie. C'était ici le cas pour les équipes 3, 4 et 5 qui devaient effectuer une<br />

activité de détermination <strong>des</strong> espèces végétales. La détermination peut être suivie de<br />

la réalisation d'un herbier.<br />

- Ce peut être une phase d'élaboration d'un texte libre <strong>des</strong>tiné <strong>au</strong>x correspondants<br />

comme cela a été fait par 2 enfants <strong>des</strong> groupes 1 et 2. Il peut également s'agir d'un<br />

enregistrement sur cassette. D'<strong>au</strong>tres enfants <strong>des</strong> groupes 1 et 2 ont produit une<br />

bande <strong>des</strong>sinée… Les objectifs sont un travail sur la fonction référentielle (c'est-à-dire<br />

sur le sens du message) et sur la structuration du temps.<br />

- Ce peut être un moment de <strong>des</strong>sin libre. Ici quelques élèves ont réalisé <strong>des</strong> <strong>des</strong>sins<br />

d'arbres portant <strong>des</strong> feuilles alors que nombre de ces arbres les avaient déjà perdues.<br />

La notion de cycle saisonnier a dû, en conséquence, être reprise par la suite.<br />

- Les morce<strong>au</strong>x d'écorce trouvés sur le sol et les<br />

feuilles d'arbres et de fougères peuvent êtres<br />

incorporés dans une production artistique ou<br />

technologique (ici, construction de bate<strong>au</strong>x).<br />

L'ensemble de ces activités s'est déroulé le vendredi<br />

26 novembre après-midi en présence d'un groupe de<br />

stagiaires du R12 d'Argenteuil.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

5


IV- La phase de recensement <strong>des</strong> observations<br />

et <strong>des</strong> questions (mardi 7 décembre) :<br />

IV- A) ce que nous avions prévu dans notre préparation (Mme<br />

Feuillée, monsieur <strong>Geslin</strong>) :<br />

- Recensement en 2 colonnes : d'une part les observations et remarques <strong>des</strong> enfants et<br />

d'<strong>au</strong>tre part leurs questions.<br />

- Regroupement <strong>des</strong> observations (et <strong>des</strong> affirmations <strong>des</strong> enfants validées par la<br />

maîtresse) sous la forme d'un petit texte élaboré en commun.<br />

- Comparaison <strong>des</strong> questions afin que les enfants rejettent ou corrigent eux-mêmes<br />

celles qu'ils avaient mal formulées.<br />

- Regroupement <strong>des</strong> questions en quelques grands problèmes pouvant être résolus<br />

par l'observation, l'expérimentation, la recherche livresque ou <strong>des</strong> enquêtes ( et ceci<br />

dans l'ordre afin que les enfants ne s'habituent pas à avoir une totale confiance en ce<br />

qui est écrit ou dit et commencent par trouver les réponses eux-mêmes.)<br />

IV- B) Ce qui s'est effectivement passé :<br />

Les enfants sont assis en 1/2 cercle en face de Jean-Pierre <strong>Geslin</strong> qui ne dit rien.<br />

- "Tu sais, il y a une araignée qui est morte".<br />

- "Non, elle est endormie".<br />

- "Si, elle est morte parce qu'elle s'est piquée sur une bogue de châtaigne" (l'araignée a<br />

été trouvée morte sur une bogue.)<br />

Pour être rigoureux sur le plan scientifique, nous <strong>au</strong>rions dû écrire <strong>au</strong> table<strong>au</strong> :<br />

