Seulpfeur et le Ministre - Bibliothèque de Toulouse
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tira'.- , w<br />
t., . . 'f. ; >;<br />
NUMERO CENTIMES<br />
Organe qui<br />
IHUTB-OARONKE ET DÎPAJITEMKNTS UMITHOl'IIKS .<br />
>$8,Al!TEM)SN'rs «ON LlMifROPHK»<br />
tJVÀKaVÂ ÎU«icn posUlo)<br />
Trois noU<br />
0 Ir.<br />
7 -<br />
*o -<br />
Mi Mot»<br />
41 Ir.<br />
e pauvre p<strong>et</strong>it perdit à trois ans <strong>le</strong>s<br />
bras <strong>et</strong> <strong>le</strong>s jambes ; plus tard, il perdit la<br />
paro<strong>le</strong> <strong>et</strong> c'est ô. peine s'il parvient mainte-<br />
nant à comprendre quelque chose <strong>et</strong> à recon-<br />
naître <strong>le</strong>s personnes <strong>de</strong> son entourage... C'est<br />
pitoyab<strong>le</strong>. Je suis obligé <strong>de</strong> lui donner à<br />
manger <strong>et</strong> à boire <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner, d'après ses<br />
grimaces, ses moindres désirs.<br />
Ayant dit, <strong>le</strong> père en<strong>le</strong>va <strong>le</strong>s couvertures <strong>et</strong><br />
<strong>le</strong>s assistants horrifiés purent voir <strong>le</strong> tronc<br />
du malheureux.<br />
— Pensez, ajouta <strong>le</strong> père, que j'ai dû voyager<br />
ainsi <strong>de</strong> Dortimund (Al<strong>le</strong>magne) jusqu'à Ve-<br />
nise, n m'a fallu m<strong>et</strong>tre mon enfant dans une<br />
boîte <strong>et</strong> <strong>le</strong> faire transporter dans îe fourgon<br />
à bagages.<br />
Et comme quelqu'un lui <strong>de</strong>mandait <strong>le</strong> motif<br />
d'un tel voyage :<br />
— C'est que, expliqua <strong>le</strong> pauvre vieux, j'ai<br />
reçu un ordre exprès <strong>de</strong> l'autorité militaire<br />
m'enjoignant <strong>de</strong> présenter mon enfant au<br />
conseil <strong>de</strong> revision. Si je n'avais pas obéi, il<br />
risquait la prison. Je n'ai pas cru pouvoir hé-<br />
siter.<br />
*<strong>de</strong> après mm<br />
M. Geffroy fait représenter à l'Odéon<br />
Une pièce, VApprentie, dont ,1e principal<br />
obj<strong>et</strong> parait être <strong>de</strong> réhabiliter la Com-<br />
mune insurrecticnneUe <strong>de</strong> 1871. Ce n'est<br />
pas une mauvaise i r ée. Le théâtre a,<br />
dans l'histoire <strong>de</strong>s peup<strong>le</strong>s, la va<strong>le</strong>ur<br />
"riune page <strong>de</strong> mémoires. Pour être ren-<br />
seigné sur l'éfat moral <strong>et</strong> la pensée in-<br />
time du public, il faut lire l'affiche <strong>de</strong>s<br />
spectac<strong>le</strong>s. D'une manière généra<strong>le</strong>,<br />
l'auteur dramatique a <strong>le</strong> gain pour ob-<br />
jectif. Il est donc tenu <strong>de</strong> se conformer<br />
au goût <strong>de</strong> la fou<strong>le</strong>. Quand il fait du<br />
théâtre honnête, c'est que <strong>le</strong>s instincts<br />
nob<strong>le</strong>s prédominent. Quand il fait du<br />
théâtre faisandé, c'est que <strong>le</strong>s mœurs s'a-<br />
baissent. Quand il fait du théâtre insur<br />
rectionnel, c'est que la révolution n'est<br />
plus très loin.<br />
L'évocation <strong>de</strong> la Commune sur <strong>le</strong>s<br />
planches d'un théâtre subventionné a<br />
donc aujourd'hui <strong>le</strong> sens d'un avertisse-<br />
ment. El<strong>le</strong> doit nous faire beaucoup pen<br />
Ber. Il n'est pas indifférent <strong>de</strong> voir trans-<br />
porter à la scène <strong>le</strong> sophisme aux termes<br />
duquel la Commune fut une convulsion<br />
du patriotisme populaire. C<strong>et</strong>te thèse est<br />
fausse. La capitulation <strong>de</strong> Paris suscita<br />
chez <strong>le</strong>s fédérés beaucoup moins <strong>de</strong> dé-<br />
