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j 6 0 " Anince.— 9* H^rrîe. — Toni« XXÏX. N® 36 O Septembre f 8f93<br />
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<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
JOURNAL HEBDOMÀDIIIRK<br />
DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES<br />
On s'abonne à Paris, chez MM. HACHETTE et Cle,<br />
libraires-éditeurs, bonlevard Satnt-Gerinain, 99,<br />
et dans les départements, chez tous les libraires. — Le<br />
prix devra être payé d'avance, soit en un mandat sur la<br />
poste, soit en timbres-poste, soit par l'intermédiaire d'un<br />
bureau de poste ou d'un libraire. — Écrire franco.<br />
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FRANCE 6 fr.<br />
Prix du numéro du Manuel 20 c.<br />
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Prix dn supplément : Enseignement primaire<br />
supérieur, enseignement complémentaire ; un numéro de<br />
16 pages par quinzaine ; un an, 5 francs.<br />
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ponr on an. — On ne reçoit pas d'abonnement ponr le supplément seul.<br />
Nos lecteurs recevront avec ce numéro, un Supplément contenant le rapport<br />
de M. GRÉARD, sur la K éforme de l'OrtIiograpIte.<br />
SOMMAIRE<br />
Partie générale<br />
ACTES OFFICIELS CONCEBNANT L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE : Arrêté relatif aux programmes d'enseignement des écoles primaires<br />
supérieures de filles. — Circulaire relative aux commissions d'examen des brevets de capacité. — Personnel<br />
: nominations. — Avis administratifs.<br />
QUESTIONS DE LÉGISLATION ET D'ADMINISTRATION : A propos de la dernière session du Conseil supérieur, svite et fin ( B.).<br />
PÉDAGOGIE : Causeries pédagogiques : Le classement des élèves à l'école primaire (UN I.NSPEGTEDR D'ACADÉMIE).<br />
VARIÉTÉS : Hier et avjourd'hui (A. B.). — A la recherche d'un livre et d'une méthode. (Extrait des Mémoires d'nn<br />
inspecteur primaire.)<br />
CORRESPONDANCE : Questions scolaires (E. B ).<br />
Partie scolaire.<br />
PÉRIODE DES VACANCES : Dictées données dans les examens et concours de l'enseignement primaire. — Corrigés<br />
des devoirs de vacances proposés par le Manuel général', — 5" semaine : 1 " série, cours élémentaire; —<br />
2" série, cours moyen; —5" série, cours supérieur.<br />
SOMMAIRE DU SUPPLÉMENT : K" 18 du Manuel général. — Partie générale. — CIIRONIQDE ; SCIENCES ; Une excursion<br />
de vacances. — Le Creusot (IIARADCOURT). — GÉOIRAPIIIE : Le Siam et sa capitale. — Partie scolaire.<br />
îinT PYnmpnc nrnfp.ssinnnpiR Hfi l'enseiffnement orimaire. ^ Eoreuves orales dn hrpvpt simpripur<br />
: Psychologie appliquée ( _<br />
écoles normales (11. D.). — Mathématiques : Problèmes (E. BDHAT). — Brevet supérieur : Composition française :<br />
Lettre de CalhvTine II à Diderot (A. G.). — Mathématiques : Problèmes (E. BORAT). — Sciences physiques et naturelles<br />
: Acide sulfureux, préparations, propi-iétés, usages (BODRNKIUE). — Langues vivantes : Corrigés des exercices<br />
du n° 17 (B. et J.). — .Sujets à Iraiier : Cerlilicat d'aptilude^ au professorat des écoles normales et des<br />
écoles primaires supérieures : Psychologie appliquée à la science de l'éducation [II. D.). — Mathématiques (E. B.).<br />
Brevet supérieur :i)/a(/témait7ud;s(li. 1!.). — Sciences physiques et naturelles — Langues vivantes et J.).<br />
ARTIÊTÉ relatif aux programmes d'enseignement des<br />
écoles primaires supérieures de filles (18 août).<br />
Le ministre de l'instruction publique, des beaux-arts<br />
et des cultes.<br />
Vu lo déci-et du 2i janvier 1803 portant modification<br />
des articles 30 à 41 du décret organique ;<br />
ÀCTES OFFICIELS<br />
CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT P R I M A I R E<br />
Vu le rèslement d'administration publique sur le<br />
non)bre des heures de service dans les écoles primaires<br />
supérieures, en date du 14 août 1893;<br />
Vu l'arrêté du 18 janvier 18X7;<br />
Vu l'aiTèté du 21 janvier 1893, article 0,<br />
Arrête ;<br />
Art. 1". — La répartition des matières de l'enseigne-
290 <strong>MANUEL</strong> GÉKÉEAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
«lent dans les écoles primaires supérieures de lilles est chef de l'enseignement dans le département et de ren<br />
réglée conformément aux indications qui suivent : forcer le nombre des représentants de l'enseignement<br />
1" Le temps consacré auï cours que devront faire les primairequi doivent naturellement se trouver en majorité<br />
directrices, professeurs et maîtresses adjointes est dé- dans un jury institué pour délivrer des diplômes prit'erminé<br />
par le tableau ci-aprés :<br />
maires.<br />
Nul, en effet, plus que l'inspecteur d'académie, n'a<br />
l'autorité nécessaire pour guider la commission dans se»<br />
NOMBRE TOTAL D'HEURES travaux, pour lui rappeler la nature de l'examen et ses<br />
PAK SEMAINE. limites, l'esprit des programmes et la nécessité de péné<br />
MATIÈRES DE L'EKSEIGSEMENT.<br />
(Enseignement généraL) trer du même esprit les interrogations elles-mêmes. En<br />
prenant part à la correction des premières copies, de<br />
1" année. 2* année. 3* année. manière à fixer la jurisprudence, en indiquant par quelques<br />
exemples le caractère des questions à poser, en<br />
déterminant une échelle de notes qui prévienne les excès<br />
Éducation morale.<br />
d'indulgence comme les excès de sévérité, l'inspecteur<br />
Langue française<br />
d'académie, sans s'astreindre à suivre pendant toute la<br />
Ecriture<br />
•1<br />
session toutes les épreuves, pourra exercer un contrôle<br />
Histoire et instruct. civique.<br />
1 1 efficace et une action directe. Cette action est indispen<br />
Géographie<br />
1 1 sable pour maintenir l'unité des épreuves et assurer<br />
Langues vivantes<br />
3 5 l'application des programmes d'études qui doivent faire<br />
Arithmét. et notions de géom.<br />
•1<br />
•1 loi pour les examens comme pour l'enseignement.<br />
Comptabilité et tenue de livres<br />
1 1 Les commissions d'examen des deux brevets de capa<br />
Sciencesphys.etnat., hygiène<br />
2 2 cité comprennent sept membres au moins. Désormais,'<br />
Broit usuel et économ. polit.<br />
» 1 cinq d'entre eux appartiendront nécessairement à l'ensei<br />
Dessin<br />
5 3 gnement primaire. Cette innovation assure donc au per<br />
Trav. man. et écom. domest.<br />
k 4 sonnel de l'enseignement primaire la représentation à<br />
Gymnastique<br />
-1 1 laquelle il a droit de prétendre.<br />
Chant<br />
•1 1 Le nouveau décret maintient les deux inspecteurs primaires<br />
dans le jury. Il énumère les personnes qui<br />
24<br />
24- peuvent faire partie des commissions des deux brevets<br />
de capacité. Cette énumération rédigée en la forme ordinaire<br />
comprend à la fois le personnel des écoles de<br />
2° Outre les heures consacrées aux cours proprement garçons et des écoles de filles. Aucun doute ne peut exis<br />
41 ts, les maîtresses devront donner, jusqu'à concurrence ter à cet égard, le rapport présenté au Conseil supériem-<br />
du nombre d'heures exigées de chacune d'elles par le ayant formellement dit qu'il serait fait appel au concoiirs<br />
décret portant règlement d'administration publique du du personnel des deux catégories d'établissements. Vous<br />
.14 août 1893, des conférences complémentaires et, après devez désigner tout d'abord le directeur et la directrice<br />
•entente avec la directrice, le temps nécessaire soit pour de l'école normale.<br />
la surveillance des études, soit pour les conseils et di Si, pour des raisons qu'il vous appartient d'apprécier,<br />
rections pédagogiques, soit pour les exercices pratiques vous estimez que le directeur ou la directrice de l'école<br />
'hors de la classe et pendant les études qui comportent noi-male ne peut prendre part aux examens, vous avez,<br />
•ce genre d'exercices (gymnastique, promenades et excur à leur défaut, à désigner un professeur des mêmes écoles,<br />
sions scientifiques, herborisations, horticulture, etc.). ou bien un directeur, une directrice ou un professeur<br />
Art. 2. — L'enseignement est donné conformément des écoles primaires supérieures de garçons et de filles.<br />
aux programmes publiés par le ministère. .<br />
Enfin, vous remarquerez que la présence d'un membre<br />
Ces programmes servent de base à la répartition des de l'enseignement privé est devenue obligatoire.<br />
malières prévues par l'article 57 du décret organique. Les deux autres membres pourront être choisis parmi<br />
•Toutefois, il reste loisible aux prolésseurs d'y apporter, les membres de l'enseignement supérieur ou secondaire<br />
en vue de l'appropriation à l'enseignement des jeunes ou bien parmi les personnes étrangères à l'enseignement<br />
filles, les modifications qu'ils jugeraient nécessaires, si la localité n'offre pas assez de ressources. Je ne doute<br />
particulièrement dans les écoles qui ne sont pas de plein pas que l'administration ne puisse continuer à mettre à<br />
exercice, sous réserve de l'approbation de l'inspecteur profit leur utile concours.<br />
d'académie.<br />
Vous voudrez bien donner connaissance de ces instruc<br />
Art. 3. — Dans les écoles où sera organisé un ensei- tions à MM. les inspecteurs d'académie de votre ressort<br />
^ement professionnel (industriel, commercial ou agri et m'accuser réception de la présente circulaire.<br />
cole), l'emploi du temps et le programme des cours spé Recevez, monsieur le recteur, l'assurance de ma conciaux<br />
seront arrêtés, pour chaque établissement, sur la sidération très distinguée.<br />
proposition de la directrice, les professeurs entendus,<br />
Le ministre de Vinstruction publique,<br />
ipar^l'inspecteiu' d'académie.<br />
des beaux-arts et des cultes.<br />
R. P0IXC.\RÉ.<br />
R. PoiNCAKÉ.<br />
'CIRCULAIRE relative aux commissions d'examen des<br />
brevets de capacité (29 août).<br />
Monsieur le recteur,<br />
La composition des commissions d'examen des brevets<br />
de capacité a été modifiée par le décret du 28 juillet<br />
1893 dont je vous ai adressé un exemplaire.<br />
Au moment où vous allez procéder au renouvellement<br />
a'un certain nombre de ces commissions dont les pouvoirs<br />
annuels ont pris fin, il me paraît néce.'^saire d'appeler<br />
votre attenlion sur le caractère de la réforme<br />
adoplée conformément a l'avis émis par le Conseil supérieur<br />
de l'instruction publique.<br />
Aux termes de l'ancien règlement, chariue commission<br />
nommait son président. En dehors des deux inspecteurs<br />
primaires qui faisaient obligaioiroment partie du jury,<br />
les autres membres étaient particulièrement choisis parmi<br />
les nit mbres de l'enseignement public ou privé ou même<br />
parmi les personnes étrangères à l'enseignement.<br />
Les dispositions nouvelles ont été prises en vue de<br />
concentrer la direction des examens entre les mains du<br />
PERSONNEL. — NOMINATIONS.<br />
25 août. — Conseil départemental du Var. —M. Dilhac,<br />
inspecteur primaire à Draguignan, est désigné pour faire<br />
partie du conseil départemental du Var, en remplacement<br />
de M. Ayme, qui a reçu une autre destination.<br />
10 août. — Titularisation de professeurs d'écoles<br />
normales d'institutrices. — Vu les procès-verbaux de la<br />
commission d'examen des aspirantes au certificat d'aptitude<br />
au professorat des écoles normales (session de<br />
juillet 1893),<br />
Sont nommées professeurs d'école normale (5° elasse) :<br />
ORDRE DES LETTRES<br />
Mlles Barthélémy, déléguée pour l'enseignement des<br />
lettres à l'école noi'male de Lons-le-Saulnier ; — Bouquémont,<br />
déléguée pour l'enseignement des lettres à<br />
l'école normale de Moulins; — Dainles, déléguée pour
l'enseignement des lettres à l'école normale de Mont-de-<br />
Marsan; — Gicquel, délégué pour l'enseignement des<br />
lettres à l'école normale de Quimper ; —Moriau, déléguée<br />
pour l'enseignement des lettres à l'école normale de<br />
Cliâlons ; — 'Winler, déléguée pour l'enseignement des<br />
lettres à l'école normale d'Epinal.<br />
ORDRE DES SCIENCES.<br />
Mlles Bergeyre, déléguée pour l'enseignement des<br />
•sciences à l'école normale de Tarbes ; — Bocher, déléguée<br />
pour l'enseignement des sciences à l'école normale de<br />
Niort; — Collain, déléguée pour l'enseignement des<br />
sciences à l'école normale d'Ajaccio ; — Dubois, déléguée<br />
pour l'enseignement des sciences à l'école normale de<br />
Quimper; — Grandjean, déléguée pour l'enseignement<br />
des sciences à l'école normale de Guéret; — Mawart,<br />
déléguée pour l'enseignement des sciences à l'école normale<br />
de Coutances; — Rhimboult, déléguée pour l'enseignement<br />
des sciences à l'école normale d Oran ; —<br />
Viault, déléguée pour l'enseignement des sciences à<br />
l'école normale de Blois.<br />
AVIS ADMINISTRATIFS<br />
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E. 291<br />
PROFESSORAT. — Lettres : Gléneau. Emploi de maîtresse<br />
Postes vacants. — Inspection primaire-. Béziers ; —<br />
Brignoles ; — Dieppe ; — Yvetot.<br />
d'anglais et de musique. Traitement : 1500 francs.<br />
— Fontenay-le-Comte ; — Limoux ; — Montcuq.<br />
Écoles normales d'instituteurs.—DIRECTION : Montauban. Sciences : Commercy ; — Limoux ; — Mirande ;<br />
PROFESSORAT. — Lettres : Angoulême ; — Arras ; — Bon-<br />
Montcuq.<br />
neville ; — Caen ; — Guéret ; — Lyon ; — Perpignan. — Ecoles nationales professionnelles. — PROFESSORAT (let<br />
Sciences : Caen; — La Sauve ; — Nancy ; — Orléans. — tres) : Vierzon. — EMPLOI DE MAÎTRE ISTERSE : Armentiéres-;<br />
Ecole annexe : Chartres.<br />
— Vierzon. — EMPLOI DE SDRVEILLAKT <strong>GÉNÉRAL</strong> : Yoiron. ^<br />
QUESTIONS DE<br />
A PROPOS DE LA DERNIÈRE SESSION<br />
DU CONSEIL SUPÉRIEUR<br />
— Suite et fm. —<br />
Parlons maintenant de la date de l'examen écrit<br />
du certificat d'aplitude pédagogique, d'après l'article<br />
134 nouveau de l'arrêté organique. M. Jost explique<br />
dans le Manuel général du 12 août que cette date a<br />
été modifiée en vue des jeunes gens qui peuvent être<br />
appelés sous les drapeaux pendant les vacances pour<br />
faire leurs vingt-huit jours et qui, étant forcés d'interrompre<br />
leurs éludes, se trouvent dans un état<br />
d'infériorité vis-à-vis de leurs collègues dont les éludes<br />
n'ont pas été interrompues.<br />
Rien de mieux; mais qu'il est donc difficile de<br />
faire bonne justice distributive ! Si l'examen écrit est<br />
fixé, comme le demande le nouvel arrêté, avant la fin<br />
de l'année scolaire, les jeunes maîtres qui font leur<br />
année de service et qui ne seront licenciés qu'en<br />
septembre ne pourront se présenter. Si, au contraire,<br />
il est fixé dans la dernière ^semaine d'octobre, ceux<br />
qui viennent de tirer au sort et qui vont être appelés,<br />
pourront bien se présenler; mais, s'ils sont<br />
admissibles, il sera matériellement itnpossible de<br />
leur faire subir l'épreuve pratique avant leur départ<br />
pour le régiment, départ qui, commeonlesait, s'effectue<br />
dans les premiers jours de novembre. Voilà donc<br />
ces jeunes gens, et ce sont généralement des laborieux<br />
qui se présentent à cet âge, reculés d'une<br />
année. J'admets en effet qu'ils fassent leur année de<br />
service dans le département où ils exercent el que<br />
l'autcrilé militaire consente à leur accorder les quel-<br />
«(ues jours de congé nécessaires pour l'épreuve pratique<br />
et sa préparation immédiate : auront-ils la liberté<br />
d'esprit nécessaire pour se tirer à leur honneur<br />
Ecoles normales d'institutrices. —• PROFESSORAT. —<br />
Lettres : Albi; —Angoulême;—Arras (lettres et anglais);<br />
— Auxerre ; — Digne; — Dijon;—Le Mans; —Nantes;<br />
— Niort; — Pau; — Poitiers; — Rouen; — Versailles;<br />
— Vesoul. — Ecoles primaires annexes : Albi ; — Bourg.<br />
— Ecoles maternelles annexes-. Cbaumont; —Grenoble;<br />
— Perpignan.<br />
Ecoles primaires supérieures de garçons. —DIRECTION:<br />
Cadillac; — Cluny; —Dijon; — Dôle; — Ernée;<br />
La Charité ; — Limoux.<br />
PROFESSORAT. — Lettres. — Bagnols (lettres et anglais) ;<br />
— Brepsuire; — Champlitte ; — Dôle (Jura) ; — Dol (Illeet-Vilaine);<br />
— Joinville; — Lamballe; — Le Mans;<br />
Mazamet (lettres et anglais); — Périers; — Saint-Fargeau.<br />
Sciences. — Aubenas; — Charmes; — Ernée;<br />
La Flèche (sciences et anglais); — La Tour-du-Pin-<br />
Mamers; — La Sevne; — Saint-Fargeau (sciences et travail<br />
manuel) ; — Salies (sciences et travail manuel).<br />
Ecoles primaires supérieures de filles. DIRECTIOS :<br />
Besançon; — Constantine; — Limoux; — Mirande.<br />
ET D'ADMINISTRATION<br />
de cette épreuve, la plus difficile et la plus décisive<br />
en somme. Ce sont ceux-là qui se trouveraient dans<br />
un état d'infériorité!<br />
Et qu'on ne croie pas que les cas auxquels je fais<br />
allusion se présentent rarement, liepuis 1890, j'ai vu<br />
chaque année des jeunes gens se présenter dans ces<br />
conditions et réussir. Lorsque l'épreuve écrite avait<br />
lieu à la fin de septembre, la correction se faisait<br />
ou pouvait se faire dès les premiers jours d'octobre<br />
et les sous-commissions avaient près d'un mois pour<br />
terminer l'examen de ceux des candidats qui étaient<br />
appelés à payer leur dette au pays.<br />
Les vingt-huit jours peuvent-ils avoir une influence<br />
aussi néfaste sur le sort d'un candidat bien préparé?<br />
Je me permets d'en douter. L'examen pédagogique<br />
n'est pas un de ces examens que l'on prépare par<br />
de longues éludes livresques, encore moins par u n<br />
de ces coups de feu du dernier moment. C'est, ou ce<br />
doit être, pour l'épreuve écrite elle-même, un examen<br />
tout pratique, pour lequel on demande surtout<br />
du bon sens, ainsi que la connaissance de l'enfant<br />
et des méthodes et procédés d'enseignement. Sans<br />
exclure absolument l'usage du livre, la préparation<br />
est donc plutôt une œuvre de réflexion et d'observation<br />
attentive et raisonnée. On peut donc dire que<br />
le candidat qui est préparé à la fin de l'année scolaire<br />
l'est encore à la fin des vacances, même lorsqu'il<br />
a été distrait par vingt-huit jours de vie militaire.<br />
C'est si vrai que j'ai vu des candidats se présenter<br />
immédiatement après leur année de service et réussir<br />
dans de bonnes conditions. Très probablement se<br />
seraient-ils moins bien tirés de l'épreuve pratique<br />
s'il leur eût fallu la subir à la même époque. '<br />
Conclusion : le seul moyen de sauvegarder tous<br />
les intén'ij's, sans en léser aucun, eût été de conserver<br />
l'ancienne date : dernière semaine de septembre<br />
ou première semaine d'octobre. A ce moment aucun
292<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
instituteur ne se trouve plus sous les drapeaux, et<br />
ceux qui sont sur le point d'y être appelés auraient<br />
le temps de subir les épreuves orales et pratiques<br />
avant de quitter leurs classes.<br />
Autre conclusion : Ne touchons qu'avec prudence<br />
et grande réserve à nos règlements et seulement<br />
CAUSERIES PÉDAGOGIQUES<br />
lie classement des élèves & l'école primaire.<br />
LAPORTAKCE D'UN BON CLASSEMENT.<br />
Voici une question de métier un peu ingrate peutêtre,<br />
sur laquelle je demande la permission d'exposer<br />
quelques vues personnelles.<br />
Il m'a semblé que dans certaines écoles, principalement<br />
dans les écoles à deux ou à une classe,<br />
le classement des élèves laissait beaucoup à désirer.<br />
Le hasard, bien plus qu'une nette perception de<br />
leurs forces respectives, les réunit dans le même<br />
cours.<br />
Les instituteurs n'ignorent pas combien un bon<br />
classement des élèves est chose importante autant<br />
que difficile. 11 faut, pour l'efFectuer, tenir comple<br />
de deux facteurs essentiels : l'effectif scolaire et le<br />
mode de recrutement. Si nous comparons l'école<br />
urbaine à l'école rurale à une seule classe, celle-ci<br />
a sans conteste plus de difficultés à vaincre.<br />
L'école rurale a souvent un effectif considérable.<br />
Mais aurait-elle relativement peu d'élèves, elle se<br />
trouve dans des conditions plus désavantageuses<br />
que l'école urbaine à deux ou plusieurs classes, par<br />
la nécessité de faire marcher de pair quatre cours<br />
et de donner ainsi à chacun d'eux une part de<br />
temps fort restreinte.<br />
Il n'y a pas à édicter pour le classement des<br />
élèves, dans les diverses catégories d'écoles, de<br />
règle absolue. Les procédés doivent nécessairement<br />
varier suivant l'importance de l'effectif, le mode de<br />
recrutement et le nombre des maîtres. Il n'est cependant<br />
pas impossible de se tracer un plan à suivre<br />
selon les cas.<br />
L'instituteur doit au préalable bien connaître ce<br />
que ses élèves savent et surtout ce qu'ils peuvent.<br />
L'acquis devra être à peu près égal pour tous. Cependant<br />
on peut admeltre, quant aux programmes<br />
parcourus, qu Iques dill'éiences de niveau, pourvu<br />
qu'elles soient légères. Le maîirepourra faire crédit<br />
de quelques lacunes à di'S écoliers bien doués ettra-<br />
•vailleurs, en escomptant à bon droit le parti qu'il<br />
peut tirer d'inlelligences ouvertes. C'e-t une question<br />
de mesure, l'oint de rigueur excessive, mais<br />
point de complaisance, point d'amour-propre mai<br />
placé surtout. On l'a dit avec beaucoup d'autorité :<br />
« Les classements qui ne répondraient pas à une<br />
situation vraie ne trompi'raient personne et ne<br />
feraient que mettre en lumière la négligence du<br />
maître'. »<br />
BASES DU CLASSEMENT.<br />
Pour le classement qui a lieu à la rentrée des<br />
PÉDAGOGIE<br />
1. Gr'.'ard. 1. Gréard.<br />
lorsqu'il est bien établi que la modification est nécessaire.<br />
Ni le service ni les intéressés ne sauraient<br />
gagner à ces changements continuels et trop fréquents.<br />
classes, les élèves sont divisés en deux catégories :<br />
les anciens et les nouveaux.<br />
Les anciens sont déjii connus, soit personnellement<br />
par le maître, soit indirectement, dans le&<br />
écoles à plus d'une classe, par les notes émanant du<br />
collègue dirigeant la classe immédiatement inférieure.<br />
Toutefois, dans ce dernier cas, l'opinion du<br />
maîlre intéressé ne pourra être définitive qu'après<br />
certaines épreuves auxquelles il soumettra ses nouveaux<br />
élèves. Il y va de la bonne organisation pédagogique<br />
de sa classe et celle-ci exige « que les élèves<br />
appelés à participer à un même enseignement<br />
soient tous aptes à en profiter dans leur<br />
mesure ' ».<br />
A ce point de vue, les compositions seront uneindication<br />
précieuse. Elles porteront sur les matières<br />
essentielles : langue française, calcul, elc. Elles auront<br />
pour complément une sorle d'examen oral où<br />
l'épreuve de la lecture expliquée, par exemple, pourra<br />
eu dire long sur l'intelligence et le degré de développement<br />
de chaque enfant, où des queslions bien<br />
posées apprendront si les matières essentielles du<br />
programme sont suffisamment possédées.<br />
Si, malgré toutes ces précautions, quelque doute<br />
subsistait à propos de la force réelle de telle ou telle<br />
recrue ancienne, le maître aurait toujours la ressource,<br />
dans les écoles à plus d'une classe bien<br />
entendu, de se renseigner exactement sur le passé<br />
de ses élèves et sur la manière dont ils se sont comportés<br />
dans le cours précédent. Ces renseignements^<br />
il les trouvera dans Jes notes particulières conservées,<br />
nous aimons à le croire, sur un registread<br />
hoc, dans le cahier mensuel, le cahier journal,<br />
etc.<br />
La base d'un classement rationnel doit être lesavoir,<br />
l'acquit des élèves et non leur âge. A chacun<br />
suivant son mérite. D'ailleurs, placer u n enfant,<br />
quelle que soit sa taille, dans un cours dont il ne<br />
pourrait profiter, serait lui rendre un bien mauvais<br />
service. Rien ne serait plus propre à le dérourager<br />
et à le dégoûter de l'école. Evitons cet écueil à tout<br />
prix.<br />
D'un autre côté, sachons nous départir d'une<br />
rigueur excessive. Voici nn élève trop âgé pour le<br />
cours où il se trouve. Faisons tout notre possible pour<br />
ne pas l'humilier au contact de ses comlisciples<br />
beaucoup plus jeunes. Si nous le jugeons capable de<br />
suivre, moyennant c|uel()ues efforts, n'hésitons pas à<br />
le faire monter, sauf à le pousser au niveau des autres<br />
par tous les moyens pratiques. Après tout, son<br />
âge est un appoint favorable aux efforts et au<br />
dévouement de l'instiluteur. L'esprit est plus mûr-,<br />
le corps plus robuste ; un bon maître fera fonds sur<br />
ces ressources naturelles.<br />
Ainsi donc, à force un peu inférieure, l'enfant<br />
plus âgé doit être classé plus haut. En cas de doute.<br />
B.