1) Observation 2) Hypothèses<br />

Notre araignée est inerte * Elle est morte<br />

* Elle dort<br />

Ce n'est qu'après avoir conclu en 5,<br />

et alors seulement, qu'il devenait<br />

théoriquement possible de formuler<br />

<strong>des</strong> hypothèses sur la c<strong>au</strong>se de la<br />

mort de notre araignée.<br />

<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

3) Recherche d'un dispositif<br />

expérimental avec les élèves afin<br />

de tester les 2 hypothèses.<br />

<br />

4) Réalisation du dispositif<br />

<br />

5) Conclusion (elle est morte)<br />

<br />

6) Recherche de la c<strong>au</strong>se<br />

(émission d'hypothèses<br />

à leur tour testées)<br />

J-P G. s'est contenté de reprendre la phrase de<br />

l'enfant en y ajoutant "SI" et "PEUT-ETRE" :<br />

"SI l'araignée est morte c'est PEUT-ETRE parce<br />

qu'elle s'est piquée".<br />

Les enfants comprennent le sens du message<br />

comme l'ont montré les formulations ultérieures :<br />

" Si elle est morte, c'est peut être parce qu'elle s'est<br />

battue avec une <strong>au</strong>tre araignée"…"Elle a peut-être<br />

perdu une patte en se battant"… "Elle manquait<br />

peut-être d'air"…<br />

6


ANIMAUX Questions Hypothèses =<br />

suppositions<br />

Observation : Pourquoi ? a) Elle dort<br />

notre araignée<br />

ne bouge pas<br />

b) Elle est morte<br />

Si, après étude, Pour quelle(s) a) Elle s'est piquée sur une<br />

nous raison(s) est-elle<br />

bogue<br />

confirmons morte ? b) Elle s'est battue avec une<br />

qu'elle est<br />

<strong>au</strong>tre araignée<br />

morte…<br />

c) Elle a perdu une patte<br />

dans la bataille<br />

d) Il y avait trop d'e<strong>au</strong> dans<br />

le terrarium<br />

e) Elle manquait d'air<br />

f) Elle a eu trop ch<strong>au</strong>d<br />

Voir note*<br />

Nous savons Que f<strong>au</strong>t-il pour<br />

que de nombreusesaraignées<br />

tissent<br />

<strong>des</strong> toiles.<br />

que l'araignée<br />

tisse sa toile ?<br />

Que mange une<br />

araignée ?<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Comment<br />

procéder ?<br />

Cette colonne<br />

avait déjà<br />

reçu quelques<br />

éléments de<br />

réponse le<br />

mardi 7…<br />

nous y<br />

reviendrons.<br />

Note*: l'émission d'hypothèses concernant la mort supposée de l'araignée devenait un<br />

jeu. Afin de limiter cette cascade d'interprétations anticipées, madame Feuillée<br />

propose <strong>au</strong>x élèves de noter leurs <strong>au</strong>tres hypothèses éventuelles sur une feuille de<br />

papier et de les placer dans la boîte <strong>au</strong>x lettres de la classe… <strong>au</strong>cune nouvelle<br />

hypothèse n'est alors apparue. Nous n'y avons retrouvé que certaines de celles qui<br />

venaient d'être formulées.<br />

VEGETAUX Questions Hypothèses =<br />

suppositions<br />

Observation : les<br />

rame<strong>au</strong>x de lierre<br />

replantés dans la<br />

jardinière sont<br />

be<strong>au</strong>x alors que<br />

les feuilles de ceux<br />

du pot sont<br />

fanées.<br />

Pourquoi ? On n'a pas mis<br />

assez d'e<strong>au</strong> dans<br />

le pot.<br />

On a mis trop<br />

d'e<strong>au</strong>.<br />

Le rame<strong>au</strong> du pot<br />

n'a peut-être pas<br />

fabriqué de<br />

racines<br />

Moi je sais !<br />

Comment<br />

procéder ?<br />

7


V- La phase de recherche :<br />

VA) Des formateurs :<br />

Il nous fallait prévoir de nombreuses araignées pour que les enfants<br />

puissent expérimenter… La soirée fut consacrée à une chasse <strong>au</strong>x<br />

araignées effrénée dans nos caves respectives. Mme Feuillée<br />

prétendit qu'elle n'en avait pas profité pour faire son ménage…<br />

VB) Des enfants :<br />

VB1. Les élèves relisent le table<strong>au</strong> de la page précédente.<br />

Des difficultés apparaissent :<br />

* Au nive<strong>au</strong> de la lecture du table<strong>au</strong> lui-même : décalages<br />

Exemple : "Notre araignée ne bouge pas" "Pourquoi ?"<br />

"Elle s'est piquée sur une bogue".<br />

* En ce qui concerne l'appropriation de certains mots, par<br />

exemple : "terrarium."<br />

VB2. Conception théorique du principe de<br />

l'expérience :<br />

Les enfants, dans un premier temps, recherchent<br />

oralement et collectivement comment tester les<br />

hypothèses.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Taï<strong>au</strong>t !<br />

VB3. Passage <strong>au</strong> schéma expérimental :<br />

Nous souhaitions faire travailler les élèves par équipes.<br />

Nous savions que si nous demandions <strong>au</strong>x enfants sur quelles questions ils<br />

souhaitaient travailler, ils choisiraient tous les araignées. Mme Feuillée avait préparé<br />

<strong>des</strong> papiers, un pour chaque question, elle en informe les enfants et commence à plier<br />

les feuilles devant eux tout en demandant : "Qu'allons-nous en faire ?" Le pliage a<br />

immédiatement induit la réponse : "On va tirer <strong>au</strong> sort" Un problème par équipe.<br />

1 er temps : une feuille de papier blanc est remise à chaque enfant de chaque équipe.<br />

La consigne est écrite <strong>au</strong> table<strong>au</strong> : "On <strong>des</strong>sine ce qu'on va faire."<br />

- Certaines productions se rapprochent du <strong>des</strong>sin libre et ont très peu de rapport<br />

avec ce qui est demandé. C'est ainsi qu'un enfant travaillant sur "Que f<strong>au</strong>t-il pour<br />

qu'une araignée tisse sa toile ?" représente un bois avec <strong>des</strong> avions dans le ciel.<br />

- D'<strong>au</strong>tres "<strong>des</strong>sins" concernent le sujet mais font preuve d'un reliquat<br />

d'égocentrisme : <strong>des</strong>sin du bras versant l'e<strong>au</strong>, à l'aide d'un arrosoir, sur les araignées.<br />

