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MANUEL GÉNÉRAL - INRP

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j 6 0 " Anince.— 9* H^rrîe. — Toni« XXÏX. N® 36 O Septembre f 8f93<br />

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<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

JOURNAL HEBDOMÀDIIIRK<br />

DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. HACHETTE et Cle,<br />

libraires-éditeurs, bonlevard Satnt-Gerinain, 99,<br />

et dans les départements, chez tous les libraires. — Le<br />

prix devra être payé d'avance, soit en un mandat sur la<br />

poste, soit en timbres-poste, soit par l'intermédiaire d'un<br />

bureau de poste ou d'un libraire. — Écrire franco.<br />

Prix de l'abonnement d'an an :<br />

FRANCE 6 fr.<br />

Prix du numéro du Manuel 20 c.<br />

Prix du numéro du Supplément 25 c.<br />

UNION POSTALE 7 fr. 75<br />

Prix dn supplément : Enseignement primaire<br />

supérieur, enseignement complémentaire ; un numéro de<br />

16 pages par quinzaine ; un an, 5 francs.<br />

I>ea abonnements se prennent A partir dn 1" de chaqne mois. — On ne s'ahonneqne<br />

ponr on an. — On ne reçoit pas d'abonnement ponr le supplément seul.<br />

Nos lecteurs recevront avec ce numéro, un Supplément contenant le rapport<br />

de M. GRÉARD, sur la K éforme de l'OrtIiograpIte.<br />

SOMMAIRE<br />

Partie générale<br />

ACTES OFFICIELS CONCEBNANT L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE : Arrêté relatif aux programmes d'enseignement des écoles primaires<br />

supérieures de filles. — Circulaire relative aux commissions d'examen des brevets de capacité. — Personnel<br />

: nominations. — Avis administratifs.<br />

QUESTIONS DE LÉGISLATION ET D'ADMINISTRATION : A propos de la dernière session du Conseil supérieur, svite et fin ( B.).<br />

PÉDAGOGIE : Causeries pédagogiques : Le classement des élèves à l'école primaire (UN I.NSPEGTEDR D'ACADÉMIE).<br />

VARIÉTÉS : Hier et avjourd'hui (A. B.). — A la recherche d'un livre et d'une méthode. (Extrait des Mémoires d'nn<br />

inspecteur primaire.)<br />

CORRESPONDANCE : Questions scolaires (E. B ).<br />

Partie scolaire.<br />

PÉRIODE DES VACANCES : Dictées données dans les examens et concours de l'enseignement primaire. — Corrigés<br />

des devoirs de vacances proposés par le Manuel général', — 5" semaine : 1 " série, cours élémentaire; —<br />

2" série, cours moyen; —5" série, cours supérieur.<br />

SOMMAIRE DU SUPPLÉMENT : K" 18 du Manuel général. — Partie générale. — CIIRONIQDE ; SCIENCES ; Une excursion<br />

de vacances. — Le Creusot (IIARADCOURT). — GÉOIRAPIIIE : Le Siam et sa capitale. — Partie scolaire.<br />

îinT PYnmpnc nrnfp.ssinnnpiR Hfi l'enseiffnement orimaire. ^ Eoreuves orales dn hrpvpt simpripur<br />

: Psychologie appliquée ( _<br />

écoles normales (11. D.). — Mathématiques : Problèmes (E. BDHAT). — Brevet supérieur : Composition française :<br />

Lettre de CalhvTine II à Diderot (A. G.). — Mathématiques : Problèmes (E. BORAT). — Sciences physiques et naturelles<br />

: Acide sulfureux, préparations, propi-iétés, usages (BODRNKIUE). — Langues vivantes : Corrigés des exercices<br />

du n° 17 (B. et J.). — .Sujets à Iraiier : Cerlilicat d'aptilude^ au professorat des écoles normales et des<br />

écoles primaires supérieures : Psychologie appliquée à la science de l'éducation [II. D.). — Mathématiques (E. B.).<br />

Brevet supérieur :i)/a(/témait7ud;s(li. 1!.). — Sciences physiques et naturelles — Langues vivantes et J.).<br />

ARTIÊTÉ relatif aux programmes d'enseignement des<br />

écoles primaires supérieures de filles (18 août).<br />

Le ministre de l'instruction publique, des beaux-arts<br />

et des cultes.<br />

Vu lo déci-et du 2i janvier 1803 portant modification<br />

des articles 30 à 41 du décret organique ;<br />

ÀCTES OFFICIELS<br />

CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT P R I M A I R E<br />

Vu le rèslement d'administration publique sur le<br />

non)bre des heures de service dans les écoles primaires<br />

supérieures, en date du 14 août 1893;<br />

Vu l'arrêté du 18 janvier 18X7;<br />

Vu l'aiTèté du 21 janvier 1893, article 0,<br />

Arrête ;<br />

Art. 1". — La répartition des matières de l'enseigne-


290 <strong>MANUEL</strong> GÉKÉEAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

«lent dans les écoles primaires supérieures de lilles est chef de l'enseignement dans le département et de ren­<br />

réglée conformément aux indications qui suivent : forcer le nombre des représentants de l'enseignement<br />

1" Le temps consacré auï cours que devront faire les primairequi doivent naturellement se trouver en majorité<br />

directrices, professeurs et maîtresses adjointes est dé- dans un jury institué pour délivrer des diplômes prit'erminé<br />

par le tableau ci-aprés :<br />

maires.<br />

Nul, en effet, plus que l'inspecteur d'académie, n'a<br />

l'autorité nécessaire pour guider la commission dans se»<br />

NOMBRE TOTAL D'HEURES travaux, pour lui rappeler la nature de l'examen et ses<br />

PAK SEMAINE. limites, l'esprit des programmes et la nécessité de péné­<br />

MATIÈRES DE L'EKSEIGSEMENT.<br />

(Enseignement généraL) trer du même esprit les interrogations elles-mêmes. En<br />

prenant part à la correction des premières copies, de<br />

1" année. 2* année. 3* année. manière à fixer la jurisprudence, en indiquant par quelques<br />

exemples le caractère des questions à poser, en<br />

déterminant une échelle de notes qui prévienne les excès<br />

Éducation morale.<br />

d'indulgence comme les excès de sévérité, l'inspecteur<br />

Langue française<br />

d'académie, sans s'astreindre à suivre pendant toute la<br />

Ecriture<br />

•1<br />

session toutes les épreuves, pourra exercer un contrôle<br />

Histoire et instruct. civique.<br />

1 1 efficace et une action directe. Cette action est indispen­<br />

Géographie<br />

1 1 sable pour maintenir l'unité des épreuves et assurer<br />

Langues vivantes<br />

3 5 l'application des programmes d'études qui doivent faire<br />

Arithmét. et notions de géom.<br />

•1<br />

•1 loi pour les examens comme pour l'enseignement.<br />

Comptabilité et tenue de livres<br />

1 1 Les commissions d'examen des deux brevets de capa­<br />

Sciencesphys.etnat., hygiène<br />

2 2 cité comprennent sept membres au moins. Désormais,'<br />

Broit usuel et économ. polit.<br />

» 1 cinq d'entre eux appartiendront nécessairement à l'ensei­<br />

Dessin<br />

5 3 gnement primaire. Cette innovation assure donc au per­<br />

Trav. man. et écom. domest.<br />

k 4 sonnel de l'enseignement primaire la représentation à<br />

Gymnastique<br />

-1 1 laquelle il a droit de prétendre.<br />

Chant<br />

•1 1 Le nouveau décret maintient les deux inspecteurs primaires<br />

dans le jury. Il énumère les personnes qui<br />

24<br />

24- peuvent faire partie des commissions des deux brevets<br />

de capacité. Cette énumération rédigée en la forme ordinaire<br />

comprend à la fois le personnel des écoles de<br />

2° Outre les heures consacrées aux cours proprement garçons et des écoles de filles. Aucun doute ne peut exis­<br />

41 ts, les maîtresses devront donner, jusqu'à concurrence ter à cet égard, le rapport présenté au Conseil supériem-<br />

du nombre d'heures exigées de chacune d'elles par le ayant formellement dit qu'il serait fait appel au concoiirs<br />

décret portant règlement d'administration publique du du personnel des deux catégories d'établissements. Vous<br />

.14 août 1893, des conférences complémentaires et, après devez désigner tout d'abord le directeur et la directrice<br />

•entente avec la directrice, le temps nécessaire soit pour de l'école normale.<br />

la surveillance des études, soit pour les conseils et di­ Si, pour des raisons qu'il vous appartient d'apprécier,<br />

rections pédagogiques, soit pour les exercices pratiques vous estimez que le directeur ou la directrice de l'école<br />

'hors de la classe et pendant les études qui comportent noi-male ne peut prendre part aux examens, vous avez,<br />

•ce genre d'exercices (gymnastique, promenades et excur­ à leur défaut, à désigner un professeur des mêmes écoles,<br />

sions scientifiques, herborisations, horticulture, etc.). ou bien un directeur, une directrice ou un professeur<br />

Art. 2. — L'enseignement est donné conformément des écoles primaires supérieures de garçons et de filles.<br />

aux programmes publiés par le ministère. .<br />

Enfin, vous remarquerez que la présence d'un membre<br />

Ces programmes servent de base à la répartition des de l'enseignement privé est devenue obligatoire.<br />

malières prévues par l'article 57 du décret organique. Les deux autres membres pourront être choisis parmi<br />

•Toutefois, il reste loisible aux prolésseurs d'y apporter, les membres de l'enseignement supérieur ou secondaire<br />

en vue de l'appropriation à l'enseignement des jeunes ou bien parmi les personnes étrangères à l'enseignement<br />

filles, les modifications qu'ils jugeraient nécessaires, si la localité n'offre pas assez de ressources. Je ne doute<br />

particulièrement dans les écoles qui ne sont pas de plein pas que l'administration ne puisse continuer à mettre à<br />

exercice, sous réserve de l'approbation de l'inspecteur profit leur utile concours.<br />

d'académie.<br />

Vous voudrez bien donner connaissance de ces instruc­<br />

Art. 3. — Dans les écoles où sera organisé un ensei- tions à MM. les inspecteurs d'académie de votre ressort<br />

^ement professionnel (industriel, commercial ou agri­ et m'accuser réception de la présente circulaire.<br />

cole), l'emploi du temps et le programme des cours spé­ Recevez, monsieur le recteur, l'assurance de ma conciaux<br />

seront arrêtés, pour chaque établissement, sur la sidération très distinguée.<br />

proposition de la directrice, les professeurs entendus,<br />

Le ministre de Vinstruction publique,<br />

ipar^l'inspecteiu' d'académie.<br />

des beaux-arts et des cultes.<br />

R. P0IXC.\RÉ.<br />

R. PoiNCAKÉ.<br />

'CIRCULAIRE relative aux commissions d'examen des<br />

brevets de capacité (29 août).<br />

Monsieur le recteur,<br />

La composition des commissions d'examen des brevets<br />

de capacité a été modifiée par le décret du 28 juillet<br />

1893 dont je vous ai adressé un exemplaire.<br />

Au moment où vous allez procéder au renouvellement<br />

a'un certain nombre de ces commissions dont les pouvoirs<br />

annuels ont pris fin, il me paraît néce.'^saire d'appeler<br />

votre attenlion sur le caractère de la réforme<br />

adoplée conformément a l'avis émis par le Conseil supérieur<br />

de l'instruction publique.<br />

Aux termes de l'ancien règlement, chariue commission<br />

nommait son président. En dehors des deux inspecteurs<br />

primaires qui faisaient obligaioiroment partie du jury,<br />

les autres membres étaient particulièrement choisis parmi<br />

les nit mbres de l'enseignement public ou privé ou même<br />

parmi les personnes étrangères à l'enseignement.<br />

Les dispositions nouvelles ont été prises en vue de<br />

concentrer la direction des examens entre les mains du<br />

PERSONNEL. — NOMINATIONS.<br />

25 août. — Conseil départemental du Var. —M. Dilhac,<br />

inspecteur primaire à Draguignan, est désigné pour faire<br />

partie du conseil départemental du Var, en remplacement<br />

de M. Ayme, qui a reçu une autre destination.<br />

10 août. — Titularisation de professeurs d'écoles<br />

normales d'institutrices. — Vu les procès-verbaux de la<br />

commission d'examen des aspirantes au certificat d'aptitude<br />

au professorat des écoles normales (session de<br />

juillet 1893),<br />

Sont nommées professeurs d'école normale (5° elasse) :<br />

ORDRE DES LETTRES<br />

Mlles Barthélémy, déléguée pour l'enseignement des<br />

lettres à l'école noi'male de Lons-le-Saulnier ; — Bouquémont,<br />

déléguée pour l'enseignement des lettres à<br />

l'école normale de Moulins; — Dainles, déléguée pour


l'enseignement des lettres à l'école normale de Mont-de-<br />

Marsan; — Gicquel, délégué pour l'enseignement des<br />

lettres à l'école normale de Quimper ; —Moriau, déléguée<br />

pour l'enseignement des lettres à l'école normale de<br />

Cliâlons ; — 'Winler, déléguée pour l'enseignement des<br />

lettres à l'école normale d'Epinal.<br />

ORDRE DES SCIENCES.<br />

Mlles Bergeyre, déléguée pour l'enseignement des<br />

•sciences à l'école normale de Tarbes ; — Bocher, déléguée<br />

pour l'enseignement des sciences à l'école normale de<br />

Niort; — Collain, déléguée pour l'enseignement des<br />

sciences à l'école normale d'Ajaccio ; — Dubois, déléguée<br />

pour l'enseignement des sciences à l'école normale de<br />

Quimper; — Grandjean, déléguée pour l'enseignement<br />

des sciences à l'école normale de Guéret; — Mawart,<br />

déléguée pour l'enseignement des sciences à l'école normale<br />

de Coutances; — Rhimboult, déléguée pour l'enseignement<br />

des sciences à l'école normale d Oran ; —<br />

Viault, déléguée pour l'enseignement des sciences à<br />

l'école normale de Blois.<br />

AVIS ADMINISTRATIFS<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E. 291<br />

PROFESSORAT. — Lettres : Gléneau. Emploi de maîtresse<br />

Postes vacants. — Inspection primaire-. Béziers ; —<br />

Brignoles ; — Dieppe ; — Yvetot.<br />

d'anglais et de musique. Traitement : 1500 francs.<br />

— Fontenay-le-Comte ; — Limoux ; — Montcuq.<br />

Écoles normales d'instituteurs.—DIRECTION : Montauban. Sciences : Commercy ; — Limoux ; — Mirande ;<br />

PROFESSORAT. — Lettres : Angoulême ; — Arras ; — Bon-<br />

Montcuq.<br />

neville ; — Caen ; — Guéret ; — Lyon ; — Perpignan. — Ecoles nationales professionnelles. — PROFESSORAT (let­<br />

Sciences : Caen; — La Sauve ; — Nancy ; — Orléans. — tres) : Vierzon. — EMPLOI DE MAÎTRE ISTERSE : Armentiéres-;<br />

Ecole annexe : Chartres.<br />

— Vierzon. — EMPLOI DE SDRVEILLAKT <strong>GÉNÉRAL</strong> : Yoiron. ^<br />

QUESTIONS DE<br />

A PROPOS DE LA DERNIÈRE SESSION<br />

DU CONSEIL SUPÉRIEUR<br />

— Suite et fm. —<br />

Parlons maintenant de la date de l'examen écrit<br />

du certificat d'aplitude pédagogique, d'après l'article<br />

134 nouveau de l'arrêté organique. M. Jost explique<br />

dans le Manuel général du 12 août que cette date a<br />

été modifiée en vue des jeunes gens qui peuvent être<br />

appelés sous les drapeaux pendant les vacances pour<br />

faire leurs vingt-huit jours et qui, étant forcés d'interrompre<br />

leurs éludes, se trouvent dans un état<br />

d'infériorité vis-à-vis de leurs collègues dont les éludes<br />

n'ont pas été interrompues.<br />

Rien de mieux; mais qu'il est donc difficile de<br />

faire bonne justice distributive ! Si l'examen écrit est<br />

fixé, comme le demande le nouvel arrêté, avant la fin<br />

de l'année scolaire, les jeunes maîtres qui font leur<br />

année de service et qui ne seront licenciés qu'en<br />

septembre ne pourront se présenter. Si, au contraire,<br />

il est fixé dans la dernière ^semaine d'octobre, ceux<br />

qui viennent de tirer au sort et qui vont être appelés,<br />

pourront bien se présenler; mais, s'ils sont<br />

admissibles, il sera matériellement itnpossible de<br />

leur faire subir l'épreuve pratique avant leur départ<br />

pour le régiment, départ qui, commeonlesait, s'effectue<br />

dans les premiers jours de novembre. Voilà donc<br />

ces jeunes gens, et ce sont généralement des laborieux<br />

qui se présentent à cet âge, reculés d'une<br />

année. J'admets en effet qu'ils fassent leur année de<br />

service dans le département où ils exercent el que<br />

l'autcrilé militaire consente à leur accorder les quel-<br />

«(ues jours de congé nécessaires pour l'épreuve pratique<br />

et sa préparation immédiate : auront-ils la liberté<br />

d'esprit nécessaire pour se tirer à leur honneur<br />

Ecoles normales d'institutrices. —• PROFESSORAT. —<br />

Lettres : Albi; —Angoulême;—Arras (lettres et anglais);<br />

— Auxerre ; — Digne; — Dijon;—Le Mans; —Nantes;<br />

— Niort; — Pau; — Poitiers; — Rouen; — Versailles;<br />

— Vesoul. — Ecoles primaires annexes : Albi ; — Bourg.<br />

— Ecoles maternelles annexes-. Cbaumont; —Grenoble;<br />

— Perpignan.<br />

Ecoles primaires supérieures de garçons. —DIRECTION:<br />

Cadillac; — Cluny; —Dijon; — Dôle; — Ernée;<br />

La Charité ; — Limoux.<br />

PROFESSORAT. — Lettres. — Bagnols (lettres et anglais) ;<br />

— Brepsuire; — Champlitte ; — Dôle (Jura) ; — Dol (Illeet-Vilaine);<br />

— Joinville; — Lamballe; — Le Mans;<br />

Mazamet (lettres et anglais); — Périers; — Saint-Fargeau.<br />

Sciences. — Aubenas; — Charmes; — Ernée;<br />

La Flèche (sciences et anglais); — La Tour-du-Pin-<br />

Mamers; — La Sevne; — Saint-Fargeau (sciences et travail<br />

manuel) ; — Salies (sciences et travail manuel).<br />

Ecoles primaires supérieures de filles. DIRECTIOS :<br />

Besançon; — Constantine; — Limoux; — Mirande.<br />

ET D'ADMINISTRATION<br />

de cette épreuve, la plus difficile et la plus décisive<br />

en somme. Ce sont ceux-là qui se trouveraient dans<br />

un état d'infériorité!<br />

Et qu'on ne croie pas que les cas auxquels je fais<br />

allusion se présentent rarement, liepuis 1890, j'ai vu<br />

chaque année des jeunes gens se présenter dans ces<br />

conditions et réussir. Lorsque l'épreuve écrite avait<br />

lieu à la fin de septembre, la correction se faisait<br />

ou pouvait se faire dès les premiers jours d'octobre<br />

et les sous-commissions avaient près d'un mois pour<br />

terminer l'examen de ceux des candidats qui étaient<br />

appelés à payer leur dette au pays.<br />

Les vingt-huit jours peuvent-ils avoir une influence<br />

aussi néfaste sur le sort d'un candidat bien préparé?<br />

Je me permets d'en douter. L'examen pédagogique<br />

n'est pas un de ces examens que l'on prépare par<br />

de longues éludes livresques, encore moins par u n<br />

de ces coups de feu du dernier moment. C'est, ou ce<br />

doit être, pour l'épreuve écrite elle-même, un examen<br />

tout pratique, pour lequel on demande surtout<br />

du bon sens, ainsi que la connaissance de l'enfant<br />

et des méthodes et procédés d'enseignement. Sans<br />

exclure absolument l'usage du livre, la préparation<br />

est donc plutôt une œuvre de réflexion et d'observation<br />

attentive et raisonnée. On peut donc dire que<br />

le candidat qui est préparé à la fin de l'année scolaire<br />

l'est encore à la fin des vacances, même lorsqu'il<br />

a été distrait par vingt-huit jours de vie militaire.<br />

C'est si vrai que j'ai vu des candidats se présenter<br />

immédiatement après leur année de service et réussir<br />

dans de bonnes conditions. Très probablement se<br />

seraient-ils moins bien tirés de l'épreuve pratique<br />

s'il leur eût fallu la subir à la même époque. '<br />

Conclusion : le seul moyen de sauvegarder tous<br />

les intén'ij's, sans en léser aucun, eût été de conserver<br />

l'ancienne date : dernière semaine de septembre<br />

ou première semaine d'octobre. A ce moment aucun


292<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

instituteur ne se trouve plus sous les drapeaux, et<br />

ceux qui sont sur le point d'y être appelés auraient<br />

le temps de subir les épreuves orales et pratiques<br />

avant de quitter leurs classes.<br />

Autre conclusion : Ne touchons qu'avec prudence<br />

et grande réserve à nos règlements et seulement<br />

CAUSERIES PÉDAGOGIQUES<br />

lie classement des élèves & l'école primaire.<br />

LAPORTAKCE D'UN BON CLASSEMENT.<br />

Voici une question de métier un peu ingrate peutêtre,<br />

sur laquelle je demande la permission d'exposer<br />

quelques vues personnelles.<br />

Il m'a semblé que dans certaines écoles, principalement<br />

dans les écoles à deux ou à une classe,<br />

le classement des élèves laissait beaucoup à désirer.<br />

Le hasard, bien plus qu'une nette perception de<br />

leurs forces respectives, les réunit dans le même<br />

cours.<br />

Les instituteurs n'ignorent pas combien un bon<br />

classement des élèves est chose importante autant<br />

que difficile. 11 faut, pour l'efFectuer, tenir comple<br />

de deux facteurs essentiels : l'effectif scolaire et le<br />

mode de recrutement. Si nous comparons l'école<br />

urbaine à l'école rurale à une seule classe, celle-ci<br />

a sans conteste plus de difficultés à vaincre.<br />

L'école rurale a souvent un effectif considérable.<br />

Mais aurait-elle relativement peu d'élèves, elle se<br />

trouve dans des conditions plus désavantageuses<br />

que l'école urbaine à deux ou plusieurs classes, par<br />

la nécessité de faire marcher de pair quatre cours<br />

et de donner ainsi à chacun d'eux une part de<br />

temps fort restreinte.<br />

Il n'y a pas à édicter pour le classement des<br />

élèves, dans les diverses catégories d'écoles, de<br />

règle absolue. Les procédés doivent nécessairement<br />

varier suivant l'importance de l'effectif, le mode de<br />

recrutement et le nombre des maîtres. Il n'est cependant<br />

pas impossible de se tracer un plan à suivre<br />

selon les cas.<br />

L'instituteur doit au préalable bien connaître ce<br />

que ses élèves savent et surtout ce qu'ils peuvent.<br />

L'acquis devra être à peu près égal pour tous. Cependant<br />

on peut admeltre, quant aux programmes<br />

parcourus, qu Iques dill'éiences de niveau, pourvu<br />

qu'elles soient légères. Le maîirepourra faire crédit<br />

de quelques lacunes à di'S écoliers bien doués ettra-<br />

•vailleurs, en escomptant à bon droit le parti qu'il<br />

peut tirer d'inlelligences ouvertes. C'e-t une question<br />

de mesure, l'oint de rigueur excessive, mais<br />

point de complaisance, point d'amour-propre mai<br />

placé surtout. On l'a dit avec beaucoup d'autorité :<br />

« Les classements qui ne répondraient pas à une<br />

situation vraie ne trompi'raient personne et ne<br />

feraient que mettre en lumière la négligence du<br />

maître'. »<br />

BASES DU CLASSEMENT.<br />

Pour le classement qui a lieu à la rentrée des<br />

PÉDAGOGIE<br />

1. Gr'.'ard. 1. Gréard.<br />

lorsqu'il est bien établi que la modification est nécessaire.<br />

Ni le service ni les intéressés ne sauraient<br />

gagner à ces changements continuels et trop fréquents.<br />

classes, les élèves sont divisés en deux catégories :<br />

les anciens et les nouveaux.<br />

Les anciens sont déjii connus, soit personnellement<br />

par le maître, soit indirectement, dans le&<br />

écoles à plus d'une classe, par les notes émanant du<br />

collègue dirigeant la classe immédiatement inférieure.<br />

Toutefois, dans ce dernier cas, l'opinion du<br />

maîlre intéressé ne pourra être définitive qu'après<br />

certaines épreuves auxquelles il soumettra ses nouveaux<br />

élèves. Il y va de la bonne organisation pédagogique<br />

de sa classe et celle-ci exige « que les élèves<br />

appelés à participer à un même enseignement<br />

soient tous aptes à en profiter dans leur<br />

mesure ' ».<br />

A ce point de vue, les compositions seront uneindication<br />

précieuse. Elles porteront sur les matières<br />

essentielles : langue française, calcul, elc. Elles auront<br />

pour complément une sorle d'examen oral où<br />

l'épreuve de la lecture expliquée, par exemple, pourra<br />

eu dire long sur l'intelligence et le degré de développement<br />

de chaque enfant, où des queslions bien<br />

posées apprendront si les matières essentielles du<br />

programme sont suffisamment possédées.<br />

Si, malgré toutes ces précautions, quelque doute<br />

subsistait à propos de la force réelle de telle ou telle<br />

recrue ancienne, le maître aurait toujours la ressource,<br />

dans les écoles à plus d'une classe bien<br />

entendu, de se renseigner exactement sur le passé<br />

de ses élèves et sur la manière dont ils se sont comportés<br />

dans le cours précédent. Ces renseignements^<br />

il les trouvera dans Jes notes particulières conservées,<br />

nous aimons à le croire, sur un registread<br />

hoc, dans le cahier mensuel, le cahier journal,<br />

etc.<br />

La base d'un classement rationnel doit être lesavoir,<br />

l'acquit des élèves et non leur âge. A chacun<br />

suivant son mérite. D'ailleurs, placer u n enfant,<br />

quelle que soit sa taille, dans un cours dont il ne<br />

pourrait profiter, serait lui rendre un bien mauvais<br />

service. Rien ne serait plus propre à le dérourager<br />

et à le dégoûter de l'école. Evitons cet écueil à tout<br />

prix.<br />

D'un autre côté, sachons nous départir d'une<br />

rigueur excessive. Voici nn élève trop âgé pour le<br />

cours où il se trouve. Faisons tout notre possible pour<br />

ne pas l'humilier au contact de ses comlisciples<br />

beaucoup plus jeunes. Si nous le jugeons capable de<br />

suivre, moyennant c|uel()ues efforts, n'hésitons pas à<br />

le faire monter, sauf à le pousser au niveau des autres<br />

par tous les moyens pratiques. Après tout, son<br />

âge est un appoint favorable aux efforts et au<br />

dévouement de l'instiluteur. L'esprit est plus mûr-,<br />

le corps plus robuste ; un bon maître fera fonds sur<br />

ces ressources naturelles.<br />

Ainsi donc, à force un peu inférieure, l'enfant<br />

plus âgé doit être classé plus haut. En cas de doute.<br />

B.