lire chauvin que d'aspirations anarchi<br />
ques.<br />
Pendant <strong>le</strong> siège, la gar<strong>de</strong> nationa<strong>le</strong> ne<br />
se montra guère sous un jour héroïque.<br />
El<strong>le</strong> organisa <strong>de</strong>s émeutes, mais n'affec-<br />
tionna pas <strong>le</strong>s batail<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> se complut<br />
dans <strong>le</strong>s beuveries du corps <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>,<br />
mais se comporta faib<strong>le</strong>ment pendant<br />
<strong>le</strong>s fameuses sorties torrentiel<strong>le</strong>s. A ia<br />
suite <strong>de</strong>s républicains bourgeois qui,<br />
pendant la première phase <strong>de</strong> la guerre,<br />
6'étaient réjouis <strong>de</strong> nos défaites parce<br />
qu'el<strong>le</strong>s affaiblissaient l'Empire, <strong>le</strong>s<br />
« traite sous » no se lamentaient pas ou-<br />
tre mesure sur <strong>le</strong>s échecs subis par <strong>le</strong>s<br />
soldats <strong>de</strong> Ducrot qu'ils fusillaient d'ail<br />
<strong>le</strong>urs par <strong>de</strong>rrière. Pour eux, <strong>le</strong>s victoi<br />
res al<strong>le</strong>man<strong>de</strong>s étaient un acheminement<br />
vers la Socia<strong>le</strong>. Leur prétendue colère<br />
au moment <strong>de</strong> la reddition fut une co-<br />
lère <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>. Ce qu'ils virent dans,<br />
la débâc<strong>le</strong>, ce fut. surtout une superbe<br />
occasion <strong>de</strong> s'insurger.<br />
Le nombre ost encore très grand <strong>de</strong>s<br />
Parisiens qui vécurent <strong>le</strong>s jours sombres<br />
<strong>de</strong> la Commune. Ils sont donc parfaite<br />
ment fixés sur <strong>le</strong> soi-disant sursaut d'ar<br />
<strong>de</strong>ur guerrière qui précipita <strong>le</strong>s fédérés<br />
au pillage <strong>de</strong>s établissements publics<br />
S'ils supportent néanmoins qu'on traves-<br />
tisse sous <strong>le</strong>urs yeux l'histoire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
honteuse, épopée, c'est que l'esprit <strong>de</strong><br />
mensonge a trop profondément pci'verti<br />
<strong>le</strong>s générations venues au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />
trente-cinq ans ; <strong>le</strong>s protestations en fa-<br />
veur <strong>de</strong> la vérité resteraient sans <strong>le</strong><br />
universel lorsque, chaque année, l'éco<strong>le</strong> J voir, un homme d'une cinquantaine d'années<br />
publique déverse dans la masse é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong><br />
un appoint révolutionnaire dont rien ne<br />
vient contrebalancer l'effort. Comptez <strong>le</strong>s<br />
éco<strong>le</strong>s chrétiennes fermées, comptez <strong>le</strong>s<br />
éco<strong>le</strong>s officiel<strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>ment ouvertes.<br />
Il n'y a pas un sixième <strong>de</strong>s enfants dont<br />
l'éducation soit aujourd'hui fondée sur<br />
<strong>le</strong>s principes essentiels à la vie <strong>de</strong>s so-<br />
ciétés. Causez avec <strong>le</strong>s catéchistes <strong>de</strong> la<br />
première communion ; ils vous par<strong>le</strong>-<br />
ront avec effroi <strong>de</strong> l'ignoranoe insonda-<br />
b<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs élèves. Ces jours <strong>de</strong>rniers un<br />
prêtre du diocèse du Mans publiait un<br />
livre sur ce triste suj<strong>et</strong>.<br />
Quand nous avons, écrit-il, imprimé<br />
quelques vérités élémentaires dans ces<br />
jeunes cerveaux, quand nous croyons<br />
avoir enfin allumé dans ces âmes une<br />