- Quelques "<strong>des</strong>sins" sont très proches du schéma expérimental.<br />

2ème temps : cette fois-ci, une seule grande feuille de papier par équipe. Consigne<br />

notée <strong>au</strong> table<strong>au</strong> : "On <strong>des</strong>sine ce dont on a besoin".<br />

Résultat :<br />

* Les enfants figurent les objets les uns par rapport <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres.<br />

* Seuls les objets dont ils ont besoin sont représentés et on ne trouve plus trace<br />

d'égocentrisme (le bras a disparu).<br />

* Ils se réfèrent <strong>au</strong> "<strong>des</strong>sin" le plus représentatif de l'équipe parmi les 4 ou 5 effectués<br />

préalablement (un seul conflit apparaîtra, ce qui conduira les écoliers à exécuter 2<br />

"<strong>des</strong>sins", côte à côte, sur la grande feuille de papier.)<br />

8


* Encore quelques modifications proposées par les enfants ou suggérées par la<br />

maîtresse et on aboutit à <strong>des</strong> "<strong>des</strong>sins" proches de schémas expériment<strong>au</strong>x…<br />

dont voici quelques exemples.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

9


VB4. Analyse de la séquence :<br />

A 10 h 45, les enfants partent en Education physique et la séquence est analysée par<br />

les instituteurs du stage R 12 d'Argenteuil (animation J-P <strong>Geslin</strong>).<br />

Josette Jolibert, professeur d'Ecole Normale de français, reprend l'ensemble <strong>des</strong><br />

séquences sur le thème "lire et écrire en situation."<br />

Madame Feuillée présente ensuite les différents prolongements interdisciplinaires<br />

qu'elle envisage.<br />

VB5. Expérimentations et résultats : l'après-midi du vendredi 10 décembre<br />

* Un enfant vient chercher le matériel nécessaire à la réalisation de l'expérience de chaque<br />

équipe.<br />

* Un papier est distribué afin que les élèves puissent noter les résultats de leur expérience et<br />

leur conclusion (hypothèse infirmée ou confirmée.)<br />

* Les expériences sont réalisées (certains résultats n'ont été acquis que plusieurs jours après).<br />

* Chaque rapporteur informe les <strong>au</strong>tres équipes de l'avancée <strong>des</strong> recherches et éventuellement<br />

<strong>des</strong> résultats et de la conclusion.<br />

* Le table<strong>au</strong> de la page 7 est complété <strong>au</strong> fur et à mesure (voir ci-<strong>des</strong>sous et page suivante).<br />

Terminé, il sera ronéoté et remis à chaque enfant puis collé dans le cahier d'éveil.<br />