le classement sera déclaré provisoire. Il ne sera<br />

défmilif qu'après une épreuve à durée limitée, dont<br />

le succès dépendra presque toujours de la bonne<br />

volonté et des efforts de l'élève intéressé.<br />

LÎI'OQUES DU CLASSEMENT.<br />

A quelle époque se fera le classement?<br />

Le classement des élèves peut se faire à trois dates<br />

différentes : 1° à la lin de l'année scolaire; à la<br />

rentrée des classes ; 3° vers Pâques.<br />

Classement à la fin de l'année scolaire. — Le maître<br />

aura vu ses élèves à l'œuvre pendant toute l'année.<br />

Déjà, dans son esprit, le classement sera fait. Celui-ci<br />

sera la résultante des nutes, des places, en un mot,<br />

du travail et de l'acquis de chacun. Toutefois, pour<br />

tenir l'émulation en éveil, un examen sera toujours<br />

passé avec compositions écrites (et interrogations)<br />

faites. Si la méthode de l'instituteur a été bonne, et<br />

s'il a su assurer une fréquentation assidue, la queue<br />

delà classe sera peu considérable; le gros du bataillon<br />

aura été entraîné. Ce précepte si sage aura été<br />

observé : « Surtout dans l'enseignement primaire,<br />

c'est sur le pas des élèves moyens que le maître<br />

doit régler sa marche. De cette façon, en même<br />

temps qu'il tend la main aux derniers, il oblige les<br />

premiers à revenir en arrière et à se mieux rendre<br />

compte de ce qu'ils savent' ».<br />

Malgré tout, il peut rester quelques traînards.<br />

Ceux-ci seront formellement invités à travailler<br />

pendant les vacances à une tâche fixée pour être en<br />

état de monter à la rentrée dans le cours immédiatement<br />

supérieur. Les parents seront avisés.<br />

- Cet examen de passage, à la fin de l'année scolaire<br />

®, a une importance capitale. Il facilite singulièrement<br />

la rentrée et permet d'aborder aussitôt<br />

l'enseignement des nouvelles matières, sans aucune<br />

perte de temps.<br />

2° Classement à la rentrée scolaire. — A la rentrée,<br />

un examen décidera du classement des nouveaux<br />

élèves et des anciens, des douteux de l'année précédente.<br />

Il comprendra parallèlement un certain nombre<br />

de compositions sur la lajigue française et le calcul ;<br />

ce sont les bases fondameniales ; ainsi le maître<br />

saura si les nouveaux ont parcouru les étapes nécessaires<br />

pour aller plus loin. Un petit examen oral<br />

portant principalement sur la lecture expliquée<br />

d'abord, l'histoire et la géographie ensuite, complétera<br />

cette épreuve.<br />

Pour plus de précaution, les nouveaux seront<br />

dsissésprovisoirement. Le provisoire ne deviendra définitif<br />

que dans le cas où les candidats se trouveront<br />

à la hauteur du cours, au moins pour les<br />

matières essentielles : orthographe et langue française,<br />

arithmétique, lecture expliquée, etc.<br />

5° Classement au milieu de l'année scolaire. — Il<br />

arrive toujours que certains élèves, relégués par<br />

prudence dans un cours inférieur, peuvent,<br />

grâce à leurs efforts et au sérieux de leur âge, rattraper<br />

le temps perdu et se hausser à une division<br />

supérieure. Le maître doit être constamment en<br />

éveil. Qu^nd il croit le moment venu, surtout si<br />

l'élève est pressé par l'âge, il lui fera faire un n'ouvement<br />

ascensionnel. Mais il ne tentera cette expérience<br />

qu'à coup sûr et sans craindre un retour en<br />

arriére, dout l'effet serait des plus tâcheux.<br />

Le classement de Pâques, quoique plus restreint<br />

que les deux autres, puisqu'il ne portera que sur<br />

1. GréarJ.<br />

2. Deuxième quinzaine de juillet.<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E. 295<br />

' quelques unités, a néanmoins une importance sérieuse.<br />

Il permet de récompenser le travail des élèves<br />

laborieux et de combler les vides qui se produisent<br />

généralement à cetteépoque, car un certain nombre<br />

d'enfants atteints par l'âge quittent l'école. « Les<br />

vides qu'ils laisseront d'ailleurs permettront de<br />

donner satisfaction aux enfants qui attendaient leur<br />

admission dans l'école '. » Enfin cette opération<br />

n'apporte aucun trouble dans les études, puisqu'elle<br />

se fait collectivement à celte date et empêche ainsi<br />

cette instabilité nuisible à la marche régulière de la<br />

classe qui résulterait des ascensions individuelles au<br />

jour le jour -.<br />

Quant aux nouveaux arrivants, ils seront, aussitôt<br />

après examen, classés aussi exactement que<br />

possilile dans le cours qui convient à leur état d'instruction.<br />

ponn PAIRE VN BON CLASSEMENT, IL FAUT REGARDER EJ> BAS,<br />

C'EST-A-DIRE ÉTABLIR LE POINT DE DÉPART DANS LES<br />

PETITES CLASSES.<br />

L'instituteur aura l'œil ioujours ouvert du côté<br />

des cours d'initiation et élémentaire, où l'encombrement<br />

est, beaucoup plus que dans les autres<br />

cours, funei-te aux progrès. Saisissons donc toutes<br />

les occasions de les dégager et qu'une sorte de répercussion<br />

s'imprime ainsi naturellement de bas en<br />

haut.<br />

Il existe souvent dans, nos écoles une tendance<br />

fâcheuse. On charge avec trop de sans gêne<br />

les cours inférieurs, tandis que les cours supérieurs,<br />

ont un effectif faible. Si l'on a ainsi compris l'intérêt<br />

de l'école, c'est tant pis. Qu'arrive-t-il en effet?<br />

Trop d'enfants pour un seul maître, le plus souvent<br />

ine.xpérimenté,piétinent sur place; des nuancesles<br />

séparent, je le veux bien, mais elles suffisen6<br />

pour empêcher toute action commune. Ainsi ils<br />

croupissent dans un état d'ignorance inexcusable<br />

une année se passe et ils ne savent pas lire, alors<br />

que, dans certaines conditions d'ordre et avec une<br />

bonne méthode, six mois au plus devraient tuffire<br />

pour apprendre la lecture courante.<br />

Apportons donc tous nos soins à constituer cette'<br />

dernière classe, pépinière de l'école.<br />

Quels élèves formeront le cours dit i'iniliatioufm<br />

préparatoire"! Evideiument ceux qui ne savent ni lire<br />

ni écrire (les ilh tirés). Voilà donc notre contingent<br />

bien établi et homogène. S'il est nombreu.x, il suffira<br />

pour un seul maître. Dans le cas contraire, nous<br />

placerons parallèlement dans la même division la<br />

partie la moins avancée du cours élémentaire, soit<br />

la deuxième section de çe cours jusqu'à concurrence<br />

de 40 élèves. En effet, ce nombre nous paraît largement<br />

suffisant, à quelques uiiités près.<br />

S'il n'est pas dépassé, avec une bonne méthode,<br />

le maître devra se tirer honorablement d'affaire, car<br />

il lui sera possible de donner des leçons communes<br />

(langue, leçons de choses, écriture, dessin, etc.).<br />

11 n'y aura de leçons séparées que pour la lecture.<br />

QuaJid un élève sait lire, il entre de droit dans le<br />

cours élémentaire (deuxième section).<br />

Autant que possible, dans les écoles à deux classes,<br />

à plus forte raison dans celles qui en ont davantage,<br />

il ne doit pas exister plus de deux divisions<br />

par classe, surtout dans les classes élémentaires.<br />

Ces dernières écoles, si elles sont recrutées en grande<br />

1. Gréard.<br />

2. Les enfants qui sollicitent leur admission attendront<br />

l'issue des examens do passage. Il y aura une entente établie à<br />

ce sujet avec les l'amilles.


294 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

partie dans une école maternelle, ou des classes enlantines,<br />

ne devraient jamais renfermer plus de deux<br />

divisions par classe.<br />

Malheureusement il n'en est pas toujours ainsi,<br />

à cause de l'irrégularité de la fréquentation et de la<br />

réception des élèves nouveaux à mesure qu'ils se<br />

présentent. Yoilà un mal réel qu'il faudrait guérir.<br />

Quoi qu'il en soit, dans aucun cas, les classes des<br />

petits ne renfermeront plus de deux divisions. Ainsi<br />

dans une école à deux classes, où cinq divisions paraissent<br />

nécessaires, nous admettrons cette disposition<br />

:<br />

2° classe ; cours d'initiation, et 2' section du<br />

cours élémentaire;<br />

HIER ET AUJOURD'HUI<br />

YiRIÉTÉS<br />

Dans une « lettre villageoise » qu'il adresse aux<br />

Annales politiques et littéraires, M. Jules Lemailre<br />

aborde quelques questions qui intéressent l'enseignement<br />

primaire, et s'il ne formule pas de conclusion<br />

précise on n'en dégage pas moins de son intéressante<br />

chronique une critique à laquelle je voudrais<br />

répondre quelques mots.<br />

Dans la première partie de l'article, l'auteur des<br />

Rois nous apprend qu'il a assisté par « faveur spéciale<br />

) à la distribution des prix à l'école de garçons<br />

de G. « La cérémonie a été extrêmement austère.<br />

Pas d'autre invité que le maire et moi. Rapidement et<br />

•sans préambule, l'instituteur a appelé les élèves et a<br />

remis à chacun son prix. Le maire n'a pas ouvert la<br />

bouche, ni moi non plus. Point de discours ni de<br />

flonflons, point de vain appareil ni de futiles divertissements.<br />

Une simplicité Spartiate. Je vous réponds<br />

qu'on les traite comme des hommes, les pauvres<br />

petits enfants de la République, n<br />

Il paraît qu'il y a trente ans, à l'époque où M. Jules<br />

Lemaitre était écolier lui-même, les choses ne se<br />

passaient pas ainsi : la distribution des prix était une<br />

fête pour tout le village. La cérémonie était publique<br />

et tout à fait brillante ; on y chantait des chœurs,<br />

des chansons, on y récitait des fables, des poésies,<br />

on y représentait des drames....<br />

*<br />

* *<br />

Est-ce que le spirituel écrivain n'aurait pas trop<br />

vite conclu du par ticulier au général, et est-il bien<br />

sûr que dans tous les, villages, la disiribution des<br />

prix fût vers 18(50 l'occasion de ces fêtes fastueuses<br />

auxquelles il ne manquait presque que les jeux du<br />

cirque? J'ai moi-même été écolier à cette époque<br />

reculée; j'ai successivement fréquenté plusieurs établissements<br />

: je n'ai jamais eu le privilège d'assister<br />

à ces solennités théâtrales. La distribution annuelle<br />

se passait alors avec une simplicité tout aussi sparliate<br />

qu'elle se passe à G. sous la République.<br />

Et aujourd'hui même n'y a-t-il pas d'exceptions à<br />

cette simplicité que je ne loue ni ne condamne, car<br />

elle tient souvent aux circonstances ou aux milieux.<br />

J'ai par état l'occasion de m'occuper des distributions<br />

de prix. Elles sont nombreuses les communes<br />

où la cérémonie est ce qu'on est convenu d'appeler<br />

solennelle. Là il y a un président noffimé qui se met<br />

en frais d'éloquence pour les familles, pour les élèves<br />

i'° classe : 1" section du cours élémentaire; 2° et<br />

•F'' section du cours moyen, et non la disposition<br />

inverse.<br />

Mais voici une objection : si celte école à deux<br />

classes est nombreuse et possède un cours supérieur,<br />

faudra-t-il qu'il y ait quatr* divisions dans la<br />

première classe et deux seulement dans la deuxième<br />

classe ? En ce cas (bien rare, disons-le) les deux sections<br />

du cours élémentaire seraient réunies au<br />

cours d'initiation.<br />

[La fin au prochain numéro.)<br />

UN I.XSPECTEUR D'ACADÉMIE.<br />

et pour le maître; il y a « discours d'usage » par<br />

celui-ci, récitation par les élèves de quelques-unes<br />

des poésies qu'ils ont apprises comme exercices de<br />

récitation ; exécution de deux ou trois morceaux de<br />

chant ; exposition scolaire quelquefois des meilleurs<br />

travaux de l'année et non pas d'oeuvres fabriquées<br />

en vue de la cérémonie, pour éblouir des spectateurs<br />

peu au courant de la vie scolaire. J'ai sous les yeux<br />

le programme d'une de ces fêtes qui a eu lieu le mois<br />

dernier dans un village de 800 habitants, il ne compte<br />

pas moins de 27 numéros! La musique municipale<br />

« contribue à rehausser l'éclat de la fête par l'exéculion<br />

des meilleurs morceaux de son répertoire ».<br />

Ah ! il y manque pourtant le drame ou la comédie,<br />

« œuvre de quelque digne abbé ou de quelque vertueuse<br />

demoiselle », pièce de résistance des distributions<br />

d'antan et grâce à laquelle « beaucoup de braves<br />

gens ont dû de ne pas mourir sans être allés au<br />

théâtre ». Mais à cet égard le règlement est formel :<br />

« Toute représentation théâtrale est interdite dans<br />

les écoles publiques ». 11 faut en faire notre deuil.<br />

Nous voici loin toutefois de la simplicité Spartiate<br />

de G., et M. Jules Lemaitre peut se rassurer : le temps<br />

présent n'a pas enlevé toute joie et toute distraction<br />

aux écoliers de la génération actuelle. Dans les communes<br />

où tout se passe à huis clos, on ne fait que<br />

continuer une tradition qui remonte loin et précisément<br />

à une époque antérieure à la République. Car<br />

il faut reconnaître que c'est surtout à cette dernière<br />

que l'école doit la soUicitude de l'adminislration municipale<br />

: gratification ou supplément de traitement<br />

aux maîtres, fournitures classiques aux élèves, crédits<br />

pour les distributions de prix ont dans beaucoup<br />

de cas été inscrits aux budgets communaux, et je<br />

voudrais pouvoir dire des noms et citer des faits<br />

que je connais qui prouvent que la République a<br />

plutôt développé que restreint les distributions solennelles<br />

de prix.<br />

A-t-elle eu raison, a-t-elle eu tort? Je ne me prononcerai<br />

pas, et ce n'est pas pour cela que j'ai pris<br />

la plume. Aussi bien sur ce point les opinions sont<br />

partagées. J'ai voulu seulement établir un point de<br />

fait et protester contre une généralisation qui ne me<br />

paraît pas juste.<br />

[A suivre.)<br />

A B.


PARTIE<br />

A LA RECHERCHE D'UM LEVRE ET D'UNE<br />

MÉTHODE<br />

( 1852. Une idée, une ambition me trotte dans la<br />

tête. De par la loi et par ordre spécial, nous nous<br />

wmfermons rigoureusement dans le progamme obligatoire.<br />

Je voudrais étendre ce programme, y joindre<br />

quelques matières facultatives, voire extra-légales :<br />

un peu de morale naturelle, un peu d'histoire et de<br />

géographie, quelques éléments de sciences usuelles.<br />

La question a été discutée l'autre jour dans le comité<br />

des inspecteurs du ressort; j'ai produit à l'appui de<br />

mon vœu une série de réponses saugrenues qui m'avaient<br />

été faites dans des écoles pourtant avantageusement<br />

classées sur mes états de situation.<br />

« J'ai vu, sur mon passage, des enfants jetant des<br />

pierres dans un noyer qui certainement ne leur appartenait<br />

pas; taisaient-ils mal? — Oui, monsieur. —<br />

Pourquoi? — Parce qu'ils auraient pu être vus par<br />

le garde champêtre ou par les gendarmes qui les<br />

auraient mis en prison.<br />

« Qu'est-ce qui gouverne aujourd'hui la France? —<br />

Jésus-Christ... Ponce-Pilate... le préfet... le maire....<br />

« D'où viennent les. noms de nos départements ?<br />

Par exemple pourquoi le département d'Eure-et-Loir<br />

:s'appelle-l-il ainsi? — Parce que \'Eure-ei-Loir y coule.<br />

— Et le département du Cher? — Parce que... parce<br />

qu'il y fait cher vivre.<br />

« Qui a consiruit ce beau canal qui traverse votre<br />

village ? — Les fées.<br />

( La France est-elle bien grande ? — Peut-être dix<br />

fois comme la commune de H....<br />

( Il est question de Jeanne d'Arc dans votre lecture;<br />

y a-t-il bien longtemps qu'elle vivait? — Il y a<br />

au moins cent ans. » Etc., etc., etc.<br />

« C'est triste, me répondit M. le recteur qui nous<br />

présidait, mais je lis dans vos statistiques qu'un bon<br />

tiers des habitants de votre ressort est complètement<br />

illettré, dans vos rapports que vous rencontrez souvent<br />

dans la lande cinq ou six enfants consumant<br />

leurs âge scolaire à la garde d'une chèvre et de quelques<br />

dindons; que la routine règne partout en<br />

maîtresse, et que vos meilleurs maîtres ignorent les<br />

méthodes et les procédés les plus vulgaires ; qu'il est<br />

urgent d'améliorer les écoles existantes et d'en créer<br />

de nouvelles. Eh bien, c'est à cela qu'il faut employer<br />

nos forces. Faites d'abord que tout votre monde<br />

sache lire, écrire et compter. Pour le surplus, les<br />

Lectures Lebrun nous sul'fisent. D'ailleurs ce surplus,<br />

croyez-le bien, viendra peu à peu et de lui-même.<br />

Si vous trouvez des écoles où l'on enseigne quelques<br />

matières facultatives, tolérez, approuvez même, mais<br />

ne provoquez pas. Souvenez-vous du conseil de<br />

M. de Talleyrand à ses préfets.... »<br />

C'était plein de bon sens. Mais à mon âge, si l'on<br />

sait obéir, on ne se laisse pas facilement persuader;<br />

je me suis retiré de la conférence pensif et troublé.<br />

Mais voici qui va rallumer mon ardeur. Suivant la<br />

prédiction de M. Thiers, l'Empire est fait ou à peu<br />

près. Une circulaire confidentielle prescrit en conséquence<br />

de rechercher et de saisir un livre qui, paraît-il,<br />

n'est pas sans danger pour la dynastie en<br />

voie de se reconstituer : l'histoire de Fr;ince A. M.<br />

G. D. du P. Loriquet. Comme tous mes collègues de<br />

France et de Navarre, je me mets en campagne<br />

pour une tournée générale. 11 s'agit de découvrir<br />

les deuxpetils volumes incriminés. Ohl je les connais<br />

bien! j'en ai été nourri et saturé dans mes<br />

classes de troisième et de seconde; mais à cette<br />

heure, où peuvent-ils bien ê(re rencontrés? Dans nos<br />

écoles communales? Nenni, puisque l'on n'y enseigne<br />

pas l'histoire. Dans les l'écoles libres? oui, s'ils<br />

295<br />

sont quelque part, ce doit être là. « Pédagogibus,<br />

mon lidèle compagnon, laisse-toi ferrer de neuf et<br />

partons en mission, en mission politique cette fois<br />

et, comme la tournée est extraordinaire, je te promets<br />

double ration de son ou d'avoine : vois-tu, la<br />

politique paye mieux que la pédagogie. Pourtant,<br />

sois prudent et ne va pas révéler que ton pauvre<br />

maître est transformé pour un temps en policier. »<br />

Les écoles libres ! elles sont rares dans mon arrondissement,<br />

nos petites écoles communales suffisant<br />

amplement non au besoin des populations, mais à<br />

leur peu ardent désir de s'instruire. Elles sont dispersées<br />

aux quatre vents et ce n'est pas sans peine<br />

en vérité qu'on les découvre et qu'on les aborde. En<br />

voici une à St-B., pays de cocagne où les melons<br />

croissent en plein champ et d'eux-mêmes, sponte<br />

sua, comme dit Ovide en décrivant l'âge d'or. Je<br />

n'y suis jamais entré, mais on me l'indique à l'ombre<br />

du clocher, sous la protection de M. le curé qui,<br />

paraît-il, voit d'un mauvais œil finstituteur communal,<br />

lequel serait un mécréant (héiasi le pauvre<br />

garçon croit pourtant à tout ce qu'on veut !) La<br />

voilà. Deux enseignes pour une. Sur la première on<br />

lit : « Ecole primaire libre, tenue par M. Théophore,<br />

T... diplômé de l'Université »; sur la seconde:<br />

( Régie des contributions indirectes — Bureau de<br />

tabac des manufactures... » (le reste attend sans<br />

doute que le régime se dessine). « Allons, me dis-je,<br />

il n'y a donc pas que mes instituteurs communaux<br />

qui cumulent en ces pays! »<br />

J'ouvre la porte. Un bruit de sonnette formidable<br />

me révèle à un gros homme à figure réjouie qui<br />

siège majestueusement à un comptoir. Il lève la tête<br />

et s'apprête sans doute à m'interroger pendant que<br />

d'un regard circulaire je fais l'inventaire de la pièce<br />

où je me trouve : A droite le comptoir avec des ustensiles<br />

qui en indiquent clairement la destination ; à<br />

gauche un fourneau, une batterie de cuisine, une<br />

cheminée, un vaste lit à quenouilles; au fond une<br />

longue table plate portée sur tréteaux et à laquelle<br />

siègent, se faisant face, une vingtaine d'enfants de<br />

tout âge, qui me regardent effrontément malgré les<br />

objurgations d'uiie dame entre deux âges, leur régente<br />

sans doute. Evidemment, c'est là l'école. La<br />

main au chapeau : ( M. Théophore T...? dis-je au<br />

brave homme du comptoir. — C'est moi, monsieur.<br />

— Vous tenez une école? — Oui, monsieur, à votre<br />

service. —Je suis l'inspecteur et je viens la visitei'.<br />

— Ah! monsieur est l'inspecteur! trop honoré....<br />

Euphrasie, donne donc un siège à monsieur l'inspecteur.<br />

— Merci, je n'ai que peu d'instants; voulez-vous<br />

que je fasse tout de suite connaissance avec<br />

vos élèves et que je voie un peu leurs travaux ? —<br />

Comment donc?... trop honoré.... Levez-vous, mes<br />

enfants,... saluez,... battez des mains pour montrer<br />

que vous êtes contents et satisfaits de voir monsieur<br />

l'inspecteur.... Ah! c'est que je ne néglige pas l'inducation....<br />

Présentez vos cahiers à monsieur l'inspecteur<br />

afin qu'il voie que l'on ne perd pas son temps<br />

chez Théophore T. — Très bien, voyons; qu'est-ce<br />

que vous leur enseignez, à vos élèves ? — La lecture<br />

dans le latin, dans le français, dans les contrats ;<br />

les trois genres d'écriture; le calcul, la grammaire,<br />

l'histoire, la géographie... tout en général. — Ainsi<br />

vous leur enseignez l'histoire? — Oui, monsieur<br />

l'inspecteur, ils ['apprennent, ils peuvent vous réciter<br />

la page qu'ils avaient pour ce matin, n'est-ce pas<br />

Euphrasie? — Non, j'aime mieux, si vous le permettez,<br />

les interroger un peu; quel est votre plus<br />

savant?— Le voici; allons, Louis, réponds à monsieur<br />

l'inspecteur, et ferme! et de faplonib!.. il est<br />

ain peu timide... cen'est pas hardi, ces enfants.... »


