Glanes IV 2008. - le jeu verbal
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mais, si c’est une complétive :<br />
Je <strong>le</strong> plains | d'autant plus | qu'auteur de son ennui |<br />
Le coup qui l'a perdu n'est parti que de lui.<br />
http://www.<strong>jeu</strong><strong>verbal</strong>.fr<br />
● Je relève un bel exemp<strong>le</strong> d’inversion normative qui produit un des a<strong>le</strong>xandrins<br />
linéaires que je glane dans Andromaque.<br />
Ainsi <strong>le</strong> veut son fils que <strong>le</strong>s Grecs vous ravissent.<br />
● Je trouve ce matin, dans Britannicus, cet a<strong>le</strong>xandrin composé de douze voyel<strong>le</strong>s<br />
ouvertes.<br />
Protège en ce moment <strong>le</strong> reste de ta race.<br />
Il me faudrait, par contraste, en trouver un, composé de douze voyel<strong>le</strong>s fermées.<br />
Je n’ai re<strong>le</strong>vé jusqu’à présent que celui-ci, qui en contient onze.<br />
Vous lui pourrez bientôt prodiguer vos bontés.<br />
● Et l’événement de ce jour, 17 octobre : la cantate bwv.2 de J.S. Bach, avec son<br />
chœur d’entrée superbe, l’aria du ténor, où il est dit que la paro<strong>le</strong> se fait vérité par la<br />
croix, et son chœur final qui se garde de conclure, grâce à un accord qui modu<strong>le</strong> et<br />
s’ouvre en douceur à tous <strong>le</strong>s possib<strong>le</strong>s.<br />
● La langue française a retenu la douceur de la prononciation grecque, en faisant<br />
sonner <strong>le</strong>s deux voyel<strong>le</strong>s qui se rencontrent. Ainsi el<strong>le</strong> dit :<br />
On louera éternel<strong>le</strong>ment la bonté ineffab<strong>le</strong> de Dieu, et la charité ardente et<br />
infatigab<strong>le</strong> des premiers chrétiens qui a été admirée de <strong>le</strong>urs ennemis mêmes.<br />
François Charpentier, De l’excel<strong>le</strong>nce de la langue française, 1683.<br />
D’où la grâce de l’hiatus, injustement condamné par Boi<strong>le</strong>au.<br />
● En abusant des liaisons, on fausse l’harmonie et la musicalité du vers.<br />
Jean-Louis Barrault, Mise en scène de Phèdre<br />
● En relisant la versification chiffrée de Bérénice, je m’aperçois que je proposais de<br />
prononcer d’un trait <strong>le</strong>s vingt-quatre syllabes d’une phrase, dont l’infinitive est à détacher<br />
comme une participia<strong>le</strong> :<br />
Et n'as-tu pas encore ouï la renommée |<br />
T'annoncer ton devoir jusque dans ton armée?<br />
Et n'as-tu pas encore ouï la renommée |<br />
T'annonçant ton devoir jusque dans ton armée?<br />
Une relative, grâce au mot-ligature, permettrait d’enchaîner <strong>le</strong>s deux a<strong>le</strong>xandrins :<br />
Et n'as-tu pas encore ouï la renommée<br />
Qui règ<strong>le</strong> ton devoir jusque dans ton armée?<br />
Georges Le Roy, que je n’ai jamais rencontré que par ses ouvrages, m’inspire ici<br />
cette précision que je crois nécessaire.<br />
● On ne peut pas disconvenir de la douceur de notre langue, puisque <strong>le</strong>s voyel<strong>le</strong>s y<br />
sont répandues si abondamment.<br />
<strong>Glanes</strong> <strong>IV</strong> 12