Obser-<br />

vation :<br />

Notre<br />

araignée<br />

ne bouge<br />

pas.<br />

Notre<br />

araignée<br />

est<br />

morte.<br />

Ques-<br />

tions<br />

Pour-<br />

quoi ?<br />

Pour<br />

quelle(s)<br />

rai-<br />

son(s)<br />

est-elle<br />

morte ?<br />

Hypothèses =<br />

suppositions<br />

a) Elle dort.<br />

b) Elle est<br />

morte.<br />

a) Elle s'est<br />

piquée sur<br />

une bogue.<br />

b) Elle s'est<br />

battue avec<br />

une <strong>au</strong>tre<br />

araignée.<br />

c) Elle a<br />

perdu une<br />

patte dans la<br />

bataille.<br />

d) Il y avait<br />

trop d'e<strong>au</strong><br />

dans le<br />

terrarium.<br />

Dispositifs expériment<strong>au</strong>x Résultats Conclusion :<br />

On placera l'araignée dans<br />

une boîte, on fera un rond<br />

<strong>au</strong>tour et on verra si elle<br />

bouge.<br />

Nous placerons 2 araignées<br />

dans la même boîte.<br />

Discussion… à quel moment les<br />

araignées se reproduisent-elles ?<br />

Idée que 2 araignées de sexes<br />

différents puissent s'accepter<br />

temporairement.<br />

Nous compterons le nombre<br />

de pattes de l'araignée morte.<br />

On versera de l'e<strong>au</strong> sur une<br />

araignée et on regardera si<br />

elle meurt.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Elle n'a<br />

pas bougé<br />

<strong>au</strong> bout de<br />

plusieurs<br />

jours.<br />

L'araignée<br />

ne meurt<br />

pas.<br />

Les araignées<br />

se<br />

sont battues<br />

mais<br />

<strong>au</strong>cune<br />

n'est<br />

morte.<br />

L'araignée<br />

morte a 8<br />

pattes<br />

L'araignée<br />

n'est pas<br />

morte<br />

Elle est morte.<br />

Hypothèse à<br />

éliminer.<br />

Nous avons un<br />

doute. Ici, elles ne<br />

sont pas mortes<br />

mais nous avons lu<br />

que la femelle<br />

pouvait tuer le<br />

mâle après<br />

l'accouplement.<br />

A éliminer. Nous<br />

avons d'ailleurs lu<br />

qu'une araignée<br />

pouvait survivre<br />

avec 1 patte en<br />

moins.<br />

Hypothèse<br />

à éliminer.<br />

10


SUITE… Pourquoi notre araignée est-elle morte ?<br />

Obser-<br />

vation<br />

Notre<br />

araignée<br />

est<br />

morte<br />

Ques-<br />

tions<br />

Pour<br />

quelle(s)<br />

rai-<br />

son(s) estelle<br />

morte<br />

?<br />

Hypothèses<br />

=<br />

suppositions<br />

e) Elle<br />

manquait<br />

d'air.<br />

f) Elle a eu<br />

trop ch<strong>au</strong>d.<br />

Dispositifs expériment<strong>au</strong>x Résultats Conclusion :<br />

On met une araignée par boîte.<br />

Le couvercle n'a pas de trou, a<br />

<strong>des</strong> petits trous ou <strong>des</strong> trous plus<br />

gros.<br />

On prend 2 araignées et 2<br />

boîtes. Une araignée dans une<br />

boîte sur le rebord de la fenêtre<br />

et une <strong>au</strong>tre dans la classe.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

L'araignée<br />

ne meurt<br />

pas.<br />

Aucune<br />

<strong>des</strong> 2 n'est<br />

morte.<br />

Que f<strong>au</strong>t-il pour que l'araignée tisse sa toile ? Que mange une araignée ?<br />

Obser-<br />

vation<br />

Ques-<br />

tions<br />

Que f<strong>au</strong>t-il<br />

pour que<br />

l'araignée<br />

tisse sa<br />

toile ?<br />

Que<br />

mange une<br />

araignée ?<br />

Hypothèses<br />

=<br />

suppositions<br />

Une<br />

branche.<br />

Des insectes,<br />

de l'herbe,<br />

<strong>des</strong> glands.<br />

VEGETAUX Questions<br />

Observation : les rame<strong>au</strong>x<br />

de lierre replantés dans la<br />

jardinière sont be<strong>au</strong>x alors<br />

que les feuilles de ceux du<br />

pot sont fanées.<br />

Pourquoi<br />

?<br />

Dispositifs expériment<strong>au</strong>x Résultats<br />

Pas évident de faire comprendre<br />

qu'il fallait un "témoin" (le même<br />

dispositif sans branche…)<br />

Remarque d'un enfant : l'insecte<br />

pourrait <strong>au</strong>ssi manger l'araignée.<br />

Ne pas mettre l'herbe et les<br />

insectes dans la même boîte avec<br />

l'araignée : les insectes pourraient<br />

manger l'herbe.<br />

Hypothèses =<br />

suppositions<br />

On n'a pas mis assez<br />

d'e<strong>au</strong> dans le pot.<br />

On a mis trop d'e<strong>au</strong>.<br />

Le rame<strong>au</strong> du pot n'a<br />

peut-être pas fabriqué<br />

de racines.<br />

L'araignée<br />

tisse sa<br />

toile.<br />

L'araignée<br />

n'a<br />

mangé<br />

que <strong>des</strong><br />

insectes.<br />

Hypothèse à<br />

éliminer.<br />

Hypothèse à<br />

éliminer.<br />

Conclusion :<br />

Il f<strong>au</strong>t un support<br />

pour que l'araignée<br />

tisse sa toile… mais<br />

ce support peut être<br />

constitué par un<br />

angle de la boîte !<br />

Dans les livres il est<br />

dit que toutes les<br />

araignées sont<br />

exclusivement<br />

carnassières et<br />

qu'elles ne se<br />

nourrissent que de<br />

proies vivantes ;<br />

principalement <strong>des</strong><br />

insectes mais<br />

également <strong>des</strong><br />

mille-pattes et<br />

parfois d'<strong>au</strong>tres<br />

araignées.<br />

Comment procéder ?<br />

On coupera <strong>des</strong> rame<strong>au</strong>x de lierre et on<br />

les plantera dans différents pots que<br />

l'on arrosera avec <strong>des</strong> quantités d'e<strong>au</strong><br />

différentes.<br />

On retire les 2 rame<strong>au</strong>x de la terre et on<br />

compare les parties souterraines du rame<strong>au</strong><br />

du pot et de celui de la jardinière.<br />

L'observation a été menée immédiatement mais les expérimentations ont été effectuées par la suite.<br />

11


Alors<br />

pourquoi estelle<br />

morte ma<br />

collègue ?<br />

Ils n’ont pas<br />

trouvé !<br />

Demandez<br />

plutôt <strong>au</strong><br />

gamin qui l'a<br />

capturée !!!<br />

Doit avoir une<br />

araignée dans le<br />

plafond… celui-là<br />

Conclusion :<br />

Chaque instituteur a conscience que les finalités de l'Ecole élémentaire<br />

ont évolué, que l'objectif n'est pas seulement l'assimilation d'une somme de<br />

connaissances mais <strong>au</strong>ssi de rendre l'enfant curieux de la connaissance.<br />

