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4 N° 168 MARS 11<br />

<strong>musique</strong><br />

QUATUOR DEBUSSY<br />

Du classique au jazz, sans oublier l’opéra…<br />

Par Caroline Faesch<br />

À peine rentré d’une tournée outre-Atlantique, le<br />

Quatuor Debussy se remet au diapason régional pour<br />

6 concerts, dans une sorte de triptyque alliant <strong>musique</strong><br />

viennoise, jazz et opéra. La série démarre par “Un<br />

déjeuner viennois” à l’hôtel de ville de Bron, le 15 mars.<br />

Ce concert vient en point d’orgue d’une sorte de voyage<br />

dans l’Europe de la <strong>musique</strong> de chambre en 4 rencontres,<br />

d’abord avec la <strong>musique</strong> russe, puis tchèque, française,<br />

et, pour terminer, celle de Vienne, patrie du quatuor à<br />

cordes. Trois grands compositeurs sont au programme :<br />

“Mozart, de l’école de Vienne, puis Webern, qui a<br />

appartenu à la seconde école de Vienne au début du XXe”,<br />

explique Christophe Colette, violoniste du Quatuor Debussy.<br />

Il y aura enfin du Schubert, jugé “incontournable” dès<br />

qu’il est question de cette illustre ville autrichienne,<br />

symbole de la <strong>musique</strong> par excellence ! Dans l’idée<br />

d’un autre clin d’œil à Vienne, le Quatuor Debussy<br />

jouera un programme très proche du précédent à<br />

Romans, avec la même œuvre, La Jeune Fille et la<br />

Mort, de Schubert, mais des partitions différentes de<br />

Mozart et de Webern, cette fois-ci.<br />

Autre ville, autre style, les Debussy, qui cultivent<br />

curiosité et surprise, seront au Théâtre de Villefranchesur-Saône<br />

pour “Un quatuor à l’opéra”. Quel rapport<br />

entre le quatuor et l’opéra ? “Nous avons toujours gardé<br />

un amour et un lien avec l’opéra, puisque notre quatuor<br />

est issu de l’orchestre de l’Opéra de Lyon”, rappelle<br />

Christophe Colette. Les Debussy ont par ailleurs voulu<br />

rappeler cette époque sublime où, dans les salons, les<br />

musiciens transcrivaient certaines œuvres, dont des<br />

opéras, pour les faire découvrir sans la contrainte d’un<br />

orchestre complet. À côté d’une pièce célébrissime<br />

pour quatuor à cordes de Puccini, Chrysanthèmes, les<br />

Debussy joueront donc des transcriptions d’œuvres de<br />

JOE LALLY<br />

et l’Enfance rouge<br />

Par Laurent Zine<br />

Sans aller jusqu’à qualifier l’enfance de Joe Lally de<br />

rouge (…), une chose est certaine, c’est qu’il fut le<br />

subtil bassiste des fantasmagoriques et pugnaces Fugazi.<br />

Et une fois que l’on a dit ça, on a tout dit. Si ce n’est<br />

que le bonhomme a monté son propre groupe, qu’il a<br />

enregistré déjà 2 disques, produits par Ian MacKaye et<br />

parus chez Dischord (on reste dans la famille), et<br />

qu’un nouveau LP est prévu pour le printemps.<br />

Ajoutons que depuis Fugazi, Joe s’est assagi et qu’il<br />

vagabonde désormais dans les sphères de la chanson<br />

post-rock dépouillée, très down tempo, avec une basse<br />

omniprésente qui tendrait à démontrer qu’il n’a rien<br />

perdu de sa dextérité. C’est souvent très beau, mais<br />

pas franchement excitant, et je ne sais à quoi il faut<br />

s’attendre en live. Sûrement pas au rendez-vous de<br />

tous les artifices. Quant à l’Enfance rouge, c’est un<br />

trio franco-italien qui pratique le hors-piste, et ce,<br />

depuis des lustres : tantôt basé (géographiquement et<br />

Verdi. Et puis, “nous allons glisser un petit peu de<br />

Carmen dans le programme, précise Christophe<br />

Colette, car nous ne pouvons pas nous en empêcher.”<br />

C’est Alain Brunier, l’ex-violoncelliste du quatuor,<br />

parti vers d’autres aventures, auquel Fabrice Bihan<br />

succède dans la formation depuis le début de cette<br />

année, qui en avait offert une transcription.<br />

La filiation avec les 2 concerts “Rava l’opéra va” qui<br />

suivront, au festival À Vaulx Jazz et à Chambéry, est<br />

double. D’abord, on y retrouve cet appétit du quatuor<br />

pour les mélanges, ensuite ce lien indestructible avec<br />

l’opéra. Christophe Colette raconte ainsi que ce concert<br />

est né d’une rencontre provoquée par Michel Orier (MC2,<br />

à Grenoble) “avec ce merveilleux trompettiste qu’est Enrico<br />

Rava, autour de la <strong>musique</strong> italienne et de transcriptions<br />

d’œuvres de Puccini pour quatuor à cordes et quintette<br />

de jazz qu’il avait enregistrées sous le titre Rava l’opéra<br />

va (Label Bleu)”. De ce travail en commun résulte<br />

aujourd’hui un savoureux mélange d’arrangements de<br />

Rava et du quatuor autour des grands airs d’opéra.<br />

Enfin, les hasards du calendrier font que c’est à<br />

l’Opéra de Lyon que le quatuor terminera justement<br />

cette série de concerts, dans le cadre du Festival Mozart<br />

donné par l’institution lyrique, et par une œuvre de<br />

taille : le Requiem. Ce soir-là, le quatuor présentera une<br />

version travaillée de la transcription de Peter Lichtenthal,<br />

qui remonte à 1802. Beaucoup pensent connaître ce<br />

requiem, mais cette version qui fait entendre d’autres<br />

harmonies offre une entrée très différente dans<br />

l’œuvre, et donc une belle occasion de la redécouvrir.<br />

Le 15 mars à l’Hôtel de Ville de Bron<br />

Le 22 mars au Théâtre de Villefranche-sur-Saône,<br />

le 23 mars au festival À Vaulx Jazz, le 27 mars à la salle<br />

Jean-Vilar de Romans et le 28 mars à l’Opéra de Lyon<br />

musicalement) à Barcelone, en Tunisie, à Paris, à Berlin<br />

ou en Italie, etc. Difficile de décrire leur <strong>musique</strong> tant<br />

celle-ci est volontairement hybride. Mais allons-y tout<br />

de même pour les poncifs : entre noise dissonante, chanson<br />

punk enragée (mais poétique) et expérimentations sonores<br />

multiples au gré de leurs aventures discographiques<br />

(jazz barré, <strong>musique</strong> arabe, hispanisante, etc.).<br />

Indépendants farouches, ces petits-fils des idéaux<br />

noirs et rouges de 1936 assument ainsi parfaitement<br />

leur engagement politique. Tant dans le discours que<br />

dans leur façon de se produire sur une scène, mais<br />

aussi d’envisager le voyage, comme une quête ultime,<br />

un pied de nez à l’Europe des nations. La vie est<br />

ailleurs, semblent-ils scander, et Milan Kundera avant<br />

eux. On les croit sur parole.<br />

Le 18 mars à la Tannerie (+ V13 en 1re partie),<br />

le 21 mars au Marché-Gare<br />

© Bertrand Pichene

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