le classement sera déclaré provisoire. Il ne sera<br />
défmilif qu'après une épreuve à durée limitée, dont<br />
le succès dépendra presque toujours de la bonne<br />
volonté et des efforts de l'élève intéressé.<br />
LÎI'OQUES DU CLASSEMENT.<br />
A quelle époque se fera le classement?<br />
Le classement des élèves peut se faire à trois dates<br />
différentes : 1° à la lin de l'année scolaire; à la<br />
rentrée des classes ; 3° vers Pâques.<br />
Classement à la fin de l'année scolaire. — Le maître<br />
aura vu ses élèves à l'œuvre pendant toute l'année.<br />
Déjà, dans son esprit, le classement sera fait. Celui-ci<br />
sera la résultante des nutes, des places, en un mot,<br />
du travail et de l'acquis de chacun. Toutefois, pour<br />
tenir l'émulation en éveil, un examen sera toujours<br />
passé avec compositions écrites (et interrogations)<br />
faites. Si la méthode de l'instituteur a été bonne, et<br />
s'il a su assurer une fréquentation assidue, la queue<br />
delà classe sera peu considérable; le gros du bataillon<br />
aura été entraîné. Ce précepte si sage aura été<br />
observé : « Surtout dans l'enseignement primaire,<br />
c'est sur le pas des élèves moyens que le maître<br />
doit régler sa marche. De cette façon, en même<br />
temps qu'il tend la main aux derniers, il oblige les<br />
premiers à revenir en arrière et à se mieux rendre<br />
compte de ce qu'ils savent' ».<br />
Malgré tout, il peut rester quelques traînards.<br />
Ceux-ci seront formellement invités à travailler<br />
pendant les vacances à une tâche fixée pour être en<br />
état de monter à la rentrée dans le cours immédiatement<br />
supérieur. Les parents seront avisés.<br />
- Cet examen de passage, à la fin de l'année scolaire<br />
®, a une importance capitale. Il facilite singulièrement<br />
la rentrée et permet d'aborder aussitôt<br />
l'enseignement des nouvelles matières, sans aucune<br />
perte de temps.<br />
2° Classement à la rentrée scolaire. — A la rentrée,<br />
un examen décidera du classement des nouveaux<br />
élèves et des anciens, des douteux de l'année précédente.<br />
Il comprendra parallèlement un certain nombre<br />
de compositions sur la lajigue française et le calcul ;<br />
ce sont les bases fondameniales ; ainsi le maître<br />
saura si les nouveaux ont parcouru les étapes nécessaires<br />
pour aller plus loin. Un petit examen oral<br />
portant principalement sur la lecture expliquée<br />
d'abord, l'histoire et la géographie ensuite, complétera<br />
cette épreuve.<br />
Pour plus de précaution, les nouveaux seront<br />
dsissésprovisoirement. Le provisoire ne deviendra définitif<br />
que dans le cas où les candidats se trouveront<br />
à la hauteur du cours, au moins pour les<br />
matières essentielles : orthographe et langue française,<br />
arithmétique, lecture expliquée, etc.<br />
5° Classement au milieu de l'année scolaire. — Il<br />
arrive toujours que certains élèves, relégués par<br />
prudence dans un cours inférieur, peuvent,<br />
grâce à leurs efforts et au sérieux de leur âge, rattraper<br />
le temps perdu et se hausser à une division<br />
supérieure. Le maître doit être constamment en<br />
éveil. Qu^nd il croit le moment venu, surtout si<br />
l'élève est pressé par l'âge, il lui fera faire un n'ouvement<br />
ascensionnel. Mais il ne tentera cette expérience<br />
qu'à coup sûr et sans craindre un retour en<br />
arriére, dout l'effet serait des plus tâcheux.<br />
Le classement de Pâques, quoique plus restreint<br />
que les deux autres, puisqu'il ne portera que sur<br />
1. GréarJ.<br />
2. Deuxième quinzaine de juillet.<br />
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E. 295<br />
' quelques unités, a néanmoins une importance sérieuse.<br />
Il permet de récompenser le travail des élèves<br />
laborieux et de combler les vides qui se produisent<br />
généralement à cetteépoque, car un certain nombre<br />
d'enfants atteints par l'âge quittent l'école. « Les<br />
vides qu'ils laisseront d'ailleurs permettront de<br />
donner satisfaction aux enfants qui attendaient leur<br />
admission dans l'école '. » Enfin cette opération<br />
n'apporte aucun trouble dans les études, puisqu'elle<br />
se fait collectivement à celte date et empêche ainsi<br />
cette instabilité nuisible à la marche régulière de la<br />
classe qui résulterait des ascensions individuelles au<br />
jour le jour -.<br />
Quant aux nouveaux arrivants, ils seront, aussitôt<br />
après examen, classés aussi exactement que<br />
possilile dans le cours qui convient à leur état d'instruction.<br />
ponn PAIRE VN BON CLASSEMENT, IL FAUT REGARDER EJ> BAS,<br />
C'EST-A-DIRE ÉTABLIR LE POINT DE DÉPART DANS LES<br />
PETITES CLASSES.<br />
L'instituteur aura l'œil ioujours ouvert du côté<br />
des cours d'initiation et élémentaire, où l'encombrement<br />
est, beaucoup plus que dans les autres<br />
cours, funei-te aux progrès. Saisissons donc toutes<br />
les occasions de les dégager et qu'une sorte de répercussion<br />
s'imprime ainsi naturellement de bas en<br />
haut.<br />
Il existe souvent dans, nos écoles une tendance<br />
fâcheuse. On charge avec trop de sans gêne<br />
les cours inférieurs, tandis que les cours supérieurs,<br />
ont un effectif faible. Si l'on a ainsi compris l'intérêt<br />
de l'école, c'est tant pis. Qu'arrive-t-il en effet?<br />
Trop d'enfants pour un seul maître, le plus souvent<br />
ine.xpérimenté,piétinent sur place; des nuancesles<br />
séparent, je le veux bien, mais elles suffisen6<br />
pour empêcher toute action commune. Ainsi ils<br />
croupissent dans un état d'ignorance inexcusable<br />
une année se passe et ils ne savent pas lire, alors<br />
que, dans certaines conditions d'ordre et avec une<br />
bonne méthode, six mois au plus devraient tuffire<br />
pour apprendre la lecture courante.<br />
Apportons donc tous nos soins à constituer cette'<br />
dernière classe, pépinière de l'école.<br />
Quels élèves formeront le cours dit i'iniliatioufm<br />
préparatoire"! Evideiument ceux qui ne savent ni lire<br />
ni écrire (les ilh tirés). Voilà donc notre contingent<br />
bien établi et homogène. S'il est nombreu.x, il suffira<br />
pour un seul maître. Dans le cas contraire, nous<br />
placerons parallèlement dans la même division la<br />
partie la moins avancée du cours élémentaire, soit<br />
la deuxième section de çe cours jusqu'à concurrence<br />
de 40 élèves. En effet, ce nombre nous paraît largement<br />
suffisant, à quelques uiiités près.<br />
S'il n'est pas dépassé, avec une bonne méthode,<br />
le maître devra se tirer honorablement d'affaire, car<br />
il lui sera possible de donner des leçons communes<br />
(langue, leçons de choses, écriture, dessin, etc.).<br />
11 n'y aura de leçons séparées que pour la lecture.<br />
QuaJid un élève sait lire, il entre de droit dans le<br />
cours élémentaire (deuxième section).<br />
Autant que possible, dans les écoles à deux classes,<br />
à plus forte raison dans celles qui en ont davantage,<br />
il ne doit pas exister plus de deux divisions<br />
par classe, surtout dans les classes élémentaires.<br />
Ces dernières écoles, si elles sont recrutées en grande<br />
1. Gréard.<br />
2. Les enfants qui sollicitent leur admission attendront<br />
l'issue des examens do passage. Il y aura une entente établie à<br />
ce sujet avec les l'amilles.
294 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
partie dans une école maternelle, ou des classes enlantines,<br />
ne devraient jamais renfermer plus de deux<br />
divisions par classe.<br />
Malheureusement il n'en est pas toujours ainsi,<br />
à cause de l'irrégularité de la fréquentation et de la<br />
réception des élèves nouveaux à mesure qu'ils se<br />
présentent. Yoilà un mal réel qu'il faudrait guérir.<br />
Quoi qu'il en soit, dans aucun cas, les classes des<br />
petits ne renfermeront plus de deux divisions. Ainsi<br />
dans une école à deux classes, où cinq divisions paraissent<br />
nécessaires, nous admettrons cette disposition<br />
:<br />
2° classe ; cours d'initiation, et 2' section du<br />
cours élémentaire;<br />
HIER ET AUJOURD'HUI<br />
YiRIÉTÉS<br />
Dans une « lettre villageoise » qu'il adresse aux<br />
Annales politiques et littéraires, M. Jules Lemailre<br />
aborde quelques questions qui intéressent l'enseignement<br />
primaire, et s'il ne formule pas de conclusion<br />
précise on n'en dégage pas moins de son intéressante<br />
chronique une critique à laquelle je voudrais<br />
répondre quelques mots.<br />
Dans la première partie de l'article, l'auteur des<br />
Rois nous apprend qu'il a assisté par « faveur spéciale<br />
) à la distribution des prix à l'école de garçons<br />
de G. « La cérémonie a été extrêmement austère.<br />
Pas d'autre invité que le maire et moi. Rapidement et<br />
•sans préambule, l'instituteur a appelé les élèves et a<br />
remis à chacun son prix. Le maire n'a pas ouvert la<br />
bouche, ni moi non plus. Point de discours ni de<br />
flonflons, point de vain appareil ni de futiles divertissements.<br />
Une simplicité Spartiate. Je vous réponds<br />
qu'on les traite comme des hommes, les pauvres<br />
petits enfants de la République, n<br />
Il paraît qu'il y a trente ans, à l'époque où M. Jules<br />
Lemaitre était écolier lui-même, les choses ne se<br />
passaient pas ainsi : la distribution des prix était une<br />
fête pour tout le village. La cérémonie était publique<br />
et tout à fait brillante ; on y chantait des chœurs,<br />
des chansons, on y récitait des fables, des poésies,<br />
on y représentait des drames....<br />
*<br />
* *<br />
Est-ce que le spirituel écrivain n'aurait pas trop<br />
vite conclu du par ticulier au général, et est-il bien<br />
sûr que dans tous les, villages, la disiribution des<br />
prix fût vers 18(50 l'occasion de ces fêtes fastueuses<br />
auxquelles il ne manquait presque que les jeux du<br />
cirque? J'ai moi-même été écolier à cette époque<br />
reculée; j'ai successivement fréquenté plusieurs établissements<br />
: je n'ai jamais eu le privilège d'assister<br />
à ces solennités théâtrales. La distribution annuelle<br />
se passait alors avec une simplicité tout aussi sparliate<br />
qu'elle se passe à G. sous la République.<br />
Et aujourd'hui même n'y a-t-il pas d'exceptions à<br />
cette simplicité que je ne loue ni ne condamne, car<br />
elle tient souvent aux circonstances ou aux milieux.<br />
J'ai par état l'occasion de m'occuper des distributions<br />
de prix. Elles sont nombreuses les communes<br />
où la cérémonie est ce qu'on est convenu d'appeler<br />
solennelle. Là il y a un président noffimé qui se met<br />
en frais d'éloquence pour les familles, pour les élèves<br />
i'° classe : 1" section du cours élémentaire; 2° et<br />
•F'' section du cours moyen, et non la disposition<br />
inverse.<br />
Mais voici une objection : si celte école à deux<br />
classes est nombreuse et possède un cours supérieur,<br />
faudra-t-il qu'il y ait quatr* divisions dans la<br />
première classe et deux seulement dans la deuxième<br />
classe ? En ce cas (bien rare, disons-le) les deux sections<br />
du cours élémentaire seraient réunies au<br />
cours d'initiation.<br />
[La fin au prochain numéro.)<br />
UN I.XSPECTEUR D'ACADÉMIE.<br />
et pour le maître; il y a « discours d'usage » par<br />
celui-ci, récitation par les élèves de quelques-unes<br />
des poésies qu'ils ont apprises comme exercices de<br />
récitation ; exécution de deux ou trois morceaux de<br />
chant ; exposition scolaire quelquefois des meilleurs<br />
travaux de l'année et non pas d'oeuvres fabriquées<br />
en vue de la cérémonie, pour éblouir des spectateurs<br />
peu au courant de la vie scolaire. J'ai sous les yeux<br />
le programme d'une de ces fêtes qui a eu lieu le mois<br />
dernier dans un village de 800 habitants, il ne compte<br />
pas moins de 27 numéros! La musique municipale<br />
« contribue à rehausser l'éclat de la fête par l'exéculion<br />
des meilleurs morceaux de son répertoire ».<br />
Ah ! il y manque pourtant le drame ou la comédie,<br />
« œuvre de quelque digne abbé ou de quelque vertueuse<br />
demoiselle », pièce de résistance des distributions<br />
d'antan et grâce à laquelle « beaucoup de braves<br />
gens ont dû de ne pas mourir sans être allés au<br />
théâtre ». Mais à cet égard le règlement est formel :<br />
« Toute représentation théâtrale est interdite dans<br />
les écoles publiques ». 11 faut en faire notre deuil.<br />
Nous voici loin toutefois de la simplicité Spartiate<br />
de G., et M. Jules Lemaitre peut se rassurer : le temps<br />
présent n'a pas enlevé toute joie et toute distraction<br />
aux écoliers de la génération actuelle. Dans les communes<br />
où tout se passe à huis clos, on ne fait que<br />
continuer une tradition qui remonte loin et précisément<br />
à une époque antérieure à la République. Car<br />
il faut reconnaître que c'est surtout à cette dernière<br />
que l'école doit la soUicitude de l'adminislration municipale<br />
: gratification ou supplément de traitement<br />
aux maîtres, fournitures classiques aux élèves, crédits<br />
pour les distributions de prix ont dans beaucoup<br />
de cas été inscrits aux budgets communaux, et je<br />
voudrais pouvoir dire des noms et citer des faits<br />
que je connais qui prouvent que la République a<br />
plutôt développé que restreint les distributions solennelles<br />
de prix.<br />
A-t-elle eu raison, a-t-elle eu tort? Je ne me prononcerai<br />
pas, et ce n'est pas pour cela que j'ai pris<br />
la plume. Aussi bien sur ce point les opinions sont<br />
partagées. J'ai voulu seulement établir un point de<br />
fait et protester contre une généralisation qui ne me<br />
paraît pas juste.<br />
[A suivre.)<br />
A B.
PARTIE<br />
A LA RECHERCHE D'UM LEVRE ET D'UNE<br />
MÉTHODE<br />
( 1852. Une idée, une ambition me trotte dans la<br />
tête. De par la loi et par ordre spécial, nous nous<br />
wmfermons rigoureusement dans le progamme obligatoire.<br />
Je voudrais étendre ce programme, y joindre<br />
quelques matières facultatives, voire extra-légales :<br />
un peu de morale naturelle, un peu d'histoire et de<br />
géographie, quelques éléments de sciences usuelles.<br />
La question a été discutée l'autre jour dans le comité<br />
des inspecteurs du ressort; j'ai produit à l'appui de<br />
mon vœu une série de réponses saugrenues qui m'avaient<br />
été faites dans des écoles pourtant avantageusement<br />
classées sur mes états de situation.<br />
« J'ai vu, sur mon passage, des enfants jetant des<br />
pierres dans un noyer qui certainement ne leur appartenait<br />
pas; taisaient-ils mal? — Oui, monsieur. —<br />
Pourquoi? — Parce qu'ils auraient pu être vus par<br />
le garde champêtre ou par les gendarmes qui les<br />
auraient mis en prison.<br />
« Qu'est-ce qui gouverne aujourd'hui la France? —<br />
Jésus-Christ... Ponce-Pilate... le préfet... le maire....<br />
« D'où viennent les. noms de nos départements ?<br />
Par exemple pourquoi le département d'Eure-et-Loir<br />
:s'appelle-l-il ainsi? — Parce que \'Eure-ei-Loir y coule.<br />
— Et le département du Cher? — Parce que... parce<br />
qu'il y fait cher vivre.<br />
« Qui a consiruit ce beau canal qui traverse votre<br />
village ? — Les fées.<br />
( La France est-elle bien grande ? — Peut-être dix<br />
fois comme la commune de H....<br />
( Il est question de Jeanne d'Arc dans votre lecture;<br />
y a-t-il bien longtemps qu'elle vivait? — Il y a<br />
au moins cent ans. » Etc., etc., etc.<br />
« C'est triste, me répondit M. le recteur qui nous<br />
présidait, mais je lis dans vos statistiques qu'un bon<br />
tiers des habitants de votre ressort est complètement<br />
illettré, dans vos rapports que vous rencontrez souvent<br />
dans la lande cinq ou six enfants consumant<br />
leurs âge scolaire à la garde d'une chèvre et de quelques<br />
dindons; que la routine règne partout en<br />
maîtresse, et que vos meilleurs maîtres ignorent les<br />
méthodes et les procédés les plus vulgaires ; qu'il est<br />
urgent d'améliorer les écoles existantes et d'en créer<br />
de nouvelles. Eh bien, c'est à cela qu'il faut employer<br />
nos forces. Faites d'abord que tout votre monde<br />
sache lire, écrire et compter. Pour le surplus, les<br />
Lectures Lebrun nous sul'fisent. D'ailleurs ce surplus,<br />
croyez-le bien, viendra peu à peu et de lui-même.<br />
Si vous trouvez des écoles où l'on enseigne quelques<br />
matières facultatives, tolérez, approuvez même, mais<br />
ne provoquez pas. Souvenez-vous du conseil de<br />
M. de Talleyrand à ses préfets.... »<br />
C'était plein de bon sens. Mais à mon âge, si l'on<br />
sait obéir, on ne se laisse pas facilement persuader;<br />
je me suis retiré de la conférence pensif et troublé.<br />
Mais voici qui va rallumer mon ardeur. Suivant la<br />
prédiction de M. Thiers, l'Empire est fait ou à peu<br />
près. Une circulaire confidentielle prescrit en conséquence<br />
de rechercher et de saisir un livre qui, paraît-il,<br />
n'est pas sans danger pour la dynastie en<br />
voie de se reconstituer : l'histoire de Fr;ince A. M.<br />
G. D. du P. Loriquet. Comme tous mes collègues de<br />
France et de Navarre, je me mets en campagne<br />
pour une tournée générale. 11 s'agit de découvrir<br />
les deuxpetils volumes incriminés. Ohl je les connais<br />
bien! j'en ai été nourri et saturé dans mes<br />
classes de troisième et de seconde; mais à cette<br />
heure, où peuvent-ils bien ê(re rencontrés? Dans nos<br />
écoles communales? Nenni, puisque l'on n'y enseigne<br />
pas l'histoire. Dans les l'écoles libres? oui, s'ils<br />
295<br />
sont quelque part, ce doit être là. « Pédagogibus,<br />
mon lidèle compagnon, laisse-toi ferrer de neuf et<br />
partons en mission, en mission politique cette fois<br />
et, comme la tournée est extraordinaire, je te promets<br />
double ration de son ou d'avoine : vois-tu, la<br />
politique paye mieux que la pédagogie. Pourtant,<br />
sois prudent et ne va pas révéler que ton pauvre<br />
maître est transformé pour un temps en policier. »<br />
Les écoles libres ! elles sont rares dans mon arrondissement,<br />
nos petites écoles communales suffisant<br />
amplement non au besoin des populations, mais à<br />
leur peu ardent désir de s'instruire. Elles sont dispersées<br />
aux quatre vents et ce n'est pas sans peine<br />
en vérité qu'on les découvre et qu'on les aborde. En<br />
voici une à St-B., pays de cocagne où les melons<br />
croissent en plein champ et d'eux-mêmes, sponte<br />
sua, comme dit Ovide en décrivant l'âge d'or. Je<br />
n'y suis jamais entré, mais on me l'indique à l'ombre<br />
du clocher, sous la protection de M. le curé qui,<br />
paraît-il, voit d'un mauvais œil finstituteur communal,<br />
lequel serait un mécréant (héiasi le pauvre<br />
garçon croit pourtant à tout ce qu'on veut !) La<br />
voilà. Deux enseignes pour une. Sur la première on<br />
lit : « Ecole primaire libre, tenue par M. Théophore,<br />
T... diplômé de l'Université »; sur la seconde:<br />
( Régie des contributions indirectes — Bureau de<br />
tabac des manufactures... » (le reste attend sans<br />
doute que le régime se dessine). « Allons, me dis-je,<br />
il n'y a donc pas que mes instituteurs communaux<br />
qui cumulent en ces pays! »<br />
J'ouvre la porte. Un bruit de sonnette formidable<br />
me révèle à un gros homme à figure réjouie qui<br />
siège majestueusement à un comptoir. Il lève la tête<br />
et s'apprête sans doute à m'interroger pendant que<br />
d'un regard circulaire je fais l'inventaire de la pièce<br />
où je me trouve : A droite le comptoir avec des ustensiles<br />
qui en indiquent clairement la destination ; à<br />
gauche un fourneau, une batterie de cuisine, une<br />
cheminée, un vaste lit à quenouilles; au fond une<br />
longue table plate portée sur tréteaux et à laquelle<br />
siègent, se faisant face, une vingtaine d'enfants de<br />
tout âge, qui me regardent effrontément malgré les<br />
objurgations d'uiie dame entre deux âges, leur régente<br />
sans doute. Evidemment, c'est là l'école. La<br />
main au chapeau : ( M. Théophore T...? dis-je au<br />
brave homme du comptoir. — C'est moi, monsieur.<br />
— Vous tenez une école? — Oui, monsieur, à votre<br />
service. —Je suis l'inspecteur et je viens la visitei'.<br />
— Ah! monsieur est l'inspecteur! trop honoré....<br />
Euphrasie, donne donc un siège à monsieur l'inspecteur.<br />
— Merci, je n'ai que peu d'instants; voulez-vous<br />
que je fasse tout de suite connaissance avec<br />
vos élèves et que je voie un peu leurs travaux ? —<br />
Comment donc?... trop honoré.... Levez-vous, mes<br />
enfants,... saluez,... battez des mains pour montrer<br />
que vous êtes contents et satisfaits de voir monsieur<br />
l'inspecteur.... Ah! c'est que je ne néglige pas l'inducation....<br />
Présentez vos cahiers à monsieur l'inspecteur<br />
afin qu'il voie que l'on ne perd pas son temps<br />
chez Théophore T. — Très bien, voyons; qu'est-ce<br />
que vous leur enseignez, à vos élèves ? — La lecture<br />
dans le latin, dans le français, dans les contrats ;<br />
les trois genres d'écriture; le calcul, la grammaire,<br />
l'histoire, la géographie... tout en général. — Ainsi<br />
vous leur enseignez l'histoire? — Oui, monsieur<br />
l'inspecteur, ils ['apprennent, ils peuvent vous réciter<br />
la page qu'ils avaient pour ce matin, n'est-ce pas<br />
Euphrasie? — Non, j'aime mieux, si vous le permettez,<br />
les interroger un peu; quel est votre plus<br />
savant?— Le voici; allons, Louis, réponds à monsieur<br />
l'inspecteur, et ferme! et de faplonib!.. il est<br />
ain peu timide... cen'est pas hardi, ces enfants.... »
29G <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
J'interrogeai Louis, et Pierre et Pascal et d'autres<br />
encore, me rabattant de chute en chute jusqu'à Clovis.<br />
Je n'obtins rien, sinon que Clovis était un bon<br />
camarade et qu'il était mort de la rougeole il y avait<br />
quinze jours. Pédagogibus m'en aurait dit amant.<br />
Du reste, point de P. Loriquet pour une obole : que<br />
ferait-il là mon Dieu! Poussons plus loin. Peut-être,<br />
à défaut du P. Loriquet, trouverons-nous ce que je<br />
cherche sans m'en rendre bien compte encore ; une<br />
méthode pour l'enseignement de l'histoire dans nos<br />
écoles primaires. « Vous cumiilez, dis-je, au diplômé<br />
de l'Université, en lui montrant sa double enseigne.<br />
— Monsieur l'inspecteur, on fait ce qu'on peut », me<br />
répondit-il mélancoliquement. C'était, sous une<br />
autre forme, le « Monseigneur, il faut que je vive »<br />
de J.-J. Rousseau. Que de fois on me fera sans doute<br />
ce triste aveu !<br />
Après plusieurs stations aussi peu fructueuses,<br />
j'arrive au plus important de mes chefs-lieux de<br />
canton, une petite ville coquette, aisée, bien bâtie,<br />
flére de devoir sa fondation à un grand roi. Là, outre<br />
les écoles communales, un pensionnat de jeunes<br />
filles où l'on conduit, m'assure-t-on, jusqu'au brevet.<br />
Pour directrice, une de ces personnes auxquelles<br />
il est sage de ne demander ni leur âge ni leur<br />
diplôme, mais qui, en somme, me paraît ne manquer<br />
ni de distinction ni de savoir. Réception conliante<br />
et bienveillante. Je trouve à louer; la louange<br />
est la clef des coeurs et l'on me prie avec instance<br />
d'interroger. J'use avec empressement de la permission<br />
et, peu à peu, je tourne vers l'histoire qui<br />
est pour moi, en ce moment, ce que le pôle nord<br />
est à la boussole. « Où en sont ces demoiselles en<br />
histoire ? — Elles étudient, cette année, l'histoire de<br />
France. — Fort bien ! et où en sont-elles de l'histoire<br />
de France? — Elles ont récité hier Hugues Capet ».<br />
Et l'on me met en même temps entre les mains un<br />
Avis relatif aux correspondances.<br />
Nous rappelons à nos abonnés qu'il est répondu aux lettres<br />
qui nous sont adressées dans le délai maximum de quinze<br />
jours, à partir de la date de la réception de la lettre, si la réponse<br />
est faite pwr la poste; d'un mois, si elle est faite par le<br />
journal, à condition :<br />
1' Que le correspondant signe son nom très lisiblement, et<br />
le fasse suivre de son adresse exacte et complète;<br />
2* Qu'il joigne toujours à sa lettre une bande du journal<br />
prouvant qu'il est abonné, et un timbre de 15 centimes.<br />
Nous recommandoils de nouveau et très instamment à nos<br />
correspondatits :<br />
1* De ménager à la gauche de leurs lettres une marge assez<br />
large pour que nous puissions y écrire nos réponses à côté de<br />
leuis questions ;<br />
2" De ne pas inscrire sur une feuille unique des demandes de<br />
nature différente. Par exemple, un correspondant qui nous<br />
écrit en même temps pour faire une commande de livres à nos<br />
éditeurs, pour demander un renseignement scolaire, pour<br />
poser une question de jurisprudence usuelle, doit se servir de<br />
trois feuilles distinctes sur chacune desquelles il inscrit son<br />
nom et son adresse complète.<br />
QUESTIONS SCOLAIRES<br />
M. M., à A. (Pas-de-Calais).<br />
Le père du jeune homme dont il s'a^ïit a un moyen bien<br />
simple de lui éviter tout embarras pour l'admission à l'Ocole<br />
normale, c'est de se faire naturaliser français, ce qui, dans<br />
l'espèce, ne ^aurait entraîner ni de longs délais, ni de noif.breuses<br />
formalités.<br />
M. S., à C. (Finistère).<br />
Rien dans la loi et les rè'.ilements n'établit que le traitement<br />
des ii;sti!utcur«, stagiaires ou titulaires, doive être suspendu<br />
pendant la pério(Je des 28 jours.<br />
Quelle ([ue soit votre situation de famille, on no peut vous<br />
ranger dans la catégorie des instituteurs mariés et ayant<br />
petit livre qui évidemment a passé par plusieurs générations<br />
d'écolières, mais qui n'est pourtant écorné<br />
et défiaîchi que jusque vers le milieu; j'en conclus,<br />
légitimement je crois, qu'on n'y dépasse guère,<br />
chaque année, Henri IV ou Louis XllI. Aux images<br />
dont il est illustré, je reconnais l'iiioffensive Mme de<br />
Saint-Ouën. N'importe, ce n'est peut-être que le<br />
résumé des leçons faites par la maltresse ; voyons,<br />
essayons de faire causer un peu ces jeunes filles<br />
sur Hugues Capet et ses prédécesseurs. Impossible;<br />
je n'obtiens que des bribes, des lambeaux, des<br />
tirades qui s'arrêtent tout d'un coup avec la mémoire;<br />
rien de personnel, pas même des mots et des expressions<br />
qui soient du cru et qui ne sentent pas<br />
l'empnmt, la récitation servile. Hors du livre, point<br />
de salut, telle est évidemment la doctrine de la maîtresse,<br />
et, je le vois bien, la doctrine universelle.<br />
Est-ce moi qui la changerai ? Non, sans doute, un<br />
ministre niêuie n'y parviendrait pas ; mais je m'y<br />
essayerai pour ma petite part si Dieu me prête vie^<br />
En attendant, dans ma course rétrograde, j'en suis<br />
revenu à l'éternel Clovis. Une jeune fille me dit :<br />
« Clovis fut le pi'emier roi chrétien... il... Clovis fut<br />
le premier roi chrétien... il.... —Et qu'est-ce qui l'a<br />
amené à se faire chrétien? » Plus rien. — « Etait-il<br />
marié, Clovis ? — Oui, monsieur. — Comment s'appelait<br />
sa femme? —Oui, comment s'appelait sa<br />
dame? » reprend précieusement la maîtresse.<br />
C'est jugé. Je n'ai plus rien à faire là, rien à gagner<br />
pour l'idée qui me travaille. Je me retire et<br />
reprends mon voyage de découverte. Du haut plateau<br />
de H. je descends vers une vallée aux odeurs résineuses<br />
, où les cheminées iumnnt le sapin et la<br />
bruyère, où surtout le climat est moins âpre; puisse<br />
la muse de l'histoire m'y être' moins cruelle !<br />
[A suivre.)<br />
(Extrait des Mémoires d'un inspecteur primaire.'^<br />
CORRESPONDANCE<br />
Imprimerie A. Lahure, 9, rue de Fleurus. — Paris.<br />
comme tel un droit spécial quant au logement. Cependant des<br />
démarches pourraient être faites auprès des autorités locales<br />
et départementales, à l'effet d'obtenir soit un logement, soit<br />
une indemnité représentative pins en rapport avec vos besoins.<br />
Vous êtes en situation d'être titularisé dés que des vacances<br />
se produiront dans la 5' classe.<br />
M. A. F., à R. (Drôme).<br />
L'expression : services effectifs doivent vous fixer suffisamment<br />
sur le sens du décret. — Ce n'est qu'au 20 décembre 1895<br />
que vous compterez cinq années de services de cet o^-dre.<br />
Vlnspection des éco!esprimaires, par MM. Brouard et Defodon<br />
(nachoite), vous lixera sur le programme et sur la portée de<br />
l'examen.<br />
Comme préparation, vous traiterez utilement les sujets ad<br />
hoc proposés chaque mois par le Manuel général. A^ous lirez<br />
utilement aussi le.s modèles de composition rascembl'^s à dessein<br />
dans l'ouvrage des mêmes auteurs, intitulé : Questions<br />
de pédagogie.<br />
M. R. P., à St-P. (Martinique).<br />
Le siège de l'Association polytechnique de la Seine est, 22,<br />
rue Serpente, Pnris.<br />
Nous avons le regret de n'avoir point à. notre disposition les<br />
autres renseignements que vous nous demandez.<br />
M. A. B. (Loir-et-Cher).<br />
Le règlement ne prévoit pas ce cas particulier. S'adresser<br />
aux thftfs liiérarçhiques qui apprécieront la situation et les<br />
obligations qui en résultent. • E. B.<br />
Le gérant : A. TEMPLIEU.<br />
La directrice d'une institution de jeunes filles, très prospère,<br />
demande une associée.<br />
S'adresser à Chàteauiieuf-sur-Charente, poste restante, aux<br />
initiales L. R.<br />
On demande une insUtulrico, brevet supérieur avec mention<br />
d'allemand. — Eciiie poste restante, L. L. Lastresne (Gironde).