29G <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

J'interrogeai Louis, et Pierre et Pascal et d'autres<br />

encore, me rabattant de chute en chute jusqu'à Clovis.<br />

Je n'obtins rien, sinon que Clovis était un bon<br />

camarade et qu'il était mort de la rougeole il y avait<br />

quinze jours. Pédagogibus m'en aurait dit amant.<br />

Du reste, point de P. Loriquet pour une obole : que<br />

ferait-il là mon Dieu! Poussons plus loin. Peut-être,<br />

à défaut du P. Loriquet, trouverons-nous ce que je<br />

cherche sans m'en rendre bien compte encore ; une<br />

méthode pour l'enseignement de l'histoire dans nos<br />

écoles primaires. « Vous cumiilez, dis-je, au diplômé<br />

de l'Université, en lui montrant sa double enseigne.<br />

— Monsieur l'inspecteur, on fait ce qu'on peut », me<br />

répondit-il mélancoliquement. C'était, sous une<br />

autre forme, le « Monseigneur, il faut que je vive »<br />

de J.-J. Rousseau. Que de fois on me fera sans doute<br />

ce triste aveu !<br />

Après plusieurs stations aussi peu fructueuses,<br />

j'arrive au plus important de mes chefs-lieux de<br />

canton, une petite ville coquette, aisée, bien bâtie,<br />

flére de devoir sa fondation à un grand roi. Là, outre<br />

les écoles communales, un pensionnat de jeunes<br />

filles où l'on conduit, m'assure-t-on, jusqu'au brevet.<br />

Pour directrice, une de ces personnes auxquelles<br />

il est sage de ne demander ni leur âge ni leur<br />

diplôme, mais qui, en somme, me paraît ne manquer<br />

ni de distinction ni de savoir. Réception conliante<br />

et bienveillante. Je trouve à louer; la louange<br />

est la clef des coeurs et l'on me prie avec instance<br />

d'interroger. J'use avec empressement de la permission<br />

et, peu à peu, je tourne vers l'histoire qui<br />

est pour moi, en ce moment, ce que le pôle nord<br />

est à la boussole. « Où en sont ces demoiselles en<br />

histoire ? — Elles étudient, cette année, l'histoire de<br />

France. — Fort bien ! et où en sont-elles de l'histoire<br />

de France? — Elles ont récité hier Hugues Capet ».<br />

Et l'on me met en même temps entre les mains un<br />

Avis relatif aux correspondances.<br />

Nous rappelons à nos abonnés qu'il est répondu aux lettres<br />

qui nous sont adressées dans le délai maximum de quinze<br />

jours, à partir de la date de la réception de la lettre, si la réponse<br />

est faite pwr la poste; d'un mois, si elle est faite par le<br />

journal, à condition :<br />

1' Que le correspondant signe son nom très lisiblement, et<br />

le fasse suivre de son adresse exacte et complète;<br />

2* Qu'il joigne toujours à sa lettre une bande du journal<br />

prouvant qu'il est abonné, et un timbre de 15 centimes.<br />

Nous recommandoils de nouveau et très instamment à nos<br />

correspondatits :<br />

1* De ménager à la gauche de leurs lettres une marge assez<br />

large pour que nous puissions y écrire nos réponses à côté de<br />

leuis questions ;<br />

2" De ne pas inscrire sur une feuille unique des demandes de<br />

nature différente. Par exemple, un correspondant qui nous<br />

écrit en même temps pour faire une commande de livres à nos<br />

éditeurs, pour demander un renseignement scolaire, pour<br />

poser une question de jurisprudence usuelle, doit se servir de<br />

trois feuilles distinctes sur chacune desquelles il inscrit son<br />

nom et son adresse complète.<br />

QUESTIONS SCOLAIRES<br />

M. M., à A. (Pas-de-Calais).<br />

Le père du jeune homme dont il s'a^ïit a un moyen bien<br />

simple de lui éviter tout embarras pour l'admission à l'Ocole<br />

normale, c'est de se faire naturaliser français, ce qui, dans<br />

l'espèce, ne ^aurait entraîner ni de longs délais, ni de noif.breuses<br />

formalités.<br />

M. S., à C. (Finistère).<br />

Rien dans la loi et les rè'.ilements n'établit que le traitement<br />

des ii;sti!utcur«, stagiaires ou titulaires, doive être suspendu<br />

pendant la pério(Je des 28 jours.<br />

Quelle ([ue soit votre situation de famille, on no peut vous<br />

ranger dans la catégorie des instituteurs mariés et ayant<br />

petit livre qui évidemment a passé par plusieurs générations<br />

d'écolières, mais qui n'est pourtant écorné<br />

et défiaîchi que jusque vers le milieu; j'en conclus,<br />

légitimement je crois, qu'on n'y dépasse guère,<br />

chaque année, Henri IV ou Louis XllI. Aux images<br />

dont il est illustré, je reconnais l'iiioffensive Mme de<br />

Saint-Ouën. N'importe, ce n'est peut-être que le<br />

résumé des leçons faites par la maltresse ; voyons,<br />

essayons de faire causer un peu ces jeunes filles<br />

sur Hugues Capet et ses prédécesseurs. Impossible;<br />

je n'obtiens que des bribes, des lambeaux, des<br />

tirades qui s'arrêtent tout d'un coup avec la mémoire;<br />

rien de personnel, pas même des mots et des expressions<br />

qui soient du cru et qui ne sentent pas<br />

l'empnmt, la récitation servile. Hors du livre, point<br />

de salut, telle est évidemment la doctrine de la maîtresse,<br />

et, je le vois bien, la doctrine universelle.<br />

Est-ce moi qui la changerai ? Non, sans doute, un<br />

ministre niêuie n'y parviendrait pas ; mais je m'y<br />

essayerai pour ma petite part si Dieu me prête vie^<br />

En attendant, dans ma course rétrograde, j'en suis<br />

revenu à l'éternel Clovis. Une jeune fille me dit :<br />

« Clovis fut le pi'emier roi chrétien... il... Clovis fut<br />

le premier roi chrétien... il.... —Et qu'est-ce qui l'a<br />

amené à se faire chrétien? » Plus rien. — « Etait-il<br />

marié, Clovis ? — Oui, monsieur. — Comment s'appelait<br />

sa femme? —Oui, comment s'appelait sa<br />

dame? » reprend précieusement la maîtresse.<br />

C'est jugé. Je n'ai plus rien à faire là, rien à gagner<br />

pour l'idée qui me travaille. Je me retire et<br />

reprends mon voyage de découverte. Du haut plateau<br />

de H. je descends vers une vallée aux odeurs résineuses<br />

, où les cheminées iumnnt le sapin et la<br />

bruyère, où surtout le climat est moins âpre; puisse<br />

la muse de l'histoire m'y être' moins cruelle !<br />

[A suivre.)<br />

(Extrait des Mémoires d'un inspecteur primaire.'^<br />

CORRESPONDANCE<br />

Imprimerie A. Lahure, 9, rue de Fleurus. — Paris.<br />

comme tel un droit spécial quant au logement. Cependant des<br />

démarches pourraient être faites auprès des autorités locales<br />

et départementales, à l'effet d'obtenir soit un logement, soit<br />

une indemnité représentative pins en rapport avec vos besoins.<br />

Vous êtes en situation d'être titularisé dés que des vacances<br />

se produiront dans la 5' classe.<br />

M. A. F., à R. (Drôme).<br />

L'expression : services effectifs doivent vous fixer suffisamment<br />

sur le sens du décret. — Ce n'est qu'au 20 décembre 1895<br />

que vous compterez cinq années de services de cet o^-dre.<br />

Vlnspection des éco!esprimaires, par MM. Brouard et Defodon<br />

(nachoite), vous lixera sur le programme et sur la portée de<br />

l'examen.<br />

Comme préparation, vous traiterez utilement les sujets ad<br />

hoc proposés chaque mois par le Manuel général. A^ous lirez<br />

utilement aussi le.s modèles de composition rascembl'^s à dessein<br />

dans l'ouvrage des mêmes auteurs, intitulé : Questions<br />

de pédagogie.<br />

M. R. P., à St-P. (Martinique).<br />

Le siège de l'Association polytechnique de la Seine est, 22,<br />

rue Serpente, Pnris.<br />

Nous avons le regret de n'avoir point à. notre disposition les<br />

autres renseignements que vous nous demandez.<br />

M. A. B. (Loir-et-Cher).<br />

Le règlement ne prévoit pas ce cas particulier. S'adresser<br />

aux thftfs liiérarçhiques qui apprécieront la situation et les<br />

obligations qui en résultent. • E. B.<br />

Le gérant : A. TEMPLIEU.<br />

La directrice d'une institution de jeunes filles, très prospère,<br />

demande une associée.<br />

S'adresser à Chàteauiieuf-sur-Charente, poste restante, aux<br />

initiales L. R.<br />

On demande une insUtulrico, brevet supérieur avec mention<br />

d'allemand. — Eciiie poste restante, L. L. Lastresne (Gironde).


fartle Scolaire. N" 36 9 Septembre 389S<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

I > E<br />

AVIS IMPORTANT. — Pour répondre au désir d'un grand nombre de maîtres et de maîtresses,<br />

nous avons préparé cette année, comme les années précédentes, trois séries de devoirs<br />

de vacances à l'usage des écoles primaires. Ceux de la première série conviennent aux élèves du<br />

coui'.s élémentaire. Ce sont des exercices de grammaire, d'élocution, d'invention et de calcul,<br />

— Ceux de la deuxième série conviennent aux élèves du cours moyen. Ce sont des devoirs de<br />

langue française, d'instruction morale et civique, de sciences usuelles, d'histoire de France, de géographie,<br />

de calcul. — Les exercices de la troisième série conviennent aux élèves du eoiii-s swpérieup<br />

et à ceux du cours complémentaire. Nous les avons choisis surtout parmi les sujets<br />

de compositions donnés dans les examens du brevet élémentaire ou dans les concours pour l'admission<br />

aux écoles normales, aux écoles supérieures, etc. Ce sont des devoirs de langue française, d'arithmétique,<br />

d'histoire, de géographie, de sciences physiques et naturelles, de dessin, de couture.<br />

Ainsi nous épargnerons aux instituteurs et aux institutrices, à une époque de l'année où ils sont<br />

accablés d'occupations, la peine de rechercher, d'assembler, de rédiger, de dicter les devoirs nécessaires<br />

aux enfants qui ne veulent pas oublier pendant les vacances ce qu'ils ont appris pendant l'année scolaire,<br />

il suffira que chaque élève demande à son maître ou à sa maîtresse la feuille de devoirs, sur laquelle sa<br />

besogne des vacances est nettement tracée.<br />

Les corrigés des exercices proposés aux élèves paraissent ou ont paru dans la semaine scolaire du<br />

Manuel général aux dates suivantes : 12, 19, 26 août, 2 et 9 septembre. A la rentrée des classes, le<br />

maître aura donc sous la main les renseignements nécessaires pour apprécier rapidement les travaux<br />

que lui remettront ses élèves.<br />

Nous expédierons aux instituteurs et aux institutrices les feuilles de devoirs de vacances aux conditions<br />

suivantes ;<br />

Pour une demande supérieure à 1 franc, prix de chaque feuille, dans l'une ou l'autre série, Ofr. 05.<br />

Pour les demandes d'une valeur de 1 franc et au-dessous, le prix dechaque feuille est élevé à 0 fr. 10.<br />

Les lettres non affranchies seront refusées, et celles qui ne contiendront pas le montant de la demande<br />

seront considérées comme nulles.<br />

DICTÉES<br />

DONNÉES DAKS LES EXAMKNS ET CONCOURS DE L'EKSEIGNEJIENT<br />

PRIMAinE.<br />

CERTIFICAT D'ÉTUDES PRISIAIRES ÉLÉMENTAIRES.<br />

I. — Kuti-ition des plantes.<br />

La terre n'est que la première nourrice du végétal ;<br />

l'atmosphère est la seconde. Celle-ci est non moins indispensable<br />

que celle-là. Toules deux semblent s'entendre<br />

pour verser la vie à la plante, laquelle de son<br />

côté puise à ces deux sources, comme guidée par le plus<br />

infaillible instinct. Dans la terre, elle s'alimente; dans<br />

l'air, elle respire. C'est ici une autre merveilleuse<br />

harmonie qui en produit ou du moins en révèle une<br />

nouvelle encore, car l'un des actes respiratoires du végétal<br />

exige le concours de la lumière. La plante en elFet<br />

a deux façons dilTérentes de respirer ; la respiration<br />

diurne et la respiration nocturne.<br />

II. —• JLa race française.<br />

yous entendrez dire, mes enfants, que la race française<br />

est une race légère, frivole, insouciante, bonne<br />

seulement à donner au monde des inodes et de la gaieté.<br />

K'en croyez rien; ceux qui disent cela n'ont vu que la<br />

surface; notre racé est au contraire une race terrible,<br />

vive, impétueuse et violente. Elle ressemble à ces volcans<br />

d où sort parfois une fumée légère, mais au fond<br />

desquels gronde toujours une force redoutable. Quand<br />

elle n'a pu faire de grandes choses au dehors, au dedans<br />

elle a fait des révolutions. Ce qu'elle craint le plus, c'est<br />

de s'ennuyer, et l'inaction pour elle, c'est l'ennui; il faut<br />

qu'elle agisse.<br />

III. — liCS cyclones.<br />

Les cyclones sont de gigantesques tourbillons dans lesquels<br />

la force du vent augmente de la circonférence vers<br />

le centre où règne un certain calme. Dans cette région<br />

centrale la mer est agitée, mais il n'y a pas de nuages<br />

et le soleil brille au milieu d'un cyclone, il traverse<br />

d'abord la zone où l'ouragan est le plus terrible, puis il<br />

entre dans la région centrale où tout est calme et enfin<br />

retrouve la tempête en sortant du cyclone ; mais alors le<br />

vent souffle dans la direction opposée ù cause du mouvement<br />

circulaire. Les cyclones sont produits par la<br />

rencontre de deux courants d'air circulant en sens<br />

inverse. Il est inutile de dire que les navires qui se trouvent<br />

enveloppés dans ces tourbillons sont en très grand<br />

danger ; il en est peu qui se sauvent.<br />

lY. — t e pont dn Gard.<br />

Après mon déjeuner, je pris un guide et j'allai voir le<br />

pont du Gard. C'était le premier ouvrage des Romains<br />

que j'eusse vu. Je m'attendais à voir un monument digne<br />

des mains qui l'avaient construit. Pour le coup, l'objet<br />

passa mon attente et ce fut la seule fois en ma vie_. Il<br />

n'appartenait qu'aux Romains de produire cet effet. L'aspect<br />

de ce simple et noble ouvrage me frappa d'autant<br />

plus qu'il est au milieu d'un désert, où le silence et la<br />

solitude rendent l'objet plus frappant et l'admiration<br />

plus vive, car ce prétendu pont n'était qu'un aqueduc.<br />

On se demande quelle force a transporté ces pierres<br />

énormes si loin de toute carrière, et a réuni les bras de<br />

tant de milliers d'hommes dans un lieu où il n'en habite<br />

aucun.<br />

J.-J. ROUSSEAU.<br />

Y. — t a récitation.<br />

Voulez-vous, mes chers enfants, bien apprendre et bien<br />

réciter, ne cherchez pas d'abord à retenir, ne répétez


274 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

pas quatre ou cinq fois votre leçon du bout des lèvres,<br />

à haute voix, comme il vous arrive de le faire; ce n'est<br />

pas la bonne manière, et ce qu'on apprend ainsi ne<br />

reste pas longtemps dans la mémoire, autant en emporte<br />

le vent.<br />

Avant tout, eflforcez-vous de le comprendre, faites-vous<br />

expliquer ce qui ne vous semble pas clair, représentezvous<br />

bien les lieux, les objets, les personnages ; voyez<br />

s'ils ressemblent à ceux que vous avez vus, quand l'au­<br />

teur vous parle, demandez-vous s'il a raison, s'il vous<br />

donne de bons conseils, pensez à ce qui vous e^t arrivé<br />

pour avoir agi autrement, rappelez-vous les sentiments<br />

que vous avez éprouvés dans telle ou telle circonstance.<br />

Et quand, par la réflexion, par vos souvenirs, par<br />

votre imagination, vous aurez animé les lignes qu'on<br />

vous donne à apprendre, alors; mais alors seulement,<br />

essayez de les reteuir, vous verrez qu'elles sont à moitié<br />

sues. YESSIOT.<br />

CORRIGÉS DES DEVOIRS DE VACANCES<br />

5-^ SEMAINE DE VACANCES<br />

EXERCICES DE GRAMMAIRE<br />

lies verbes.<br />

I. — CosjnGAiso!» AVEC L'AnxiLiAiiiE ÊTRE. — Je suis allé<br />

à la foire, tu es allé à la foire aussi, mon voisin est allé<br />

à la foire avec nous, nous sommes allés ensemble à la<br />

foire, vous êtes allés à la foire comme nous, les villageois<br />

sont tous allés à la foire.<br />

Conjuguez de même. — 1° Je suis resté à la maison,<br />

tu es resté aussi à la maison, mon voisin est resié à la<br />

maison avec nous, nous sommes restés ensemble à la<br />

maison, vous êtes resté à la maison comme nous, les<br />

villageois sont tous restés à la maison.<br />

2" Je suis parti au régiment, tu es aussi parti au régiment,<br />

mon voisin est parti au régiment avec nous, nous<br />

sommes partis ensemble au régiment, vous êtes partis<br />

au régiment comme nous, les villageois sont tous partis<br />

au régiment.<br />

3° Je suis sorti de bonne heure, tu es aussi sorti de<br />

bonne heure, mon voisin est sorti de bonne heure avec<br />

nous, nous sommes sortis ensemble de bonne heure,<br />

vous êtes sortis de bonne heure comme nous, les villageois<br />

sont tous sortis de bonne heure.<br />

II. — MOTS EX ANT. — Trouver les verbes qui ont servi<br />

à former les adjectifs en ant. — Les mots en italiques<br />

ne figuraient pas dans la partie de l'élève.<br />

Une mouche bourdonnante est une mouche qui bourdonne.<br />

— De l'eau bouillante est de l'eau qui bout. — Un<br />

costume gênant est un costume qui gêne. — Une plante<br />

grimpante est une plante qui grimpe après un soutien.<br />

— Un animal vivant est un animal qui vit. — Des débris<br />

flottants sont des débris qui flollent sur l'eau.<br />

III. — MAXIÊRE DE FAIRE L'ACTION. — Indiquer deux manière.?<br />

de faire l'action. — Les mots en italiques ne figuraient<br />

pas dans la partie de l'élève.<br />

Proposés par le <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong>.<br />

PREMIÈRE SÉRIE<br />

COURS ËLÉMEIVTAIRE:.<br />

On peut travailler adroitement et travailler beaucoup.<br />

— On peut sauter vile et sauter longtemps. — On peut<br />

écrire lisiblement et proprement. — On piut marcher<br />

vite ou marcher lentement. — Oa peut arriver tôt et<br />

arriver tard. -— On peut écouter attentivement et écouter<br />

silencieusement. — On peut parler peu et parler bien.<br />

EXERCICES D'INVENTION ET D'ELOCUTION<br />

I. — LES FLEUBS ET LES FROTTS. — Quelles fleurs du jardin<br />

préférez-vous ? Quelles fleurs des champs?— Quelles<br />

fleurs du jardin sont blanches ? — Quels fruits aimezvous?<br />

Sur quoi poussent ces fruits et dans quelle saison?<br />

Parmi les fleurs des jardins, je préfère les roses et lesœillets<br />

à cause de leur bonne odeur.<br />

Parmi les fleurs des cliamps, je préfère les bluets et<br />

les coquelicots à cause de leurs vives couleurs.<br />

Dans le jardin il y a beaucoup de fleurs blanches,<br />

comme les lys, la camomille; il y a des roses blanches^<br />

des reines-marguerites blanches, des dahlias blancs. ^<br />

J'aime aussi beaucoup les fruits du jardin surtout les<br />

pèches, les pommes, les poires et le raisin. — Les pêches<br />

poussent sur les pêchers, les pommes sur les pommiers,<br />

les poires sur les poiriers ; le raisin est le fruit de la<br />

vigne.<br />

Tous ces fruits mûrissent à l'automne, mais les pêches^<br />

mûi'issent avant les pommes, les poires et le raisin.<br />

II. — LES LÉGUMES. — Quels légumes du jardin met-on<br />

dans le pot-au-feu? — Quels légumes peut-on manger<br />

à l'huile et au vinaigre? — Quels légumes peut-on faire<br />

frire? — Quels légumes cultive-t-on pour en avoir les<br />

racines?<br />

Les légumes du jardin que l'on met dans le pot-au-feu<br />

sont : des carottes, des navets, du panais et des poireaux.<br />

On y ajoute quelquefois un chou et des oignons.<br />

On peut manger en salade, c'est-à-dire à l'huile et au<br />

vinaigre, les pommes de terre, les haricots, les chouxfleurs,<br />

les artichauts, les asperges. - -IT<br />

On fait cuire dans la friture les pommes de terre et<br />

les salsifis.<br />

Les principaux légiunes que l'on cultive pour en avoir<br />

les racines sont les carottes, les radis, les navets, les<br />

panais, et les salsifis. V. D. (Copie corrigée.)<br />

CALCUL<br />

les qwaire opérations.<br />

I. — 6 douzaines de vases ont coûté 21P francs. On-


les revend avec un bénéfice total de 72 francs. Combien<br />

revend-on chaque vase 1<br />

Solution. — Prix de vente : 216 + 72 = 288 fr.<br />

6 douzaines font 12 x 6 = 72.<br />

Un vase a été vendu : 288 : 72 = 4 francs.<br />

II. — Un boucher a payé pour 2 moutons et 5 veaux<br />

une somme de 185 francs. Cliaque mouton lui a coûté<br />

25 francs. Quel est le prix d'un veau?<br />

Solution. — Les 2 moutons ont coûlé : 25' X 2 = 50 fr.<br />

Reste pour les 3 veaux ; 185' — 50' = 133 fr.<br />

Un veau a coûté : 135 ; 3 = 4 5 francs.<br />

in. — Un chapelier a acheté 80 chapeaux, la moitié à<br />

i fr. 50 la pièce, l'autre moitié à 2 fr. 25 pièce. Combien<br />

a-t-ii dépensé ?<br />

5"° SEMAINE DE VACANCES<br />

EXERCICES DE GRAMMAIRE<br />

lies participes.<br />

I. — AVEC L'ATJXN.IMRE AVOIR. — Changer la place du<br />

complément direct.<br />

J'ai taillé la vigne. —Tu as enfoncé .les échalas. —<br />

Paul a lié les sarments avec de légers brins d'osier. —<br />

Nous avons ramassé les brindilles éparses sur le sol. —<br />

Vous avez formé de petits fagots avec ces brindilles. —<br />

Les ouvriers ont chargé ces fagots sur la voiture.<br />

Co7-rigê. — Voici la vigne que j'ai taillée. — Voici les<br />

échalas que tu as enfoncés. —Voici les sarments que Paul<br />

a liés avec de légers brins d'osier. — Voici les brindilles<br />

éparses sur le sol que nous avons ramassées.— Voici les<br />

petits fagots que vous avez formés avec ces brindilles.<br />

— Voici les fagots que les ouvriers ont chargés sur la<br />

voiture.<br />

II. — PANIRCIPE DES VERBES PRONOMINAUX. — Dites OÙ se<br />

complément direct.<br />

PARTIE SCOLAIRE.<br />

DEUXIÈME SÉRIE<br />

C O U R S M O Y E N<br />

fanis s'étaient lionn^ rendez - vous devant la<br />

l'école (le complément direct rendez-vous est<br />

participe). — Ils se sont'serré cordialement la<br />

main (le complément direct tnain est après le participe)<br />

et se sont dirigés tous ensemble vers la grande prairie<br />

(le complément direct se est avant le participe). Après<br />

s'itre partagés en deux camps' (le complément direct se<br />

est avant le participe), ils se sont mis à jouer au ballon<br />

(le complément direct se est avant le participe). Les<br />

enfants se sont amusés ainsi avec entrain (le complément<br />

direct se est avant le participe) ; ils ne se sont<br />

séparés que le soir (le complément direct se est avant<br />

le participe) et ils se sont promis de se réunir de même<br />

dimanche prochain (le complément direct se réunir est<br />

apris le participé).<br />

•<br />

III. — PARTICIPE FAIT SUIVI D'UN INFINITIF. — Enfant, n'oublie<br />

jamais les soins que tes parents ont eus de tes jeunes<br />

ans, la peine qu'ils ont prise pour toi. Ils t'ont fait<br />

instruire; ils t'ont fait élever; ils t'ont secouru dans tes<br />

Solution. — La moitié de 80 est 40.<br />

Prix de la 1" moitié : l',50 x 40 = 00'<br />

Prix de la 2° moitié : 2',23 X 40 = 90'<br />

Prix total : 1 50 francs.<br />

275<br />

IV. — Un kilogramme de sucre vaut 1 fr. 25. Combien<br />

en achéterez-vous de kilogr. avec 98 fr. 75 ?<br />

Solution. — On peut acheter : 98',75 : l',25 = Ï S Idlog.<br />

Y. — 12 pièces de drap de chacune 24 m. 50 de longueur<br />

ont coûté 2700 francs. Combien le mètre a-t-il<br />

coûté ?<br />

Solution. — Longueur totale des pièces ; 24",50 X12<br />

= 294 mètres.<br />

Prix du mètre: 2 700 : 294 = 9 fr. t8.<br />

maladies, consolé dans tes peines ; ils t'ont fait éprouver<br />

toutes les joies qu'ils ont pu. Combien tu serais avec raison<br />

taxé d'ingratitude, si l'on pouvait dire un jour que<br />

tu ne leur as pas fait goûter toutes les consolations que<br />

tu as pu.<br />

Mettre au pluriel: Enfants, n'oubliez jamais les soins<br />

que vos parents ont eus de vos jeunes ans, la peine<br />

qu'ils ont prise pour vous. Ils vous ont l'ait instruire; ils<br />

vous ont fait élever ; ils vous ont secouru dans vos<br />

maladies, consolé dans vos peines ; ils vous ont fait<br />

éprouver toutes les joies qu'ils ont pu. Combien vous seriez,<br />

avec raison, taxés d'ingratitude, si l'on pouvait dire<br />

un jour que vous ne leur avez pas fait goûter toutes les<br />

consolations que vous avez pu.<br />

EXERCICES DE- COMPOSITION FRANÇAISE<br />

I. — Instruction morale.<br />

IVRESSE.<br />

Grand émoi dans votre paisible commune. Un ouvrier,dans<br />

un accès de fureur causé par l'ivresse, a tué sa:<br />

mère et s'est pendu ensuite. Dans une lettre à un ami,<br />

vous racontez cet événement dramatique, et vous y ajoutez<br />

vos réflexions sur l'ivresse et ses conséquences-. —<br />

[Certificat d'études.)<br />

Sujet traité.<br />

Mon cher ami,<br />

Je t'écris étant encore sous le coup d'une émotion violente,<br />

que partagent d'ailleurs tous les habitants de lacommune.<br />

Tu connais Jean Sachet, cet incorrigible<br />

ivrogne dont la conduite scandaleuse a si souvent troublé<br />

notre paisible village; eh bien, dimanche dernier, dans<br />

un accès de fureur causé par l'ivresse, il a tué sa vieille<br />

mère et s'est pendu ensuite. Ce jour-là, dès le matin, il<br />

but plus que de raison au cabaret du père Mathieu.<br />

Quand son porte-monnaie fut vide, l'aubergiste le mit à<br />

ia porte. Jean se rendit alors chez sa mère pour lui demander<br />

de l'argent. La pauvre femme refusa naturellement<br />

de lui en donner, (juis elle essaya de le réprimander<br />

doucement. Mal lui en prit. L'ivrogne entra tout à coupdans<br />

une fureur aveugle ; il proféra contre sa mère les<br />

plus terribles menaces ; puis, saisissant à deux mains la<br />

pelle de fer du foyer, il on porta, de toutes ses forces, un


276 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

coup sur la tête de la malheureuse femme. Celle-ci chan­ autres citoyens imitèrent cet héro'ique dévouement. Les<br />

cela et, poussant un faible cri, elle s'abattit au pied de six Calaisiens se présentèrent devant Edouard 111 dans<br />

son lit pendant que le san» jaillissait en abondance du l'appareil pi'escrit par le vainqueur. Celui-ci leur lit de<br />

crâne fracturé. Effrayé par l'action qu'il venait de com­ durs reproches sur leur entêlement, puis il commanda de<br />

mettre, et subitement dégrisé à moitié, Jean se pencha les livrer au bourreau. Alors les principaux officiers du<br />

sur sa mère, lui prit une main, l'appela, puis voyant roi, puis la reine d'Anglelerre elle-même, supplièrent le<br />

qu'elle ne lui répondait pas, qu'elle ne remuait phis, monarque de faire griice à ces infortunés. Voyant sa<br />

qu'elle était morte enlin, il monta au grenier, prit une femme à ses genoux, Edouard sentit fléchir sa résolution<br />

corde sur laquelle on étendait ordinairement du linge, et farouche et dit ; « Ah! madame, j'aimerais mieux que<br />

se pondit à une solive. Tout cela s'était passé vers enie vous fussiez autre part qu'ici. Tenez, je vous les donne,<br />

liem'es du matin, en moins de temps que je n'en mets à faites-en à votie plaisir D. La reine emmena les captifs,<br />

te le raconter. A onze heures et demie, le fasteur entra<br />

chez la mère Sachet pour lui remettre une lettre ; il<br />

aperçut le cadavre de la vieille femme baigné dans une<br />

mare de sang. Affolé par ce spectacle, il sortit aussitôt,<br />

criant : « Au secours! à l'assassin! i> Tout le village<br />

les fit débarrasser de leurs liens et les remit en liberté.<br />

Quant à la ville de Calai?, elle resta entre les mains des<br />

Anglais jusqu'en -1558. A cette époque, François de Guise<br />

la reprit et la rendit à la France.<br />

accourut. En entrant dans la maison, le maire dit à haute<br />

voix : « C'est Jean qui doit avoir fait ce mauvais coup » ;<br />

puis, voyant la porte du grenier ouverte, il y monta<br />

IIL — Géographie.<br />

aussitôt et, dans la demi-obscurité, il aperçut un corps<br />

LA CÔTE DE LA JIAXCHE.<br />

qui se balançait au bout d'une corde. S^ms hésiter, le<br />

maire prit son couteau et coupa la corde. Le corps de<br />

Jean s'affaissa à ses pieds comme une masse. Le meurtrier<br />

avait cessé de vivre. Deux hommes rejoignirent le<br />

Voyage en bateau sur la côte de la Manche, depuis<br />

l'embouchur? de la Somme jusqu'à Cherbourg; faites la<br />

description de cette côte. — [Cerli/icat d'éludés.)<br />

maire et descendirent ce second cadavre qu'ils placèrent<br />

sur un lit à côté du premier; puis le garde champêtre<br />

Sujet traité.<br />

courut au chef-lieu de canton pour annoncer le tragique<br />

événement<br />

Quelle leçon<br />

au brigadier<br />

pour les<br />

de<br />

ivrognes,<br />

gendarmerie.<br />

si nombreux, liélas,<br />

Nous partons de l'embouchure de la Somme, qui forme<br />

une baie ensablée sur laquelle se trouvent les stations<br />

dans notre pays! En prolitoront-ils? je n'ose l'affumer.<br />

L'ivresse n'a que rarement, il est vrai, d'aussi effroyables<br />

conséquences; mais il suffit qu'elle rende possibles de<br />

pareils faits pour nous "inspirer une horreur profonde;<br />

d'ailleurs les maux qu'elle cause habituellement ne sont-ils<br />

pas déplorables? Elle fait perdre à l'homme avec sa santé,<br />

sa raison et sa dignité, l'estime et la confiance de ses<br />

semblables. Elle l'entraîne à dépenser au cabaret l'argent<br />

avec lequel il devrait pourvoir à ses b''Soins et à ceux de<br />

sa famille. La honte, la misère et le désespoir sont les<br />

hôtes habituels du foyer de l'ivrogne. Ah! mon ami, je<br />

me demande comment il se trouve des hommes assez<br />

insensés pour s'amuser "des propos que tiennent leurs<br />

semblables en état d'ébriétè. Pour moi, la vue d'un<br />

homme qui laisse une partie de sa raison au fond de son<br />

verre, me cause toujours un mépris et un dégoût profonds.<br />

balnéaires du Crotoy et de Saint-Valéry-sur-Sommc. Nous<br />

remarquons d'abord des dunes de sable sur la côte, puis,<br />

jusqu'à l'embouchure de la Seine, des falaises calcaires<br />

que rongent les flots de la mer. Çà et là, les falaises<br />

s'abaissent et font place aux plages de Mers, du Tréport,<br />

de Dieppe, de Saint-Valéry, que fréquentent de nombreux<br />

baigneurs, pendant la saison d'été. Dieppe et Fécamp<br />

comptent parmi nos ports de pêche les plus imporlants.<br />

Après avoir doublé le cap de la lléve, nous traversons<br />

l'embouchure de la Seine, qui a environ 12 kilomètres de<br />

largeur.<br />

Sur la. rive droite s'élève le Havre, second port do<br />

commerce de la France (105 000 habitants) que les transatlanliques<br />

mettent en relations constantes avec l'Amérique<br />

; et, sur la rive gauche, llonfleur, auquel son puissant<br />

voisin a enlevé ' toule importance. De la Somme au<br />

Cotentin la côte est rocheuse et parsemée à intervalles<br />

Pardonne-moi ces trop longues réflexions et cette lettre assez rapprochés de plages de sable, qui constituent au­<br />