Les recherches sont organisées <strong>au</strong>tour d'un thème choisi par la<br />

classe ou que le maître a su, de par son éloquence et sa dextérité<br />

pédagogique, faire accepter par elle.<br />

Le souci de la méthode l'emporte sur les contenus, les connaissances moins<br />

nombreuses sont mieux organisées. Le maître n'est plus un simple dispensateur de<br />

savoir… Il est à l'écoute de l'enfant, recueille les suggestions, guide, conseille,<br />

encourage. Vous constaterez, à l'évidence, que dans une telle démarche, il est fait<br />

appel à l'esprit d'initiative, à l'imagination - qui trouve sa source dans l'étonnement<br />

et le besoin de comprendre - et à la créativité.<br />

L'essentiel est dans l'attitude de l'élève devant le réel et dans la méthode<br />

d'acquisition… il ne s'agit plus d'une pédagogie de la becquée mais d'une<br />

pédagogie de la découverte. L'attitude est radicalement différente mais il y a<br />

réintégration de la connaissance à l'issue d'un circuit original…<br />

Les activités d'éveil, <strong>au</strong>jourd'hui plus volontiers dénommées activités de<br />

découverte, trouvent leur justification <strong>au</strong>ssi bien dans la joie de l'action entreprise<br />

que dans la réussite escomptée et dans une réelle motivation d'achèvement.<br />

J'<strong>au</strong>rais volontiers insisté sur la complémentarité <strong>des</strong> moyens d'expression -<br />

de l'oral à l'écrit en passant par le schéma et le <strong>des</strong>sin - …<br />

Mais la conceptualisation et l'évaluation…<br />

nous n'en avons pas encore parlé… il s'agit de deux aspects essentiels…<br />

Le voilà qui recommence …<br />

On a compris. Te fatigue pas<br />

pépère ! De toute façon, il<br />

est 16 h30.<br />

2 normaliens pressés (<strong>des</strong>sin "La Hulotte".)<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Professeur<br />

d'IUFM<br />

12


QUELQUES CONTENUS EN COMPLEMENT…<br />

La classe <strong>des</strong> arachni<strong>des</strong> :<br />

Arachné était une jeune fille qui excellait dans l'art du tissage. Elle se vantait même de faire<br />

mieux qu'Athéna, fille de Zeus et fileuse accréditée de l'Olympe. Athéna releva le défi mais<br />

dut se reconnaître vaincue. Sous l'empire de la colère, elle frappa Arachné et détruisit sa<br />

toile. Arachné, mortifiée, se pendit. Athéna, prise de remords, la ressuscita en la<br />

métamorphosant en araignée… d'où le terme d'arachnide.<br />

La classe <strong>des</strong> Arachni<strong>des</strong>, à laquelle les araignées appartiennent, est regroupée avec la<br />

classe <strong>des</strong> insectes, la classe <strong>des</strong> myriapo<strong>des</strong> (ou mille-pattes), la classe <strong>des</strong> crustacés et<br />

la classe uniquement fossile <strong>des</strong> trilobites dans l'embranchement <strong>des</strong> Arthropo<strong>des</strong>.<br />

L'ordre <strong>des</strong> Araignées (ou Aranéi<strong>des</strong>) est l'un <strong>des</strong> 11 ordres qui constituent la classe <strong>des</strong><br />

arachni<strong>des</strong>. Nous ne mentionnerons que les 6 ordres présents en France.<br />

