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le pavillon aux pivoines - Maison des Cultures du Monde

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LE PAVILLON AUX PIVOINES<br />

Acte 1 : Un songe dans <strong>le</strong> jardin<br />

[Le boudoir de Tu Li-niang dans la résidence <strong>du</strong> préfet de Nan-an. Au lointain, <strong>le</strong> jardin.]<br />

Tu Li-niang : Les loriots s’éveil<strong>le</strong>nt de <strong>le</strong>urs rêves<br />

et célèbrent en gazouillant <strong>le</strong>ur réveil.<br />

La gloire de l'année nouvel<strong>le</strong> se répand avec<br />

tapage.<br />

Et je me tiens là, dans cette petite cour.*<br />

Chun-hsiang : La mèche de la lampe est éteinte<br />

Et <strong>le</strong>s fils de votre ouvrage sont tombés à terre.<br />

Vous me semb<strong>le</strong>z cette année<br />

Plus troublée que <strong>le</strong>s précédentes.<br />

Maîtresse…<br />

Tu Li-niang : À la première lueur de l’aube, je<br />

contemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> Col <strong>du</strong> Rameau de Prunus et<br />

<strong>le</strong>s derniers fards de la nuit qui s’estompent…<br />

Chun-hsiang : Maîtresse, quand vous vous<br />

penchez à la balustrade, votre chevelure<br />

assortie au printemps se répand sur votre<br />

profil.<br />

Tu Li-niang : Aucun ciseau, aucun peigne ne<br />

sauraient me libérer de cette mélancolie !<br />

Chun-hsiang : J’ai prié <strong>le</strong>s loriots et <strong>le</strong>s hirondel<strong>le</strong>s<br />

d’abandonner <strong>le</strong>urs f<strong>le</strong>urs et de jeter<br />

un regard sur vous.<br />

Tu Li-niang : Chun-hsiang !<br />

Chun-hsiang : Je suis là.<br />

Tu Li-niang : Chun-hsiang, avez-vous dit au jardinier<br />

de nettoyer entre <strong>le</strong>s plates-ban<strong>des</strong> ?<br />

* Les textes en italiques correspondent <strong>aux</strong> parties chantées.<br />

–8–<br />

Chun-hsiang : Oui maîtresse. Tenez, votre<br />

miroir.<br />

Tu Li-niang : Mettez-<strong>le</strong> là.<br />

Chun-hsiang : Oui.<br />

Tu Li-niang : Quel<strong>le</strong> bel<strong>le</strong> journée !<br />

Chun-hsiang : Maîtresse, puis-je vous coiffer ?<br />

Tu Li-niang : Comme un fil de soie qui on<strong>du</strong><strong>le</strong>,<br />

Le printemps se fraye un chemin dans <strong>le</strong> jardin<br />

calme.<br />

Je m'interromps un moment<br />

Pour rajuster mon éping<strong>le</strong> à cheveux.<br />

À demi réfléchie par <strong>le</strong> miroir,<br />

Ma chevelure ondoyante se déverse avec caprice.<br />

Me promenant dans mon boudoir parfumé,<br />

Je ne puis me montrer, tel<strong>le</strong> que je suis.<br />

Chun-hsiang : Maîtresse, admirez cette éblouissante<br />

robe émeraude, ces peignes cou<strong>le</strong>ur de<br />

rubis et ces pendentifs ornés de joy<strong>aux</strong>.<br />

Tu Li-niang : Chun-hsiang… tu connais mon<br />

amour de la nature.<br />

Chun-hsiang : Venez, maîtresse, sortons.<br />

Tu Li-niang : Aucun œil n'a jamais contemplé<br />

une tel<strong>le</strong> sp<strong>le</strong>ndeur immaculée.<br />

Le chant <strong>des</strong> oise<strong>aux</strong> s'affo<strong>le</strong> devant tant de<br />

beauté.<br />

Quant <strong>aux</strong> f<strong>le</strong>urs, el<strong>le</strong>s tremb<strong>le</strong>nt, effarées par<br />

une grâce<br />

«Qui <strong>le</strong>ur fait honte et jette un voi<strong>le</strong> sur la<br />

lune».

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