navrante, et crois-moi toujours ton affectionné.<br />

tant de stations balnéaires, comme Trouville, Villers,<br />

Louis R. Dives, Cabourg, Lion, Luc, etc. Dans le golfe du Calvados<br />

se dressent les rochers du même nom, ainsi désignés<br />

en souvenir du Salvador, vaisseau de VInvincible Arinadn,<br />

II. — Histoire.<br />

qui se brisa sur leurs pointes. Le long du Cotentin, la<br />

côte s'élève, mais les murailles de rochers sont toujours<br />

LE SIÈGE DE CALAIS.<br />

séparées par des plages basses. Après avoir doublé la<br />

pointe de Barfleur, nous entrons dans l'anse au fond de<br />

Kacontez le siège de Calais en 13^7, et rappelez le dévouement<br />

d'Eustache de Saint-Pierre. — {Cerli/icat<br />

d'études.)<br />

laquelle se trouve Cherbourg, notre port militaire de la<br />

Manche, que protège une immense digue hardiment jetée<br />

dans la mer, pour créer une rade artificielle. Arrivés au<br />

terme de notre voyage nous mettons pied à terre.<br />

Sujet traité.<br />

R. C. (Copie corrigée.)<br />

Après avoir vaincu l'armée française à Crécy (1546),<br />

Edouard 111, roi d'Angleterre, marcha sur Calais et mit<br />

le siège devant cette ville.<br />

Dans l'espoir d'être secourus par le roi de France, les<br />

habitants se défendirent courageusement pendant onze<br />

mois. Philippe VI parut en efièt, aux environs de Calais,<br />

à la lête d'une armée considérable; mais, rendu prudent<br />

par sa défaite de Crécy, il n'osa attaquer les Anglais dans<br />

leurs posilions fortifiées et battit en retraite sans avoir<br />

combattu. Désespérés de cet abandon, réduits à la famine,<br />

les malheureux Calaisiens demandèrent à capituler.<br />

Edouard, e.xaspéré par leur longue résistance, voulait<br />

d abord qu'ils se rendissent tous à discrétion; puis, à la<br />

prière de ses chevaliers, il consentit à se contenter de<br />

quelques victimes. Six des plus notables bourgeois de<br />

Calais devaient venir en chemise, la corde au cou, lui<br />

apporter les clefs de la ville el du château, et s'abandonner<br />

eux-mêmes à la volonté du vainqueur. Lorsque<br />

le gouvei'neur de la malheureuse cilé lit connaître aux<br />

assiégés ces dures conditions, un riche bourgeois, Euslache<br />

de Saint-Pierre, offrit immodialeinent d'être la première<br />

des victimes exigées par le roi anglais; cinq<br />

CALCUL<br />

Intérêts.<br />

I. — Un propriétaire achète une propriété de 102 ares<br />

pour 1550 francs. Combien doit-il louer l'heclare pour<br />

que son capital lui rapporte 4 pour 100 ? — [Ceri. d'études<br />

*.)<br />

Solution. — Intérêt de 1 530 fr. à 4 0/0 :<br />

1. Varenne tllaute-Marue) Communiqué par M. Dassigny, instituteur<br />

à llortes.


Prix de la location d'un hectare ; 61',20 ; 1,02 = C!> fr.<br />

Il- —Une somme prêtée à 6 pour 100 par an a produit<br />

252 francs d'iiitéi'êts en 5 ans l/2. Quelle est cette somme?<br />

[Cert. d'études.)<br />

Solution. — Intérêts de 100 fr. à 6 0/0 pendant 5 ans 1/2 :<br />

C'X3>50 = 21 fr.<br />

2D2 100<br />

Capital cherché : = iS


278 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Sujet traité.<br />

Par une belle après-midi d'avril, je traversais, en flânant<br />

à l'ombre, le bosquet du Crucifix, quand j'aperçus, au<br />

bout d'une branche de sauvageon, à hauteur de l'œil et à<br />

portée de la main, un joli nid tout rond, fait de brins de<br />

mousse, de plumes, de débris da foin et de filasse :<br />

quatre petits chardonnerets couverts de plumes naissantes<br />

le peuplaient. Saisir ie nid et l'enlever fut ma première<br />

pensée : quelle joie d'avoir en ca»e de jolis oiseaux qui,<br />

bientôt, égayeraient ma chambrette de leurs chants 1<br />

J'étends donc le bras droit, je porte la main sur le nid...<br />

mais une réflexion m'arrête. Ces oiseaux dont je vais<br />

m'emparer, que je veux enfermer en cage, quel mal<br />

m'ont-ils fait pour gue je les prive ainsi de leur liberté,<br />

pour que je les ravisse à l'affection et aux soins de leurs<br />

parents ? Je vais abuser indignement de ma force, commettre<br />

une injustice et une cruauté. Et puis, si tous les<br />

enfants suivaient mon exemple, le bosquet serait vite dépeuplé<br />

: plus de petits mu-iciens ailés pour l'animer et<br />

l'égayer; il paraîtrait alors bien triste pendant les beaux<br />

jours. D'ailleurs, j'y son»e aussi, les oiseaux détruisent<br />

beaucoup d'insectes nuisibles à l'agriculture; ce sont des<br />

protecteurs de nos récoltes. Je serais donc à la fois imprévoyant<br />

et ingrat en emprisonnant ceux-ci. Quelle mauvaise<br />

idée m'était venue. Au lieu de dénicher ces pauvres<br />

chardonnerets, tâchons plutôt de les dérober aux yeux<br />

des passants. Et j'entre-croise, à hauteur du nid, quelques<br />

branches de coudrier, je sème plusieurs branches d'épines<br />

autour du sauvageon et je m'éloigne tout heureux à la<br />

pensée d'avoir protégé de petits oiseaux.<br />

ARITHMÉTIQUE ET SYSTÈME MÉTRIQUE<br />

Densités.<br />

I. — Déterminer ; 1° le volume ; 2° la valeur d'une<br />

barre de fer pesant 104 kilogr. 7466, la densité du fer<br />

étant 7,788 et le quintal valant 38'. — [Ecoles supérieures.)<br />

Solution. — Volume = Poids divisé par densité, ou :<br />

104^,7 466 : 7,788= 13 dm^ 449.<br />

38'X 104,7 466<br />

Valeur : = 3® f""- 80-<br />

II. — Quel est le poids d'une barre cylindrique en fer<br />

dont le diamètre est 5 centimètres et la longueur 50 centimètres,<br />

la densité du fer est 7,788. — [Cert. d'études.)<br />

Solution. — Volume de la barre en prenant le décimètre<br />

pour unité :<br />

(0''»,25)s X 3,1410 X 5 = 0 dm' 981 750.<br />

Poids : 7'iî',788 X 0,981 750 = î kilogr. 645.<br />

III. — Deux lingots ont le même poids : le premier a<br />

un volume de 45 centimètres cubes et sa densité est de<br />

7,29. La densité du deuxième est de 11,35. Quel est son<br />

volurfte? — (B. élémentaire.)<br />

Solution. — Poids du premier et du deuxième lingot :<br />

7',29 X 0'»3,043 = 0 kilogr. 31 347.<br />

Volume du second lingot :<br />

0,01 347 ; 11,35 = ï"? GIS mm'.<br />

IV. — Le poids d'un vase rempli d'huile est de<br />

5 kilogr. 484. Combien contient-il de litres? La densité<br />

de l'huile est de 0,914 et le vase vide pèse 1 kilogr. 828.<br />

— {Ecoles supérieures.)<br />

Solution. — Poids de l'iiuilo :<br />

5''=',484 — l''«%828 = 3 kilogr. 650.<br />

Contenance du vase ;<br />

o,650 : 0,914 = 4 lit.<br />

QUESTIOS DE THÉORIE. — Pour obtenir le carré d'un nombre<br />

terminé par 5 : 1° on multiplie le nombre des dizaines<br />

par ce même nombre augmenté de 1 ; 2» on écrit<br />

25 à la droite du résultat précédemment trouvé. — Démontrer<br />

l'exactitude de cette règle.<br />

Démonstration. — Soit à effectuer le carré de 35. Pour<br />

appliquer la règle ci-dessus, on multiplie 3 par 3 -f 1, ce<br />

qui donne 12, et l'on écrit 25 à la droite de 12, ce qui fait<br />

1225. Il faut remarquer que, dans le produit 3X4 = 12,<br />

3 et 4 représentent des dizaines; comme 3 dizaines valent<br />

30 uiiités, et 4 dizaines, 40 unités, 3 dizaines X 4 dizaines<br />

= 50 X 40 = 1200 unités. En ajoutant 25 unités à<br />

ce produit, on obtiendrait le nombre 1225 déjà trouvé précédemment.<br />

Remarquons encore que 25 est le carré de 5.<br />

Il s'agit donc de démonirer que 35 X 35 = 30 x 40<br />

+ 5 X 5. On sait que le carré de la somme de deux nombres<br />

est égal au carré du premier, plus le double produit<br />

du premier par le second, plus le carré du second. Or, on<br />

peut considérer 35 comme égal à 30 + 5. Le carré de<br />

30 -}- 5 se compose de : 1» 30x 30, cari-é de 30; 2» 30 x<br />

5 x 2 ou 30x10, double produit de 30 par 5; 3° 5 x5,<br />

carré de 5. Or, 30 X 30 -|- 30 X 10 = 30 fois 30 -f 10 fois<br />

30 = 40 fois 30, ou 30 x 40. Le carré de 35 égale, par<br />

suite : 30 X 40 -f 5 X 5, ce qu'il fallait démontrer.<br />

HISTOIRE<br />

I. — Quels sont, en substance, les principes de 1789Î<br />

Les voici, en résumé :<br />

1° La souveraineté, dans un Etat, émane du peuple et<br />

ne peut être exercée que par ses représentants.<br />

2° Tous les hommes sont libres ; ils peuvent disposer à<br />

leur guise de leur personne et do leurs biens; ils peuvent<br />

penser, parler, écrire, enseigner librement, professer, en<br />

matière de religion, l'opinion qui leur convient. Nulle<br />

entrave ne doit être apportée à l'agriculture, à l'industrie,<br />

au commerce. Toutefois, la liberté de chacun est limitée<br />

par le droit d'autrui.<br />

3° Tous les hommes sont égaux, c'est-à-dire ont les<br />

mêmes droits et les mêmes devoirs. Les impôts doivent<br />

être répartis proportionnellement aux ressources de<br />

chaque citoyen. Il importe que la justice soit égale pour<br />

tous. Tous les citoyens sont admissibles aux emplois publics,<br />

aux fonctions civiles et mihtaires.<br />

4° Tous les hommes doivent se considérer comme frères<br />

et se prêter mutuellement assistance". Les orphelins, les<br />

enfants moralement abandonnés, les vieillards, les infirmes<br />

ont droit à la protection de l'Etat.<br />

II. — Quelles furent les causes de la guerre de Russie^<br />

sous Napoléon I"?<br />

Au commencement de 1812, Napoléon pouvait se croire<br />

l'arbitre des destinées de l'Europe continentale, mais<br />

l'Angleterre, quoique épuisée, lui résistait encore. Après<br />

notre défaite navale de Trafalgar, il avait conçu un plan<br />

gigantesque pour venir à bout de la résistance des Anglais<br />

: fermer à leurs navires tous les ports du continent<br />

et anéantir ainsi rimmen?e commerce qui les faisait<br />

vivre. C'était le fameux système du blocus continental, qui<br />

fut inauguré à la fin de 1806 par le décret de Berlin.<br />

En 1812, avant les premiers désastres de Napoléon, l'Angleterre,<br />

ne pouvant plus écouler nulle part ses produits,<br />

se voyait au bord de la ruine, mais une véritable disette<br />

régnait dans les autres pays de l'Europe, par suite des<br />

représailles que leur faisaient subir, au point de vue<br />

commercial, les flottes britanniques, maîtresses de la mer.<br />

La Russie réclama, la première, un adoucissement aux<br />

rigueurs du blocus ; Kapoléon— il commit là une lourde<br />

faute — lui refusa toute satisfaction à cet égard. D'un<br />

autre côté, le tsar Alexandre 1°', dont la puissance s'étenilait<br />

sur de vastes territoires, ne pouvait guère se résigner<br />

à jouer le rôle secondaire que le vainqueur de<br />

Friediand lui assignait.


Enfin, l'extension continuelle de l'empire français, qui<br />

atteignait alors par Lubeck les côtes de la Baltique, était,<br />

pour les Russes, un sujet de craintes légitimes. Alexandre<br />

demanda l'évacuation de la vieille Prusse, du grandduché<br />

de Varsovie et de la Poméranie suédoise par les<br />

troupes françaises; Napoléon considéra cette demande<br />

comme un acte d'hostilité : il y répondit en se préparant à<br />

une lutte formidable. Les excès du blocus continental, la<br />

rivalité du tsar et de Napoléon, l'orgueil despotique de<br />

ce dernier, qui ne voulut faire aucune concession à la<br />

Russie, telles furent, en somme, les causes les plus importantes<br />

de la grande guerre franco-russe de 1812.<br />

III. — Indiquez les causes principales de la révolution<br />

de 1830.<br />

Ce furent : 1° l'impopularité des Bourbons ; 2° l'indignation<br />

que suscita parmi le peuple de Paris la promulgation<br />

des ordonnances réactionnaires du 26 juillet 1850.<br />

Depuis 1789, les Bourbons de la branche aînée avaient<br />

tout fait pour se rendre impopulaires ; ils avaient invoqué<br />

contré leur patrie le secours des puissances étrangères<br />

et confondu leur cause avec celle des ennemis de<br />

la France. En 1814 èt 1815, Louis XVIII n'était remonté<br />

sur le trône que par la volonté des souverains coalisés<br />

contre Napoléon. Les exécutions sommaires et les massacres<br />

de la Terreur blanche avaient signalé son retour.<br />

Néanmoins, pendant les premières années de son règne,<br />

il s'était résigné à gouverner en roi constitutionnel ;<br />

mais, après l'assassinat du duc de Berry(15 février 1820),<br />

il avait laissé les ultra-royalistes et \a congrégation^ battre<br />

en brèche les instilulions libérales. Son successeur,<br />

Charles X, qui, sous le nom de comte d'Artois, avait été<br />

jadis le chef principal de l'émigration, essaya de faire<br />

revivre l'ancien régime. L'opposition dynastique gagnant<br />

chaque jour du terrain, il voulut la vaincre par un coup<br />

d'Etat. Le 26 juillet 1830, il publia des ordonnances qui<br />

supprimaient la liberté de la presse, annulaient les dernières<br />

élections législatives et créaient un nouveau système<br />

électoral par lequel le droit de suffrage était retiré<br />

à des milliers de citoyens. La révolution des 27, 28 et 29<br />

juillet répondit à cette violation de la Charte.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

lia France.<br />

I. — Citer dix départements parmi les plus industrieux ;<br />

indiquer les principales industries qu'on y remarque.<br />

Parmi nos départements les plus industrieux, on peut<br />

citer : 1° celui de la Seine (industries de toutes sortes,<br />

spécial'ïment, industries de luxe et fabrication d'objets<br />

divers connus sous lènom à'articles de Paris) ; 2° celui du<br />

Nord (extraction de la houille et du fer du bassin d'Anzin-<br />

Valenciennes ; hauts fourneaux, forges et fonderies de<br />

Five.vLille, Haubeuge, etc.; industries alimentaires;<br />

fabrication d'huiles; brassage de la bière, distillation de<br />

l'alcool, rafflnage du sucre de betterave; industries textiles,<br />

confection de tissus divers, parmi lesquelles figurent<br />

au premier rang les cotonnades de lioubaix; verreries,<br />

produits chimiques, etc.); 3° celui du Pas-de-Calais (mêmes<br />

industries que dans le Nord, un peu moins développées<br />

; houille de Lens ; tissus de Saint-Pierre-lez-Calais) ;<br />

•4" celui de l'Aisne (mêmes industries; tissus de Saint-<br />

Quentin; glaces de Saint-Gobain; ; 5» celui de l'Oise (industi'ies<br />

analogues ; faïences de Creil ; forges de Montataire);<br />

6° celui de la Seine-Inférieure (fabrication du<br />

beurre et du cidre ; raffinage du sucre; raffinage du pétrole,<br />

à Rouen; lainages et cotonnades de Rouen, Darnétal,<br />

Bolbec, etc. ; draps d'Elbeufj ; 7» celui du Rhône<br />

(houilles de Givors, soieries de Lyon) ; 8° celui de la Loire<br />

(houille et fer de Saint-Elienne, Saint-Chamond, Rive-de-<br />

Gier; fers, aciers, rubans de Saint-Etienne); 9° celui de<br />

la Haute-Marne (grande industrie métallurgique; nombreuses<br />

forges; coulellerie de Langres); 10° celui du<br />

Doubs (forges, quincaillerie, horlogerie; fabrication de<br />

fromages).<br />

1. Sorte de lig^ue ultnimontaine et monarchique dirigée par<br />

les Jésuites<br />

PARTIE SCOLAIRE. 279<br />

11. — Par où peut-on aller par bateaux (sans voyager sur<br />

mer) de Strasbourg à Brest?— de Rouen à Bordeaux? —<br />

de Nantes à Cambrai?<br />

1° Pour aller de Strasbourg à Brest : suivre jusqu'au<br />

bout le canal de la Marne au Rhin; descendre la Marne<br />

jusqu'à son confluent avec la Seine (le petit canal Saint-<br />

Maur permet d'éviter une courbe de la Marne) ; remonter<br />

la Seine jusqu'au confluent du Loing; suivre le canal du<br />

Loing, puis celui d'Orléans; descendre la Loire jusqu'à<br />

Nantes; suivre le canal de Nantes à Brest. Ou bien r<br />

suivre le canal du Rhône au Rhin jusqu'à la Saône ; descendre<br />

la Saône, jusqu'à Chalon; suivre le canal du centre,<br />

jusqu'à Digoin, puis le canal latéral à la L'are jusqu'à<br />

Marseille-lès-Aubigny, puis les canaux du Cher, qui permettent<br />

d'éviter la grande courbe de la Loire ; descendre<br />

le Cher, puis la Loire jusqu'à Nantes, et suivre enfin le<br />

canal de Nantes à Brest.<br />

2° Pour aller de Rouen à Bordeaux : remonter la Seine<br />

jusqu'à Montereau (confluent de l'Yonne) ; remonter l'Yonne<br />

jusqu'à la Roche; suivre le canal de Bourgogne, jusqu'à<br />

la Saône ; descendre la Saône jusqu'à Lyon, puis le Rhône<br />

jusqu'à Beaucaire ; suivre les canaux de Beaucaire, des<br />

Etangs, du Midi, puis le canal latéral à la Garonne, enfia<br />

la Garonne jusqu'à Bordeaux.<br />

3° Pour aller de Nantes à Cambrai : remonter la Loire<br />

jusqu'à Orléans ; suivre le canal d'Orléans, puis celui du<br />

Loing ; remonter la Seine jusqu'au confluent de l'Oise ;<br />

remonter l'Oise, suivre les canaux latéraux à l'Oise, eniiii'<br />

le canal de Saint-Quentin jusqu'à Cambrai.<br />

IIÏ. — Par quelles voies ferrées peut-on aller le plus<br />

directement de Nantes à Bordeaux? — de Lille à Nîmes?<br />

— de Belfort au Mans? — de Nevers à Turin?<br />

1° Pour aller de Nantes à Bordeaux : suivre la ligne du<br />

réseau de l'Etat qui relie directement ces deux villes, en<br />

passant par la Roche-sur-Yon, la Rochelle, Rochefort et<br />

Saintes.<br />

2° Pour aller de Lille à Nîmes ; suivre jusqu'à Paris la<br />

ligne de Paris-Lille (réseau du Nord) ; puis la ligne de Lyon<br />

par le Bourbonnais, jusqu'à Saint-Germain-^es-Fossés,<br />

puis la hgne de Gannat, Clermont-Ferrand, Nîmes (réseau<br />

de P.-L.-M.).<br />

3° Pour aller de Belfort au Mans : suivre jusqu'à Paris<br />

la ligne de Paris-Belfort (ancieime ligne de Mulhouse;<br />

réseau de l'Est), puis la ligne de Paris à Brest, jusqu'au<br />

Mans (réseau de l'Ouest).<br />

4» Pour aller de Nevers à Turin : suivre la ligne de Lyon<br />

par le Bourbonnais, de Nevers à Lyon, puis la voie ferrée<br />

de Lyon à Culoz, qui se bifurque en cet endroit pour se<br />

diriger d'une part sur Genève, de l'autre sur 1 Italie;<br />

suivre la ligne d'Italie en passant par le tunnel du mont<br />

Cenis (réseau de P.-L.-M.). Au delà de ce tunnel, le chemin<br />

de fer se dirige sur Turin.<br />

SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />

I. — Exposer en quelques mots le mécanisme du télégraphe<br />

électrique.<br />

Un télégraphe électrique se compofe : 1° de piles ; 2° de<br />

deux appareils, l'un appelé manipulateur, qui sert à envoyer<br />

la dépêche, l'autre appelé récepteur, qui la reçoit;<br />

3° de fils métalliques reliant les deux appareils et communiquant<br />

avec les piles. Le manipulateur répand ou intercepte<br />

à volonté dans les fils le courant voltaïque. Le principal<br />

organe du récepleur est un éleciro-aimant. Dés<br />

que le courant se pmduit, l'électro-aimaiit attire une<br />

petite barre de fer doux; aussitôt que le courant s'interro.npt,<br />

cette barre de fer doux est abandonnée par l'aimant<br />

et ramenée en arrière par un ressort -. ses mouvements<br />

successifs ont pour effet soit de déplacer un crayon<br />

qui trace des traits ou des points' sur une bande de papier<br />

(télégraphe Morse), soit de faire tourner une aiguille sur<br />

un cadran où sont figurées les lettres de l'alphatiet (télégraphe<br />

Bréguet), soit de metti'e en jeu toute une série de<br />

1. Cestrnits ou points, combinés, forment ime écriture spéciale<br />

que les employés du ti51éi,'raplie arrivent îi décliilIVer aussi<br />

aisément que l'ecriture ordinaire.