lumière, <strong>le</strong>s enfants sortent du caté-<br />
chisme en se disant <strong>le</strong>s uns aux autres :<br />
— « Nous savons bien que tout cela c'est<br />
<strong>de</strong>s blagues ! » — Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s ténèbres pro-<br />
fon<strong>de</strong>s où s'enfonce avec une rapidité dé-<br />
concertante <strong>le</strong> foyer domestique.<br />
Or, c'est à l'éco<strong>le</strong> <strong>et</strong> c'est dans la fa-<br />
mil<strong>le</strong> que se forme <strong>le</strong> futur é<strong>le</strong>cteur.<br />
Vous ne l'atteignez plus par l'enseigne-<br />
ment <strong>de</strong> l'instituteur chrétien ; vous ne<br />
l'atteignez plus par l'initiation à la mo-<br />
ra<strong>le</strong> religieuse. Comment donc réformer<br />
<strong>le</strong> suffrage universel, comment l'é<strong>le</strong>ver,<br />
comment l'épurer, puisque, <strong>le</strong> jour où<br />
vous <strong>de</strong>vrez vous efforcer <strong>de</strong> <strong>le</strong> convain-<br />
cre, toutee vos démonstrations se brise-<br />
ront contre un mur <strong>de</strong> parti-pris <strong>et</strong> d'obs-<br />
tination dont il vous sera <strong>de</strong> plus en plus<br />
impossib<strong>le</strong> d'attaquer la base <strong>et</strong> <strong>de</strong> rui-<br />
ner <strong>le</strong>s fon<strong>de</strong>ments ?<br />
Tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> a cent fois réfléchi sur<br />
ce problème sans pouvoir en faire avan-<br />
cer d'un pas la solution. Et l'on se tour-<br />
ne alors d'un autre côté. L'on dit : tra-<br />
vaillons la question socia<strong>le</strong>... Oui, je la<br />
connais, la question socia<strong>le</strong> ; en fait,<br />
c'est toujours l'argent <strong>de</strong>s autres. Mais<br />
c<strong>et</strong> argenHà, c'est précisément ce que la<br />
République offre en appât à ses fidè<strong>le</strong>s;<br />
Hier l'argent <strong>de</strong>s congrégations. Le jour<br />
suivant l'argent <strong>de</strong>s fabriques. Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>-<br />
main l'argent <strong>de</strong>s morts. Demain l'ar-<br />
gent <strong>de</strong>s vivants. La question socia<strong>le</strong>,<br />
soit. Mais comment lutter, sur c<strong>et</strong>te<br />
plateforme, avec qui dispose, non seu-<br />
<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> la fortune publique, mais <strong>de</strong><br />
cel<strong>le</strong> aussi <strong>de</strong>s citoyens ?<br />
En attendant, tout renchérit. Le prix<br />
<strong>de</strong> la vie atteint <strong>de</strong>s proportions jusqu'à<br />
présent inconnues. La pâ<strong>le</strong> misère<br />
étend ses tentacu<strong>le</strong>s sur une fou<strong>le</strong> tou-<br />
jours plus compacte <strong>de</strong> vagabonds, . <strong>de</strong><br />
jans-travail, <strong>de</strong> malheureux. Et il faut<br />
pourtant manger ! C'est à ce moment que<br />
M. Geffroy représente la Commune à<br />
l'Odéon. On la représentera quelque<br />
jour prochain dans la rue.<br />
Julien <strong>de</strong> LAGONDE.<br />
De M. Henri Rochefort :<br />
On sait qu'aujourd'hui <strong>le</strong> <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> tout<br />
bon général français est <strong>de</strong> se faire battre<br />
à plates coutures. S'il s'avisait <strong>de</strong> revenir<br />
victorieux, il « menacerait la liberté »<br />
Dru<strong>de</strong> ayant refusé <strong>de</strong> se conformer au<br />
programme <strong>et</strong> en<strong>le</strong>vé nuitamment la cas-<br />
bah <strong>de</strong> Médiouna, va savoir, à sa rentrée en<br />
France, ce que lui coûtera c<strong>et</strong>te menace a<br />
la liberté. Cependant, c'est surtout C<strong>le</strong>men-<br />
