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lemenl mariée, de l'âge de quatorze ans, du village de Ta-
guemmouni guadefel, distant de huit kilomètres du Fort-Na
poléon. Depuis un mois, elle avait des accès de fièvre quo
tidienne. Deux femmes, sa sneur el sa mère, l'avaient appor
tée à dos, se relayant à tour de rôle.
La fièvre fut coupée, puis reparut, el le 19 du même mois,
Amina bent Ahmed nous était de nouveau apportée par sa
mère el sa sœur. Le pauvre ménage n'avait pas de mouture.
Quand je voulais arriver avec les femmes à la constatation
des accidents syphilitiques primitifs, avoués plus ou moins,
j'éprouvais loujouis de la résistance, et ce fut le plus petil
nombre qui se soumit à la visite. Bientôt cependant un cer
tain nombre cédèrent, mais il fallait procéda r avec plus de
précaut on qu'avec les hommes. Quelquefois le mari lui-
même pressait la femme. Une autre fois ce fui un frère, des
Djennâd,
qui pleurait presque du refus de sa sœur.
Je ne lardai pas à nie convaincre de la nécessité de ces vi
sites, et je rapporterai un fait qui prouvera combien de
choses j'aurais ignorées si j'.ivais ajoute foi aux réticences
de ces femmes.
Le 24 juin 1858, je recevais le père, la mère el l'eufaut,
tous trois accusant h syphilis. Déjà le père m'était yenu
trouver au mois de février, disant tenir la maladie du fait de
sa femme. La gorge présentait encore des ulcérations et la
peau élait couverte de •jelques syphilides. L'enfant, âgé de
quatre ans, portait une centaine de plaques rosées par le
corps, de la dimension moyenne d'une lentille, les lèvres
étaient altérées. La mère avait des plaques par la bouche,
des croûtes à la têîe et quelques taches par le corps. La gorge
avait clé prise il y a un mois et la voix était devenue
rauque. J'insistai pour en voir davantage. On fil d'abord
résistance et je persistai, refusant de rien donner à la fa
mille si je ne savais pas tout. Je trouvai les grandes lèvres
légèrement indurées et une vingtaine de plaques en dessi-
naieut le contour depuis la fourchette jusqu'à la commis
sure supérieure.