280 MANDEL <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L' .'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

pièces au moyen desquelles s'inscrit la dépêche (télégraphe<br />

Hugues). D'une façon ou de l'autre, le récepteur reproduit<br />

les mots transmis par le manipulateur.<br />

II. — Quels sont les alcools les plus répandus dans le<br />

commerce?<br />

Ce sont : l'alcool de vin (obtenu par la distillation du<br />

vin), l'alcool de grains, l'alcool de beiterave, l'alcool de<br />

pommes de terre et l'esprit de bois (ainsi nommé parce<br />

qu'on le tire des résidus que fournit la distillation du<br />

bois dans une cornue).<br />

m. — Indiquer Ses parties principales d'une fleur.<br />

Ce sont ; 1° le pédoncule, ou pied ; 2° le réceptacle, qui<br />

supporte les organes de la fleui-; 5° le calice, organe<br />

protecteur, ordinairement de couleur verte, qui comprend<br />

un ou plusieurs sépales-, 4° la corolle, de nuances<br />

diverses, qui comprend un ou plusieurs pétales (les pétales<br />

et les sépales peuvent être considérés comme des<br />

feuilles modiflées) ; 4° les élamines (organe mâle) qui contiennent<br />

la poussière fécondante dite -pollen ; 6° le pistil<br />

(organe ftmelle), qui reçoit le pollen et le conduit dans<br />

l'ovaire, sorte de sac où sont renfermés les ovules<br />

(ceux-ci, fécondés par le pollen, deviendront les<br />

graines).<br />

ami. J'ai vu l'opium produire d'étranges effets sur le<br />

hommes lorsqu'ils en fument en grande quantité. 11 le®<br />

rend d'abord violents et courageux; ils se jettent dans<br />

le danger ou s'exposent follement, se querellent avec<br />

leurs amis, se battent avec leurs ennemis, rient, dansent<br />

et sont gais sans motif. Alors ils s'endorment ; ils ne<br />

peuvent pas s'en empêcher, quand bien même il s'agirait<br />

de sauver leur vie. Puis, au réveil, ils ont le corps froid,<br />

la tête pesante; ils se sentent malades, faibles el mélancoliques.<br />

Si cela leur arrive tous les jours, leurs forces<br />

s'épuisent, leur santé s'allère, leur chair se détache des<br />

os, leur regard devient terne, et l'homme devient semblable<br />

à un cadavre.<br />

— Pouah! s'écria Brisk, laissons l'opium à la race<br />

humaine; c'est trop mauvais pour les rats ».<br />

Nous nous précipitâmes dans le magasin avec impatience.<br />

Fourré, comme d'habitude, resta en arrière à<br />

cause de ses infirmités.<br />

Le premier objet nouveau que je découvris ce fut une<br />

dent. Figurez-vous une deut deux lois aussi longue<br />

qu'un rat avec sa queue. A quel monstrueux animal pouvait<br />

avoir appartenu une pareille dent?<br />

« IN'est-ce pas cela que l'on appelle de l'ivoire? demanda<br />

Baroque, qui se dandinait derrière moi.<br />

— Je voudrais bien, dis-je, voir le rat énorme qui por­<br />

LECTURES DE YACÂNCES<br />

tait une telle défense! Oh! que je serais heureux de<br />

voyager et de voir le monde!<br />

— Yous pouvez voir, répliqua Brisk, quelque chose de<br />

remarquable sans aller bien loin. Par exemple, ce fro­<br />

Une famille de rats*.<br />

Mes plus anciens souvenirs d'enfance se réduisent<br />

aux courses que je faisais sous un hanuar attenant à un<br />

grand magasin situé dans le voisinage de Poplar, près de<br />

la Tamise.<br />

Quelle joyeuse vie nous menions dans ce hangar, mes<br />

sept irères et moil C'était comme qui dirait un palais de<br />

détritus, où les rats pouvaient folâtrer, gambader et jouer<br />

à cache-cache tout leur content.<br />

Nous descendions d'une ancienne race de rats britanniques,<br />

issue des rats normands qui envahirent l'Angleterre<br />

avec Guillaume le Conquérant.Nous étions très tiers<br />

de notre origine normande! Notre forme plus pelileT<br />

notre poil noir et luisant, nos longues queues et nos<br />

belles et larges oreilles nous distinguaient entièrement<br />

du rat norvégien, qui est de couleur brune. Ordinairement<br />

nous n'aimions pas à nous trouver en société<br />

avec eux.<br />

J'ai dit que nous étions des rats noirs. Pourtant le<br />

plus jeune de la famille était bigarré; et non seulement<br />

il avait co. malheur, mais en outre c'était le plus laid et<br />

le plus difforme. L'homme, créature supérieure, regarderait<br />

avec bienveillance et avec pilié, j'en suis sûr, un<br />

compagnon assez malheureux pour êtie contrefait; mais<br />

nous n'étions que de jeunes rats, des rats sans expérience,<br />

et nous ne tarissions pas en plaisanteries sur<br />

notre camarade bigarré. Nous l'appelions Baroque, Cochond'Inde,<br />

'Vieux-Moucheté, Epouvantail. Il avait accepté le<br />

sobriquet de Baroque ; c'était le seul auquel il daignât répondre.<br />

Malgré cela, le pauvre Baroque était un compagnon<br />

enjoué, et il supportait notre grossièreté patiemment,<br />

sans s'émouvoir.<br />

mage qui est là-haut, et dont je sens d'ici la délicieuse<br />

odeur. »<br />

Baroque tom-na avidement ses regards vers l'endi-oit<br />

indiqué.<br />

« Maintenant, ajouta Brisk, je propose une visite au<br />

fromage; le premier arrivé se fera le premier sa part.<br />

Laissons Ratto à son vieil os. Nous sommes sept ici :<br />

attention!... une! deux! trois! en avant!... »<br />

Mes sept frères décampèi-ent tous pêle-mêle, Baroque à<br />

l'arrière-garde, comme toujours.<br />

Les six premiers se précipitémit presque .ensemble»<br />

grimpant, dans leur précipitation, les uns sur les autres;<br />

puis ils disparurent dans une espèce de trou obscur, et<br />

alors, hélas ! hélas ! quels terribles cris !<br />

Pauvres malheureux frères ! Tous pris dans une<br />

ratière ! Baroque, avec des yeux désespérés, regardait la<br />

porte de la ratière. Encore un peu, et la trappe, en<br />

tombant, aurait affleuré son nez difforme.<br />

Les pauvres rats captifs essayèrent en vain de ronger<br />

à l'intérieur pour se frayer un passage, pendant que<br />

Baroque et moi rongions à l'exlèrieur. Tous nos efforts<br />

furent inutiles. Mes pauvres frères passèrent une nuit<br />

misérable, et furent emportés chacun dans un sac pour<br />

être, le matin, dévorés par les cbiens.<br />

« Homme cruel et méchant! » m'écriai-je en retournant<br />

avec mon compagnon bigarré à mon ancienne<br />

cachette.<br />

Par hasard, le vieux Fourré entendit mon exclamation.<br />

« Homme cruel et méchant ! répéta-t-il, mais pas sur<br />

le même ton que moi ! eh bien ! je pense que, même en<br />

tendant une ralière, l'homme a ses raisons pour agir<br />

ainsi. Ceux qui, co'nme nous autres rats, vivent du bien<br />

d'autrui, n'ont pas le droit de compter sur de bons<br />

Quand on riait de lui, il faisait chorus, et ne s'en allait<br />

jamais bouder à l'écart.<br />

Un certain jour, il y avait eu beaucoup de mouvement<br />

et d'allées et venues dans le magasin. Brisk,le plus agile<br />

de mes frères, assis au bord d'un trou, avait monté la<br />

garde depuis midi jusqu'à la brune ; tout à coup il se<br />

précipita dans le hangar. Il nous apportait de bonnes<br />

nouvelles.<br />

traitements.<br />

— Est-ce qu'il y a des créatures qui tendent des pièges<br />

aux hommes I<br />

— Il me semble bien, répondit Fourré, que les hommes<br />

se tendent des pièges entre eux. J'ai vu phisieurs de<br />

ces pièges qu'ils appellent des cabarets. Quelques-uns<br />

de ces pièges sont renommés à cause d'une certaine<br />

boisson ausfi dangereuse que i'opium pour la raison et<br />

d Un naviie est arrivé de l'Inde, dit-il. Il y a du riz, la santé des hommes.<br />

du sucre, de l'indigo....<br />

— Eh bien, moi, répliqua Baroque, après ce que je<br />

— Ça, ce n'est qu'une teinture bleue que l'on extrait viens de voir je me tiens pour averti. Je suppose que<br />

d'une plamel » Cette observation venait de Fouri-é, un riiomme fait de même, et qu'il ne se laisse pas prendre<br />

vieux rat aveugle qui avait beaucoup voyagé, beaucoup deux fois au même piège.<br />

vu et beaucoup réfléchi.<br />

— Erreur! s'écria Fourré avec -un mouvement de<br />

a De l'opium, poursuivit BrisU.<br />

queue méprisant. Ils connaissent le danger, et ils l'aiment<br />

— Ça, c'est le jus du pavot blanc, dit notre vieil malgré cela. Ils saveni qu'ils vont tout droit à la maladie,<br />

à la pauvreté et à la honte, et cependant ils y courent<br />

1. Les voilages d'un rat. Iiiiitn de l';infrlais, |iar Octave Blcs- tête baissée.<br />

sel. \ viil. pet. iii-16, l)r., 0 Ir. 50. Bibliothèque des écoles et — Alors, à votre compte, l'homme est beaucoup plus<br />

des familles. | I fou qu'un rat ! »


IV* Année. Tome XVII. Sl]PPl,ÉMEWT N» 18 9 Septembre 1893<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

* JOURNAL HEBDOMADAIRE J '<br />

> -<br />

DES INSTITUTEURS E T D ES INSTITUTRICES<br />

SUPPLÉMENT<br />

I -'.•5<br />

i • '<br />

EfiSEIGNEMENT PRllUIEE SUPÉRffilffl - ENSEIGNEMENT COIPLÈMENTAIRE<br />

On ne reçoit pas d'abonnement pour le supplément seul.<br />

S O M M A I R E<br />

Partie générale. ^<br />

CHRONIQUE : SCIEXCES : Une excursion de vacances. — Le Creuset (IIARADCOTOT). — GÉOGRAPHIE ; Le Siam et sa capitale.<br />

Partie scolaire.<br />

Préparation aux examens professionnels de l'enseignement primaire. — Épreuves orales du brevet supérieur. —<br />

Lecture expliquée d'un auteur français : La Bruyère ; Discours de réception à l'Académie française (G. LASEO.V).<br />

Sujets traités : Certilicat d'aptimde au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures<br />

: Psychologie appliquée à la science de l'éducation : La méthode active dans l'enseignement littéraire des<br />

écoles normales (H. D.). — Mathématiques : Problèmes (E. BOKAT). — Brevet supérieur : Composition française :<br />

Lettre de Catherine lï à Diderot (A. G.). — Mathématiques : Problèmes (E. BDHAT). — Sciences physiques et naturelles<br />

; Acide sulfureux, préparations, propriétés, usages (BonnsicrDE). — Langues vivantes : Corrigés des exercices<br />

du n° 17 (B. et J.). — Sujets à traiter : Certificat d'aptitude au professorat des écoles normales et des<br />

écoles primaires supérieures : Psychologie appliquée à la science de l'éducation (H. D.). — Mathématiquesi^. B.).<br />

Brevet supérieur ; AÎai/iematigîfes (E.B.).— Sciences physiques et naturelles (B.). — Langues vivantes (B. et J.).<br />

PARTIE GENERALE<br />

SCIENCES<br />

CHRONIQUE<br />

fne excursion de iracnnces. — te Creusot.<br />

Quand on quitte à Chagny la grande ligne de Dijon<br />

"a Lyon pour retourner vers la grande artère du<br />

Bourbonnais, qu'on a dépassé Montchanin et sa<br />

grande tuilerie, on arrive dans une vallée qui se<br />

resserre et se coude. Des cheminées larges et hautes,<br />

d'autres plus étroites et plus nombreuses qui vomissent<br />

en bouffées pressées, une fumée noire, grise,<br />

blanche ou rouge; les nombrelîses voies ferrées, les<br />

vagons chargés, tout dénote un grand centre industriel.<br />

C'est le Creusot avec son atniosphère de fumée,<br />

ses grands halls de travail, le bruit de ses machines.<br />

le sifflet de ses locomotives, le feu de ses puissants<br />

foyers, ses maisons noires de la poussière de charbon<br />

qui s'y dépose.<br />

Le Creusot, qui n'était autrefois, sous le nom très<br />

caractéristique de la charbonnière, qu'un cenlre<br />

d'extraction de la houille que son sol contient en<br />

assez grande abondance, est devenu l'une des plus<br />

iraporiantes usines métallurgiques du monde, la<br />

première de nos usines françaises. Il a le charbon<br />

de terre, la matière première indispensable à l'industrie;<br />

il trouve non loin de lui le minerai de fer;<br />

on y traite ce minerai pour le transformer en fonte,<br />

en acier et en fer; et l'acier et le fer en sortent sous<br />

la forme de machines légères ou puissantes, petits<br />

moteurs, locomotives de chemin de fer prêtes à<br />

rouler sur rails, chaudières de toutes sortes et de<br />

Cr;


274 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

toutes grandeurs, grandes machines marines,<br />

plaques de blindage, canons el tourelles pour les<br />

grands cuirassés.<br />

Les visiteurs curieux arfliient à celte grande usine;<br />

chaque jour en amène de nouveaux et l'administration<br />

de l'établissement met la meilleure bonne grâce<br />

à satisfaire leur légitime cnriosité. Une fois le matin<br />

et une fois le soir, des guides qui connaissent hifn<br />

tous les services dirigent d'un atelier à l'autre la<br />

caravane des étrangers qui se sont fait inscrire, expliquant<br />

le maniement des appareils, le genre et l'utilité<br />

de chacun des travaux, montrant les grands<br />

outils, les puissantes machines, la manipulation du<br />

métal depuis le minerai terreux qui le produit jusqu'à<br />

la dernière forme sous laquelle il doit servir.<br />

De ces visites ordinaires si bien organisées et si<br />

instructives, on excepte cependant tout ce qui pourrait<br />

présenter un danger et tout ce qui est d'une<br />

application très récente, comme les aciéries modernes<br />

au cubilot Bessemer ou au four Martin-Siemens.<br />

Mais sur demande spéciale motivée, celte<br />

consigne elle-même est levée et l'on peut tout voir à<br />

l'exception toutefois de l'alelier d'artillerie qui est<br />

sous la direction exclusive d'officiers de l'armée et que<br />

la plus élémentaire prudence commande de laisser<br />

fermé.<br />

Il faudrait un gros volume pour présenter le<br />

Creusot comme il mérite de l'être. Il y a là tout ce<br />

qui regarde l'extraction de la houille, toute la métallurgie<br />

du fer et la fabrication de l'acier, toutes<br />

les machines-outils qui font du fer ou de l'acier<br />

brut tous les objets ouvrés, sans compter tous les<br />

accessoires comme les machines motrices, les machines<br />

souftlantes, les tours de diverses formes.<br />

Aussi ne songeons-nous dans cette chronique qu'à<br />

présenter quelques coins caractéristiques de ce<br />

vaste monde industriel.<br />

L'extraction de la houille était autrefois très facile<br />

et peu coûteuse dans le bassin du Creusot: on trouvait<br />

en effet le charbon à une faible profondeur.<br />

Mais à mesure qu'on en a extrait, il a fallu Je chercher<br />

plus profondément et en ce moment les galeries<br />

en exploitation sont à 250 et 500 mètres. Deux<br />

des principaux puits, Saint-Pierre et Saint-Paul, sont<br />

dans l'usine même presque sous le même hall avec<br />

chacun une couverture en large pyramide quadrangulaire<br />

où se fait la manutention de l'entrée' et de<br />

la sortie du puits. Deux bennes au-dessus l'une de<br />

l'autre montent pendant que deux autres semblables<br />

descendent, et c'est un petit moteur horizontal qui<br />

met un mouvement les poulies sur lesquelles<br />

s'enroule ou se déroule la large corde d'attache des<br />

bennes. Le mécanicien est prévenu du fond du<br />

puits, soit par un tuyau acoustique, soit par une<br />

sonnerie électrique, du moment où il doit mettre<br />

son moteur en marche pour une montée et de la<br />

vitesse qu'il doit lui donner suivant que les bennes<br />

contiennent du charbon ou portent des ouvriers. 11<br />

a sous les yeux un modèle réduit du puits avec ses<br />

deux paniers, l'un montant, l'autre descendant. Et<br />

quand le premier est près de la ligne qui marque le<br />

niveau supérieur, que les bennes montantes sont<br />

près d'arriver, il accroche une sonnette; le mécanicien<br />

averli ralentit la vitesse et arrête la machine<br />

aussitôt qu'il a aperçu la benne. De cette manière<br />

l'arrêt de la benne montante se fait sans secousse<br />

et celui de la benne descendante sans choo. Des ouvriers<br />

détachent les bennes pleines et les font basculer<br />

devant un plan incliné qui conduit le charbon<br />

soit sur des cribles, soit en tas où on le prend pour<br />

charger les vagons. Au Creusot, le criblage des gros<br />

morceaux est fait à la main pour en rejeter les<br />

schistes qui pourraient y être mêlés. Et ce charbon<br />

ainsi trié n'est plus employé à l'usine; il est vendu<br />

poui' les petites forges à cause de sa qualité, tandis<br />

que les fours gazogènes de l'usine peuvent très bien<br />

s'accommoder d'un charbon de moindre valeur,<br />

de poussier ou do.menus. La descente des ouvriers<br />

dans le trou noir de la mine a ([uelque chose de<br />

saisissiinl; la sortie de ceux qui remontent après le<br />

travail, fatigués et noircis, est plus saisissante<br />

encore. •<br />

Le haut fourneau moderne ne diffère pas beaucoup<br />

exlérieurement de l'ancien. C'est toujours un<br />

long four, haut de huit à quatorze mètres, au bas<br />

duquel des tuyères soufflent l'air nécessaire à la<br />

combustion taudis qu'on verse dans le haut de<br />

temps en temps du minerai et du combustible. Seulement,<br />

au lieu de fumer hbrement à l'air comme<br />

autrefois, il est couvert et ne s'ouvre que pour le<br />

temps très court que dure une charge. On recueille<br />

les gaz chauds qui s'y produisent et qu'on laissait<br />

perdre et l'on s'arrange pour leur prendre leur chaleur<br />

et pour utiliser leur propriété de oombustibles.<br />

De six en six heures on pratique la coulée de la<br />

masse fondue : c'est d'abord la scorie qui sort en<br />

un jet incandescent et se répand dans une rigole<br />

comme un ruisseau de feu; elle aura l'aspect d'un<br />

verre fondu quand elle sera refroidie. C'est ensuite<br />

la fonte de fer qui coule à son tour et qui s'accompagne<br />

de petites étincelles étoilées produites par la<br />

combustion à l'air des petites parcelles qui s'en<br />

détachent. Cette opération de la coulée est très<br />

belle à voir la nuit quand il n'y a d'autre lumière<br />

que celle qui est produite par la matière<br />

fondue.<br />

Dans l'ancienne métallurgie, toute la fonte d'un<br />

haut fourneau, coulée en rigoles demi-cylindriques,<br />

était abandonnée au refroidissement. Cassée en<br />

petits morceaux maniables elle constituait la fonte<br />

en gueuses dont une partie allait aux cubilots de<br />

seconde fusion pour être ensuite moulée et dont<br />

l'autre allait aux l'ours à puddler où elle était transformée<br />

en fer forgeable.<br />

S'il en est encore de même dans certaines usinesqui<br />

n'ont que le haut fourneau et qui ne produisent<br />

que de la fonte, il n'en est plus ainsi dans les grandscentres<br />

métallurgiques. On sait y produire la fonte<br />

plus pure et d'une composition plus constante; on<br />

ne la laisse plus toute refroidir; on bénéficie ainsi<br />

pour une partie de la chaleur nécessaire à uneseconde<br />

fusion, et pendant la coulée du haut four^<br />

neau on la recueille dans un grand vase cylindriqueavec<br />

enveloppe intérieure réfractaire, et l'on eharriece<br />

bord liquide fondu soit vers les moules où il doit<br />

être coulé, soit vers les cubilots où il subira satransformation<br />

en acier. C'est ainsi que le produit<br />

d'un haut fourneau se retrouve soit à l'état de fonte<br />

coulée, soit à l'état de fer obtenu par affinage ou<br />

puddiage, soit enfin à l'état d'acier au four Martin<br />

ou au Bessemer.<br />

Le puddiage n'a rien de particulier au Creusot<br />

que la grandeur des fours et l'énorme masse métallique<br />

sur laquelle on opère chaque jour. C'est la<br />

fonte solide de l'usine qui y est traitée avec celle'<br />

qui est achetée en fonte brute à d'autres usines<br />

pour alimenter inie très grande production journalière<br />

de fers de toutes sortes. Les fours sont chauffés<br />

aux des foyers gazogènes. Le foi' provenant de<br />

la fonte refondue et débarrassée de son carbone est<br />

martelé sous des pilons plus ou moins puissants;<br />

réchauffé au rouge blanc soudant dans des fours<br />

spéciaux il est envojé aux laminoirs où il prendra<br />

sa forme marchande. 1 fauL voir la grande halle qui


contifint les nombreux laminoirs quand presque<br />

tous CCS appareils, petits et grands, sont en travaiL<br />

Ici c'est une tige cylindrique, là une masse prismatique<br />

régulière ou en T, ailleurs une lame; tout<br />

cela sort en s'allongeant de deux cylindres qui semblent<br />

vomir une barre de fe)'; tout cela disparaît,<br />

pour reparaître une ou deux fois avec une plus<br />

grande longueur; et les lames, les tiges, les barres<br />

arrivées à leur l'orme définitive, toujours rouges,<br />

viennent s'étaler sur un grand planchi'r métallique<br />

les unes à côié des autres d'où elles seront reprises<br />

pour être débitées, pliées, coupées ou sciées en<br />

bouts égaux, puis transportées sur vagonnets, tout<br />

cela par une sérir d'appareils mus mécaniquement,<br />

un ensemble de dispositifs que les ouvriers commandent<br />

et dirigent sans grand elfort. Celte grande<br />

halle si active avec si peu de monde étonne l'observateur<br />

par son étendue, ses chocs métalliques<br />

bruyants, le grincement des scies qui coupent le fer<br />

avec des fusées d'étincelle?, mais le point de vue le<br />

plus frappant est à coup stir la puissance du travail<br />

qui y est produit.<br />

C'est l'aciérie qui est la partie la plus neuve de<br />

la grande usine; les pr--miers appareils y ont été<br />

mis en marche en 1869. Sans vouloir-faire ici la<br />

théorie de la fabrication de l'acier, rappelons que<br />

l'acier peut être considéré comme de la fonte incomplètement<br />

décarburée, et que Bessemer est le<br />

premier qui ait proposé de pratiquer la décarburation<br />

partielle de la fonte à l'aide d'un courant<br />

d'air envoyé en temps convenable dans la masse en<br />

fusion recueillie directement à la coulée du haut<br />

fourneau. Le cubilot qui porte son nom et où se fait<br />

la transformation de la fonte en acier est une sorte<br />

de tonneau fermé par un bout, ouvert à l'autre en<br />

un large col qui sert au remplissage et à la coulée;<br />

il est mobile autour de son milieu. A l'intérieur il<br />

est garni d'un revêtement réfractaire, et il reçoit<br />

de nombreuses tuyères qui y peuvent amener le vent<br />

d'une puissante machine soufflante. Quand son grand<br />

axe est vertical, le col vient déboucher à l'entrée<br />

d'une cheminée qui écoule dans l'atmosphère les<br />

bouffées d'air que les tuyères ont lancé dans l'appareil.<br />

Il reste toujours chauffé. Au moment de commencer<br />

une opération, on introduit dans le cubilot,<br />

à l'aide de trémies convenablement disposées, une<br />

assez grande quantité de chaux pour couvrir le fond.<br />

On y verse une grande poche de fonte en fusion<br />

amenée liquide du haut fourneau. On redresse l'appareil<br />

et on donne le vent des tuyères. On entend<br />

alors le fort bruissement de l'air dans la fonte liquide,<br />

et l'on voit sortir du col du cubilot une grande<br />

flamme brillante avec des étincelles. L'air n'a pas<br />

refroidi le métal fondu; il en brûle les éléments<br />

combustibles, notamment le carbone, même un peu<br />

de fer; et l'ingénieur ou le contremaître est habitué<br />

à suivre cette combustion par l'aspect de la<br />

flamme qui sort du cubilot convertisseur. C'est une<br />

opération que l'ivn sait aujourd'hui bien diriger, si<br />

bien même qu'il est possible d'y obtenir un acier de<br />

qualités données. On arrête l'air pour le rendre plus<br />

tard; on incline le cubilot pour l'animer d'un mouvement<br />

de va-et-vient qui agile et mêle sa masse<br />

fondue; on y prend un échantillon d'essai; on y<br />

ajoule lel ou tel autre profluit, ferro-manganèse,<br />

fonte siliciée, etc., desliné à changer les propriétés<br />

de l'acier; et quand le résultat voulu est alteint, on<br />

incline li'gèrement et graduellement le cubilot pour<br />

en faire couler la scorie d'abord, et ensuite l'acier<br />

fondu. Ci4te coulée est une des plus belles opérations<br />

métallurgiques; elle s'accompagne de belles étincelles<br />

étoilées produites par de minces parcelles<br />

SUPPLÉMENT — PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E. 275<br />

d'acier brûlant à l'air; elle met en œuvre les ressources<br />

de la mécanique pour assurer le mouvement<br />

du cubilot qui se vide lentement, celui du réceptacle<br />

où tombe l'acier et qui ira verser ensuite son<br />

contenu dans une série de lingolières placées autour<br />

de lui.<br />

, Le four Martin est un second type des appareils à<br />

fabriquer l'acier ; il permet la coulée d'une masse<br />

bien plus considérable du métal que le Bessemer et<br />

il offre un autre genre de curiosité. C'est un four à<br />

sole horizontale que l'on est parvenu à porter et à<br />

tenir à une température très élevée grâce à l'emploi<br />

des combustibles gazeux produits par les fours gazogènes.<br />

Avec le charbon lui-même brûlé directement<br />

et chaufl'ant par sa flamme, on pourrait à peine<br />

atteindre sur une certaine étendue une température<br />

de 1 000 à 1 200 degrés. Avec les gaz produits par<br />

le combustible, brûlé lentement et en masse épaisse,<br />

et dont on peut à volonté multiplier l'accès et activer<br />

la combustion par l'air, on obtient une température<br />

de 1 500 à '1 800 degrés à laquelle l'acier reste en<br />

fusion et s'obtient homogène.<br />

Si le Bessemer a pour annexes nécessaires une<br />

puissante machine soufflante et un moteur, le four<br />

Martin a besoin de fours gazogènes en nombre suffisant<br />

pour assurer sa haute température.<br />

L'acier produit en moyens ou en gros lingots doit<br />

être forgé ou travaillé ; il l'est sous les marteainpilons.<br />

L'atelier qui contient ces engins est l'un des<br />

plus curieux par la masse des appareils et le poids<br />

des pièces qui en sortent. Les ponts roulants, les<br />

grues de toutes sortes, les presses hydrauliques, les<br />

accumulateurs à eau, tout est disposé pour remuer,<br />

retourner, élever, déplacer, transporter des pièces<br />

de plusieurs milliers de kilogrammes. C'est là qii'est<br />

la fabrication des plaques de blindage et des tourelles<br />

pour les cuirassés. C'est là qu'est le géant du<br />

travail, le n}arteau-pilon de cent tonnes qui a fait<br />

l'admiration de tous les visiteurs de l'Exposition de<br />

1889. Il faut lui voir marteler un gros hngot d'acier;<br />

le lingot chauffé dans un four y est pris par une<br />

grue qui l'amène sur l'enclume du pilon; !et:l!an<br />

voit bientôt le marteau, cette énorme 'masse de<br />

cent mille kilos, le frapper, le serrer, le forger<br />

comme s'il s'agissait seulement d'une petite loupe<br />

de fer.<br />

On reste émerveillé de la puissance dont l'hommie<br />

dispose quand il peut mettre à profit toutes les ressources<br />

de la science.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

lue Siam et sa capitale.<br />

IIARADCOURT.<br />

Les limites du Siam ont beaucoup varié à diverses<br />

époques de son histoire ; et aujourd'hui même,<br />

à l'exception de la frontière occidentale, les autres<br />

lignes de démarcation ne sauraient être lr;icées d'une<br />

manière bien exacte, la plupart des frontières étant<br />

occupées par des tribus plus ou moins indépendantes.<br />

D'après de récentes évaluations, la longueur<br />

des États siamois atteindrait à peu près quatre cent<br />

cinquante lieues; sa largeur varierait depuis quelques<br />

kilomètres jusqu'à cent soixante-dix lieues.