ceau qu'il a menacé. Il a en eff<strong>et</strong> trouvé<br />
involontairement <strong>le</strong> moyen <strong>de</strong> rendre notre<br />
premier ministre non moins odieux que ri-<br />
dicu<strong>le</strong>: Celui-ci s'est fait prendre la main<br />
dans- <strong>le</strong> sac aux mensonges en annonçant,<br />
par la voie <strong>de</strong>s agences, que <strong>le</strong> comman-<br />
dant <strong>de</strong> nos forces au Maroc était obligé repaie-, pour<br />
La loi <strong>de</strong> 1905, qui la régissait, comme<br />
tant d'autres, Impliquait la formation <strong>de</strong>s<br />
associations cultuel<strong>le</strong>s ; l'Eglise ayant jus-<br />
tement refusé <strong>de</strong> <strong>le</strong>s constituer, c<strong>et</strong>te loi <strong>de</strong>-<br />
meure abandonnée aux interprétations <strong>le</strong>s<br />
plus contradictoires. L'artic<strong>le</strong> 13 décidait<br />
que <strong>le</strong>s associations cultuel<strong>le</strong>s seraient te-<br />
nues <strong>de</strong>s réparations, ainsi que <strong>de</strong>s charges<br />
afférentes aux édifices <strong>et</strong> aux meub<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />
garnissant. Les associations n'existant pas,<br />
c<strong>et</strong>te question <strong>de</strong>s réparations <strong>de</strong>meurait<br />
non réglée. Le législateur <strong>de</strong> 1907 avait cru<br />
pouvoir la résoudre en stipulant que la<br />
jouissance <strong>de</strong>s églises pourrait être attri-<br />
buée, au moyen d'un acte administratif,<br />
soit à <strong>de</strong>s associations formées en vertu <strong>de</strong><br />
la loi <strong>de</strong> 1901, soit aux ministres du culte<br />
sous réserve <strong>de</strong>s obligations énoncées par<br />
l'artic<strong>le</strong> 13 <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1905 ». Les contrats<br />
<strong>de</strong> jouissance n'ayant pu être signés, du<br />
fait du gouvernement, la question restait<br />
entière.<br />
Le gouvernement, on ne l'ignore pas, a<br />
annoncé, par la voix <strong>de</strong> M. Briand, qu'il<br />
« tolérerait » que <strong>le</strong>s communes prennent à<br />
<strong>le</strong>ur charge <strong>le</strong>s frais d'entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s édifi-<br />
ces du culte. Se trouvera-t-il beaucoup <strong>de</strong><br />
communes qui y consentiront ? M. Briand<br />
semb<strong>le</strong> en douter un peu, puisque, dans sa<br />
l<strong>et</strong>tre récente à M. <strong>de</strong> Selves <strong>et</strong> dans un <strong>de</strong><br />
ses <strong>de</strong>rniers discours à la Chambre, il fait<br />
appel au concours <strong>de</strong>s catholiques. Mais<br />
comment l'Eglise pourra-t-el<strong>le</strong> accepter la<br />
charge <strong>de</strong>s réparations <strong>de</strong>s édifices du culte<br />
puisque toutes <strong>le</strong>s ressources avec <strong>le</strong>squel-<br />
<strong>le</strong>s el<strong>le</strong> aurait pu, comme avant la sépara-<br />
tion, fournir sa quote-part pour <strong>le</strong>ur entre-<br />
tien, ont été confisquées par l'Etat ? De-<br />
man<strong>de</strong>r aux fidè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> venir entr<strong>et</strong>enir <strong>le</strong>s<br />
églises d'où <strong>le</strong>urs prêtres peuvent être chas-<br />
sés un jour, sous n'importe quel prétexte<br />
soi-disant légal, c'est peut-être exiger d'eux<br />
un trop grand esprit <strong>de</strong> sacrifice.<br />
Et cependant, il faut que d'une manière<br />
ou d'une autre une solution intervienne sur<br />
ce point à bref délai, car il est à craindre<br />
qu'avant peu un certain nombre d'églises<br />