fartle Scolaire. N" 36 9 Septembre 389S<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
I > E<br />
AVIS IMPORTANT. — Pour répondre au désir d'un grand nombre de maîtres et de maîtresses,<br />
nous avons préparé cette année, comme les années précédentes, trois séries de devoirs<br />
de vacances à l'usage des écoles primaires. Ceux de la première série conviennent aux élèves du<br />
coui'.s élémentaire. Ce sont des exercices de grammaire, d'élocution, d'invention et de calcul,<br />
— Ceux de la deuxième série conviennent aux élèves du cours moyen. Ce sont des devoirs de<br />
langue française, d'instruction morale et civique, de sciences usuelles, d'histoire de France, de géographie,<br />
de calcul. — Les exercices de la troisième série conviennent aux élèves du eoiii-s swpérieup<br />
et à ceux du cours complémentaire. Nous les avons choisis surtout parmi les sujets<br />
de compositions donnés dans les examens du brevet élémentaire ou dans les concours pour l'admission<br />
aux écoles normales, aux écoles supérieures, etc. Ce sont des devoirs de langue française, d'arithmétique,<br />
d'histoire, de géographie, de sciences physiques et naturelles, de dessin, de couture.<br />
Ainsi nous épargnerons aux instituteurs et aux institutrices, à une époque de l'année où ils sont<br />
accablés d'occupations, la peine de rechercher, d'assembler, de rédiger, de dicter les devoirs nécessaires<br />
aux enfants qui ne veulent pas oublier pendant les vacances ce qu'ils ont appris pendant l'année scolaire,<br />
il suffira que chaque élève demande à son maître ou à sa maîtresse la feuille de devoirs, sur laquelle sa<br />
besogne des vacances est nettement tracée.<br />
Les corrigés des exercices proposés aux élèves paraissent ou ont paru dans la semaine scolaire du<br />
Manuel général aux dates suivantes : 12, 19, 26 août, 2 et 9 septembre. A la rentrée des classes, le<br />
maître aura donc sous la main les renseignements nécessaires pour apprécier rapidement les travaux<br />
que lui remettront ses élèves.<br />
Nous expédierons aux instituteurs et aux institutrices les feuilles de devoirs de vacances aux conditions<br />
suivantes ;<br />
Pour une demande supérieure à 1 franc, prix de chaque feuille, dans l'une ou l'autre série, Ofr. 05.<br />
Pour les demandes d'une valeur de 1 franc et au-dessous, le prix dechaque feuille est élevé à 0 fr. 10.<br />
Les lettres non affranchies seront refusées, et celles qui ne contiendront pas le montant de la demande<br />
seront considérées comme nulles.<br />
DICTÉES<br />
DONNÉES DAKS LES EXAMKNS ET CONCOURS DE L'EKSEIGNEJIENT<br />
PRIMAinE.<br />
CERTIFICAT D'ÉTUDES PRISIAIRES ÉLÉMENTAIRES.<br />
I. — Kuti-ition des plantes.<br />
La terre n'est que la première nourrice du végétal ;<br />
l'atmosphère est la seconde. Celle-ci est non moins indispensable<br />
que celle-là. Toules deux semblent s'entendre<br />
pour verser la vie à la plante, laquelle de son<br />
côté puise à ces deux sources, comme guidée par le plus<br />
infaillible instinct. Dans la terre, elle s'alimente; dans<br />
l'air, elle respire. C'est ici une autre merveilleuse<br />
harmonie qui en produit ou du moins en révèle une<br />
nouvelle encore, car l'un des actes respiratoires du végétal<br />
exige le concours de la lumière. La plante en elFet<br />
a deux façons dilTérentes de respirer ; la respiration<br />
diurne et la respiration nocturne.<br />
II. —• JLa race française.<br />
yous entendrez dire, mes enfants, que la race française<br />
est une race légère, frivole, insouciante, bonne<br />
seulement à donner au monde des inodes et de la gaieté.<br />
K'en croyez rien; ceux qui disent cela n'ont vu que la<br />
surface; notre racé est au contraire une race terrible,<br />
vive, impétueuse et violente. Elle ressemble à ces volcans<br />
d où sort parfois une fumée légère, mais au fond<br />
desquels gronde toujours une force redoutable. Quand<br />
elle n'a pu faire de grandes choses au dehors, au dedans<br />
elle a fait des révolutions. Ce qu'elle craint le plus, c'est<br />
de s'ennuyer, et l'inaction pour elle, c'est l'ennui; il faut<br />
qu'elle agisse.<br />
III. — liCS cyclones.<br />
Les cyclones sont de gigantesques tourbillons dans lesquels<br />
la force du vent augmente de la circonférence vers<br />
le centre où règne un certain calme. Dans cette région<br />
centrale la mer est agitée, mais il n'y a pas de nuages<br />
et le soleil brille au milieu d'un cyclone, il traverse<br />
d'abord la zone où l'ouragan est le plus terrible, puis il<br />
entre dans la région centrale où tout est calme et enfin<br />
retrouve la tempête en sortant du cyclone ; mais alors le<br />
vent souffle dans la direction opposée ù cause du mouvement<br />
circulaire. Les cyclones sont produits par la<br />
rencontre de deux courants d'air circulant en sens<br />
inverse. Il est inutile de dire que les navires qui se trouvent<br />
enveloppés dans ces tourbillons sont en très grand<br />
danger ; il en est peu qui se sauvent.<br />
lY. — t e pont dn Gard.<br />
Après mon déjeuner, je pris un guide et j'allai voir le<br />
pont du Gard. C'était le premier ouvrage des Romains<br />
que j'eusse vu. Je m'attendais à voir un monument digne<br />
des mains qui l'avaient construit. Pour le coup, l'objet<br />
passa mon attente et ce fut la seule fois en ma vie_. Il<br />
n'appartenait qu'aux Romains de produire cet effet. L'aspect<br />
de ce simple et noble ouvrage me frappa d'autant<br />
plus qu'il est au milieu d'un désert, où le silence et la<br />
solitude rendent l'objet plus frappant et l'admiration<br />
plus vive, car ce prétendu pont n'était qu'un aqueduc.<br />
On se demande quelle force a transporté ces pierres<br />
énormes si loin de toute carrière, et a réuni les bras de<br />
tant de milliers d'hommes dans un lieu où il n'en habite<br />
aucun.<br />
J.-J. ROUSSEAU.<br />
Y. — t a récitation.<br />
Voulez-vous, mes chers enfants, bien apprendre et bien<br />
réciter, ne cherchez pas d'abord à retenir, ne répétez
274 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
pas quatre ou cinq fois votre leçon du bout des lèvres,<br />
à haute voix, comme il vous arrive de le faire; ce n'est<br />
pas la bonne manière, et ce qu'on apprend ainsi ne<br />
reste pas longtemps dans la mémoire, autant en emporte<br />
le vent.<br />
Avant tout, eflforcez-vous de le comprendre, faites-vous<br />
expliquer ce qui ne vous semble pas clair, représentezvous<br />
bien les lieux, les objets, les personnages ; voyez<br />
s'ils ressemblent à ceux que vous avez vus, quand l'au<br />
teur vous parle, demandez-vous s'il a raison, s'il vous<br />
donne de bons conseils, pensez à ce qui vous e^t arrivé<br />
pour avoir agi autrement, rappelez-vous les sentiments<br />
que vous avez éprouvés dans telle ou telle circonstance.<br />
Et quand, par la réflexion, par vos souvenirs, par<br />
votre imagination, vous aurez animé les lignes qu'on<br />
vous donne à apprendre, alors; mais alors seulement,<br />
essayez de les reteuir, vous verrez qu'elles sont à moitié<br />
sues. YESSIOT.<br />
CORRIGÉS DES DEVOIRS DE VACANCES<br />
5-^ SEMAINE DE VACANCES<br />
EXERCICES DE GRAMMAIRE<br />
lies verbes.<br />
I. — CosjnGAiso!» AVEC L'AnxiLiAiiiE ÊTRE. — Je suis allé<br />
à la foire, tu es allé à la foire aussi, mon voisin est allé<br />
à la foire avec nous, nous sommes allés ensemble à la<br />
foire, vous êtes allés à la foire comme nous, les villageois<br />
sont tous allés à la foire.<br />
Conjuguez de même. — 1° Je suis resté à la maison,<br />
tu es resté aussi à la maison, mon voisin est resié à la<br />
maison avec nous, nous sommes restés ensemble à la<br />
maison, vous êtes resté à la maison comme nous, les<br />
villageois sont tous restés à la maison.<br />
2" Je suis parti au régiment, tu es aussi parti au régiment,<br />
mon voisin est parti au régiment avec nous, nous<br />
sommes partis ensemble au régiment, vous êtes partis<br />
au régiment comme nous, les villageois sont tous partis<br />
au régiment.<br />
3° Je suis sorti de bonne heure, tu es aussi sorti de<br />
bonne heure, mon voisin est sorti de bonne heure avec<br />
nous, nous sommes sortis ensemble de bonne heure,<br />
vous êtes sortis de bonne heure comme nous, les villageois<br />
sont tous sortis de bonne heure.<br />
II. — MOTS EX ANT. — Trouver les verbes qui ont servi<br />
à former les adjectifs en ant. — Les mots en italiques<br />
ne figuraient pas dans la partie de l'élève.<br />
Une mouche bourdonnante est une mouche qui bourdonne.<br />
— De l'eau bouillante est de l'eau qui bout. — Un<br />
costume gênant est un costume qui gêne. — Une plante<br />
grimpante est une plante qui grimpe après un soutien.<br />
— Un animal vivant est un animal qui vit. — Des débris<br />
flottants sont des débris qui flollent sur l'eau.<br />
III. — MAXIÊRE DE FAIRE L'ACTION. — Indiquer deux manière.?<br />
de faire l'action. — Les mots en italiques ne figuraient<br />
pas dans la partie de l'élève.<br />
Proposés par le <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong>.<br />
PREMIÈRE SÉRIE<br />
COURS ËLÉMEIVTAIRE:.<br />
On peut travailler adroitement et travailler beaucoup.<br />
— On peut sauter vile et sauter longtemps. — On peut<br />
écrire lisiblement et proprement. — On piut marcher<br />
vite ou marcher lentement. — Oa peut arriver tôt et<br />
arriver tard. -— On peut écouter attentivement et écouter<br />
silencieusement. — On peut parler peu et parler bien.<br />
EXERCICES D'INVENTION ET D'ELOCUTION<br />
I. — LES FLEUBS ET LES FROTTS. — Quelles fleurs du jardin<br />
préférez-vous ? Quelles fleurs des champs?— Quelles<br />
fleurs du jardin sont blanches ? — Quels fruits aimezvous?<br />
Sur quoi poussent ces fruits et dans quelle saison?<br />
Parmi les fleurs des jardins, je préfère les roses et lesœillets<br />
à cause de leur bonne odeur.<br />
Parmi les fleurs des cliamps, je préfère les bluets et<br />
les coquelicots à cause de leurs vives couleurs.<br />
Dans le jardin il y a beaucoup de fleurs blanches,<br />
comme les lys, la camomille; il y a des roses blanches^<br />
des reines-marguerites blanches, des dahlias blancs. ^<br />
J'aime aussi beaucoup les fruits du jardin surtout les<br />
pèches, les pommes, les poires et le raisin. — Les pêches<br />
poussent sur les pêchers, les pommes sur les pommiers,<br />
les poires sur les poiriers ; le raisin est le fruit de la<br />
vigne.<br />
Tous ces fruits mûrissent à l'automne, mais les pêches^<br />
mûi'issent avant les pommes, les poires et le raisin.<br />
II. — LES LÉGUMES. — Quels légumes du jardin met-on<br />
dans le pot-au-feu? — Quels légumes peut-on manger<br />
à l'huile et au vinaigre? — Quels légumes peut-on faire<br />
frire? — Quels légumes cultive-t-on pour en avoir les<br />
racines?<br />
Les légumes du jardin que l'on met dans le pot-au-feu<br />
sont : des carottes, des navets, du panais et des poireaux.<br />
On y ajoute quelquefois un chou et des oignons.<br />
On peut manger en salade, c'est-à-dire à l'huile et au<br />
vinaigre, les pommes de terre, les haricots, les chouxfleurs,<br />
les artichauts, les asperges. - -IT<br />
On fait cuire dans la friture les pommes de terre et<br />
les salsifis.<br />
Les principaux légiunes que l'on cultive pour en avoir<br />
les racines sont les carottes, les radis, les navets, les<br />
panais, et les salsifis. V. D. (Copie corrigée.)<br />
CALCUL<br />
les qwaire opérations.<br />
I. — 6 douzaines de vases ont coûté 21P francs. On-
les revend avec un bénéfice total de 72 francs. Combien<br />
revend-on chaque vase 1<br />
Solution. — Prix de vente : 216 + 72 = 288 fr.<br />
6 douzaines font 12 x 6 = 72.<br />
Un vase a été vendu : 288 : 72 = 4 francs.<br />
II. — Un boucher a payé pour 2 moutons et 5 veaux<br />
une somme de 185 francs. Cliaque mouton lui a coûté<br />
25 francs. Quel est le prix d'un veau?<br />
Solution. — Les 2 moutons ont coûlé : 25' X 2 = 50 fr.<br />
Reste pour les 3 veaux ; 185' — 50' = 133 fr.<br />
Un veau a coûté : 135 ; 3 = 4 5 francs.<br />
in. — Un chapelier a acheté 80 chapeaux, la moitié à<br />
i fr. 50 la pièce, l'autre moitié à 2 fr. 25 pièce. Combien<br />
a-t-ii dépensé ?<br />
5"° SEMAINE DE VACANCES<br />
EXERCICES DE GRAMMAIRE<br />
lies participes.<br />
I. — AVEC L'ATJXN.IMRE AVOIR. — Changer la place du<br />
complément direct.<br />
J'ai taillé la vigne. —Tu as enfoncé .les échalas. —<br />
Paul a lié les sarments avec de légers brins d'osier. —<br />
Nous avons ramassé les brindilles éparses sur le sol. —<br />
Vous avez formé de petits fagots avec ces brindilles. —<br />
Les ouvriers ont chargé ces fagots sur la voiture.<br />
Co7-rigê. — Voici la vigne que j'ai taillée. — Voici les<br />
échalas que tu as enfoncés. —Voici les sarments que Paul<br />
a liés avec de légers brins d'osier. — Voici les brindilles<br />
éparses sur le sol que nous avons ramassées.— Voici les<br />
petits fagots que vous avez formés avec ces brindilles.<br />
— Voici les fagots que les ouvriers ont chargés sur la<br />
voiture.<br />
II. — PANIRCIPE DES VERBES PRONOMINAUX. — Dites OÙ se<br />
complément direct.<br />
PARTIE SCOLAIRE.<br />
DEUXIÈME SÉRIE<br />
C O U R S M O Y E N<br />
fanis s'étaient lionn^ rendez - vous devant la<br />
l'école (le complément direct rendez-vous est<br />
participe). — Ils se sont'serré cordialement la<br />
main (le complément direct tnain est après le participe)<br />
et se sont dirigés tous ensemble vers la grande prairie<br />
(le complément direct se est avant le participe). Après<br />
s'itre partagés en deux camps' (le complément direct se<br />
est avant le participe), ils se sont mis à jouer au ballon<br />
(le complément direct se est avant le participe). Les<br />
enfants se sont amusés ainsi avec entrain (le complément<br />
direct se est avant le participe) ; ils ne se sont<br />
séparés que le soir (le complément direct se est avant<br />
le participe) et ils se sont promis de se réunir de même<br />
dimanche prochain (le complément direct se réunir est<br />
apris le participé).<br />
•<br />
III. — PARTICIPE FAIT SUIVI D'UN INFINITIF. — Enfant, n'oublie<br />
jamais les soins que tes parents ont eus de tes jeunes<br />
ans, la peine qu'ils ont prise pour toi. Ils t'ont fait<br />
instruire; ils t'ont fait élever; ils t'ont secouru dans tes<br />
Solution. — La moitié de 80 est 40.<br />
Prix de la 1" moitié : l',50 x 40 = 00'<br />
Prix de la 2° moitié : 2',23 X 40 = 90'<br />
Prix total : 1 50 francs.<br />
275<br />
IV. — Un kilogramme de sucre vaut 1 fr. 25. Combien<br />
en achéterez-vous de kilogr. avec 98 fr. 75 ?<br />
Solution. — On peut acheter : 98',75 : l',25 = Ï S Idlog.<br />
Y. — 12 pièces de drap de chacune 24 m. 50 de longueur<br />
ont coûté 2700 francs. Combien le mètre a-t-il<br />
coûté ?<br />
Solution. — Longueur totale des pièces ; 24",50 X12<br />
= 294 mètres.<br />
Prix du mètre: 2 700 : 294 = 9 fr. t8.<br />
maladies, consolé dans tes peines ; ils t'ont fait éprouver<br />
toutes les joies qu'ils ont pu. Combien tu serais avec raison<br />
taxé d'ingratitude, si l'on pouvait dire un jour que<br />
tu ne leur as pas fait goûter toutes les consolations que<br />
tu as pu.<br />
Mettre au pluriel: Enfants, n'oubliez jamais les soins<br />
que vos parents ont eus de vos jeunes ans, la peine<br />
qu'ils ont prise pour vous. Ils vous ont l'ait instruire; ils<br />
vous ont fait élever ; ils vous ont secouru dans vos<br />
maladies, consolé dans vos peines ; ils vous ont fait<br />
éprouver toutes les joies qu'ils ont pu. Combien vous seriez,<br />
avec raison, taxés d'ingratitude, si l'on pouvait dire<br />
un jour que vous ne leur avez pas fait goûter toutes les<br />
consolations que vous avez pu.<br />
EXERCICES DE- COMPOSITION FRANÇAISE<br />
I. — Instruction morale.<br />
IVRESSE.<br />
Grand émoi dans votre paisible commune. Un ouvrier,dans<br />
un accès de fureur causé par l'ivresse, a tué sa:<br />
mère et s'est pendu ensuite. Dans une lettre à un ami,<br />
vous racontez cet événement dramatique, et vous y ajoutez<br />
vos réflexions sur l'ivresse et ses conséquences-. —<br />
[Certificat d'études.)<br />
Sujet traité.<br />
Mon cher ami,<br />
Je t'écris étant encore sous le coup d'une émotion violente,<br />
que partagent d'ailleurs tous les habitants de lacommune.<br />
Tu connais Jean Sachet, cet incorrigible<br />
ivrogne dont la conduite scandaleuse a si souvent troublé<br />
notre paisible village; eh bien, dimanche dernier, dans<br />
un accès de fureur causé par l'ivresse, il a tué sa vieille<br />
mère et s'est pendu ensuite. Ce jour-là, dès le matin, il<br />
but plus que de raison au cabaret du père Mathieu.<br />
Quand son porte-monnaie fut vide, l'aubergiste le mit à<br />
ia porte. Jean se rendit alors chez sa mère pour lui demander<br />
de l'argent. La pauvre femme refusa naturellement<br />
de lui en donner, (juis elle essaya de le réprimander<br />
doucement. Mal lui en prit. L'ivrogne entra tout à coupdans<br />
une fureur aveugle ; il proféra contre sa mère les<br />
plus terribles menaces ; puis, saisissant à deux mains la<br />
pelle de fer du foyer, il on porta, de toutes ses forces, un
276 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
coup sur la tête de la malheureuse femme. Celle-ci chan autres citoyens imitèrent cet héro'ique dévouement. Les<br />
cela et, poussant un faible cri, elle s'abattit au pied de six Calaisiens se présentèrent devant Edouard 111 dans<br />
son lit pendant que le san» jaillissait en abondance du l'appareil pi'escrit par le vainqueur. Celui-ci leur lit de<br />
crâne fracturé. Effrayé par l'action qu'il venait de com durs reproches sur leur entêlement, puis il commanda de<br />
mettre, et subitement dégrisé à moitié, Jean se pencha les livrer au bourreau. Alors les principaux officiers du<br />
sur sa mère, lui prit une main, l'appela, puis voyant roi, puis la reine d'Anglelerre elle-même, supplièrent le<br />
qu'elle ne lui répondait pas, qu'elle ne remuait phis, monarque de faire griice à ces infortunés. Voyant sa<br />
qu'elle était morte enlin, il monta au grenier, prit une femme à ses genoux, Edouard sentit fléchir sa résolution<br />
corde sur laquelle on étendait ordinairement du linge, et farouche et dit ; « Ah! madame, j'aimerais mieux que<br />
se pondit à une solive. Tout cela s'était passé vers enie vous fussiez autre part qu'ici. Tenez, je vous les donne,<br />
liem'es du matin, en moins de temps que je n'en mets à faites-en à votie plaisir D. La reine emmena les captifs,<br />
te le raconter. A onze heures et demie, le fasteur entra<br />
chez la mère Sachet pour lui remettre une lettre ; il<br />
aperçut le cadavre de la vieille femme baigné dans une<br />
mare de sang. Affolé par ce spectacle, il sortit aussitôt,<br />
criant : « Au secours! à l'assassin! i> Tout le village<br />
les fit débarrasser de leurs liens et les remit en liberté.<br />
Quant à la ville de Calai?, elle resta entre les mains des<br />
Anglais jusqu'en -1558. A cette époque, François de Guise<br />
la reprit et la rendit à la France.<br />
accourut. En entrant dans la maison, le maire dit à haute<br />
voix : « C'est Jean qui doit avoir fait ce mauvais coup » ;<br />
puis, voyant la porte du grenier ouverte, il y monta<br />
IIL — Géographie.<br />
aussitôt et, dans la demi-obscurité, il aperçut un corps<br />
LA CÔTE DE LA JIAXCHE.<br />
qui se balançait au bout d'une corde. S^ms hésiter, le<br />
maire prit son couteau et coupa la corde. Le corps de<br />
Jean s'affaissa à ses pieds comme une masse. Le meurtrier<br />
avait cessé de vivre. Deux hommes rejoignirent le<br />
Voyage en bateau sur la côte de la Manche, depuis<br />
l'embouchur? de la Somme jusqu'à Cherbourg; faites la<br />
description de cette côte. — [Cerli/icat d'éludés.)<br />
maire et descendirent ce second cadavre qu'ils placèrent<br />
sur un lit à côté du premier; puis le garde champêtre<br />
Sujet traité.<br />
courut au chef-lieu de canton pour annoncer le tragique<br />
événement<br />
Quelle leçon<br />
au brigadier<br />
pour les<br />
de<br />
ivrognes,<br />
gendarmerie.<br />
si nombreux, liélas,<br />
Nous partons de l'embouchure de la Somme, qui forme<br />
une baie ensablée sur laquelle se trouvent les stations<br />
dans notre pays! En prolitoront-ils? je n'ose l'affumer.<br />
L'ivresse n'a que rarement, il est vrai, d'aussi effroyables<br />
conséquences; mais il suffit qu'elle rende possibles de<br />
pareils faits pour nous "inspirer une horreur profonde;<br />
d'ailleurs les maux qu'elle cause habituellement ne sont-ils<br />
pas déplorables? Elle fait perdre à l'homme avec sa santé,<br />
sa raison et sa dignité, l'estime et la confiance de ses<br />
semblables. Elle l'entraîne à dépenser au cabaret l'argent<br />
avec lequel il devrait pourvoir à ses b''Soins et à ceux de<br />
sa famille. La honte, la misère et le désespoir sont les<br />
hôtes habituels du foyer de l'ivrogne. Ah! mon ami, je<br />
me demande comment il se trouve des hommes assez<br />
insensés pour s'amuser "des propos que tiennent leurs<br />
semblables en état d'ébriétè. Pour moi, la vue d'un<br />
homme qui laisse une partie de sa raison au fond de son<br />
verre, me cause toujours un mépris et un dégoût profonds.<br />
balnéaires du Crotoy et de Saint-Valéry-sur-Sommc. Nous<br />
remarquons d'abord des dunes de sable sur la côte, puis,<br />
jusqu'à l'embouchure de la Seine, des falaises calcaires<br />
que rongent les flots de la mer. Çà et là, les falaises<br />
s'abaissent et font place aux plages de Mers, du Tréport,<br />
de Dieppe, de Saint-Valéry, que fréquentent de nombreux<br />
baigneurs, pendant la saison d'été. Dieppe et Fécamp<br />
comptent parmi nos ports de pêche les plus imporlants.<br />
Après avoir doublé le cap de la lléve, nous traversons<br />
l'embouchure de la Seine, qui a environ 12 kilomètres de<br />
largeur.<br />
Sur la. rive droite s'élève le Havre, second port do<br />
commerce de la France (105 000 habitants) que les transatlanliques<br />
mettent en relations constantes avec l'Amérique<br />
; et, sur la rive gauche, llonfleur, auquel son puissant<br />
voisin a enlevé ' toule importance. De la Somme au<br />
Cotentin la côte est rocheuse et parsemée à intervalles<br />
Pardonne-moi ces trop longues réflexions et cette lettre assez rapprochés de plages de sable, qui constituent au<br />
navrante, et crois-moi toujours ton affectionné.<br />
tant de stations balnéaires, comme Trouville, Villers,<br />
Louis R. Dives, Cabourg, Lion, Luc, etc. Dans le golfe du Calvados<br />
se dressent les rochers du même nom, ainsi désignés<br />
en souvenir du Salvador, vaisseau de VInvincible Arinadn,<br />
II. — Histoire.<br />
qui se brisa sur leurs pointes. Le long du Cotentin, la<br />
côte s'élève, mais les murailles de rochers sont toujours<br />
LE SIÈGE DE CALAIS.<br />
séparées par des plages basses. Après avoir doublé la<br />
pointe de Barfleur, nous entrons dans l'anse au fond de<br />
Kacontez le siège de Calais en 13^7, et rappelez le dévouement<br />
d'Eustache de Saint-Pierre. — {Cerli/icat<br />
d'études.)<br />
laquelle se trouve Cherbourg, notre port militaire de la<br />
Manche, que protège une immense digue hardiment jetée<br />
dans la mer, pour créer une rade artificielle. Arrivés au<br />
terme de notre voyage nous mettons pied à terre.<br />
Sujet traité.<br />
R. C. (Copie corrigée.)<br />
Après avoir vaincu l'armée française à Crécy (1546),<br />
Edouard 111, roi d'Angleterre, marcha sur Calais et mit<br />
le siège devant cette ville.<br />
Dans l'espoir d'être secourus par le roi de France, les<br />
habitants se défendirent courageusement pendant onze<br />
mois. Philippe VI parut en efièt, aux environs de Calais,<br />
à la lête d'une armée considérable; mais, rendu prudent<br />
par sa défaite de Crécy, il n'osa attaquer les Anglais dans<br />
leurs posilions fortifiées et battit en retraite sans avoir<br />
combattu. Désespérés de cet abandon, réduits à la famine,<br />
les malheureux Calaisiens demandèrent à capituler.<br />
Edouard, e.xaspéré par leur longue résistance, voulait<br />
d abord qu'ils se rendissent tous à discrétion; puis, à la<br />
prière de ses chevaliers, il consentit à se contenter de<br />
quelques victimes. Six des plus notables bourgeois de<br />
Calais devaient venir en chemise, la corde au cou, lui<br />
apporter les clefs de la ville el du château, et s'abandonner<br />
eux-mêmes à la volonté du vainqueur. Lorsque<br />
le gouvei'neur de la malheureuse cilé lit connaître aux<br />
assiégés ces dures conditions, un riche bourgeois, Euslache<br />
de Saint-Pierre, offrit immodialeinent d'être la première<br />
des victimes exigées par le roi anglais; cinq<br />
CALCUL<br />
Intérêts.<br />
I. — Un propriétaire achète une propriété de 102 ares<br />
pour 1550 francs. Combien doit-il louer l'heclare pour<br />
que son capital lui rapporte 4 pour 100 ? — [Ceri. d'études<br />
*.)<br />
Solution. — Intérêt de 1 530 fr. à 4 0/0 :<br />
1. Varenne tllaute-Marue) Communiqué par M. Dassigny, instituteur<br />
à llortes.