Corps<br />

en 2<br />

parties<br />

Corps<br />

formant<br />

une<br />

masse<br />

unique<br />

Abdomen<br />

non<br />

segmenté <br />

Abdomensegmenté <br />

Abdomensegmenté <br />

Abdomen<br />

non<br />

segmenté<br />

Corps large.<br />

Pédipalpes<br />

non terminés<br />

par <strong>des</strong><br />

pinces.<br />

Corps large à<br />

"aspect de<br />

scorpion".<br />

Pédipalpes<br />

terminés par<br />

de grosses<br />

pinces.<br />

Corps grêle<br />

allongé,<br />

terminé par<br />

un filament.<br />

Pattes très<br />

longues et<br />

grêles.<br />

Pattes<br />

courtes.<br />

Ordre <strong>des</strong> araignées<br />

35000 espèces.<br />

Corps 2 à 20 mm,<br />

maximum 10 cm.<br />

Ordre <strong>des</strong><br />

scorpions<br />

750 espèces.<br />

Corps maximum : 18 cm.<br />

Ordre <strong>des</strong> pseudoscorpions<br />

2000 espèces.<br />

Corps : 0, 5 à 4 mm,<br />

maximum 0, 7 cm.<br />

Ordre <strong>des</strong><br />

palpigra<strong>des</strong><br />

50 espèces. Corps 1 mm en<br />

général, maximum 0,3 cm.<br />

Ordre <strong>des</strong> opilions ou<br />

f<strong>au</strong>cheurs<br />

4000 espèces.<br />

Corps 1 à 20 mm,<br />

maximum 2,2 cm.<br />

Ordre <strong>des</strong><br />

acariens<br />

15 000 espèces. Corps : 0,1<br />

à 3 mm, maximum 3 cm.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

13


Les araignées :<br />

"Les Araignées suscitent, chez de nombreuses<br />

personnes, une frayeur irraisonnée et, dans la<br />

plupart <strong>des</strong> cas, parfaitement injustifiée. Cela<br />

tient, en partie, <strong>au</strong> fait que l'on a toujours<br />

be<strong>au</strong>coup exagéré l'action de leur venin sur<br />

l'homme. En réalité, il existe très peu d'espèces<br />

dont la morsure soit dangereuse et les cas<br />

mortels sont exceptionnels. On doit noter que<br />

la plupart <strong>des</strong> espèces européennes sont<br />

inoffensives, leur venin étant sans effet sur<br />

l'homme ou leurs chélicères trop faibles pour<br />

percer l'épiderme."<br />

Michel Hubert, "Les araignées". Editions Boubée.<br />

35 000 espèces d'araignées dans le monde dont quelques 1 500 espèces en France.<br />

La plus grosse est une mygale d'Amérique du Sud dont le corps atteint 10 cm et<br />

l'envergure, pattes étendues, 20 cm… Plus grande, c'est de la fiction.<br />

Habitat<br />

et mimétisme :<br />

"Epeire<br />

concombre"<br />

L'épeire concombre est vert fluo. En été,<br />

<strong>au</strong> milieu <strong>des</strong> feuilles, elle est quasiment<br />

invisible. Les bébés qui naissent à<br />

l'<strong>au</strong>tomne (après la mort de la mère) sont<br />

rouge brique… comme les feuilles à<br />

l'<strong>au</strong>tomne. Ils deviendront vert pistache<br />

<strong>au</strong> printemps puis vert fluo en été.<br />

On trouve <strong>des</strong> araignées dans les fentes <strong>des</strong> arbres et<br />

<strong>des</strong> rochers (saltiques). On en découvre <strong>au</strong>ssi sous les<br />

pierres et dans les trous (lycoses). Certaines utilisent<br />

les terriers créés par <strong>des</strong> anim<strong>au</strong>x (guêpes par<br />

exemples) alors que d'<strong>au</strong>tres creusent leurs propres<br />

terriers. Les pholques et les tégénaires sont attirées par<br />

les constructions humaines. Une seule araignée est<br />

complètement aquatique : c'est l'argyronète.<br />

En captivité, prévoir une cage de 30 X 30 X 30 cm<br />

pour permettre la construction de la toile. Ajouter une<br />

branche sèche ramifiée et pulvériser régulièrement de<br />

l'e<strong>au</strong>.<br />

Attention… pour capturer une araignée, éviter la main<br />

et la pince mais utiliser plutôt le filet f<strong>au</strong>choir (filet à<br />

papillons), le parapluie japonais ou un pince<strong>au</strong> qui<br />

permettra de pousser l'araignée dans un tube.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

4 <strong>des</strong> 8 yeux d'une araignée :<br />

la salticide (pas de toile de capture,<br />

s<strong>au</strong>te sur ses proies).<br />

14


Alimen-<br />

tation<br />

Fonctions de nutrition chez les araignées :<br />

Les araignées sont exclusivement carnassières.<br />

Elles chassent à courre (lycoses = araignées-loups) ou le plus souvent à l'affût, sur <strong>des</strong><br />

fleurs (thomises = araignées-crabes) ou cachées dans un trou (saltiques mais <strong>au</strong>ssi<br />

lycoses) ou à l'aide d'un piège constitué de soie gluante : la toile. La soie est<br />

initialement un liquide visqueux sécrété par <strong>des</strong> glan<strong>des</strong> de l'abdomen et filé par 6<br />

mamelons percés à leurs extrémités : les filières. Les pattes postérieures munies de 3<br />

griffes en forme de peignes, assemblent les fils et les guident.<br />

On distingue 3 grands types de toiles :<br />

* les toiles irrégulières (ou toiles en rése<strong>au</strong>) formées d'un lacis de fils enchevêtrés les<br />

uns dans les <strong>au</strong>tres (pholques de nos maisons).<br />

* les toiles en nappes (tégénaires de nos habitations)<br />

* les toiles géométriques (épeires).<br />

Les épeires construisent <strong>des</strong> toiles verticales gluantes et peuvent se tenir <strong>au</strong> centre de<br />

celles-ci (dans un espace dépourvu de soie collante) mais préfèrent souvent se cacher<br />

dans un repère extérieur à la toile et relié <strong>au</strong> rése<strong>au</strong> par un fil spécial.<br />