Depuis qiielt|ue temps, sm tout depuis les guerres<br />

de Chine et de Cocbiiichine , on a l'ail grand bruil<br />

du Siain en Eniope, et sur la loi des traités de coiiimerue<br />

et de paix, plusirurs représentants de la<br />

France et de l'Angleterre y ont fondé des maisons<br />

de commerce, llallieureusemenl il y a eu beaucoup<br />

de déi'eptions. Le fait est que les négociants ont des<br />

concurrents dangereux dans les mandarins, et même<br />

dans les princes (jui accaparent la plus grande partie<br />

du riz et du sucre, brandies prnicipales du commerce,<br />

et l'expédient sur leurs jonque.i et leurs nombreux<br />

navires; de plus, le pays n'était pas préparé<br />

au changement qui s'est opéré tout à coup dans ses<br />

lois, et n'a encore guère cultivé que pour sa propre<br />

consommation; eu outre, la populalion est peu<br />

noiuln-euse, et le Siamois est paresseux. La culture<br />

est 'en grande parlie entre les mains des Chinois,<br />

gens plus Liborieux, mais dont l'immigration s'esl<br />

détournée depuis quelques années pour se porter eu<br />

Australie, en Californie, à Singapour et dans quelques<br />

autres contrées floris^anles.<br />

Le royaume deSiarn mérite cerlainement toute la<br />

réputation de beauté dont il jouit; cependant c'est<br />

j articulièrement dans les montagnes que la nature<br />

porte un véritable cachel de grandeur.<br />

Les environs de Bangkok son!, à perte de vue,<br />

aus.si plats que les poldera de la Hollande. La ville<br />

elle-même repose tur un archipel d'ilôts vaseux que<br />

le bras principal, ou thalweg du Ménam, découpe en<br />

deux sictions. Celle de droite n'a guère droit qu'au<br />

litre de fauhoury, car les huiles du peuple, les jardins<br />

et les marais y domine nt. Les pagodes et les<br />

di:ineures des grands y sont rares. Sur la rive gauche<br />

du fleuve, au contraire, la ville proprement dite,<br />

enluuréede murailles crénelées et flanquées de loin en<br />

loin de tours et dè bastions; couvre un espace de deux<br />

lieues de circuit. Entre les deux sections, des milliers<br />

de boutiques, flottant sur d^s radeaux, s'allongent<br />

sur deux rangs en suivant les sinuosités du fleuve<br />

(jiie sillonnent en tous sens d'innombrables embarcations.<br />

L'animation qui règne sur les eaux est la<br />

première chose qui frappe le voyageur pénétrant au<br />

: soin de cette capitale par la voie du Ménam. Bientôt,<br />

fîK L'INSTRdCT!ON PRIMAIRE.<br />

son attention esl attirée parla vue des palais royaux<br />

et des pagodes, projetant dans les airs, an-dessus<br />

de l'élernolle verdure de la végélalion tropicale,<br />

kmrs lléches dorée?, leurs dûmes vernissés, leurs<br />

hantes pyramides, sculiitées à jour, découpées en<br />

guipures et rellélant tous les rayons du soleil, toutes<br />

les couleurs du prisme sur leur revêtement de cristaux<br />

et de porcelaines. Celte architecture des Mille<br />

et une Nuits, la variété infinie des éditices et des<br />

costumes, indiquant la diversité des natimalités<br />

groupées sur ce point du globe, le son incessant des<br />

instruments de musique et le bruit des représentations<br />

scénicpies, tout cet ensemble est, pour l'étranger,<br />

un spectacle aussi nouveau qu'agréable au premier<br />

abord.<br />

En outre, ici, — auire impression étrange, — pas<br />

de bruits de voitures ni de ('hevaiix; pour vos affaires<br />

ou vos plaisirs, vous êtes obligé de descendre ou remonler<br />

la rivière en bati au. Bangkok est la Venise<br />

de l'Orient; on n'y entend que le bruit des rames,<br />

celui des ancres, le chant des matelots ou les cris<br />

(les rameurs qu'on tiomuie cipayes. La rivière tient<br />

lieu de cours et de boulevards, et les caiiaux remplacent<br />

les rues. Un observateur n'a de choix dans<br />

ce pays qu'entre deux positions : s'accouder sur son<br />

balcon, ou glisser mollement sur l'eau couché au<br />

fond de son canot.<br />

On ne peut refuser au fleuve le beau nom qu'il porte<br />

— Ménam — Mère des eaux, car sa largeur, aussi bien<br />

que sa profondeur, permettent aux navires du plus<br />

fort tonnage d'effleurer ses rives sans danger; les<br />

vergues s'accrochent aux branches; les oiseaux folâtrent<br />

en chantant au-dessus des agrès, et les insectes,en<br />

quantité prodigieuse,bourdonnent nuit et jour<br />

sur le pont; le paysage est, en outre, des plus pittoresques<br />

et des plus beaux. De distance en distance,<br />

des maisons s'élèvent sur les deux rives, et dans<br />

le lointain on aperçoit de nombreuses constructions.<br />

Nous rencontrons u n grand nombre de canots,<br />

et c'est avec une dextérité incroyable qu'hommes,<br />

femmes ou enfants dirigent ces légères embarcations.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

PRÉPARATION AUX EXAMENS PROFESSIONNELS<br />

ÉPREUVES ORALES ::U BREVET SUPÉRIEUR<br />

LECTURE E XPLIQUÉE D 'UX A UTEUR 1-RANÇAIS.<br />

lia IBru;fère.<br />

DÏSCOUBS DE ILÉCEPTION A L'ACADLIML, FRANÇAISE.<br />

(Ed. Rébelliau, p. 528).<br />

Un autre, plus égal que Marot el jjltis ' o(Hc que Voiture, a<br />

îc jeu, le tour et la naïveté de tous lesi de"\ : il instruit en badinant,<br />

persuade aux hommes la vetlMp;i i'or-gane des liétos,<br />

rikîve les petits su:els jusqu'au subiinie : lurnine nniciue dans<br />

son genre d'derire; toujours original, soit -^u'il inveale, soit<br />

DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />

qu'il traduise; qui a été au delà de ses modèles, modèle luimême<br />

dif/icile â imiter.<br />

Celui-ci passe Juvéna!, atteint Horace, semble créer les pensées<br />

d'autrui et se rendre propre tout ce qu'il manie; lia,<br />

dans ce qu'il emprun'e des autres, toutes les yrâces de la nouveauté<br />

et tout le mérite de rinvention. Ses vers, lorts et harmonieux,<br />

laits de génie, quoique travaillés avec art, pleins de<br />

traiis et de poésie, seront lus encore quand la longue aura<br />

vieilli, en seront les deruiei's débris ; on y rcmanjue une cHlique<br />

sûre, judicieuse et innocente,s'il est permis du moins de<br />

dire de ce qui est mauvais qu'il est mauvais.<br />

Cet autre vientaprèsun hotnme loué, applaudi, admiré,dont<br />

les vers volent en tous lieux et passent en proverbe, qui<br />

prime, qui rèf^ne sur la scène, qtii s'est emparé de tout le théâtre<br />

: il ne l'en dénossèile [las, il est vrai; mais il s'y établit avec<br />

lui : le monde s accoutume en voir faire la comijaraison.<br />

Quelques-uns ne soulTienL i)as que Corneille, le gran i ('orneille,<br />

lui soit préleré; quelques autres, qu'il lui soit égalé :<br />

ils en appellent à l'autre siècle; ils attendent la lin de quelques


vieillards qui, touchés indifféremment de tout ce qui rappelle<br />

leurs proniiéres années, n'aiment peut-êlre dans OEdipc que le<br />

souvenir de leur jeunesse.<br />

Que dirai-je de ce pei'sonnage qui a lait parler si longtemps<br />

line envieuse critique, el qui l'a l'ail taire; qu'on admire malgré<br />

soi, qui accable par le grand nombre et par l'éminence de<br />

ses talcntsV Uiateur, htsloi-ien, théologien, philosophe, d'une<br />

rare érudition, d'une pins rare éloquence, soit dans ses entretiens,<br />

soit dans ses écrits, soit dans la chaire ; un défenseur de<br />

la religion, une lumière de l'Eglise, parlons d'avance le langage<br />

tie la po.'^térilé, un Pèi'e de l'Iiglise : que n'est-il point? iS'omniejï,<br />

Messieurs, une vertu qui ne soit pas la sienne?<br />

Tonohi*rai-je aussi votre dernier choix, si digne de vous?<br />

Quelles choses vous furent dites dans la jilace où je me trouve I<br />

je m'en .souviens; et, après ce que vous avez entendu, comnieutosé-jc<br />

parler'Comment daignez-vous entendre? Avouonsle,<br />

on sent la force et l'ascendant de ce rare esprit, soit qu'il<br />

prêche de génie et sans préparation, soit qu'il prononce un uiscburs<br />

éludiéet oratoire, soit qu'il explique ses pensées dans la<br />

convi'rsation : toujours maiti e de l'oreille et du cœur de ceux<br />

qui rr-coutent, il ne leur permet pas d'envier ni tant d'élévation<br />

ni tant de facilité, de délicatesse, de politesse : on est<br />

assez heureux de l'entendie, de senlir ce qu'il dit, et comme il<br />

le dit; ou doit être content de soi, si l'on emporte ses réllcvions<br />

et si l'on en profite. Quelle grande acquisition avezvous<br />

faite en cet homme illustre ! A qui m'associez-vous?<br />

Pour bien comprendre ia portée du discours que La<br />

Bruyère prononça à l'Académie française le lundi 15 juin<br />

169"), jour où il'y fut reçu, et de la très violente préface<br />

qu'il y mit lorsqu'il le publia dans la 8° édition de ses<br />

Cnraclères, il faut se représenter dans quelles circonstances<br />

il fut élu à l'Académie et prononça cetle harangue.<br />

On en verra le détail dans la Notice biographigue de l'édition<br />

de M. Rébelliau (p. V à Vil), et dans les notes dont il a<br />

accompagné le Discours et sa Préface. Tout se ramène à<br />

deux points : LaBi uyére avait contre lui, d'abord, tous les<br />

ennemis personnels que l'esprit satirique de ses caractères<br />

lui avait faits, au premier rang desquels il faut<br />

compter un journal, le Mercure galant. Il avait conlre<br />

lui, en second lieu, le parti des modernes qu'il avait assez<br />

fort maltraités dans son chapitre Des ouvrages de l'esprit.<br />

On était alors au fort de la querelle des anciens et des<br />

modernes. Voici en deux mots de quoi il s'agissait.<br />

Charles Perrault, dans un poème du Siècle de Louis le<br />

Grand et dans des dialogues ihlitulés Parallèles des anciens<br />

et des modernes, avait soutenu que les écrivains<br />

finançais du xvu' siècle étaient supérieurs aux écrivains<br />

de l'antiquité grecque et latine, que l'esprit humain est<br />

en perpétuel progrès, et que la poésie et l'éloquence<br />

allaient se perfectionnant comme les arts, les sciences<br />

et la morale. Il attaquait nommément quelques-uns des<br />

anciens des plus admirés, Homère, Pindare. Avec Perrault<br />

marchait Fontenelle. Boileau détendait les anciens,<br />

soutenait qu'ils avaient donné presque dans tous les<br />

genres les œuvres les plus parfailes, et qu'on ne pouvait<br />

faire mieux que de les imiter : c'était l'esprit de<br />

son _i4?-f poétique, composé bien avant que la querelle<br />

eût éclaté, et c'est la thèse qu'il reprit dans ses Réflexions<br />

sur Longin, oti il s'attacha surtout à justifier Homère et<br />

Pindare. Il avait de son côté Racine, La Fontaine, Féiielon,<br />

Bossuet, La Bruyère, en un mot tous les grands<br />

écrivains. Dans son Discours de réceplion à VAcadémie<br />

française, La Bruyèi'e ne nomme parmi les académiciens,<br />

que ces grands écrivains, avec un ou deux autres qui<br />

étaient aussi comptés parmi les défenseurs des anciens.<br />

De là, les colères qu'il excita dans le parti des modernes,<br />

I auquel se trouvaient appartenu- au reste la plupart de<br />

ses ennemis personnels.<br />

Ce discours si attaqué avait pourtant un grand mérite :<br />

il surtait de la banalité ordinaire des harangues académiques.<br />

Elles étaient communément remplies par des remerciements<br />

hyperboliques à la compagnie, dont La<br />

Bruyère nous donne une idée plaisante dans sa Préface<br />

(p. 512-515), par les éloges du roi, du cardinal de Richelieu,<br />

du chancelier Sèguier, de l'académicien auquel succédait<br />

le récipiendaire, et les trois premiers éloges étoulfaient<br />

assez l'ré(iuemment le quatrième. Quelques académiciens<br />

au xvn° siècle ont essayé d'éviter l'insignifiance<br />

traditionnelle du discours de réception ; Bossuet, Fènelon<br />

parlèrent de la langue française, du style, de la littérature.<br />

La Bruyère, très iiigénieusement, substitue a l'éloge<br />

eniphaiique du corps académique, l'éloge p'ersoimel des<br />

principaux membres : et il noua a ainsi laissé quelques<br />

portraits littéraires, qui en quelques traits nous représentent<br />

le génie des meilleurs écrivains du temps. C'est<br />

SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. m<br />

à ces portraits que nous allons nous attacher aujourd'hui.<br />

L.iSGUE ET STïi.E. — Ligne 2. Le tour et ta naïveté. Le<br />

tour désignait au xvn° et au sviii» siècle ia façon jiersonnelle<br />

de saisir une idée pour la présenter, pour en faire<br />

saillir ou la grandeur ou l'agrément. La naïveté, c'est le<br />

nalurel. Ndif est élymologiquement idenlique à natif :<br />

l'un est de formation populaire, et l'autre de formation<br />

savanle.<br />

Ligne 6. Il faut notei' ici la struclure de la phrase, le<br />

relatif très éloigné de son antécédent. La Bruyère, pour<br />

ne pas alîaiblir ton style, évile de répélei- comme nous<br />

ferions l'antécédenl homme, ou un synonyme. Ici comme<br />

loujours, la l'orme est exirèmement n'availlée; La Bruyère<br />

fait de la langue un emploi à la fois très liardi et très<br />

savant. 1 pousse volontiers aux dernières limites de la<br />

correclion et de l'usage, pour accroître le pittoresque ou<br />

l'énergie. Ici, voulant faire des portraits, il vise à la concision<br />

extrême, incisive et saisissante ; ce sont comme<br />

de peliles médailles qu'il grave; pour la netteté et le<br />

relief des figures, il ne faut pas un trail, un mot inutile.<br />

Ligne 8. Passe : nous dirions plus volontiers aujourd'hui<br />


278 MANDEL <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

SUJETS TRAITÉS<br />

CERTIFICAT D'APTITUDE AU PROFESSORAT DES<br />

ÉCOLES NORMALES PRIMAIRES ET DES ÉCO­<br />

LES PRIIVIAIRES SUPÉRIEURES.<br />

Psjicliiologîe applsqnée à la science<br />

de l'éducation.<br />

Sujet proposé.<br />

Apnès avoir établi qu'il n'existe dans l'enseignemenl<br />

qu'une méthode digne de ce nom, la méthode active,<br />

celle qui'donne à l'esprit l'impulsion et l'éveil, un pédagogue<br />

contemporain a dit: « Faire agir, voilà le grand<br />

précepte de l'enseignement ».<br />

Appréciez celte maxime et montrez, si vous l'acceptez,<br />

coranient vous la mettriez en pratique dans renseignement<br />

littéraire des écoles normales.<br />

Sujet traité.<br />

'Qu'iest^ee que' faire agir l'enfant? Selon nous, c'est<br />

l'habituer à réfléchir, à penser, c'est-à-dire l'exercer à<br />

obserrer attentivement les personnes et les choses, à<br />

rapprocher, à comparer, à combiner entre elles les idées<br />

acquisesf; en un mot, c'est faire de lui l'instrument de sa<br />

propre éducation.<br />

indiquons en deux mots les avantages de cette méthode.<br />

Li'enlant, que son maître excite et dispose à l'action<br />

dôBt' l'esprit est sans cesse en éveil, ne peut manquer<br />

d'acquérir des connaissances aussi nombreuses que solidas-:<br />

nombreuses, car sa curiosité est incessamment ten^.«ai<br />

haleine ; .solides, car les idées qu'il doit à l'énergie.'<br />

personnelle de sa pensée, étant vraiment siennes,<br />

deaveurent en lui, ne se dissipent pas au premier soufl6:<br />

comme les notions passivement acquises et leur<br />

durée, pour l'ordinaire, égale leur clarté.<br />

En outre les facultés intellectuelles, grâce à cette gymnastique<br />

constante, se développent rapidement. De même<br />

qïi'eB.B'exerçant les muscles se fortifient, de même l'esprit,<br />

lorsqu'il ett appelé régulièrement à déployer son<br />

activdté naturelle, devient plus alerte et plus souple.<br />

La méthode .'ctive ne contribue pas moins à fortifier<br />

la volonté. Un ei.fant qui de bonne heure a été élevé d'après<br />

ces' principes, se montre plus tard un homme d'initiative<br />

et de: ressources, qui ne se déconcerte pas en présence<br />

des difficultés, qui sait vite prendre son parti. Il apprend<br />

à ne eomptCT qtie sur soi, à se tirer seul d'affaire dans<br />

lee passes difficiles. Sa volonté, fortement trempée par<br />

UD.e:telle discipline, a vite acquis cette ténacité, cette<br />

énergie si nécessaires pour triompher dans les luttes<br />

incessantes de la vie.<br />

Est-oe d'ailleurs par une sorte de miracle qu'il faut<br />

faire jaillir de l'enfant l'action, cette source bienfaisante î<br />

Pointidu tout, c'est l'inertie et la passivité qui répugnent<br />

à l'enfant, qui l'ennuient, qui le tourmentent, qui contraignent<br />

sa nature. Mais agir, mais se mouvoir, il en a<br />

besoin comme de respirer. Et nous ne parlons pas seulement<br />

de l'activité et du mouvement physiques; nous<br />

parlons aufsi de l'activité et du mouvement intellectuels.<br />

Chez l'entant, et encore ehcz l'adolescent., comme il est<br />

facile de vérilier ce mot de Fénelon que la curiosité du<br />

jeune âge est « comme un penchant de la nature, qui va<br />

au-devant de l'instruction » I<br />

Quelques pédagogues prétendent que la méthode active<br />

n'est pas^ sans inconvénients, qu'elle est lente et se prête<br />

peu à 1 enseignement collectif. iN'ous leur répondons,<br />

1° avec îlontai^'ne, « qu'il vaut mieux que l'enfant ait une<br />

tête bien faite que bien pleine », c'est-à-dire que le nombre<br />

des connaissances n'a qu'une importance secondaire ;<br />

2° ou aucune méthode n'est Irréprochable, et que celle-là<br />

s adaptant mieux que toute autre à de jeunes esprits, est<br />

la mieux apiTopriée à l'école primaire et à l'école normale.<br />

Jlais quittons ces généralités peut-être un peu trop<br />

connues» Depuis J. J. Rousseau, qui l'a prônée avec tant<br />

d'éloquence, et non sans exagération (car il efface<br />

vraiment trop le rôle du maître), les apologies n'ont pas<br />

manqué, de cotte méthode qn'anjourd'liui on appelle<br />

« active ». Voyons, dans le détail, comment on pourrait<br />

la mettre en pratique dans renseignement littéraire des<br />

écoles normales.<br />

he j)rofesseur, selon nous, y devrait laisser une grande<br />

part d'initiative aux éléves-maîtres, ne pas leur imposer<br />

d'autorité, les idées, les doctrines qu'il a reconnues<br />

comme vraies. Il doit « les faire trotter devant lui »,<br />

sauf à les remettre dans le droit chemin, s'ils s'égarent.<br />

I.ors même qu'ils feraient fausse route, ils n'auraient pas<br />

pour cela perdu leur temps. Le professeur redressera<br />

leurs erreurs en leur montrant en quoi ils ont mal observé,<br />

mal jngé. Ce sera le meilleur moyen de les prémunir<br />

contre leur précipitation et leur trop grande vivacité.<br />

Donc peu ou point de ees cours dictés que les élèvesmaîtres<br />

reproduisent sans penser ; quelques sonunaires,<br />

quelques exposés clairs et succincts, des inteirogations<br />

nombreuses, pressées et variées, destinées à mettre de<br />

la vie et de l'inlérêt dans les leçons: telle doit être la<br />

méthode générale.<br />

Examinons les procédés particuliers à employer pour<br />

chaque matière du progranune: la lecture, la grammaire<br />

la composition française, l'histoire et la géographie.<br />

En littérature le professeur doit proscrire ces jugements<br />

tout faits que les élèves ne comprennent pas toujours<br />

et qu'ils seraient fort embarrassés de justifier par des<br />

exemples. Il les exercera au contraire à trouver par leur<br />

réflexion propre les divisions principales d'un morceau, à<br />

en saisir par eux-mêmes l'enchaînement, la succession,<br />

l'ensemble. Il les amènera à découvrir la justesse des déductions,<br />

l'élévation de la pensée, la richesse et l'élégance<br />

des figures, la netteté de l'expression, la propriété<br />

des termes. Pour cela il devra rendre son enseignement<br />

suggestif, enhardir les élèves à exprimer leurs idées<br />

personnelles et ne pas rebuter ceux qui font des réponses<br />

fausses ou absurdes.<br />

La grammaire elle-même, d'ordinaire si peu attrayante,<br />

peut, si elle est bien enseignée, communiqueràl'enteignement<br />

de l'animation et du mouvement, et être goûtée<br />

des éléves-maîtres. Il sulfirait pour cela que le professeur,<br />

au lieu de faire des leçons en forme, astreignit les<br />

élèves à foi'muler par le moyen d'exemples appropriés,<br />

les définitions et les règles les plus usuelles, qu'il s'appliquât<br />

à leur faire trouver la raison des prétendues<br />

anomalies de la langue, et qu'il les exerçât à chercher,<br />

soit dans le langage courant, soit dans les auteurs classiques,<br />

des exemples d'application des principales règles.<br />

Mais de tous les exercices littéraires, celui qui est le<br />

plus propre à faire agir l'esprit est sans contredit la<br />

composition française. Elle met en œuvre à la fois les<br />

facultés les plus différentes : mémoire, jugement, imagination,<br />

raisonnement. Encore faut-il savoir en provoquer<br />

le jeu. Le professeur y réussira en proposant aux élèvesmaîtres<br />

des sujets qui obligent à réfléchir ; il exclura<br />

ceux qui ne font appel qu'à la mémoire et à l'érudition;<br />

ceux aussi qui n'ont guère de portée intellectuelle ou<br />

morale; il ne donnera pas de « matières s, trop longuement<br />

exposées et laissant trop peu à chercher. C'est ainsi<br />

que pourra se développer chez les élèves l'esprit d'invention<br />

; c'est ainsi également qu'ils apprendront à composer,<br />

au vrai sens du mot, c'est-à-dire à mettre dans<br />

l'orde le plus convenable les matériaux une fois trouvés<br />

et en faire un tout.<br />

La correction des devoirs n'est pas moins profitable<br />

au travail de la pensée. Au lieu de critiquer froidement<br />

les passages défectueux et de se borner à dicter ensuite<br />

un corrigé du sujet, le professeur s'adressera au jugement,<br />

à la raison, à l'imagination des élèves, et leur<br />

demandera à eux-mêmes de donner leur opinion sur le<br />

.plan tuivi dans telle copie, de discuter le choix et la<br />

valeur des argumonls, la justesse des idées, etc., puis,<br />

il les invitera à proposer un plan détaillé du sujet résullanl<br />

des observations faites et dos indications données<br />

au cours de la correction.<br />

Un mot sur l'histoire, riuoique cette étude ne soil, peutêtre<br />

pas comprise dans 1 enseignement littéraiie proprement<br />

dit. C'e.-t ici suitout que la tentation est grande de<br />

laisser inactif l'esprit des élèves. Est-ce le faire agir en<br />

effet que d'entasser daus leur mémoire, comme on le<br />

fait encore si souvent, une interminable et indigeste


liyrielle de batailles, de traités, de rois et de dates ?<br />

Voilà le Iriomplie de l'enseignement passivement donné,<br />

passivement reçu ! 11 faut y renonçai' à tout priï. N'apprenons<br />

aui élèves que ce qui importe, et ce qui importe<br />

n'est pas si long. Demandons-leur d'apprécier les<br />

faits; voyons, en les interropreant, s'ils comprennent les<br />

causes et les eiïets des grands événements historiques,<br />

de croisades, de la Révolution française, etc. Donnons-<br />

'leur enfin des sujets de composition liistorique qui les<br />

forcent à faire le sacrifice d'une pariie de leur savoir,<br />

pour garder celle-là seule qui est appropriée à la question.<br />

Enseigner, c'est choisir, a-t-on dit. Il n'est pas<br />

moins vrai, il l'est plus peut-être, il est, en tout cas,<br />

conforme au précepte que nous avons à développer, de<br />

dire : a enseigner, c'est faire choisir ».<br />

En résumé le professeur d'école normale, sans faire<br />

dégénérer les leçons en amusements, en exercices puérils,<br />

et sans jamais abdiquer son autorité, laissera une<br />

part, et la plus plus grande possible, à l'activité des<br />

élèves-maîtres, dans l'enseignement littéraire.<br />

Ceux-ci plus tard ne communiqueront d'énergie intellectuelle<br />

et de namme à leurs petits écoliers, que ce qu'ils<br />

en auront apporté de l'école normale. Une machine ne<br />

peut que fabriquer des machines : à la vie seule appartient<br />

le privilège de produire la vie.<br />

Copie de M. Villard, revue par H. D.<br />

M athématiqucs.<br />

Problème 1. — Connaissant l'hypoténuse a d'un<br />

triangle rectangle ABC et le rayon du cercle inscrit,<br />

trouver les côtés x et y de l'angle droit.<br />

t'<br />

N \<br />

Fig. 1.<br />

SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 279<br />

A' H I X<br />

Solution. — Du centre 0 du cercle inscrit, abaissons<br />

les rayons de contact OE, OF, OG; nous aurons<br />

CG = AC — AG = a: — r,<br />

lîF = AB — AF = ^ — î',<br />

et, par suite,<br />

BC = a = BE-f-EC = a;-I-y — 2)-,<br />

ou (1) x + y ^ a + lr.<br />

Si l'on joint à cette équation celle que donne le tliéoréme<br />

de iPythagore,<br />

(2) X- -f j/- = a^,<br />

on aura à résoudre par rapport à a; et y, les équations<br />

(-1) et (2).<br />

Elevons l'équation (1) au carré, nous aurons :<br />

c'est-à-dire, à cause de (2),<br />

+ i/' + -^i/ = o" -|- 4?'' -j- 4ar,<br />

(3) Ixy — 4)-- -(- iar.<br />

Retranchant (3) de (2), il vient<br />

x'^ "h = d" — 4''" — 4aî',<br />

c'est-à-dire,<br />

[x — yY = a® — ir- — iar,<br />

(4) X — y z=zsja- — ir- — iar •<br />

Ajoutant (1) et (4), il viendra<br />

2a; = a + 2r -)- — 4r^ — iar,<br />

et, retranchant (4) de (1) l'on a,<br />

2y = a -r ïr — ^a- — ir* — iar.<br />

Autrement. — Comme l'on a :<br />

xy = 2)-- -}- Iar,<br />

x + y — a + lr,<br />

X et y sont les racines de l'équation du second degré<br />

(5) a- — [a 2r) % -f- 27-' Iar = 0,<br />

dont les racines sont<br />

ou bien<br />

î = o-j-2r=bv/(a-j- 'ir)- — — V,ar,<br />

a -f- 2r \/a- -|- ir- -|- 4a?- — 8î'- — ^ar,<br />

î '<br />

c'est-à-dire<br />

a-l-2r±\/o- — ir'^ — iar<br />

(6) ; 2 '<br />

Ces deuï solutions ne donnent pas deux triangles<br />

distincts ; c'est le même triangle, ayant les même côtés,<br />

mais orientés autrement.<br />

Solution géométrique. — Nous avons vu que<br />

par suite,<br />

CE = CG = X — )•,<br />

BE = BF = y — r,<br />

• BG = X -i- !/ — 2r.<br />

Si donc nous prenons, sur le prolongement de BA, la<br />

longueur AI égale à AC, nous aurons<br />

BI = .-B -f 1/ = BC 2)-.<br />

I! en résulte que l'angle AIC est égal à 43". De là l'on<br />

déduit la construction suivante :<br />

Prendre sur une droite indéfinie BX, la longueur BH<br />

égale à l'hypoténuse donnée a, puis à la suite, prendre<br />

m égale au diamètre du cercle inscrit; faire l'angle AIN<br />

A<br />

égal à ^ droit; du point B pour centre, avec a pour<br />

rayon, tracer un arc de cercle; cet arc rencontre la droite<br />

IS en C; si, de ce point, sur AB, l'on abaisse la perpendiculaire<br />

CA, l'on aura en BA et AC les deux côté': de<br />

l'angle droit cherchés.<br />

11 y a une seconde solution, car la droite tracée à 45°,<br />

sur BI par le point I, coupe la circonférence dont le<br />

centre est B et le rayon égal à a en un second point C;<br />

on obtient ainsi le triangle A'C'B qui satisfait aux conditions<br />

de l'énoncé, mais qui n'est pas différent du triangle<br />

ABC.<br />

Condition de possibilité. — Pour que le problème soit<br />

possible, il faut que le cercle BC soit coupé par la droite<br />

IN inclinée de 45" sur BX et menée par le point 1. La distance<br />

de ce point I au centre B étant égale à<br />

BU-f 111 = a-f 2r,<br />

il faut que a surpasse la moitié de la diagonale du carré<br />

construit sur BI, ou que l'on ait<br />

OU<br />

c'est-à-dire<br />

a>5(« + 2'-)v'2.<br />

2a > (a -1- 2r) \/2,<br />

a(2—V/2)>2i'V'2-


280 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Ainsi le problème n'est possible que si<br />