Prix de la location d'un hectare ; 61',20 ; 1,02 = C!> fr.<br />
Il- —Une somme prêtée à 6 pour 100 par an a produit<br />
252 francs d'iiitéi'êts en 5 ans l/2. Quelle est cette somme?<br />
[Cert. d'études.)<br />
Solution. — Intérêts de 100 fr. à 6 0/0 pendant 5 ans 1/2 :<br />
C'X3>50 = 21 fr.<br />
2D2 100<br />
Capital cherché : = iS
278 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
Sujet traité.<br />
Par une belle après-midi d'avril, je traversais, en flânant<br />
à l'ombre, le bosquet du Crucifix, quand j'aperçus, au<br />
bout d'une branche de sauvageon, à hauteur de l'œil et à<br />
portée de la main, un joli nid tout rond, fait de brins de<br />
mousse, de plumes, de débris da foin et de filasse :<br />
quatre petits chardonnerets couverts de plumes naissantes<br />
le peuplaient. Saisir ie nid et l'enlever fut ma première<br />
pensée : quelle joie d'avoir en ca»e de jolis oiseaux qui,<br />
bientôt, égayeraient ma chambrette de leurs chants 1<br />
J'étends donc le bras droit, je porte la main sur le nid...<br />
mais une réflexion m'arrête. Ces oiseaux dont je vais<br />
m'emparer, que je veux enfermer en cage, quel mal<br />
m'ont-ils fait pour gue je les prive ainsi de leur liberté,<br />
pour que je les ravisse à l'affection et aux soins de leurs<br />
parents ? Je vais abuser indignement de ma force, commettre<br />
une injustice et une cruauté. Et puis, si tous les<br />
enfants suivaient mon exemple, le bosquet serait vite dépeuplé<br />
: plus de petits mu-iciens ailés pour l'animer et<br />
l'égayer; il paraîtrait alors bien triste pendant les beaux<br />
jours. D'ailleurs, j'y son»e aussi, les oiseaux détruisent<br />
beaucoup d'insectes nuisibles à l'agriculture; ce sont des<br />
protecteurs de nos récoltes. Je serais donc à la fois imprévoyant<br />
et ingrat en emprisonnant ceux-ci. Quelle mauvaise<br />
idée m'était venue. Au lieu de dénicher ces pauvres<br />
chardonnerets, tâchons plutôt de les dérober aux yeux<br />
des passants. Et j'entre-croise, à hauteur du nid, quelques<br />
branches de coudrier, je sème plusieurs branches d'épines<br />
autour du sauvageon et je m'éloigne tout heureux à la<br />
pensée d'avoir protégé de petits oiseaux.<br />
ARITHMÉTIQUE ET SYSTÈME MÉTRIQUE<br />
Densités.<br />
I. — Déterminer ; 1° le volume ; 2° la valeur d'une<br />
barre de fer pesant 104 kilogr. 7466, la densité du fer<br />
étant 7,788 et le quintal valant 38'. — [Ecoles supérieures.)<br />
Solution. — Volume = Poids divisé par densité, ou :<br />
104^,7 466 : 7,788= 13 dm^ 449.<br />
38'X 104,7 466<br />
Valeur : = 3® f""- 80-<br />
II. — Quel est le poids d'une barre cylindrique en fer<br />
dont le diamètre est 5 centimètres et la longueur 50 centimètres,<br />
la densité du fer est 7,788. — [Cert. d'études.)<br />
Solution. — Volume de la barre en prenant le décimètre<br />
pour unité :<br />
(0''»,25)s X 3,1410 X 5 = 0 dm' 981 750.<br />
Poids : 7'iî',788 X 0,981 750 = î kilogr. 645.<br />
III. — Deux lingots ont le même poids : le premier a<br />
un volume de 45 centimètres cubes et sa densité est de<br />
7,29. La densité du deuxième est de 11,35. Quel est son<br />
volurfte? — (B. élémentaire.)<br />
Solution. — Poids du premier et du deuxième lingot :<br />
7',29 X 0'»3,043 = 0 kilogr. 31 347.<br />
Volume du second lingot :<br />
0,01 347 ; 11,35 = ï"? GIS mm'.<br />
IV. — Le poids d'un vase rempli d'huile est de<br />
5 kilogr. 484. Combien contient-il de litres? La densité<br />
de l'huile est de 0,914 et le vase vide pèse 1 kilogr. 828.<br />
— {Ecoles supérieures.)<br />
Solution. — Poids de l'iiuilo :<br />
5''=',484 — l''«%828 = 3 kilogr. 650.<br />
Contenance du vase ;<br />
o,650 : 0,914 = 4 lit.<br />
QUESTIOS DE THÉORIE. — Pour obtenir le carré d'un nombre<br />
terminé par 5 : 1° on multiplie le nombre des dizaines<br />
par ce même nombre augmenté de 1 ; 2» on écrit<br />
25 à la droite du résultat précédemment trouvé. — Démontrer<br />
l'exactitude de cette règle.<br />
Démonstration. — Soit à effectuer le carré de 35. Pour<br />
appliquer la règle ci-dessus, on multiplie 3 par 3 -f 1, ce<br />
qui donne 12, et l'on écrit 25 à la droite de 12, ce qui fait<br />
1225. Il faut remarquer que, dans le produit 3X4 = 12,<br />
3 et 4 représentent des dizaines; comme 3 dizaines valent<br />
30 uiiités, et 4 dizaines, 40 unités, 3 dizaines X 4 dizaines<br />
= 50 X 40 = 1200 unités. En ajoutant 25 unités à<br />
ce produit, on obtiendrait le nombre 1225 déjà trouvé précédemment.<br />
Remarquons encore que 25 est le carré de 5.<br />
Il s'agit donc de démonirer que 35 X 35 = 30 x 40<br />
+ 5 X 5. On sait que le carré de la somme de deux nombres<br />
est égal au carré du premier, plus le double produit<br />
du premier par le second, plus le carré du second. Or, on<br />
peut considérer 35 comme égal à 30 + 5. Le carré de<br />
30 -}- 5 se compose de : 1» 30x 30, cari-é de 30; 2» 30 x<br />
5 x 2 ou 30x10, double produit de 30 par 5; 3° 5 x5,<br />
carré de 5. Or, 30 X 30 -|- 30 X 10 = 30 fois 30 -f 10 fois<br />
30 = 40 fois 30, ou 30 x 40. Le carré de 35 égale, par<br />
suite : 30 X 40 -f 5 X 5, ce qu'il fallait démontrer.<br />
HISTOIRE<br />
I. — Quels sont, en substance, les principes de 1789Î<br />
Les voici, en résumé :<br />
1° La souveraineté, dans un Etat, émane du peuple et<br />
ne peut être exercée que par ses représentants.<br />
2° Tous les hommes sont libres ; ils peuvent disposer à<br />
leur guise de leur personne et do leurs biens; ils peuvent<br />
penser, parler, écrire, enseigner librement, professer, en<br />
matière de religion, l'opinion qui leur convient. Nulle<br />
entrave ne doit être apportée à l'agriculture, à l'industrie,<br />
au commerce. Toutefois, la liberté de chacun est limitée<br />
par le droit d'autrui.<br />
3° Tous les hommes sont égaux, c'est-à-dire ont les<br />
mêmes droits et les mêmes devoirs. Les impôts doivent<br />
être répartis proportionnellement aux ressources de<br />
chaque citoyen. Il importe que la justice soit égale pour<br />
tous. Tous les citoyens sont admissibles aux emplois publics,<br />
aux fonctions civiles et mihtaires.<br />
4° Tous les hommes doivent se considérer comme frères<br />
et se prêter mutuellement assistance". Les orphelins, les<br />
enfants moralement abandonnés, les vieillards, les infirmes<br />
ont droit à la protection de l'Etat.<br />
II. — Quelles furent les causes de la guerre de Russie^<br />
sous Napoléon I"?<br />
Au commencement de 1812, Napoléon pouvait se croire<br />
l'arbitre des destinées de l'Europe continentale, mais<br />
l'Angleterre, quoique épuisée, lui résistait encore. Après<br />
notre défaite navale de Trafalgar, il avait conçu un plan<br />
gigantesque pour venir à bout de la résistance des Anglais<br />
: fermer à leurs navires tous les ports du continent<br />
et anéantir ainsi rimmen?e commerce qui les faisait<br />
vivre. C'était le fameux système du blocus continental, qui<br />
fut inauguré à la fin de 1806 par le décret de Berlin.<br />
En 1812, avant les premiers désastres de Napoléon, l'Angleterre,<br />
ne pouvant plus écouler nulle part ses produits,<br />
se voyait au bord de la ruine, mais une véritable disette<br />
régnait dans les autres pays de l'Europe, par suite des<br />
représailles que leur faisaient subir, au point de vue<br />
commercial, les flottes britanniques, maîtresses de la mer.<br />
La Russie réclama, la première, un adoucissement aux<br />
rigueurs du blocus ; Kapoléon— il commit là une lourde<br />
faute — lui refusa toute satisfaction à cet égard. D'un<br />
autre côté, le tsar Alexandre 1°', dont la puissance s'étenilait<br />
sur de vastes territoires, ne pouvait guère se résigner<br />
à jouer le rôle secondaire que le vainqueur de<br />
Friediand lui assignait.
Enfin, l'extension continuelle de l'empire français, qui<br />
atteignait alors par Lubeck les côtes de la Baltique, était,<br />
pour les Russes, un sujet de craintes légitimes. Alexandre<br />
demanda l'évacuation de la vieille Prusse, du grandduché<br />
de Varsovie et de la Poméranie suédoise par les<br />
troupes françaises; Napoléon considéra cette demande<br />
comme un acte d'hostilité : il y répondit en se préparant à<br />
une lutte formidable. Les excès du blocus continental, la<br />
rivalité du tsar et de Napoléon, l'orgueil despotique de<br />
ce dernier, qui ne voulut faire aucune concession à la<br />
Russie, telles furent, en somme, les causes les plus importantes<br />
de la grande guerre franco-russe de 1812.<br />
III. — Indiquez les causes principales de la révolution<br />
de 1830.<br />
Ce furent : 1° l'impopularité des Bourbons ; 2° l'indignation<br />
que suscita parmi le peuple de Paris la promulgation<br />
des ordonnances réactionnaires du 26 juillet 1850.<br />
Depuis 1789, les Bourbons de la branche aînée avaient<br />
tout fait pour se rendre impopulaires ; ils avaient invoqué<br />
contré leur patrie le secours des puissances étrangères<br />
et confondu leur cause avec celle des ennemis de<br />
la France. En 1814 èt 1815, Louis XVIII n'était remonté<br />
sur le trône que par la volonté des souverains coalisés<br />
contre Napoléon. Les exécutions sommaires et les massacres<br />
de la Terreur blanche avaient signalé son retour.<br />
Néanmoins, pendant les premières années de son règne,<br />
il s'était résigné à gouverner en roi constitutionnel ;<br />
mais, après l'assassinat du duc de Berry(15 février 1820),<br />
il avait laissé les ultra-royalistes et \a congrégation^ battre<br />
en brèche les instilulions libérales. Son successeur,<br />
Charles X, qui, sous le nom de comte d'Artois, avait été<br />
jadis le chef principal de l'émigration, essaya de faire<br />
revivre l'ancien régime. L'opposition dynastique gagnant<br />
chaque jour du terrain, il voulut la vaincre par un coup<br />
d'Etat. Le 26 juillet 1830, il publia des ordonnances qui<br />
supprimaient la liberté de la presse, annulaient les dernières<br />
élections législatives et créaient un nouveau système<br />
électoral par lequel le droit de suffrage était retiré<br />
à des milliers de citoyens. La révolution des 27, 28 et 29<br />
juillet répondit à cette violation de la Charte.<br />
GÉOGRAPHIE<br />
lia France.<br />
I. — Citer dix départements parmi les plus industrieux ;<br />
indiquer les principales industries qu'on y remarque.<br />
Parmi nos départements les plus industrieux, on peut<br />
citer : 1° celui de la Seine (industries de toutes sortes,<br />
spécial'ïment, industries de luxe et fabrication d'objets<br />
divers connus sous lènom à'articles de Paris) ; 2° celui du<br />
Nord (extraction de la houille et du fer du bassin d'Anzin-<br />
Valenciennes ; hauts fourneaux, forges et fonderies de<br />
Five.vLille, Haubeuge, etc.; industries alimentaires;<br />
fabrication d'huiles; brassage de la bière, distillation de<br />
l'alcool, rafflnage du sucre de betterave; industries textiles,<br />
confection de tissus divers, parmi lesquelles figurent<br />
au premier rang les cotonnades de lioubaix; verreries,<br />
produits chimiques, etc.); 3° celui du Pas-de-Calais (mêmes<br />
industries que dans le Nord, un peu moins développées<br />
; houille de Lens ; tissus de Saint-Pierre-lez-Calais) ;<br />
•4" celui de l'Aisne (mêmes industries; tissus de Saint-<br />
Quentin; glaces de Saint-Gobain; ; 5» celui de l'Oise (industi'ies<br />
analogues ; faïences de Creil ; forges de Montataire);<br />
6° celui de la Seine-Inférieure (fabrication du<br />
beurre et du cidre ; raffinage du sucre; raffinage du pétrole,<br />
à Rouen; lainages et cotonnades de Rouen, Darnétal,<br />
Bolbec, etc. ; draps d'Elbeufj ; 7» celui du Rhône<br />
(houilles de Givors, soieries de Lyon) ; 8° celui de la Loire<br />
(houille et fer de Saint-Elienne, Saint-Chamond, Rive-de-<br />
Gier; fers, aciers, rubans de Saint-Etienne); 9° celui de<br />
la Haute-Marne (grande industrie métallurgique; nombreuses<br />
forges; coulellerie de Langres); 10° celui du<br />
Doubs (forges, quincaillerie, horlogerie; fabrication de<br />
fromages).<br />
1. Sorte de lig^ue ultnimontaine et monarchique dirigée par<br />
les Jésuites<br />
PARTIE SCOLAIRE. 279<br />
11. — Par où peut-on aller par bateaux (sans voyager sur<br />
mer) de Strasbourg à Brest?— de Rouen à Bordeaux? —<br />
de Nantes à Cambrai?<br />
1° Pour aller de Strasbourg à Brest : suivre jusqu'au<br />
bout le canal de la Marne au Rhin; descendre la Marne<br />
jusqu'à son confluent avec la Seine (le petit canal Saint-<br />
Maur permet d'éviter une courbe de la Marne) ; remonter<br />
la Seine jusqu'au confluent du Loing; suivre le canal du<br />
Loing, puis celui d'Orléans; descendre la Loire jusqu'à<br />
Nantes; suivre le canal de Nantes à Brest. Ou bien r<br />
suivre le canal du Rhône au Rhin jusqu'à la Saône ; descendre<br />
la Saône, jusqu'à Chalon; suivre le canal du centre,<br />
jusqu'à Digoin, puis le canal latéral à la L'are jusqu'à<br />
Marseille-lès-Aubigny, puis les canaux du Cher, qui permettent<br />
d'éviter la grande courbe de la Loire ; descendre<br />
le Cher, puis la Loire jusqu'à Nantes, et suivre enfin le<br />
canal de Nantes à Brest.<br />
2° Pour aller de Rouen à Bordeaux : remonter la Seine<br />
jusqu'à Montereau (confluent de l'Yonne) ; remonter l'Yonne<br />
jusqu'à la Roche; suivre le canal de Bourgogne, jusqu'à<br />
la Saône ; descendre la Saône jusqu'à Lyon, puis le Rhône<br />
jusqu'à Beaucaire ; suivre les canaux de Beaucaire, des<br />
Etangs, du Midi, puis le canal latéral à la Garonne, enfia<br />
la Garonne jusqu'à Bordeaux.<br />
3° Pour aller de Nantes à Cambrai : remonter la Loire<br />
jusqu'à Orléans ; suivre le canal d'Orléans, puis celui du<br />
Loing ; remonter la Seine jusqu'au confluent de l'Oise ;<br />
remonter l'Oise, suivre les canaux latéraux à l'Oise, eniiii'<br />
le canal de Saint-Quentin jusqu'à Cambrai.<br />
IIÏ. — Par quelles voies ferrées peut-on aller le plus<br />
directement de Nantes à Bordeaux? — de Lille à Nîmes?<br />
— de Belfort au Mans? — de Nevers à Turin?<br />
1° Pour aller de Nantes à Bordeaux : suivre la ligne du<br />
réseau de l'Etat qui relie directement ces deux villes, en<br />
passant par la Roche-sur-Yon, la Rochelle, Rochefort et<br />
Saintes.<br />
2° Pour aller de Lille à Nîmes ; suivre jusqu'à Paris la<br />
ligne de Paris-Lille (réseau du Nord) ; puis la ligne de Lyon<br />
par le Bourbonnais, jusqu'à Saint-Germain-^es-Fossés,<br />
puis la hgne de Gannat, Clermont-Ferrand, Nîmes (réseau<br />
de P.-L.-M.).<br />
3° Pour aller de Belfort au Mans : suivre jusqu'à Paris<br />
la ligne de Paris-Belfort (ancieime ligne de Mulhouse;<br />
réseau de l'Est), puis la ligne de Paris à Brest, jusqu'au<br />
Mans (réseau de l'Ouest).<br />
4» Pour aller de Nevers à Turin : suivre la ligne de Lyon<br />
par le Bourbonnais, de Nevers à Lyon, puis la voie ferrée<br />
de Lyon à Culoz, qui se bifurque en cet endroit pour se<br />
diriger d'une part sur Genève, de l'autre sur 1 Italie;<br />
suivre la ligne d'Italie en passant par le tunnel du mont<br />
Cenis (réseau de P.-L.-M.). Au delà de ce tunnel, le chemin<br />
de fer se dirige sur Turin.<br />
SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />
I. — Exposer en quelques mots le mécanisme du télégraphe<br />
électrique.<br />
Un télégraphe électrique se compofe : 1° de piles ; 2° de<br />
deux appareils, l'un appelé manipulateur, qui sert à envoyer<br />
la dépêche, l'autre appelé récepteur, qui la reçoit;<br />
3° de fils métalliques reliant les deux appareils et communiquant<br />
avec les piles. Le manipulateur répand ou intercepte<br />
à volonté dans les fils le courant voltaïque. Le principal<br />
organe du récepleur est un éleciro-aimant. Dés<br />
que le courant se pmduit, l'électro-aimaiit attire une<br />
petite barre de fer doux; aussitôt que le courant s'interro.npt,<br />
cette barre de fer doux est abandonnée par l'aimant<br />
et ramenée en arrière par un ressort -. ses mouvements<br />
successifs ont pour effet soit de déplacer un crayon<br />
qui trace des traits ou des points' sur une bande de papier<br />
(télégraphe Morse), soit de faire tourner une aiguille sur<br />
un cadran où sont figurées les lettres de l'alphatiet (télégraphe<br />
Bréguet), soit de metti'e en jeu toute une série de<br />
1. Cestrnits ou points, combinés, forment ime écriture spéciale<br />
que les employés du ti51éi,'raplie arrivent îi décliilIVer aussi<br />
aisément que l'ecriture ordinaire.