ayant besoin d'être réparées <strong>et</strong> personne<br />
ne voulant en faire <strong>le</strong>s frais, soient fermées<br />
par arrêté municipal. Six mois plus tard,<br />
ces églises, en vertu <strong>de</strong> l'artic<strong>le</strong> 13 <strong>de</strong> la loi<br />
<strong>de</strong> 1905, pourraient être désaffectées par<br />
simp<strong>le</strong> décr<strong>et</strong>, <strong>le</strong> culte ayant cessé d'y être<br />
célébré pendant ce laps <strong>de</strong> temps, soit mê-<br />
me, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute intervention muni-<br />
insuffisance d'entr<strong>et</strong>ien ».<br />
<strong>de</strong> vigilance ont commencé déjà <strong>le</strong>urs tra-<br />
vaux dans un grand nombre <strong>de</strong> diocèses.<br />
Quelques sanctions ont même été prises<br />
contre certaines personnalités suspectes <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>rnisme, <strong>et</strong> <strong>le</strong>urs ouvrages ont été con-<br />
damnés. Nous avons signalé, il y a quel-<br />
ques jours, notamment, la r<strong>et</strong>entissante<br />
mise à l'in<strong>de</strong>x <strong>de</strong> la Dépêche par <strong>le</strong>s arche-<br />
vêques <strong>et</strong> évêques <strong>de</strong> notre région.<br />
Les prélats protecteurs <strong>de</strong> l'Institut ca-<br />
tholique <strong>de</strong> Paris, dans <strong>le</strong>ur <strong>de</strong>rnière réu-<br />
nion, ont aussi édicté la condamnation <strong>de</strong><br />
quelques ouvrages. Les assemblées épisco-<br />
pa<strong>le</strong>s auront à examiner si quelque mesu-<br />
re généra<strong>le</strong> no doit pas être prise à ce pro-<br />
pos.<br />
Tel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s questions qui<br />
forment Je programme <strong>de</strong>s prochaines ré-<br />
unions régiona<strong>le</strong>s, <strong>de</strong>stinées el<strong>le</strong>s-mêmes,<br />
selon toute vraisemblance, à préparer l'as-<br />
semblée généra<strong>le</strong>. De nombreuses autres<br />
affaires secondaires, quoique <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> im-<br />
portance, seront éga<strong>le</strong>ment discutées au<br />
cours <strong>de</strong> ces réunions, tel<strong>le</strong>s que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s<br />
aumôniers <strong>de</strong> lycées, mais il serait trop<br />
long <strong>de</strong> <strong>le</strong>s exposer ici.<br />
Ce rapi<strong>de</strong> résumé du programme <strong>de</strong>s évê-<br />
ques suffit à montrer, comme je <strong>le</strong> disais<br />
au début <strong>de</strong> c<strong>et</strong> artic<strong>le</strong>, l'importance <strong>et</strong> la<br />
gravité <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s prochaines assem-<br />
blées épiscopa<strong>le</strong>s.<br />
LÉO ARCHER.<br />
Hu jour <strong>le</strong> Jour<br />
Simipliciitô roya<strong>le</strong> <strong>et</strong> morgue républicaine.<br />
Le roi <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong>, refusant <strong>de</strong> se faire cou-<br />
ronner par simplicité <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>stie, inspire au<br />
P<strong>et</strong>it Journal <strong>de</strong>s réf<strong>le</strong>xions dont <strong>le</strong> bon sens<br />
est particulièrement savoureux sous une plu-<br />
me républicaine.<br />
Notre confrère écrit :<br />
« Où donc est te véritab<strong>le</strong> esprit démocrati-<br />
que, chez certains démagogues assoiffés <strong>de</strong><br />
luxe <strong>et</strong> <strong>de</strong> vanités, ou chez ces monarques sep-<br />
tentrionaux qui gouvernent en bons pères <strong>de</strong><br />
famil<strong>le</strong> ?<br />