Les tégénaires produisent <strong>des</strong> toiles horizontales en nappes (en forme de hamac)<br />

surmontées d'un fouillis de fils qui constituent le véritable piège. La proie s'empêtre<br />

dans les fils non gluants et tombe sur la nappe. La tégénaire se tient cachée dans un<br />

tunnel conique dans le recoin latéral le mieux protégé.<br />

Une épeire mange chaque jour en moyenne 3 ou 4 mouches ou <strong>au</strong>tres proies.<br />

Toutes les araignées capturent leurs proies vivantes (moustiques, mouches, criquets,<br />

guêpes, abeilles…), les immobilisent avec de la soie quand elles sont vigoureuses et -<br />

très généralement - les paralysent à l'aide d'un venin injecté grâce à <strong>des</strong> crochets : les<br />

chélicères. Ces chélicères sont situés entre 2 palpes tactiles et gustatifs plus ou moins<br />

longs portés par les pattes-mâchoires = pédipalpes = maxillipè<strong>des</strong>.<br />

Les chélicères <strong>des</strong><br />

araignées sont les<br />

homologues de la<br />

2 ème paire<br />

d'antennes <strong>des</strong><br />

crustacés.<br />

La proie est dilacérée par les articles basilaires <strong>des</strong> pattes-mâchoires et les chélicères.<br />

La digestion est externe : l'araignée applique sa bouche contre la blessure et de la<br />

salive est déversée sur la proie dilacérée (Epeires fasciées = Argiopes, Lycoses,) ou de<br />

la salive est injectée par une petite ouverture (Pholques, Thomises, Erési<strong>des</strong>). Ensuite<br />

la proie est sucée grâce à <strong>des</strong> contractions rythmiques du jabot (le jabot est une<br />

dilatation de l'œsophage). La bouillie fluide est filtrée par les poils <strong>des</strong> pièces buccales.<br />

Après le repas ne subsiste que la cuticule vide de la proie.<br />

Ennemis Petits mammifères, oise<strong>au</strong>x, lézards, amphibiens, certains insectes, <strong>au</strong>tres araignées,<br />

pseudo-scorpions.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

Partie<br />

antérieure du<br />

céphalothorax<br />

(préparation Nublat)<br />

Les pédipalpes <strong>des</strong> araignées<br />

sont les homologues <strong>des</strong><br />

mandibules <strong>des</strong> crustacés.<br />

15


Fonctions de nutrition chez les araignées (suite) :<br />

Respiration Assurée à la fois chez l'épeire :<br />

* par deux poumons constitués de lamelles dans lesquelles circulent <strong>des</strong> vaisse<strong>au</strong>x<br />

sanguins. Les orifices respiratoires sont disposés sous la partie antérieure de<br />

l'abdomen de part et d'<strong>au</strong>tre de l'orifice génital.<br />

* et <strong>des</strong> trachées identiques à celles <strong>des</strong> insectes débouchant <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> d'un orifice<br />

trachéal unique localisé en avant <strong>des</strong> filières, à la partie ventrale et postérieure de<br />

l'abdomen. Chez d'<strong>au</strong>tres espèces : 2 orifices traché<strong>au</strong>x.<br />

Chez certaines espèces, on ne trouve que <strong>des</strong> poumons ou que <strong>des</strong> trachées.<br />

Circulation Le sang circule d'arrière en avant dans un vaisse<strong>au</strong> dorsal (à poches contractiles<br />

situées <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l'abdomen) puis tombe dans <strong>des</strong> lacunes.<br />

Excrétion Elle est effectuée par 2 tubes de Malpighi qui débouchent dans un diverticule de<br />

l'intestin. Il existe un anus.<br />

La construction de la toile chez l'épeire :<br />

Document extrait du Tavernier : "Les anim<strong>au</strong>x, les élevages".<br />

1 er temps : mise en place d'un fil horizontal puis construction d'un cadre vertical. Ensuite un fil<br />

est tendu <strong>au</strong> milieu du cadre avec en son milieu un gros point blanc : la "mire", fait d'un coussinet<br />

de soie, qui marque le centre de la toile.<br />

2 ème temps : mise en place <strong>des</strong> rayons dont le nombre est fonction de l'espèce (32 chez l'épeire<br />

fasciée mais 21 chez l'épeire angulaire) constitués d'une soie identique à celle du cadre.<br />

3 ème temps : en partant du centre, l'épeire construit une "spire centrifuge" de fil non collant :<br />

d'abord une "aire de repos" puis, avec un fil de plus fort diamètre, une spire provisoire appelée<br />

"spire <strong>au</strong>xiliaire", sorte d'échaf<strong>au</strong>dage pour le travail ultérieur.<br />

4 ème temps : à partir de la périphérie, mise en place de la spire définitive dite "spire centripète",<br />

plus serrée (30 spires chez l'épeire fasciée) que la première et constituée de soie poisseuse.<br />

L'échaf<strong>au</strong>dage est détruit à coups de griffes <strong>au</strong> fur et à mesure de la progression et la soie usagée<br />

est déposée régulièrement sous forme de petites pelotes. L'aire de repos n'est pas modifiée.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