280 MANDEL <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L' .'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
pièces au moyen desquelles s'inscrit la dépêche (télégraphe<br />
Hugues). D'une façon ou de l'autre, le récepteur reproduit<br />
les mots transmis par le manipulateur.<br />
II. — Quels sont les alcools les plus répandus dans le<br />
commerce?<br />
Ce sont : l'alcool de vin (obtenu par la distillation du<br />
vin), l'alcool de grains, l'alcool de beiterave, l'alcool de<br />
pommes de terre et l'esprit de bois (ainsi nommé parce<br />
qu'on le tire des résidus que fournit la distillation du<br />
bois dans une cornue).<br />
m. — Indiquer Ses parties principales d'une fleur.<br />
Ce sont ; 1° le pédoncule, ou pied ; 2° le réceptacle, qui<br />
supporte les organes de la fleui-; 5° le calice, organe<br />
protecteur, ordinairement de couleur verte, qui comprend<br />
un ou plusieurs sépales-, 4° la corolle, de nuances<br />
diverses, qui comprend un ou plusieurs pétales (les pétales<br />
et les sépales peuvent être considérés comme des<br />
feuilles modiflées) ; 4° les élamines (organe mâle) qui contiennent<br />
la poussière fécondante dite -pollen ; 6° le pistil<br />
(organe ftmelle), qui reçoit le pollen et le conduit dans<br />
l'ovaire, sorte de sac où sont renfermés les ovules<br />
(ceux-ci, fécondés par le pollen, deviendront les<br />
graines).<br />
ami. J'ai vu l'opium produire d'étranges effets sur le<br />
hommes lorsqu'ils en fument en grande quantité. 11 le®<br />
rend d'abord violents et courageux; ils se jettent dans<br />
le danger ou s'exposent follement, se querellent avec<br />
leurs amis, se battent avec leurs ennemis, rient, dansent<br />
et sont gais sans motif. Alors ils s'endorment ; ils ne<br />
peuvent pas s'en empêcher, quand bien même il s'agirait<br />
de sauver leur vie. Puis, au réveil, ils ont le corps froid,<br />
la tête pesante; ils se sentent malades, faibles el mélancoliques.<br />
Si cela leur arrive tous les jours, leurs forces<br />
s'épuisent, leur santé s'allère, leur chair se détache des<br />
os, leur regard devient terne, et l'homme devient semblable<br />
à un cadavre.<br />
— Pouah! s'écria Brisk, laissons l'opium à la race<br />
humaine; c'est trop mauvais pour les rats ».<br />
Nous nous précipitâmes dans le magasin avec impatience.<br />
Fourré, comme d'habitude, resta en arrière à<br />
cause de ses infirmités.<br />
Le premier objet nouveau que je découvris ce fut une<br />
dent. Figurez-vous une deut deux lois aussi longue<br />
qu'un rat avec sa queue. A quel monstrueux animal pouvait<br />
avoir appartenu une pareille dent?<br />
« IN'est-ce pas cela que l'on appelle de l'ivoire? demanda<br />
Baroque, qui se dandinait derrière moi.<br />
— Je voudrais bien, dis-je, voir le rat énorme qui por<br />
LECTURES DE YACÂNCES<br />
tait une telle défense! Oh! que je serais heureux de<br />
voyager et de voir le monde!<br />
— Yous pouvez voir, répliqua Brisk, quelque chose de<br />
remarquable sans aller bien loin. Par exemple, ce fro<br />
Une famille de rats*.<br />
Mes plus anciens souvenirs d'enfance se réduisent<br />
aux courses que je faisais sous un hanuar attenant à un<br />
grand magasin situé dans le voisinage de Poplar, près de<br />
la Tamise.<br />
Quelle joyeuse vie nous menions dans ce hangar, mes<br />
sept irères et moil C'était comme qui dirait un palais de<br />
détritus, où les rats pouvaient folâtrer, gambader et jouer<br />
à cache-cache tout leur content.<br />
Nous descendions d'une ancienne race de rats britanniques,<br />
issue des rats normands qui envahirent l'Angleterre<br />
avec Guillaume le Conquérant.Nous étions très tiers<br />
de notre origine normande! Notre forme plus pelileT<br />
notre poil noir et luisant, nos longues queues et nos<br />
belles et larges oreilles nous distinguaient entièrement<br />
du rat norvégien, qui est de couleur brune. Ordinairement<br />
nous n'aimions pas à nous trouver en société<br />
avec eux.<br />
J'ai dit que nous étions des rats noirs. Pourtant le<br />
plus jeune de la famille était bigarré; et non seulement<br />
il avait co. malheur, mais en outre c'était le plus laid et<br />
le plus difforme. L'homme, créature supérieure, regarderait<br />
avec bienveillance et avec pilié, j'en suis sûr, un<br />
compagnon assez malheureux pour êtie contrefait; mais<br />
nous n'étions que de jeunes rats, des rats sans expérience,<br />
et nous ne tarissions pas en plaisanteries sur<br />
notre camarade bigarré. Nous l'appelions Baroque, Cochond'Inde,<br />
'Vieux-Moucheté, Epouvantail. Il avait accepté le<br />
sobriquet de Baroque ; c'était le seul auquel il daignât répondre.<br />
Malgré cela, le pauvre Baroque était un compagnon<br />
enjoué, et il supportait notre grossièreté patiemment,<br />
sans s'émouvoir.<br />
mage qui est là-haut, et dont je sens d'ici la délicieuse<br />
odeur. »<br />
Baroque tom-na avidement ses regards vers l'endi-oit<br />
indiqué.<br />
« Maintenant, ajouta Brisk, je propose une visite au<br />
fromage; le premier arrivé se fera le premier sa part.<br />
Laissons Ratto à son vieil os. Nous sommes sept ici :<br />
attention!... une! deux! trois! en avant!... »<br />
Mes sept frères décampèi-ent tous pêle-mêle, Baroque à<br />
l'arrière-garde, comme toujours.<br />
Les six premiers se précipitémit presque .ensemble»<br />
grimpant, dans leur précipitation, les uns sur les autres;<br />
puis ils disparurent dans une espèce de trou obscur, et<br />
alors, hélas ! hélas ! quels terribles cris !<br />
Pauvres malheureux frères ! Tous pris dans une<br />
ratière ! Baroque, avec des yeux désespérés, regardait la<br />
porte de la ratière. Encore un peu, et la trappe, en<br />
tombant, aurait affleuré son nez difforme.<br />
Les pauvres rats captifs essayèrent en vain de ronger<br />
à l'intérieur pour se frayer un passage, pendant que<br />
Baroque et moi rongions à l'exlèrieur. Tous nos efforts<br />
furent inutiles. Mes pauvres frères passèrent une nuit<br />
misérable, et furent emportés chacun dans un sac pour<br />
être, le matin, dévorés par les cbiens.<br />
« Homme cruel et méchant! » m'écriai-je en retournant<br />
avec mon compagnon bigarré à mon ancienne<br />
cachette.<br />
Par hasard, le vieux Fourré entendit mon exclamation.<br />
« Homme cruel et méchant ! répéta-t-il, mais pas sur<br />
le même ton que moi ! eh bien ! je pense que, même en<br />
tendant une ralière, l'homme a ses raisons pour agir<br />
ainsi. Ceux qui, co'nme nous autres rats, vivent du bien<br />
d'autrui, n'ont pas le droit de compter sur de bons<br />
Quand on riait de lui, il faisait chorus, et ne s'en allait<br />
jamais bouder à l'écart.<br />
Un certain jour, il y avait eu beaucoup de mouvement<br />
et d'allées et venues dans le magasin. Brisk,le plus agile<br />
de mes frères, assis au bord d'un trou, avait monté la<br />
garde depuis midi jusqu'à la brune ; tout à coup il se<br />
précipita dans le hangar. Il nous apportait de bonnes<br />
nouvelles.<br />
traitements.<br />
— Est-ce qu'il y a des créatures qui tendent des pièges<br />
aux hommes I<br />
— Il me semble bien, répondit Fourré, que les hommes<br />
se tendent des pièges entre eux. J'ai vu phisieurs de<br />
ces pièges qu'ils appellent des cabarets. Quelques-uns<br />
de ces pièges sont renommés à cause d'une certaine<br />
boisson ausfi dangereuse que i'opium pour la raison et<br />
d Un naviie est arrivé de l'Inde, dit-il. Il y a du riz, la santé des hommes.<br />
du sucre, de l'indigo....<br />
— Eh bien, moi, répliqua Baroque, après ce que je<br />
— Ça, ce n'est qu'une teinture bleue que l'on extrait viens de voir je me tiens pour averti. Je suppose que<br />
d'une plamel » Cette observation venait de Fouri-é, un riiomme fait de même, et qu'il ne se laisse pas prendre<br />
vieux rat aveugle qui avait beaucoup voyagé, beaucoup deux fois au même piège.<br />
vu et beaucoup réfléchi.<br />
— Erreur! s'écria Fourré avec -un mouvement de<br />
a De l'opium, poursuivit BrisU.<br />
queue méprisant. Ils connaissent le danger, et ils l'aiment<br />
— Ça, c'est le jus du pavot blanc, dit notre vieil malgré cela. Ils saveni qu'ils vont tout droit à la maladie,<br />
à la pauvreté et à la honte, et cependant ils y courent<br />
1. Les voilages d'un rat. Iiiiitn de l';infrlais, |iar Octave Blcs- tête baissée.<br />
sel. \ viil. pet. iii-16, l)r., 0 Ir. 50. Bibliothèque des écoles et — Alors, à votre compte, l'homme est beaucoup plus<br />
des familles. | I fou qu'un rat ! »
IV* Année. Tome XVII. Sl]PPl,ÉMEWT N» 18 9 Septembre 1893<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
* JOURNAL HEBDOMADAIRE J '<br />
> -<br />
DES INSTITUTEURS E T D ES INSTITUTRICES<br />
SUPPLÉMENT<br />
I -'.•5<br />
i • '<br />
EfiSEIGNEMENT PRllUIEE SUPÉRffilffl - ENSEIGNEMENT COIPLÈMENTAIRE<br />
On ne reçoit pas d'abonnement pour le supplément seul.<br />
S O M M A I R E<br />
Partie générale. ^<br />
CHRONIQUE : SCIEXCES : Une excursion de vacances. — Le Creuset (IIARADCOTOT). — GÉOGRAPHIE ; Le Siam et sa capitale.<br />
Partie scolaire.<br />
Préparation aux examens professionnels de l'enseignement primaire. — Épreuves orales du brevet supérieur. —<br />
Lecture expliquée d'un auteur français : La Bruyère ; Discours de réception à l'Académie française (G. LASEO.V).<br />
Sujets traités : Certilicat d'aptimde au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures<br />
: Psychologie appliquée à la science de l'éducation : La méthode active dans l'enseignement littéraire des<br />
écoles normales (H. D.). — Mathématiques : Problèmes (E. BOKAT). — Brevet supérieur : Composition française :<br />
Lettre de Catherine lï à Diderot (A. G.). — Mathématiques : Problèmes (E. BDHAT). — Sciences physiques et naturelles<br />
; Acide sulfureux, préparations, propriétés, usages (BonnsicrDE). — Langues vivantes : Corrigés des exercices<br />
du n° 17 (B. et J.). — Sujets à traiter : Certificat d'aptitude au professorat des écoles normales et des<br />
écoles primaires supérieures : Psychologie appliquée à la science de l'éducation (H. D.). — Mathématiquesi^. B.).<br />
Brevet supérieur ; AÎai/iematigîfes (E.B.).— Sciences physiques et naturelles (B.). — Langues vivantes (B. et J.).<br />
PARTIE GENERALE<br />
SCIENCES<br />
CHRONIQUE<br />
fne excursion de iracnnces. — te Creusot.<br />
Quand on quitte à Chagny la grande ligne de Dijon<br />
"a Lyon pour retourner vers la grande artère du<br />
Bourbonnais, qu'on a dépassé Montchanin et sa<br />
grande tuilerie, on arrive dans une vallée qui se<br />
resserre et se coude. Des cheminées larges et hautes,<br />
d'autres plus étroites et plus nombreuses qui vomissent<br />
en bouffées pressées, une fumée noire, grise,<br />
blanche ou rouge; les nombrelîses voies ferrées, les<br />
vagons chargés, tout dénote un grand centre industriel.<br />
C'est le Creusot avec son atniosphère de fumée,<br />
ses grands halls de travail, le bruit de ses machines.<br />
le sifflet de ses locomotives, le feu de ses puissants<br />
foyers, ses maisons noires de la poussière de charbon<br />
qui s'y dépose.<br />
Le Creusot, qui n'était autrefois, sous le nom très<br />
caractéristique de la charbonnière, qu'un cenlre<br />
d'extraction de la houille que son sol contient en<br />
assez grande abondance, est devenu l'une des plus<br />
iraporiantes usines métallurgiques du monde, la<br />
première de nos usines françaises. Il a le charbon<br />
de terre, la matière première indispensable à l'industrie;<br />
il trouve non loin de lui le minerai de fer;<br />
on y traite ce minerai pour le transformer en fonte,<br />
en acier et en fer; et l'acier et le fer en sortent sous<br />
la forme de machines légères ou puissantes, petits<br />
moteurs, locomotives de chemin de fer prêtes à<br />
rouler sur rails, chaudières de toutes sortes et de<br />
Cr;
274 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
toutes grandeurs, grandes machines marines,<br />
plaques de blindage, canons el tourelles pour les<br />
grands cuirassés.<br />
Les visiteurs curieux arfliient à celte grande usine;<br />
chaque jour en amène de nouveaux et l'administration<br />
de l'établissement met la meilleure bonne grâce<br />
à satisfaire leur légitime cnriosité. Une fois le matin<br />
et une fois le soir, des guides qui connaissent hifn<br />
tous les services dirigent d'un atelier à l'autre la<br />
caravane des étrangers qui se sont fait inscrire, expliquant<br />
le maniement des appareils, le genre et l'utilité<br />
de chacun des travaux, montrant les grands<br />
outils, les puissantes machines, la manipulation du<br />
métal depuis le minerai terreux qui le produit jusqu'à<br />
la dernière forme sous laquelle il doit servir.<br />
De ces visites ordinaires si bien organisées et si<br />
instructives, on excepte cependant tout ce qui pourrait<br />
présenter un danger et tout ce qui est d'une<br />
application très récente, comme les aciéries modernes<br />
au cubilot Bessemer ou au four Martin-Siemens.<br />
Mais sur demande spéciale motivée, celte<br />
consigne elle-même est levée et l'on peut tout voir à<br />
l'exception toutefois de l'alelier d'artillerie qui est<br />
sous la direction exclusive d'officiers de l'armée et que<br />
la plus élémentaire prudence commande de laisser<br />
fermé.<br />
Il faudrait un gros volume pour présenter le<br />
Creusot comme il mérite de l'être. Il y a là tout ce<br />
qui regarde l'extraction de la houille, toute la métallurgie<br />
du fer et la fabrication de l'acier, toutes<br />
les machines-outils qui font du fer ou de l'acier<br />
brut tous les objets ouvrés, sans compter tous les<br />
accessoires comme les machines motrices, les machines<br />
souftlantes, les tours de diverses formes.<br />
Aussi ne songeons-nous dans cette chronique qu'à<br />
présenter quelques coins caractéristiques de ce<br />
vaste monde industriel.<br />
L'extraction de la houille était autrefois très facile<br />
et peu coûteuse dans le bassin du Creusot: on trouvait<br />
en effet le charbon à une faible profondeur.<br />
Mais à mesure qu'on en a extrait, il a fallu Je chercher<br />
plus profondément et en ce moment les galeries<br />
en exploitation sont à 250 et 500 mètres. Deux<br />
des principaux puits, Saint-Pierre et Saint-Paul, sont<br />
dans l'usine même presque sous le même hall avec<br />
chacun une couverture en large pyramide quadrangulaire<br />
où se fait la manutention de l'entrée' et de<br />
la sortie du puits. Deux bennes au-dessus l'une de<br />
l'autre montent pendant que deux autres semblables<br />
descendent, et c'est un petit moteur horizontal qui<br />
met un mouvement les poulies sur lesquelles<br />
s'enroule ou se déroule la large corde d'attache des<br />
bennes. Le mécanicien est prévenu du fond du<br />
puits, soit par un tuyau acoustique, soit par une<br />
sonnerie électrique, du moment où il doit mettre<br />
son moteur en marche pour une montée et de la<br />
vitesse qu'il doit lui donner suivant que les bennes<br />
contiennent du charbon ou portent des ouvriers. 11<br />
a sous les yeux un modèle réduit du puits avec ses<br />
deux paniers, l'un montant, l'autre descendant. Et<br />
quand le premier est près de la ligne qui marque le<br />
niveau supérieur, que les bennes montantes sont<br />
près d'arriver, il accroche une sonnette; le mécanicien<br />
averli ralentit la vitesse et arrête la machine<br />
aussitôt qu'il a aperçu la benne. De cette manière<br />
l'arrêt de la benne montante se fait sans secousse<br />
et celui de la benne descendante sans choo. Des ouvriers<br />
détachent les bennes pleines et les font basculer<br />
devant un plan incliné qui conduit le charbon<br />
soit sur des cribles, soit en tas où on le prend pour<br />
charger les vagons. Au Creusot, le criblage des gros<br />
morceaux est fait à la main pour en rejeter les<br />
schistes qui pourraient y être mêlés. Et ce charbon<br />
ainsi trié n'est plus employé à l'usine; il est vendu<br />
poui' les petites forges à cause de sa qualité, tandis<br />
que les fours gazogènes de l'usine peuvent très bien<br />
s'accommoder d'un charbon de moindre valeur,<br />
de poussier ou do.menus. La descente des ouvriers<br />
dans le trou noir de la mine a ([uelque chose de<br />
saisissiinl; la sortie de ceux qui remontent après le<br />
travail, fatigués et noircis, est plus saisissante<br />
encore. •<br />
Le haut fourneau moderne ne diffère pas beaucoup<br />
exlérieurement de l'ancien. C'est toujours un<br />
long four, haut de huit à quatorze mètres, au bas<br />
duquel des tuyères soufflent l'air nécessaire à la<br />
combustion taudis qu'on verse dans le haut de<br />
temps en temps du minerai et du combustible. Seulement,<br />
au lieu de fumer hbrement à l'air comme<br />
autrefois, il est couvert et ne s'ouvre que pour le<br />
temps très court que dure une charge. On recueille<br />
les gaz chauds qui s'y produisent et qu'on laissait<br />
perdre et l'on s'arrange pour leur prendre leur chaleur<br />
et pour utiliser leur propriété de oombustibles.<br />
De six en six heures on pratique la coulée de la<br />
masse fondue : c'est d'abord la scorie qui sort en<br />
un jet incandescent et se répand dans une rigole<br />
comme un ruisseau de feu; elle aura l'aspect d'un<br />
verre fondu quand elle sera refroidie. C'est ensuite<br />
la fonte de fer qui coule à son tour et qui s'accompagne<br />
de petites étincelles étoilées produites par la<br />
combustion à l'air des petites parcelles qui s'en<br />
détachent. Cette opération de la coulée est très<br />
belle à voir la nuit quand il n'y a d'autre lumière<br />
que celle qui est produite par la matière<br />
fondue.<br />
Dans l'ancienne métallurgie, toute la fonte d'un<br />
haut fourneau, coulée en rigoles demi-cylindriques,<br />
était abandonnée au refroidissement. Cassée en<br />
petits morceaux maniables elle constituait la fonte<br />
en gueuses dont une partie allait aux cubilots de<br />
seconde fusion pour être ensuite moulée et dont<br />
l'autre allait aux l'ours à puddler où elle était transformée<br />
en fer forgeable.<br />
S'il en est encore de même dans certaines usinesqui<br />
n'ont que le haut fourneau et qui ne produisent<br />
que de la fonte, il n'en est plus ainsi dans les grandscentres<br />
métallurgiques. On sait y produire la fonte<br />
plus pure et d'une composition plus constante; on<br />
ne la laisse plus toute refroidir; on bénéficie ainsi<br />
pour une partie de la chaleur nécessaire à uneseconde<br />
fusion, et pendant la coulée du haut four^<br />
neau on la recueille dans un grand vase cylindriqueavec<br />
enveloppe intérieure réfractaire, et l'on eharriece<br />
bord liquide fondu soit vers les moules où il doit<br />
être coulé, soit vers les cubilots où il subira satransformation<br />
en acier. C'est ainsi que le produit<br />
d'un haut fourneau se retrouve soit à l'état de fonte<br />
coulée, soit à l'état de fer obtenu par affinage ou<br />
puddiage, soit enfin à l'état d'acier au four Martin<br />
ou au Bessemer.<br />
Le puddiage n'a rien de particulier au Creusot<br />
que la grandeur des fours et l'énorme masse métallique<br />
sur laquelle on opère chaque jour. C'est la<br />
fonte solide de l'usine qui y est traitée avec celle'<br />
qui est achetée en fonte brute à d'autres usines<br />
pour alimenter inie très grande production journalière<br />
de fers de toutes sortes. Les fours sont chauffés<br />
aux des foyers gazogènes. Le foi' provenant de<br />
la fonte refondue et débarrassée de son carbone est<br />
martelé sous des pilons plus ou moins puissants;<br />
réchauffé au rouge blanc soudant dans des fours<br />
spéciaux il est envojé aux laminoirs où il prendra<br />
sa forme marchande. 1 fauL voir la grande halle qui
contifint les nombreux laminoirs quand presque<br />
tous CCS appareils, petits et grands, sont en travaiL<br />
Ici c'est une tige cylindrique, là une masse prismatique<br />
régulière ou en T, ailleurs une lame; tout<br />
cela sort en s'allongeant de deux cylindres qui semblent<br />
vomir une barre de fe)'; tout cela disparaît,<br />
pour reparaître une ou deux fois avec une plus<br />
grande longueur; et les lames, les tiges, les barres<br />
arrivées à leur l'orme définitive, toujours rouges,<br />
viennent s'étaler sur un grand planchi'r métallique<br />
les unes à côié des autres d'où elles seront reprises<br />
pour être débitées, pliées, coupées ou sciées en<br />
bouts égaux, puis transportées sur vagonnets, tout<br />
cela par une sérir d'appareils mus mécaniquement,<br />
un ensemble de dispositifs que les ouvriers commandent<br />
et dirigent sans grand elfort. Celte grande<br />
halle si active avec si peu de monde étonne l'observateur<br />
par son étendue, ses chocs métalliques<br />
bruyants, le grincement des scies qui coupent le fer<br />
avec des fusées d'étincelle?, mais le point de vue le<br />
plus frappant est à coup stir la puissance du travail<br />
qui y est produit.<br />
C'est l'aciérie qui est la partie la plus neuve de<br />
la grande usine; les pr--miers appareils y ont été<br />
mis en marche en 1869. Sans vouloir-faire ici la<br />
théorie de la fabrication de l'acier, rappelons que<br />
l'acier peut être considéré comme de la fonte incomplètement<br />
décarburée, et que Bessemer est le<br />
premier qui ait proposé de pratiquer la décarburation<br />
partielle de la fonte à l'aide d'un courant<br />
d'air envoyé en temps convenable dans la masse en<br />
fusion recueillie directement à la coulée du haut<br />
fourneau. Le cubilot qui porte son nom et où se fait<br />
la transformation de la fonte en acier est une sorte<br />
de tonneau fermé par un bout, ouvert à l'autre en<br />
un large col qui sert au remplissage et à la coulée;<br />
il est mobile autour de son milieu. A l'intérieur il<br />
est garni d'un revêtement réfractaire, et il reçoit<br />
de nombreuses tuyères qui y peuvent amener le vent<br />
d'une puissante machine soufflante. Quand son grand<br />
axe est vertical, le col vient déboucher à l'entrée<br />
d'une cheminée qui écoule dans l'atmosphère les<br />
bouffées d'air que les tuyères ont lancé dans l'appareil.<br />
Il reste toujours chauffé. Au moment de commencer<br />
une opération, on introduit dans le cubilot,<br />
à l'aide de trémies convenablement disposées, une<br />
assez grande quantité de chaux pour couvrir le fond.<br />
On y verse une grande poche de fonte en fusion<br />
amenée liquide du haut fourneau. On redresse l'appareil<br />
et on donne le vent des tuyères. On entend<br />
alors le fort bruissement de l'air dans la fonte liquide,<br />
et l'on voit sortir du col du cubilot une grande<br />
flamme brillante avec des étincelles. L'air n'a pas<br />
refroidi le métal fondu; il en brûle les éléments<br />
combustibles, notamment le carbone, même un peu<br />
de fer; et l'ingénieur ou le contremaître est habitué<br />
à suivre cette combustion par l'aspect de la<br />
flamme qui sort du cubilot convertisseur. C'est une<br />
opération que l'ivn sait aujourd'hui bien diriger, si<br />
bien même qu'il est possible d'y obtenir un acier de<br />
qualités données. On arrête l'air pour le rendre plus<br />
tard; on incline le cubilot pour l'animer d'un mouvement<br />
de va-et-vient qui agile et mêle sa masse<br />
fondue; on y prend un échantillon d'essai; on y<br />
ajoule lel ou tel autre profluit, ferro-manganèse,<br />
fonte siliciée, etc., desliné à changer les propriétés<br />
de l'acier; et quand le résultat voulu est alteint, on<br />
incline li'gèrement et graduellement le cubilot pour<br />
en faire couler la scorie d'abord, et ensuite l'acier<br />
fondu. Ci4te coulée est une des plus belles opérations<br />
métallurgiques; elle s'accompagne de belles étincelles<br />
étoilées produites par de minces parcelles<br />
SUPPLÉMENT — PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E. 275<br />
d'acier brûlant à l'air; elle met en œuvre les ressources<br />
de la mécanique pour assurer le mouvement<br />
du cubilot qui se vide lentement, celui du réceptacle<br />
où tombe l'acier et qui ira verser ensuite son<br />
contenu dans une série de lingolières placées autour<br />
de lui.<br />
, Le four Martin est un second type des appareils à<br />
fabriquer l'acier ; il permet la coulée d'une masse<br />
bien plus considérable du métal que le Bessemer et<br />
il offre un autre genre de curiosité. C'est un four à<br />
sole horizontale que l'on est parvenu à porter et à<br />
tenir à une température très élevée grâce à l'emploi<br />
des combustibles gazeux produits par les fours gazogènes.<br />
Avec le charbon lui-même brûlé directement<br />
et chaufl'ant par sa flamme, on pourrait à peine<br />
atteindre sur une certaine étendue une température<br />
de 1 000 à 1 200 degrés. Avec les gaz produits par<br />
le combustible, brûlé lentement et en masse épaisse,<br />
et dont on peut à volonté multiplier l'accès et activer<br />
la combustion par l'air, on obtient une température<br />
de 1 500 à '1 800 degrés à laquelle l'acier reste en<br />
fusion et s'obtient homogène.<br />
Si le Bessemer a pour annexes nécessaires une<br />
puissante machine soufflante et un moteur, le four<br />
Martin a besoin de fours gazogènes en nombre suffisant<br />
pour assurer sa haute température.<br />
L'acier produit en moyens ou en gros lingots doit<br />
être forgé ou travaillé ; il l'est sous les marteainpilons.<br />
L'atelier qui contient ces engins est l'un des<br />
plus curieux par la masse des appareils et le poids<br />
des pièces qui en sortent. Les ponts roulants, les<br />
grues de toutes sortes, les presses hydrauliques, les<br />
accumulateurs à eau, tout est disposé pour remuer,<br />
retourner, élever, déplacer, transporter des pièces<br />
de plusieurs milliers de kilogrammes. C'est là qii'est<br />
la fabrication des plaques de blindage et des tourelles<br />
pour les cuirassés. C'est là qu'est le géant du<br />
travail, le n}arteau-pilon de cent tonnes qui a fait<br />
l'admiration de tous les visiteurs de l'Exposition de<br />
1889. Il faut lui voir marteler un gros hngot d'acier;<br />
le lingot chauffé dans un four y est pris par une<br />
grue qui l'amène sur l'enclume du pilon; !et:l!an<br />
voit bientôt le marteau, cette énorme 'masse de<br />
cent mille kilos, le frapper, le serrer, le forger<br />
comme s'il s'agissait seulement d'une petite loupe<br />
de fer.<br />
On reste émerveillé de la puissance dont l'hommie<br />
dispose quand il peut mettre à profit toutes les ressources<br />
de la science.<br />
GÉOGRAPHIE<br />
lue Siam et sa capitale.<br />
IIARADCOURT.<br />
Les limites du Siam ont beaucoup varié à diverses<br />
époques de son histoire ; et aujourd'hui même,<br />
à l'exception de la frontière occidentale, les autres<br />
lignes de démarcation ne sauraient être lr;icées d'une<br />
manière bien exacte, la plupart des frontières étant<br />
occupées par des tribus plus ou moins indépendantes.<br />
D'après de récentes évaluations, la longueur<br />
des États siamois atteindrait à peu près quatre cent<br />
cinquante lieues; sa largeur varierait depuis quelques<br />
kilomètres jusqu'à cent soixante-dix lieues.
