Fr-05-02-2013 - Algérie news quotidien national d'information
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14 dclg<br />
é<br />
a a e Kiosque inter<strong>national</strong><br />
Analyses & Décryptages<br />
Les USA, la Chine et le piratage<br />
du "New York Times" : une<br />
cyberguerre froide ?<br />
Maxime Pinard, le Nouvel<br />
Obs / <strong>Fr</strong>ance<br />
Le "New York Times" et le<br />
"Wall Street Journal" ont<br />
été victimes d'un piratage<br />
informatique dont l'objectif<br />
était de récolter des informations<br />
sur les travaux en cours<br />
des journalistes. D'aucuns ont<br />
évoqué la piste chinoise après que<br />
le premier journal a publié des<br />
enquêtes sur les proches du<br />
Premier ministre. 1947, le retour?<br />
Et si, sans vraiment en avoir<br />
conscience, nous étions actuellement<br />
les témoins plus ou moins<br />
conscients d’une cyberguerre<br />
froide discrète mais active entre<br />
les États-Unis et la Chine… Deux<br />
récentes informations semblent<br />
confirmer ce que certains affirment<br />
avec plus ou moins de<br />
preuve depuis plusieurs années<br />
déjà : quasiment en même temps,<br />
le "New York Times" et le "Wall<br />
Street Journal", deux des plus<br />
grands <strong>quotidien</strong>s américains et<br />
même internationaux, ont<br />
reconnu avoir subi des cyberattaques<br />
ayant affecté leur réseau.<br />
Bien qu’il soit compliqué d’entrer<br />
dans les détails, ne serait-ce<br />
que parce que ces médias n’ont<br />
pas nécessairement intérêt à<br />
dévoiler leurs failles de sécurité, il<br />
semble qu’un "maliciel" (logiciel<br />
aux fonctions malveillantes) ait<br />
été utilisé pour pénétrer dans les<br />
serveurs et y dérober les mots de<br />
passe des employés, ainsi que<br />
quelques emails. Les sites fonctionnaient<br />
en tout cas normalement,<br />
ce qui tend à démontrer<br />
que les instigateurs de ces cyberattaques<br />
ne cherchaient pas tant<br />
à empêcher ces deux médias de<br />
publier qu’à savoir avec un peu<br />
d’anticipation ce sur quoi les<br />
journalistes travaillaient. D’après<br />
les premiers éléments fournis par<br />
les deux <strong>quotidien</strong>s américains,<br />
ces cyberattaques auraient à voir<br />
avec des enquêtes journalistes<br />
américaines (octobre 2012) sur la<br />
fortune des proches du Premier<br />
ministre chinois Wen Jiabao qui<br />
avaient provoqué un certain émoi<br />
sur la scène inter<strong>national</strong>e, et la<br />
colère des autorités chinoises<br />
associée à de vives dénégations. Il<br />
semble par ailleurs que David<br />
Barboza, responsable à l’époque<br />
du bureau de Shanghaï du NYT,<br />
était l’une des cibles privilégiées.<br />
Le coupable semble donc tout<br />
trouvé et les deux médias concernés<br />
n’ont pas tardé à divulguer<br />
leur piste : des pirates informatiques<br />
chinois. Trois éléments semblent<br />
corroborer cette analyse. Ce<br />
dernier argument, très souvent<br />
utilisé lorsque la Chine est accusée,<br />
n’est en pas vraiment un. Le<br />
stratagème est utilisé par tous les<br />
pirates : opérer aux moments critiques,<br />
c’est-à-dire le soir, la nuit<br />
et le week-end lorsque les équipes<br />
de surveillance et de maintenance<br />
sont en effectif limité.<br />
Car en vérité, il est très compliqué,<br />
mais pas impossible, de<br />
retrouver l’origine d’une cyberattaque.<br />
Cela demande beaucoup<br />
de temps et d’argent, et bien souvent<br />
il est trop tard, les pirates<br />
ayant changé d’adresse pour<br />
poursuivre leurs méfaits. De plus,<br />
une cyberattaque perpétrée par<br />
des pirates chinois ne signifie pas<br />
nécessairement que Pékin soit<br />
l’instigateur direct de l’action. Les<br />
groupes autonomes de hackers,<br />
avec des codes et des objectifs<br />
spécifiques sont une réalité. Ils<br />