» ...Vivant en République, nous sojnmes son-<br />
nais aux fantaisies <strong>de</strong> quelques oeîitaines <strong>de</strong><br />
roitel<strong>et</strong>s.<br />
» RO'Me<strong>le</strong>it ce- représentant du peup<strong>le</strong> qui<br />
proteste tout liant en Sorbonue parce qu'on<br />
n'a pas donné <strong>le</strong>s notes <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vées a son<br />
Mis, qu passait l'emmen au bnccriëiuréat...<br />
Roitel<strong>et</strong>, c<strong>et</strong> autre qui fait arrêter un express<br />
pour <strong>de</strong>scendre à une gare <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite vil<strong>le</strong> où<br />
d'ordinaire <strong>le</strong>s trnin-s rapi<strong>de</strong>s ne s'arrêtent<br />
pas... Roitel<strong>et</strong>, c<strong>et</strong> autre encore qui s'emporte<br />
contre un douanier qui a commis <strong>le</strong> crime <strong>de</strong><br />
vouloir visiter sa valise comme cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> tout<br />
<strong>le</strong> mon<strong>de</strong>... Roitel<strong>et</strong> toujours, ce membire du<br />
Par<strong>le</strong>ment qui menace <strong>de</strong> mi.se b. pied, <strong>et</strong><br />
dans <strong>le</strong>s tormes <strong>le</strong>s plus vébé-ments, dieux bra-<br />
ves gendarmes qui lui ont dressé contraven-<br />
tion ipa/roe qu'il faisant dtu cent vingt à<br />
l'heure... Roitel<strong>et</strong>s, tons ces gros fonctionnai-<br />
res... Roitel<strong>et</strong>s, tous ces pontifes <strong>de</strong> la socia<strong>le</strong>,<br />
tons ces meneurs <strong>de</strong> syndicats, roitel<strong>et</strong>s, roi-<br />
tel<strong>et</strong>s<br />
» Et l'étiqu<strong>et</strong>te?... Les rois «Jiu Nord l'ont sup.<br />
priiniO-e. Eue s'est réfugiée dons <strong>le</strong>s démocra-<br />
ties. Haakôn VII <strong>et</strong> Gustave V se- promènent<br />
en veston dans <strong>le</strong>s rues <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur capita<strong>le</strong>. Gliez<br />
nous, dès qu'un ministre se déplace, on lui<br />
chauffe <strong>de</strong>s trains spéciaux <strong>et</strong> on m<strong>et</strong> sur<br />
pi-cul la troupe <strong>et</strong> la police.<br />
» Làibas, point <strong>de</strong> chambellans, <strong>de</strong> favorie, <strong>de</strong><br />
fonctionnaires inuti<strong>le</strong>s <strong>et</strong> coûteux. Chez nous,<br />
chaque ministre o. trente attachés, secrétai-<br />
res, chefs ot sous-ehefe <strong>de</strong> ciubin-cit.<br />
» Là-baei <strong>le</strong> roi n'a qu'une mo<strong>de</strong>ste liste ci-<br />
vil?... Ici, non quelques centaines <strong>de</strong> roi<strong>le</strong>dcts<br />
nous coûtant force millions...<br />
» 11 est vrai que noms avons une compensa-<br />
tion : nous écrivons sur nos murail<strong>le</strong>s c<strong>et</strong>te<br />
boîîe <strong>de</strong>vise démocratique : « Egaïité. »<br />
—C— Après <strong>le</strong> Roi, <strong>le</strong>s roitel<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la Répu-<br />
blique démocratique el ttor.ialp.<br />
Voici, en eff<strong>et</strong>, qu'on nous apprend que M.<br />
<strong>et</strong>-Mime Camil<strong>le</strong> Pell<strong>et</strong>an <strong>et</strong> M. <strong>et</strong> Mme Viviani<br />
sont fi Nice ; lés [oumaux mondains <strong>le</strong>s citent<br />
<strong>de</strong> revenir, miné qu'il éfait par toutes" sor-<br />
tes <strong>de</strong> maladies : fièvres paludéennes, ané<br />
fflKfc^tyjB'VUs, , insolations, dérangements<br />
W-cisimnit*, lonibngos, phlébite, ankylose,<br />
épanchement <strong>de</strong> synovie <strong>et</strong> méningite.<br />
Et ce moribond qui, succombant à tant<br />