r < ^ a.<br />

'• bVi^,<br />

ou bien<br />

ir-h -f- 'îb-r > b-h,<br />

ce que l'on peut écrire,<br />

(7) h {b- — h'') < Wh-,


1° Si b c^lr, ou b- 1 iiiéi?alilc (7) sera toujours<br />

snlisraite, car le second membre de l'iiiégalilé est positif<br />

el le premier est négatif.<br />

'2° Si b > 2r, il faut, pour que les racines soient réelles,<br />

que l'on ait<br />

, ^ Uhh<br />

< T= T-J'<br />

b- — 4r-<br />

Quand la condition de réiilité des racines sera remplie,<br />

ces deux racines de l'équation (5) seront positives, car<br />

leur produit et leur somme sont posilifs.<br />

5° Si i = 2r, la condilioii de réalité (7) est toujours<br />

remplie: on trouve daus ce cas<br />

et<br />

rh<br />

y = r-i '<br />

%rh<br />

r- -(- /i-<br />

SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 281<br />

•.sitvh)-<br />

BREVET SUPERIEUR<br />

Composition française<br />

Sujet proposé.<br />

E . BORAT.<br />

« Catherine II, czarine de Russie, écrit à Diderot pour<br />

lui offrir de lui acheter sa bibliolhéque. A cette occasion,<br />

elle fait l'éloge de la France et de ses écrivains et particulièrement<br />

de ceux du xvm" siècle dont les noms retentissent<br />

dans toute l'Europe. »<br />

Sujet traité.<br />

d 31. de Voltaire m'a appris. Monsieur, que vous désiriez<br />

vendre votre bibliothèque : je viens vous exprimer<br />

mon dessein de l'acquérir. Depuis longtemps, je travaille<br />

à doter mon pays des richesses littéraires de l'Europe;<br />

je ne saurais avoir une meilleure occasion d'augmenter<br />

ma collection des chefs-d'œuvre de la langue française,<br />

car votre bibliothèque est aussi complète que choisie.<br />

Vous poserez les conditions qu'il vous plaira, elles sont<br />

acceptées d'avance, mais vous me permettrez aussi de<br />

vous en imposer une : c'est que vous conserverez la garde<br />

de vos livres; vous en serez le bibliothécaire. Voilà, j'espère,<br />

uiie affaire conclue.<br />

Maintenant, Monsieur, parlons de votre prochain voyage<br />

à Saint-Pétersbourg; il ne vous est plus permis de le<br />

dilferer, je n'accepterai désormais aucune excuse. Ah!<br />

que je voudrais vous avoir près de moi ! Vous n'ignorez<br />

pas quelle immense tâche m'incombe, quels efforts j'ai à<br />

faire pouf continuer l'œuvre de mon illustre prédécesseur,<br />

Pierre le Grand. Un esprit comme le vôtre, un génie<br />

universel comme le vôtre me serait du plus grand secours<br />

: vous m'aideriez à civiliser la Russie; nous ferions<br />

ensemble des projets de lois et de réformes ; vous seriez<br />

mon conseiller. Qu'est-ce qui peut vous retenir en l'Yance?<br />

On vous y persécute, on y brûle vos livres, vous êtes sans<br />

cesse menacé de la Bastille. Ici, vous aurez le droit de<br />

tout dire et de tout publier, vous siégerez dans mon académie,<br />

vous serez universellement lionoi'é, estimé, on<br />

rendra justice à votre génie. Vous serez traité, non pas<br />

seulement comme ug étranger de distinction, mais comme<br />

un homme tel que vous doit l'être par une reine amie<br />

des philosophes.<br />

Puis, dans nos moments de loisir, nous étudierons ensemble<br />

l'admirable civilisation de la France; nous parlerons<br />

de ses artistes et surtout de ses écrivains. Vous<br />

m'aillerez à goûler la sublimité de Corneille, l'éloquence<br />

do Pascal et de Bossuel, l.i grâce do liacine, la logique<br />

de Boileau. la naïveté de ha Fontaine. Vous m'e.xplicjuerez<br />

Rabelais, Montaigne et tous vos vieux auteurs. Enlin et<br />

surtout, nous lirons les belles œuvres do votre siècle;<br />

vous me ferez mieux comprendre vos admirables a Pensées<br />

philosophiques » el votre « Lettre sur les aveugles n,<br />

vous m'initierez à la critique de l'art, dont vous êtes le<br />

créateur, nous ferons une nouvelle édition de l'Encyclopédie,<br />

de cet ouvrage colossal dont vous revient tout<br />

l'honneur. Nous méditerons les pensées profondes de<br />

M. de Montesquieu sur la politique, ses ouvrages historiques<br />

où l'histoire se trouve pour la première fois étudiée<br />

au point de vue philosophique et nous nous délasserons<br />

en lisant M. de Voltaire qui excelle dans tous les<br />

sujets.<br />

Je compte aussi sur vous. Monsieur, pour donner à ma<br />

noblesse l.- goût et l'amour de l'étude. Elle est ignorante,<br />

elle ne connaît pas ces nobles délassements dmil jouit<br />

l'élite de votre société parisienne, je veux parlur de ces<br />

salons littéraires où se rencontrent les esprits les plus<br />

distingués de votre pays et qui exercent une si grande<br />

iniluence sur le développement des talents. Je voudrais<br />

bien en voir créer un ici ; mais cela ne peut avoir lieu<br />

qu'avec votre concours. Venez donc à ma cour, venez,<br />

vous m'aidei'ez à mieux comprendre votre nation, que<br />

j'aime et que j'admire entre toutes, vous me rappellerez<br />

sans cesse le modèle que je copie pour civiliser mes<br />

Etats. »<br />

Mlle REVIL<br />

(Haute-Garonne).<br />

Mathématiques.<br />

Problème 1. — Un quadrilatère ABCD inscrit dans<br />

un cercle de rayon R a deux côtés csnsécutifs égaux au<br />

rayon : AB = AD = R, et sa surface équivaut à un carré<br />

donné m-.<br />

Calculer les deux autres côtés ainsi que les diagonales<br />

de ce quadrilatère.<br />

Quelle est la disposition de la figure daus le cas parti-<br />

r \ 9 SR^v/s,<br />

culier ou m' = — 4<br />

Quel est le maximum de la surface?<br />

Calculer celte valeur maximum à moins de 1 décimètre<br />

carré près, en supposant que le rayon R soit égal à<br />

5 mètres.<br />

Solution. — Soit AB = AU = R deux côtés consécutifs<br />

du quadrilatère inscrit .\RCD; soit C le quatrième sommet<br />

qu'il faut déterminer de telle sorte que ia surface<br />

ABCD soit équivalente à m-. La surface de ce quadrilatère<br />

se cempo-^e des triangles ABl) et BCD; la surface du<br />

premier est facile à évaluer ; on a, en ell'et<br />

ABD = 2ABl = BIXAI,<br />

et comme BI est la moitié du côté du triangle équilatéral<br />

inscrit et que<br />

OI = AI=


282 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

nous aurons<br />

ADD:<br />

R \/5 R _ R'-i y/s,<br />

La somme des surfaces des deux triangles ABD et RCD<br />

étant égale à tii^, nous aurons<br />

Surf. = —<br />

mais la base de ce ti'iangle est<br />

BD = R \/5;<br />

sa hauteur Kl sera donc égale-au quotient<br />

o R-\/3<br />

r-_m^s/5 R<br />

R \j5 31^<br />

Si donc nous menons par le point K situé à celte distance<br />

de point I une parallèle à BI), cette parallèle coupera<br />

la circonférence 0 en deux points C et G' symétriquement<br />

placés par rapport au diamèira AE; chacun de<br />

ces points répondra à la question et sera te quatrième<br />

sommet du quadrilatère cherché. On aura ainsi deux<br />

solutions symétriques ; savoir<br />

ABCD et ABC'D.<br />

Condition de réalité. — 11 faut que la hauteur Kl soit<br />

moindre que El, ou que<br />

ou bien que<br />

ce qui revient à<br />

m^\/5 R ^ 5<br />

3R 4 a<br />

\/5<br />

5R<br />

7<br />

< 1 ^ .<br />

V/5R^<br />

7R-<br />

Quand la surface donnée m- est égale à \J':<br />

points C et C se confondent avec le point E, extrémité du<br />

diamètre AO, et le quadrilatère ABCD est maximum. Il se<br />

compose alors des deux triangles ABU et BED symétriquement<br />

placés par rapport au diamètre AO.<br />

Cas particulier. — Si l'on a<br />

« 5R2 \Jl<br />

m- =—-—*<br />

4<br />

l'expression trouvée plus haut pour Kl se réduit à<br />

ou bien à<br />

3R=V/3<br />

4<br />

5R 4<br />

5 .R_R<br />

5 ^ - 4 - 2 '<br />

«t l'on voit que les points I et K sont symétriquement<br />

placés par rapport au centre de la circonférence. La figure<br />

est alors un demi-hexagone régulier dont IJ, A, B sont<br />

les trois premiers sommets.<br />

Calcul de la surface maximum. — Calculons l'expression<br />

7v/3 RS<br />

à moins d'un décimètre carré prés, ou bien avec une<br />

erreur absolue moindre que 100<br />

R = 5'<br />

L'expression à calculer est<br />

et comme<br />

;4<br />

X25: 700 \/3<br />

lu '<br />

= 44 (environ),<br />

les<br />

l'erreur absolue commise sur sera 4t fois plus forte<br />

que l'erreur absolue commise sur \/5. 11 résulte de là<br />

qu'il suflit de calculer à moins do<br />

\<br />

4 'm '<br />

et nous satisferons à cette condition en le calculant à<br />

•1<br />

moms de et en prenant<br />

10 000<br />

\/3 = l,7 320.<br />

Ou voit ainsi que la surface maximum du quadrilatère<br />

est<br />

^Xl,7S20,<br />

10<br />

7x173,"20 12124<br />

' lu lu<br />

,^ = 75°">,77.<br />

Problème 2. — Résoudre et discuter les équations<br />

suivantes dans lesquelles x, y, z sont des inconnues<br />

réelles et positives,<br />

(1)<br />

(2)<br />

(3)<br />

On sait que<br />

« + !/ — s = 2a,<br />

+ =<br />

m {x-\-ij) = xy.<br />

a — 1, m = 12.<br />

Solution. — Eliminons z entre ces trois équations ;<br />

pour cela, de (1), nous tirerons<br />

z = x y — 2a;<br />

élevant au carré cette valeur de 2 et substituant dans (2),<br />

nous aurons<br />

+ y'- %- — 'îxy -<br />

kax iay — 4a® = 'îxy,<br />

iax — 4a!/,<br />

c'est-à-dire, en divisant tous les termes par 2,<br />

(4) xy = iax -|- ^ay — 2a-,<br />

c'est-à-dire,<br />

(2') 2aa: -j- 2a)/ — xy — 2a^.<br />

De même, si nous portons dans (3) à la place de xy sa<br />

valeur (4), il vient<br />

mx -|- my = 2aa; -j- 'îay — 2a®,<br />

ou<br />

(3') (m — 2a) x-\- (m — 2a) y -j- 2a- = G.<br />

Sous n'avons donc plus qu'à résoudre par rapport à x<br />

et y les équations (2') et (5'). L'équation (5') donne<br />

et l'équation (2'),<br />

c'est-à-dire.<br />

xy.<br />

x-\-y-.<br />

xy.<br />

'ia^<br />

2a — m<br />

••1a[x -{-y) — 2a®,<br />

xy.<br />

4a5<br />

2a — m<br />

la-m<br />

2a — m<br />

- 2a®,<br />

Il s'ensuit que x et y sont les racines de l'équalion du<br />

second degré en U<br />

2a® ^ 2rt®ni<br />

:0.<br />

2a. 'la — m<br />

Ses racines sont<br />

a-<br />

TJ =<br />

2a- • m<br />

•i/<br />

V {'la — 7 ^la ' • m


ou<br />

c'est-à-dire<br />

(5)<br />

„ a^± a\/a^ — 'im (2« — m]<br />

'2a — m<br />

D = a<br />

a ± \Jlm- •— fkarn -j- a- _<br />

2a — m<br />

Dans l'exemple proposé<br />

m = -12, a = 7 ;<br />

nous aurons donc<br />

par conséquent,<br />

et<br />

„ „ 7 ±V'288--4.7.1'^ + 49.<br />

(J — 7 "RT 1<br />

7±v/337 —356.<br />

U = 7x 1 -i-i<br />

7. = ^ = 28,<br />

7 — 1<br />

SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 283<br />

:21.<br />

J = a; -|- î/ — 14 = 35.<br />

Aiiirement. — On eût pu résoudre les équations numériques<br />

en substituant les nombres dans (2') et (3') ; on<br />

eût obtenu ainsi<br />

iix -f- 14î/ — xy = 98,<br />

et<br />

a; -f- y = 49.<br />

On en eut déduit<br />

y œi/ = 14x49 —98,<br />

xy = 49 (14 — 2) = 388.<br />

Ainsi œ et y sont les racines de l'équation du second<br />

degré,<br />

Y® —49V+ 588 = 0,<br />

dont les racines sont<br />

ou<br />

y 49±\/49<br />

a: = 28,<br />

î/ = 21.<br />

Discussion — Supposons que a ait été donné (a = 7) ;<br />

cherchons les valeurs que l'on peut attribuer à m pour<br />

que les valeurs de x et y soient réelles et positives.<br />

D'abord, pour que les racines de l'équation (5) soient<br />

réelleSj il faut que l'on ait<br />

2wi® — iam + a- > 0,<br />

et, comme les racines obtenues en épialant à zéro le premier<br />

membi-e de cette inégalité, sont<br />

m'= a 1 = ^ = 11,95.<br />

„i" = a^^=^=2,050 5,<br />

il faudra que m soit extérieur aux racines et que l'on ait<br />

7» >11,93,<br />

ou bien<br />

m < 2,030 5.<br />

On voit donc que la valeur 711 = 12 doit fournir des<br />

racines réelles.<br />

Pour que ces racines soient positives il faut que leur<br />

produit<br />

la-in<br />

et leur somme<br />

soient positives.<br />

2« — HJ<br />

2rt-<br />

2a — m<br />

Il faudra donc que l'on ait<br />

m < 2a,<br />

ou<br />

m


284<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

La Yalcur actuelle du payement do 8000' au bout de<br />

•1 mois sera donc<br />

Calculons de la même manière la valeur actuelle du<br />

troisième payement : soit a' la valeur actuelle d'un payement<br />

de 1' effectué à cette époque; nous devons avoir<br />

a ' x 5 x 2<br />

lOUx'lii<br />

, 1 200 + 10<br />

1' = a'<br />

1200 '<br />

d'où<br />

, •! 200<br />

" ""1210*<br />

La valeur actuelle du troisième payement sera donc<br />

On trouverait de même pour les valeurs actuelles des<br />

pavements qui suivent<br />

et leur somme'peut s'écrire<br />

«""«'xrSïï-<br />

8O00'xi|g.<br />

«nnn _i 1 200 , 1 200 1 200 , 1 200 , 1 200\<br />

"1- 1 205 1 21U 1 215 1 2^0 1 2-25) '<br />

ou bien<br />

8000x 1200<br />

+ - ^ V ^ 1 2251<br />

ou bien encore :<br />

riôà 1215 12^ "*•<br />

9600000 ( 5 ^ + ^<br />

1 '205 1210<br />

1 1 \<br />

1215 1 220/ "<br />

Réduisons ces fractions ordinaires en décimales : nous<br />

aurons<br />

1<br />

1200<br />

= 3,000833 3<br />

1<br />

1205<br />

= 0,0008299<br />

1<br />

1215<br />

= 0,000 8230<br />

1<br />

1220<br />

= 0,000 819 7<br />

1<br />

1225<br />

= 0,000 8163<br />

0,()0i 948 G = somme des fractions.<br />

Produit par 9 600 000 = 47 506,50.<br />

Telle est la somme des valeurs actuelles des six premiers<br />

payements ; cette somme doit être égale à la valeur<br />

actuelle du payement unique effectué au bout du temps<br />

inconnu, x, exprimé en mois. Cette dernière valeur, b,<br />

est telle que l'on ait<br />

b + hx = 48 000<br />

100x12<br />

d'où l'on tire<br />

b = 48 000 X 1 200<br />

1 200 4- 5x<br />

L'équation du prob'éme est donc<br />

48 000 X 1 200<br />

8 000 X 1 200 X 0,004 948 6 =<br />

1200 -\- Sx '<br />

ou, après simplifications,<br />

on déduit de là<br />

0,004948 6 =<br />

1 200 + ^x =<br />

1200-1-5X '<br />

0<br />

0,U4 948 0'<br />

1 200 + 5 ^ . = ,<br />

1 200 -I- 5œ = 0 X10» X 0,000 202 00,<br />

1 200 -1- 5a: = 1212,36.<br />

On en déduit<br />

5a: = 12,36,<br />

X = 2»«'-,47,<br />

.r = 2°''i',14l".<br />

E. BUIUT.<br />

Sciences pliysi


liquide incolore, d'une odeur très vive, il bout à —10°<br />

sous la pression atmospliéi'ique ; dans le vide la température<br />

s'abaisse jusqu'à — 08°.<br />

Eu faisant évaporer rapidement par un courant d'air<br />

sec do l'acide sulfureux liquide dans lequel plonge un<br />

tube contenant du mercure, on obtient en quelques minutes<br />

la congélation du mêlai; le mercure solide ressemble<br />

à l'élain; on peut le marteler, l'aplatir; on opère<br />

avec un marteau en bois.<br />

Propriétés chimirjiics. — L'acide sulfurique éteint les<br />

corps en combustion. L'hydrogène décompose l'acide sulfureux<br />

et donne suivant les conditions où il réagit de<br />

l'eau et du soufre ou bien de l'hydrogène sulfuré.<br />

Lorsqu'on lait passer dans un tube chauffé au rouge<br />

un mélange de SO- et de 1 on oblieut du soufre :<br />

IP-1-80^ = 2110-h S.<br />

Si l'on fait réagir de l'hydrogène naissant sur de l'acide<br />

sullureux, il se forme de l'hydrogène sulfuré, ou acide<br />

sulfhydrique<br />

SO--f-51I = 2IIO-l-HS.<br />

Cette réaction est utilisée dans l'industrie ; elle permet,<br />

en effet, de vérilier si les laines et les soies blanchies<br />

par l'acide sulfureux ont été bien lavées, c'esl-à-dii'e complètement<br />

débarrassées du gaz acide, i'our cela on introduit<br />

un pelit écheveau de la laine ou de la soie blanchies<br />

d'ans un appareil à hydrogène; s'il reste sur les libres de<br />

l'acide sulfureux, il se dégagera du flacon de l'hydrogène<br />

chargé d'acide sulfhydrique que l'on reconnaît facilement<br />

avec un papier imprégné d'acétate de plomb : le<br />

papier noircit, car il s'y est formé du sulfure noir de<br />

plomb.<br />

L'oxygène ne se combine pas directement avec l'acide<br />

sulfureux; il faut pour délernaiiier cette oxydation une<br />

cause extérieure produisant de la chaleur.<br />

Si l'on fait passer un courant d'acide sulfureux et<br />

d'oxygène sur de la mousse de platine légèrement chauffée<br />

on obtient de l'acide sulfurique anhydre; cette synthèse<br />

est due à 11. Sainte-Claire Dtiville.<br />

L'oxydation de l'acide sulfureux se produit lentement<br />

à l'air sous l'influence de l'humidité; c'est pourquoi la<br />

dissolution d'acide sulfureux dans i'eau aérée ne ^e conserve<br />

pas longtemps. C'est aussi grâce à cette oxydation<br />

que l'acide sulfureux qui se dégage des cheminées<br />

d'usine, est transformé par le brouillard en acide sulfurique<br />

qui brûle et noircit la végétation. Le même phénomène<br />

se produit sur les champs de bataille oii la combustion<br />

de la poudre a produit de l'acide sulfureux.<br />

L'acide azotique transforme rapidement l'acide sulfureux<br />

en acide sulfurique d'après la formule :<br />

S02 Vf AzO-'.lIO = SOVIIO-I-AzO».<br />

C'est ia réaction fondamentale de la préparation de<br />

l'acide sulfurique dans les chambres de plomb.<br />

Le chlore en présence de l'eau détermine aussi l'oxydation<br />

de l'acide sullureux.<br />

Les matières colorantes sont décolorées par l'acide sulfureux<br />

; ainsi des violettes exposées au gaz sullureux,<br />

ou trempées dans la dissolution deviennent toutes<br />

blanches en quelques minutes. Dans ce cas la couleur<br />

n'est pas détruite, puisque en trempant ces violettes<br />

blanchies dans de l'ammoniaque, elles deviennent vertes;<br />

on sait que les violettes ordinaires prennent cette même<br />

couleur verte sous l'influence de l'ammoniaque. On admet<br />

que l'acide sulfureux a formé un composé blanc avec la<br />

matière colorante de la violette.<br />

Il est des cas oii la matière colorante est détruite par<br />

l'acide sulfureux.<br />

Usages ; L'acide sulfureux sert au blanchiment des<br />

étoffes d'origine animale comme la soie, la laine, des<br />

plumes d'aul:ruche, de In paille, des éponges, de la colle<br />

de poisson à enlever les taches de fruit.<br />

Il sert aussi à éteindre les feux de chi-minée; à combattre<br />

les maladies de la peau, comme l'acarus de la gale;<br />

à mécher les tonneaux, pour éviter le développement<br />

des ferments.<br />

A l'état liquide il sert à la fabrication de la glace, pro-<br />

CGCIB PictGt»<br />

l'our blanchir des écheveaux de laine ou de soie, on<br />

les trempe dans l'eau, puis on les suspend dans une<br />

chambi^e appelée soufroir où on fait brûler du soulre sur<br />

du cliarbon allumé, on ferme hermétiquement.<br />

SUPPLÉMENT. — PARTIE S COLAIRE 285<br />

Pour éteindre les feux de cheminée on jette un ou deux<br />

kilogrammes de fleur de soufre sur le feu de lacheininée;<br />

on en ferme l'ouverture au moyen d'un drap mouillé;<br />

on prend ce drap tendu par le milieu et on lui donne un<br />

mouvement de va et vient, afin de faire monter le gaz<br />

sullureux dans le canal de la cheminée; la combu-tion<br />

de la suie s'arrête dés que l'acide sulfureux ari'ive au<br />

contact de la paroi.<br />

LANGUES ViVANTES<br />

Gorrij;és des exercices d u n " 1 7.<br />

Thème allemand (!""• degré).<br />

Scr Zxîan nuf ïictt 3(nttUctt.<br />

BOTJRXIQUE.<br />

®er Drtan ift etn n)iitl)enber SBinb, bent meifteng<br />

9îegen, Sonnerfc^lage, jutoeileit ©rbbeûeit ttnb<br />

immer bie fiirt^tborflen, bie jeïfJorenbften Umftonbe Se»<br />

gteiten, wetdje bie SBinbe Bcreintgen îiDnncn.<br />

foigt niif b os IeBI)afte, gidnjeube Sii^t ber Iietgen<br />

eiue oïïeê Der^iiïïeiibe, tiefe 9îad)t; aitf bie ipïadjt eineê<br />

alleâ beleBeitben bie Debe bc§ trourig[ten<br />

5S3inter§. SBciume, fo ait wie bteSBeIt, itierben oiiâ bem<br />

©obcn genîfm unb bie fefleftett ©ebiiube<br />

bieten iit einem SCugenbtide mir noc^ ctneu £ritmmcr=<br />

^itfen bar. ® a w o boê Sluge mit SBo^Igefotteu ii))ptge,<br />

girune §ltget Betrac^tete, b a erblidt nian nur not^ jer»<br />

ftiirte spftansttngen unb graulidje §o^len. Ungliitflic^e,<br />

Bon affera eutblogt, beugen fic^ weinenb iiber Seidj»<br />

nante ober fu(^eu t[)ve SSerroonbtett mtter ben Eriim»<br />

tnern auf.<br />

Version allemande (i"" degré).<br />

IIISTOIBE DU VIEUX LODP (fin).<br />

• « Oh ! les cruels ! s s'écria le loup en entrant dans une<br />

colère extrême. « Eh bien ! je veux donc aussi mourir<br />

comme leur ennemi, avant que la faim ne me tue; car<br />

ils ne cherchent que cela ! » Il coui'ut faire irruption dans<br />

les demeures des pâtres, terrassa leurs enfants, et fut<br />

noii sans grand'peiiie assommé par les bergers. Alors le<br />

plus sage d'entre eux dit : « Nous avons pourtant eu<br />

tort de pousser à bout le vieux brigand et de lui ôter<br />

tout moyen de se convertir, quelque tardive et forcée que<br />

fiit cette conversion. »<br />

Thème allemand (2° degré).<br />

^•tmt i>ott ScUiflité an<br />

(g^oi-tlegung.) ,<br />

®tefe Simone, bie jebermann mit Çurc^t crfiltlt, btefe<br />

Sriicîe bei Sloignon, worunter man Unredjt tl)ate burc^<<br />

jufa^ren, ouc^ «enn man oite SJorjt^têmofregeln ge^^<br />

troffen t)ot : etit SBirbeltoiiib rairft etnen ï)efttg oit eiiteit<br />

«Pfeiïer; bitrd) wetdjeS ÎSunbcr [etb tt)r nidjt in einem<br />

éfitgenblid 5erfd)mettert luorbeu unb erti'uuîen! S'cf)<br />

lann beit ©ebonten md)t ertrageit, e t raad)t mtd) fc^aits<br />

bevn, irnb bin barilbet; bot @d)ïC(ïen auS bem @d)lafe<br />

oufgefafiren. Çinbeft b u immer uod), bog bie 3î^onc<br />

nid)t® ift al8 SBaffer,? @))rirf) aufric^tig, eridjrecEte bic^<br />

ber uat)e, uuuermeibltd)e Kob uid)t? SBirft bu nid)t etit<br />

aubreS 2)lnl etwnS meniger n)ag[)alfig fein? aSirb eiu<br />

foM)cê St&euteuer bir bie ®efal}ren nid)t in iljrer 5ÎBtrf=<br />

liil)feit seigcit? $ u t)aft bod) 3uin lueuigffeit ®ott fiir<br />

beiiie 9lettuitg gcbautt. 3'd) lueiucêtljeitê biu iiberjengt,<br />

bag bie SOÎeiieit, bic td) jebeu S ag fiir bid) [jabe Icfeit<br />

taffen, biofeê SSimbet beunrît Tjabeu, u nb id) biu Oott<br />

bautbarer bafiir, bcijj cr bid) bteêmal gerettet tjnt, afô<br />

bafiir, bag er inid) l)at nuf bie ïSSeft fommcu falfciT.