Depuis qiielt|ue temps, sm tout depuis les guerres<br />
de Chine et de Cocbiiichine , on a l'ail grand bruil<br />
du Siain en Eniope, et sur la loi des traités de coiiimerue<br />
et de paix, plusirurs représentants de la<br />
France et de l'Angleterre y ont fondé des maisons<br />
de commerce, llallieureusemenl il y a eu beaucoup<br />
de déi'eptions. Le fait est que les négociants ont des<br />
concurrents dangereux dans les mandarins, et même<br />
dans les princes (jui accaparent la plus grande partie<br />
du riz et du sucre, brandies prnicipales du commerce,<br />
et l'expédient sur leurs jonque.i et leurs nombreux<br />
navires; de plus, le pays n'était pas préparé<br />
au changement qui s'est opéré tout à coup dans ses<br />
lois, et n'a encore guère cultivé que pour sa propre<br />
consommation; eu outre, la populalion est peu<br />
noiuln-euse, et le Siamois est paresseux. La culture<br />
est 'en grande parlie entre les mains des Chinois,<br />
gens plus Liborieux, mais dont l'immigration s'esl<br />
détournée depuis quelques années pour se porter eu<br />
Australie, en Californie, à Singapour et dans quelques<br />
autres contrées floris^anles.<br />
Le royaume deSiarn mérite cerlainement toute la<br />
réputation de beauté dont il jouit; cependant c'est<br />
j articulièrement dans les montagnes que la nature<br />
porte un véritable cachel de grandeur.<br />
Les environs de Bangkok son!, à perte de vue,<br />
aus.si plats que les poldera de la Hollande. La ville<br />
elle-même repose tur un archipel d'ilôts vaseux que<br />
le bras principal, ou thalweg du Ménam, découpe en<br />
deux sictions. Celle de droite n'a guère droit qu'au<br />
litre de fauhoury, car les huiles du peuple, les jardins<br />
et les marais y domine nt. Les pagodes et les<br />
di:ineures des grands y sont rares. Sur la rive gauche<br />
du fleuve, au contraire, la ville proprement dite,<br />
enluuréede murailles crénelées et flanquées de loin en<br />
loin de tours et dè bastions; couvre un espace de deux<br />
lieues de circuit. Entre les deux sections, des milliers<br />
de boutiques, flottant sur d^s radeaux, s'allongent<br />
sur deux rangs en suivant les sinuosités du fleuve<br />
(jiie sillonnent en tous sens d'innombrables embarcations.<br />
L'animation qui règne sur les eaux est la<br />
première chose qui frappe le voyageur pénétrant au<br />
: soin de cette capitale par la voie du Ménam. Bientôt,<br />
fîK L'INSTRdCT!ON PRIMAIRE.<br />
son attention esl attirée parla vue des palais royaux<br />
et des pagodes, projetant dans les airs, an-dessus<br />
de l'élernolle verdure de la végélalion tropicale,<br />
kmrs lléches dorée?, leurs dûmes vernissés, leurs<br />
hantes pyramides, sculiitées à jour, découpées en<br />
guipures et rellélant tous les rayons du soleil, toutes<br />
les couleurs du prisme sur leur revêtement de cristaux<br />
et de porcelaines. Celte architecture des Mille<br />
et une Nuits, la variété infinie des éditices et des<br />
costumes, indiquant la diversité des natimalités<br />
groupées sur ce point du globe, le son incessant des<br />
instruments de musique et le bruit des représentations<br />
scénicpies, tout cet ensemble est, pour l'étranger,<br />
un spectacle aussi nouveau qu'agréable au premier<br />
abord.<br />
En outre, ici, — auire impression étrange, — pas<br />
de bruits de voitures ni de ('hevaiix; pour vos affaires<br />
ou vos plaisirs, vous êtes obligé de descendre ou remonler<br />
la rivière en bati au. Bangkok est la Venise<br />
de l'Orient; on n'y entend que le bruit des rames,<br />
celui des ancres, le chant des matelots ou les cris<br />
(les rameurs qu'on tiomuie cipayes. La rivière tient<br />
lieu de cours et de boulevards, et les caiiaux remplacent<br />
les rues. Un observateur n'a de choix dans<br />
ce pays qu'entre deux positions : s'accouder sur son<br />
balcon, ou glisser mollement sur l'eau couché au<br />
fond de son canot.<br />
On ne peut refuser au fleuve le beau nom qu'il porte<br />
— Ménam — Mère des eaux, car sa largeur, aussi bien<br />
que sa profondeur, permettent aux navires du plus<br />
fort tonnage d'effleurer ses rives sans danger; les<br />
vergues s'accrochent aux branches; les oiseaux folâtrent<br />
en chantant au-dessus des agrès, et les insectes,en<br />
quantité prodigieuse,bourdonnent nuit et jour<br />
sur le pont; le paysage est, en outre, des plus pittoresques<br />
et des plus beaux. De distance en distance,<br />
des maisons s'élèvent sur les deux rives, et dans<br />
le lointain on aperçoit de nombreuses constructions.<br />
Nous rencontrons u n grand nombre de canots,<br />
et c'est avec une dextérité incroyable qu'hommes,<br />
femmes ou enfants dirigent ces légères embarcations.<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
PRÉPARATION AUX EXAMENS PROFESSIONNELS<br />
ÉPREUVES ORALES ::U BREVET SUPÉRIEUR<br />
LECTURE E XPLIQUÉE D 'UX A UTEUR 1-RANÇAIS.<br />
lia IBru;fère.<br />
DÏSCOUBS DE ILÉCEPTION A L'ACADLIML, FRANÇAISE.<br />
(Ed. Rébelliau, p. 528).<br />
Un autre, plus égal que Marot el jjltis ' o(Hc que Voiture, a<br />
îc jeu, le tour et la naïveté de tous lesi de"\ : il instruit en badinant,<br />
persuade aux hommes la vetlMp;i i'or-gane des liétos,<br />
rikîve les petits su:els jusqu'au subiinie : lurnine nniciue dans<br />
son genre d'derire; toujours original, soit -^u'il inveale, soit<br />
DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />
qu'il traduise; qui a été au delà de ses modèles, modèle luimême<br />
dif/icile â imiter.<br />
Celui-ci passe Juvéna!, atteint Horace, semble créer les pensées<br />
d'autrui et se rendre propre tout ce qu'il manie; lia,<br />
dans ce qu'il emprun'e des autres, toutes les yrâces de la nouveauté<br />
et tout le mérite de rinvention. Ses vers, lorts et harmonieux,<br />
laits de génie, quoique travaillés avec art, pleins de<br />
traiis et de poésie, seront lus encore quand la longue aura<br />
vieilli, en seront les deruiei's débris ; on y rcmanjue une cHlique<br />
sûre, judicieuse et innocente,s'il est permis du moins de<br />
dire de ce qui est mauvais qu'il est mauvais.<br />
Cet autre vientaprèsun hotnme loué, applaudi, admiré,dont<br />
les vers volent en tous lieux et passent en proverbe, qui<br />
prime, qui rèf^ne sur la scène, qtii s'est emparé de tout le théâtre<br />
: il ne l'en dénossèile [las, il est vrai; mais il s'y établit avec<br />
lui : le monde s accoutume en voir faire la comijaraison.<br />
Quelques-uns ne soulTienL i)as que Corneille, le gran i ('orneille,<br />
lui soit préleré; quelques autres, qu'il lui soit égalé :<br />
ils en appellent à l'autre siècle; ils attendent la lin de quelques
vieillards qui, touchés indifféremment de tout ce qui rappelle<br />
leurs proniiéres années, n'aiment peut-êlre dans OEdipc que le<br />
souvenir de leur jeunesse.<br />
Que dirai-je de ce pei'sonnage qui a lait parler si longtemps<br />
line envieuse critique, el qui l'a l'ail taire; qu'on admire malgré<br />
soi, qui accable par le grand nombre et par l'éminence de<br />
ses talcntsV Uiateur, htsloi-ien, théologien, philosophe, d'une<br />
rare érudition, d'une pins rare éloquence, soit dans ses entretiens,<br />
soit dans ses écrits, soit dans la chaire ; un défenseur de<br />
la religion, une lumière de l'Eglise, parlons d'avance le langage<br />
tie la po.'^térilé, un Pèi'e de l'Iiglise : que n'est-il point? iS'omniejï,<br />
Messieurs, une vertu qui ne soit pas la sienne?<br />
Tonohi*rai-je aussi votre dernier choix, si digne de vous?<br />
Quelles choses vous furent dites dans la jilace où je me trouve I<br />
je m'en .souviens; et, après ce que vous avez entendu, comnieutosé-jc<br />
parler'Comment daignez-vous entendre? Avouonsle,<br />
on sent la force et l'ascendant de ce rare esprit, soit qu'il<br />
prêche de génie et sans préparation, soit qu'il prononce un uiscburs<br />
éludiéet oratoire, soit qu'il explique ses pensées dans la<br />
convi'rsation : toujours maiti e de l'oreille et du cœur de ceux<br />
qui rr-coutent, il ne leur permet pas d'envier ni tant d'élévation<br />
ni tant de facilité, de délicatesse, de politesse : on est<br />
assez heureux de l'entendie, de senlir ce qu'il dit, et comme il<br />
le dit; ou doit être content de soi, si l'on emporte ses réllcvions<br />
et si l'on en profite. Quelle grande acquisition avezvous<br />
faite en cet homme illustre ! A qui m'associez-vous?<br />
Pour bien comprendre ia portée du discours que La<br />
Bruyère prononça à l'Académie française le lundi 15 juin<br />
169"), jour où il'y fut reçu, et de la très violente préface<br />
qu'il y mit lorsqu'il le publia dans la 8° édition de ses<br />
Cnraclères, il faut se représenter dans quelles circonstances<br />
il fut élu à l'Académie et prononça cetle harangue.<br />
On en verra le détail dans la Notice biographigue de l'édition<br />
de M. Rébelliau (p. V à Vil), et dans les notes dont il a<br />
accompagné le Discours et sa Préface. Tout se ramène à<br />
deux points : LaBi uyére avait contre lui, d'abord, tous les<br />
ennemis personnels que l'esprit satirique de ses caractères<br />
lui avait faits, au premier rang desquels il faut<br />
compter un journal, le Mercure galant. Il avait conlre<br />
lui, en second lieu, le parti des modernes qu'il avait assez<br />
fort maltraités dans son chapitre Des ouvrages de l'esprit.<br />
On était alors au fort de la querelle des anciens et des<br />
modernes. Voici en deux mots de quoi il s'agissait.<br />
Charles Perrault, dans un poème du Siècle de Louis le<br />
Grand et dans des dialogues ihlitulés Parallèles des anciens<br />
et des modernes, avait soutenu que les écrivains<br />
finançais du xvu' siècle étaient supérieurs aux écrivains<br />
de l'antiquité grecque et latine, que l'esprit humain est<br />
en perpétuel progrès, et que la poésie et l'éloquence<br />
allaient se perfectionnant comme les arts, les sciences<br />
et la morale. Il attaquait nommément quelques-uns des<br />
anciens des plus admirés, Homère, Pindare. Avec Perrault<br />
marchait Fontenelle. Boileau détendait les anciens,<br />
soutenait qu'ils avaient donné presque dans tous les<br />
genres les œuvres les plus parfailes, et qu'on ne pouvait<br />
faire mieux que de les imiter : c'était l'esprit de<br />
son _i4?-f poétique, composé bien avant que la querelle<br />
eût éclaté, et c'est la thèse qu'il reprit dans ses Réflexions<br />
sur Longin, oti il s'attacha surtout à justifier Homère et<br />
Pindare. Il avait de son côté Racine, La Fontaine, Féiielon,<br />
Bossuet, La Bruyère, en un mot tous les grands<br />
écrivains. Dans son Discours de réceplion à VAcadémie<br />
française, La Bruyèi'e ne nomme parmi les académiciens,<br />
que ces grands écrivains, avec un ou deux autres qui<br />
étaient aussi comptés parmi les défenseurs des anciens.<br />
De là, les colères qu'il excita dans le parti des modernes,<br />
I auquel se trouvaient appartenu- au reste la plupart de<br />
ses ennemis personnels.<br />
Ce discours si attaqué avait pourtant un grand mérite :<br />
il surtait de la banalité ordinaire des harangues académiques.<br />
Elles étaient communément remplies par des remerciements<br />
hyperboliques à la compagnie, dont La<br />
Bruyère nous donne une idée plaisante dans sa Préface<br />
(p. 512-515), par les éloges du roi, du cardinal de Richelieu,<br />
du chancelier Sèguier, de l'académicien auquel succédait<br />
le récipiendaire, et les trois premiers éloges étoulfaient<br />
assez l'ré(iuemment le quatrième. Quelques académiciens<br />
au xvn° siècle ont essayé d'éviter l'insignifiance<br />
traditionnelle du discours de réception ; Bossuet, Fènelon<br />
parlèrent de la langue française, du style, de la littérature.<br />
La Bruyère, très iiigénieusement, substitue a l'éloge<br />
eniphaiique du corps académique, l'éloge p'ersoimel des<br />
principaux membres : et il noua a ainsi laissé quelques<br />
portraits littéraires, qui en quelques traits nous représentent<br />
le génie des meilleurs écrivains du temps. C'est<br />
SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. m<br />
à ces portraits que nous allons nous attacher aujourd'hui.<br />
L.iSGUE ET STïi.E. — Ligne 2. Le tour et ta naïveté. Le<br />
tour désignait au xvn° et au sviii» siècle ia façon jiersonnelle<br />
de saisir une idée pour la présenter, pour en faire<br />
saillir ou la grandeur ou l'agrément. La naïveté, c'est le<br />
nalurel. Ndif est élymologiquement idenlique à natif :<br />
l'un est de formation populaire, et l'autre de formation<br />
savanle.<br />
Ligne 6. Il faut notei' ici la struclure de la phrase, le<br />
relatif très éloigné de son antécédent. La Bruyère, pour<br />
ne pas alîaiblir ton style, évile de répélei- comme nous<br />
ferions l'antécédenl homme, ou un synonyme. Ici comme<br />
loujours, la l'orme est exirèmement n'availlée; La Bruyère<br />
fait de la langue un emploi à la fois très liardi et très<br />
savant. 1 pousse volontiers aux dernières limites de la<br />
correclion et de l'usage, pour accroître le pittoresque ou<br />
l'énergie. Ici, voulant faire des portraits, il vise à la concision<br />
extrême, incisive et saisissante ; ce sont comme<br />
de peliles médailles qu'il grave; pour la netteté et le<br />
relief des figures, il ne faut pas un trail, un mot inutile.<br />
Ligne 8. Passe : nous dirions plus volontiers aujourd'hui<br />
278 MANDEL <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
SUJETS TRAITÉS<br />
CERTIFICAT D'APTITUDE AU PROFESSORAT DES<br />
ÉCOLES NORMALES PRIMAIRES ET DES ÉCO<br />
LES PRIIVIAIRES SUPÉRIEURES.<br />
Psjicliiologîe applsqnée à la science<br />
de l'éducation.<br />
Sujet proposé.<br />
Apnès avoir établi qu'il n'existe dans l'enseignemenl<br />
qu'une méthode digne de ce nom, la méthode active,<br />
celle qui'donne à l'esprit l'impulsion et l'éveil, un pédagogue<br />
contemporain a dit: « Faire agir, voilà le grand<br />
précepte de l'enseignement ».<br />
Appréciez celte maxime et montrez, si vous l'acceptez,<br />
coranient vous la mettriez en pratique dans renseignement<br />
littéraire des écoles normales.<br />
Sujet traité.<br />
'Qu'iest^ee que' faire agir l'enfant? Selon nous, c'est<br />
l'habituer à réfléchir, à penser, c'est-à-dire l'exercer à<br />
obserrer attentivement les personnes et les choses, à<br />
rapprocher, à comparer, à combiner entre elles les idées<br />
acquisesf; en un mot, c'est faire de lui l'instrument de sa<br />
propre éducation.<br />
indiquons en deux mots les avantages de cette méthode.<br />
Li'enlant, que son maître excite et dispose à l'action<br />
dôBt' l'esprit est sans cesse en éveil, ne peut manquer<br />
d'acquérir des connaissances aussi nombreuses que solidas-:<br />
nombreuses, car sa curiosité est incessamment ten^.«ai<br />
haleine ; .solides, car les idées qu'il doit à l'énergie.'<br />
personnelle de sa pensée, étant vraiment siennes,<br />
deaveurent en lui, ne se dissipent pas au premier soufl6:<br />
comme les notions passivement acquises et leur<br />
durée, pour l'ordinaire, égale leur clarté.<br />
En outre les facultés intellectuelles, grâce à cette gymnastique<br />
constante, se développent rapidement. De même<br />
qïi'eB.B'exerçant les muscles se fortifient, de même l'esprit,<br />
lorsqu'il ett appelé régulièrement à déployer son<br />
activdté naturelle, devient plus alerte et plus souple.<br />
La méthode .'ctive ne contribue pas moins à fortifier<br />
la volonté. Un ei.fant qui de bonne heure a été élevé d'après<br />
ces' principes, se montre plus tard un homme d'initiative<br />
et de: ressources, qui ne se déconcerte pas en présence<br />
des difficultés, qui sait vite prendre son parti. Il apprend<br />
à ne eomptCT qtie sur soi, à se tirer seul d'affaire dans<br />
lee passes difficiles. Sa volonté, fortement trempée par<br />
UD.e:telle discipline, a vite acquis cette ténacité, cette<br />
énergie si nécessaires pour triompher dans les luttes<br />
incessantes de la vie.<br />
Est-oe d'ailleurs par une sorte de miracle qu'il faut<br />
faire jaillir de l'enfant l'action, cette source bienfaisante î<br />
Pointidu tout, c'est l'inertie et la passivité qui répugnent<br />
à l'enfant, qui l'ennuient, qui le tourmentent, qui contraignent<br />
sa nature. Mais agir, mais se mouvoir, il en a<br />
besoin comme de respirer. Et nous ne parlons pas seulement<br />
de l'activité et du mouvement physiques; nous<br />
parlons aufsi de l'activité et du mouvement intellectuels.<br />
Chez l'entant, et encore ehcz l'adolescent., comme il est<br />
facile de vérilier ce mot de Fénelon que la curiosité du<br />
jeune âge est « comme un penchant de la nature, qui va<br />
au-devant de l'instruction » I<br />
Quelques pédagogues prétendent que la méthode active<br />
n'est pas^ sans inconvénients, qu'elle est lente et se prête<br />
peu à 1 enseignement collectif. iN'ous leur répondons,<br />
1° avec îlontai^'ne, « qu'il vaut mieux que l'enfant ait une<br />
tête bien faite que bien pleine », c'est-à-dire que le nombre<br />
des connaissances n'a qu'une importance secondaire ;<br />
2° ou aucune méthode n'est Irréprochable, et que celle-là<br />
s adaptant mieux que toute autre à de jeunes esprits, est<br />
la mieux apiTopriée à l'école primaire et à l'école normale.<br />
Jlais quittons ces généralités peut-être un peu trop<br />
connues» Depuis J. J. Rousseau, qui l'a prônée avec tant<br />
d'éloquence, et non sans exagération (car il efface<br />
vraiment trop le rôle du maître), les apologies n'ont pas<br />
manqué, de cotte méthode qn'anjourd'liui on appelle<br />
« active ». Voyons, dans le détail, comment on pourrait<br />
la mettre en pratique dans renseignement littéraire des<br />
écoles normales.<br />
he j)rofesseur, selon nous, y devrait laisser une grande<br />
part d'initiative aux éléves-maîtres, ne pas leur imposer<br />
d'autorité, les idées, les doctrines qu'il a reconnues<br />
comme vraies. Il doit « les faire trotter devant lui »,<br />
sauf à les remettre dans le droit chemin, s'ils s'égarent.<br />
I.ors même qu'ils feraient fausse route, ils n'auraient pas<br />
pour cela perdu leur temps. Le professeur redressera<br />
leurs erreurs en leur montrant en quoi ils ont mal observé,<br />
mal jngé. Ce sera le meilleur moyen de les prémunir<br />
contre leur précipitation et leur trop grande vivacité.<br />
Donc peu ou point de ees cours dictés que les élèvesmaîtres<br />
reproduisent sans penser ; quelques sonunaires,<br />
quelques exposés clairs et succincts, des inteirogations<br />
nombreuses, pressées et variées, destinées à mettre de<br />
la vie et de l'inlérêt dans les leçons: telle doit être la<br />
méthode générale.<br />
Examinons les procédés particuliers à employer pour<br />
chaque matière du progranune: la lecture, la grammaire<br />
la composition française, l'histoire et la géographie.<br />
En littérature le professeur doit proscrire ces jugements<br />
tout faits que les élèves ne comprennent pas toujours<br />
et qu'ils seraient fort embarrassés de justifier par des<br />
exemples. Il les exercera au contraire à trouver par leur<br />
réflexion propre les divisions principales d'un morceau, à<br />
en saisir par eux-mêmes l'enchaînement, la succession,<br />
l'ensemble. Il les amènera à découvrir la justesse des déductions,<br />
l'élévation de la pensée, la richesse et l'élégance<br />
des figures, la netteté de l'expression, la propriété<br />
des termes. Pour cela il devra rendre son enseignement<br />
suggestif, enhardir les élèves à exprimer leurs idées<br />
personnelles et ne pas rebuter ceux qui font des réponses<br />
fausses ou absurdes.<br />
La grammaire elle-même, d'ordinaire si peu attrayante,<br />
peut, si elle est bien enseignée, communiqueràl'enteignement<br />
de l'animation et du mouvement, et être goûtée<br />
des éléves-maîtres. Il sulfirait pour cela que le professeur,<br />
au lieu de faire des leçons en forme, astreignit les<br />
élèves à foi'muler par le moyen d'exemples appropriés,<br />
les définitions et les règles les plus usuelles, qu'il s'appliquât<br />
à leur faire trouver la raison des prétendues<br />
anomalies de la langue, et qu'il les exerçât à chercher,<br />
soit dans le langage courant, soit dans les auteurs classiques,<br />
des exemples d'application des principales règles.<br />
Mais de tous les exercices littéraires, celui qui est le<br />
plus propre à faire agir l'esprit est sans contredit la<br />
composition française. Elle met en œuvre à la fois les<br />
facultés les plus différentes : mémoire, jugement, imagination,<br />
raisonnement. Encore faut-il savoir en provoquer<br />
le jeu. Le professeur y réussira en proposant aux élèvesmaîtres<br />
des sujets qui obligent à réfléchir ; il exclura<br />
ceux qui ne font appel qu'à la mémoire et à l'érudition;<br />
ceux aussi qui n'ont guère de portée intellectuelle ou<br />
morale; il ne donnera pas de « matières s, trop longuement<br />
exposées et laissant trop peu à chercher. C'est ainsi<br />
que pourra se développer chez les élèves l'esprit d'invention<br />
; c'est ainsi également qu'ils apprendront à composer,<br />
au vrai sens du mot, c'est-à-dire à mettre dans<br />
l'orde le plus convenable les matériaux une fois trouvés<br />
et en faire un tout.<br />
La correction des devoirs n'est pas moins profitable<br />
au travail de la pensée. Au lieu de critiquer froidement<br />
les passages défectueux et de se borner à dicter ensuite<br />
un corrigé du sujet, le professeur s'adressera au jugement,<br />
à la raison, à l'imagination des élèves, et leur<br />
demandera à eux-mêmes de donner leur opinion sur le<br />
.plan tuivi dans telle copie, de discuter le choix et la<br />
valeur des argumonls, la justesse des idées, etc., puis,<br />
il les invitera à proposer un plan détaillé du sujet résullanl<br />
des observations faites et dos indications données<br />
au cours de la correction.<br />
Un mot sur l'histoire, riuoique cette étude ne soil, peutêtre<br />
pas comprise dans 1 enseignement littéraiie proprement<br />
dit. C'e.-t ici suitout que la tentation est grande de<br />
laisser inactif l'esprit des élèves. Est-ce le faire agir en<br />
effet que d'entasser daus leur mémoire, comme on le<br />
fait encore si souvent, une interminable et indigeste
liyrielle de batailles, de traités, de rois et de dates ?<br />
Voilà le Iriomplie de l'enseignement passivement donné,<br />
passivement reçu ! 11 faut y renonçai' à tout priï. N'apprenons<br />
aui élèves que ce qui importe, et ce qui importe<br />
n'est pas si long. Demandons-leur d'apprécier les<br />
faits; voyons, en les interropreant, s'ils comprennent les<br />
causes et les eiïets des grands événements historiques,<br />
de croisades, de la Révolution française, etc. Donnons-<br />
'leur enfin des sujets de composition liistorique qui les<br />
forcent à faire le sacrifice d'une pariie de leur savoir,<br />
pour garder celle-là seule qui est appropriée à la question.<br />
Enseigner, c'est choisir, a-t-on dit. Il n'est pas<br />
moins vrai, il l'est plus peut-être, il est, en tout cas,<br />
conforme au précepte que nous avons à développer, de<br />
dire : a enseigner, c'est faire choisir ».<br />
En résumé le professeur d'école normale, sans faire<br />
dégénérer les leçons en amusements, en exercices puérils,<br />
et sans jamais abdiquer son autorité, laissera une<br />
part, et la plus plus grande possible, à l'activité des<br />
élèves-maîtres, dans l'enseignement littéraire.<br />
Ceux-ci plus tard ne communiqueront d'énergie intellectuelle<br />
et de namme à leurs petits écoliers, que ce qu'ils<br />
en auront apporté de l'école normale. Une machine ne<br />
peut que fabriquer des machines : à la vie seule appartient<br />
le privilège de produire la vie.<br />
Copie de M. Villard, revue par H. D.<br />
M athématiqucs.<br />
Problème 1. — Connaissant l'hypoténuse a d'un<br />
triangle rectangle ABC et le rayon du cercle inscrit,<br />
trouver les côtés x et y de l'angle droit.<br />
t'<br />
N \<br />
Fig. 1.<br />
SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 279<br />
A' H I X<br />
Solution. — Du centre 0 du cercle inscrit, abaissons<br />
les rayons de contact OE, OF, OG; nous aurons<br />
CG = AC — AG = a: — r,<br />
lîF = AB — AF = ^ — î',<br />
et, par suite,<br />
BC = a = BE-f-EC = a;-I-y — 2)-,<br />
ou (1) x + y ^ a + lr.<br />
Si l'on joint à cette équation celle que donne le tliéoréme<br />
de iPythagore,<br />
(2) X- -f j/- = a^,<br />
on aura à résoudre par rapport à a; et y, les équations<br />