do maux, avait soi-disant <strong>de</strong>mandé son rap<br />
pel, a déclaré à son successeur qu'il aban-<br />
donnait « la mort dans l'àme » <strong>le</strong> vaillant<br />
corps <strong>de</strong> troupes qu'il comman<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />
environ six mois, s'étant trouvé guéri com<br />
me par enchantement. C<strong>le</strong>menceau a voulu<br />
<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>r, <strong>et</strong> c'est en réalité lui qui cou<strong>le</strong>-<br />
rait C<strong>le</strong>menceau, si la majorité <strong>de</strong> la Cham-<br />
bre ne se composait pas exclusivement <strong>de</strong><br />
porcs à l'engrais. Le prési<strong>de</strong>nt du conseil<br />
affecte <strong>de</strong> redouter, pour la République, la<br />
popularité <strong>de</strong>s généraux, <strong>et</strong> il vient <strong>de</strong> faire<br />
tout ce qu'il fallait pour rendre celui-là po-<br />
pulaire.<br />
Non seu<strong>le</strong>ment Dru<strong>de</strong> revient avec <strong>le</strong>s<br />
honneurs <strong>de</strong> la guerre, mais il ajoute l'iro-<br />
nie à ses victoires. Il a p<strong>le</strong>uré en rem<strong>et</strong>tant<br />
ses soldats entre <strong>le</strong>s mains du favori d'A-<br />
ma<strong>de</strong>. Mais ce <strong>de</strong>rnier n'a pas précisément<br />
dû rire en. constatant qu'il avait fait <strong>le</strong><br />
voyage du Maroc uniquement pour venir y<br />
« ramasser <strong>le</strong>s casqu<strong>et</strong>tes », comme on dit<br />
<strong>de</strong>s jockeys qui arrivent <strong>de</strong>rniers.<br />
« Mon cher camara<strong>de</strong>, vous êtes venu<br />
pour prendre la casbah, vous êtes bien<br />
gentil, mais el<strong>le</strong> est prise », lui a certaine-<br />
ment dit Dru<strong>de</strong>. Cependant, pous vous<br />
occuper <strong>et</strong> ne" pas avoir traversé inuti<strong>le</strong>-<br />
ment la Méditerranée, vous pourrez al<strong>le</strong>r<br />
cueillir <strong>de</strong>s dattes dans <strong>le</strong>s environs. El<strong>le</strong>s<br />
sont très bonnes dans ce pays-ci. Toutefois,<br />
ne vous aventurez pas trop loin du camp,<br />
parce qu'au lieu <strong>de</strong> dattes, vous risqueriez<br />
<strong>de</strong> récolter <strong>de</strong>s pruneaux. »<br />
C<strong>le</strong>menceau croyait jouer un mauvais<br />
tour à ce grincheux <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> qui s'obstine<br />
à se bien porter, quand il a reçu l'ordre <strong>de</strong><br />
grelotter <strong>de</strong> fièvre ; <strong>et</strong> c'est à lui-même <strong>et</strong> à<br />
l'ami d'Ama<strong>de</strong> qu'il en a joué un. J'ignore;<br />
quel<strong>le</strong>s explications fournira <strong>le</strong> disgracié, 1<br />
mais nous défions bien <strong>le</strong> ministère <strong>de</strong> ne<br />
pas s'en déclarer satisfait. La comparution'<br />
<strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant un conseil d'enquête, sous<br />
l'cxtrordinaire prévention d'avoir en<strong>le</strong>vé3<br />
d'assaut une position dont la prise avait<br />
été réservée à un autre, provoquerait, <strong>de</strong> la<br />
part <strong>de</strong>s efficiers enquêteurs, un éclat <strong>de</strong><br />
rire dont la répercussion amuserait, tout<br />
<strong>le</strong> pays. Jamais gouvernement antimilita-<br />
riste n'aura autant contribué à fon<strong>de</strong>r la<br />
réputation d'un ,militaire<br />
LES ASSEMBLÉES DE L'ÉPISCOPAT<br />
moindre écho.<br />
ILfaut éga<strong>le</strong>ment tenir compte <strong>de</strong> la ^^a \t^^ rit :<br />
lassitu<strong>de</strong> généra<strong>le</strong>. A lutter sons objectif t.. mini.m- du travail est venu T