16


Fonctions de relation chez les araignées :<br />

Locomotion<br />

Marchent ou se pendent <strong>au</strong>x fils de soie grâce à 4 paires<br />

de pattes (à 7 articles) fixées sur le "céphalothorax ( =<br />

réunion de la tête et du thorax). Les thomises n'utilisent<br />

que leurs 2 paires de pattes postérieures pour leurs<br />

déplacements.<br />

Lors de leurs déplacements, certaines araignées laissent<br />

derrière elles un fil dit de sécurité qu'elles fixent de<br />

place en place (Saltici<strong>des</strong> qui ainsi assurent la sécurité<br />

de leurs s<strong>au</strong>ts, Lycoses, Argiopes qui <strong>au</strong> moindre<br />

danger se laissent tomber sur le sol.)<br />

Au moment de la dispersion, la jeune araignée émet un<br />

long fil de 1 à plusieurs mètres ( = fil de la vierge) qui,<br />

entraîné par le vent, la transporte <strong>au</strong> loin.<br />

Organes <strong>des</strong> sens 8 yeux simples ou ocelles bien développés chez celles<br />

qui chassent à courre ou chez les saltici<strong>des</strong>. Nombreux<br />

poils sensibles.<br />

Fonctions de reproduction chez les araignées :<br />

Reproduction<br />

Les araignées mâles sont plus petites que les femelles<br />

(s<strong>au</strong>f chez l'argyronète).<br />

Le mâle peut effectuer une véritable danse nuptiale<br />

(saltiques) et apporte parfois un moucheron à la femelle<br />

("pis<strong>au</strong>ride" = "pis<strong>au</strong>re étonnante".)<br />

L'extrémité du palpe maxillaire porté par chaque pattemâchoire<br />

du mâle est munie d'un bulbe copulateur qui<br />

est rempli avec du sperme déposé sur une petite toile<br />

avant l'accouplement. Ce sont ces palpes qui vont servir<br />

d'organes copulateurs. L'accouplement a lieu en août ou<br />

septembre chez l'Epeire diadème.<br />

Après l'accouplement, le mâle est fréquemment dévoré<br />

par la femelle (épeires par exemple). Dans certaines<br />

espèces le mâle, par préc<strong>au</strong>tion, attache la femelle avec<br />

<strong>des</strong> fils de soie (Thomises xysticus).<br />

La fécondation n'a lieu qu'<strong>au</strong> moment de la ponte qui<br />

peut se dérouler après un délai de plusieurs semaines.<br />

La femelle pond <strong>des</strong> œufs ( 50 chez la Lycose pardose,<br />

100 chez l'Epeire diadème, 300 à 400 chez l'Epeire<br />

fasciée, plusieurs milliers pour les gran<strong>des</strong> mygales)<br />

qu'elle entoure le plus souvent de fils de soie.<br />

L'ensemble forme le (ou les) cocon(s.) La Lycose le<br />

transporte dans tous ses déplacements, fixé à son<br />

abdomen. Celui de l'Epeire fasciée reste suspendu à une<br />

herbe sèche tandis que celui de l'Epeire diadème est<br />

caché sous une pierre.<br />

La Lycose transporte sa quarantaine de jeunes sur son<br />

dos avant qu'ils se dispersent.<br />

Croissance Des mues (6 à 8 chez l'Epeire diadème) durant la<br />

croissance mais il n'existe pas de métamorphose.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

17


L'argyronète est la<br />

seule araignée vivant<br />

presque exclusivement<br />

dans l'e<strong>au</strong> (fossés, étangs).<br />

Les araignées <strong>des</strong> 2 sexes<br />

tissent sous l'e<strong>au</strong> une sorte<br />

de cloche à plongeur<br />

qu'elles fixent sur <strong>des</strong><br />

plantes aquatiques. Elles la<br />

remplissent de bulles d'air<br />

qu'elles vont chercher à la<br />

surface et emportent sur<br />

leur dos ou leur ventre.<br />

Nourriture : petits<br />

crustacés et larves<br />

aquatiques d'insectes.<br />

Quelques araignées :<br />

UNE ARAIGNEE AQUATIQUE : L'ARGYRONETE.<br />

Argyronètre et sa cloche à plongeur :<br />

Dessin extrait de "Petits anim<strong>au</strong>x <strong>des</strong> e<strong>au</strong>x douces" par Descarpentries et<br />

Villiers chez Fernand Nathan.<br />

La femelle (8 à 12 mm) est plus petite que le mâle (12 à 18 mm). Au moment de la<br />

reproduction, le mâle dépose sa semence sur un ruban de soie qu'il transporte entre ses<br />

pattes dans la cloche de la femelle. Les cocons renfermant chacun de 30 à 90 œufs sont<br />

placés dans le compartiment supérieur de la cloche, la femelle s'installant dans le<br />

compartiment inférieur. L'argyronète hiverne soit librement dans l'e<strong>au</strong>, soit dans une<br />

cloche à plongeur, soit dans la coquille vide d'un mollusque.<br />

Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>, professeur d'IUFM<br />

18

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