(-1) et (2).<br />
Elevons l'équation (1) au carré, nous aurons :<br />
c'est-à-dire, à cause de (2),<br />
+ i/' + -^i/ = o" -|- 4?'' -j- 4ar,<br />
(3) Ixy — 4)-- -(- iar.<br />
Retranchant (3) de (2), il vient<br />
x'^ "h = d" — 4''" — 4aî',<br />
c'est-à-dire,<br />
[x — yY = a® — ir- — iar,<br />
(4) X — y z=zsja- — ir- — iar •<br />
Ajoutant (1) et (4), il viendra<br />
2a; = a + 2r -)- — 4r^ — iar,<br />
et, retranchant (4) de (1) l'on a,<br />
2y = a -r ïr — ^a- — ir* — iar.<br />
Autrement. — Comme l'on a :<br />
xy = 2)-- -}- Iar,<br />
x + y — a + lr,<br />
X et y sont les racines de l'équation du second degré<br />
(5) a- — [a 2r) % -f- 27-' Iar = 0,<br />
dont les racines sont<br />
ou bien<br />
î = o-j-2r=bv/(a-j- 'ir)- — — V,ar,<br />
a -f- 2r \/a- -|- ir- -|- 4a?- — 8î'- — ^ar,<br />
î '<br />
c'est-à-dire<br />
a-l-2r±\/o- — ir'^ — iar<br />
(6) ; 2 '<br />
Ces deuï solutions ne donnent pas deux triangles<br />
distincts ; c'est le même triangle, ayant les même côtés,<br />
mais orientés autrement.<br />
Solution géométrique. — Nous avons vu que<br />
par suite,<br />
CE = CG = X — )•,<br />
BE = BF = y — r,<br />
• BG = X -i- !/ — 2r.<br />
Si donc nous prenons, sur le prolongement de BA, la<br />
longueur AI égale à AC, nous aurons<br />
BI = .-B -f 1/ = BC 2)-.<br />
I! en résulte que l'angle AIC est égal à 43". De là l'on<br />
déduit la construction suivante :<br />
Prendre sur une droite indéfinie BX, la longueur BH<br />
égale à l'hypoténuse donnée a, puis à la suite, prendre<br />
m égale au diamètre du cercle inscrit; faire l'angle AIN<br />
A<br />
égal à ^ droit; du point B pour centre, avec a pour<br />
rayon, tracer un arc de cercle; cet arc rencontre la droite<br />
IS en C; si, de ce point, sur AB, l'on abaisse la perpendiculaire<br />
CA, l'on aura en BA et AC les deux côté': de<br />
l'angle droit cherchés.<br />
11 y a une seconde solution, car la droite tracée à 45°,<br />
sur BI par le point I, coupe la circonférence dont le<br />
centre est B et le rayon égal à a en un second point C;<br />
on obtient ainsi le triangle A'C'B qui satisfait aux conditions<br />
de l'énoncé, mais qui n'est pas différent du triangle<br />
ABC.<br />
Condition de possibilité. — Pour que le problème soit<br />
possible, il faut que le cercle BC soit coupé par la droite<br />
IN inclinée de 45" sur BX et menée par le point 1. La distance<br />
de ce point I au centre B étant égale à<br />
BU-f 111 = a-f 2r,<br />
il faut que a surpasse la moitié de la diagonale du carré<br />
construit sur BI, ou que l'on ait<br />
OU<br />
c'est-à-dire<br />
a>5(« + 2'-)v'2.<br />
2a > (a -1- 2r) \/2,<br />
a(2—V/2)>2i'V'2-
280 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
Ainsi le problème n'est possible que si<br />
r < ^ a.<br />
'• bVi^,<br />
ou bien<br />
ir-h -f- 'îb-r > b-h,<br />
ce que l'on peut écrire,<br />
(7) h {b- — h'') < Wh-,
1° Si b c^lr, ou b- 1 iiiéi?alilc (7) sera toujours<br />
snlisraite, car le second membre de l'iiiégalilé est positif<br />
el le premier est négatif.<br />
'2° Si b > 2r, il faut, pour que les racines soient réelles,<br />
que l'on ait<br />
, ^ Uhh<br />
< T= T-J'<br />
b- — 4r-<br />
Quand la condition de réiilité des racines sera remplie,<br />
ces deux racines de l'équation (5) seront positives, car<br />
leur produit et leur somme sont posilifs.<br />
5° Si i = 2r, la condilioii de réalité (7) est toujours<br />
remplie: on trouve daus ce cas<br />
et<br />
rh<br />
y = r-i '<br />
%rh<br />
r- -(- /i-<br />
SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 281<br />
•.sitvh)-<br />
BREVET SUPERIEUR<br />
Composition française<br />
Sujet proposé.<br />
E . BORAT.<br />
« Catherine II, czarine de Russie, écrit à Diderot pour<br />
lui offrir de lui acheter sa bibliolhéque. A cette occasion,<br />
elle fait l'éloge de la France et de ses écrivains et particulièrement<br />
de ceux du xvm" siècle dont les noms retentissent<br />
dans toute l'Europe. »<br />
Sujet traité.<br />
d 31. de Voltaire m'a appris. Monsieur, que vous désiriez<br />
vendre votre bibliothèque : je viens vous exprimer<br />
mon dessein de l'acquérir. Depuis longtemps, je travaille<br />
à doter mon pays des richesses littéraires de l'Europe;<br />
je ne saurais avoir une meilleure occasion d'augmenter<br />
ma collection des chefs-d'œuvre de la langue française,<br />
car votre bibliothèque est aussi complète que choisie.<br />
Vous poserez les conditions qu'il vous plaira, elles sont<br />
acceptées d'avance, mais vous me permettrez aussi de<br />
vous en imposer une : c'est que vous conserverez la garde<br />
de vos livres; vous en serez le bibliothécaire. Voilà, j'espère,<br />
uiie affaire conclue.<br />
Maintenant, Monsieur, parlons de votre prochain voyage<br />
à Saint-Pétersbourg; il ne vous est plus permis de le<br />
dilferer, je n'accepterai désormais aucune excuse. Ah!<br />
que je voudrais vous avoir près de moi ! Vous n'ignorez<br />
pas quelle immense tâche m'incombe, quels efforts j'ai à<br />
faire pouf continuer l'œuvre de mon illustre prédécesseur,<br />
Pierre le Grand. Un esprit comme le vôtre, un génie<br />
universel comme le vôtre me serait du plus grand secours<br />
: vous m'aideriez à civiliser la Russie; nous ferions<br />
ensemble des projets de lois et de réformes ; vous seriez<br />
mon conseiller. Qu'est-ce qui peut vous retenir en l'Yance?<br />
On vous y persécute, on y brûle vos livres, vous êtes sans<br />
cesse menacé de la Bastille. Ici, vous aurez le droit de<br />
tout dire et de tout publier, vous siégerez dans mon académie,<br />
vous serez universellement lionoi'é, estimé, on<br />
rendra justice à votre génie. Vous serez traité, non pas<br />
seulement comme ug étranger de distinction, mais comme<br />
un homme tel que vous doit l'être par une reine amie<br />
des philosophes.<br />
Puis, dans nos moments de loisir, nous étudierons ensemble<br />
l'admirable civilisation de la France; nous parlerons<br />
de ses artistes et surtout de ses écrivains. Vous<br />
m'aillerez à goûler la sublimité de Corneille, l'éloquence<br />
do Pascal et de Bossuel, l.i grâce do liacine, la logique<br />
de Boileau. la naïveté de ha Fontaine. Vous m'e.xplicjuerez<br />
Rabelais, Montaigne et tous vos vieux auteurs. Enlin et<br />
surtout, nous lirons les belles œuvres do votre siècle;<br />
vous me ferez mieux comprendre vos admirables a Pensées<br />
philosophiques » el votre « Lettre sur les aveugles n,<br />
vous m'initierez à la critique de l'art, dont vous êtes le<br />
créateur, nous ferons une nouvelle édition de l'Encyclopédie,<br />
de cet ouvrage colossal dont vous revient tout<br />
l'honneur. Nous méditerons les pensées profondes de<br />
M. de Montesquieu sur la politique, ses ouvrages historiques<br />
où l'histoire se trouve pour la première fois étudiée<br />
au point de vue philosophique et nous nous délasserons<br />
en lisant M. de Voltaire qui excelle dans tous les<br />
sujets.<br />
Je compte aussi sur vous. Monsieur, pour donner à ma<br />
noblesse l.- goût et l'amour de l'étude. Elle est ignorante,<br />
elle ne connaît pas ces nobles délassements dmil jouit<br />
l'élite de votre société parisienne, je veux parlur de ces<br />
salons littéraires où se rencontrent les esprits les plus<br />
distingués de votre pays et qui exercent une si grande<br />
iniluence sur le développement des talents. Je voudrais<br />
bien en voir créer un ici ; mais cela ne peut avoir lieu<br />
qu'avec votre concours. Venez donc à ma cour, venez,<br />
vous m'aidei'ez à mieux comprendre votre nation, que<br />
j'aime et que j'admire entre toutes, vous me rappellerez<br />
sans cesse le modèle que je copie pour civiliser mes<br />
Etats. »<br />
Mlle REVIL<br />
(Haute-Garonne).<br />
Mathématiques.<br />
Problème 1. — Un quadrilatère ABCD inscrit dans<br />
un cercle de rayon R a deux côtés csnsécutifs égaux au<br />
rayon : AB = AD = R, et sa surface équivaut à un carré<br />
donné m-.<br />
Calculer les deux autres côtés ainsi que les diagonales<br />
de ce quadrilatère.<br />
Quelle est la disposition de la figure daus le cas parti-<br />
r \ 9 SR^v/s,<br />
culier ou m' = — 4<br />
Quel est le maximum de la surface?<br />
Calculer celte valeur maximum à moins de 1 décimètre<br />
carré près, en supposant que le rayon R soit égal à<br />
5 mètres.<br />
Solution. — Soit AB = AU = R deux côtés consécutifs<br />
du quadrilatère inscrit .\RCD; soit C le quatrième sommet<br />
qu'il faut déterminer de telle sorte que ia surface<br />
ABCD soit équivalente à m-. La surface de ce quadrilatère<br />
se cempo-^e des triangles ABl) et BCD; la surface du<br />
premier est facile à évaluer ; on a, en ell'et<br />
ABD = 2ABl = BIXAI,<br />
et comme BI est la moitié du côté du triangle équilatéral<br />
inscrit et que<br />
OI = AI=
282 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
nous aurons<br />
ADD:<br />
R \/5 R _ R'-i y/s,<br />
La somme des surfaces des deux triangles ABD et RCD<br />
étant égale à tii^, nous aurons<br />
Surf. = —<br />
mais la base de ce ti'iangle est<br />
BD = R \/5;<br />
sa hauteur Kl sera donc égale-au quotient<br />
o R-\/3<br />
r-_m^s/5 R<br />
R \j5 31^<br />
Si donc nous menons par le point K situé à celte distance<br />
de point I une parallèle à BI), cette parallèle coupera<br />
la circonférence 0 en deux points C et G' symétriquement<br />
placés par rapport au diamèira AE; chacun de<br />
ces points répondra à la question et sera te quatrième<br />
sommet du quadrilatère cherché. On aura ainsi deux<br />
solutions symétriques ; savoir<br />
ABCD et ABC'D.<br />
Condition de réalité. — 11 faut que la hauteur Kl soit<br />
moindre que El, ou que<br />
ou bien que<br />
ce qui revient à<br />
m^\/5 R ^ 5<br />
3R 4 a<br />
\/5<br />
5R<br />
7<br />
< 1 ^ .<br />
V/5R^<br />
7R-<br />
Quand la surface donnée m- est égale à \J':<br />
points C et C se confondent avec le point E, extrémité du<br />
diamètre AO, et le quadrilatère ABCD est maximum. Il se<br />
compose alors des deux triangles ABU et BED symétriquement<br />
placés par rapport au diamètre AO.<br />
Cas particulier. — Si l'on a<br />
« 5R2 \Jl<br />
m- =—-—*<br />
4<br />
l'expression trouvée plus haut pour Kl se réduit à<br />
ou bien à<br />
3R=V/3<br />
4<br />
5R 4<br />
5 .R_R<br />
5 ^ - 4 - 2 '<br />
«t l'on voit que les points I et K sont symétriquement<br />
placés par rapport au centre de la circonférence. La figure<br />
est alors un demi-hexagone régulier dont IJ, A, B sont<br />
les trois premiers sommets.<br />
Calcul de la surface maximum. — Calculons l'expression<br />
7v/3 RS<br />
à moins d'un décimètre carré prés, ou bien avec une<br />
erreur absolue moindre que 100<br />
R = 5'<br />
L'expression à calculer est<br />
et comme<br />
;4<br />
X25: 700 \/3<br />
lu '<br />
= 44 (environ),<br />
les<br />
l'erreur absolue commise sur sera 4t fois plus forte<br />
que l'erreur absolue commise sur \/5. 11 résulte de là<br />
qu'il suflit de calculer à moins do<br />
\<br />
4 'm '<br />
et nous satisferons à cette condition en le calculant à<br />
•1<br />
moms de et en prenant<br />
10 000<br />
\/3 = l,7 320.<br />
Ou voit ainsi que la surface maximum du quadrilatère<br />
est<br />
^Xl,7S20,<br />
10<br />
7x173,"20 12124<br />
' lu lu<br />
,^ = 75°">,77.<br />
Problème 2. — Résoudre et discuter les équations<br />
suivantes dans lesquelles x, y, z sont des inconnues<br />
réelles et positives,<br />
(1)<br />
(2)<br />
(3)<br />
On sait que<br />
« + !/ — s = 2a,<br />
+ =<br />
m {x-\-ij) = xy.<br />
a — 1, m = 12.<br />
Solution. — Eliminons z entre ces trois équations ;<br />
pour cela, de (1), nous tirerons<br />
z = x y — 2a;<br />
élevant au carré cette valeur de 2 et substituant dans (2),<br />
nous aurons<br />
+ y'- %- — 'îxy -<br />
kax iay — 4a® = 'îxy,<br />
iax — 4a!/,<br />
c'est-à-dire, en divisant tous les termes par 2,<br />
(4) xy = iax -|- ^ay — 2a-,<br />
c'est-à-dire,<br />
(2') 2aa: -j- 2a)/ — xy — 2a^.<br />
De même, si nous portons dans (3) à la place de xy sa<br />
valeur (4), il vient<br />
mx -|- my = 2aa; -j- 'îay — 2a®,<br />
ou<br />
(3') (m — 2a) x-\- (m — 2a) y -j- 2a- = G.<br />
Sous n'avons donc plus qu'à résoudre par rapport à x<br />
et y les équations (2') et (5'). L'équation (5') donne<br />
et l'équation (2'),<br />
c'est-à-dire.<br />
xy.<br />
x-\-y-.<br />
xy.<br />
'ia^<br />
2a — m<br />
••1a[x -{-y) — 2a®,<br />
xy.<br />
4a5<br />
2a — m<br />
la-m<br />
2a — m<br />
- 2a®,<br />
Il s'ensuit que x et y sont les racines de l'équalion du<br />
second degré en U<br />
2a® ^ 2rt®ni<br />
:0.<br />
2a. 'la — m<br />
Ses racines sont<br />
a-<br />
TJ =<br />
2a- • m<br />
•i/<br />
V {'la — 7 ^la ' • m
ou<br />
c'est-à-dire<br />
(5)<br />
„ a^± a\/a^ — 'im (2« — m]<br />
'2a — m<br />
D = a<br />
a ± \Jlm- •— fkarn -j- a- _<br />
2a — m<br />
Dans l'exemple proposé<br />
m = -12, a = 7 ;<br />
nous aurons donc<br />
par conséquent,<br />
et<br />
„ „ 7 ±V'288--4.7.1'^ + 49.<br />
(J — 7 "RT 1<br />
7±v/337 —356.<br />
U = 7x 1 -i-i<br />
7. = ^ = 28,<br />
7 — 1<br />
SUPPLÉMENT. — PARTIE SCOLAIRE. 283<br />
:21.<br />
J = a; -|- î/ — 14 = 35.<br />
Aiiirement. — On eût pu résoudre les équations numériques<br />
en substituant les nombres dans (2') et (3') ; on<br />
eût obtenu ainsi<br />
iix -f- 14î/ — xy = 98,<br />
et<br />
a; -f- y = 49.<br />
On en eut déduit<br />
y œi/ = 14x49 —98,<br />
xy = 49 (14 — 2) = 388.<br />
Ainsi œ et y sont les racines de l'équation du second<br />
degré,<br />
Y® —49V+ 588 = 0,<br />
dont les racines sont<br />
ou<br />
y 49±\/49<br />
a: = 28,<br />
î/ = 21.<br />
Discussion — Supposons que a ait été donné (a = 7) ;<br />
cherchons les valeurs que l'on peut attribuer à m pour<br />
que les valeurs de x et y soient réelles et positives.<br />
D'abord, pour que les racines de l'équation (5) soient<br />
réelleSj il faut que l'on ait<br />
2wi® — iam + a- > 0,<br />
et, comme les racines obtenues en épialant à zéro le premier<br />
membi-e de cette inégalité, sont<br />
m'= a 1 = ^ = 11,95.<br />
„i" = a^^=^=2,050 5,<br />
il faudra que m soit extérieur aux racines et que l'on ait<br />
7» >11,93,<br />
ou bien<br />
m < 2,030 5.<br />
On voit donc que la valeur 711 = 12 doit fournir des<br />
racines réelles.<br />
Pour que ces racines soient positives il faut que leur<br />
produit<br />
la-in<br />
et leur somme<br />
soient positives.<br />
2« — HJ<br />
2rt-<br />
2a — m<br />
Il faudra donc que l'on ait<br />
m < 2a,<br />
ou<br />
m
284<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
La Yalcur actuelle du payement do 8000' au bout de<br />
•1 mois sera donc<br />
Calculons de la même manière la valeur actuelle du<br />
troisième payement : soit a' la valeur actuelle d'un payement<br />
de 1' effectué à cette époque; nous devons avoir<br />
a ' x 5 x 2<br />
lOUx'lii<br />
, 1 200 + 10<br />
1' = a'<br />
1200 '<br />
d'où<br />
, •! 200<br />
" ""1210*<br />
La valeur actuelle du troisième payement sera donc<br />
On trouverait de même pour les valeurs actuelles des<br />
pavements qui suivent<br />
et leur somme'peut s'écrire<br />
«""«'xrSïï-<br />
8O00'xi|g.<br />
«nnn _i 1 200 , 1 200 1 200 , 1 200 , 1 200\<br />
"1- 1 205 1 21U 1 215 1 2^0 1 2-25) '<br />
ou bien<br />
8000x 1200<br />
+ - ^ V ^ 1 2251<br />
ou bien encore :<br />
riôà 1215 12^ "*•<br />
9600000 ( 5 ^ + ^<br />
1 '205 1210<br />
1 1 \<br />
1215 1 220/ "<br />
Réduisons ces fractions ordinaires en décimales : nous<br />
aurons<br />
1<br />
1200<br />
= 3,000833 3<br />
1<br />
1205<br />
= 0,0008299<br />
1<br />
1215<br />
= 0,000 8230<br />
1<br />
1220<br />
= 0,000 819 7<br />
1<br />
1225<br />
= 0,000 8163<br />
0,()0i 948 G = somme des fractions.<br />
Produit par 9 600 000 = 47 506,50.<br />
Telle est la somme des valeurs actuelles des six premiers<br />
payements ; cette somme doit être égale à la valeur<br />
actuelle du payement unique effectué au bout du temps<br />
inconnu, x, exprimé en mois. Cette dernière valeur, b,<br />
est telle que l'on ait<br />
b + hx = 48 000<br />
100x12<br />
d'où l'on tire<br />
b = 48 000 X 1 200<br />
1 200 4- 5x<br />
L'équation du prob'éme est donc<br />
48 000 X 1 200<br />
8 000 X 1 200 X 0,004 948 6 =<br />
1200 -\- Sx '<br />
ou, après simplifications,<br />
on déduit de là<br />
0,004948 6 =<br />
1 200 + ^x =<br />
1200-1-5X '<br />
0<br />
0,U4 948 0'<br />
1 200 + 5 ^ . = ,<br />
1 200 -I- 5œ = 0 X10» X 0,000 202 00,<br />
1 200 -1- 5a: = 1212,36.<br />
On en déduit<br />
5a: = 12,36,<br />
X = 2»«'-,47,<br />
.r = 2°''i',14l".<br />
E. BUIUT.<br />
Sciences pliysi
liquide incolore, d'une odeur très vive, il bout à —10°<br />
sous la pression atmospliéi'ique ; dans le vide la température<br />
s'abaisse jusqu'à — 08°.<br />
Eu faisant évaporer rapidement par un courant d'air<br />
sec do l'acide sulfureux liquide dans lequel plonge un<br />
tube contenant du mercure, on obtient en quelques minutes<br />
la congélation du mêlai; le mercure solide ressemble<br />
à l'élain; on peut le marteler, l'aplatir; on opère<br />
avec un marteau en bois.<br />
Propriétés chimirjiics. — L'acide sulfurique éteint les<br />
corps en combustion. L'hydrogène décompose l'acide sulfureux<br />
et donne suivant les conditions où il réagit de<br />
l'eau et du soufre ou bien de l'hydrogène sulfuré.<br />
Lorsqu'on lait passer dans un tube chauffé au rouge<br />
un mélange de SO- et de 1 on oblieut du soufre :<br />
IP-1-80^ = 2110-h S.<br />
Si l'on fait réagir de l'hydrogène naissant sur de l'acide<br />
sullureux, il se forme de l'hydrogène sulfuré, ou acide<br />
sulfhydrique<br />
SO--f-51I = 2IIO-l-HS.<br />
Cette réaction est utilisée dans l'industrie ; elle permet,<br />
en effet, de vérilier si les laines et les soies blanchies<br />
par l'acide sulfureux ont été bien lavées, c'esl-à-dii'e complètement<br />
débarrassées du gaz acide, i'our cela on introduit<br />
un pelit écheveau de la laine ou de la soie blanchies<br />
d'ans un appareil à hydrogène; s'il reste sur les libres de<br />
l'acide sulfureux, il se dégagera du flacon de l'hydrogène<br />
chargé d'acide sulfhydrique que l'on reconnaît facilement<br />
avec un papier imprégné d'acétate de plomb : le<br />
papier noircit, car il s'y est formé du sulfure noir de<br />
plomb.<br />
L'oxygène ne se combine pas directement avec l'acide<br />
sulfureux; il faut pour délernaiiier cette oxydation une<br />
cause extérieure produisant de la chaleur.<br />
Si l'on fait passer un courant d'acide sulfureux et<br />
d'oxygène sur de la mousse de platine légèrement chauffée<br />
on obtient de l'acide sulfurique anhydre; cette synthèse<br />
est due à 11. Sainte-Claire Dtiville.<br />
L'oxydation de l'acide sulfureux se produit lentement<br />
à l'air sous l'influence de l'humidité; c'est pourquoi la<br />
dissolution d'acide sulfureux dans i'eau aérée ne ^e conserve<br />
pas longtemps. C'est aussi grâce à cette oxydation<br />
que l'acide sulfureux qui se dégage des cheminées<br />
d'usine, est transformé par le brouillard en acide sulfurique<br />
qui brûle et noircit la végétation. Le même phénomène<br />
se produit sur les champs de bataille oii la combustion<br />
de la poudre a produit de l'acide sulfureux.<br />
L'acide azotique transforme rapidement l'acide sulfureux<br />
en acide sulfurique d'après la formule :<br />
S02 Vf AzO-'.lIO = SOVIIO-I-AzO».<br />
C'est ia réaction fondamentale de la préparation de<br />
l'acide sulfurique dans les chambres de plomb.<br />
Le chlore en présence de l'eau détermine aussi l'oxydation<br />
de l'acide sullureux.<br />
Les matières colorantes sont décolorées par l'acide sulfureux<br />
; ainsi des violettes exposées au gaz sullureux,<br />
ou trempées dans la dissolution deviennent toutes<br />
blanches en quelques minutes. Dans ce cas la couleur<br />
n'est pas détruite, puisque en trempant ces violettes<br />
blanchies dans de l'ammoniaque, elles deviennent vertes;<br />
on sait que les violettes ordinaires prennent cette même<br />
couleur verte sous l'influence de l'ammoniaque. On admet<br />
que l'acide sulfureux a formé un composé blanc avec la<br />
matière colorante de la violette.<br />
Il est des cas oii la matière colorante est détruite par<br />
l'acide sulfureux.<br />
Usages ; L'acide sulfureux sert au blanchiment des<br />
étoffes d'origine animale comme la soie, la laine, des<br />
plumes d'aul:ruche, de In paille, des éponges, de la colle<br />
de poisson à enlever les taches de fruit.<br />
Il sert aussi à éteindre les feux de chi-minée; à combattre<br />
les maladies de la peau, comme l'acarus de la gale;<br />
à mécher les tonneaux, pour éviter le développement<br />
des ferments.<br />
A l'état liquide il sert à la fabrication de la glace, pro-<br />
CGCIB PictGt»<br />
l'our blanchir des écheveaux de laine ou de soie, on<br />
les trempe dans l'eau, puis on les suspend dans une<br />
chambi^e appelée soufroir où on fait brûler du soulre sur<br />
du cliarbon allumé, on ferme hermétiquement.<br />
SUPPLÉMENT. — PARTIE S COLAIRE 285<br />
Pour éteindre les feux de cheminée on jette un ou deux<br />
kilogrammes de fleur de soufre sur le feu de lacheininée;<br />
on en ferme l'ouverture au moyen d'un drap mouillé;<br />
on prend ce drap tendu par le milieu et on lui donne un<br />
mouvement de va et vient, afin de faire monter le gaz<br />
sullureux dans le canal de la cheminée; la combu-tion<br />
de la suie s'arrête dés que l'acide sulfureux ari'ive au<br />
contact de la paroi.<br />
LANGUES ViVANTES<br />
Gorrij;és des exercices d u n " 1 7.<br />
Thème allemand (!""• degré).<br />
Scr Zxîan nuf ïictt 3(nttUctt.<br />
BOTJRXIQUE.<br />
®er Drtan ift etn n)iitl)enber SBinb, bent meifteng<br />
9îegen, Sonnerfc^lage, jutoeileit ©rbbeûeit ttnb<br />
immer bie fiirt^tborflen, bie jeïfJorenbften Umftonbe Se»<br />
gteiten, wetdje bie SBinbe Bcreintgen îiDnncn.<br />
foigt niif b os IeBI)afte, gidnjeube Sii^t ber Iietgen<br />
eiue oïïeê Der^iiïïeiibe, tiefe 9îad)t; aitf bie ipïadjt eineê<br />
alleâ beleBeitben bie Debe bc§ trourig[ten<br />
5S3inter§. SBciume, fo ait wie bteSBeIt, itierben oiiâ bem<br />
©obcn genîfm unb bie fefleftett ©ebiiube<br />
bieten iit einem SCugenbtide mir noc^ ctneu £ritmmcr=<br />
^itfen bar. ® a w o boê Sluge mit SBo^Igefotteu ii))ptge,<br />
girune §ltget Betrac^tete, b a erblidt nian nur not^ jer»<br />
ftiirte spftansttngen unb graulidje §o^len. Ungliitflic^e,<br />
Bon affera eutblogt, beugen fic^ weinenb iiber Seidj»<br />
nante ober fu(^eu t[)ve SSerroonbtett mtter ben Eriim»<br />
tnern auf.<br />
Version allemande (i"" degré).<br />
IIISTOIBE DU VIEUX LODP (fin).<br />
• « Oh ! les cruels ! s s'écria le loup en entrant dans une<br />
colère extrême. « Eh bien ! je veux donc aussi mourir<br />
comme leur ennemi, avant que la faim ne me tue; car<br />
ils ne cherchent que cela ! » Il coui'ut faire irruption dans<br />
les demeures des pâtres, terrassa leurs enfants, et fut<br />
noii sans grand'peiiie assommé par les bergers. Alors le<br />
plus sage d'entre eux dit : « Nous avons pourtant eu<br />
tort de pousser à bout le vieux brigand et de lui ôter<br />
tout moyen de se convertir, quelque tardive et forcée que<br />
fiit cette conversion. »<br />
Thème allemand (2° degré).<br />
^•tmt i>ott ScUiflité an<br />
(g^oi-tlegung.) ,<br />
®tefe Simone, bie jebermann mit Çurc^t crfiltlt, btefe<br />
Sriicîe bei Sloignon, worunter man Unredjt tl)ate burc^<<br />
jufa^ren, ouc^ «enn man oite SJorjt^têmofregeln ge^^<br />
troffen t)ot : etit SBirbeltoiiib rairft etnen ï)efttg oit eiiteit<br />
«Pfeiïer; bitrd) wetdjeS ÎSunbcr [etb tt)r nidjt in einem<br />
éfitgenblid 5erfd)mettert luorbeu unb erti'uuîen! S'cf)<br />
lann beit ©ebonten md)t ertrageit, e t raad)t mtd) fc^aits<br />
bevn, irnb bin barilbet; bot @d)ïC(ïen auS bem @d)lafe<br />
oufgefafiren. Çinbeft b u immer uod), bog bie 3î^onc<br />
nid)t® ift al8 SBaffer,? @))rirf) aufric^tig, eridjrecEte bic^<br />
ber uat)e, uuuermeibltd)e Kob uid)t? SBirft bu nid)t etit<br />
aubreS 2)lnl etwnS meniger n)ag[)alfig fein? aSirb eiu<br />
foM)cê St&euteuer bir bie ®efal}ren nid)t in iljrer 5ÎBtrf=<br />
liil)feit seigcit? $ u t)aft bod) 3uin lueuigffeit ®ott fiir<br />
beiiie 9lettuitg gcbautt. 3'd) lueiucêtljeitê biu iiberjengt,<br />
bag bie SOÎeiieit, bic td) jebeu S ag fiir bid) [jabe Icfeit<br />
taffen, biofeê SSimbet beunrît Tjabeu, u nb id) biu Oott<br />
bautbarer bafiir, bcijj cr bid) bteêmal gerettet tjnt, afô<br />
bafiir, bag er inid) l)at nuf bie ïSSeft fommcu falfciT.