peuvent en outre être instrumentalisés<br />
par les pouvoirs en place si<br />
nécessaire.<br />
Écran de fumée ?<br />
Toujours est-il que Pékin a<br />
démenti, même s’il a censuré<br />
quelques minutes de la chaîne<br />
d’information américaine CNN<br />
qui traitait le piratage informatique<br />
du NYT.<br />
Deux arguments ont été présentés,<br />
et précisons-le, il s’agit<br />
toujours des mêmes avec la langue<br />
de bois qui va avec : La Chine<br />
interdit les cyberattaques et<br />
affirme avoir l’appareil législatif<br />
suffisant pour y parer. La Chine se<br />
présente en victime avec l’argument<br />
"massue" : nous subissons<br />
également beaucoup de cyberattaques.<br />
La piste chinoise semble donc<br />
assez probable, même s’il faut être<br />
PROFIL<br />
Sindika Dokolo, Eco fin /<br />
Angola<br />
Isabel dos Santos, fille aînée du<br />
chef de l’Etat angolais José<br />
Eduardo dos Santos est la première<br />
femme africaine milliardaire<br />
en dollars selon le magazine<br />
Forbes. « Ces dernières années,<br />
Isabel dos Santos a augmenté ses<br />
participations dans des entrepri-<br />
ALGERIE NEWS Mardi 5 février <strong>2013</strong><br />
prudent, la recherche d’informations<br />
fiables dans le cyberespace<br />
étant un exercice relativement<br />
ardu. En tout cas, les instigateurs<br />
de ces cyberattaques ont à la fois<br />
réussi et échoué dans leur mission<br />
: ils ont certes pu espionner pendant<br />
plusieurs mois les deux journaux,<br />
mais ont été découverts. Or,<br />
les meilleurs cyberattaques sont<br />
celles qui permettent de récolter<br />
des informations sur plusieurs<br />
années, sans que la cible ne s’en<br />
rende compte.<br />
Cette affaire montre en tout<br />
cas que nul n’est à l’abri et que<br />
surtout, les pirates et les commanditaires<br />
de ces opérations<br />
n’ont pas peur d’agir contre des<br />
sociétés connues, car ils savent<br />
qu’ils jouissent d’une relative<br />
impunité, faute de collaboration<br />
inter<strong>national</strong>e. Mais surtout, le<br />
ses portugaises, notamment une<br />
banque et une société de télécommunications.<br />
(…) Ces participations,<br />
ajoutées aux actifs qu’Isabel<br />
dos Santos détient en Angola,<br />
permettent d’estimer que sa fortune<br />
personnelle dépasse maintenant<br />
le milliard de dollars »<br />
annonce le magazine. Isabel dos<br />
Santos détient au Portugal 28,8%<br />
du capital de ZON Multimédia, la<br />
plus grande société de télévision<br />
cyberespace est clairement<br />
devenu un enjeu d’affrontements<br />
plus ou moins forts entre Etats<br />
qui s’attaquent via des tiers, la<br />
guerre psychologique n’étant pas<br />
un élément à négliger. La sécurisation<br />
des infrastructures critiques,<br />
mais aussi des vecteurs de<br />
soft power comme les médias,<br />
doit être une priorité. Cela ne<br />
saurait être une finalité, car aucun<br />
système n’est infaillible, comme<br />
en témoigne l’affaire du NYT, la<br />
société Symantec, chargée d’assurer<br />
la sécurité du réseau du journal,<br />
ayant échoué. La sécurisation<br />
doit s’accompagner d’une cyberdiplomatie<br />
active, et d’un cadre<br />
législatif inter<strong>national</strong> global et<br />
efficace, afin de lutter contre les<br />
zones de non-droit qui concentrent<br />
une grande partie des activités<br />
cybercriminelles.<br />
La femme la plus riche<br />
d’Afrique<br />
câblée portugaise et 19,5% de la<br />
banque portugaise BPI. En<br />
Angola, elle possède 25% de la<br />
banque BIC et 25% d’Unitel,<br />
l’une des deux sociétés de téléphonie<br />
du pays.<br />
De mère russe, Isabel dos<br />
Santos à 40 ans. Elle est mariée à<br />
un Congolais, Sindika Dokolo,<br />
bien connu dans le monde de l’art<br />
contemporain pour sa collection<br />
exceptionnelle.