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le pavillon aux pivoines - Maison des Cultures du Monde

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L'opéra chinois distingue deux manières de<br />

poser la voix, tant pour <strong>le</strong>s dialogues et <strong>le</strong>s récitatifs<br />

que pour <strong>le</strong> chant. La voix de fausset est<br />

réservée <strong>aux</strong> personnages féminins jeunes et<br />

mûrs – héritage sans doute de l'époque encore<br />

récente où ces rô<strong>le</strong>s étaient tenus par <strong>des</strong> hommes<br />

– et <strong>aux</strong> rô<strong>le</strong>s de jeune homme (incarné<br />

ici par l’actrice Kao Hui-lan). Pour ces derniers,<br />

l'exercice est particulièrement diffici<strong>le</strong> car l'acteur<br />

doit restituer la voix brisée d'un ado<strong>le</strong>scent<br />

qui mue. La voix naturel<strong>le</strong> est utilisée<br />

dans <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s masculins et de femme âgée.<br />

Quatre principes essentiels régissent la déclamation<br />

et la bonne exécution <strong>du</strong> chant de<br />

kunqu.<br />

1. Les «cinq sons» issus de la gorge, de la langue,<br />

<strong>des</strong> molaires, <strong>des</strong> incisives et <strong>des</strong> lèvres.<br />

2. Les «quatre respirations» : la bouche largement<br />

ouverte, <strong>le</strong> son sort librement ; en rapprochant<br />

<strong>le</strong>s dents, <strong>le</strong> son se met à siff<strong>le</strong>r ; en<br />

avançant <strong>le</strong>s lèvres, <strong>le</strong> son glisse entre el<strong>le</strong>s ; la<br />

bouche bien arrondie, <strong>le</strong> son sort profondément<br />

de la gorge.<br />

3. Le respect <strong>des</strong> quatre tons <strong>du</strong> système<br />

tonétique de la langue chinoise.<br />

4. L’articulation <strong>des</strong> mots, d’une part <strong>le</strong>ur<br />

décomposition en trois sons : la tête, <strong>le</strong> ventre<br />

et la queue, d’autre part une distinction bien<br />

claire <strong>du</strong> mot suivant de manière à éviter<br />

toute confusion.<br />

La déclamation est de trois ordres, la déclamation<br />

en prose utilisée dans <strong>le</strong>s monologues,<br />

<strong>le</strong> dialogue en langue courante, enfin la poésie<br />

en vers réguliers que <strong>le</strong> poète utilise pour<br />

–5–<br />

effectuer <strong>des</strong> commentaires sur l’action (chantés<br />

ici par <strong>le</strong> chœur).<br />

Le kunqu utilise sept mo<strong>des</strong> music<strong>aux</strong> qui correspondent<br />

<strong>aux</strong> différents renversements (ou<br />

aspects) de l’échel<strong>le</strong> pentatonique augmentée<br />

de ses deux degrés secondaires [do, ré, mi, (fa),<br />

sol, la, (si)] et dans laquel<strong>le</strong> chacun <strong>des</strong> degrés<br />

sert de tonique à l’un <strong>des</strong> sept mo<strong>des</strong>. À chacun<br />

de ces mo<strong>des</strong> correspondent <strong>des</strong> expressions<br />

de sentiments différentes (mélancolie,<br />

joie, tourment, anxiété, colère…) qui sont<br />

classées selon un système précis, <strong>le</strong> kong tiao ;<br />

enfin c’est selon chaque kong et chaque tiao<br />

que sont regroupés <strong>le</strong>s airs ou qupai sur <strong>le</strong>squels<br />

sont exécutés <strong>le</strong>s chants. On a vu dans<br />

<strong>le</strong> yuanqu qu’il existait 335 airs différents et<br />

543 dans <strong>le</strong> nanqu ; dans <strong>le</strong> kunqu, on en<br />

dénombre plus d’un millier, empruntés aussi<br />

bien <strong>aux</strong> répertoires <strong>du</strong> nord que <strong>du</strong> sud, et<br />

c’est à l’auteur de la pièce qu’il revient de<br />

choisir <strong>le</strong> qupai qui tra<strong>du</strong>it <strong>le</strong> mieux <strong>le</strong>s sentiments<br />

éprouvés par <strong>le</strong> personnage chantant.<br />

Ce mode de composition explique <strong>le</strong> fait que<br />

l’œuvre soit avant tout cel<strong>le</strong> d’un poète et non<br />

d’un musicien, à l’exception bien sûr de Wei<br />

Liangfu qui fut <strong>le</strong> créateur <strong>du</strong> genre.<br />

L’orchestre peut être divisé en trois groupes<br />

d’instruments : percussions, vents et cor<strong>des</strong>.<br />

Les instruments à percussion jouent un rô<strong>le</strong><br />

prédominant. Ils marquent la mesure, ponctuent<br />

la voix et <strong>le</strong>s gestes <strong>des</strong> acteurs en indiquant<br />

<strong>le</strong>s sentiments forts tels que l’anxiété, <strong>le</strong><br />

tourment, l’emportement, et servent de bruiteurs.<br />

On considérera d’une part <strong>le</strong> tambour

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