286<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
Version allemande (2° degré).<br />
BATAILLE DE LEIPZIG. MORT DE GUSTAVE ADOLNIE.<br />
Cependant l'aile droite des Suédois, commandée par le<br />
roi lui-même, avait al.taqué l'ennemi. Dès le pn'mier<br />
choc de leur pesante masse, les cuirassiers finlandais<br />
dispersèrent les légers escadrons polonais et croates qui<br />
étaient contigus à cette aile, et dont la déroute communiqua<br />
la peur et le désordre au reste de la cavalerie.<br />
Dans cet instant, ou annonce au roi que son infanterie<br />
est repoussée au delà des fossés, et que son aile gauche,<br />
horriblement inquiétée par l'artillerie ennemie postée<br />
près des moulins à vent, commence également à plier.<br />
Avec une prompte résolnlion, il charge le général llorn<br />
de poursuivre l'aile gauche des Impériaux, déjà battue,<br />
et il s'élance à la tête du régiment de Stenbock, pour<br />
réparer le désordre de sa propre aile gauche.<br />
(A suivre.)<br />
Thème anglais (l" degré).<br />
Beer is the drink in greatest use in ail the norlh of<br />
Europe and of France. Its manufacture is rather complicated.<br />
Beer is an infusion of fermented barley, that has been<br />
aromatized with hops.<br />
The barley that is to serve to the infusion is first<br />
spread in a wide loft, copiously watered, then left to<br />
itself. It germinates as if it were buried in the ground.<br />
When the small roots have begun to shoot from each<br />
grain, the germination is stopped by making the grains<br />
get dry in a drying stove, and what they caH malt is<br />
obtained. Malt is then germinating barley.<br />
The hrewer or beer-maker then takes the malt, and<br />
introduces it into a big vat inio which he pours boiling<br />
water. After having brewed for an hour the mixture<br />
of barley and water, the whole is left alone during two<br />
hours, and it is drawn off. The infusion is made : it<br />
bears the name of wort.<br />
Version anglaise (l" degré).<br />
Les animaux l'es plus divers se ressemblent par bien<br />
des points.<br />
D'abord, tous les animaux naissent, vivent et meurent;<br />
de plus, ils peuvent tous se mouvoir à volonté.<br />
Quelques-uns, comme l'huître, et d'autres que vous ne<br />
connaissez peut-être pas, sont attachés au sol et ne sauraient<br />
se déplacer; mais ils mettent d'eux-mêmes en<br />
mouvement certaines parties de leurs corps : l'huître<br />
ouvre et ferme sa coquille, quand elle le veut.<br />
Les animaux, enlin, sont sensibles, c'est-à-dire capables<br />
de souffrir. Ceux-là mêmes qui ne savent traduire<br />
leur douleur par aucun gémissement, ressentent vivement<br />
les blessures qu'on leur fait.<br />
Puisque tous les animaux vivent, se meuvent et sentent,<br />
il faut qu'ils aient tous, à l'intérieur du corps, des organes<br />
qui les fassent vivre, qui leur permettent d'accomplir<br />
des mouvements et de ressentir la douleur : ils<br />
doivent donc se ressembler en bien des points.<br />
Thème anglais (2" degré).<br />
It is thrdugh our tempers that we please or displease.<br />
Most men imagine that there is no acting upon one's<br />
temper. They say : " I was born such, " and think<br />
this excuse gives them a right to exercise no watch over<br />
their own selves. The only right that accrues to such<br />
empers is assurediy to be displeasing.<br />
Men owe nothing to you but in proportion as you<br />
please them. The rules for pleasing are to forget one's<br />
self, to bring people to talk of what interests them, to<br />
make them pleased with themselves, lo set them o/f, and<br />
to acknowleclge in them such parts as ail do not grant<br />
them. They think you give what other men refuse to<br />
them; and you, in some way, create a merit in them<br />
when you raise them in the opinion of others.<br />
Let your address tender friendship and invite it from<br />
others. You cannot be an amiable man unless you know<br />
vvliat Iriendship is. Us pari it is to mend Ihe vices of<br />
Society, by softoning ujisociable tempera, or bi'iiiging<br />
doivi) Ihe çroud and settiiig ibom lo Uieir proper places.<br />
Ail tlie duties of honesty are implied in those of perfect<br />
friendship. •<br />
Version anglaise (2° degré) [suite].<br />
Le tout est soigneusement recouvert de coiiris roseaux<br />
verts, qui font de la fosse un piège caché. Gomme les<br />
haies ont fréqiiemment environ un mille do long et qu'à<br />
leurs extrémités, l'écartement est d'une longueur i peu<br />
prés égale, une tribu faisant un cercle de trois ou quatre<br />
milles autour du pays adjacent jusqu'à l'ouverture, et le<br />
refermant petit à petit, est presque sûre d'y pousser une<br />
grande quantité de gibier. On chasse alors les animaux<br />
avec de grands cris, jusqu'à la partie étroite du hopo,<br />
où des hommes cachés jettent leurs javelines au milieu<br />
des troupeaux effrayés ; alors les animaux se précipitent<br />
en avant, vers l'ouverture qui se présente au point où<br />
les haies convergent, et dans la losse qui se remplit<br />
d'une masse vivante, l.es uns s'échappent en passant sur<br />
le corps des autres, comme un chien du marché de<br />
Smilhfield sur le dos des moutons. C'est une scène<br />
affreuse. Les hommes, fous d'excitation, transpercent les<br />
gracieux animaux avec fureur et volupté : d'autres de<br />
ces pauvres bêtes, accablées sous le poids de leurs compagnons<br />
morts ou mourants, soulèvent de temps en<br />
temps la masse entière en se débattant, étouffées et agonisantes.<br />
Thème espagnol.<br />
(t La madré es viuda, el Sr. Dumeillan era sub-jefe...<br />
yo no se de que ministerio, pero en fin, él era sub-jefe<br />
y dejô, segun creo. cuatro ô cinco mil francos de renta<br />
à su viuda...; la senorita Eugenia ha recibido una muy<br />
bnena educacion; es escelente mûsica; ademàs tiene<br />
alguna cosa que le dejô una tia ; no sé fijamente cuânto..,<br />
çero yo procuraré informarme; no es mal partido, es hija<br />
ûnica... quereis que hable yo en vuestro nombre? —<br />
Quereis jugarme una trastada! Quién diablos os ha dicho<br />
que yo me quiero casar? Es que no se puede hablar<br />
con una seiiorita sin pensar el casarse con ella! »<br />
Version espagnole.<br />
Nous entrons au premier, dans un appartement d'une<br />
hauteur effrayante. C'est tout au plus si je puis distinguer<br />
les moulures du plafond. Nous sommes annoncés par un<br />
vieux laquais, qui a aussi l'air d'avoir pleuré : c'est<br />
peut-être l'habitude de la maison. iSous pénétrons dans<br />
un immense salon, où Bélan, qui fait les honneurs, a<br />
l'air d'un nain au milieu de Patagons. Nous voyons une<br />
série de vieilles ligures : c'est une continuation de la tapisserie<br />
d'où je croyais que Mme de Beausire s'était<br />
échappée. Les hommes sont sérieux, prétentieux, sentencieux;<br />
les femmes pincées, guindées et fardées. Il y à<br />
bien quelques personnes de notre genre, mais elles sont<br />
en petit noinbre. Je présume que Bélan n'aura pas eu la<br />
permission d'inviter beaucoup de ses connaissances Ce<br />
pauvre garçon ne me semble pas à son aise au milieu de<br />
la famille des Beausire; il n'ose pas être gai; il craint<br />
d'être triste; il tourne autour de ses nouveaux parents,<br />
qui ne causent point, de crainte de compromettre leur<br />
dignité.<br />
Version italienne.<br />
Le vicomte de Turenne fut une fois, au beau milieu de<br />
la nuit, attaqué par quelques malandrins qui lui demandèrent<br />
la bourse ou la vie. Turenne leur répondit froidement<br />
: « Vous ne ferez pas grande fortvme, car je n'ai<br />
pas un liard ; ma vie est entre vos mains, mais que gagnerez-vous<br />
à me l'ôter? « Pendant que Turenne était là<br />
à discourir, le chef de ces voleurs lui vit au doigt un<br />
diamant étincelant, et le lui demanda. Mais le vicomte,<br />
qui tenait beaucoup à cette pierre précieuse lui répondit<br />
que s'il voulait la lui laisser, il lui donnerait mille écus.<br />
« Par qui nous ferez-vous payer cette somme, répliqua<br />
le voleur, et comment se lier à votre parole? » « Oh, vous<br />
pouvez vous y fier en toute sécurité; je n'y ai jamais<br />
manqué. Envoyez demain, vers midi, chez moi, et l'argent<br />
vous sera livré sans danger d'aucune sorte pour la<br />
personne qui viendra de votre part, D<br />
{A suivre.)<br />
Thhiie ilalien.<br />
Ippomaco, famoso suoiialore di llauto, non risparmiava<br />
avvertimenti severi a quegli Ira i suoi allievi clie sor-
prendeva a cominettere ([iialche fallo o. a mancare a<br />
qualclie regola délia sua arle. Un giorno uno dei suoi<br />
scolari suouava il llaulo in un crociccliio; suonava mediocremenle,<br />
benclié il popolo clie lo circondava si mostrasse<br />
soddisf'allo di quel concerto. Ippomaco gli si<br />
avvicinô, alferro lo strurnenio e spezzandolo : « Non<br />
vedi, diss' egli, clie il tuo suono non lia attirato l'approvazione<br />
di nessun uonio di gusio, clie i soli uditori Lanio<br />
compiacenti da applaudirti, sono tulli ignoranli in musica?<br />
» li. et J.<br />
SUJETS A TRAITER<br />
CERTIFICAT D'APTITUDE AU PROFESSORAT DES<br />
ÉCOLES NORMALES ET DES ÉCOLES PRI<br />
MAIRES SUPÉRIEURES.<br />
Psychologie appliquée à la science<br />
de l'éducation.<br />
Montrer l'utilité et aussi l'insuffisance des exemples<br />
dans l'enseignement de la morale. H. D.<br />
Mathématiques.<br />
Problème. — Etant donnés quatre points A, B, C. D,<br />
d'un même plan, on peut, par ces points, faire passer<br />
trois couples de droites (AB,GD), (AC, BD), (AD,BC).<br />
1° Tracer par le point 0, commun aux droites d'un<br />
même couple, une droite Mi\ telle que le point 0 soit<br />
le milieu de la portion MM comprise entre los deux<br />
droites d'un second couple. Examiner tous les cas possibles<br />
et donner le nombre de solutions.<br />
2° Soit 0' le point commun aux droites de ce second<br />
couple ; on représente par a, b, c, d, les distances de ce<br />
ioint aux points A, B, C, D, et l'on propose de calculer<br />
Îa longueur de MN. On suppose, pour ce calcul seulement,<br />
que les droites se coupant en 0' soient perpendiculaires<br />
entre elles.<br />
3° En supposant les quatre points A, B, C, D, situés sur<br />
un même cercle, prouver que le centre de ce cercle se<br />
projette en 0 sur MN. E. B.<br />
BREVET SUPERIEUR<br />
Composition française.<br />
Quel est, parmi les contemporains ou les successeurs<br />
de Molière (au xv£ii" siècle) l'auteur comique que vous<br />
préférez? A. G.<br />
Mathématiques.<br />
ASPIRANTS.<br />
Problème 1. — A une sphère de rayon donné R, on<br />
inscrit un cube; puis on place sur chaque face, en dehors<br />
du cube, une pyramide régulière dont la base est<br />
cette face et dont le sommet est sur la sphère. Expi'imer<br />
le volume du polyèdre formé par la réunion du cube et<br />
des six pyramides.<br />
Problème 2. — Dans une sphère de 8 mètres de<br />
rayon, calculer la surface d'une zone comprise entre deux<br />
cercles parallèles et ayant respectivement pour diamètre<br />
le côté du carré et celui du triangle équilatéral inscrit<br />
dans un grand cercle. — Il y a deux cas à considérer.<br />
ASPIRANTES.<br />
Problème 1. — Une montre qui avance de 5 minutes<br />
par jour a été mise sur l'heure juste à midi. On demande<br />
quelle heure il sera le même jour, quand l'aiguille marquera<br />
S' IS", après midi.<br />
Problème 2. — (;alculer ; 1° Le volume qu'occupent<br />
1000 fr. en pièces d'argent de 2 fr. et de 1 fr. sachant<br />
que la densilè de l'argent est 10,47 et que celle du cuivre<br />
est 8,95. 2° Le volume qu'occupent -1 OOO fr. en or monnayé,<br />
sachant que la densité de l'or est '19,30 et que celle<br />
du cuivre est 8,95. E . BUBAT.<br />
Sciences phy.^iques et naturelles.<br />
Loi de compression des gaz. Manomètres. B.<br />
Les copies seront reçues jusqu'au 25 septembre mclusivetnent.<br />
SUPPLÉMENT. — PARTIE S COLAIRE. 287<br />
LANGUES VIVANTES<br />
Thème allemand degré).<br />
(Brevet supérieur. Aspirantes (Finistère, 1891).<br />
Un jour d'été, pendant que je travaillais à mettre en<br />
ordre quelques observations sur les harmonies de ce<br />
globe, j'aperçus sur un fraisier, qui était venu par hasard<br />
sur ma fenêtre, de petites mouches si jolies, que l'envie<br />
me prit de les décrire. Le lendemain, j'en vis d'une autre<br />
sorte, que je décrivis encore. J'en observai pendant<br />
trois semaines, trenle-sept espèces, toutes difféi-entes;<br />
mais il en vint à la fois un si grand nombre, et d'une si<br />
grande variété, que je laissai là cette étude, quoiquetrès<br />
amusante, parce que je manquais de loisir, et, pour<br />
dire la vérité, d'expressions.<br />
BERNAUDIX DE SAINT-PIERHE.<br />
Versioyi-allemande (1" degré).<br />
@in ^fifftger ©aunerftrei^ itiurbe bor etntgen S£agen<br />
in Si'iiffet Beriibt. ©in fiinfje^nialjriger -Sunge trat iu<br />
einen (Éigorrenlaben unb îaufte eiit '^citî^en £ abaî;<br />
afg er bcjo^fen ioolïte, bemerfte er, bag er nic^t getiug<br />
Oetb bei jid) Ijatte. ®r fagte ju bem Sigorreuljanbler t<br />
„-ScE| |a6e bag @eïb, bas mir mein SDÎeifter gegefiett<br />
^at, in ber SBertjîatt Itegen laffen ; icfj luilt fii^nclt ^uriict»<br />
laufen unb es fiolen. iiâj loffe -S^nen bieS îletne ®e=<br />
ntoibe Ijier, id) bin i m 2[itgenb[tà roteber ba." ® er<br />
^nobe ^atte loum beu Saben bevlaffen, alê ein je^r<br />
Borne|mer §err eintrat wnb ftc^ bon ben t^euerften.<br />
§oUano=Stgarren geben tieg. SBie jufdlltg jtel baB?»<br />
fein SUd auf bnS Bon bem -Sungen 3Utiirf::;:[uîietie<br />
malbe, ïoerdjeg i^in ben Sïitstuf entloite : ,,2)161^<br />
@ott! ®aâ tfl ja ein augerorbentlic^ roert^DoiïeS 5portvat!<br />
SBoâ roofien ©te bafiir | aben? 3d) ge&e 3 '|nen<br />
fofort .taufenb ÇrancS bofilr." ® er Sonfmann errote»<br />
berte, bog i^m baê Sitb nic^t ge^bre, fonbern nur filr<br />
einige SKinuten Bon etnem Se^rltng |ter niebergelegt jet.<br />
(Sc^ïaS folflt.)<br />
(Extrait du Journal allemand pour les jeunes<br />
Français. Paris, Hachette et Cie).<br />
Thème allemand (2* degré.)<br />
Supposez vingt hommes, même honnêtes, qui tous connaissent<br />
et estiment un homme d'un mérite reconnu,<br />
Dorilas, par exemple; louez, vantez ses talents et ses vertus<br />
; que tous conviennent de ses vertus et de ses talents<br />
; l'un des assistants ajoute : « C'est dommage qu'if<br />
soit si peu favorisé de la fortune.—Que dites-vous ? reprend<br />
un autre, c'est que sa modestie l'oblige à vivre sans luxe.<br />
— Savez-vous qu'il a vingt-cinq mille livres de rentes?<br />
— Vraiment! — Soyez-en sûr, j en ai la preuve. » Qu'alors<br />
cet homme de mérite paraisse, et qu'il comparel'accueil<br />
de la société et la manière plus ou moins froide<br />
quoique distinguée, dont il était reçu précédemment.<br />
C'est ce qu'il a fait : il a comparé et il a gémi. Mais,<br />
dans cette société, il s'est trouvé un homme dont le<br />
maintien a été le même à son égard, n Un sur vingt, dit<br />
notre philosophe, je suis content, D<br />
CHAMPFOHT.<br />
Version allemande (2* degré).<br />
©uîtaw 3tî>oH)I)§ Sioi,<br />
(g^otticijung.)<br />
©cin eblc3 8îoê trngt il)n jjfetlfdjncïï liber bie ©ccfs<br />
ben; aûer fdjiuerenuirb ben uadjfotgeiibenSdjiuobronen<br />
ber Uebergaug, n nb nur iueuige 3ùeiter, miter benen<br />
Çrans 3llbert, •Çerjog Bon Sad)ien=Saueuburg, geuannt<br />
mirb, roarcn bcljenb genitg, tljin j ur ©cite 3u bleiben.<br />
@r fprciigte gernben ffîcgeê bcinjenigeit D rte 3u, luo<br />
fetn (yuguoIE ctm [djwerften bcbriiiigt luar, nnb tnbeni<br />
er (etne sSIidc nmljcrfenbet, irgeiib eiite Slijge be«<br />
fetnbfidjen anêsn[})a[)cu, anf bie er ben Stngriff<br />
rid)ten ïBnute, fii!)rt iljn |ciu EnrjeS @efid)t jn nal) a n<br />
bafictbe. (£iu tciifcrUdjer ©cfveitec beiitcvtt, bng bem<br />
Soriibcïfprcngciiben oïteS el)rfnrdjti3Bo(l îptatj raat^t,
288 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE.<br />
itnb fdjnctt 6cfic[)tt cv cincm SRiiêEetiev, auf tt)it anjit»<br />
[^tagcn. „Sluf bcn bort fdiicge," viift cr, „ba9 111116<br />
ein Uonict)incr fciu!" Sev ©otbat bviuft ab, uiib<br />
bent jïoniij luirb bev tiiifc 9[rin ;crfrf)inettcrt.<br />
(jyorttc^una folQt.)<br />
Thème anglais n " degré).<br />
Le houHon est une plonte grimpanle dont, les fleurs<br />
consistent en écailles verdâtres disposées en cône. Ces<br />
fleurs onl un goût très amer.<br />
On fait bouillir le moût avec ces cônes de lioulilon, ce<br />
qui lui communique une certaine amertume et un parfum<br />
très agréable;<br />
Après le houblonnage, la bière est prête à entrer en<br />
fermenlation.<br />
Au'liquide, placé dans une grande cuve et refroidi, on<br />
ajoute de la kvure de bière. La levure de bière, c'est le<br />
levain de la bière, qui a le pouvoir de produire la fermentation<br />
de l'infusion d'orge et de transformer son sucre<br />
en alcool.<br />
Quand la fermentation est terminée, ce qui a lieu au<br />
bout de trois ou quatre jours, on soutii'O la bière et on<br />
l'enferme dans des tonneaux. Elle doit être consommée<br />
rapidement, car elle ne se conserverait pas.<br />
Pendant la fermentation, il ^e forme à la surface du<br />
liquide une mousse lourde et épaisse qu'on enlève : c'est la<br />
levure de bière qui servira à déterminer la fermentation<br />
dans les cuvées suivantes.<br />
Version anglaise {l'" degré).<br />
Plants come to life, live and die, as well as animais ;<br />
but tbey cannot move of themselves, and they are not<br />
sensible of pain.<br />
Besides, they almost always have very ii'regular forms,<br />
•which allow tbem to be distioguished, at a single glance,<br />
Irom ail animais.<br />
The slones and soil of ail Idnds form what is callod<br />
minerais Minerais differ from animais and plants in<br />
their neitber living or dying. They can be broken,<br />
pulverized, and their dust thrown to the winds, without<br />
their nature being altered. An animal or plant imdergoing<br />
such trealment mil immediately die and become<br />
an inert body which is no longer an animal or a plant.<br />
Thème anglais (2° degré).<br />
Dans la physionomie des personnages que j'avais sous<br />
les yeux, rien qui traiiît le moindre souci, le plus petit<br />
trouble, le plus faible remords : au contraire, on devinait<br />
au l^ger réngorgement de leur cou, ce légitime<br />
orgueil qui procède du contentement d'esprit ; la gravité<br />
de leur démarche annonçait le calme de leur cœur,<br />
la moralité de leurs pensées ; et dans ce moment même,<br />
où cédant aux molles influences d'un doux soleil, ils<br />
venaient de s'endormir, encore semblait-il que de leur<br />
sommeil s'exhalât un suave parfum d'innocence et de<br />
paix.<br />
Pour moi (l'homme est sujet aux mauvaises pensées)<br />
depuis un moment je maniais une pierre fortement A la<br />
fin sollicité par un malin désir, je la lançai dans la mare<br />
tout à côté.... Aussitôt les trois têtes sortirent bientôt<br />
de dessous l'aile.<br />
C'étaient trois canards; j'oubliais de le dire. Ils faisaient<br />
là leur sieste, tandis qu'assis au bord de la tlaque, je<br />
songeais presque aussi heureux que mes fidèles compagnons.<br />
RODOLPHE TOPFFER.<br />
Version anglaise (2° degré).<br />
THE MOOS.<br />
Queen of the silver bow, by thy pale beara<br />
Alone and pensive I delight to stray,<br />
And watch thy shadow trembling in tli»; stream.<br />
Or mark tlie iloating clouds that cross thy way.<br />
And wiiile I gaze, thy mild and placid light<br />
Sheds a soft calm upon my troubled breast;<br />
And oit I think, fair planet of ihe nigbt,<br />
That in thy orb the wretched may have rost ;<br />
The sulferers of the earth perhaps may go,<br />
Released by death, to thy bonignant sphere;<br />
Imprimerie A. Lahure, 9, rue de Fleurus. — Paris.<br />
Aud the sad.cliililrcji of dcspiiir and woe,<br />
Forgel, in thee llifir cn|) of sori'ow hi're.<br />
Oh, that 1 soon may reacli lliy world sonîiie,<br />
l'oor wearied jiUgrini iii this toillng HCOIIC.<br />
CII.un.oïTiî SMITH.<br />
Thème espagnol.<br />
Je loge rue Meslay dans une grande maison où il y a des<br />
logemcnis iionr tontes les fortunes, et môme pour ceux<br />
qui n'ont pas de foi'tune, où par conséquent celui qui<br />
veille pour gagner sa vie inoiile le même escalier que<br />
celui qui veille pour se divertir ; il monte seulement<br />
beaucoup pins haut.<br />
Je sais qu'il y a dans le haut de ma maison (c'est-à-dire<br />
dans la maison où je loge) de petites chaml'ros lambrissées,<br />
mal cloàes, mal lerniées, où il fume, où l'on gèle<br />
l'hiver, où les rats et les souris viennent chaque nuit<br />
vous rendre visite et que cependant le propi iétaire loue<br />
le plus cher qu'il peut; encore n'y aijmot-il pas tout le<br />
monde et ne veul.-il que des personnes tranquilles.<br />
Version espagnole.<br />
Ya es tiempo de ocuparme de mi ti'aje : no haré mal<br />
en pasar por casa mi madré un poco aiites do la hora;<br />
no quiero que los carruajes nos esperen... pero àlguien<br />
entra en mi casa; ah! es mi port.ero y su mujer; me<br />
traen un gran ramillete de llores. El marido se adelanta<br />
con aire risucno y va à hablarme, pero la mujer le deja<br />
tiempo y me dice.<br />
— Cahallero, pues que esta tan pi'ôximo vuestro casamiento,<br />
nosotros nos alegramos mucho el poder fclicitaros<br />
en este dia, ofreciéndoos este bouquet y n.uestras<br />
enhorabuenas... estas siempre vivas son el simbolo de<br />
vuestra felicidad. que duj arà eternamente.<br />
Tomo el ramillete, les doyuna propina y los despido. Un<br />
dia de bodas no tendria nada de agradable si fuera iiecesario<br />
sufrir muchas fulicitaciones semejantes; en fin, un<br />
carruaje esta abajo, desciendo la escalera, y pasb r.ipidamente<br />
por delante de una fila de cocineras y algunas<br />
comadres de la casa que estân en el zaguan para verme,<br />
como si un hombre que se casa tuviera ese dia la nariz<br />
colocada en otro sitio que de ordinario.<br />
Thème italien.<br />
Le comte de Nassau, l'un des généraux de Charles-<br />
Quint, menaçait Péronne en 1556, et les habitants de<br />
cette ville, dépourvus de foute chose, l'auraient bientôt<br />
abandonnée, si un gentilhomme français des environs,<br />
nommé d'Esturnel, n'eût signalé son zèle pour sa patrie.<br />
Prévoyant les suites funestes que la perte de Péronne<br />
aurait entraînées, il s'y transporta avec sa famille et ses<br />
enfants, et anima tellement ses concitoyens par ses discours<br />
et son exemple, qu'il les eut bientôt déterminés à<br />
se défendre jusqu'à la dernière extrémité. Cet homme<br />
aussi généreux que brave, fit conduire tous les grains<br />
qu'il avait remis chez lui et tous ceux qu'il avait obtenus<br />
de la noblesse du voisinage. 11 y distribua son argent<br />
et celui qu'il avait frotivé dans la bourse de ses<br />
amis. Enfin la valeur, l'activité, l'intelligence qu'il avait<br />
montrées rassurèrent les plus timides. Cette conduite<br />
déconcerta l'ennemi et l'obligea à se retirer après un<br />
mois de siège, pendant lequel il donna quatre fois l'assaut<br />
sans pouvoir se loger dans les brèches, que le canon<br />
avait pourtant fort élargies. Le roi voulaiit récompenser<br />
d'Esturnel, le fit son maître d'hôtel et lui donna<br />
une charge considérable da:^ les finances.<br />
Version italienne.<br />
Ma voi, chi siete? e dove state? lo sono il visconte di<br />
Turenne ed habilo il palazzo Buglione. Il domani uno<br />
di quei ribaldi si reco all'ora prefissa dal maresciallo.<br />
Trovatolo in mezzo ad un circolo di signori e di donne,<br />
gli fece un incbino, e gli disse segretainente ail' orecchio<br />
cli'ei veniva mandate da que' gentiluomini, che gli<br />
avevan regalaio l'anello che teneva in dito. Aile quali<br />
parole sorrideiido il visconte, condusse quel ardito nel<br />
suo gabinetto e gli sborsô i mille scudi. Hitornato poi<br />
nel salone, lasciô trascorrere un buon quarto d'ora, indi<br />
racorito l'avventura alla sna compagnia. Tntti gi idarono<br />
che bisognava tosto inseguirlo. Ha no rispoae Turenne ;<br />
se io facessi arrestar coini, sarebbe lo stesso che rendermi<br />
indegiio délia ripntaziono che mi sono aciiuistato<br />
e cite fino ad ora ho conservato. B. et J.