286<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

Version allemande (2° degré).<br />

BATAILLE DE LEIPZIG. MORT DE GUSTAVE ADOLNIE.<br />

Cependant l'aile droite des Suédois, commandée par le<br />

roi lui-même, avait al.taqué l'ennemi. Dès le pn'mier<br />

choc de leur pesante masse, les cuirassiers finlandais<br />

dispersèrent les légers escadrons polonais et croates qui<br />

étaient contigus à cette aile, et dont la déroute communiqua<br />

la peur et le désordre au reste de la cavalerie.<br />

Dans cet instant, ou annonce au roi que son infanterie<br />

est repoussée au delà des fossés, et que son aile gauche,<br />

horriblement inquiétée par l'artillerie ennemie postée<br />

près des moulins à vent, commence également à plier.<br />

Avec une prompte résolnlion, il charge le général llorn<br />

de poursuivre l'aile gauche des Impériaux, déjà battue,<br />

et il s'élance à la tête du régiment de Stenbock, pour<br />

réparer le désordre de sa propre aile gauche.<br />

(A suivre.)<br />

Thème anglais (l" degré).<br />

Beer is the drink in greatest use in ail the norlh of<br />

Europe and of France. Its manufacture is rather complicated.<br />

Beer is an infusion of fermented barley, that has been<br />

aromatized with hops.<br />

The barley that is to serve to the infusion is first<br />

spread in a wide loft, copiously watered, then left to<br />

itself. It germinates as if it were buried in the ground.<br />

When the small roots have begun to shoot from each<br />

grain, the germination is stopped by making the grains<br />

get dry in a drying stove, and what they caH malt is<br />

obtained. Malt is then germinating barley.<br />

The hrewer or beer-maker then takes the malt, and<br />

introduces it into a big vat inio which he pours boiling<br />

water. After having brewed for an hour the mixture<br />

of barley and water, the whole is left alone during two<br />

hours, and it is drawn off. The infusion is made : it<br />

bears the name of wort.<br />

Version anglaise (l" degré).<br />

Les animaux l'es plus divers se ressemblent par bien<br />

des points.<br />

D'abord, tous les animaux naissent, vivent et meurent;<br />

de plus, ils peuvent tous se mouvoir à volonté.<br />

Quelques-uns, comme l'huître, et d'autres que vous ne<br />

connaissez peut-être pas, sont attachés au sol et ne sauraient<br />

se déplacer; mais ils mettent d'eux-mêmes en<br />

mouvement certaines parties de leurs corps : l'huître<br />

ouvre et ferme sa coquille, quand elle le veut.<br />

Les animaux, enlin, sont sensibles, c'est-à-dire capables<br />

de souffrir. Ceux-là mêmes qui ne savent traduire<br />

leur douleur par aucun gémissement, ressentent vivement<br />

les blessures qu'on leur fait.<br />

Puisque tous les animaux vivent, se meuvent et sentent,<br />

il faut qu'ils aient tous, à l'intérieur du corps, des organes<br />

qui les fassent vivre, qui leur permettent d'accomplir<br />

des mouvements et de ressentir la douleur : ils<br />

doivent donc se ressembler en bien des points.<br />

Thème anglais (2" degré).<br />

It is thrdugh our tempers that we please or displease.<br />

Most men imagine that there is no acting upon one's<br />

temper. They say : " I was born such, " and think<br />

this excuse gives them a right to exercise no watch over<br />

their own selves. The only right that accrues to such<br />

empers is assurediy to be displeasing.<br />

Men owe nothing to you but in proportion as you<br />

please them. The rules for pleasing are to forget one's<br />

self, to bring people to talk of what interests them, to<br />

make them pleased with themselves, lo set them o/f, and<br />

to acknowleclge in them such parts as ail do not grant<br />

them. They think you give what other men refuse to<br />

them; and you, in some way, create a merit in them<br />

when you raise them in the opinion of others.<br />

Let your address tender friendship and invite it from<br />

others. You cannot be an amiable man unless you know<br />

vvliat Iriendship is. Us pari it is to mend Ihe vices of<br />

Society, by softoning ujisociable tempera, or bi'iiiging<br />

doivi) Ihe çroud and settiiig ibom lo Uieir proper places.<br />

Ail tlie duties of honesty are implied in those of perfect<br />

friendship. •<br />

Version anglaise (2° degré) [suite].<br />

Le tout est soigneusement recouvert de coiiris roseaux<br />

verts, qui font de la fosse un piège caché. Gomme les<br />

haies ont fréqiiemment environ un mille do long et qu'à<br />

leurs extrémités, l'écartement est d'une longueur i peu<br />

prés égale, une tribu faisant un cercle de trois ou quatre<br />

milles autour du pays adjacent jusqu'à l'ouverture, et le<br />

refermant petit à petit, est presque sûre d'y pousser une<br />

grande quantité de gibier. On chasse alors les animaux<br />

avec de grands cris, jusqu'à la partie étroite du hopo,<br />

où des hommes cachés jettent leurs javelines au milieu<br />

des troupeaux effrayés ; alors les animaux se précipitent<br />

en avant, vers l'ouverture qui se présente au point où<br />

les haies convergent, et dans la losse qui se remplit<br />

d'une masse vivante, l.es uns s'échappent en passant sur<br />

le corps des autres, comme un chien du marché de<br />

Smilhfield sur le dos des moutons. C'est une scène<br />

affreuse. Les hommes, fous d'excitation, transpercent les<br />

gracieux animaux avec fureur et volupté : d'autres de<br />

ces pauvres bêtes, accablées sous le poids de leurs compagnons<br />

morts ou mourants, soulèvent de temps en<br />

temps la masse entière en se débattant, étouffées et agonisantes.<br />

Thème espagnol.<br />

(t La madré es viuda, el Sr. Dumeillan era sub-jefe...<br />

yo no se de que ministerio, pero en fin, él era sub-jefe<br />

y dejô, segun creo. cuatro ô cinco mil francos de renta<br />

à su viuda...; la senorita Eugenia ha recibido una muy<br />

bnena educacion; es escelente mûsica; ademàs tiene<br />

alguna cosa que le dejô una tia ; no sé fijamente cuânto..,<br />

çero yo procuraré informarme; no es mal partido, es hija<br />

ûnica... quereis que hable yo en vuestro nombre? —<br />

Quereis jugarme una trastada! Quién diablos os ha dicho<br />

que yo me quiero casar? Es que no se puede hablar<br />

con una seiiorita sin pensar el casarse con ella! »<br />

Version espagnole.<br />

Nous entrons au premier, dans un appartement d'une<br />

hauteur effrayante. C'est tout au plus si je puis distinguer<br />

les moulures du plafond. Nous sommes annoncés par un<br />

vieux laquais, qui a aussi l'air d'avoir pleuré : c'est<br />

peut-être l'habitude de la maison. iSous pénétrons dans<br />

un immense salon, où Bélan, qui fait les honneurs, a<br />

l'air d'un nain au milieu de Patagons. Nous voyons une<br />

série de vieilles ligures : c'est une continuation de la tapisserie<br />

d'où je croyais que Mme de Beausire s'était<br />

échappée. Les hommes sont sérieux, prétentieux, sentencieux;<br />

les femmes pincées, guindées et fardées. Il y à<br />

bien quelques personnes de notre genre, mais elles sont<br />

en petit noinbre. Je présume que Bélan n'aura pas eu la<br />

permission d'inviter beaucoup de ses connaissances Ce<br />

pauvre garçon ne me semble pas à son aise au milieu de<br />

la famille des Beausire; il n'ose pas être gai; il craint<br />

d'être triste; il tourne autour de ses nouveaux parents,<br />

qui ne causent point, de crainte de compromettre leur<br />

dignité.<br />

Version italienne.<br />

Le vicomte de Turenne fut une fois, au beau milieu de<br />

la nuit, attaqué par quelques malandrins qui lui demandèrent<br />

la bourse ou la vie. Turenne leur répondit froidement<br />

: « Vous ne ferez pas grande fortvme, car je n'ai<br />

pas un liard ; ma vie est entre vos mains, mais que gagnerez-vous<br />

à me l'ôter? « Pendant que Turenne était là<br />

à discourir, le chef de ces voleurs lui vit au doigt un<br />

diamant étincelant, et le lui demanda. Mais le vicomte,<br />

qui tenait beaucoup à cette pierre précieuse lui répondit<br />

que s'il voulait la lui laisser, il lui donnerait mille écus.<br />

« Par qui nous ferez-vous payer cette somme, répliqua<br />

le voleur, et comment se lier à votre parole? » « Oh, vous<br />

pouvez vous y fier en toute sécurité; je n'y ai jamais<br />

manqué. Envoyez demain, vers midi, chez moi, et l'argent<br />

vous sera livré sans danger d'aucune sorte pour la<br />

personne qui viendra de votre part, D<br />

{A suivre.)<br />

Thhiie ilalien.<br />

Ippomaco, famoso suoiialore di llauto, non risparmiava<br />

avvertimenti severi a quegli Ira i suoi allievi clie sor-


prendeva a cominettere ([iialche fallo o. a mancare a<br />

qualclie regola délia sua arle. Un giorno uno dei suoi<br />

scolari suouava il llaulo in un crociccliio; suonava mediocremenle,<br />

benclié il popolo clie lo circondava si mostrasse<br />

soddisf'allo di quel concerto. Ippomaco gli si<br />

avvicinô, alferro lo strurnenio e spezzandolo : « Non<br />

vedi, diss' egli, clie il tuo suono non lia attirato l'approvazione<br />

di nessun uonio di gusio, clie i soli uditori Lanio<br />

compiacenti da applaudirti, sono tulli ignoranli in musica?<br />

» li. et J.<br />

SUJETS A TRAITER<br />

CERTIFICAT D'APTITUDE AU PROFESSORAT DES<br />

ÉCOLES NORMALES ET DES ÉCOLES PRI­<br />

MAIRES SUPÉRIEURES.<br />

Psychologie appliquée à la science<br />

de l'éducation.<br />

Montrer l'utilité et aussi l'insuffisance des exemples<br />

dans l'enseignement de la morale. H. D.<br />

Mathématiques.<br />

Problème. — Etant donnés quatre points A, B, C. D,<br />

d'un même plan, on peut, par ces points, faire passer<br />

trois couples de droites (AB,GD), (AC, BD), (AD,BC).<br />

1° Tracer par le point 0, commun aux droites d'un<br />

même couple, une droite Mi\ telle que le point 0 soit<br />

le milieu de la portion MM comprise entre los deux<br />

droites d'un second couple. Examiner tous les cas possibles<br />

et donner le nombre de solutions.<br />

2° Soit 0' le point commun aux droites de ce second<br />

couple ; on représente par a, b, c, d, les distances de ce<br />

ioint aux points A, B, C, D, et l'on propose de calculer<br />

Îa longueur de MN. On suppose, pour ce calcul seulement,<br />

que les droites se coupant en 0' soient perpendiculaires<br />

entre elles.<br />

3° En supposant les quatre points A, B, C, D, situés sur<br />

un même cercle, prouver que le centre de ce cercle se<br />

projette en 0 sur MN. E. B.<br />

BREVET SUPERIEUR<br />

Composition française.<br />

Quel est, parmi les contemporains ou les successeurs<br />

de Molière (au xv£ii" siècle) l'auteur comique que vous<br />

préférez? A. G.<br />

Mathématiques.<br />

ASPIRANTS.<br />

Problème 1. — A une sphère de rayon donné R, on<br />

inscrit un cube; puis on place sur chaque face, en dehors<br />

du cube, une pyramide régulière dont la base est<br />

cette face et dont le sommet est sur la sphère. Expi'imer<br />

le volume du polyèdre formé par la réunion du cube et<br />

des six pyramides.<br />

Problème 2. — Dans une sphère de 8 mètres de<br />

rayon, calculer la surface d'une zone comprise entre deux<br />

cercles parallèles et ayant respectivement pour diamètre<br />

le côté du carré et celui du triangle équilatéral inscrit<br />

dans un grand cercle. — Il y a deux cas à considérer.<br />

ASPIRANTES.<br />

Problème 1. — Une montre qui avance de 5 minutes<br />

par jour a été mise sur l'heure juste à midi. On demande<br />

quelle heure il sera le même jour, quand l'aiguille marquera<br />

S' IS", après midi.<br />

Problème 2. — (;alculer ; 1° Le volume qu'occupent<br />

1000 fr. en pièces d'argent de 2 fr. et de 1 fr. sachant<br />

que la densilè de l'argent est 10,47 et que celle du cuivre<br />

est 8,95. 2° Le volume qu'occupent -1 OOO fr. en or monnayé,<br />

sachant que la densité de l'or est '19,30 et que celle<br />

du cuivre est 8,95. E . BUBAT.<br />

Sciences phy.^iques et naturelles.<br />

Loi de compression des gaz. Manomètres. B.<br />

Les copies seront reçues jusqu'au 25 septembre mclusivetnent.<br />

SUPPLÉMENT. — PARTIE S COLAIRE. 287<br />

LANGUES VIVANTES<br />

Thème allemand degré).<br />

(Brevet supérieur. Aspirantes (Finistère, 1891).<br />

Un jour d'été, pendant que je travaillais à mettre en<br />

ordre quelques observations sur les harmonies de ce<br />

globe, j'aperçus sur un fraisier, qui était venu par hasard<br />

sur ma fenêtre, de petites mouches si jolies, que l'envie<br />

me prit de les décrire. Le lendemain, j'en vis d'une autre<br />

sorte, que je décrivis encore. J'en observai pendant<br />

trois semaines, trenle-sept espèces, toutes difféi-entes;<br />

mais il en vint à la fois un si grand nombre, et d'une si<br />

grande variété, que je laissai là cette étude, quoiquetrès<br />

amusante, parce que je manquais de loisir, et, pour<br />

dire la vérité, d'expressions.<br />

BERNAUDIX DE SAINT-PIERHE.<br />

Versioyi-allemande (1" degré).<br />

@in ^fifftger ©aunerftrei^ itiurbe bor etntgen S£agen<br />

in Si'iiffet Beriibt. ©in fiinfje^nialjriger -Sunge trat iu<br />

einen (Éigorrenlaben unb îaufte eiit '^citî^en £ abaî;<br />

afg er bcjo^fen ioolïte, bemerfte er, bag er nic^t getiug<br />

Oetb bei jid) Ijatte. ®r fagte ju bem Sigorreuljanbler t<br />

„-ScE| |a6e bag @eïb, bas mir mein SDÎeifter gegefiett<br />

^at, in ber SBertjîatt Itegen laffen ; icfj luilt fii^nclt ^uriict»<br />

laufen unb es fiolen. iiâj loffe -S^nen bieS îletne ®e=<br />

ntoibe Ijier, id) bin i m 2[itgenb[tà roteber ba." ® er<br />

^nobe ^atte loum beu Saben bevlaffen, alê ein je^r<br />

Borne|mer §err eintrat wnb ftc^ bon ben t^euerften.<br />

§oUano=Stgarren geben tieg. SBie jufdlltg jtel baB?»<br />

fein SUd auf bnS Bon bem -Sungen 3Utiirf::;:[uîietie<br />

malbe, ïoerdjeg i^in ben Sïitstuf entloite : ,,2)161^<br />

@ott! ®aâ tfl ja ein augerorbentlic^ roert^DoiïeS 5portvat!<br />

SBoâ roofien ©te bafiir | aben? 3d) ge&e 3 '|nen<br />

fofort .taufenb ÇrancS bofilr." ® er Sonfmann errote»<br />

berte, bog i^m baê Sitb nic^t ge^bre, fonbern nur filr<br />

einige SKinuten Bon etnem Se^rltng |ter niebergelegt jet.<br />

(Sc^ïaS folflt.)<br />

(Extrait du Journal allemand pour les jeunes<br />

Français. Paris, Hachette et Cie).<br />

Thème allemand (2* degré.)<br />

Supposez vingt hommes, même honnêtes, qui tous connaissent<br />

et estiment un homme d'un mérite reconnu,<br />

Dorilas, par exemple; louez, vantez ses talents et ses vertus<br />

; que tous conviennent de ses vertus et de ses talents<br />

; l'un des assistants ajoute : « C'est dommage qu'if<br />

soit si peu favorisé de la fortune.—Que dites-vous ? reprend<br />

un autre, c'est que sa modestie l'oblige à vivre sans luxe.<br />

— Savez-vous qu'il a vingt-cinq mille livres de rentes?<br />

— Vraiment! — Soyez-en sûr, j en ai la preuve. » Qu'alors<br />

cet homme de mérite paraisse, et qu'il comparel'accueil<br />

de la société et la manière plus ou moins froide<br />

quoique distinguée, dont il était reçu précédemment.<br />

C'est ce qu'il a fait : il a comparé et il a gémi. Mais,<br />

dans cette société, il s'est trouvé un homme dont le<br />

maintien a été le même à son égard, n Un sur vingt, dit<br />

notre philosophe, je suis content, D<br />

CHAMPFOHT.<br />

Version allemande (2* degré).<br />

©uîtaw 3tî>oH)I)§ Sioi,<br />

(g^otticijung.)<br />

©cin eblc3 8îoê trngt il)n jjfetlfdjncïï liber bie ©ccfs<br />

ben; aûer fdjiuerenuirb ben uadjfotgeiibenSdjiuobronen<br />

ber Uebergaug, n nb nur iueuige 3ùeiter, miter benen<br />

Çrans 3llbert, •Çerjog Bon Sad)ien=Saueuburg, geuannt<br />

mirb, roarcn bcljenb genitg, tljin j ur ©cite 3u bleiben.<br />

@r fprciigte gernben ffîcgeê bcinjenigeit D rte 3u, luo<br />

fetn (yuguoIE ctm [djwerften bcbriiiigt luar, nnb tnbeni<br />

er (etne sSIidc nmljcrfenbet, irgeiib eiite Slijge be«<br />

fetnbfidjen anêsn[})a[)cu, anf bie er ben Stngriff<br />

rid)ten ïBnute, fii!)rt iljn |ciu EnrjeS @efid)t jn nal) a n<br />

bafictbe. (£iu tciifcrUdjer ©cfveitec beiitcvtt, bng bem<br />

Soriibcïfprcngciiben oïteS el)rfnrdjti3Bo(l îptatj raat^t,


288 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />

itnb fdjnctt 6cfic[)tt cv cincm SRiiêEetiev, auf tt)it anjit»<br />

[^tagcn. „Sluf bcn bort fdiicge," viift cr, „ba9 111116<br />

ein Uonict)incr fciu!" Sev ©otbat bviuft ab, uiib<br />

bent jïoniij luirb bev tiiifc 9[rin ;crfrf)inettcrt.<br />

(jyorttc^una folQt.)<br />

Thème anglais n " degré).<br />

Le houHon est une plonte grimpanle dont, les fleurs<br />

consistent en écailles verdâtres disposées en cône. Ces<br />

fleurs onl un goût très amer.<br />

On fait bouillir le moût avec ces cônes de lioulilon, ce<br />

qui lui communique une certaine amertume et un parfum<br />

très agréable;<br />

Après le houblonnage, la bière est prête à entrer en<br />

fermenlation.<br />

Au'liquide, placé dans une grande cuve et refroidi, on<br />

ajoute de la kvure de bière. La levure de bière, c'est le<br />

levain de la bière, qui a le pouvoir de produire la fermentation<br />

de l'infusion d'orge et de transformer son sucre<br />

en alcool.<br />

Quand la fermentation est terminée, ce qui a lieu au<br />

bout de trois ou quatre jours, on soutii'O la bière et on<br />

l'enferme dans des tonneaux. Elle doit être consommée<br />

rapidement, car elle ne se conserverait pas.<br />

Pendant la fermentation, il ^e forme à la surface du<br />

liquide une mousse lourde et épaisse qu'on enlève : c'est la<br />

levure de bière qui servira à déterminer la fermentation<br />

dans les cuvées suivantes.<br />

Version anglaise {l'" degré).<br />

Plants come to life, live and die, as well as animais ;<br />

but tbey cannot move of themselves, and they are not<br />

sensible of pain.<br />

Besides, they almost always have very ii'regular forms,<br />

•which allow tbem to be distioguished, at a single glance,<br />

Irom ail animais.<br />

The slones and soil of ail Idnds form what is callod<br />

minerais Minerais differ from animais and plants in<br />

their neitber living or dying. They can be broken,<br />

pulverized, and their dust thrown to the winds, without<br />

their nature being altered. An animal or plant imdergoing<br />

such trealment mil immediately die and become<br />

an inert body which is no longer an animal or a plant.<br />

Thème anglais (2° degré).<br />

Dans la physionomie des personnages que j'avais sous<br />

les yeux, rien qui traiiît le moindre souci, le plus petit<br />

trouble, le plus faible remords : au contraire, on devinait<br />

au l^ger réngorgement de leur cou, ce légitime<br />

orgueil qui procède du contentement d'esprit ; la gravité<br />

de leur démarche annonçait le calme de leur cœur,<br />

la moralité de leurs pensées ; et dans ce moment même,<br />

où cédant aux molles influences d'un doux soleil, ils<br />

venaient de s'endormir, encore semblait-il que de leur<br />

sommeil s'exhalât un suave parfum d'innocence et de<br />

paix.<br />

Pour moi (l'homme est sujet aux mauvaises pensées)<br />

depuis un moment je maniais une pierre fortement A la<br />

fin sollicité par un malin désir, je la lançai dans la mare<br />

tout à côté.... Aussitôt les trois têtes sortirent bientôt<br />

de dessous l'aile.<br />

C'étaient trois canards; j'oubliais de le dire. Ils faisaient<br />

là leur sieste, tandis qu'assis au bord de la tlaque, je<br />

songeais presque aussi heureux que mes fidèles compagnons.<br />

RODOLPHE TOPFFER.<br />

Version anglaise (2° degré).<br />

THE MOOS.<br />

Queen of the silver bow, by thy pale beara<br />

Alone and pensive I delight to stray,<br />

And watch thy shadow trembling in tli»; stream.<br />

Or mark tlie iloating clouds that cross thy way.<br />

And wiiile I gaze, thy mild and placid light<br />

Sheds a soft calm upon my troubled breast;<br />

And oit I think, fair planet of ihe nigbt,<br />

That in thy orb the wretched may have rost ;<br />

The sulferers of the earth perhaps may go,<br />

Released by death, to thy bonignant sphere;<br />

Imprimerie A. Lahure, 9, rue de Fleurus. — Paris.<br />

Aud the sad.cliililrcji of dcspiiir and woe,<br />

Forgel, in thee llifir cn|) of sori'ow hi're.<br />

Oh, that 1 soon may reacli lliy world sonîiie,<br />

l'oor wearied jiUgrini iii this toillng HCOIIC.<br />

CII.un.oïTiî SMITH.<br />

Thème espagnol.<br />

Je loge rue Meslay dans une grande maison où il y a des<br />

logemcnis iionr tontes les fortunes, et môme pour ceux<br />

qui n'ont pas de foi'tune, où par conséquent celui qui<br />

veille pour gagner sa vie inoiile le même escalier que<br />

celui qui veille pour se divertir ; il monte seulement<br />

beaucoup pins haut.<br />

Je sais qu'il y a dans le haut de ma maison (c'est-à-dire<br />

dans la maison où je loge) de petites chaml'ros lambrissées,<br />

mal cloàes, mal lerniées, où il fume, où l'on gèle<br />

l'hiver, où les rats et les souris viennent chaque nuit<br />

vous rendre visite et que cependant le propi iétaire loue<br />

le plus cher qu'il peut; encore n'y aijmot-il pas tout le<br />

monde et ne veul.-il que des personnes tranquilles.<br />

Version espagnole.<br />

Ya es tiempo de ocuparme de mi ti'aje : no haré mal<br />

en pasar por casa mi madré un poco aiites do la hora;<br />

no quiero que los carruajes nos esperen... pero àlguien<br />

entra en mi casa; ah! es mi port.ero y su mujer; me<br />

traen un gran ramillete de llores. El marido se adelanta<br />

con aire risucno y va à hablarme, pero la mujer le deja<br />

tiempo y me dice.<br />

— Cahallero, pues que esta tan pi'ôximo vuestro casamiento,<br />

nosotros nos alegramos mucho el poder fclicitaros<br />

en este dia, ofreciéndoos este bouquet y n.uestras<br />

enhorabuenas... estas siempre vivas son el simbolo de<br />

vuestra felicidad. que duj arà eternamente.<br />

Tomo el ramillete, les doyuna propina y los despido. Un<br />

dia de bodas no tendria nada de agradable si fuera iiecesario<br />

sufrir muchas fulicitaciones semejantes; en fin, un<br />

carruaje esta abajo, desciendo la escalera, y pasb r.ipidamente<br />

por delante de una fila de cocineras y algunas<br />

comadres de la casa que estân en el zaguan para verme,<br />

como si un hombre que se casa tuviera ese dia la nariz<br />

colocada en otro sitio que de ordinario.<br />

Thème italien.<br />

Le comte de Nassau, l'un des généraux de Charles-<br />

Quint, menaçait Péronne en 1556, et les habitants de<br />

cette ville, dépourvus de foute chose, l'auraient bientôt<br />

abandonnée, si un gentilhomme français des environs,<br />

nommé d'Esturnel, n'eût signalé son zèle pour sa patrie.<br />

Prévoyant les suites funestes que la perte de Péronne<br />

aurait entraînées, il s'y transporta avec sa famille et ses<br />

enfants, et anima tellement ses concitoyens par ses discours<br />

et son exemple, qu'il les eut bientôt déterminés à<br />

se défendre jusqu'à la dernière extrémité. Cet homme<br />

aussi généreux que brave, fit conduire tous les grains<br />

qu'il avait remis chez lui et tous ceux qu'il avait obtenus<br />

de la noblesse du voisinage. 11 y distribua son argent<br />

et celui qu'il avait frotivé dans la bourse de ses<br />

amis. Enfin la valeur, l'activité, l'intelligence qu'il avait<br />

montrées rassurèrent les plus timides. Cette conduite<br />

déconcerta l'ennemi et l'obligea à se retirer après un<br />

mois de siège, pendant lequel il donna quatre fois l'assaut<br />

sans pouvoir se loger dans les brèches, que le canon<br />

avait pourtant fort élargies. Le roi voulaiit récompenser<br />

d'Esturnel, le fit son maître d'hôtel et lui donna<br />

une charge considérable da:^ les finances.<br />

Version italienne.<br />

Ma voi, chi siete? e dove state? lo sono il visconte di<br />

Turenne ed habilo il palazzo Buglione. Il domani uno<br />

di quei ribaldi si reco all'ora prefissa dal maresciallo.<br />

Trovatolo in mezzo ad un circolo di signori e di donne,<br />

gli fece un incbino, e gli disse segretainente ail' orecchio<br />

cli'ei veniva mandate da que' gentiluomini, che gli<br />

avevan regalaio l'anello che teneva in dito. Aile quali<br />

parole sorrideiido il visconte, condusse quel ardito nel<br />

suo gabinetto e gli sborsô i mille scudi. Hitornato poi<br />

nel salone, lasciô trascorrere un buon quarto d'ora, indi<br />

racorito l'avventura alla sna compagnia. Tntti gi idarono<br />

che bisognava tosto inseguirlo. Ha no rispoae Turenne ;<br />

se io facessi arrestar coini, sarebbe lo stesso che rendermi<br />

indegiio délia ripntaziono che mi sono aciiuistato<br />

e cite fino ad ora ho conservato. B. et J.

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